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connue, il ne produisait presque plus rien et s’abandonnait de plus en plus aux habitudes dégradantes qui l’ont conduit au tombeau après avoir engourdi son cœur et paralysé ses brillantes facultés. Il mourut en 1857. L’Académie française l’avait reçu dans son sein en 1852. On a dit de lui qu’il était le poëte de la jeunesse ; non pas sans doute de cette jeunesse studieuse et virile qui croit au progrès et à l’avenir du genre humain ; mais bien plutôt de cette race énervée qui n’a d’âme que pour la recherche des biens matériels et des plaisirs vulgaires, qui raille les plus nobles croyances et les sentiments les plus élevés, et qui prend la stérilité de son cœur pour une marque de supériorité. Malgré les infirmités de son génie, Alfred de Musset restera un des grands poëtes de notre temps. Il eût été le premier de son siècle, peut-être, s’il eût eu dans l’âme ce qui est la sève de toute poésie : l’idéal et la foi.

« Alfred de Musset, dit Sainte-Beuve, comme plus d’un des personnages qu’il a peints et montrés en action, s’était dit qu’il fallait tout voir, tout savoir, et, pour être l’artiste qu’il voulait être, avoir plongé au fond de tout. Théorie périlleuse et fatale !… Sa poésie, c’était lui-même, il s’y était rivé tout entier ; il s’y précipitait à corps perdu ; c’était son âme juvénile, c’était sa chair et son sang qui s’écoulait ; et quand il avait jeté aux autres ces lambeaux, ces membres éblouissants du poëte qui semblaient parfois des membres de Phaéton et d’un jeune dieu, il gardait encore son lambeau à lui, son cœur saignant, son cœur brûlant et ennuyé… Comme un soldat téméraire, il ne sut pas d’avance préparer la seconde moitié du voyage ; il eût dédaigné d’accepter ce qu’on appelle sagesse et qui lui semblait la diminution graduelle de la vie. Se transformer n’était pas son fait. Arrivé au haut et déjà au revers de la montagne, il lui semblait être arrivé à l’extrémité et au delà de tous les désirs : le dégoût l’avait saisi. Il n’était pas de ceux que la critique console de l’art, qu’un travail littéraire distrait ou occupe, et qui sont capables d’étudier même avec emportement pour échapper à des passions qui cherchent encore leur proie et qui n’ont plus de sérieux objet. Lui, il n’a su que haïr la vie, du moment, pour parler son langage, qu’elle n’était plus la jeunesse sacrée. Il ne la concevait digne d’être vécue, il ne la supportait qu’entourée et revêtue d’un léger délire… Quel sillon brillant, hardiment tracé ! que de lumière ! que d’éclipse et d’ombre ! Poëte qui n’a été qu’un type éclatant de bien des âmes plus obscures de son âge, qui en a exprimé les essors et les chutes, les grandeurs et les misères, son nom ne mourra pas. »

« Le lire ! dit à son tour H. Taine, nous le savons tous par cœur. Il est mort, et tous les jours il nous semble que nous l’entendons parler. Une causerie d’artistes qui plaisantent dans un atelier, une belle jeune fille qui se penche au théâtre sur le bord de sa loge, une rue lavée par la pluie où luisent les pavés noircis, une fraîche matinée riante dans les bois de Fontainebleau, il n’y a rien qui ne nous le rende présent et comme vivant une seconde fois. Y eut-il jamais accent plus vibrant et plus vrai ? Celui-là au moins n’a jamais menti. Il n’a dit que ce qu’il sentait, et il l’a dit comme il le sentait. Il a pensé tout haut. Il a fait la confession de tout le monde. On ne l’a point admiré, on l’a aimé ; c’était plus qu’un poète, c’était un homme. Chacun retrouvait en lui ses propres sentiments, les plus fugitifs, les plus intimes ; il s’abandonnait, il se donnait, il avait les dernières des vertus qui nous restent, la générosité et la sincérité. Et il avilit le plus précieux des dons qui puissent séduire une civilisation vieillie, la jeunesse. Comme il a parlé de cette chaude jeunesse, arbre à la rude écorce qui couvre tout de son ombre, horizons et chemins ! Avec quelle fougue a-t-il lancé et entre-choqué l’amour, la jalousie, la soif du plaisir, toutes les impétueuses passions qui montent avec les ondées d’un sang vierge du plus profond d’un jeune cœur ! Quelqu’un les a-t-il plus ressenties ? Il en a été trop plein, il s’y est livré, il s’en est enivré. Il s’est lâché à travers la vie comme un cheval de race cabré dans la campagne, que l’odeur des plantes et la magnifique nouveauté du vaste ciel précipitent à pleine poitrine dans des courses folles qui brisent tout et vont le briser. Il a trop demandé aux choses ; il a voulu, d’un trait, âprement et avidement savourer toute la vie ; il ne l’a point cueillie, il ne l’a point goûtée ; il l’a arrachée comme une grappe, et pressée, et froissée, et tordue ; et il est resté les mains salies, aussi altéré que devant. Alors ont éclaté ces sanglots qui ont retenti dans tous les cœurs. Quoi ! si jeune et déjà si las ! Tant de dons précieux, un esprit si fin, un tact si délicat, une fantaisie si mobile et si riche, une gloire si précoce, un si soudain épanouissement de beauté et de génie, et, au même instant, les angoisses, le dégoût, les larmes et les cris ! Quel mélange ! du même geste, il adore et il maudit. L’éternelle illusion, l’invincible expérience sont en lui, côte à côte, pour se combattre et le déchirer. Il est devenu vieillard et il est demeuré jeune homme ; il est poëte et il est sceptique. La Muse et sa beauté pacifique, la nature et sa fraîcheur immortelle, l’Amour et son bienheureux sourire, tout l’essaim des visions divines passe à peine : devant ses yeux, qu’on voit accourir, parmi les malédictions et les sarcasmes, tous les spectres de la débauche et de la mort. Comme un homme au milieu d’une fête, qui boit dans une coupe ciselée, debout, à la première place, parmi les applaudissements et les fanfares, les yeux riants, la joie au fond du cœur, échauffé et vivifié par le vin généreux qui descend dans sa poitrine, et que subitement on voit pâlir : il y avait du poison au fond de la coupe ; il tombe et râle ; ses pieds convulsifs battent les tapis de soie, et tous les convives, effarés, regardent. Voilà ce que nous avons senti le jour où le plus aimé, le plus brillant d’entre nous a tout d’un coup palpité d’une atteinte invisible et s’est abattu avec un hoquet funèbre parmi les splendeurs et les gaietés menteuses de notre banquet.

« Eh bien ! tel que le voilà, nous l’aimons toujours ; nous n’en pouvons écouter un autre ; tous à côté de lui nous semblent froids ou menteurs. Nous sortons à minuit de ce théâtre où il écoutait la Malibran, et nous entrons dans cette lugubre rue des Moulins où, sur un lit payé, son Rolla est venu dormir et mourir. Les lanternes jettent des reflets vacillants sur les pavés qui glissent. Des ombres inquiètes avancent hors des portes et traînent leur robe de soie fripée à la rencontre des passants. Les fenêtres sont fermées ; une lumière çà et là perce à travers un volet mal clos et montre un dahlia mort sur le bord d’une croisée. Demain, un orgue ambulant grincera devant ces vitres, et les nuages blafards laisseront leurs suintements sur ces murs salis… Quoi ! c’est de cet ignoble lieu qu’est sorti le plus passionné des poëmes ! Ce sont ces laideurs et ces vulgarités de bouge et d’hôtel garni qui ont fait ruisseler cette divine éloquence ! Ce sont elles qui en cet instant ont ramassé dans ce cœur meurtri toutes les magnificences de la nature et de l’histoire pour les faire jaillir en gerbe étincelante et reluire sous le plus ardent soleil de poésie qui fut jamais ! Les religions, leur gloire et leur ruine, le genre humain, ses douleurs et sa destinée, tout ce qu’il y a de plus sublime au monde lui est alors apparu dans un éclair. Il a senti, au moins cette fois dans sa vie, cette tempête intérieure de sensations profondes, de rêves gigantesques et de voluptés intenses dont le désir l’a fait vivre et dont le manque l’a fait mourir. Il n’a pas été un simple dilettante ; il ne s’est pas contenté de goûter et de jouir ; il a imprimé sa marque dans la pensée humaine ; il a dit au monde ce que c’est que l’homme, l’amour, la vérité, le bonheur. Il a souffert, mais il a inventé ; il a défailli, mais il a produit. Il a arraché avec désespoir de ses entrailles l’idée qu’il avait conçue et l’a montrée aux yeux de tous, sanglante, mais vivante. »

Voici la bibliographie complète d’Alfred de Musset : Contes d’Espagne et d’Italie (1829, in-8o), comprenant trois contes en vers : Don Paez, les Marrons du feu, fantaisie dramatique, Portia, quelques romances et la fameuse Ballade à la lune ; le Spectacle dans un fauteuil, composé d’un grand poëme dramatique, la Coupe et les lèvres, d’une étincelante fantaisie, À quoi rêvent les jeunes filles, et de Namouna ; Rolla, poëme paru dans la Revue des Deux-Mondes (août 1833) ; ce poëme et les deux recueils qui précèdent furent réunis sous le titre de Poésies complètes, avec les Nuits (Nuit de mai, Nuit de décembre, Nuit d’août, Nuit d’octobre), parues de 1835 à 1837, et la Lettre à Lamartine (1836) ; la Confession d’un enfant du siècle (1836, 2 vol. in-8o) ; Poésies nouvelles (1840, in-8o), successivement augmentées dans les éditions suivantes ; Comédies et proverbes (1840, 1848, 1851, in-8o, puis 2 vol. in-18) ; ce recueil se compose de : André del Sarto, Lorenzaccio, les Caprices de Marianne, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour, la Nuit vénitienne, Barberine, le Chandelier, Il ne faut jurer de rien, Un caprice, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, Louison, On ne saurait penser à tout, Carmosine, Bettine ; la plupart de ces ébauches dramatiques, étincelantes d’esprit et de verve, avaient paru dans la Revue des Deux-Mondes de 1833 à 1837 ; elles furent suivies d’une série de nouvelles : Emmeline, les Deux maîtresses (1837) ; Frédéric et Bernerette, le Fils du Titien, Margot (1838) ; Croisilles (1839), qui furent réunies en volume (1840, in-8o). Quelques-uns des proverbes, longtemps après leur apparition, furent représentés avec de légères modifications : le Caprice (Théâtre-Français, 1847) ; Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1848) ; Il ne faut jurer de rien (1848) ; le Chandelier (1848) ; Louison (1849) ; André del Sarto, Bettine (1851) ; les Caprices de Marianne (1851) ; On ne badine pas avec l’amour (1861) ; Carmosine (1865). Alfred de Musset a fait représenter l’Habit vert (théâtre de l’Odéon), en collaboration avec Émile Augier. Il a donné en 1854 (in-12) un volume de Contes, contenant la Mouche, Pierre et Camille, Mimi Pinson, le Secret de Javotte, le Merle blanc et des Lettres sur la littérature, production assez faible. Il a de plus collaboré avec M. Hetzel au Voyage où il vous plaira, illustré par Tony Johannot(1842, gr. in-8o). Les Œuvres complètes d’Alfred de Musset ont été éditées par Charpentier (1860, 7 vol. in-18 et 1865, 10 vol. pet. in-4o). Cette dernière édition est complétée par un volume d’Œuvres inédites, parmi lesquelles aucun morceau n’a une valeur réelle ; les Lettres ont quelque intérêt, mais elles sont trop peu nombreuses.


MUSSEY (Jean), historien français, né à Longwy en 1644, mort dans la même ville en 1712. Il entra dans les ordres en 1662, enseigna pendant dix ans le latin k Trêves, puis devint curé k Hademar, province de Nassau, et à Longwy, où il fit construire un hôpital. On a de lui:Histoire de Longwy (Luxembourg, 1706), et la Lorraine ancienne et moderne ou VAncien duché de Mosellane (1712), ouvrage devenu très-rare.


MUSSIACUM, nom latin de Moissac.

MUSS1DAN ou MUC1IMN, en latin Mulcedonum, bourg de France (Dordogne), ch.-l. de canton, arrond. et à 27 kilom. S. de R.berac, dans une plaine, au confluent de l’Isïe et de 1 » Crempse ; pop. aggl., 1, 790 — pop. tôt., 2, 053 hab. Mines de fer, fabrication de bougies, liqueurs; minoterie. Ruines d’une église romaine et d’une forteresse du xiie siècle.

MUSSIF adj. m. (mu-siff). Chim. Or mussif, Bisulfure d’étain, dont l’éclat rappelle celui de l’or:Pelletier s’est servi de la propriété oxydante des acides sulfurique et nitrique sur l’élain pour favoriser l’union de cet oxyde avec le soufre et préparer ce composé britlant et àuriforme connu depuis longtemps sous le nom d’OR mussif. (Fourcroy.) il On dit aussi musjf.

MUSSIPONTAIN, AINE s. et adj. (mu-sipou-tain, è-ne). Géogr. Habitant de Pont-à-Mousson; qui appartient k cette ville ou k ses habitants : Les MussiPONTAiKS.ia population

MUSSUPONTA1NE.

MUSSITATION s. f. (mu-si-ta-si-on —du lat. mussitare, murmurer). Méd. Altération, faiblesse de la voix, difficulté d’articuler : La mussitation cesse comnntnément avec le délire, auquel elle est unie. (Renauld.)

MUSS1TE s. f. (mu-si-te). Miner. Variété de diopside, trouvée à la Mussa, en Piémont, et qui est une substance d’un gris verdàlre, passant quelquefois au vert cluir, tantôt opaque, tantôt translucide, se présentant en cylindres minces et allongés ou en baguettes prismatiques aplaties.

MijSSLI (Wolfgang), en latin Muicalua, théologieu protestant, également appelé Mou■ei et ftlocxel, né k Dieuze (Lorraine) en 1497, mort k Berne en 1563. Fils d’un pauvre tonnelier, il dut, tout enfant, chanter dans les rues pour vivre. Le prieur des bénédictins de Lixheim, frappé de son goût pour la musique, l’admit comme novice dans son couvent (1512). Mùssli s’adonna alors avec ardeur k l’étude, — fut ordonné prêtre et se livra avec un grand succès k la prédication. Un ami lui ayant communiqué quelques écrits de Luther, Mùssli ne se borna pas k en adopter les idées ; il y convertit plusieurs membres de son ordre et beaucoup de nobles du voisinage. Bientôt il garda si peu de ménagement qu’on le surnomma le Moine lutbériou, et il s’exposa aux poursuites des évêques de Strasbourg et de Metz. Renonçant alors k la place de prieur, k laquelle il venait d’être élu, il quitta son couvent, se rendit k Strasbourg et s’y inaria (1527) ; mais, peu après, faute de moyens d’existence, il dut se séparer de sa femme, qui se fit domestique chez un pasteur, pendant qu’il entrait lui-même, comme apprenti, chez un tisserand. Celui-ci, qui était anabaptiste, <ut de vives discussions théologiques avec son nouvel ouvrier et finit par le chasser brutalement. Mùssli allait s’engager, comme inunœuvre, pour travailler aux fortifications de Strasbourg, quand le célèbre réformateur Bucer le recueillit, le prit comme secrétaire e l’envoya même prêcher à Dorlisheiin, village dout il fut bientôt nommé pasteur et instituteur, mais sans salaire fixe. Après deux ans de misère, il fut nommé diacre du suffragant à Strasbourg, puis pasteur k Dehna, d’où sa première prédication fit chasser le curé catholique. À Strasbourg, il s’appliqua avec ardeur aux études théologique, et bibliques, profita des leçons de Bucer et de Capiton, et sut bientôt l’hébreu d’une façon admirable. Eu 1531, cédant aux pressantes sollicitations de l’Église d’Augsuourg, il consentit k y venir exercer le ministère. 11 s’y fit remarquer k la fou par la fermeté de ses oonvictions et par son esprit de tolérance, convertit au protestantisme un grand nombre d’anabaptistes et de catholiques, et fut nommé prédicateur k la cathédrale. En même temps, il apprenait le grec et même l’arabe sans maître. Député aux grandes assemblées de Witemberg et d’Eisenach (1536), de Worms (1540), de Ratisbonne (1541), il joua un rôle important dans les discussions théologiques de ces assemblées. En 1542, il rédigea les actes de la controverse qui eut lieu entre Eckius et Mélanchthou, etc. Survint le fameux Intérim par lequelÇCharles-Quint imposait aux deux religions un compromis impératif, Mùssli refusa d’y souscrire et quitta Augsbourg (1547). Sa femme et ses enfants le rejoignirent h Constance. Forcé de quitter celte ville, Mûssli s’enfuit en Thurgovie, habita Saint-Galt, Zurich, et se fixa enfin à Berne, où il professa la théologie de 1549 jusqu’il sa mort. Pieux, charitable, modéré comme Mélunchthon, il n’exerça que peu d’influence sur la formation de la théologie protestante. Ses commentaires, notamment sur la Genèse, les Psaumes et Isaie, sont estimés des protestants. Ses poésies latines sont d’une facture correcte, souvent agréable, rarement brillante. Outre des traductions latines des œuvres de Basile, de ('Histoire d’Eusèbe, etc., et de nombreux sermons,

MUST

nous citerons, parmi ses ouvrages : AntiCochlxus primus (Augsbourg, 1544, in-4o) ; Commentarii in Maithsum (1544, în-fol.) ; In Psnlmos (1549) ; In Decctlogum (1553) ; In Genesin (1554) ; In Epi^tolam Pauli ad Romanos (1555) ; In Isaiam (1567) ; In Epistolas Pauli (1559) ; Z, oei communes theologix sacrs (1560, in-fol.), traduit en français par Du Pinet (Genève, 1577, in-fol.). — Son fils, Abraham Mûssli, fut ministre à Berne. Il écrivit uiie vie latine de son père et publia quelques-unes de ses œuvres posthumes, principalement de ses commentaires. — Ses frères, Jkan-Henri et Jean-Frédéric, furent pasteurs, le premier k Zofingen et le second à Metz. — Un quatrième, Elik, fut pasteur à Horbourg.

MUSSO (Cornelio), théologien et cordelier italien, né k Plaisance en 1511, mort k Rome en 1574. Après avoir professé la philosophie à Pavie et k Bologne et passé son doctorat à Padoue, il s’adonna k la prédication avec un succès qui répandit son nom dans toute l’Italie, et parut avec beaucoup d’éclat au concile de Treme. Toutefois, son éloquence, qui rappelle celle de Maillard et de Menot, est pleine de mauvais goût. On y trouve pêle-mêle des citations de la Fable, des poètes païens, de l’histoire, des Écritures et des Pères. Il devint successivement évêque de Beriinoro, dans la Romagne, et de Bitonto. Nous citerons de lui : des Sermons (Venise, 1582-1590, 4 vol. iu-4o) ; De visitatione et de modo visitandi, sivesynodus Bilontiuia (Venise, 1579, in-fol.) ; De historia divina libri V (Venise, 1587), etc.

MUSSOLE s. m. (muss-so-le). Moll. Nom vulgaire d’une espèce d’arche.

MCSSOLENTE, bourg et comm. du royaume d’Italie, province de Vicence, district et mandement de Bassano ; 2, 187 hab.

MUSSOMEL1, ville du royaume d’Italie, dans l’Ile de Sicile, province et district de Caltanizetta, ch.-l. de mandement ; 8, 468 hab.

MIJSSOT (Jean-François), dit Amould, artiste et auteur dramatique français. V. Arnould.

MUSSY-SUR-SE1NE, bourg deFrance (Aube), chef-lieu de canton, arrond. et k 19 kilom. S.-E. de Bar-sur-Seine ; pop. aggl., 1, 627 hab.

— pop. tôt., 1, 717 hab. Carrière de marbre, trénlerie. Commerce de vins et eaux-de-vie. L’église, classée au nombre des monuments historiques, renferme dos vitraux du xv= et du xvig siècle et un curieux tombeau du xivc siècle, avec deux figures d’homme et de femme sculptées.

MUSS Y (François Gubneau de), médecin français. V. Gueneau.

MUSTABET s. m. (mu-sta-bè). Etoffe de prix qui était employée en Europe pendant le moyen âge, mais dont on ne connaît ni l’origine, ni ta nature :

Devant l’entrée d’un vergiei

Se flst li rois Bilas togier.

Là ot maint rice tré tendu

De mustabet et de boufu,

De dyaspres et d’osterins.

(Ancien roman de chevalerie.)

MCSTAFA ou MOUSTAFA-NAÏL1-PACHA,

grand vizir ottoman, né en Albanie vers 1796. Dans sa jeunesse, il se rendit en Égypte auprès de trois de ses oncles, qui étaient au service du vice-roi Méhémet-Ali, fit la guerre dans le Hedjaz, puis suivit dans l’île de Candie son oncle Hassan-Pacha, à qui il succéda en 1823, comme commandant des troupes égyptiennes dans cette île, dont il devint gouverneur général en 1832. Lorsque Candie passa sous la domination de la Porte en 1841, Mustafa fut maintenu dans ses fonctions, qu’il quitta en 1850 pour se rendre à Constanlinople. Depuis lors, il a été successivement nommé membre du conseil d’Fiat et de justice, président de ce conseil et grand vizir, poste qu’il a occupé de mai 1853 à juin 1854. Depuis lors, il a vécu dans la retraite. Mustafa-Naïli est un des plus riches propriétaires fonciers de la Turquie. — Son fils, VelyEddin-Rikaat-Pacha, a été ambassadeur de la Porte k Paris de 1853 k 1855, puis gouverneur général de Candie.

MUSTAFA ou MOUSTAFA-NOUREDDIN-BEY, homme politique ottoman, né à Lesbos en 1815. Tout enfant, il alla rejoindre en Égypte son frère Osman-Noureddiii-Pauba, que le vice-roi avait nommé major général dans son armée. Grâce k Osman, il fit partie, en 1830, de la première mission envoyée par Méliémet-Ali en France, y passa quatre ans k s’instruire, puis partit pour Constuntinople, où son frère venait d’être nommé intendant général des poudres. En arrivant dans cette ville, Mustafa apprit la mort de son frère, emporté par la peste ; mais il trouva un protecteur dans Kosrew-Paeha, entra au bureau de traduction de la Porte, devint grand interprète du divan en 1851, suiviten 1856, comme conseiller, Aali-Pacha, ambassadeur extraordinaire chargé de prendre part aux conférences de Paris, et fut uommé, cette même unnée, mustéchar ou conseiller des affaires étrangères.

MUSTAGH (Mont de glace), chaîne de montagnes d’Asie, entre l’Himalaya et l’Altaï. Elle sépare le Turkestan du Petit-Thibet et s’étendsur une longueur d’environ 1, 200 kilom.