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il est fort regrettable que le troisième volume n’ait pas paru. On y trouve la plupart des articles d’O. Mùller, sauf ceux qui concernent l’histoire et la géographie. Consulter sur sa vie et ses œuvres : Ed. Millier, Souvenirs biographiques, en tête des Petits écrits ; Lùcke, Souvenirs de la vie d’O. Mùller (Gœttingue, 1841), et Hillebrand, Étude sur 0. Mùller et son école, en tête de la traduction française de l’Histoire de la littérature grecque.

MULLER (Jules), théologien allemand, frère du précédent, né à Brieg (Silésie) en 1801. Il étudia le droit à Breslau et à Gœttingue, puis la théologie à Berlin, où il eut pour professeurs Strauss et Neander. Devenu, en 1825, pasteur de Schœnbrunn, puis de Rosen et, en 1831, prédicateur à l’uni ■ versité de Gœttingue, il rit, dans cette dernière ville, des conférences sur la théologie et la pédagogie, et, en 1834, devint professeur adjoint de théologie. En 1835, M. Jules Mùller alla occuper la chaire de philosophie et de morale a l’université de Marbourg.d’où il passa comme professeur de théologie à celle de Halle, En 1816, il assista au synode de Berlin, comme député de l’Union évangélique, et, en 1850, il lit paraître, en collaboration avec MM. Nitzeh et Neander, le premier numéro du Journal allemand de la science et de

■ la vie chrétienne, dont il est resté rédacteur. Parmi les ouvrages de ce théologien, nous citerons : la Vie chrétienne, ses luttes et ses beautés (Breslau, 1834) ; le Dogme du péché (Breslau, 1839) ; Premier synode de l’Église ëvangélique prussienne (Berlin, 18*7).

MULLER (Édouard), littérateur allemand, frère des précédents, né à Brieg en 1804. Il suivit la carrière de l’enseignement et devint successivement vice - recteur à Ratibor, k Liegnitz, enfin professeur au collège de cette ville (1846), à la direction duquel il a été appelé en 1853. On a de lui : Histoire de la théorie de l’art ches les a7iciens (Breslau, 1834-1837, 2 vol.), et une tragédie en vers, Samson et Dalila (Breslau, 1853). M. Mùller a publié et commenté des ouvrages de son frère Charles-Ottfried, entre autres '.l’Histoire de la littérature grecque jusqu’à l’époque d’Alexandre (Breslau, 1841), et les Petits écrits atlemands (Breslau, 1847-1848, 3 vol.), etc.

MULLER (les frères), groupe de musiciens allemands, frères tous les quatre, qui, au dire des connaisseurs, ont représenté l’idéal du quatuor. L’aîné, Chartes-Frédéric, né à Brunswick en 1797, premier violon de l’association et maître de concerts du duc de Brunswick, dut aux excellentes leçons de sa mère une connaissance approfondie des principes de l’art, et, à l’âge de quatorze ans, fut placé, pour l’étude du violon, sous la direction de Mœser, qui fit de son élève un des violonistes les plus distingués de l’Allemagne. Le second, Théodore-Henri-Gustave, né dans la même ville, en 1800, possédait sur l’alto un talent du premier ordre. La troisième, Auguste-Théodore, né eu 1303, tenait la partie

de violoncelle, et le quatrième, Frnnçois-Ferdinmid-Georges, celle de second violon. Georges

et Gustave sont morts tous deux à Brunswick en 1855.

Charles-Frédéric était le maître et le directeur souverain de cette merveilleuse société. Le talent individuel de chacun des exécutants méritait déjà, pris à part, une sérieuse estime. Réunis, ces instrumentistes devenaient inimitables. L’habitude de l’ensemble, l’unité de volonté, le même amour musical, l’identité de sentiment, leurs études acharnées du moindre détail ont fait atteindre à ces artistes la réalisation du beau idéal. Jamais on n’avait encore porté à ce point la perfection d’ensemble, la profondeur d’expression, la pureté du style, la grandeur, la verve, la force et la passion. « Une telle interprétation des œuvres les plus sublimes nous donne, dit M. Berlioz, l’idée la plus exacte de ce que sentait et pensait le compositeur en les écrivant. C’est l’écho de l’inspiration créatrice. » D’abord attachés à la chapelle du duc de Brunswick, les frères Mùller quittèrent, vers 1830, ce maître ombrageux, parurent à Hambourg, puis à Berlin (1832), parcoururent en tous sens l’Allemagne, répandant partout le culte du quatuor dont ils étaient une si parfaite expression, et vinrent à Paris en 1837, Ils furent accueillis avec la plus grande faveur. Après cette excursion, qui fut pour eux très-fructueuse, les frères Mùller rentrèrent dans

la vie privée.

Charles Mùller n’a fait graver aucune œuvre de sa composition. On doit à Gustave trois fantaisies pour violon. Georges a l’ait jouer, en 1844, un opéra intitulé Pino di Porto, fst a publié trois fantaisies pour violon, plus un recueil de chansons allemandes. On doit à Théodore Millier des polonaises pour piano et une ouverture à grand orchestre.

MULLER (Chrétien-Théophile), compositeur allemand, né aux environs de Zittau en 1800. Il était fils d’un tisserand, doué d’un goût excessif pour l’art musical et en même temps ménétrier. L’eufant hérita des dispositions paternelles, et, dès qu’il put tenir un violon, il suivit, le dimanche, son père. Admis dans une société de paysans qui se réunissait chaque soir pour, exécuter les symphonies en vogue, Mùller composa quelques morceaux de musique instrumentale qui furent jugés admirables par ses collègues villageois. Il résolut alors de sa vouer complètement à la

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composition, se rendit à Zittau, chez le musicien de ville, réussit à se faire prendre par lui en apprentissage, et, fort de.quelques leçons théoriques, alla voir à Gœttingue, L. Spohr, qui l’adressa à Weber. Celui-ci s’intéressa au tisserand mélomane, surveilla ses premiers essais, lui prodigua paternellement ses avis, mais ne put réussir à lui ouvrir les portes du théâtre de Dresde. Successivement choriste à Leipzig, attaché en qualité de violon a l’orchestre du théâtre, Mùller se vit appeler au poste de directeur de musique à Altenbourg. C’était son bâton de maréchal.

Th. Mùller a écrit un grand nombre de Symphonies, de Quatuors et de morceaux détachés de musique instrumentale. Un opéra romantique de sa composition, Rubezahl, a été représenté avec succès à Altenbourg, en 1840.

MULLER (Jean), physiologiste allemand, né à Coblentz en 1S01, mort à Berlin en 1858. Il étudia la médecine à l’université de Bonn, y obtint un prix pour sa dissertation intitulée : De respiratione feetus, y fut reçu docteur en 1823, et y devint successivement professeur adjoint (1826), professeur ordinaire de physiologie (1830). En 1833, Mùller fut appelé à la chaire de physiologie de Berlin, que la mort de Rudolphi laissait vacante, et devint en 1845 correspondant de l’Institut de France. Ce savant doit être considéré comme le chef de la physiologie moderne en Allemagne. D’abord adepte de la physiologie de la nature, il comprit bientôt que les vérités scientifiques se découvrent parla méthode expérimentale, mais ne peuvent se deviner* par la pensée pure. L’ensemble de ses doctrines, qui ont exercé une puissante influence sur la médecine et les sciences accessoires, se trouve résumé dans son Manuel de physiologie (Coblentz, 1837-1841, 3« édit., 2 vol.), ouvrage qui devint classique dès son apparition et qui ^ été traduit en français par le docteur Jourdan. Ses travaux sur les animaux inférieurs (sur les larves et la métamorphose des ophiuses et des oursins de mer, dus éehinoderincs, des holothuries et des astéries) le rangent parmi les plus éminents naturalistes. Oulre le jManuel de physiologie, il convient de citer parmi se3 ouvrages : iiecfterc/les de physiologie comparée sur te sens de la vue chez l’homme et chez les animaux (1826) ; Éléments de pathologie générale (1829) ; Histoire de la formation des parties sexuelles d’après des recherches anatomiques sur des embryons (1830) ; De glandularum secernentium structura penitiori carumque prima formations in homine atque animalibus (1830, avec planches) ; Sur la structure et la formation des tumeurs (1838), ouvrage qui fait autorité en matière de pathologie histologique ; Anatomie comparée des myxinoïdes (1835-1845), etc. Il avait, en outre, fourni d’importames recherches sur le sang à la Physiologie de Burdach, et avait fondé, en 1834, les Archives d’anatomie, de physiologie et de médecine scientifique, qui renferment aussi un grand nombre de ses dissertations.

MULLER (Sophie), actrice allemande, née à Manheim en 1803, morte en 1830. Fille d’un acteur, elle débuta à quinze ans, dans la trafédie, sur la scène de Carlsruhe et, à dater e 1819, ne parut plus que dans les premiers rôles. En 1821, elle se rendit à Munich, puis à Vienne, où elle fut engagée, l’année suivante, au théâtre de la cour. Sophie Mùller mit dans cette ville le sceau à sa réputation, et ses excursions artistiques à Dresde et à Berlin eurent bientôt répandu son nom dans toute l’Allemagne. Admirablement douée par la nature, elle interprétait avec un grand art les rôles tragiques et savait conserver, même dans les mouvements les plus vifs de la passion, une noblesse et une dignité imposantes. Sa vie privée fut à l’abri de tous reproches et elle était très-avant dans la familiarité de l’impératrice, qui l’avait choisie pour lectrice ordinaire. Le comte Mailath a publié sa biographie, à laquelle il a joint quelques poésies qu’elle laissait eu manuscrit (Vienne, 1832).

MULLER (Jean-Henri-Jacques), physicien allemand, né à Cassel en 1809. Après avoir fait ses études à Darmstadt, à Bonn et à Giessen, il fut, pendant quelque temps, professeur auxiliaire au gymnase de Darinstadt. Il obtint, en VS37, à l’École des arts «t métiers de Giessen, une chaire de mathématiques et de physique, qu’il échangea, en 1S44, contre celle de physique de l’université de Fribourgen-Brisgau, où il professe encore. M. Millier

a fondé sa réputation scientifique par un excellent Manuel de physique et de météorologie (Brunswick, 1845, 2 vol- ; 1863-1865, 6« édit.), qui a eu pour complément le Manuel de physique cosmique (Brunswick, 1856, avec atlas ; 1865, 2e édit.). Indépendamment de plusieurs ouvrages purement élémentaires, on lui doit encore : Éléments de physique et de météorologie (Brunswick, 1844 ; 1866, 9° édit., complétée par un Volume supplémentaire de mathématiques et par la Résolution des problèmes) ; Principes de cristallographie (Brunswick, 1845) ; Rapport sur les progrès les plus récents de ta physique (Brunswick, 1850 et années sui v.) ; Manuel du dessin architectural (Brunswick, 1865, 2 parties), etc. Enfin, il a publié dans les Annales de Poggeiidorf des mémoires sur les courbes isochromatiques, sur les lois de l’électro-magnétisme, sur l’extension du spectre solaire, etc.

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Mth. LER (Guillaume- Conrad -Hermann), philologue allemand, né à Holzminden en 1812, Élève d’Ottfried Mùller, de Dissen, de Beneke et de J. Grimm, à Gœttingue, il obtint, en 1835, un prix pour sa dissertation De Coreyrxorum republica. Successivement précepteur, adjoint à !a bibliothèque de l’université et professeur au gymnase de Gœttingue, M. Mùller se fit recevoir agrégé en 1841, et devint, en 1845, professeur de langue et de littérature allemande à Gœttingue. On a de lui, entre autres ouvrages : Essai d’une explication mythologique du poème des Niebelungen (Berlin, 1841) ; Histoire et système de l’ancienne, religion allemande (Gœttingue, 1844), ouvrage qui l’engagea dans une polémique des plus vives avec J. Grimm ; Sur le poème des Niebelungen (Gcettingue, 1845). Il a, en outre, édité : les Fables et les poèmes amoureux de Henri de Muglin (Gœttingue, 1847), et, avec Schambach, les Contes et les légendes de la basse Saxe (Gœttingue, 1844). Enfin, il a activement collaboré au Dictionnaire de l’allemand du moyen âge ; il a rédigé le premier (Leipzig, 1854), le troisième (1831) et la seconde partie du deuxième volume (18G2-1867), dont la première partie est due à

Zsrncke.

MULLER (William-John), peintre anglais, né à Bristol en 1812, mort dans la même ville en 1845. Son père, Allemand d’origine, était conservateur du musée de Bristol. En quittant l’atelier de J.-B. Pyne, il visita l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, puis se rendit en Grèce (1838), en Égypte, et accompagna, en 1843, sir Charles Fellows dans son expédition en Asie Mineure. Il mourut, ayant à peine trente-trois ans, du chagrin qu’il éprouva, dit-on, de ne pas voir son talent apprécié à, sa valeur. Indépendamment d’un grand nombre d’esquisses fort belles, on a de lui des tableaux remarquables par la fraîcheur du

coloris, la vérité de l’expression et le sentiment poétique. Nous citerons, parmi les plus estimés : Vue d’A tAênes, Vue de Memnon (1840) ; Marché aux esclaves, la Baie de Naples (1341}’, Araôes cherchant toi trésor, la Prière au désert (1843) ; Des zingaris musiciens, Cimetière à Smyrné, Des marchands turcs, Modes (1845), etc. On lui doit aussi un album’ intitulé Picluresque sketches of the âge of Francis I (Londres, 1841, in-4o).

MULLER (Jean-Frédéric-Charles ou Karl), peintre allemand de l’école française, né à Stuttgard en 1813. Élève d’Ingres, il a beaucoup habité Paris et Rome, et c’est aux Salons français qu’il s’est surtout produit sous le nom de Millier de Sincigiird. Il débuta, en 1837, par Romeo et Juliette, grande toile de genre qui produisit une assez vive sensation, et, se débarrassant de plus en plus des traditions académiques, ! ! exposa, au Salonde 1S4S, les Fêles d’octobre à Rome, puis un Carnaval de Rome et une Mère italienne (Salon de 1850), qui marquèrent sa place dans la nouvelle école française. Ces compositions, remarquables par la distinction, l’expression et la finesse, eurent à leur apparition une certaine vogue que la gravure et la lithographie ont prolongée. Une 3« médaille consacra, en 1850, le succès de M. Karl Mùller. Suivant alors la voie qu’il s’était tracée, il exposa, durant les dix années qui suivirent, un certain nombre de tableaux de genre d’un style élevé et se rapprochant de la grande peinture : la Bacchante (Salonde 1852), le Lever d’une prima donna, l’Odalisque (Salon de 1853), Souvenir d’Albano (Salon de 1859) ; il se fit aussi connaître par des portraits dont les plus remarquables sont ceux de M’e Sophie (Jruvelli, exposé et récompensé au Salon de 1850, de la comtesse de S... (Salon de 1853) et deux Têtes d’enfants, fort admirées au Salon de 1854. La plupart des morceaux que nous signalons reparurent à l’Exposition universelle de 1855, classés dans la section du Wurtemberg ; la nationalité du peintre le voulait ainsi, mais aucun des artistes français n’est plus français que M. Karl Mùller.

Ses dernières productions sont presque toutes tirées de la mythologie et de l’histoire ancienne : le Jugement de Paris, Endymion, Hélène évoquée par Faust (Salon de 1861) ; Diane surprise par Actéon (Salonde 1863) ; le Titien, Faust (Salon de 1866). Dans ces peintures de la seconde manière du peintre, on voit se manifester de nouveau l’influence des traditions de l’école ; M. Karl Mùller s’y montre savant et réfléchi, mais avec moins d’originalité que dans les œuvres précédentes. Depuis la guerre de 1870, il n’a rien exposé en France.

MilLLEH (Charles-Louis), peintre français, souvent désigné sous le nom de Mùller de Paris, né à Paris en 1815- Élève do Gros et de Léon Coigniet, il échoua au concours pour le prix de Kome et débuta au Salon de 1837 par le Lendemain de Noël, tnbleau composé sur les données de la jeune école qui surgissait alors, puis il exposa successivement : le Martyre de saint Barthélémy (|83S) ; l’Assassinat d Arthur de Bretagne, Diogène, Saint Jérôme en extase (1839) ; le Diable transportant Jésus sur la montagne, un Episode du massacre des Innocents (1840) ; Promenade d’Héliogabale à Rome (1841) ; le Combat des Centaures et des Lapithes (1843) ; l’Entrée de JésusChrist à Jérusalem (1844), vaste composition qui résume tous les défauts et toutes les qualités de l’artiste. Commandée par Louis-Philippe et vantée au delà de toute mesure avant

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l’ouverture du Salon, elle fut beaucoup regardée par le public qui se pressait devant elle, et médiocrement appréciée par la critique. On trouva trop solennelle et trop compassée la longue procession qui s’y déroula symétriquement et comme réglée par un metteur en scène de l’Opéra ; quelques figures traitées d’une façon réaliste, la disposition des groupes et surtout la grande facilité de l’exécution séduisirent le plus grand nombre et, a pnrtir de ce moment, M. Mùller devint un des peintres aimés de la bourgeoisie, qui aime avant tout l’art terre à terre. Aux Expositions suivantes, Fanny, le Sylphe endormi, le Lutin Pack (Salon de 1845) ; Primavera (Salon de 1846) ; la Ronde de mai (1847) ; la Folie d’Haydée (1843) ; Lady Macbeth (1849), soutinrent sa réputation, qui atteignit son apogéa avec l’Appel des dernières victimes de la l’erreur (Salon de 1850). Cette vaste toile, actuellement au musée du Luxembourg, attira

la foule, grâce surtout à l’idée réactionnaire qui.l’avait inspirée ; elle a été popularisée par la gravure et la lithographie. Mal conçu au point de vue artistique, arrangé comme un dernier tableau de mélodrame, offrant des groupes que rien ne relie, une mise en scène plus dramatique que vraie, cet Appel des condamnés est, en somme, assez faible, malgré tout le fracas qui accueillit son apparition ; on y remarque seulement des têtes bien peintes et d’une couleur distinguée ; un effet de double lumière donne aussi un certain pittoresque à ta division des grandes masses d’ombres ; mais les provinciaux seuls continuent à s’extasier devant ce tableau, dont les dimensions attirent naturellement tous les yeux. Il reparut en 1855 et fut alors acheté par l’État.

M. Mùller a encore exposé : la Reine MarieAntoinette à la Conciergerie, la. Reine d’Angleterre au palais de Saint-Cloud (Salon de 1857) ; la Proscription des Irlandaises catholiques (1859) ; Léda (1861) ; le Jeu, une Messe sous ta l’erreur (1863) ; la Captivité de Galilée, Penserosa (1867) ; Desdemona, un Ecolier (1868) ; Lanjuinnis à la tribune (1869). La décoration de la salle des États au Louvre, où M. Mùller a peint sept panneaux, le Travail, la Religion, la Constitution, la Guerre, la Paix, Charlemagne et Napoléon /er, n’a pas beaucoup ajouté à sa réputation. Il a aussi exposé un grand nombre de porfraits, trop vantés et qui, à part celui des Enfants du comte Delaborde (Salon de 1845), un autre portrait d’enfant (1847) et un portrait rétrospectif de la mère de Napoléon, exposé, en 1861, sous le nom de Madame mère, ne sortent pas de la moyenne ordinaire.

M. Mùller a obtenu une 3° médaille en 1838, une 2° médaille en 1846, une lre médaille en 1848, rappelée en 1855. Chevalier de la Légion d’honneur en 1849, puis officier en 1859, il a remplacé, en 1864, Hippolyte Flandrin comme membre de l’Institut.

MULLER (Otto), journaliste et romancier allemand, né à Vogelsberg en 1816, Il renonça a la carrière des finances pour accepter un emploi à la bibliothèque de la cour de Darmstadt, emploi qu’il cumula plus tard avec celui de bibliothécaire particulier du prince Charles deHesse. Il se démit, en 1843, de ces doubles fonctions, pour devenir rédacteur en chef du Journal de la conversation de Francfort, qui eut bientôt une grande publicité. En 1848, il passa à la rédaction du Journal de Manheim. En 1854, Mùller s’établit à Francfort, où-il prit la direction de Ib. Bibliothèque allemande, collection choisie de romans originaux, que Meidinger avait fondée. Plus tard, il créa, sous le titre de Musée de Francfort, un journal artistique. Il s’était fait connaître, dès 1835, par des Nouvelles, mais le premier ouvrage qui lui vajut une certaine renommée fut son roman biographique intitulé : Euryer ; la vie d’un poète allemand (Francfort, 1845 ; 1848, 2« édition). Parmi ses œuvres qui lui ont valu la réputation d’un conteur agréable, nous citerons : les Médiatisés (Francfort, 1848, 2 vol.) ; Charlotte Ackermnnn (Francfort, 1854), et le Maire de Francfort (Stuttgard, 1850) ; Andréa del Caslaguo (Francfort, 1857) ; la Cour du couvent (Francfort, 1859, 3 vol.) ; Roderich (Stuttgard, 1861, 2 vol.) ; la Vieillesse de Pétrarque (Berlin, 1862, 2 vol.) ; Eckhoff et ses élèves (Leipzig, 1SG3, 2 vol.) ; Récits et peintures de caractères (Berlin, 1865, 3 vol.) ; le Pasteur sauvage (Berlin, 1866, 3 vol.) ; la Fiancée du forestier de Neunkirchen (Berlin, 1866), etc. Depuis 1866, il publie à Stuttgard, avec Maurice Hartmann et Wilhem Raabe, le Trésor domestique de récits allemands, recueil de romans et de nouvelles^

MÙLLER (Charles), peintre allemand, né à Darmstndt en ISIS. Élève de l’Académie de Dusseldorf, il se signala comme un des plus zélés partisans de cette école exclusive qui place les maîtres anciens au-dessus de la nature et s’occupe beaucoup moins du développement de la personnalité dans l’artiste que du soin de créer des continuateurs d’Albert Durer et de Goltzius. M. Charles Mùller n’échappa que tard à ces idées trop exclusives et se mit à étudier la nature, dont on lui avait parlé fort légèrement à l’école. Ce travail régénérateur lui valut les qualités sérieuses que l’on observe dans les créations de son âge mûr, entre autres : la Naissance et le Mariage de la Vierge Marie, l’Annonciation, la Visitation, le Couronnement, l’A-