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MOYS

sition et, après l’expiration de son mandat, s’adonna entièrement à son goût pour les travaux littéraires et pour les sciences naturelles. À ses yeux, il n’y avait d’écrivains originaux que parmi ceux qui ont écrit jusque vers le ve siècle de notre ère. Il forma deux belles collections, l’une d’oiseaux, l’autre de plantes, et compta au nombre de ses amis Congrève, Wicherley, Dryderi, Musgrave, etc. Les Œuvres de Moyle ont été recueillies après sa mort (Londres, 1726, 2 vol., avec un volume supplémentaire, 1727) ; elles comprennent, entre autres écrits : un lissai sur le gouvernement de Borne, d’ad. en français par Barère (1801) ; £ssai sur le gouvernement de Lacédémone ; Sur l’incompatibilité d’une armée permanente avec un gouvernement libre ; Dissertation sur le miracle de la légion Fulminante, sous Marc-Auréle, etc.

MOYNE (Le), nom de quelques personnages fiançais. V. Lemoyne.

moyo s. m. (moi ou mo-io), Métrol. Mesure de capacité usitée dans la Galice, et valant 61 livres, 991

■MOYOBAMBA, ville de l’Amérique du Sud, dans la république du Pérou, département de Libertud, sur un plateau escarpé, dont la base est baignée par la rivière deïloyobainba, a 420 kilom. N.-E. deTruxillo, par 7° de latit. S. et 78» 50’ de longit. O. ; 13,000 hab. Pa^ brication de grosses étoffes de coton, dites tucayos. Cette ville, capitale de la province de son nom, sorte d’entrepôt commercial, a une population de plus de 100,000 hab., qui tous consomment plus ou moins des marchandises européennes. Les importations, évaluées annuellement à 3 millions de francs, consistent principalement en fer, cuivre, plomb, fusils, outils divers, haches, ’ sabres, couteaux, vêtements, chaussures, bijouterie,

Êarfuinerie ; vins, huiles, liqueurs, etc.es exportations, d’une valeur annuelle de 2,500,000 francs, consistent en bombonaxa ou paille à chapeaux préparée, or en paillettes, tabac, produits agricoles, tels que haricots, riz, maïs, café ; salsepareille, copahu, copal, vanille, sang-dragon, écorce de quinquina, etc. ; de nombreux colporteurs et revendeurs, qui parcourent la campagne environnante, font à Moyoburoba les achats des marchandises, qu’ils vendent ensuite dans les habitations de la province, et réalisent dans ce trafic des bénéfices considérables. || La rivière de Moyobamba, dans le Pérou, prend sa source dans le département de Libertad, à environ 65 kilom. N.-E. de San-Juan-de-la-Frontera, et se jette dans la Huallaga, après un cours de 230 kilom. Lavages d’or.

MOYRAZÈS ; bourg et commune de France (Aveyron), canton, arrond. et à 13 kilom. O. dé Rodez, près de la rivégauche de l’Aveyron ; pop. aggl., 381 hab.—pop. tôt. 2,133 hab. ■ MOVREAU (Jean), graveur français, né à Orléans en 1690, mon à Paris eu 1763. H étudia d’abord la peinture sous Boullongne, qui décorait alors la cathédrale d’Orléans, puis s’adonna a la gravure, fit dans cet art des progrès rapides, se rendit & Paris et fut nommé membre de l’Académie royale en 1733. Parmi ses planches nous citerons : la Chasse aux lions et la Chasse aux tigres, d’après Ruberts-, Bethsahée au bain, d’après Rembrandt ; l'Hiver et la Récréation flamande de Breughel ; l’Œutire de Philippe Wouuerman (Paris, 1749, in-fol., 89 planches), etc.

MO VU 1A (Gabriel, vicomte de), littérateur français, né à Bourg-en-Bresse en 1771, mort dans la mémo ville en 1839. Sous-lieutenant de cavalerie en 1787, il quitta le service en 1790, s’adonna entièrement, à partir de ce moment, ù l’étude des lettres, delà poésie, de la musique, du dessin, fut incarcéré pendant quelque temps sous la l’erreur, se fit graveur typographe à Nantua, afin d’échapper a la réquisition, et revint au bout de quelques mois dans sa famille, où il reprit ses études favorites. Nous citerons de lui : Contes et nouvelles en vers (Paris, 1808) ; Jlosemonde,

ÎioBme(in-’8o) ; VEijlisedeBrou, poéme(1824) ; e Malheur, poëme (1624) ; Marinella, poème élégiaquo (1829) ; Voyage à la Chartreuse, mélanges de vers et de prose ; Esquisses poétiques du département de l’Ain (1841, iu-8°).

MO VII l À DE MA’l LLÀT, missionnaire et jésuite français. V. Maillât., : " ’ ' ’

; MOYRIEUX s. m. (moi-ri-eu). Ane. fortif.

Espace laissé entre le pied du rempart.et le fossé.

MOYSANT (François), littérateur français,

né à Andrieu, près de Caen, en 1735, mort à Gaen en 1813. Après s’être fait adtîiettre dans la congrégation des eudistes, il se livra à l’enseignement, prit ensuite le diplôme de docteur à Otten, en 1764, mais ne pratiqua point, et alla professer la rhétorique à Caen, À l’époque de la Révolution, Moysaut passa en Angleterre..De retour à Caen en 1802, il-obtint l’emploi de bibliothécaire de la ville, qu’il conserva jusqu’à sa mort. C’était un homme instruit, qui a fourni des articles au Grand vocabulaire français (n51), des additions au Dictionnaire historique de Chaudon, des renseignements à Barbier pour son Dictionnaire des ouvrages anonymes, etc. Nous citerons, parmi ses autres travaux : Recherches historiques sur la fondation du collège des écoliers du diocèse de Bayeux (1760) ; Abrégé du. Dictionnaire anglais et français ûo C’humbaud (.Londres, 1796), etc.

JYfÔZÂ

MOYSANT DE BBIEUX (Jacques), poète latin moderne. V. RIoisant.

MOYSE, nom du célèbre législateur des Hébreux et de divers rabbins. V. Moïse.

MOYSE (Hyacinthe), général haïtien, neveu de Toussainf-Louverture, né k Héricourt (Saint-Domingue) en 1769, mort au Port-au-Prince en 1801. C’était un nègre intelligent et courageux qui, un des premiers, se signala lors de l’insurrection des noirs contre les blancs. À la tète d’un certain nombre d’hommes de couleur, il attaqua, le 6 avril 1791, les blancs commandés par ; Breton de La "Viilandrie, et contraignit ce dernier à se replier jusqu’au Port - au - Prince. Lorsque le général Blanchelânda affranchit deux cent quarante-quatre chefs hoirs, à la condition qu’ils se chargeraient de maintenir dans la soumission les esclaves, Moyse ne voulut point consentir a accepter la liberté à ce prix, alla rejoindre avec ses hommes Jean-François et reçut le commandement du quartier du Dondon qui venait de s’insurger. Comprenant la nécessité de s’instruire, U apprit à lire et à écrire tout en continuant la lutte armée, et ne prit point part aux massacres et aux incendies qui désolaient alors Saint-Domingue. En 1794, il se mit sous les ordres de son oncle Toussaint-Louverture, qui venait de recevoir le grade de général de brigade français, contribua à forcer les Anglais a évacuer l’Ile, reçut le commandement de l’aile droite dans l’armée, avec laquelle Louverture voulut s’emparer de la partie espagnole de Saint-Domingue, battit les Espagnols (1801), entra dans Santo-Domingo et devint inspecteur général de la culture du nord d’Haïti. Toussaint-Louverture, dont il blâmait ouvertement

le despotisme, en conçut un vif ressentiment, qui s’accrut encore lorsqu’il apprit que Moyse avait des conférences secrètes avec les Français repassant en Europe, . Lors de la révolte des noirs du Nord qui pillèrent les faubourgs du Cap et commirent d’horribles massacres, Toussaint-Louverture fit arrêterson neveu comme étant un des chefs d’une insurrection à laquelle if n’avait point pris part et le fit condamner, par une commission militaire, à être attaché à-la bouche d’ua canon et mis en pièces par son explosion.

MOYSE EGHIVARTKTSI, patriarche d’Arménie, né à Eghivart, district d’Arakadzodn, en 510, mort en 594. Il devint patriarche en 551, réunit les hommes les plus savants de son époque à Tovin, leur fit réformer le calendrier arménien (562) et s’opposa à l’introduction dans son pays des décrets du concile de Chalcédoine, On prétend que, pour amener la conversion de Khosrou Nouchirvan au christianisme, il favorisa les amours de ce roi aveu la princesse chrétienne Scbirin.

MOYSE DATHEVATSI, patriarche d’Arménie, né à Khodaràn, pays de Siouniè, vers lS80t mort en 1G33, Il était moine à Dather lorsqu’il fut appelé au siège patriarcal. Pendant son patriarcat, un grand nombre d’Arméniens érriigrèrent en Perse et fondèrent une Académie dans un des faubourgs d’ispahan.

.MOYton s. m. (moi-ton). Métrol. Ancienne mesure pour les grains., ■

MOZ ou UOS, bourg du Portugal, province de Tras-os-Montes, comarea et à 12 kilom. N.-E. de Torre-de-Moncorvo ; 2,240 hab. Aux environs, mines dé fer et martinet.

MOZAC, bourg et commune de France (Puyde-Dôme), eant. O., arrond. et à 2 kilom. de Riom ; 1,288 hab. L église, monument historique, fit autrefois partie d’une abbaj’e de bénédictins, aujourd’hui détruite. On y remarque de beaux chapiteaux sculptés et historiés, de jolies chapelles, de curieuses verrières et un Christ fort ancien. Dans la crypte qui règne sous l’abside ont été découverts de magnifiques chapiteaux historiés. Le cloître a été remplacé par un jardin, où se voient une jolie porte du xvie siècle et un bas-relief fo^t curieux.

MOZAMBIQUE, capitainerie générale ou gouvernement des possessions portugaises sur la côte orientale d’Afrique, en face de l’Ile de Madagascar, que le canal de Mozambique sépare du continent ; entre 10° et 26° de latit. Si, et 29» et 38» de longit.. E. Ses frontières sont : au N., le Zunguebar ou Zendjibar, avec lequel la frontière est déterminée par le capDelgado ; à l’E., le canal de Mozambique ; au S., la Cafrerie, dont le sépare la baie de Lorenzo-Marquez ; la limite occidentale, dans l’intérieur des terres, est peu connue ; elle consiste vraisemblablement dans la grande chaîne de montagnes qui s’étend du S. au N., depuis le pays des Cafres jusqu’aux montagnes de la Lune. Suivant les documents officiels, la superficie de cette contrée serait de 9,000 myriam. carrés et sa population de 300,000 hab., dont une très-minime partie seulement est soumise aux Portugais. Le littoral, bordé d’un grand nombre d’îles basses, est généralement très-plat et d’une monotone uniformité ; les bancs de sable et les bas-fonds qui i’avoisinent en rendent l’approche difficile aux navires. La côte est découpée par les baies de Mossovil, de Sofalaet de Saint-Sébastien. Outre le cap Delgado, on peut nommer ceux de Saint-Sébastien et des Courants. Des lies nombreuses, mais peu considérables, se trouvent le long

(la là côte ; on y distingue l’archipel Que

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rimbé, 111e de Mozambique, le groupe d’Angoxa, les Primeras et les Bazaruto. Son principal cours d’eau est le fleuve Zambèze, qui coupe cette contrée a peu près vers le milieu pour se rendre dans le canal de Mozambique par plusieurs bouches. Les Portugais se sont établis assez avant sur ses bords. La Sofala et l’Inhambane, qui tombent dans les baies de leur nom, et la Moussa ou Espiritù-Santo, le Lorenzo ou Marquez et le Mafumo, tributaires de la baie de Lorenzo-Marquez, sont, après le Zambèze, les.cours d’eau les plus considérables. Les lacs y sont peu nombreux ; le plus important est le lac Maravi, qui s’étend, diton, jusque vers la frontière N.-O. de la capitainerie. Les terres cultivées produisent en abondance le blé, -le maïs, le riz, le manioc, le sucre, le café, les patates, les pois, les haricots et l’indigo ;-certaines plantes oléagineuses et plusieurs plantes médicinales y croissent sans culture. D’épaisses forêts couvrent une grande partie de ce pays et fournissent d’excellents bois pour la construction des navires. Elles sont peuplées d’éléphants, de rhinocéros, do tigres, d’une infinité de bêtes fauves, de reptiles et d’abeilles. Lés rivières sont généralement très-poissonneuses ; on trouve de l’or en poudre vers les frontières occidentales ; le fer et le cuivre abondent aussi sur quelques points. Les exportations consistent en poudre d’or, dents d’éléphant et de rhinocéros, peaux et huile d’hippopotame, ambre gris, blé et maïs. Les objets importés sont les toiles de coton venant de l’Inde, les toiles fines de toute qualité, les draps, les soieries, la verroterie, la poudre, les armes, les vins et eaux-de-vie, le sucre, le savon, le café, les viandes salées, les poissons secs, le beurre, les fruits, les épices, .le goudron, etc.

Le Mozambique fut découvert en 1498 par les Portugais, qui, après y avoir poussé assez loin leurs conquêtes, en formèrent une capitainerie, qui se divise en sept gouvernements : Querimbé ou Cabo-del-Gado, Mozambique, Quilimane, Sena, Sofala, Inhambane, Lorenzo-Marquez. La colonie est régie par un gouverneur qui a le titre de capitaine général. Les indigènes appartiennent à différentes tribus cafres ; quelques-unes de ces tribus sont gouvernées par leurs chefs et suivent leurs propres lois. Les principales sont les Macouas, ennemis constants des Portugais ; les Mondjous et les Muzimbes.’ '

La colonie de Mozambique est aujourd’hui en partie ruinée. Pendant de longues années, la vente des esclaves a été l’unique industrie, de Mozambique. Lorsqué cet horrible commerce disparut presque partout, grâce aux mesures sages et énergiques des puissances civilisées, il se maintient malheureusement encore dans cette partie de l’Afrique orientale. La province de Mozambique n’est qu’une charge ruineuse pour le Portugal ; il n’y a là

3ue de vastes territoires à maintenir, des inigènes belliqueux a combattre, Une longue ligne de côtes à surveiller et, avec tous ces désavantages, une très-faible population industrieuse et civilisée. Pour coloniser cette contrée, il faut en quelque sorte ouvrir des débouchés au commerce les armes à la main. La relation des opérations militaires nécessitées dans ces dernières années occupe^nécessairement la place la plus importante dans le3 annales de cette province. L’instruction publique s’y développe, et encore sur de rares points, avec une extrême difficulté, par suite de la grande rareté, sinon de l’absence totale des voies de communication. L’agriculture en est à peine à ses premiers pas ; le gouvernement lui accorde néanmoins quelques encouragements, et, afin d’exciter le zèle des indigènes, il achète leurs produits aux frais du Trésor public, principalement le coton, qui pourrait y être cultivé sur d’immenses surfaces avec : autant de succès qu’aux États-Unis. Il est indispensable d’ouvrir des communications et surtout de chercher a utiliser le cours du Zambèze, ce fleuve magnifique, le plus important, de l’Afrique méridionale. Dans ce but, le gouvernement portugais fait actuellement explorer lef Zambèze au moyen d’un bateau à vapeur d’un faible tirant d’eau, spécialement construit à cet effet. Pour le moment, le Portugal, avec de grands efforts et de coûteux sacrifices, peut à peine conserver dans cette contrée les territoires qu’il possède, sans songer à en acquérir de nouveaux. Le percement de l’isthme de Suez, en rapprochant Mozambique de l’Europe, pourra peut-être un jour produire un eilet favorable sur cette colonie.

MOZAMBIQUE, ville de l’Afrique orientale, dans l’île de même nom, sur le canal de Mozambique, située par 150 3’ de latit. S. et par 38» 2S’ de longit. E., capitule des possessions portugaises formant la capitainerie générale ou le gouvernement de Mozambique ; 12,000 hab., Maures, Indiens et Portugais. Résidence du gouverneur de la colonie, siège d’un évêché suffrogunt de Goa et d’un tribunal civil. Le port est vaste et sûr, le débarquement en a été rendu commode par une jetée bâtie sur des arches et ayant des digues de chaque côté. Cette ville est le point central du commerce des Portugais sur la côte orientale de l’Afrique. Les principaux objets d’exportation sont : la poudre d or, les lingots, l’ivoire, l’ambre gris, la corne de rhinocéros, la gomme, la cire, le riz, le tapioca, l’es peaux, eto ; Le commerce d’esclaves est

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firesque anéanti. Les objets importés sont : es fusils, la poudre, le thé, la verroterie et. les toiles de coton du nord de l’Indoustan. Le commerce de Mozambique était autrefois plus important et s’étendait au Cap de Bonne-Espérance, à l’Ile de France et à beaucoup de ports des Indes orientales, avant que celui des esclaves eût éprouvé autant d entraves. Le climat est malsain ; cependant les Européens, à force de précautions, parviennent à se soustraire aux fièvres. La ville a une longueur de 7 kilom. sur une largeur de 4 kilom. Les. rues sont généralement malpropres ; les maisons, surtout le long de la Douane, sur les quais, ne manquent pas d’une certaine élégance. La partie sud, occupée par les noirs, consiste en rangées de basses huttes de bambou et d’osier, Les édifices principaux sont : le palais du gouverneur, l’hôtel de ville et le tribunal des finances. On compte 18 paroisses dans toute l’Ile et quelques villages assez ■ importants. Vasco de Gama, vers 1498, à son voyage dans les Indes orientales, aborda dans l’Ile de Mozambique ; mais ce ne fut qu’en 1508 que les Portugais l’enlevèrent aux Arabes. Ils y bâtirent ators’un fort et y établirent un comptoir. "-’ ' ’

MOZAMBIQUE(canaI. Dit), détroit de l’océan Indien, sur la côte S.-E. de l’Afrique, entre la capitainerie générale de Mozumbique et l’Ile de Madagascar ; il se dirige du N.-E. au S.-O., entre 12<> et 26» de latit. S., et 32» et 47" de longit. E. ; sa largeur est de 9,000 kilom. Des écueils rendent 1 entrée septentrionale plus difficile que celle du S. Deux moussons régnent dans ce canal : celle du S.-O., d’avril en novembre, et celle du N.-E., le reste de l’année. Pendant la plus belle saison, c’est-à-dire d’avril en novembre, les vents soufflent du S.-O., du S.-E. et, quelquefois, de l’E.-N.-E. ; les courants, dans cette saison, ont généralement une direction S., lô long de la côte de Madagascar. Pendant la mousson N.-E. régnent les plus fortes tem- ? pêtes ; les vents de N.-E. et tes vents, moins fréquents, de N.-O. sont souvent contrariés par ceux du S. et du S.-E., et il en résulte des tourbillons violents et des ouragans ; la pluie est alors abondante, la mer très-ugitée, et les courants portent vers le S., le long du continent, tandis que, à la côte de Madagascar, ils remontent en sens contraire.

MOZAMBRUN s. m. (mo-zan-breun). Pharm. Sucd’aloès venu de l’Inde.

MOZAN s. m, (ino-zan). Bot. Petit fruit de Ténériffe, d’où l’on extrait une sorte de miel.

MOZARABE s. m. (mo-za-ra-be — de l’arabe A rnii muslaraba, les Arabes étrangers, par opposition à Arabiaraba, les Arabes vraiment arabes). Chrétien d’Espagne soumis U la domination arabe.

— s. m. Linguist. Dialecte de l’arabe vulgaire, parlé jadis dans la plus grande partio dél’Espagne arabe ou chrétienne, et qui était, dit-on, encore parlé dans quelques localités de : l’Andalousie à la fin du xvne siècle.

— Adj. Qui appartient au culie des mozarabes : Le cardinal Ximenès rétablit, de son temps, dans la cathédrale de Tolède, l’ancien usage des messes mozarabes, pendant lesquelles on danse dans le choeur et dans la nef avec autant d’ordre que de dévotion. (Volt.) Le rit mozarabe fut conservé et suivi avec ardeur pendant de longues années par les mozarabes, leurs fils et leurs petits-filê. (Th. Gautier.)

— Encycl. Les chrétiens d’Espagne étaient, dans les premiers siècles, ariens en leur qualité de Wisigoths ; Us finirent bien par se réunir à l’Église romaine, au troisième concile de Tolède (5S9) ; mais ils conservèrent une certaine indépendance vis-à-vis de Rome, en même temps qu’un culte relativement simple et une théologie assez étrangère aux arguties des Pères latins et grecs. Ils étaient très-jaloux de conserver leur liturgie particulière et proclamaient l’Église espagnole une des plus anciennes Églises chrétiennes. Ils faisaient remonter sa fondation aux temps apostoliques et son organisation k saint Isidore de Séville et à saint Léandre, sou frère.

Beaucoup de chrétiens perdirent la vie, lors de la conquête arabe, en défendant leur pays contre les infidèles ; beaucoup s’enfuirent dans les pays voisins, plusieurs furent contraints d’abjurer ; un certain nombre conservèrent leur foi sans quitter leur patrie, en se réfugiant dans les montagnes de CastiUe et de Léon, ou même obtinrent le privilège d’exercer leur culte dans certaines villes, en stipulant cette condition dans leurs capitula—tions avec les vainqueurs auxquels ils restèrent mêlés ; ce furent les mozarabes. Ces chrétiens surent, malgré leur commerce continuel avec les musulmans, conserver leur religion pure de tout mélange. Leur liturgie se maintint intacte. La messe mozarabe, tout à fait distincte de la messe latine, passe pour être au moins aussi ancienne.

Les mozarabes continuèrent, après le départ des Maures et tout en maintenant leur union avec Rome, à célébrer la messe h leur fuçon jusqu au xi<* siècle. Mais à cette époque, malgré les protestations les plus énergi- ?ues, ils durent subir la liturgie romaine. Si orte, cependant, fut leur opposition, qu’il fallut pour la vaincre les etlorts successifs do trois papes, Alexandre U, Grégoire VU et Urbain II. Le cardinal Ximenès, qui n’était pas fâché dé relever un peu l’autonomie rû«