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sauver, c’est-à-dire qu’ils correspondront aux grâces que Dieu pourra leur donner ; si cette condition n’est pas remplie, la créature fait le mal, mais la sagesse et la bonté de Dieu sont sauves ; il n’a pas voulu le mal d’une volonté conséquente, mais seulement d’une volonté antécédente ; le mal est vraiment l’œuvre de la créature. Dieu donne à tous les secours de la grâce indispensables et suffisants pour opérer leur salut. Pourtant, sur ce point délicat, Molina est forcé de reconnaître qu’il en donne plus aux uns qu’aux, autres et que, dans cette dispensation inégale des secours célestes, jl n’a d’autre règle, d’autre mesure que la volonté divine, c’est-à-dire l’arbitraire. Dieu veut le salut de tous les hommes, mais il ne le veut pas également, ayant pour celui-ci ou celui-là mie partialité fondée, non sur leurs mérites, mais sur son caprice.

. Nul décret de Dieu n’est absolu ; nul n’est antécédent a la prévision du consentement libre de l’homme ; aussi il n’y a nulle prédestination à la gloire éternelle, avant que Dieu ait prévu les mérites de l’homme ; de même, nulle réprobation avant la prescience des fautes que l’homme commettra. Dieu, par cette science moyenne dont nous avons déjà parlé, voit quelles seront les résolutions de l’homme placé dans telle ou telle circonstance et secouru par ta grâce dans telle ou telle limite. Aussi, quand il veut sauver une âme ou la faire persévérer dans la voie du bien, il lui accorde les grâces auxquelles il prévoit qu’elle ne se refusera pas volontairement, et qui lui sont indispensables et suffisantes pour son salut. Dans le cas contraire, il accorde des grâces efficaces par elles-mêmes, suffisantes pour engager la responsabilité de l’homme, mais qu’il prévoit cependant devoir rester inefficaces.

Par la science immédiate, par l’intelligence intuitive, Dieu voit ceux qui feront le bien et ceux qui feront le malj ceux qui persévéreront, ceux, au contraire, qui resteront à moitié chemin ; alors, par suite de cette prévision, il prédestine le3 uns à la félicité éternelle et les autres à la réprobation sans fin.

On voit que la base de ce système, hérissé de subtilités métaphysiques, c’est que la grâce efficace et la grâce suffisante ne sont pas différentes par essence, mais que la même grâce devient tour à tour efficace ou inefficace, selon que dans l’homme elle rencontre la coopération ou lu résistance de la volonté, Ainsi, nous dit l’abbé Bergier dans son Dictionnaire de théologie, l’efficacité de la grâce vient du consentement de la volonté de l’homme ; non, dit Molina, que ce consentement dorme quelque force à la grâce ou la rende efficace in actu primo, mais parce que ce consentement est nécessaire pour que la grâce soit efficace in actu secundo, ou lorsqu’on la considère comme jointe k son effet ; a peu près comme les sacrements, qui sont par eux-mêmes productifs de la grâce, et qui dépendent néanmoins des dispositions de ceux qui les reçoivent pour la produire en effet.

Le molinisme, qui eut pour adversaires les augustiniens et les thomistes, finit par être enseigné dans les écoles comme une opinion libre. Bossuet, sans se faire le défenseur avancé de cette doctrine, essaya de prouver dans son Avertissement aux protestants, en mettant en.parallèle le molinisme et la doctrine des p’élasgiens, que l’Église romaine, en tolérant le molinisme, n’approuve pas le pélasgiiiuisme, comme le minisire protestant Jurieu l’avait avancé.

MOLINISTE s, (mo-li-ni-ste — du jésuite Molina). Théol. l’artisan des opinions de Molina sur la grâce.

— Adj. Qui a rapport à Molina ou à sa doc- ’

trine : Sentiment, opinion, doctrine uoliîhstb. Parti MOLINISTE.

— Encycl. V. grâce et molinisme.

MOLINOS (Michel), célèbre mystique et théologien espagnol, né à Saragosse en 1627, . mort en 1G96. En 1675, il publiai Rome, dans sa langue maternelle, un livre intitulé : Guide spirituel, qui propugea le mysticisme dans toute l’Italie. Dix ans après, il parut à Leipzig une traduction latine de ne (ouvrage, faite par Auguste-liermunn Franke, théologien protestant bien connu par sa piété et son érudition. Le Guide spirituel, où Molinos préconisait une nouvelle doctrine religieuse, a laquelle on a donné le nom de quïétisine, entoura le prêtre espagnol d’un tel prestige que des personnes de tous les pays, appartenant aux rangs les plus élevés dé la société, s’adressèrent à lui pour s’éciaircir sur des cas de conscience. Pour expliquer ici en quelques mots le système de Molinos, nous dirons qu’il enseigna qu’il faut que l’homme annihile ses facultés} que c’est en cela que consiste la vie intérieure ; que vouloir agir, c’est offenser Dieu j que l’activité naturelle est ennemie de la grâce, qu’elle empêche les opérations de Dieu sur nous et qu elle s’oppose à la vraie perfection, parce que Dieu veut agir sur notre âme sans notre concours. L’homme qui s’est abandonné à la volonté divine ne doit rien demander à Dieu ; car demunder, c’est prétendre que Dieu change ses décrets immuables. Molinos concluait de ces principes que 1 homme ne devait pas demander l’absolution de ses péchés, parce qu’il vaut mieux satisfaire à la justice

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de Dieu que d’avoir recours à sa miséricorde.

Cette doctrine, qui anéantissait la volonté, annihilait en même temps l’action de la religion et l’intervention du prêtre ; aussi Moiinos fut-il bientôt en butte à toutes sortes de persécutions. Mais, d’un autre côté, il jouissait d’une grande réputation de sainteté, comme nous l’avons déjit dit, ’ et, d’autre part, on savait que le pape Innocent XI, étant encore le cardinal Odescalehi, avait professé pour lui une grande vénération. Il fallait donc procéder avec ménagement. Les jésuites s’en chargèrent. Us implorèrent l’assistance de leur Père La Chaise, confesseur de Louis XIV, dont il alarma la conscience par le tableau des dangers que courait la religion. Il fallait à tout prix étouffer une si abominable doctrine ; abominable, en effet, nous le verrons au mot quiétismk, mais à un tout autre point de vue que celui qui effrayait les disciples d’Ignace. L’ambassadeur de France à Rome, le cardinal d’Estrées, reçut l’ordre de demander la condamnation du Guide spirituel et d’un autre ouvrage du prêtre espagnol, le Traité de la communion quotidienne. L’ambassadeur obéit à regret, car il comptait parmi les admirateurs de Molinos. Celui-ci fut arrêté en 1G85 et livré à l’inquisition romaine, qui, en 1687, condamna soixante-huit propositions qu’on disait tirées de ses livres. Ses adversaires avouent bien qu’il serait peu facile de les y trouver ; mais ils ajoutent que la sainte inquisition avait saisi une foule de lettres de Molinos, et que c’est là qu’il faudrait chercher ces condamnables propositions ; malheureusement, l’inquisition n’avait pas pour habitude de conserver les dossiers des affaires qu’elle jugeait. Sa sentence portait qu’il ferait amende honorable, abjurerait ses erreurs et les expierait, le reste de ses. jours, dans la prison d’un couvent de dominicains. Il y resta, en effet, jusqu’à sa mort.

On affirme que la procédure fit découvrir que ce prétendu saint vivait dans un grand désordre de mœurs ; écueil, au reste, qui semble inséparable do son système. Deux dames, accusées de s’être livrées avec lui à des pratiques par trop qqiétistes, subirent les censures ecclésiastiques. Les doctrines de Molinos, au dire de ses juges, avaient causé de grands ravages dans les couvents de femmes. On sait comment le tendre Fénelon se laissa prendre à un genre de dévotion si bien en rapport avec sa nature.

MOLINOSISME s. m. (mo-li-no-zi-smedu prêtre espagnol Molinos). Théol. Système quiétiste de Molinos :

Par les chemine fleuris d’un charmant quiétisme, Tuut à coup l’amenant au vrai molinasisme, 11 lui fera bientôt, aidé de Lucifer, Goûter en paradis les plaisirs de l’enfer.

BoilEAO. MOLINOSISTE s. (mo-li-no-zi-ste — dû prêtre espagnol Molinos). l’artisan des opinions de Molinos.

— Adj. Qui appartient à Molinos, à sa doctrine ou à ses partisans : Parti mûlinosiste. Opinions molinosistes.

MOLIONE, femme d’Actor. Elle fut l’amante de Neptune, dont elle eut deux fils, Eurytus et Ctéatus, connus sous le nom de Molionidesou d’Actondes.

MOLION1DES, nom donné à Eurytus et a Ctéatus, fils de Molione et de Neptune. lisse distinguèrent par leur courage ; mais ils étaient néanmoins sur. le point de succomber sous les coups de Nestor lorsque Neptune les sauva en les couvrant d’un voile épais qui les déroba à la fureur de leur ennemi. D après Apollodore et Ibycus, les deux frères n’avaient qu’un corps avec deux têtes, quatre bras et quatre jambes. Lorsque Hercule envahit l’Aulide, Augias donna le commandement de ses troupes aux Molionides, qui attaquèrent et tuèrent la plus grande partie des troupes du héros. S’étant rendus aux jeux Isihmiques, Hercule les attendit sur le chemin de Corinthe, leur dressa une embûche et les tua.

MOI.IQDE (Bernard), violoniste et compositeur allemand, né à Nuremberg en 1803. Élève de son père, puis de Rovelli, i ! succéda k ce dernier Comme premier violon à la cour de Bavière. En 1822, il quitta Munich pour faire un voyage artistique dans les principales villes de 1 Allemagne et obtint, en 1626, le titre de maître des concerts à la cour de Stuttgurd. Dix ans après, M. Molique sa rendit à Paris où, le 81 février 1830, il fit entendre, à la Société des concerts du Conr servatotre, tnt> concerto rie sa composition. Le compositeur obtint plus de succès que le virtuose. En 1849, cet artiste a donné sa démission de maître de concerts et est allé se fixer à Londres, où il est devenu professeur à l’Académie royale de musique.

Parmi les œuvres de ce virtuose, on remarque six concertos pour violon, des trios, des quatuors, une messe, une symphonie et des lieders pour voix seule, avec accompagnement de piano.

MOUS (Jean), surnommé Mnrgnrliia, historien espagnol, né en 1404, mort en 1484. Il fut nommé successivement évêque dé Girone, d’Oses et cardinal. On a de lui. sous le titre de : Paralipomenon Bispanis libri X de iis qus ante Gothorum in Bispaniam adven-

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tum à Bornants gesla sunt (Grenade, 1Ç45, in-fol.), ’un ouvrage sur les premiers temps de l’Espagne. Ce livre, rempli de fables, est un monument curieux des prétentions de l’orgueil castillan. ’ '

MOL1SE, province du royaume d’Italie, comprise entre là province de l’Abruzze Citérieure et l’Adriatique au N., la province de Capitanate h l’E., la Principauté Ultérieure au S., la Terre de Labour au S.-O. et ’l’Abnizze Ultérieure IIP à l’O. Ch.-I., Campo-Basso ; 340,007 hab. Elle est subdivisée en trois districts : Campo-Basso, — Isernia et. Larino ; elle comprend 30 mandements ou prétures et 134 communes. Superficie, 4,603 ikilom. carrés. La province de Molise, appelée, aussi province de Sannio, formée d’une grande partie de l’ancien Summum, est hérissée au N.-O. et à l’O- par les montagnes de l’Apennin oriental, dont les cimes élevées sont nues et fréquemment couvertes de neige pendant la saison de l’hiver. Des forêts de hêtres, d’érables et de chênes couvrent les flancs de ces hauteurs, où l’on trouve aussi de beaux pâturages. Ailleurs s’élèvent de belles plaines ondulées, qui s’inclinent en pente douce vers l’Adriatique et qu’arrosent plusieurs petits cours d’eau, dont le plus important est le Biferno. Le sol, caillouteux et argileux, est néanmoins fertile et donne d’à ? boudantes récoltes de froment, maïs, orge, millet, avoine, blé noir, riz, épeautre et châtaignes. La vigne, quoique mal cultivée, four-r nit un vin agréable ; on y cultive aussi l’olivier et les arbres fruitiers. Élève considé-. rable de bétail, surtout de porcs et de moutons transhumants à belle laine. Éducation d’abeilles. Exploitation de pierre de taille, gypse, calcaire, marbre et soufre, ^’industrie, tout à fuit arriérée, ne consiste que dans la fabrication de draps grossiers et de papier. Exportation de grains, lard, miel et bestiaux.

MOLISE, village et commune du royaume d’Italie, province de Molise ; district et à 15 kilom. N.-O. de Campo-Basso, mandement de Castropignano ; 678 hab. Ce village a donné son nom à la province de Molise.

MOLITERNO, ville du royaume d’Italie, province de Basilicate, district et il 23 kilom. N.-E. de Lagonegro, ch.-l. de mandement ; 0,155 hab. Commerce de bestiaux et céréales.

MOLITERNO (prince de), gnéral italien, né à Naples en 1774, mort en 1840. Son père, le prince Marsico-Nuovo, l’emmena avec lui lorsqu’il devint ambassadeur de Naples à Turin et le Ht élever dans cette dernière ville. En 1794, le prince do Moliterno fit, comme capitaine d’artillerie, la campagne de Piémont contre les Français, se signala par. sa bravoure et, de retour à Naples, devint chambellan de Ferdinand IV. Lors de l’invasion du royaume de Naples par les Français, sous les ordres de Championnet, en 1798, Moliterno leva à ses frais deux régiments pour soutenir la cause royale et chargea fi plusieurs reprises l’ennemi devant Padoue. Mais ta fuite de Ferdinand en Sicile et là difficulté de prolonger lu résistance le décidèrent à se rapprocher des patriotes et il consentit secrètement à devenir général en chef des troupes napolitaines, poste qu’occupait encore le général autrichien Mack. Ce dernier, averti des menées du prince de Moliterno, le fit arrêter, puis l’envoya avec ses deux régiments dans la Terre de Labour. Mais dès le mois de janvier 1799, à la sujte d’un soulèvement des lazzaroni, Mack se vit contraint d’aller chercher un refuge au camp français, pendant que Moliterno revenait à Naples et prenait le titre de général du peuple. En cette qualité, le prince publia un édit par iequel il ordonna de préparer avec la plus grande activité la guerre contre les Français. Toutefois, comme Championnet s’avançait sur Naples, Moliterno se rendit Secrètement, avec deux députés du peuple, auprès du général français pour négocier la paix, lui proposa, pour effectuer sa retraite, des sommes considérables que le chef républicain refusa avec indignation et dut revenir, sans avoir obtenu de résultat, à Naples, où les lazzaroni, instruits de sa démarche, crièrent à la trahison, le destituèrent et nommèrent à sa place chefs du peuple un marchand de farine, appelé P ; iggio, < ; t un garçon cabaretier, Michel le Kou. Les excès qui furent alors commis par la populace déterminèrent Moliterno n se ranger du côté des Français. En conséquence, il s’empara du fort Saiut-Elme et ; dès le lendemain, le livra à Championnet, qui, devenu maître de Naples, le nomma membre du gouvernement provisoire de la république Purthénopéonfie. Toutefois, comme son influence faisait ombrage et qu’on le savait, d’ailleurs, attaché au parti monarchique, on l’envoya en ambassade à Paris, auprès du Directoire. Il occupait ce poste lorsque le cardinal Ruffo revint à Naples avec ses bandes d’assassins, après le départ des Français, et, selon toute vraisemblance, il dut la vie k son êloigneinent. Par la suite, lors de la seconde invasion du royaume de Naples par les Français, Moliterno se rendit en Angleterre pour engager le gouvernement de ce pays à prendre part à l’expulsion des envahisseurs, revint dans le midi de l’Italie en 1808, se mit à la tête de bandes qui combattirent l’autorité du roi Murat, fut vaincu et se retira à Rome. Il ne re « m

vint K Naplçs qu’en.1820 et vécut depuis lors dans la retraité. ;.’ ;-’.' ’ ■.. ’ '

MOL1TG, village et’ commune de France. (Pyrénées-Orientales) ; canton, arrond. et à 9 kilom. N.-O. de Prades, àmi-côted’une mon-i tagne dominant la vallée de la Castellane ; 5fi8 hab. La situation de ce village est très-agréable et fort pittoresque. L’ancien château a été restauré et converti en hôtel pour ; les baigneurs qu’attirent en-assez grand nombre les eaux thermales de Molitg. Ces euux^. qui jaillissent d’une masse granitiquejiprès de l’embouchure du.petit torrent.de Hiel dan* la Castellafle, sont employées.efl boissJlni douches et boues, agissent spéciàlèrnènV’surj. la peau et sur les muqueuses. Ep face déMfflitg se dressé une montagne aride, que ’couronnent les ruines du château de Parac’ols’ On peut visiter aussi, aux enviror>8, du’ vil- ! lage, les ruines de Notre-Dame de Oorbiaç’.

MOLITOR (Ulrip), écrivain -suisse, né.& Caps, tance, mort.en.1402’. ’Il exerça la proi fassion d’avocat dans sa ville natale.et corn* posa, sur la demande de l’archiduc d’Autriche Sigismpnd, un traité sur les sortilèges et sur. la procédure à suivre pour les punir. Cfimme la plupart de ses contemporains Molitor regardait comme v’rais tous les’ contes qu’on débitait alors sur le prétendu commerce i}esj sorciers et des démons. L’ouvrage, complète ; ment dénué de critique et, d’esprit philosophique, qu’il publia sous le titre de : De lamiii’èt pythonicis mutieribus (Constance, 1489 in-4o) n en est pas moins curieux comme résumant les idées du xve siècle s’ur’la sorcellerie. Outre ce traité, souvent.réimprimé, on adë’lùi : Exposé des articles de la paix du pays et de quelques affaires du temps (Nuremberg, 1501).

MOLITOR (Gabriel von), graveur allemand’, né à Vienne : en 1759, mort’ dans la même ville en 1812. Il étudia la peinture sous Christian Brand, mais se fit surtout connaître comme graveur, devint conservateur.de la Bibliothèque nationale et fut nommé membre de l’Académie des beaux-arts* On a de lui un certain nombre de planches à l’eau-foete, représentant des scènes champêtres et ; fort estimées des amateurs. • ■ ’

MOL1TOR (Gabriel-Jean-Joseph, comté), maréchal et -pair de France, né à Hayange (Moselle) en 1770, mort en 1849. Il partit comme volontaire en 1791, passa à l’armée du Nord en qualité de capitaine, fit comme adjudant général les campagnes de 1793 et de 1794, prit une part brillante aux opérations des armées do la Moselle, du Rhin, du Danube, et se distingua, notamment, à Kaiserslautérn, à Gaisberg, au siège de Mayence, où il reçut une grave blessure. Nommé’gênérn) de brigade en 1799, il passa eu Helvétiè, repoussa les Autrichiens, tint ensuite en échec Souwarow, contre lequel, avec sa seulo brigade, il soutint un combat acharné ; s’empara à trois reprises du pont de Nœffels, prit k l’armée austro-russe son artillerie de montagne, poursuivit l’ennemi jusqu’au mont Panix, puis effectua le premier le passage du Rhin, l’année suivante, sous les ordres de Moreau, passa dans le Tyrol, ’s’empara du pays des Grisons et reçut alors le gradé de général dé division. En 1805, Molitor, envoyé à l’armée d’Italie, battit l’archiduc Charles à Caldiero. Il marcha ensuite sur Vienne, après avoir enlevé la forte position de San-Pietro, et devint, après la paix de Presbourg, gouverneur général civil et militaire déla Dalmatiè. Presque aussitôt il eut à repousser par mer une partie de l’escadre russe, qui bloquait l’Ile déLésina, reprit l’Ile de Cursola, délivra’la ville de Ragusè, où le général Lauriston était assiégé par les Russes et par les Anglais, battit les Russes unis à 10,000 Monténégrins (1806) et fit preuve, dans cette campagne, d une grande habileté. En 1807, Molitor passa en Poinéranio, dont il eut, jusqu’en 1808, le commandement civil et militaire, et reçut à cette époque, de Napoléon, le titre de comte avec un majorât de 30,000 francs de rente. Il se couvrit de gloire, en 1809, à Essling et à Wagram, prit en 1810 le commandement des villes hanséàtjqués, devint, l’année suivante, gouverneur général de la Hollande, fut chargé en 1813 d approvisionner les places du Nord, puis rejoignit en 1814 le corps du maréchal Macdonàld, avec lequel il combattit à Chàlons-sur-Mariia, à La Ferté-sous-Jouarrei et’unt la campagne jusqu’à l’abdication de l’empereur. Après avoir été nommé inspecteur général d’infanterie par Louis XVIII en 1814, Molitor fut charge par Napoléon, pendant lesCent-Jpurs, du commandement des gardes nationales mobiles en Alsace. Après le retour de Louis XVIII, il resta quelque temps en disgrâce ; mais, ea 1823, il reçut le commandement d’un corps d’armée pendant la guerre. d’Espagne, fut promu, à son retour, maréchal de France ef entra à la Chambre des pairs.,11 se rallia, ea 1830, au gouvernement de Louis-Philippe, qui le nomma commandant supérieur des 89 et 9° divisions militaires et gouverneur des Invalides (1847). Enfin, il devint sous la République, en décembre 1848, chancelier de la Légion d’honneur. Sa statue est au musée de Versailles.

MOL1VO ou MOLLEVAH, ville de l’Ile de MétèJin, à 42 kilom. N.-O. de Castro.

MOLKNECHT (Dominique), sculpteur, V.

Malknbcht.