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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 3, Napp-Oct.djvu/281

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pie après avoir charmé la noblesse et le clergé. On ne connaît pas l’auteur du Miracle d’Amis et d’Amille ; il’nous semble appartenir au xivo siècle. Le Miracle de NostreDame, • qui garda une femme d’être arse (brûlée), » est à peu près de la même époque. Il se termine par deux serventays en l’honneur de lu. Vierge. Ce drame, dont l’auteur est inconnu, nous paraît intéressant par les détails qu’il contient sur les mœurs populaires eu France au xivc siècle. Au même groupe d’ouvrages dramatiques appartient le Miracle de Noslre-Dame « touchant l’empereris (l’impératrice) de Romme, que le frère de l’empereur accusa pour la faire périr

Ïiarce qu’elle n’avait pas voulu faire sa voonté. Depuis il devint mesel (lépreux), et la dame le guérit après qu’il eut confessé sou méfait. » L’auteur inconnu de cette pièce parait en avoir emprunté le sujet à un conte dévot de Gautier de Coinsi, intitulé : De l’empereri gui garda sa chasteté par moult temptacions ; mais il a, pour les besoins du théâtre, élagué plusieurs circonstances et en a ajouté un grand nombre d’autres qui ne se trouvent pas dans le récit du rimeur laonnais. Nous citerons encore le Miracle de Nostre-Dame, ’ comment Ostes (Othon), roy d’Espuigne, perdit sa terre par gagier (en gageant) contre Bérengier, qui le trahit et li tist faux entendre de sa femme, en la bonté de laquelle Ostes se fioit, et depuis le destruit Ostes en champ de bataille. > L’intrigue de cette pièce est la même que celle qui règne dans le Cymbeline de Shukspeare, dans le Dornan de la Violette et dans celui de Don roi Flore et de la Belle Jthanne. Ce dernier ouvrage, qui est de peu d’étendue, fourmille de détails vraiment délicieux et peut servir de préface au miracle dont nous.venons de parler. De la même époque est xxn^Miracle de Nostre-Dame dans lequel on voit «^comment la fille du roi de Hongrie se’copa la main pour ce que son père la voulait, espouser et un esturgon la garda vi jours en sa mulete. • Cette pièce est extraite du même manuscrit que les précédentes ; l’auteur en a puisé le sujet dans le Roman de la Manckine, de Philippe de Reimes, trouvère du xul qui par temptalioD d’ennemy occit la ftlle d’un roy et la jeta dans un puiz, et depuis, par sa penance (puissance^, la ressuscita Nostre-Dame ; » un autre ne Berthe, ■ femme du roy Pépin, qui ly fut changée et puis la retrouva. » À la suite d’un très-grand nombre de miracles et pour terminer cette trop longue énuméraration, nous citerons le Miracle de NostreDame, tcoinmeDt le roy Clovis se fit baptiser à la requête de Clotilde, sa femme, à la suite d’une bataille qu’il avoit contre les Allemands et les Saxons, sur lesquels il remporta la victoire ; et à son baptême, Dieu envoya la sainte ampoule. » Ces différents ouvrages dramatiques, fort remarquables et fort importants au point de vue des origines de la langue et du théâtre français, ont été pour la plupart publiés, avec des traductions, dans le Panthéon littéraire, par MM. Monmerqué et Francisque Michel (Paris, 1839).

Noire-Dame (images de). Les populations catholiques de France, de Belgique, d’Autriche, de Suisse, ’d’Espagne, ont coutume de désigner la Vierge sous le nom de NotreDame, qui correspond à l’appellation italienne Madonna (madame), et font presque toujours suivre ce nom d’un titre emprunté à quelque sanctuaire célèbre ou à quelque vertu particulière attribuée à Marie. C’est ainsi que nous avons en France Notre-Dame de Fourviêres, .Notre-Dame de la Garde, Notre-Dame du Puy, et, depuis peu, Notre-Dame de la Salletle, Notre-Dame de Lourdes. Nous n’exagérerons pas en disant que, aux yeux de la foule, ces diverses Notre-Dame, loin de se confondre en une seule et même personne, ont au contraire des mérites fort divers : l’une protège les marins, l’autre protège les enfants ; celle-ci guérit les boiteux, celle-là les épileptiques. Les plus anciennes ne sont pas toujours celles qu’on vénère et qu’on implore le plus ; telle Notre-Dame, qui ne s’est révélée que d’hier, accapare les pèlerinages et les offrandes. Quelques Vierges ultramontaines, celle de Lorette par exemple, ont eu jadis le privilège de voir leur culte pénétrer en France et d’y être naturalisées sous le titre de Notre-Dame ; mais ces immigrations ne sont plus guère de mode, tout pays tenant à la suprématie de ses propres Vierges,

Chaque Notre-Dame a naturellement une image particulière, statue ou peinture, exposée aux hommages des fidèles dans la chapelle qui lui est consacrée. Il s’en faut de beaucoup, malheureusement, que tous ces simulacres aient une valeur artistique ; ce n’est quelquefois qu’un morceau de bois grossièrement façonné qu’on habille d’oripeaux plus ou moins brillants et qu’on surcharge de dorures. Mais il est arrivé souvent que l’art a eu à reproduire les images de certaines Vier NOTR

ges en renom, et, lorsqu’il l’a fallu, il n’a pas reculé devant une transfiguration. Nous n’avons pas la prétention de dresser ici la liste de toutes les Notre-Dame dont les peintres, les sculpteurs et les graveurs nous ont gratifiés ; il nous suffira d’en citer quelquesunes, en commençant par celles qui doivent leur titre à la localité ou au pays d’où elles sont originaires.

Notre-Dame de Bethléem, gravure de Bocourt, d’après Choquet.

Noire-Dame de Bourgogne, tableau de Ziegler (Salon de 1857). Sous une vigne, à l’entrée de la crèche, sur la porte de laquelle s’est arrêtée et comme incrustée l’étoile miraculeuse que suivirent les mages, la Vierge est assise, portant le bambino, qui, semblable à un jeune Bacchus spiritualisé, presse dans ses mains des grappes rouges ; deux saints patrons de la ville de Dijon se tiennent à ses côtés : l’un est saint Miche), revêtu de sa cuirasse et portant l’oriflamme aux armes de Bourgogne ; l’autre, saint Bénigne, qui présente des raisins à l’Enfant Jésus. Les églises de Dijon s’aperçoivent dans le lointain et dessinent sur l’azur du ciel la haute silhouette de leurs clochers gothiques. • Une teinte violette glace ce tableau, qui semble avoir été trempé, dit M. Maxime Ducamp, dans cette purée septembrale que Rabelais aimait à célébrer ; peut-être est-ce intentionnellement que Ziegler a donné à- cette toile ce ton lie de vin, car c’était un esprit éminemment chercheur et philosophique qui se plaisait aux rapprochements étranges et qui tentait d’établir une sorte de symbolisme général dans les détails et dans l’exécution de ses œuvres. » La Notre-Dame de Bourgogne appartient au musée de Langres.

Notre-Dame de Bunzlau, eau-forte de Fr. Constantin (Prague, 1679).

Notre-Dame de Dort, vitrail des frères Crabeth, dans la Grande-Église de Gouda.

Notre-Dame de France ou Notre-Dame du Puy, statue colossale en bronze, par Bona3sieux, fondue avec des canons pris à Sébastopol et érigée, en 1858, sur le rocher de Corneille, qui domine la ville du Puy-en-Velay. La Vierge, couronnée d’épines, est debout sur une sphère où s’enroule le serpent maudit, dont elle écrase la tête sous ses pieds. Elle tient sur son bras droit l’Enfant Jésus, vêtu d’une petite tunique, qui appuie la main gauche sur l’épaule maternelle et, de l’autre main, bénit la ville du Puy, vers laquelle-il s’incline. Cette statue, d un caractère, assez simple et grandiose, est surtout remarquable par l’énormité de.ses proportions. Elle pèse environ 100,000 kilogrammes et mesure 18 mètres de hauteur. Le serpent a 17 mètres de longueur ; les pieds de la Vierge ont chacun im,92, et ses cheveux, rejetés en arrière sur son manteau, ont 7 mètres de chute. L’avant-bras n’a pas moins do 3™,75, et la main, de la naissance du poignet à l’extrémité des doigts, a im,56. On monte dans l’intérieur de la statue parmi escalier conduisant à trois étages, éclairés chacun de quatre petites fenêtres ouvrant sur les quatre points cardinaux, et d’où la vue s’étend sur un immense et magnifique panorama.

Notre-Dame de la Garde, statue colossale en cuivre doré, modelée par Lequesne et érigéo sur le clocher du sanctuaire de la Vierge de ce nom, à Marseille. Comme la Madone du Puy, la Vierge de la Garde est debout et tient son divin fils, qui, la tête inclinée, les mains étendues, bénit la ville de Marseille. À l’intérieur de cette statue est également pratiqué un escalier qui conduit jusqu’à la tète. C’est dans les ateliers de M. Christophle qu’a été moulée, par la galvanoplastie, cette figure gigantesque. — Une autre statue de Notre-Dame de ta Garde, exécutée en argent repoussé au marteau par un artiste marseillais nommé Chauuel, .orne l’intérieur du sanctuaire ; c’est un morceau digne d’intérêt.

Notre-Dame de Grupna (en Bohême), gravure de Marcus Muller.

Notre-Dame de Halte, statue debois conservée dans l’église de Halle, en Belgique. Cette image passe pour avoir appartenu à sainte Elisabeth de Hongrie, et la tradition popufaire lui attribue de nombreux actes miraculeux, celui, entre autres, d’avoir recueilli dans un par de sa robe les boulets qui, pendant un siège, tombaient sur la ville de Halle. Le savant Juste Lipse a consacré à ce simulacre tout un volume qui lui a valu les railleries des protestants.

Notre-Dame delV Impruneta, gravure de Stefano délia Bella (1633) et tableau de lacopo da Empoli (église de Santa-Maria sopr’ Arno, à Florence). V, foire db l’Impruneta (VIII, p. 534).

Notre-Dame de Kulm (en Bohême), gravure de Ger. Mansfeld.

Notre-Dame de Lorette, tableau de l’école ombrienne, au Louvre (ancienne collection Campana, n° 232) ; gravures de Giacoino i’ranco, N. Beatrizet, Fr. Brizio (d’après Louis Carrache), Cornelis Bloemuert, etc.

Notre-Dame du Mont-Carmel, tableau de Biliverti (église Sainte-Marie-Majeure, à Florence) ; gravures de Séb. Le Clerc, Nicolas Bazin, Abraham Bosse, etc.

Notre-Dame de Montenero, gravure de P. Bonato (d’après St. Tofanelli).

Notre-Dame de Oca, tableau d’auteur inconnu, dans la cathédrale de Burgos.

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Notre-Dame dePassau, gravure de J. Boulanger, d’après Andréa Solario.

Notre-Dame de la Pitié, tableau de Guido Reni. • Cette composition immense et singulière, dit Viardot, est divisée en deux parties distinctes, et qu’on pourrait aisément séparer. Dans le compartiment supérieur, on voit le corps du Christ étendu mort sur le sépulcre, entre deux anges qui pleurent aux deux côtés, et sa mère, en face, qui domine toute la composition. Dans le compartiment inférieur, cinq bienheureux se tiennent âgenouillés dans une sorte de recueillement et d’extase ; ce sont saint Pétrone, patron de Bologne, saint Dominique, saint Charles Borromée, saint François d’Assise et saint Procule. Toutes ces figures sont de grondeur colossale, et la variété de leurs costumes, ’ jointe k celle de leurs poses, détruit la monotonie que pourrait produire un groupe ainsi disposé. Au bas du tableau, et comme dans un troisième compartiment, on aperçoit, entre quatre petits anges, une vue de Bologne, flanquée de bastions et de murailles qu’elle n’a plus, au milieu desquelles se trouvent sa tour des Asinelli et sa tour penchée, qu’elle possède encore. Ce grand ouvrage réunit au plus haut degré les qualités ordinaires de Guido, noblesse et élégance de composition, vérité et délicatesse de coloris, distribution large et harmonieuse des lumières, enfin tous les mérites d’un style éminemment gracieux, qui était l’opposé et comme la critique de celui qu’avait adopté le sombre et bouillant Caravage. Guido y montre de plus une vigueur peu commune, et qui, le rapprochant de son rival, peut fuire éclater ici plus complètement sa supériorité. »

Notre-Dame de Saaz (en Bohême), gravure de Marcus Muller (l"21).

Notre-Dame de Savoie, statue colossale en bronze, par Louis Rochet, érigée à Mynus, près de Chambéry. Le modèle a été exposé au Salon de 1867.

Notre-Dame de Schiltenhofen (en Bohême), gravure de J. Hiller.

Noire-Dame de Trapani (en Sicile), gravure de Corn. Bloemaeit, d’après J. Miele.

Parmi les autres Notre-Dame qui doivent leur titre à une vertu spéciale, à quelque circonstance où s’est manifestée la protection de la Vierge, ou bien à quelque autre particularité, nous citerons :

Notre-Dame des Anges, tableaux de Cimabue (au Louvre), du Titien (gravé par P. Anderloni), de Lagrenée (Salon de 1769) ; estampe de La Hyre, etc..

Notre-Dame des Ardents, figure en bois du xve siècle, appartenant au musée de Cluny (no 1967) et provenant de l’église Notre-Dame de Poissy, dans laquelle elle était jadis vénérée sous ce nom.

Notre-Dame des Arts et des Sciences, dessin de M. Ciappori (Salon de 1872).

Notre-Dame de Dénédi’clion^tatne de pierre, par Th.-G. Gruyère (Salon.de 1861).

Notre-Dame des Dois, tableau d’E. Hébert, lithographie par E. Pirodon.

Notre-Dame de Don-Secours, tableau de Bern. Luini (gravé par Adamo Fioroni en 1822, sous ce titre : la Madonna dei Acljuto) ; tableau de Léopold de Moulignon (Salon do 1850) ; gravures de Mat. Herz (d’après Bauingartner), F. Cayé, etc. ; groupe de marbre sculpté, par E. Cabuchet, pour l’église Sainte-Croix, à Nantes, et exposé au Salon de 18S5.

Notre-Dame de Consolation, gravure de Bouchet.

Notre-Dame des Douleurs, tableau d’Eugène Delacroix. V. Mater Dolorosa.

Notre-Dame des Trois-Epis, gravure de J. Callot. La Vierge est vénérée sous ce nom à Mariville, en Alsace, où la tradition dit qu’elle apparut à un laboureur avec trois épis à la main.

Notre-Dame des Flots. Une chapelle de ce nom a été bâtie, il y a quelques années, a Sainte-Adresse.

Notre-Dame de Gloire, tableau de J.-C.-N. Perrin (au Louvre).

Notre-Dame de Grâce ou des Grâces, peinture byzantine, attribuée par la tradition à saint Luc et appartenant a la cathédrale de Cambrai ; tableau de frère Athanase Giellet (Salon de 1868) ; gravure de P.-L. Bombelli (d’après Cavallucci).

Notre-Dame de Mai, tableau de M’ie Eugénie Gautier (Salon de 1852).

Notre-Dame de la Mer, tableau de L. Giordano (musée de Madrid),

Notre-Dame de la Mercy, gravure de Claude Audran.

Notre-Dame de Miséricorde, tableaux de Filippo Lippi (musée de Berlin), Niccolo Aluuno (au Louvre, ancien musée Napoléon’lll, n° 111), Gasp. Spinelli (pinacothèque d’Arezzo), Ch. Le Brun (gravé par J.-L. Benoist). V. MISÉRICORDE.

Notre-Dame des Neiges, tableau de Ziegler (Salon de 1844). La Vierge, les yeux modestement baissés, caresse le bambino avec une tendresse charmante. Ses cheveux sont recouverts d’un voile flottant, Cette peinture est une des meilleures de l’auteur.

Notre-Dame des Petits-Enfants, tableau de M10" Zoé Meynier (Salon de 1841).

Notre-Dame de Pitié, tableau de S. Vouet ;. gravure de Schelte à BoLwert ; statue de marbre par Bonnardel. V. pietà.

Notre-Dame de Résignation, tableau d’H. Lazerges (Salon de 1815).

Notre-Dame des Bois, tableau de Séb. Mu NOTR

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iîoz (ancienne galerie de Las Mnrismas). Beaucoup d’images sont révérées en Espagné sous ce titre, qui vient sans doute de ce que la Vierge y est représentée avec les insignes de la royauté. Notre-Dame du Rosaire, tableaux de L. Ci oli (cathédrale de Cortone), Murillo (musée e Madrid), Nicol. Ferucci (hôpital de Saint-Boniface, à Florence) ; estampes de Nie. Beatrizet, Giulio Carpioni, Jér. David (d’après le Guide), Ch. Alberti, Accaciati (d’après Ciro Ferri), D. Bertelli, Mario Kartaro, etc.

Notre-Dame de Vladimir, tableau attribué a saint Luc (Kremlin de Moscou). Cette image, qui passe aux yeux de beaucoup de Russes pour l’œuvre originale de i’évangô-’ liste saint Luc, est, prétend-on, le vrai portrait de la Vierge. On l’apporta comme un palladium, de Vladimir à Moscou, lorsque Tamerlan marchait contre cette capitale des princes de Moscovie, et, quatre siècles plus tard, en 1812, elle fut portée dans les rangs de l’armée russe la veille de la bataille formidable qui livra Moscou à Napoléon. On ne saurait assigner une date certaine a cette naïve peinture, qui remonte certainement aux premiers siècles de l’ère chrétienne.

NOTRE-DAME DE THERMIDOR, surnom donné à Mme Tallien. V. thermidor.

NOTRE- DAME -DU-LAUS, hameau de France (Hautes-Alpes). V. Laus (NotreDame-dû-).

NOTRE-DAME-DE-LIESSE. V. Liesse.

NOTRE-DAME-DB-L’ISLE, village et commune de France (Eure), cant., arrond. et à 15kilom. des Andelys, sur la Seine et lo ruisseau de Catenai ; 800 hab. C’est dans l’Isleaux-Bœufs, située sur le territoire de cette commune, que Richard Cœur de Lion fit, en 1198, construire la forteresse appelée Botte-Avant ou Bout-Avant, parce qu’elle étuit sur l’extrême frontière des domaines du roi de France. Philippe-Auguste lu rasa en 1202, après un siège de trois semaines.

NOTttË-DAME-DE-VAUDREUlL, bourg et. commune de France (Eure), arrond. et à. 7 kilom. de Louviers, sur l’Eure ; 951 hab. Ce bourg existait déjà à l’époque de la conquête romaine ; on y a découvert un cimetière dans lequel on a trouvé de nombreux objets, tels que casques en fer et épées. Frédégonde s’y retira en 584. En 1039, un château fort existait près de ce village. Ce manoir joua un rôle ussez important au moyen âge et fut tour à tour assiégé et pris par Richard d’Angleterre et le roi de France, Philippe-Auguste. On remarque au Vaudreuil l’église romane. où les visiteurs admirent le grand rétablé doré, a colonnes évidées, dont les dispositions et le dessin rappellent les meilleurs travaux d’Amlrouet du Cerceau. M. Paul Goujon a publié sur le Vaudreuil une Histoire de la cliâlellenie et haute justice du Vaudreuil (Evreux, 2 vol. in-s°).

NOTRE-DAME-DES-VERTUS. V. AUBERVILLIERS.


Notre-Dame de Paris (ÉGLISE CATHÉDRALE). L’obscurité la plus profonde enveloppe les premières origines de l’église cathédrale de Paris ; on sait qu’au temps de l’occupation romaine, et dès le règne de Tibère, des autels dédié3 aux divinités païennes de ta Gaule et de Rome s’élevaient à la pointe orientale de l’Ile de la Cité ; mais, malgré lès recherches, les plus minutieuses, on n’a pu déterminer le moment précis où une église chrétienne s’éleva sur les débris du temple de Jupiter et de Cernunnos, le dieu cornu des Parisiens.

Quelques auteurs ont avancé que la première église de Paris fut fondée vers 250, par saint Denis. Pour réduire cette opinion a sa juste valeur, il suffit de rappeler que, pendant que saint Denis évangelisait les Parisiens, les édits contre les chrétiens subsistaient encore dans toute leur rigueur, et que les officiers de l’empereur n’eussent pas laissé édifier, sous leurs yeux, une église par les sectateurs du culte proscrit.

Des documents certains établissent que, sous l’épiscopat de saint Marcel, vers 375, une église s’élevait dans la Cité de Paris, sur le bord de la Seine, h la pointe orientale de l’Ile. Telle fut la première cathédrale de Paris, qui était placée sous le vocable de saint Étienne, martyr. Il parait hors de doute que, dès la fin du vie siècle, cette cathédrale se composait de deux édifices, très-voisins l’un de l’autre, mais parfaitement distincts ; l’un, du titre de saint Étienne et le plus important, situé vers la partie méridionale de l’église actuelle ; l’autre, du titre de sainte Marie,1 placé un peu plus à l’orient et vers le nord. Childebert Ier, l’un des fils de Clovis, fit reconstruire sur de plus grandes proportions l’église dédiée à la Vierge, l’ancienne église épiscopale étant trop petite pour contenir un clergé nombreux et le peuple. Childebert déploya dans la construction de la nouvelle église la lourde magnificence de l’architecture de son temps. L église de Saiiite-Mnrie faisait l’admiration des contemporains ; ses voûtes étaient soutenues par des colonnes de marbre ; le-poète Forlunat, évêque de Poitiers, nous apprend que ce fut la première église qui reçut les rayons du soleil a travers des fenêtres de verre. Des découvertes fuites en 1847, lors des fouilles entreprises sur la place du Parvis, ont fuit retrouver une partie de lu mosaïque en petits cubes de marbre

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