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le mener bien loin. La science primordiale est pour lui la chimie, et la chimie a pour objet de conduire à la découverte de la pierre philosophale. Mennens est d’ailleurs platonicien, mais chercha ses inspirations parmi les mystiques de cette école. Il prétend que la matière est l’origine de toute génération, opinion manichéenne émise, entre autres, par Ménandre et Bardesane. L’essence individuelle, ce n’est pas la forme, mais la lumière. La lumière et les idées sont de même nature. Les idées forment un monde à part (mégacosme) qui ne ditfère pas des cieux, que Mennens appelle mansiones deorum, koo est cœlestium cogitationum,

MENNESS1ER-NOD1ER (Marie-Antoinette-Elisabeth Nodier, dame), femme de lettres française, née à Quintigny (Jura) en 18U. Son père, Charles Nodier, la fit élever sous ses yeux avec le plus grand soin, et lorsqu’il la maria avec M. Mennessier, il vendit sa ! bibliothèque pour lui faire une dot. Madame Mennessier a publié, outre un recueil de poésies agréables intitulé le Perce-neige (Paris, 1S3G, in-8°), un assez grand nombre de pièces de vers, d’articles et de nouvelles dans les Heures du soir (1833), le Livre rose, le Journal des femmes, Paris-Londres, le Livre des petits enfants, la Vie privée des animaux, etc., un ouvrage sur son père intitulé Charles Nodier, épisodes et souvenirs de sa vie (1867, in-8°).

MËNNESSON (Jean - Baptiste - Prosper), homme politique français, né à Château-Porcien en 1761, mort en 1807. Elu député à la Convention par le département des Ardennes f il se prononça, lors du procès de Louis XVI, pour la mort, mais avec appel au peuple et sursis, donna sa démission après les événements du 31 mai 1793 et fut ensuite, pendant quelque temps, administrateur du département de la Marne. On a de lui, entre autres écrits : Déclaration d’un député des Ardennes à l’Assemblée conventionnelle (Paris, 1792) ; Coup d’œil sur les premiers temps de la Coiwenlionnationale (Reims, 1793) ; l’Instituteur français ou Instructions familières sur la religion et la morale (Epernay, 1802) ; le Conservateur.ou. les Fondements de la morale publique (Paris, 1805, 4 vol. in-is),

MENNETOU-SUR-CHER, bourg de France (Loir-et-Cher), ch.-l. de canton, arrond. et à 15 kilom. S.-E. de Roinorantin, sur la rive droite du Cher ; pop. aggl., 650 hab. — pop. tôt., 1,066 hab. Fabriques de bonneterie et de parchemin. Débris d’un château fort et d’une tour très-anciens.

MENNEVRET, bourg et commune de France (Aisne), canton de Wassiguy, arrond. et à 39 kilom. N.-O. de Vervins, dans une plaine ; pop. aggl., 2,248 hab. — pop. tôt., 2,239 hab.

MENNO S1MON1S, c’est-à-dire fils de Simon, réformateur hollandais, né à Witiuarsum (Frise) en 1505, mort dans les environs de Lubeek en 1561. Il commença par être prêtre catholique ; mais il se sépara bientôt de l’Église romaine et adopta les principes des anabaptistes en les mitigeant. Il résolut dès lors de se consacrer tout entier à ses nouveaux coreligionnaires, dont il désapprouvait les excès, et qu’il voulait gagner à des idées plus modérées. Grâce à son éloquence douce et persuasive, à la pureté de ses mœurs, à sa vie édifiante, il lit, en effet, de grands progrès dans l’esprit des (anabaptistes et fut considéré par eux comme un véritable chef. C’est à lm qu’il faut attribuer la forme plus douce que prirent dès lors les doctrines de la secte. Il prêcha avec efficacité le respect des lois et la soumission au gouvernement civil, Menno n’en fut pas moins persécuté et contraint de se cacher pour échapper au supplice. On raconte de lui, à cet égard, un trait de présence d’esprit fort curieux. Il voyageait sur un chariot quand des soldats qui le recherchaient se présentèrent et demandèrent si Menno ne se trouvait »s parmi les voyageurs. Menno s’adresse ui-roême à chaque voyageur et lui demande s’il a connaissance que Menno se trouve dans le chariot ; ils repondent tous négativement. Il se tourne alors vers les gendarmes et leur dit : « Us déclarent qu’il n’y est pas. » Et les gendarmes s’éloignent. Pour rien au monde, Menno n’eût voulu mentir.

Menno avait publié plusieurs écrits aujourd’hui complètement oubliés, notamment le Livre fondumenlal (1536), qui fit grand bruit à l’époque de son apparition. Ses œuvres furent réunies en un volume in-fol. (Amsterdam, 1651).

MENNONISME s. m. (mènn-no-ni-ame). Hist. relig. Doctrine d’une secte d’anabaptistes, fondée en Hollande au xvia siècle par Menno Siuionis.

mennonite s. m. (mènn-no-ni-te). Hist. relig. Sectateur du mennonisme. il On die aussi

MKNNON1STK.

— Encycl. Ces sectaires se distinguent peu des anabaptistes, ne donnent le baptême qu’aux adultes, rejettent l’autorité en matière de croyance, laissent à la liberté individuelle l’interprétation de la Bible, s’interdisent toute fonction publique, considèrent la guerre comme impie et ont l’état militaire en horreur. On trouve encore beaucoup de mennoniies en Hollande, en Allemagne, en Alsace et en Lorraine. Bonaparte les avait

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exemptés de la conscription et se bornait à exiger d’eux quelques fournitures et des charrois.

MENOBA, ville de l’Espagne ancienne, dans la Bétique, chez les Bastules Carthaginois. C’est aujourd’hui Velez-Malaga. , MÉNOBRANCHE (mé-no-bran-che — du gr. mênos, force ; et bragehia, branchie). Zool. Groupe d’amphibiens, de la famille des salamandres, ayant pour type le triton latéral.

MENOCHIUS (Jacques), jurisconsulte italien, né à Pavie en 1532, mort dans la même ville en 1607. Il professa successivement le droit à Mondovi, à Pise, à Pavie, à Padotie, puis fut nommé par Philippe II, roi d’Espagne, conseiller et président au conseil de Milan. On a de lui : De possessione commentaria (Cologne, 1587, in-fol.) ; De arbilrariis judicum quieslionibus (Lyon, 1605, -in-S°) : De prxsumplionibus, conjecturis, signis et indiciis (Genève, 1676, in-fol.).

MENOCHIUS (Jean-Étienne), savant et jésuite italien, fils du précédent, né à Pavie en 1576, mort à Rome en 1655. Après avoir été recteur des collèges de Modène et de Rome, il occupa successivement les postes de provincial à Milan et à Venise, puis d’assistant du supérieur général. Ses principaux ouvrages sont : Jnsiitutiones aconomicx e Suripturis depromptm (Lyon, 1627) ; Breuis expositio sensus litteralts totius Scripturx (Cologne, 1630, 2 vol. in-fol.), ouvrage souvent réimprimé ; Storia tessute di varie eruditione sacra, morale e profana (Rome, 1646-1654, 6 vol. in-4<>) ; De asconomia christiana (Venise, 1656, in-4").

MÉNODON s. m. (mé-no-don — du gr. menas, force ; odous, dent). Erpét. Genre de reptiles fossiles peu connus.

MÉNODORE s. f. (mé-no-do-re). Bot. Genre de plantes, de la famille des jasminées, comprenant des arbrisseaux de l’Amérique orientale.

MÉNODORE ou MONODORE, sculpteur athénien du r" siècle, contemporain de Néron. Son chef-d’œuvre était un Cupidon, transporté à Rome sous Néron, détruit dans un incendie, et dont il existait beaucoup de copies antiques. C’est, croit-on, le même artiste que celui dont il est question dans Pline et qui exécuta plusieurs statues d’athlètes, de soldats, de chasseurs et de sacrificateurs.

MENUE, ville de la Sicile ancienne. V. Mi NEO.

MÉNŒTHIUS s. m. (mé-né-ti-uss). Crust. Genre de crustacés dont la seule espèce connue habite la mer Rouge, les côtes de l’île de France et l’océan Indieu.

MÉNOLE s. f. (mé-no-le). Bâton garni d’une planche ronde et trouée, servant à battre le beurre.

MÉNOLE adj. m. (mé-no-le — gr. matnolés, furieux). Mythol. gr. Epitbète de Bacchus.

MÉNOLOGE s. m. (mé-no-lo-je — du gr. mén, mois ; logos, discours). Liturg. Calendrier, martyrologe des chrétiens grecs.

— Bibliogr. Traité sur les mois de l’année chez les différents peuples : Le ménologe de Fabricius.

— Encycl. Liturg. Le Ménologe porte, pour chaque jour du mois, l’indication des martyrs dont la mémoire est célébrée en ce jour. On lit chaque mois, et aussi à l’occasion de certaines fêtes, devant les fidèles assemblés, les passages du Ménologe qui y sonc relatifs. Ce petit livre est à la fois un guide pour les ministres du culte et un moyen d’édification pour les fidèles. Il représente en quelques points le répertoire de fêtes et anniversaires que possèdent les prêtres catholiques sous le titre A’Ordo, et répond d’un autre côté à cette longue énumération de martyrs qui fuit partie de la liturgie romaine, sous le titre de Martyrologe, et qui, commencé par saint Jérôme, sur le modèle de celui qu avait mis au jour le Grec Eusèbe de Césarée, fut continué plus tard par Bède, Raban Maur, Adon, etc.

MÉNOMÈNE s. m. (mé-no-mè-ne). Linguist. Langue parlée par les Ménomènes : Le MÉNOSiBNE parait être une langue très-difficile. (Balb.)

MENOMENES, nation peu nombreuse, alliée des Sioux, ses voisins. On la nomme quelquefois Folle-Avoine ("Wild-Oart), d’après la céréale aquatique qui fait la base de leur nourriture, et quelquefois Indiens Blancs, à cause de leur teint qui est clair comme celui des mulâtres des États atlantiques. Les Ménomèues sont renommés pour leur’beauté, leur •intelligence et leurs mœurs patriarcales. « Ils

fiarlent, dit Malte-Brun, un langage singuier, qu aucun blanc n’a jamais pu apprendre. >

liXENON s. m. (me-non — du bas latin mennonus, meno, bouc châtré, que Ménage rattache au latin minimus, très-petit. Mais Diez révoque en doute cette étymologie). Maitun. Nom que l’on donne au boiic, en Provence. Il Espèce de chèvre du Levant, dont la peau sert à faire du maroquin.

MENON, écrivain culinaire français qui vivait au xvino siècle. Il n’est connu que par ses ouvrages, imprimés un nombre considérable de fois et que n’ont pu faire oublier les travaux plus récents de Beauvilliers et de

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Carême. Les principaux sont : Nouveau traité de la cuisine (Pans, 1739, 3 vol.’ in-12) ; la Cuisinière bourgeoise (Paris, 1746, 2 vol. in-12) ; la Science du maître d’hôtel cuisinier (Paris, 1749) ; les Soupers de la cour ou l’Art de travailler toutes sortes d’aliments (Paris, 1755, 4 vol. in-12) ; Traité historique et pra-tique de la cuisine (Paris, 1758), etc.

MENON DE TURBILLY (Louis-François-Henri, marquis du), agronome français, né près de La Flèche en 1712, mort en 1776. Il suivit la carrière des armes, devint lieutenant-colonel à vingt-cinq ans et donna sa démission en 1737, à la mort de son père, pour s’adonner à la culture de sa terre de Villiers-Charlemagne, en Anjou. Il fit défricher les bruyères qui couvraient la plus grande partie de la commune de Villiers, tracer des chemins, peupler de troupeaux des terres jusque-là improductives et amena dans ce petit territoire 1 abondance et la richesse. On a de lui un Mémoire sur tes défrichements (1760, in-12), plein d’utiles conseils et qui eut un grand succès.

MÉNONVILI.ÉE s. f. (mé-non-vil-lé). Bot. Genre de plantes, de la famille des crucifères, comprenant des herbes du Pérou.

MÉNOPAUSE s. f. (mé-no-pô-ze — du gr. mên, mois ; pausis, cessation). Pathol. Suppression, cessation définitive des menstrues.

— Encycl, La ménopause a lieu de trente-cinq à cinquante-cinq ans, le plus souvent de quarante-cinq à cinquante. Cette disparition a lieu lentement. Lorsqu’elle est proche, on observe des troubles de la menstruation sans causes auxquelles on puisse les attribuer. Le flux menstruel est précédé et suivi d’un écoulement muqueux ; il revient tous les quinze jours ou, au contraire, toutes les six semaines. Parfois il se prolonge si longtemps que deux périodes se confondent.

Les femmes donnent à cette époque le nom d’âge critique et la craignent à cause du préjugé, généralement répandu, qu’elle présente de graves dangers.

Cette croyance est complètement erronée, car les seules perturbations qu’amène la ménopause sont : quelques désordres peu graves du côté de 1 estomac ; quelques rougeurs accompagnées de sueur, enfin un peu de vertige et de céphalalgie.

Quelquefois cependant on observe des douleurs, des élancements vers l’utérus, de la pesanteur dans la région lombaire et des démangeaisons h la vulve ; le pouls est fort, la femme se plaint de palpitations et d’étoufféments ; elle est dans certains cas atteinte d’hémorragies et en particulier d’hémorroïdes. Quelques femmes présentent des éruptions cutanées, comme l’acné rosacéa ou la couperose. Mais, on ne saurait trop le répéter, ce ne sont là que des cas très-exceptionnels.

MÉNOPLANIE s. f. (mé-no-pla-uî — du gr. mên, mois ; plané, course vagabonde). Pathol. Flux de sang qui a lieu par un autre organe que la matrice et qui remplace les règles.

MÉNOPOME s. m. (mé-no-po-rae). Erpét. Genre d’amphibiens, de la famille des salamandres.

— Encycl. Les ménopomes ressemblent beaucoup aux salamandres et surtout aux espèces aquatiques, par la forme générale de leur corps ; mais ils s’en distinguent en ce que, outre la rangée de fortes dents autour des mâchoires, ils en ont une rangée parallèle sur le devant du palais ; ces amphibiens ont d’ailleurs des yeux apparents, un orifice de chaque côté du cou et des pieds bien développés. Le ménopome géant, vulgairement nommé grande salamandre de l’Amérique du Nord, hellbender, etc., atteint jusqu’à om,50 de longueur ; sa couleur est d’un bleu noirâtre. Ou le trouve dans les grands lacs de l’Amérique du Nord et dans les rivières de l’intérieur. Ses mœurs sont peu connues ; d’après les quelques observations faites à ce sujet, elles doivent être complètement analogues a celles des tritons.

MENOR (1SLA-), littéralement île moindre, une des deux îles formées par le Guadalquivir, au-dessous de Séville. Elle est séparée par un bras du fleuve de l’île Mayor, et mesure, du N. au S., 22 kilom. sur 12 kilom de largeur. Culture du caféier et des arbres fruitiers.

MENORCA, nom espagnol de l’île Minor-

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MÉNORRHAGIE s. f. (mé-nor-ra-jt — du gr. mên, mois ; rêgnumi, je fais irruption). Pathol. Flux excessif des règles.

— Encycl. La quantité de sang que perdent les femmes pendant leurs règles étant sujette à de très-grandes variations sans sortir de l’état physiologique, il est quelquefois assez difficile de distinguer les hémorragies simplement menstruelles d’avec celles qui dépendent d’un état pathologique ; mais cette confusion n’offre rien de fâcheux, parce qu’elle ne peut avoir lieu que dans les cas où la perte de sang n’est pas assez considérable pour compromettre la santé. Dans certaines circonstances, le sang fourni par la ménorrhagie, au lieu de s’écouler au dehors, s’accumule dans la cavité utérine ; c’est ce qui constitue la perte interne.

L’état dans lequel l’utérus se trouve influe

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d’une manière notable sur la production et la gravité de ces hémorragies. D’après cela, il convient de les étudier pendant 1 état de vacuité et pendant l’état de grossesse.

— I. MÉNORRHAGIE PENDANT L’ÉTAT VB VA-CUITÉ db la matrice. Causes. En première ligne des causes prédisposantes, il faut placer l’habitude contractée par la matrice d’être le siège d’une hémorragie physiologique. Avant l’époque de la puberté et après l’âge critique, 1 utérus est dans des conditions de vitalité bien différentes de celles qu’il présente pendant la période menstruelle ; aussi la ménorrhagie idiopathique est-elle fort rare à cette époque de la vie des femmes. On a remarqué que les femmes qui avaient eu de fréquents accouchements y étaient particulièrement prédisposées, ainsi que celles qui ont déjà été affectées antérieurement de cette maladie. Il en est de même des femmes d’un tempérament sanguin, qui ont habituellement des règles abondantes et prolongées, et de celles qui sont douées d’une extrême sensibilité nerveuse, surtout quand elle est liée, comme cela arrive le plus souvent, à une constitution lymphatique dans laquelle, par la laxité de tous les tissus, les vaisseaux et toutes les bouches exhalantes sont très-facilement perméables. Ces femmes sont presque toutes abondamment menstruées, et toutes les excitations nerveuses, ebe< ! elles, sont plus immédiatement dirigées sur l’utérus : aussi sont-elles assez fréquemment atteintes de métro-hémorragies. Indépendamment de ces causes prédisposantes, il en est d’autres qui résultent de 1 action des influences hygiéniques, telles que l’habitation dans les pays chauds, surtout après avoir résidé dans des contrées plus froides, le séjour dans des lieux fortement chauffés, et surtout l’usage immodéré des chaufferettes. On a signalé aussi l’habitation sur des lieux élevés comme prédisposant aux hémorragies de l’utérus, par suite du défaut de pression atmosphérique. Il en est de même de 1 usage habituel d’aliments excitants, de liqueurs spiritueuses, du café, et spécialement des substances qui exercent sur l’utérus une action directe, comme les aliments aphrodisiaques et les médicaments emménagogues. Dans beaucoup de cas, l’excitation abusive des organes génitaux les prédispose aux hémorragies ; c’est ainsi qu’on voit fréquemment des ménorrhagies être la conséquence du coït, de la masturbation, des lectures et des conversations erotiques. Comme preuve de la puissance de ces causes, on trouve que la ménorrhagie figure pour un bon nombre de cas dans la statistique des maladies des prostituées, ainsi qu’il résulte des recherches de Parent-Uuchâtelet. Enfin, on doit encore citer, comme causes prédisposantes, les bains chauds trop fréquents ou trop prolongés, la compression habituelle du corps et surtout de la région abdominale, les marches forcées, la station verticale.

On doit reconnaître, comme causes occasionnelles, la plupart des causes prédisposantes précitées, lorsque leur action est forte ou prolongée ; mais, dans ce cas, l’invasion de l’hémorragie coïncide presque, toujours avec l’époque menstruelle, tandis que la ménorrhagie qui survient accidentellement dans l’intervalle des règles reconnaît constamment l’action d’une cause occasionnelle énergiques Les causes occasionnelles dont l’action a été le plus souvent observée sont : la course, l’équitation, le cahotement dans une voiture dure, les chutes sur les pieds ou sur les genoux, les coups sur le ventre ou sur le bassin, les efforts de vomissement, de la toux, de l’éternument ; il faut encore citer les émotions morales très-vives, telles qu’une joievive, la terreur, la colère ; enfin les excitations directes de l’utérus, comme les excès des plaisirs vénériens, les injections vaginales chaudes ou irritantes, les bains de siège chauds, les sinapismes sur les extrémités inférieures. Quelque énergique que soit l’action des causes occasionnelles, il est rare que la perte ait lieu imm.diateinent ; ce n’est ordinairement que plusieurs jours après qu’elle se manifeste.

Le plus grand nombre des ménorrhagies n’existe que comme symptôme dans beaucoup de maladies, -soit de l’utérus ou de ses annexes, soit d’organes plus ou moins éloignés ; c’est alors dans les altérations pathologiques primitives qu’il faut chercher la cause directe de leur production : ainsi les phlegmasies aiguës et chroniques de la matrice, des ovaires, les corps fibreux et les cancers utérins ; les affections qui produisent une gène habituelle de la respiration ou un obstacle à la circulation, comme les maladies de la poitrine, du cœur des gros vaisseaux. Enfin, elles surviennent quelquefois comme phénomène critique dans certaines maladies lebriles.

Symptômes. Le plus souvent, il existe d’abord des prodromes indiquant l’existence d’une congestion utérine. Quelquefois, cependant, la sortie du sang peut succéder à l’action d’une cause violente. Les phénomènes précurseurs consistent en une douleur gravutive aux lombes et à l’hypogastre, en un sentiment de plénitude ut de tension de ces parties. Ces accidents augmentent par la station et la marche ; il existe du malaise, de l’agitation, de la céphalalgie, des bouffées de chaleur ; le pouls est fort et fréquent. Chez les femmes douées d’une grande susceptibilité, il survient en même temps des phénomè-