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MOREAU (Gabriel-François), prélat français, né ît Paris en 1721, mort à Autun en 1802. D’abord conseiller clerc au parlement de Paris, puis chanoine de l’église métropolitaine de cette ville (1737), il devint ensuite évêque de Vence (1759) et de Mâcon (1763). Après le concordat, le premier consul lui donna le siège d’Autun (1801). On a de ce prélat : Oraison funèbre de Ferdinand VI et de Marie de Portugal (1760, in-4o) et Oraison funèbre du duc de bourgogne (1761).

MOREAU (Jean-Michel), dessinateur et graveur, né à Paris en 1741, mort en 1814. Élève de Lelorrain, qu’il accompagna à Saint-Pétersbourg, il revint à Pans au bout de

deux, ans, suivit alors les leçons de Lebas et devint bientôt, par la souplesse et l’étonnante fertilité de son talent, le dessinateur en renom des planches de toutes les éditions de luxe des classiques français. Au retour d’un voyage à Rome fait en 1735, Moreau donna à ses compositions un caractère élevé et grandiose, qui contraste avec te genre un peu maniérètde ceux qui l’ont précédé. 11 devint alors graveur du cabinet du roi et membre de l’Académie des beaux-arts (17S8). En 1793, Moreau fut nommé membre de la commission temporaire des arts et, en 1797, professeur aux écoles centrales. Son œuvre dépasse 2,000 pièces. On admire surtout ses gravures pour le mariage et le sacre de Louis XVI et sa collection de vignettes servant à l’illustration de la Bible, dite de Lefêvre.

MOREAU DE L’YONNE, homme politique français, né près de Tonnerre en 1750, mort en 1806. Pendant la Révolution, il devint président du tribunal criminel de l’Yonne, puis fut élu député au conseil des Anciens (179S). Dans cette assemblée, Moreau se montra constamment attaché aux idées républicaines, prononça l’éloge de l’armée d’Orient qui venait de prendre Malte (1798), défendit l’institution des fêtes décadaires, se déclara contre la résolution qui tendait a assimiler aux émigrés ceux qui s’étaient soustraits à la déportation, attaqua vivement les dilapidations des agents du Directoire en Italie et en Suisse, défendit le projet d’emprunt forcé de 100 millions sur les riches et fut nommé régulateur de la Société des jacobins du Manège. Exclu du Corps législatif après le coup d’État du 18 brumaire (1799), il fut compris, l’année suivante, parmi les membres du conseil des prises.

MOREAU DE CHALON, homme politique français, né à Chalon-sur-Saône en 1752, mort vers 1820. Au début de la Révolution, il ;était ingénieur dans sa ville natale. Elu par ses concitoyens membre de la Convention nationale, il y vota la mort du roi sans sursis, le bannissement de la famille d’Orléans, devint, en 1795, un des commissaires chargés d’examiner la conduite de ’Joseph Lebon, se prononça pour sa mise hors de Cause et appuya la mise en liberté de Rossignol et de Daubigny. Après l’expiration de la session, il rentra dans la vie privée.

MOREAU DE LA MBUSE (Jean ;, homme politique français, né à Bar-le-Duc es 1753, mort en 1811. Avocat au moment où éclata la Révolution, il en adopta chaleureusement les idées, devint procureur syndic de la Meuse, fut élu en 1792, dans ce département, député à l’Assemblée législative et y rit décréter la formation d’une commission chargée d’examiner les dangers qui menaçaient la patrie. Devenu membre de la Convention, il vota pour la détention et le baAnissement après la paix, lors du procès de Louis XVI, et bientôt, le 16 août 1793, il donna sa démission en déclarant que Sa mission était terminée par l’achèvement de la constitution ; mais cette démission ne fut point acceptée et, après l’expiration de la session, il alla siéger au conseil des Anciens. Las de la vie politique, il se démit encore une fois de son mandat en 1796 et reprit sa place au barreau.

MOREAU (Jean-Victor), célèbre général français, né à. Morlaix en 1763, mort en 1813. Il était fils d’un avocat, qui l’empêcha de s’enrôler à l’âge de dix-sept ans et le fit entrer a l’École de droit de Rennes. Devenu prévôt de l’École, il se mit, en 1787, à la tête de ses camarades armés pour la défense de la magistrature ; la bravoure et la prudence dont

il fit preuve dans ces troubles lui valurent le

Surnom de général dp Purlenicnl. En 1792,

il conduisit un bataillon de volontaires à l’armée de Dumouriez, devînt rapidement général de brigade (1793) et général de division (1794), et contribua à la. conquête de la Hollande sous Pichegru, dont il commandait l’aile droite. Ayant appris, au milieu de ses triomphes, que la tête de son père venait de tomber sur l’échafaud, il s’en vengea en redoublant de zèle au service de cette révolution qui le frappait si cruellement. Le talent déployé par Aloreau, tant dans l’invasion que dans la mise en état de défense des provinces hollandaises (1794-1795)-, lui Ht confier par le Directoire le commandement en chef de l’armée de Rhin-et-Moselle (1796), destinée à menacer Vienne par l’Allemagne pendant que Bonaparte s’en ouvrait le chemin par l’Italie. Il passe ie Rhin, s’empare des lignes de Mayence et du fort de Kehl, attaque l’archiduc Charles à Rastadt, le défait à Heydenheira après une bataille de

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dix-sept heures (il août 1796), s’avance, de triomphe en triomphe, jusqu’à plus de deux cents lieues, lorsque, tout à coup, il apprend que les armées du Nord et de Sambre-et-Meuse qui coopèrent avec lui sont battues et rétrogradent. C’est pour échapper à ce danger imminent qu’il opère une des plus admirables retraites dont les fastes militaires fassent mention : par un ensemble de manœuvres savantes, il traverse des flots d’ennemis, sans laisser entamer son armée, et ramène sur l’autre rive du Rhin 18 pièces de canon, 2 drapeaux et près de 7,000 prisonniers. L’année suivante, il repasse le fleuve et remporte une victoire le jour même où Bonaparte signe les préliminaires de la paix à Leoben. Moreau avait saisi, dans les fourgons de l’émigré Kinglin’, une correspondance entre le prince de Condé et. Pichegru, établissant la trahison de ce dernier, et son amitié pour un compagnon d’armes l’empêchait de révéler cette découverte ; il ne le fit qu’après le 18 fructidor, alors que Pichegru, entouré de soupçons, était arrêté. Cette révélation importante ayant paru tardive, des nuages s élevèrent sur la conduite de Moreau, et il fut mis en non-activité. Employé de nouveau, dix-huit mois après (1799), il servit sous Scherer. À l’armée d’Italie, le remplaça par intérim et répara ses revers, céda ensuite le commandement à Joubert, après la mort duquel il le reprit pour sauver l’armée, mise en péril par la désastreuse bataille de Novi. Nommé général en chef de l’armée du Rhin, il s’arrêta à Paris avant de se rendre à son poste, y trouva Bonaparte, qu’il voyait pour la première fois et qui le fit entrer dans ses projets de coup d’État ; Moreau consentit a servir de geôlier au Directoire, à Paris, pendant que la scène principale se passait à Saint-Cloud (18 brumaire). Il partit bientôt, comblé de caresses, pour se mettre it la tête de l’armée du Rhin (25 avril 1800). Cette nouvelle campagne d’Allemagne fut une nouvelle course victorieuse ; battant les Autrichiens dans toutes les rencontres, la bataille décisive de Hohenfinden lui livrait le chemin de leur capitale, lorsqu’il fut encore arrêté parla conclusion de la paix (1801). Revenu à Paris, le vainqueur de Hohenfinden s’enivre de la popularité qui s’attache à son nom ; une femme ambitieuse qu’il épouse met en lui des idées d’orgueil. Plein de mépris pour Bonaparte, dont il flétrit la conduite, il refuse de lui et le titre de maréchal et la décoration de la Légion d’honneur ; sa maison, devenue un foyer d’agitation, est appelée le club-Moreau, et, dans cette maison, on fait la satire de la cour Bonaparte. Par sa position officielle, le premier consul a un avantage immense sur son adversaire : aussi attend-il qu’il vienne se casser le nez contre les colonnes du palais. En effet, Pichegru et d’autres agents de Louis XVIII entrent en pourparlers avec lui ; il repousse leurs ouvertures, prétendant que la seule combinaison possible est de le faire lui-même dictateur ; mais l’arrestation, puis les révélations de plusieurs conjurés royalistes font renfermer Moreau au Temple. Condamné à deux ans de détention, il obtient de passer en Espagne (1804) et se rend ensuite aux États-Unis (1805). Il y vécut paisible, comme un autre Cincinnatus, cultivant son champ, jusqu’en 1813, lorsque des propositions de l’empereur de Russie le rappelèrent en Europe. De quelle nature étaient ces propositions, on né l’a jamais su. Ce qu’il y a de très-probable, c’est qu’Alexandre dut natter Moreau de l’espoir de remplacer Napoléon, perspective qu’il fit briller aussi aux-yeux de Bernadotte. Quoi qu’il en soit, Moreau se rendit à Prague, où se trouvaient réunis les souverains alliés, et dressa, avec le roi de Suède, le plan des campagnes de 1S13 et 1E14-, ce fut lui qui donna le conseil, si exactement suivi, d’éviter les affaires générales. À la bataille de Dresde, le 27 août 1813, un boulet français le blessa mortellement pendant qu’il observait les mouvements de notre armée avec l’empereur Alexandre, et il expira le 2 septembre suivant. Sa femme, qui eut une grande part à la funeste détermination qui lui coûta plus que la vie, reçut de la Russie une pension de 30,000 roubles, et, plus tard, de Louis XVIII, le titre de maréchale. Moreau égalait, surpassait peut-être Napoléon comme tacticien, mais il n’avait que le second rang comme homme de guerre. Les républicains regrettèrent, sous le Consulat et dans les premiers temps de l’Empire, qu’il n’eût pas accepté le pouvoir qui lui avait été offert avant le 18 brumaire : ils voyaient en lui l’étoffe d’un Washington.

MOREAU DE LA SARTHE (Jacques-Louis), célèbre médecin français, né à Montfort, près de lions, en 1771, mort en 1S2G. D’abord officier de santé dans l’armée, il renonça à la médecine militaire après avoir reçu une blessure grave, et vint alors à Paris, où il se fit bientôt connaître par la publication de nombreux articles dans les journaux et de quelques ouvrages spéciaux. Nommé sous-bibliothécaire de la Faculté de médecine, il devint bientôt bibliothécaire et fut, en 1814, nommé professeur d’histoire de la médecine. En 1817, à sa première chaire on ajouta celle de bibliographie médicale, et il les occupa toutes deux avec succès jusqu’en 1S22, époque où parut l’ordonnance qui abolit la Faculté. Moreau de la Sarthe ne fut pas compris dans

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le nombre des nouveaux membres de l’école réorganisée en 1823. Par son testament, il légua sa superbe bibliothèque à l’élève qui, dans un concours ouvert à l’École de médecine, ferait preuve des connaissances les plus étendues en philosophie et en littérature médicales. On lui doit de nombreux ouvrages, dont les principaux sont : lissai sur la gangrène humide des hôpitaux, d’après l’état actuel des connaissances chimiques et physiologiques (Paris, 1796, in-8») ; Éloge de Félix Vicq-d’Azyr (Paris, 1795, in-8o) ; iT.sçî !me d’un cours d hygiène (Paris, 1797, in-S°) ; Quelques réflexions philosophiques et médicales sur /’Emile (Paris, 1799, in-8o) ; Observation sur une manie guérie par la coupe des cheveux, suivie de quelques considérations sur les poils (1800, in-8o) ; Dissertation sur la gangrène humide des hôpitaux (Paris, 1803, in-8») ; Histoire naturelle de la femme, suivie d’un traité d’hygiène appliqué à son régime physique et moral (Paris, 1803, 3 vol. in-8o) ; Traité historique et pratique de la vaccine (Paris, 1801, in-8o) ; Description des principales anomalies et monstruosités dans l’homme et dans les animaux (Paris, 1800, in-fol.) ; l’Art de connaître les hommes par la physionomie, par Lavater (Paris, 1806-1809, 10 vol. in-8o) ; Fragments pour servir à l’histoire des progrès de la médecine en France (Paris, 1813, in-8o). Enfin Moreau collabora activement au Dictionnaire des sciences médicales, à l’Encyclopédie méthodique, etc.

MOREAU, chanteur français, né en 1772, mort à Paris en 1822. Il débuta, en 1796, dans les Colins, aborda ensuite les comiques avec un égal succès. C’était un chanteur agréable, un comédien excellent, plein de naturel, et qui jouait les niais avec une originalité piquante. Les principales créations de Moreau sont : Germain, du Prisonnier ; Jago, à.’Elisca ; Georges, du Délire ; Comtois, de Ninon chez M<&& de Sévigné ; Biaise, du IVoiiueau seigneur du village ; Bastien, dans les Rosières ; James, du Premier venu, d’Hérold ; Robert, des Troqueurs, opéra d’Hérold, etc.

MOREAU (Charles - François-Jean-Baptiste), auteur dramatique français, né à Paris en 1783, mort dans la même ville en 1832. Il se fit recevoir avocat, mais renonça à suivre la carrière du barreau pour composer des pièces de théâtre et écrire dans les journaux. À partir de 1806, soit seul, soit en collaboration avec Dumolard, Francis, Désaugiers, Ourry, etc., Moreau a fait représenter une cinquantaine de pièces, dont aucune n’est restée au répertoire. Il a écrit de nombreux articles dans l’Aristarque, le Journal des arts, la Quotidienne, fait pendant plusieurs années la critique théâtrale dans le Journal général, et pris part, après la révolution de Juillet, à la rédaction politique du Courrier français. Le gouvernement de Louis-Philippe le nomma maître des requêtes en service extraordinaire. Nous citerons, parmi ses pièces de théâtre : Vol-au-vent ou le Pâtissier d’Asnières, folie en un acte et en prose (1812) ; Potpourri à l’occasion de la reine d’Angleterre ; l’Anglais à Bagdad, comédie - vaudeville (1812), avec Ourry et Théaulon ; les Deux Gaspard, comédie-vaudeville (1817), avec Gabriel et Capelle ; le Boulevard Bonne-Nouvelle (1821), avec Scribe et Mélesville ; la Femme du sous-préfet (1821), avec Sewrin, etc. Enfin il a publié des Mémoires historiques et littéraires sur F.^J. Talma (Paris, 1826), qui ont eu plusieurs éditions.

MOREAU (François-Joseph), médecin-accoucheur français, né à Auxonne (Côte-d’Or) en 1789, mort en 1862. Reçu docteur h Paris en 1814, il devint quelques années plus tard agrégé, puis médecin de l’hospice de la Maternité, et enfin, en 1830, professeur d’accouchement. Moreau fut l’accoucheur le plus

distingué de la première moitié de ce siècle, et si la spécialité qu’il choisit lui rapporta de beaux bénéfices, il fut aussi, incontestablement, un de ceux qui exerçaient la profession avec le plus de talent et de distinction. Ses nombreuses occupations lui permirent peu d’écrire ; niais il prit une part active aux discussions de l’Académie de médecine, dont il était membre. On lui doit : Considérations sur les perforations du périnée et sur le passage de l’enfant d travers cette partie ; manuel des sages-femmes (1839, in-8<>) ; Traité pratique d’accouchements (Paris, 1S39-U841, 2 vol. in-S°), avec planches. — Son fils, Alexis-Joseph Moreau, né en 1S15, se fit recevoir docteur en médecine en 1844. Chef de la clinique d’accouchements en.1847, il fut chargé d’une mission dans le Nord et le Cher, lors de l’épidémie cholérique de 1S49. Depuis lors, il a publié, entre autres écrits : Ses grossesses extra-utérines (1853, in-so).

MOREAUDELA MEURTHG (Charles-Louis), magistrat et homme politique français, né à Bar-le-Duc en 1789, mort en 1872. A vingt et un ans, il se fit inscrire comme avocat à la cour de Nancy, devint, sous la Restauration, un partisan déclaré des idées libérales, et fut un des membres les plus actifs de la Société Aide-toi, le ciel l’aidera : Nommé maire de Nancy après la révolution de juillet 1830, "M. Moreau fut élu en 1834 membre de la Chambre des députés, par le collège électoral de cette ville, qu’il représenta jusqu’en 1848. En récompense du zèle qu’il mita soutenir invariablement la politique ministérielle, le gouvernement de Louis-Philippe le

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nomma successivement président de chambre, premier président à Nancy, procureur général à Metz. Appels en 1849 à occuper un siège à la cour de cassation, il y siégea jusqu’en 1864, époque où il fut mis à la retraite.

MOREAU (César), économiste français, né à Marseille en 1791. Après avoir occupé un emploi en Westphalie, il entra dans les bureaux de l’intendance de l’armée française en Espagne (1810), puis fit, en 1813 et en 1814, dans les gardes d’honneur, les campagnes d’Allemagne et de France. Attaché au consulat général de Londres en 1816, M. Moreau, tout en remplissant ses fonctions, se mit à faire d’intéressantes recherches statistiques et publia des travaux qui lui valurent d’être nommé successivement membre-de la Société royale de Londres, de l’Institut de la Grande-Bretagne, de la Société des antiquaires de

France, de la Société de géographie, etc. Il était depuis 1825 vice-consul à Londres, lorsqu’il fut rappelé, en 1829, à Paris et chargé par la ministre des affaires étrangères de la rédaction de plusieurs rapports. Depuis lors, M. César Moreau a pris la plus grande part à la fondation de la Société française de statistique universelle et de l’Académie de l’industrie. Outre des articles dans l’Univers maçonnique et autres journaux, on lui doit les ouvrages suivants : État du commerce avec toutes les parties du monde de 1697 à 1824(1824) ; Archioes de la Compagnie des Indes de 1600 à 1827 (1827) ; Commerce dessoieries et des laines (1828) ; Elut de ta navigation marchande intérieure et extérieure (1S2S) ; Archives chronologiques des finances (1829) ; Industrie britannique dans ses exportations pour chaque pays (1830). Les ouvrages précités concernent l’Angleterre. M. César Moreau a publié, concernant la France : Examen statistique du royaume en 1787 (1S30) ; Tableau comparatif du commerce ; Commerce de la France avec tous les pays du monde, etc. Enfin on lui doit : Annuaire statistique des diverses parties du monde pour 1S38 (Paris, 1838,2 vol. in-18) ; Echanges internationaux de livres, d’objets d’art et d’histoire naturelle (Paris, 1849).

MOREAU DE LA SEINE (Jean-Baptiste-Martin), homme politique français, né à

Château-Landon (Seine-et-Marne) en 1791, mort à Paris en décembre 1873. Il fit ses études de droit à Paris, puis acheta en 1S25 une charge de notaire dans cette ville. Sa haute réputation de probité lui valut d’être nommé, en 1832, maire du Vile arrondissement de Paris, fonctions qu’il occupait encore au mois de juin 1848, et le dévouement dont il fit preuve dans la terrible épidémie cholérique qui ravagea Paris en 1S32 lui fit donner, " outre une grande médaille, la croix de la Légion d’honneur. Elu un des députés de la Seine en 1835, M. Moreau vota d’abord pour le ministère, puis, à la suite de la coalition parlementaire qui renversa en 1839 le comte Alulé, il passa à l’opposition et vota constamment, jusqu’en 1848, dans un sens libéral. Lors de l’agitation provoquée par les banquets réformistes, il se tint à l’écart et refusa de signer la mise en accusation du ministère Guizot. Ce fut avec peine que M. Moreau vit la chute de la dynastie de Juillet, dont il était partisan. Au mois d’a"vril 1848, il se présenta dans la Seine comme candidat à l’Assemblée constituante, mais ne point élu. Toutefois, il fut plus heureux aux élections complémentaires du 4 juin suivant. M. Moreau déserta alors la défense des idées libérales pour se rapprocher de la droite, avec laquelle -il vota pour l’établissement des deux Chambres, l’interdiction des clubs, 1» proposition Râteau, l’expédition de Rome, etc. Réélu à l’Assemblée législative, il y accusa davantage encore ses tendances réactionnaires, son peu de goût pour les institutions républicaines, et vota notamment en faveur de la toi du 31 mai qui mutilait complètement le suffrage universel. Après le coup d’État du 2 décembre, M. Moreau renonça à la vie politique. Il continua néanmoins, jusqu’en 1855, à faire partie de la commission municipale de la Seine, dont il était membre depuis 1843.

MOREAU DE TOURS (Jacques-Joseph), médecin aliéniste français, né à Montrésor (Indre-et-Loire) en 1804. Dès son entrée dans la carrière médicale, M. Moreau dirigea toutes ses vues vers le traitement des maladies mentales. Arrivé à Parisen 1826, après avoir commencé ses études sous la direction de l’illustre Bretonneau, il devint peu après "élève interne de la maison de Churenton, alors dirigée parEsquirol, et y resta jusqu’à la fin de 1832. Après avoir passé son doctorat avec une remarquable.thèse intitulée : De l’influence du physique sur tes désordres des facultés intellectuelles (1830), le docteur Moreau accompagna, de 1834 à 1839, différents malades aliénés que lui avait confiés Esquirol, et visita successivement la France, la Suisse, une partie de.l’Allemagne, l’Italie, la Sicile, et en dernier lieu l’Égypte, la Nubie, la Turquie et la Grèce. Pendant ces voyages, il s’était livré k de nombreuses observations sur l’aliénation mentale, et, à son retour, il consigna le résultat de ses recherches en partie dans les Annote médico-psychologiques, en partie dans la Bévue d’Orient, bulletin de la Société orientale de Paris. En 1840, M. Moreau fut nommé médecin de la division des