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MION

qu’il vient, par conséquent, de mie, ce mot ayant en soi le sens du latin mica, petit morceau, de la racine sanscrite mie, couper, retrancher, amoindrir. En basse Normandie, un miot se dit pour un peu, un brin, une miette. Le bas breton a aussi mioç, qui veut dire petit). Fani. Petit enfant, petite fille ; Un petit mioche. Une petite mioche. Le jour, pendant qu’il allait à son atelier, une bonne voisine gardait lemocuu. (E. Sue.) Il S’emploie comme terme d« tendresse : Mon petit miochk. Ma petiteniocm.

MIODCSZEWSKI (Michel-Martin), littérateur polonais, né vers 1S00. Il a embrassé la vie religieuse et s’est fait connaître par la publication de doux ouvrages : Spiewnik (Livre de chants) [Cracovie, 1838, in-8°], auquel il a ajouté plusieurs suppléments, et un recueil de JYoêls polonais anciens et modernes, inspirés par l’amour de la. pairie (Cracovie, 1843, avec musique ; Leipzig, 1853, sans musique).

MICESEN, lac de Norvège, dans le diocèse d’Aggtrsliuus, à CO kilom. N. de Christiania ; 100 kiiom. sur l" ; ses eaux, s’écoulent dans la mer par lu Verinen-Elf.

M1OLAN-CAHVAL110 (Mme), cantatrice française. V. Carvalho-Miolan,

MIOLÉ s. m. (mi-o-lé). Sorte d’hydromel, que l’on boit dans quelques parties de la Russie.

MIOLLIS (Charles-François-Melchior-Bienvenu), prélat français, né à Aix (Provence) en 1753, mort dans la même ville en 1843. Il entra dans les ordres en 1777, quitta la France pendant la Révolution, devint curé de Brignoles et fut nommé évêque de Digne en 1805. Lors du concile convoqué à Paris par Napoléon en 1811, il résista avec lu plus grande fermeté aux prétentions de l’empereur, puis retourna dans son diocèse, qu’il administra jusqu’en 1838, époque où son grand âge le força à donner sa démission. Nul évêque n’a possédé à un plus haut degré que Bienvenu Miollis l’esprit de charité chrétienne. Il vécut, dans son palais épiscopal, aussi pauvrement que les plus pauvres de ses diocésains, donnant tout ce qu’il possédait et s’ingéniant sans cesse pour donner toujours. Aussi la mémoire de ce prélat est-elle encore aujourd’hui vénérée à Digne et dans toute la Provence. C’est Bienvenu Miollis dont Victor Hugo a tracé le portrait, avec autant de puissance que de grâce, dans son roman des Misérables, sous le nom de Bienvenu Myriel.

MIOLLIS (Sextus- Alexandre - François, comte), général français, frère du précédent, né à Aix (Provence) en 17.59, mort en 1828. Il lit la campagne d’Amérique, où il fut blessé au siège d’York-Town (1781), se montra, en 1789, partisan de la Révolution, commanda le 3o bataillon des volontaires dés Bouches-du-Rhône en 1792, se distingua au siège de Toulon, à l’armée des Alpes, devint général de brigade en 1794, et passa peu après en Italie. Là, il se rit remarquer par ses talents et son courage à Dego, à Mondovi, défendit, avec une poignée de braves, pendant le siège de Mautoue, le faubourg de Saint-Georges contre le général Provera, et manœuvra avec tant d’habileté qu’il amena ce général h capituler avec toute sa division (1797). Ce beau fait d’armes lui valut le commandement de Mantoue, où son administration libérale et sage lui acquit les sympathies de tous. Nommé général de division en 1799, Miollis rejoignit Masséna à Gènes, fut chargé par ce dernier de rendre la place après la capitulation, puis, à la tête de 3,000 soldats, il culbuta, à San-Domuo, un corps de 8,000 Autrichiens. S’étant prononcé contre le consulat à vie en 1802, il fut mis en non-activité ; mais, trois ans plus tard, il devint de nouveau gouverneur de Mantoue, prit peu après le commandement des forces françaises dans l’Italie septentrionale, et fut nommé, en 1807, gouverneur de Rome et des États de l’Eglise. C’est à ce titre qu’il dut mettre a exécution les mesures politiques prises par Napoléon à l’égard de Pie VU, et faire partir le pontife pour Florence dans une voiture essortée pur.des gendarmes. Il resta gouverneur de Rouie jusqu’en* 1814, revint alors à Paris, se rallia à Louis XVIII, et fut mis en disponibilité à la seconde Restauration. Miollis était un homme intègre et instruit. Il protégea les sciences et les arts en Italie, y fonda des académies, y lit faire des fouilles archéologiques, éleva un obélisque à Virgile dans Mamouu (1797) et une colonne à l’Arioste dans la ville de Ferrare.

Miolucr, le marteau de Thor, dans la mythologie Scandinave. Le nain Sindri l’avait fabriqué eu même temps que la bague Draupner et le sanglier aux soies d’or, Gtdlinborste. Le marteau Miolner mettait en morceaux tout ce qu’il touchait ; quand le dieu le lançait, il atteignait toujours son but et revenait de lui-même dans la main du dieu. A volonté, il pouvait se faire si petit qu’on le mettait commodément dans la poche. Son unique défaut était son manche trop court, parce que le nain, en le fabriquant, eut la main piquée par un taon et laissa échapper le souflîct qui entretenait son feu. Cette interruption lut cause du défaut,

MION s. in. (mi-on — du gr. meiàn, moindre). Argot. Tout petit garçon, mioche : Pour

MION

monter par ce tuyau, il faudrait un mion. (V. Hugo.)

Icicaille (ici) est le théâtre

Du petit Dardant (l’amour).

Fonçons (damions) a ce petit mion folâtre

Notre palpitant (cantr).

Grandval.

— Môtrol. Petite mesure pour le vin, usitée dans certaines contrées.

— Ornith. Nom vulgaire du canard siffleur.

MIONCZYXSKÏ (Joseph), général polonais, né à Varsovie en 1750, mort sur l’échafaud, à Paris, en 1793. Il lit son éducation en France et devint, à son retour dans sa patrie, l’un des membres de la confédération de Bar. Arrêté en 1772, il réussit à s’enfuir et se retira en France, où, dès les débuts de la Révolution, il embrassa avec ardeur les idées nouvelles. Dumouriez, qu’il avait connu en Pologne, lui donna le grade de major général, le chargea de former un corps de volontaires et l’appela, en 1792, au commandement d’une division de l’armée du Rhin. Quelque temps après, il le mit à la tête du corps de cavalerie légère chargé d’occuper Rolduc. Forcé, en 1793, par l’armée autrichienne de se retirer sur Aix-la-Chapelle, en passant au travers des troupes du prince de Cobourg, Mionczynski perdit beaucoup de monde, mais finit par rejoindre le corps principal de l’armée et partagea toutes les vicissitudes de la désastreuse retraite des Pays-Bas. Lorsque, au mois d’avril de la même année, Dumouriez trahit la France, Mionczynski entra dans ses projets. Arrêté et conduit à Paris, il fut condamné à mort et exécuté le 25 mai 1793.

MIONCZYNSKI (Ignace), publiciste polonais, mort vers 1830. Successivement conseiller delà chambre supérieure des finances du grand-duché de Varsovie, commissaire plénipotentiaire de l’empereur de Russie près la république de Cracovie, et, enfin, sénateur castellan du royaume de Pologne, i ! publia, outre un grand nombre de brochures de circonstance, les ouvrages suivants : Considérations sur l’état actuel de l’agriculteur, par rapport au prix et au rendement des céréales (Varsovie, 1811) ; Considérations sur leprojet de création d’un système de crédit (Varsovie, 1811) ; Histoire des dimes (Cracovie, 1S16), ouvrage important, où l’auteur résume tous les écrits publiés à cette époque sur la question des dîmes, tant à l’étranger qu’en Pologne.

Mionette -(LA), histoïro de mon village,

nouvelle ou plutôt récit villageois de M. Eugène Muller (1858, in-8°, avec eau-forte ; 5’ édit., 1863, in-18). La scène se passe dans un village situé dans le Forez, sur les bords de la Loire. Là, dans une maison chétive, habite une famille de gens mal famés, maraudeurs, voleurs même. Le père, la mère, le fils partent le matin avec des paniers vides ; ils rentrent le soir leurs paniers pleins ; pourtant ils ne possèdent ni champs ni vignes, et nulle part on ne les voit travailler. La fille aînée est partie à la ville, où personne ne sait trop ce qu’elle fait ; des deux filles qui restent, l’une, Claudette, la plus jeune, garde le logis pendant que Mionette va mendier. Elle court la campagne, cherchant à attendrir les paysans chez qui elle se présente et désireuse d’apporter ample moisson, afin d’éviter les coups dont la mère se montre trop prodigue. La Mionette grandit dans ce milieu, sans se douter qu’il existe un autre genre de via que le sien. Mais un jour, comme elle vient d’atteindre sa quinzième année, elle rencontre Marcellin, un enfant de son village, de trots ans plus âgé qu’elle ; il lui parle mé- : enaniment d’abord, comme, dans les villages, on parle à ses pareilles ; puis sa voix s’adoucit, il s’intéresse à la Mionette, il cherche même les occasions de la voir souvent et se prend enfin à l’aimer. Une révolution s’opère en même temps chez la jeune fille. Elle rougit de sa situation et veut se réhabiliter par le travail aux yeux de Marcellin, qu’à son tour elle va aimer.

Il y avait, dans le village, un grand atelier où scdévidaitla soie, etla Mionette étaitl’une des ouvrières les pius travailleuses de cet atelier. Elle devient bientôt la providence de sa famille et ne la quitte pas pendant les mauvais jours survenus à la suite de certains démêlés avec la justice ; puis, leur peine finie, son père et son frère, guidés par elle, viennent réparer leur faute dans le lieu même où ils l’ont commise. Grâce à la Mionette, cette fée bienfaisante, ils prennent à ferme des terres qu’ils cultivent avec courage. L’aisance entre ’dans leur maison, et l’estime des honnêtes gens leur est déjà rendue lorsque, pendant une crue de la Loire, ils sacrifient leur vie pour sauver quelques habitants du village en danger de périr. La Mionette, orpheline, marié sa plus jeune sœur, épouse ensuite Marcellin, qu’un premier mariage a laissé veuf et qu’elle aime toujours, et, comme si sa mission n’était pas remplie, elle recueille sa sœur aînée, qui trouve, dans l’affection de ce nouveau ménage, l’oubli et le pardon de ses longues erreurs.

Tel est ce récit attachant, simple, et qui, parfois, touche jusqu’aux larmes. Les personnages parlent, comme il convient au sujet, un langage villageois, mais plein de saveur. La Mionette est un livre honnête, excellent. Nous ne savons quel souffle pur y

MIOT

respire. On se sent meilleur, plus fort et comme rafraîchi après avoir lu cette histoire de village.

MIONNET (Théodore-Edme), savant numismate, membre de l’Institut, né à Paris en 1770, mort en 1842. Il fut d’abord avocat, puis soldat en 1795 et employé, l’année suivante, sur la demande de l’abbé Barthélémy, au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, don tilde vint conservateur adjoint. C’est à lui qu’on doit le classement actuel do ce beau cabinet. Il a publié : Description des médailles antiques grecques, avec leur degré de rareté et leur estimation (1806-1813, 7 vol. in-8°), plus un supplément de 9 volumes (1819-1837) ; De la rareté et du prix des médailles romaines(1827, 2 vol. in-8°). Ces deux ouvrages, qui se vendent aujourd’hui fort cher, sont le vade-mecum des numismates dans toute l’Europe.

MIOHEC DE KERDANET (Daniel-Louis-Mathurin), littérateur français, né à Lesneven (Finistère) en 1793. Il exerça la profession d’avocat à. Brest, puis devint bibliothécaire de la ville de Rennes. Outre plusieurs mémoires et notices historiques, on a de lui : Notices chronologiques sur les écrivains de la Bretagne depuis te commencement de l’ère chrétienne (Brest, 1818, in-8°) ; Histoire de la langue des ’Gaulois et par suite de celle des Bretons (Rennes, 1821).

MIOS, bourg et commune de France (Gironde), canton d’Audenge, arrond. et il 39 kilom. S.-O, de Bordeaux, sur la rive droite de la Leyre ; pop. aggl., 1,400 hab. — pop. tôt., 2,005 hab. Commerce de bêtes à laine. Croix de Heins élevée autrefois sur une voie romaine.

MIOSE s. f. (mi-ô-ze — du gr. meiûsis, atténuation ; de meiân, moindre, comparatif de minus, petit ; le même que le latin minus et le sanscrit minas, de la racine mon, restreindre, réduire). Rhétor. Syn. de litote.

MIOSSENS, seignearie qui a donné son nom a une branche de la maison d’Albret. Elle a pour auteur Étienne, fils naturel de Gilles d’Albret, lequel Gilles était fils puîné de Charles II d’Albret, comte de Dreux, vicomte de Tartas. Cet Étienne, qui fut sénéchal da Foix, premier chambellan de Jean d’Albret, roi de Navarre, et l’un des exécuteurs testamentaires d’Alain le Grand, sire d’Albret, fut légitimé par lettres du roi François Ier, du mois de juin 1527. Il avait épousé Françoise de Béarn, dame db Miossens, dont vint Jean d’Albret, baron de Miossens, lieutenant général de Henri d’Albret dans son royaume de Navarre. Ce Jean épousa Suzanne de Bourbon, fille de Pierre, bâtard de Bourbon, seigneur de Busset, et gouvernante de la personne de Henri de Navarre, depuis Henri IV. De ce mariage sortit Henri d Albret, baron db Miossens, qui, do Antoinette, dame de Pons, laissa : Apollon d’Albret, protonotaire du saint-siége, et Henri II d’Albret, qui a continué la filiation. Ce dernier, baron de Pons et comte de Marennes du chef de sa mère, épousa, en 1611, Anne de Pardaillan de Gondrin, fille du marquis de Montespan. De cette union sortirent : François-Alexandre d’Albret, dont le fils unique Charles-Amanien, dit le marquis d’Albret, inestre de camp de cavalerie, l’ut tué en Picardie en 1678 sans laisser de postérité ; François-Amanien d’Albret, comte un Miossens, (ué en duel en 1672 sans laisser d’enfants ; et César-Phoabus d’Albret, comte de Miossens, maréchal de France, gouverneur de Guyenne, mort en 167G, laissant de Madeleine de Guénégaud une fille unique, Marie d’Albret, dame Ce Pons, princesse de Mortagne, mariée en premières noces à son cousin germain, Charles-Amanien d’Albret, dont elle n’eut pas d’enfants, et, en secondes noces, à Charles de Lorraine, comte de Marsan. Avec elle s’éteignit la branche d’Albret ce Miossens.

MIOSTADE s. f. (mi-o-sta-de). Comm. Petite serge.

MIOT (André-François), comte deMélito, homme d’État et érudit français, né à Versailles en 1762, mort à Paris en 1841. Employé de bonne heure dans l’administration militaire, il était chef de bureau au ministère de la guerre au moment où éclata la Révolution. II adopta les idées nouvelles, tout en restant partisan de la royauté constitutionnelle, devint membre du club des Feuillants et fut nommé chef de division. Décrété d’arrestation après le 10 août, il parvint à se cacher, entra peu après au ministère des affaires étrangères en qualité de secrétaire général (1793), fut chargé, après le 9 thermidor, de la direction de ce ministère sous le titre de commissaire des relations extérieures et rétablit l’ordre dans le service. En 1795, Miot se rendit, comme ministre plénipotentiaire, auprès du grand-duc de Toscane, qui venait de conclure un traité de paix avec la République française. L’occupation de l’Italie par une armée française sous les ordres de Bonaparte, donnait à la légation de Florence, la seule qui existât à cette époque dans la Péninsule, une extrême importance. Miot eut de fréquents -rapports avec le général Bonaparte qui laissait percer, dès cette époque, son besoin d’action indépendante et ses idées ambitieuses, et il contribua aux traités qui furent signés, en 1796, entre la France et les cours de Naples et de Rome. Envoyé

MIOT

dons cette dernière ville, il reçut du pipe le traité d’armistice ratifié et mit, à l’exécution des conditions rigoureuses qu’il contenait contre la cour de Rome, une mesure et une modération dont Pie VI apprécia la délicatesse. De retour à. Florence après cette mission, Miot dut passer en Corse, comme commissaire du pouvoir exécutif, pour faire rentrer sous l’obéissance de la France cette île que les Anglais venaient d’abandonner. Grâce à sa fermeté, à Sa prudence, à son esprit de conciliation, il réprima en quelques mois l’anarchie, rétablit l’ordre et réorganisa l’administration (1797). En quittant la Corse, il fut accrédité comme ministre plénipotentiaire près la cour de Turin ; mais il déplut h la fois a la cour à laquelle il faisait de sages remontrances, au Directoire dont il avait éludé plusieurs ordres rigoureux, et fut rappelé au commencement de 1798. Il était tombé dans une disgrâce à peu près complète lorsque le coup d’État du 18 brumaire vint le faire rentrer aux affaires. Bonaparte le nomma successivement secrétaire général près le ministère de la guerre, membre du Tribunat, conseiller d’État, et le chargea, en 1801, de se rendre en Corse avec la mission délicate d’y suspendre le régime constitutionnel et légal. Lorsque, en 1806, Joseph Bonaparte devint roi de Naples, il emmena avec lui, pour être son ministre de l’intérieur, Miot, avec qui il était intimement lié, et il le nomma comte do Mélito, en récompense de ses services et de la façon sage et judicieuse avec laquelle il avait introduit dans ce royaume des réformes d’après les principes français. En 1808, Miot suivit le roi Joseph en Espagne. Là, il remplit les fonctions de surintendant général de la maison du roi et de ses domaines, mais n’exerça pas sur les affaires une influence officielle et directe. Après la bataille de Vittoria (1813), il revint avec le roi Joseph à Paris, où il reprit son poste au conseil d’Etat. La seconde Restauration le fit rentrer définitivement dans la vie privée. À partir de ce moment, il se consacra entièrement à des travaux littéraires qui lui valurent d’être nommé membre de l’Institut en 1835. On lui doit de bonnes traductions : l’Histoire d’Hérodote, suioie de la vie d’Homère (Paris, 1822, 3 vol. in-8u) ; la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (1835-1838, 7 vol.) et de très-curieux et très-intéressants Mémoires sur le consulat, l’Empire et le roi Joseph (Paris, 1858, 3 vol. in-8°). — Son frère, Jacques-François Miot, né a. Versailles en 1779, fut employé au ministère des affaires étrangères, commissaire adjoint des guerres en Italie, puis en Égypte, entra dans l’armée comme capitaine en 1803, passa, en 1806, au service du roi Joseph à Naples, le suivit en Espagne, devint son écuyer et colonel (1809), et revint en Franco après la bataille de Vittoria (1813). Sous la Restauration, François Miot devint sous-chef dans les bureaux de M. de Damas, puis fut réintégré dans l’armée comme colonel d’étatmajor (1819), et entra enfin au ministère do la guerre comme chef du bureau de recrutement. On a de lui : Mémoires pour servir à l’histoire des expéditions en Égypte et en Syrie pendant les années VI à VI'11 de la République française (1804, in-8°), ouvrage rempli d’inculpations fausses contre Bonaparte ; Nouvelles recherches sur un bas-relief de MedynelAbou (1820, in-8°).

MIOT (Jules), homme politique français, né vers 1810. Il exerçait la profession de pharmacien à Moulins-Engilbert, dans la Nièvre, lorsqu’eut lieu la révolution de 1848. M. Miot se fit remarquer par l’ardeur de ses convictions républicaines et fut nommé, en tête de la liste, représentant du peuple à l’Assemblée législative par les électeurs de la Nièvre (1849). Il alla s’asseoir sur les bancs de la Montagne, rit partie du groupe des socialistes, vota constamment contre la politique de l’Élysée et celle de la majorité, et attira sur lui l’attention par ses fréquentes altercations avec M. Dupin, président de l’Assemblée et, comme lui, député de la Nièvre. Arrêté lors du coup d’État du 2 décembre 1851, Miot fut transporté en Algérie, où il subit une cruelle captivité, et recouvra la liberté après l’amnistie de 1859. De retour en France, il alla se fixer à Paris et y ouvrit une officine de pharmacien. Miot entra aussitôt en relation avec les républicains socialistes qui avaient été proscrits, notamment avec Blanqui, dont il partageait les idées. Arrêté en 1862, il se vit poursuivi, avec l’ancien représentant Greppo, comme ayant fait partie d’une société secrète et condamné à un emprisonnement de trois ans. En sortant de prison (1865), il se rendit en Angleterre, se fit recevoir membre de l’Internationale et revint à Paris après la chute de l’Empire. Miot devint alors un orateur des clubs, montra une grande hostilité contre le gouvernement de la Défense nationale, qu’il accusait d’une coupable inaction, et fut élu le 7 novembre adjoint du VIIIe arrondissement. Lors des élections pour l’Assemblée nationale, le 8 février 1871, Miot se porta candidat, obtint 60,000 voix, mais ne fut point élu. Le mouvement qui éclata à Paris le 18 mars suivant trouva en lui un chaud partisan. Nommé, le 26 mars, membre de la Commune, il fit partie de la commission de l’enseignement et de la commission des barricades et ne tarda pas à se faire remarquer à l’Hôtel de ville parmi les membres de l’Assemblée communale qui poussaient aux mesures les