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Missouri, semblent inépuisables, principalement celles du comté de Washington ; c’est aussi dans cette partie que se trouve la montagne de Fer et te Pilot-Knob ; c’est le nom que l’on donne à deux énormes masses de fer qui ont environ 100 mètres de hauteur. Le maïs et les farineux sont les principales productions du Missouri ; le coton est cultivé dans le midi. On cultive en grand le chanvre et le tabac, et l’on nourrit un grand nombre de porcs et de bêtes à cornes, Lesmanufactures sont variées et prospères. Les grandes prairies du Missouri sont habitées par des troupeaux de bisons. On en aperçoit quelquefois plusieurs milliers répandus dans les hautes herbes, aussi loin que l’œil peut s’étendre. A côté de ces troupeaux, on aperçoit quelquefois des troupes de loups au guet et sûrs de faire fête de tous les buffles qui sont blessés par hasard. L’élan et le daim abondent également. Dans les prairies, on trouve au pied dos montagnes Rocheuses quelques troupeaux d’antilopes aux pieds légers. La aussi vit l’ours gris qui, particulier à ces régions occidentales, est la plus redoutable des bétes de proie du continent américain. Les eaux, en beaucoup de points, nourrissent des légions d’oiseaux aquatiques, entre autres d’oies, de cygnes, de pélicans. L’État est divisé en soixante-deux comtés. Compris autrefois dans la Louisiane, il fut acheté au gouvernement français en 1803 et érigé en territoire en 1804. 11 se donna une constitution en 1820 et fut admis dans l’Union en 1821.

MISSOURI (PETIT-), rivière des États-Unis de l’Amérique septentrionale. Elle prend sa source dans le territoire de Nebraska, aux montagnes des Côtes-Noires, pa1430 delat. N. et 106» de long. O., coule du S. au N., à travers un vaste territoire montagneux occupé par des tribus d’Indiens, et se jette dans le Missouri, rive droite, après un cours de 310 kilom.

MISSY (César de), pasteur de l’Église réformée, né à Berlin en J703, mort k Londres en 1775. Il fit ses études de théologie à Fruncfort-sur-1’Oder ; mais, ayant refusé de signer nurement et simplement une confession de toi qu’on lui présentait comme condition d’entrée dans l’Église, il ne put recevoir l’imposition des mains, et il partit pour la Hollande, où il passa cinq ans, au milieu de travaux littéraires très-actifs. En 1731, il fut appelé à Londres comme ministre de l’Église française de la Savoie, qu’il quitta, en 1762, pour devenir chapelain de la chapelle de Saint-James. On a de lui : les Larmes du refuge, sermon sur le psaume CXXXY1I (Londres, 1735, in-8») ; De J. Barduini jesuits prolegomenis cum autographo collatis epistala (176C) ; Paraboles ou Fables et autres narrations d’un citoyen de la république chrétienne du xvm’ siècle, mises en vers (Londres, 1769, in-8° ; 1770, 2e édit. ; 1776, in-so, 3« édit.) ; Sermons sur divers textes de l’Écriture sainte (1780, 3 vol. in-8"). En outre, Missy fut un des rédacteurs de la Bibliothèque britannique, du Journal britannique et du Magasin français de Londres.

MIST, dans la mythologie Scandinave, une des Valkiries, qui servait d’échanson à Odin.

MISTATE s. m. (mi-sta-te). Métrol. Nom d’une mesure de capacité usitée dans l’île de Candie, et valant lU",164.

MISTECK, ville de l’empire d’Autriche, dans la Moravie, cercle de Prerau, à 45 lsilom. N.-E. de "Weisskirch, sur la rive gauche de l’Ostrawitza ; 2,600 hab. Archevêché ; fabrication de toiles et de gros draps.

M1STEL1UCII, bourg de l’empire d’Autriche, dans la basse Autriche, cercle et a 29 kilom. N.-E. de Korneuhurjr, sur la Zaya ; 2,700 hab. Collège de barnauites. Tanneries, savonneries. Élève de bestiaux.

MISTENFLÙTE s. m. (mi-stan-flû-te). Enfant d’une complexion faible et délicate. Il Vieux mot.

— Fara. Nom par lequel on désigne en plaisantant une personne dont on ne sait ou dont on ne veut pas dire le nom ; sorte do sobriquet général qu’on donne indifféremment à touies sortes de personnes : Bis donc là-bas,

MISTËNFLÛTE,

M1STERB1ANCO, ville du royaume d’Italie, dans la Siwle, province, district et à 5 kilom. N.-O. de Catane, chef-lieu de mandement ; 6,120 hub. Sources thermales.

MISTI s. m. (rai-sti). Mar. Petit navire grec.

MISTIC s. m. (mi-stik — espagn. mistico. On a fait venir ce mot de l’arabe mosattah). Mar. Bâtiment de la Méditerranée, de 80 tonneaux, qui porte de3 antennes, u On dit aussi

MISTIQUK.

MISTIGRI s. m. (mi-sti-gri. — Probablement de gri, pour gris, en composition avec l’ancien adjectif misie, que l’on trouve dans les vieux auteurs, avec la signification d’habile, adroit, rusé, joli, gentil, bien paré, propret. Le vieux français miste est rattaché par Chevallet au celtique : armoricain mistr, gentil, recherché dans sa mise, propret ; irlandais muise, grâce, gentillesse, parure, maiseach, joli, gentil, agréable, élégant, etc.). Fam. Chat.

— Jeux. Nom du valet de trèfle, a la bouillotte et au brelan : Une carte terrible emporte toutes les autres, elle se nomme mistigrijïiis-

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tïgri est le valet de trèfle. (Ba !z.) 11 Jeu de cartes, qui se joue absolument comme celui de la mouche, avec cette seule différence que le mistigi’i y domine toutes les cartes et y est considéré comme un atout permanent et supérieur h. tous les autres, de quelque couleur qu’ils soient : Au mistigri, celui des joueurs qui a le valet de trèfle reçoit de chacun de ses adversaires un ou plusieurs jetons, suivant les conventions ; de plus, quand te trèfle est atout, le valet de pique est souvent désigné pour remplir te râle de mistigri.

MISTIQUE s. m. (mi-sti-ke). V. mistic,

MISTOUR s. m. (mi-stour). Vent furieux qui souffle en Islande, dans le3 environs du mont Hécla, et qui soulève des poussières de pierre ponce, en quantité telle que le ciel en est complètement obscurci.

MISTRA ou MIS1TRA, ville de la Grèce moderne, dans la Morée, nomarchio de Laconie, au pied du Taygète, sur le Vasilipotamo (ancien Eurotas), près et à l’O. des ruines de l’ancienne Sparte, à 60 kilom. S.-E. de Tripolitza ; 6,000 hab..Avant la guerre de l’indépendance, elle renfermait 25,000 hab. Cette ville, bâtie en amphithéâtre sur une colline abrupte que couronne la citadelle, est distante d’environ i kilomètres des ruines de Sparte, et est elle-même en grande partie ruinée. De grands arbres, quelques cyprès, plusieurs ruisseaux, coulant dans 1 intérieur même de la ville, lui donnent un aspect pittoresque.

Ses principales curiosités sont : les ruines du monastère de Zoodokon-Pigi, qui renferme plusieurs tombeaux francs ; l’église de Pantanasie, dont le plan est celui d’une basilique latine ; un château franc avec murs et créneaux, que les Grecs regardent comme la résidence de Villehardouin ; et la citadelle, dont les fortifications se composaient de plusieurs lignes de murailles flanquées de tours. Dans l’intérieur de la ville, on remarque deux fontaines formées d’anciens sarcophages : l’un est orné d’une bacchanale d’un travail parfait, l’autre de trois figures d’enfants soutenant une guirlande de fruits. Dans les églises, on trouve de belles colonnes et des débris de belles sculptures.

De l’acropole abandonnée qui domine la ville, on jouit du plus beau coup d’œil ; il embrasse toute la plaine où serpente l’Eurotas ; au milieu des vignes, des mûriers, des orangers, on voit s’élever les collines de Sparte. Les rochers de Mistra nourrissent un grand nombre de pigeons sauvages. Au bas de la colline, sur laquelle s’étagent les maisons de la ville, se voient des carrières de grès propre à faire des meules.

Mistra fut fondée au commencement du xiue siècle par Guillaume de Villehardouin, après la destruction de Lacédémonia, la Sparte byzantine. Elle devint en peu de temps une place importante et fut au moyen âge la capitale des despotes de Murée et la ville la plus peuplée de la presqu’île. Mistra fut presque entièrement détruite par les Turcs pendant les guerres de l’indépendance ; mais ceux-ci assiégèrent vainement sa citadelle. La province de Mistra, traversée par l’Eurotas et une des plus étendues de la Morée, en est aussi la plus riche ; elle renferme la plus belle moitié de la Laconie, dont la partie montagneuse forme la province de Malvoisie. Les produits principaux en soie, huiles et grains, s’élevaient, au temps des Turcs, à 3 millions de piastres. Ils ont considérablement augmenté depuis que les habitants, certains de recueillir le fruit de leurs travaux, s’adonnent avec plus d’ardeur à l’agriculture. De belles terres, incultes sous la verge des Turcs, sont défrichées ; les nombreux oléastres ont été greffés ; les mûriers sont mieux soignés ; l’industrie, surtout celle de la soie, s’est développée.

MISTRAL s. m. (mi-stral — du lat. magister, maître). Grand vent du N.-N.-O., qui Souffle dans la vallée du Rhône et sur les côtes de la Méditerranée : Nous tombâmes en calme ; le mistral se leva au coucher du. soleil, et nous continuâmes notre route. (Chateaub.) Le mistral est l’un des trois fléaux de la Provence, (Alex. Dura.)

J’aime vos feuillages austères,

Vos troncs moussus, vos ombres claires

Qu’agite le mistral jojeux.

E. de Comisaud.

— Ane. jurispr. Bailli, prévôt. Il Officier chargé de prélover les redevances du seigneur et de veiller à ses intérêts.

— Encycl.

■ Le mistral, le parlement et la Durance Sont les trois fléaux de la Provence, •

disaient nos pères. De ces trois fléaux, le parlement a disparu ; la Durance sera un jour endiguée ou partiellement détournée ; le mistral paraît avoir la vie plus dure.

Les Grecs connaissaient déjà le mistral sous le nom de Skiron, les Latins sous celui de Circius. Pour l’amener à composition, Auguste lui éleva un temple ; mais ce moyen ne semble pas avoir eu beaucoup de succès, car il n’a pas été renouvelé, et le mistral n’a rien perdu de sa violence destructive. Depuis Sénéque et Sirabon jusqu’à nos jours, nombre d’auteurs en ont décrit les effets terribles, toujours les mêmes : arbres déracinés, édifices renversés, terre dispersée au loin, des

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hommes et des animaux enlevés et roulés comme des feuilles, etc.

La direction du mistral est le N.-O. on le N.-N.-O. On le désigne dans beaucoup de pays sous le nom de bise. 11 domine dans la Provence ; à Avignon, il règne plus de la moitié de l’année ; il souffle souvent, sans discontinuité, pendant plusieurs jours de suite.

Avec le mistral, l’air est sec, le ciel pur et parsemé seulement de petits nuages blancs très-élevés. Faible ou modéré, il entretient dans toute la vallée du Rhône et de la Durance une fraîcheur délicieuse ; mais quand il donne avec impétuosité, il devient un véritable fléau. En hiver, il est âpre et rude, et, sans que la température soit basse, animaux, hommes et plantes sont péniblement impressionnés par le froid, la sécheresse de l’air et la lutte qu’il faut soutenir pour n’être point renversé. En même temps, l’atmosphère est remplie d’une poussière qui pénètre dans les yeux et de graviers qui viennent cribler le visage de coups douloureux. Il va sans dire qu’un pareil vent casse les branches des arbres, enlève leurs feuilles, abat leurs fruits, coucho les moissons, flétrit et dessèche les fleurs. Le mistral a une autre influence plus funeste encore : il contribue à entretenir l’aridité des collines et des montagnes de la Provence, empêche la formation de la couche de terre végétale sur les hauteurs, la balaye avec les graines qu’elle contient et ne laisse partout qu’un roc stérile et nu.

La théorie du mistral n’est qu’un cas particulier de la théorie des vents réguliers. La Provence est située au pied des Alpes, dont les vallées débouchent de tous côtés dans la plaine du Rhône, et dont les contre-forts s’avancent jusqu’aux bords du fleuve, en formant les chaînes du Ventoux, du Léberon, des Alpines, etc. Pendant le jour, le soleil échauffe fortement ces collines dénudées ; il échauffe également la plaine de la Crau, les sables de la Camargue, en un mot toute la partie plate du pays. L’air en contact avec ces surfaces brûlantes s’échauffe à son tour, s’élève et forme des courants ascendants. C’est le phénomène qui se passe dans une cheminée où on allume du feu. Ce qui arrive est alors facile h. prévoir : l’air qui monte est remplacé par l’air froid des vallées des Alpes, qui, obéissant à la force du tirage, se précipite avec impétuosité dans la plaine et produit le courant aérien dont nous parlons. La vallée de la Durance, étant celle qui pénètre le plus profondément dans le massif des Alpes, est aussi celle où le vent règne le plus souvent et avec le plus de violence. Trèssouvent, le mistral s affaiblit après le coucher du soleil et cesse dans le courant de la nuit ; c’est qu’alors l’échauffement du sol n’a plus lieu, ce qui arrête le mouvement ascendant de l’atmosphère. Quelques auteurs ont attribué le mistral aux mouvements atmosphériques qui seraient déterminés par l’incandescence du sol et l’échauffement de l’air en Afrique. S’il en était ainsi, le mistral régnerait sur toute la Méditerranée, tandis qu’en réalité il ne s’étend guère au delà des* côtes de Provence. On a souvent observé qu’une pluie suffisait pour le faire cesser. Or, la pluie, en refroidissant l’air et le sol, arrête les courants ascendants qui déterminent l’arrivée de l’air froid. Il est donc probable que, si la Crau, et surtout les crêtes nues de la Sainte-Beaume, de l’Étoile, de Sainte-Victoire, du Ventoux, etc., etc., étaient couvertes de forêts, elles échaufferaient beaucoup moins l’air qui les baigne, le courant ascendant serait moins fort et, par suite, le vent, moins vif et moins dangereux, ne sérail plus qu’une brise rafraîchissante. Ce qu’il faut élever au -mistral, ce ne sont donc pas des temples, mais des forêts.


MISTRAL (Frédéric), poète provençal, né à Maillane, près de Saint-Remi, le 8 septembre 1830. Il est surtout connu par la part glorieuse qu’il a prise à la renaissance de l’idiome poétique du Midi. Quoiqu’il se traite de paysan dans la dédicace qu’il a faite à Lamartine de sa principale œuvre, Mireille, il ne l’est pas plus que Paul-Louis Courier n’était vigneron. Fils de riches fermiers, il fit ses études au collège d’Avignon, se fit recevoir bachelier à Montpellier (1847) et suivit les cours de droit à la Faculté d’Aix. En somme, c’est un lettré, connaissant à merveille les littératures classiques et y puisant de larges inspirations. Sa fortune patrimoniale lui permettait de vivre sur ses terres, en gentilhomme fermier ; il ne songea donc pas à entrer au barreau, quoiqu’il eut pris le diplôme de licencié. Ses impressions d’enfance, ses goûts personnels et sa liaison avec Roumanille le décidèrent à coopérer avec lui à la résurrection de la poésie provençale. Roumanille, maître d’école dans une petite ville du département de la Drôme, l’avait eu pour élève dans sa première jeunesse. Lorsqu’il fonda le recueil qui donna le signal de cette résurrection, Li Prouvençalo (1852), Frédéric Mistral fut un de ses plus ardents collaborateurs ; dès ses premiers essais, il acquit une assez grande autorité dans les questions d’érudition philologique pour être considéré comme le régulateur de la nouvelle école poétique, le censeur à la fois sévère et sympathique des nouveaux adeptes qui accouraient en foule pour coopérer à l’œuvre commune. Plus que tous les autres, en effet, plus que l’initiateur même, il possédait, grâce à ses études littéraires, cette science de la forme et ces connaissances générales qui font l’écrivain et doublent le poëte d’un artiste. Les pièces qu’il publia dans Li Prouvençalo sont fort remarquables. M. Saint-René-Taillandier, dans l’étude qu’il a consacrée à Mistral, déclare admirer sans réserve « la Belle d’août, poétique légende pleine de larmes et de terreurs ; la Folle avoine, énergique satire de l’oisiveté insolente ; l’Ode au mistral, au roi des vents, à la cognée de Dieu frappant les grands chênes ; la pièce intitulée Amertume, où le poète saisit violemment le voluptueux, et, le traînant au cimetière, lui montre ce que deviendra ce corps dont il est amoureux ; la Course de taureaux, où il peint ces jeux hardis qui plaisent tant au peuple des campagnes d’Arles à Tarascon et de Tarascon à Nîmes. » Enfin, Mistral entreprit de résumer dans une œuvre durable la somme des efforts tentés pour rajeunir l’idiome provençal, la langue dégénérée et perdue, au moins en tant que langue savante, d’Arnaud Daniel et de Giraud de Calanson, et il écrivit la grande épopée rustique de Mireille (1859, in-8°). Nous avons analysé et apprécié plus haut (v. Mireille) cette tentative épique, comparée avec un peu trop d’enthousiasme par Lamartine à l’Odyssée. L’imitation du vieil aède, de ses formules poétiques, de ses longues descriptions s’y trahit, en effet, assez souvent pour accuser une ressemblance assez frappante ; mais il y a dans cette imitation même quelque chose d’artificiel. M. Frédéric Mistral a fait lui-même la traduction française, très-littérale, publiée en regard du poëme, et qui en suit avec une grande fidélité jusqu’aux tournures familières et aux inversions ; mais on lui a reproché, non sans raison, d’avoir à dessein appauvri la langue française, afin de mieux faire valoir les richesses et la sonorité de l’idiome provençal. Réduite à sa juste valeur et en rabattant quelque peu des éloges hyperboliques que cette épopée lui a valus, Mireille resterait encore une composition originale d’un grand souffle, reproduisant avec une vigueur peu commune les sentiments primitifs et semée de peintures d’une vérité frappante, dignes d’un grand artiste.

Depuis, Frédéric Mistral est rentré dans la lice avec un nouveau poème, Calendan (1867, in-8°), écrit avec les mêmes couleurs que Mireille, et il a montré ainsi qu’il était loin d’avoir épuisé tout ce que les mœurs et les légendes du Midi peuvent inspirer de gracieuses scènes rustiques et d’émouvants tableaux. Calendan obtint le plus vif succès. À défaut de Lamartine, ce fut Émile Deschamps qui salua ce poème par un quatrain :

On disait que Mireille, en ce vaste univers,
N’avait point de rivale au grand tournoi des vers ;
           Calendan paraît, et Mireille
             N’est plus la splendeur sans pareille.

Disons toutefois qu’après avoir excité tant d’enthousiasme et avoir été salué comme une véritable renaissance, ce mouvement de retour à l’idiome provençal du XIIIe siècle n’est plus guère regardé que comme l’agréable fantaisie de quelques esprits distingués.


MISTRALIE s. f. (mi-stra-lî — rad. mistral). Anc. jurispr. Charge de bailli, office de mistral.

IWSTRE s. m. (mi-stre). Ane. jurispr. Exécuteur des hautes œuvres.

MISTRESS s. f. (miss-triss —= mot angl.). Madame, en parlant d’une femme de la classe moyenne : Mistress Coffln.

MISTRETTA, autrefois Amaslra, Mylistratum, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province et à 120 kilom. S.-O. de Messine, a 88 kilom. S.-E. de Palerme, ch.-1. de district et de mandement ; 10,633 hab. Source de pétrole ; commerce de grains.

MISURA s. f. (mi-zou-ra). Métrol. Nom d’une mesure de capacité usitée dans les îles Ioniennes, et qui, à Corfou, vaut 21t,062.

MISY s. m. (mi-zi). Miner. Variété de sulfate de fer, de couleur jaune.

— Encycl. On désigne sous le nom de misy une variété de sulfate de fer, qui possède au plus haut degré la saveur styptique ou atramentaire, analogue à celle de l’encre, qui caractérise ce minéral. Elle est jaunâtre, brillante, se montre le plus souvent sous forme d’une sorte d’efflorescence à la surface des pyrites ferrugineuses et paraît évidemment résulter de leur décomposition. On trouve surtout le misy dans les mines des provinces de Liège et de Namur. La mêlantôrie n’en diffère guère que par sa couleur vert noirâtre et sa consistance plus friable. On doit rapporter au même groupe les substances confondues sous les dénominations vagues de colchite ou coicotar fossile, caractérisées par des teintes d’un rouge brunâtre. Toutes ces substances sout effiorescentes, brillantes aux cassures fraîches, tachent les doigts, sont solubles dans l’eau et donnent de l’eau par la calcination. V. vitriol,

MITA s. m. (mi-ta). Racine de souchet, qui. les femmes de Madagascar portent pendue a leui’ cou et enveloppée U un morceau de toile,

41 (TA, dieu du mal, dans la mythologie des