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une fontaine fondue en 1556 par Lawen-Wolf. La salle du conseil offre un beau plafond en bois, œuvre de Hans Guillaume Vehaim, des vitraux de Veit Hirsehvogel et des fresques d’Albert Durer et de G. Weyer. La petite salle du conseil renferme aussi plusieurs curiosités, notamment un plafond richement

orné. Les souterrains de l’hôtel de ville, en partie taillés dans le roc, sont aujourd’hui à moitié détruits ou obstrués. Les prisons méritent aussi une mention. Au N. de l’hôtel de ville se trouve la bibliothèque de la ville, fondée au commencement du xve siècle et enrichie par de nombreuses donations. Elle possède, entre autres curiosités, des manuscrits du xne, du xinc, du Xive et du xve siècle ; le Graduel de Marguerite Cartnauserin, orné de plus de 200 vignettes peintes ; des autographes de Luther et de Mélanchthon ; un exemplaire en hébreu de l’Ancien Testament ; plus du 2,000 incunables, parmi lesquels on remarque le Décaméron de Boccace (1472), l’Homère publié à Florence en 1488, la plus ancienne Bible et quarante autres Bibles en diverses langues ; des gravures et des dessins à la main ; un bonnet de soie noire de Luther, etc.

La collection de tableaux, fondée en 1811 par le roi Maximilien-Joseph, occupe un bâtiment construit en 1838 par la ville de Nuremberg. Elle se compose de plus de 300 tableaux répartis en deux salles et six cabinets. Nous nous bornerons à signaler ici ceux qui sont les plus dignes d’attention : un Sanglier poursuivi par des chiens, de Sneyders ; Vieille femme tenant une bourse à la main, de Bega ; Soleil couchant, de Daniel Hien ; Sainte Catherine et l’Enfant Jésus, de Rubens ; Jeune homme dessinant auprès aune lampe, de Manulich ; Vieillard lisant, de Benluin ; Portrait de l’empereur Chavlemagne, d’Albert Durer ; la Mer au soleil couchant, de Joseph Vernet ; Portrait d’un guerrier, de Kupetzki ; Repas donné par le comte palatin Charles-Gustave à l’hôtel de ville de Nuremberg, de Joachim von Sandrart ; Portrait de Sébald Scldrmers, général autrichien, de Georges Penz ; Portrait d’un vieillard, par un inconnu ; Saint Jean et saint Pierre, Saint Paul et saint Marc, d’Albert Durer ; Intérieur d’une ferme, de Tilborgh ; une Auberge, de David Teniers ; Vue de la place Saint-Marc, à Venise, de Canaletto ; Vue du palais des doges, à Venise, de Canaletto ; un Fumeur, de Kupetzki ; Portrait du peintre Muller, du même ; Paysage, de Gaspard Poussin : des Fruits et un verre de vin, par Max Pfeiler ; Paysage, de Nicolas Berghem ; un Intérieur, do Pierre de Hooghe ; Portrait du peintre Gérard Dovo, par un inconnu ; des Fruits, ■ par Tamm ; Portrait d’homme, par Christophe Pauditz ; Bouquet de fleurs, par Gaspard-Pierre Verbruggen ; Adoration des’ bergers, de Dietrich ; Portrait d’homme, par un inconnu ; Portrait d’homme, par Dietrich ; Flagellation de Jésus-Christ, par Kupetzki ; une Femme au Ut près d’une lampe, par Schulken ; une Foire, de Pierre Breughel ; un Soldat et une jeune fille, de Gérard ; une Femme malade, du même ; Portrait d’homme, par Kymli ; un Supplice, d’Aldegrever ; Portrait de Catherine de Bora, la femme de Luther, par Hans Holbein le jeune ; Marie-Madeleine et Lucie, par Michel Wohlgemuth ; Saint Damien et saint Came, du même ; Hercule, d’Albert Durer ; Saint Jean, de Hans Holbein l’ainé ; Saint Came et saint Damien, de Hans Culmbach ; Vénus et l’Amour, de Lucas Cranach ; la Mort de saint Mathieu, de Hans Holbein l’aîné ; Jean Ier, Frédéric III et Frédéric IV, princes de Saxe, de Lucas Cranach ; Saint Vit chassant le diable d’un malade, par Michel Wohlgemuth ; l’Adoration des bergers, de Hans Burgkmair ; Prêtres païens excitant saint Vit à l’idolâtrie, par Michel Wohlgemuth ; Portraits de Luther et de Mélanchthon, par Lucas Cranach ; Couronnement de la Vierge, par Holbein l’aîné ; Portrait de femme, par Hans Holbein lejeune ; Naissance de Jésus-Christ, par Culmbach ; les Déesses de la Victoire et de la Paix tenant tes anciennes armes de la ville, par Christophe Maurer ; la Justice et la Paix tenant les armes actuelles de la ville, la Justice, la Politique, du même.

La Frauenkirche, bâtie dans la deuxième moitié du xivo siècle, sous l’empereur Charles IV, sur l’emplacement de la vieille synagogue, est surmontée par une petite tour qui Se terminait autrefois par un clocher à. jour. Au-dessus du porche se trouve une chapelle construite par Adam Kraffi et renfermant une curieuse horloge mécanique, fabriquée en 1509 par Georges Heuss et appelée Mxnnlcialaufen, parce que, quand les heures sonnaient, les sept électeurs passaient devant i’empereur. Ce porche est orné des statues de la Vierge, des patriarches, des prophètes, des apôtres et de plusieurs saints. De curieuses sculptures décorent aussi le portail principal et les deux portails latéraux. Parmi les statues du portail principal, on remarque celles d’Adam et d’Eve, de la Vierge et de l’Enfant Jésus. L’attention est attirée à l’intérieur de l’édifice par deux bas-reliefs d’Adam Krafft et un Saint Grégoire célébrant la messe, de Michel Wohlgemuth.

La maison d’Albert Durer, désignée à l’attention publique par le médaillon du peintre, a subi des transformations telles que-sa visite n’offre plus aucun intérêt. Sur la place d’Albert-Diirer a été élevée, en 1840, une statue en bronze représentant le grand pein NURE

trè avec le costume qu’il s’est presque toujours donné dans ses portraits ; il porte une robe fourrée de riches pelleteries ; ses cheveux pendent sur ses épaules en long*ues boucles fines.

Parmi les. autres curiosités de Nuremberg, nous signalerons : la maison de Jean Palm, sur laquelle est incrustée une plaque de marbre portant l’inscription suivante, placée par ordre du roi Louis : « C’est dans cette maison que demeurait Jean Palm, libraire, qui périt en 1806, victime de la tyrannie de Napoléon ; > Le gymnase royal, fondé en 1526, par Mélanchthon, dont la statue a été placée en 182C devant la façade ; la maison de Fuchs, dont la riche façade, construite dans le style italien de la Renaissance, a conservé la forme des maisons allemandes de cette époque ; l’École de dessin (Kunstgewerbschule), qui possède une riche collection de plâtres ; une statue en bronze par Pierre Vischer, une Madone en bois d’un artiste inconnu ; une belle fontaine, pyramide de 80 mètres de haut, divisée en quatre parties et décorée de seize figures colossales représentant, avec les sept princes électeurs de l’empire germanique, Godefroy de Bouillon, Clovis et Charlemagne, Judas Macchabée, Josuéet David, Jules César, Alexandre et Hector ; le marché aux Oiseaux, orné d’une fontaine que surmonte un bronze délicieux, représentant un jeune paysan avec des oies qui jettent de l’eau par leur bec ; l’hôpital du Saint-Esprit, dont l’église renferme quelques tableaux de l’ancienne école allemande, un maître-autel moderne avec des ornements gothiques, des monuments sculptés et le tombeau de Conrad Gross, le fondateur de l’hôpital ; la Boucherie (Fleischbank), avec un bœuf en pierre remarquablement sculptéj la fontaine de la place Maximilien, construite en 1687, par le sculpteur Bromig ; la maison de Hans Sachs, le poète le plus fécond de l’Allemagne ; la Grundherrische Haus, où l’empereur Charles IV rédigea les premiers articles de la bulle d’Or en 1356 ; la maison de Baumgaertner, sur la façade de laquelle se voit un beau bas-relief d’Adam Krafft, Saint Georges terrassant un démon ; la Scheurische Haus, habitée par l’empereur Maximilien Ier et le cardinal de Granvelle, avec une petite salle ornée de curieuses boiseries ; la maison Tucher, dont l’architecture est un mélange des styles gothique, byzantin et oriental ; le théâtre, bâti en 1833 ; la banque royale ; la halle, qui offre un beau portail gothique, des caves curieuses et des tours rondes ; l’École de commerce, bâtie dans le style gothique ; la maison de Pierre Vischer ; la statue de Mélanchthon, érigée devant le Gymnase royal en 1826, etc. La Pegnitz, qui partage la ville en deux parties presque égales, y forme plusieurs lies réunies aux quais par des ponts. La promenade favorite des habitants de Nuremberg est le tour de ville, en dehors de ses fortifications pittoresques, dont les fossés sont cultivés et dont les tours servent aujourd’hui à divers usages. Onze portes donnent accès dans l’enceinte de la ville. Les cimetières de Saint-Jean et dé Saint-Roch méritent aussi une visite.

La principale branche de l’industrie à Nuremberg est celle des jouets, que les paysans fabriquent à des prix extrêmement bas, et qui s’exportent jusqu’en Amérique et en Chine. La quincaillerie de cette ville, ses ouvrages en (il et en laiton et ses instruments de mathématiques sont également recherchés. Nuremberg fabrique aussi de la bijouterie, des télescopes, des miroirs, des crayons, de la brosserie, du papier, des tapis, de la faïence, de la porcelaine, etc.

L’origine de Nuremberg, anciennement Norica et, Norimberga, n’est pas connue d’une manière précise ; ce qui est hors de doute, c’est qu’elle existait au xi» siècle. Une chronique de cette époque la mentionne comme un castrum et un oppidum. Elle devint ville libre en 1112, fut prise par Catherine II en 1130, et une diète y fut tenue en 1142. Henri III et Henri V lui accordèrent de nombreux privilèges. Plus tard, elle devint la résidence des empereurs do la maison de Hohenstaufen, qui augmentèrent ses immunités.

Après son alliance à la confédération du Rhin, elle s’agrandit et s’enrichit sans cesse et devint bientôt une des villes impériales les plus importantes. C’est à Nuremberg que Charles IV tint la fameuse diète où fut décrétée la constitution de l’empire germanique connue sous le nom de Bulle d’Or (1356). En 1380, on y fabriqua les premières cartes iv jouer et, en 1390, on y établit la première papeterie qu’ait eue l’Allemagne. Au xvr» siècle, parvenue à l’apogée de sa prospérité, elle possédait une forteresse, une université et des revenus énormes. Elle pouvait fournir jusqu’à 6,000 hommes de contingentàl’arméede l’empereur Maximilien. C’était le centre du commerce entre l’Orient et l’Occident, et l’entrepôt de toutes les productions de 1 Italie et du Levant. Elle possédait à cette époque une brillante pléiade d’artistes et de savants, tels que : Albert Durer, Pierre Vischer, Adam Krafft, Veit Stoss, Michel Wohlgemuth, Hans Folz, Hans Sachs, Melchior Pfintzing, Celtes, Osiander, Peurbach, Eobanus Hessus, Behaim, Wilibald Pirkheimer. L’a première montre, appelée œuf de Nuremberg, à cause do sa forme ovale, y fut fabriquée en 1500 par Pierre Hele. La gravure sur bois y fut aussi découverte vers la même époque par Veit Stoss. En 1517, on y fabriqua la pre NUS

mière batterie de fusil. En 1550, Érasme Eb* ner y découvrit cet alliage de métaux qui a reçu le nom de bronze. La découverte du cap de Bonne-Espérance, qui bouleversa les relations commerciales de l’Europe avec le Levant, le gouvernement arbitraire et inintelligent des patriciens, l’expulsion des juifs et surtout la guerre de Trente ans, telles sont les causes principales de la décadence de Nuremberg. La Réforme y fut adoptée avec enthousiasme. En 1532, un traité de paix y fut signé entre les catholiques et les luthériens. Menacée par Walienstein et Maximilien de Bavière, la ville appela à son secours Gustave-Adolphe, roi de Suèdo, qui s’y fortifia de façon à défier les assauts de l’ennemi. Les deux armées passèrent plus de deux mois en présence l’une de l’autre sans se livrer de combats réguliers et, pendant ce temps, la famine et les maladies contagieuses exercèrent de cruels ravages dans leurs rangs. Gustave-Adolphe quitta les lignes de Nuremberg après y avoir laissé 500 nommes de garnison, que 1 armée de Walienstein n’osa attaquer. Augereau y battit les Autrichiens en 1800. L’acte de la confédération du Rhin (1806) a donné Nuremberg à la Bavière, qui a fait tous ses efforts pour lui rendre un peu de son ancienne splendeur et qui a réussi en partie. Nuremberg est la patrie d’Albert Durer, de Hans Sachs, de Martin Behaim, etc.


NUREMBERG (landgraviat de), ancien État de l’empire d’Allemagne, créé en 1060 par l’empereur Henri IV. Cet État fut, à l’époque de sa création, la propriété de la maison de Vohburg, puis il passa vers le xn» siècle entre les mains des Hohenzollern, qui le possédèrent jusqu’en 1801. Le.territoire de l’ancien landgraviat de Nuremberg fait aujourd’hui partie de la Bavière.


Nuremberg (DIÈTE DE). V. DIÈTE.


NUREMBERGEOIS, OISE s. et adj. (nurain-ber-joi, oi-ze). Géogr. Habitant de Nuremberg ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Nurembergeois. L’industrie

NUREMBERGEOISE.


NURIE s. f. (nu-rî). Ichthyol. Genre de poissons malacoptérygiens, de la famille des cy prinoïdes, comprenant deux espèces de très-petite taille, trouvées dans une source d’eau chaude à Ceylan.


NURSERY-STAKE s. m. (neur-se-ri-stè-ke — de l’angl. nursery, lieu où l’on élève, où l’on garde les enfants ; stake, enjeu). Sport. Course où ne sont engagés que de très-jeunes chevaux.

ND11SIA ou NORC1A (Benedetto da), médecin italien, né dan3 le duché de Spolète, et qui vivait dans le xve siècle. Professeur de médecine à Padoue vers 1426, il fut mandé à Rome par le pape Eugène IV, qui le nomma son premier médecin et lui conféra le titre de chevalier. Banni par Nicolas V, Nursia passa à Milan et fut attaché à la personne du duc Francesco Sforza. On connaît de luj : Opus ad sanitatis conseroationem (Rome, 1475, iu-4°) ; Compendium de pestilentia (Milan, 1479, in-4»).

NURSIE s. f : (nur-sl). Crust. Genre de crustacés décapodes brachyures, de»la famille des oxystomes, tribu des leucosiens, comprenant deux espèces, qui habitent la mer Rouge et la mer des Indes,

NURT1NGEN, ville du royaume de Prusse, ancien royaume de Wurtemberg, cercle de la Forêt-Noire, sur le Neckar ; 4,000 hab. Fabriques de draps et de cotons. Tanneries.

NDS (Eugène), auteur dramatique français, né à Chalon-sur-Saône en 1816. A vingt et un ans, il vint se fixer à Paris pour y suivre la carrière des lettres, devint un des collaborateurs de l’Entr’acte, et fit représenter sur des scènes secondaires de petites pièces, dont le succès l’engagea à écrire pour le théâtre. En même temps, il cultivait la poésie, et fit pendant quelque temps partie du journalisme militant. C’est ainsi qu’après la révolution de 1848 il devint rédacteur de la Démocratie pacifique, organe des idées fouriéristes et d’une république fondée d’après le système sociétaire. On doit à M. Nus, comme poëte : le Dix-neuvième siècle (1839, in-8t>), recueil de satires, — en collaboration avec M. Feitiault, et les Dogmes nouveaux (1861, in-18). Au théâtre, M. Nus a donné des vaudevilles et principalement des drames en cinq actes, qui ont fondé sa réputation. On y trouve de l’imagination, un style châtié et souvent éloquent, une véritable entente du théâtre ; mais son individualité ne s’est pas encore suffisamment dégagée. Nous citerons de lui : l’Adultère (1839) ; Jacques le corsaire (1844), drame, en collaboration avec Charles Desnoyers, lequel commença à le faire remarquer ; ('Enseignement mutuel (1846), comédie en cinq actes, avec le même ; le Trésor du pauvre (1847), le Comte de Sainte-Hélène (1849), avec Desnoyers ; le Testament d’un garçon (1851) ; le Voile de dentelles (1853), avec Léonce ; le Vicaire deWakefield (1854), avec Tisserant, drame qui eut du succès à l’Odéon ; Suzanne (1854), avec Brisebarre ; la Tour de Londres (1855), avec Brot ; Jane Grey, avec le même (185S) ; la Servante, avec Brisebarre (1856) ; les Ménages de Paris (1859), avec le même ; la Maison Saladier (1S61), avec le même ; les Garçons da ferme (1861), avec le même ; les Lettres anciennes (1862), vaudeville, avec le même ; Léonard, drame,

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avec le même (1863), lequel fut très-applaudi ; la Femme coupable (1803) ; les Médecins (1863), avec Brisebarre ; le Testament de la reine Elisabeth (1867), drame ; la Fièvre du jour, comédie (1870), avec Belot ; la Dépêche (1873), drame : Camorra, drame, avec M. de Montépin (1873) ; la Marquise (1873), etc. M. Eugène Nus a fait paraître, en janvier 1873, sous le titre de Bulletin du mouvement social, un journal destiné à répandre dana les classes populaires l’idée des sociétés coopératives, des associations de bienfaisance, de secours mutuels, etc.

NUSAR s. m. (nu-zar). Moll. Nom donné à une coquille bivalve, la donace denticulée.

NU5CO, ville du royaume d’Italie, ancien royaume de Naples, à 10 kilom. O.-S.-O. de San-Anselo-de-LombardijCapton deBagnoloj 3,750 hab. Bvêché, hospice.

NUSSDORF ou NUSZDORF, village des États autrichiens (Autriche), au-dessous de l’Ens, district de Kloster-Neubourg, sur ia rive droite du Danube ; 1,500 hab. Vins, fabrique de produits chimiques. Station des bateaux à vapeur entre Lintz et Vienne.

NUSSHOLSTEIN s. m. (nu-sol-stain). Miner. Chaux sulfatée compacte, bizarrement veinée de gris.

NUSSIÉRITE s. f. (nu-sié-ri-te — de La Nussière, nom de localité). Miner. Phosphate double de plomb et de chaux : La nussiérite a été trouvée par M. Danhauser, (J.Huot.)

— Encycl. La nussiérite se compose essentiellement de phosphate de plomb et de

chaux, avec un peu de chlorure de plomb et d’arséniate de fer. C’est une substance jaune, verdâtre ou grisâtre, d’un blanc jaunâtre quand elle est en poudre, cristallisant en rhomboèdres très-obtus, presque lenticulaires, à cassure un peu esquilleuse, d’un éclat faible et un peu gras. Elle raye facilement le plomb phosphaté. Sa densité est environ 5. Elle présente deux variétés principales, l’une cristallisée, l’autre mamelonnée. Elle se trouve dana la mine de La Nussière, près de Beaujeu (Rhône).

NUSSLEIIH (François-Antoine), philosophe et naturaliste allemand, né à Bamberg en 1776, mort en 1832. Il entra dans les ordres (1800), professa les sciences naturelles dans diverses villes d’Allemagne et devint recteur du collège de Dillingen en 1821. Disciple de Schelling, il a appliqué les idées de ce philosophe à la morale, aux sciences naturelles et aux beaux-arts. Ses principaux ouvrages sont : Essai d’un exposé simple des sciences générales de l’entendement (1801) : Éléments de la zoologie scientifique (1811) ; Sur les fondements d’un système de minéralogie (1818) ; Manuel de la science de l’art (1819) ; Esquisses de logique (1824) ; Linéaments d’un système d’éthique (1829).

nutant, antë adj. (nu-tan, an-te-Iat. nutans ; de nutare, osciller de haut enbas). Bot. Se dit des végétaux et des parties de végétal dont le sommet est légèrement incliné vers le sol : La fleur de l’asaret est notante, d’un violet livide. (D’Orbigny.)

NUTATION s. f. (nu-ta-si-on — lat. nutatio, de nutus, mouvement de tête ; de nuere, mouvoir la tête, faire signe, qui se rattache à la racine sanscrite ni ou nay, mouvoir, diriger, d’où aussi le grec neô, neuô, gothique neiioa, lithuanien neszu, russe nesu). Oscillation, mouvement répété de haut en bas : La nutation de tête d’un cheval qui chemine attristé n’est-elle pas imitée dans une certaine nutation syltabique du vers ? (Dider.)

— Astron. Mouvement d’une faible amplitude, que l’axe d’un astre subit autour de son centre : Bradley s’immortalisa par la découverte de l’aberration et de ia nutation. (Arago.)

— Bot. Changement de direction qui se manifeste dans les tiges, les feuilles et les fleurs des plantes, qui semblent suivre le soleil dans son mouvement : Il ne faut pas confondre la nutation avec l’étiolement ni avec l’irritabilité. (T. de Berneaud.)

— Encycl. Pathol. La nutation consiste dans un état d’oscillation continuelle de la tête, dans lequel celle-ci se meut involontairement de droite à gauche ou de bas en haut. Cette affection présente tous les caractères d’une névrose ; mais il serait difficile d’en déterminer les causes, qui résident évidemment dans les muscles et le système nerveux du cou. La nutation n’est pas une maladie grave, mais elle est très-incommode, surtout lorsqu’elle est sans relâche et qu’elle va jusqu’à empêcher le sommeil. Elle est plus commune chez la femme que chez l’homme, et plus fréquente dans la vieillesse que dans le jeun* fige. Cependant on a vu des enfants être atteints de nutation à la suite de convulsions qu’ils avaient eue3 à l’époque de la dentition. En pareil cas, il est très-rare que la puberté ne mette pas fin à tette infirmité. Le plus souvent, la nutation est permanente et seulement incommode, mais quelquefois elle est douloureuse et elle présente alors des accès, des interinissions et des rémissions. La >tuf«tion est quelquefois omnilatérale, mais le plus ordinairement elle a lieu do droite à gauche ou réciproquement. Quelle que soit la direction du mouvement, lorsque la nutation eat portée à un certain degré, la voix et la locu-