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on comptait le total des points donné par les faces supérieures des osselets. II y avait trente-cinq combinaisons possibles. Le plus mauvais coup était celui des quatre as : Jacit voltorios quatuor, dit Plaute. On l’appelait le coup du chien. Le coup le plus heureux consistait à amener en même temps as, trois, quatre et six ; on l’appelait le coup de Vénus, Jaclus Venereus, ou le coup royal, Jaclus basilicus. C’était effectivement le coup qui décidait de la royauté dans les festins ; elle appartenait à celui qui avait eu la chance de l’amener. Horace y fait allusion dans l’ode si connue adressée à Sestius, quand il lui dit qu’un fois dans la demeure de Pluton il ne tirera plus aux osselets la royauté du vin :

Non régna vinisortiere talis. D’autres coups du jeu d’osselets portaient des noms de dieux, de héros, d’hommes ou de femmes illustres. Ainsi, le coup consistant à amener deux as et deux trois portait le nom de Stésic/tore. Souvent le joueur, avant de lancer les osselets, invoquait un dieu ou sa maîtresse, afin d’obtenir une chance favorable. Quand on tirait, par exemple, à qui amènerait le coup de Vénus, on ne cherchait pas le plus haut point, puisque ce coup ne donnait que quatorze, et que la réunion des quatre six aurait donné vingt-quatre. Il arrivait souvent que l’on jouait ainsi à qui amènerait un nombre déterminé. Si l’on jouait à qui aurait le plus haut point, le jeu était alors appelé pleistobolinda (de pleislon, le plus, et de baltà, lancer).

OSSELIN (Charles-Nicolas), homme politique, né à Paris en 1754, mort dans la même ville en 1794. Avocat lorsque commença la Révolution, il adopta avec chaleur les idées nouvelles et devint successivement membre de la municipalité de Paris (ITS9), du conseil de la Commune (1792), président du tribunal criminel et député de Paris h la Convention. Osselin se prononça, dans le procès de Louis XVI, pour la mort sans appel ni sursis, fut appelé au comité de Sûreté générale, contribua à la proscription des girondins (31 mai 1793), et demanda la mise en accusation de tous les députés qui avaient protesté contre les événements du 31 mai. Entraîné par sa fougue révolutionnaire, Osselin fit adopter par l’Assemblée un décret qui enlevait toute garantie à l’accusé en permettant aux juges du tribunal révolutionnaire d’abréger les débats en se déclarant suffisamment instruits, et rédigea ta plupart des lois draconiennes qui frappèrent les émigrés. Mais l’arme terrible qu’il avait dirigée contre.ces derniers devait bientôt le frapper à son tour. Accusé d’avoir caché chez son frère, curé à Saint-Aubin, M«i« de Charry, il fut arrêté, condamné à la déportation par le comité révolutionnaire et enfermé à Bicêtre. Il attendait son expatriation, lorsque le comité de Salut public le traduisit pour la seconde fois devant le tribunal révolutionnaire commet complice de la prétendue conspiration des prisons. Comprenant que son arrêt de mort était signé, il essaya de se tuer en s’enfonçant dans la poitrine un clou arraché au mur de sa cellule ; mais il ne parvint qu’à se faire une douloureuse blessure et fut porté sur ]’échafaud. On lui doit des Poésies légères et 1À Imauach du juré français pour les années 1792 et 1793.

OSSELLE, village et commune de France (Doubs), canton de Boussières, arrond. et à 20 kilom. de Besançon, dans une presqu’île entourée par le Doubs et le canal du Rhône au Rhin ; 390 hab. Aux environs s’ouvrent de nombreuses crottes décorées de stalactites et de stalagmites du plus bel effet. Sous les pétrifications qui recouvrent le sol, on a trouvé des ossements de l’ours des cavernes, animai géant dont la race a disparu. Ruines celtiques et gallo-romaines.

OSSEMENTS s. m. pi. (o-se-man — rad. os). Os d’hommes ou d’animaux décharnés et desséchés : Des paniers rangés en ordre dam le sanctuaire renfermaient les ossements des plus anciens chefs de la nation. (Chateaub.) Les ossements que l’on trouve le plus fréquemment dans les cavernes proviennent des carnassiers de l’époque quaternaire. (L. Figuier.)

— Poétiq. Restes, débris : Les ossements a un navire. Tous les sommets de ce pays sont couronnés de ruines ; le moyen âge y a semé ses ossements. (P. de St-Victor.)

Ici de frais vallons, une terre féconde ;

La, des rocs décharnés, vieux ossements du monde.

„.... Dklille.

Il Parties solides :

Les marbres, les granits, les schistes, le calcaire, Les ossements du globe entrent en fusion.

A. Ba&bier.

— Syn. 0 us cm en (■, os. V. OS. OshcuicuL roaalleB (RECHERCHES SUR LKS)

par Cuvier. La première édition do cet ouvrage, extrait des Annales du Muséum d’histoire naturelle, parut en 1812, à Paris, eu 4 vol. in-4<> ; la seconde édition, de 1821 a, 1S24, en 5 vol. gr. in-4», avec 284 gravures ; une troisième édition identique parut de 1825 à 1826 ; enfin, en 1834, une quatrième édition, revue et complétée par Laurillard, parut en 10 vol. in-so, avec 2 vol. in-4<> de planches. Cet ouvrage a fondé la paléontologie. Il a donné pour la première fois l’ensemble des procédés qui permettent de restituer les ani 03SE

maux entiers, au moyen de quelques-uns de leurs ossements découverts dans les couches terrestres. Rappelant les nombreuses tentatives qui avaient été faites infructueusement avant lui pour établir la théorie de la terre, Cuvier montre que leur insuccès tient surtout à ce que les géologues ont négligé l’une des données les plus importantes du problème, l’étude des ossements fossiles. Il établit l’importance de cette étude ; il rappelle les grands principes de l’anatomie comparée qui lui ont servi de guide et le résultat général de toutes ses recherches, c’est-à-dire la différence spécifique des espèces fossiles et des espèces vivantes. Puis, étudiant les espèces fossiles, non plus en elles-mêmes, mais dans leurs rapports avec les terrains qui recèlent leurs restes, il établit que, dans chaque localité, plusieurs générations d’animaux se sont remplacées les unes les autres, et il arrive à la démonstration positive de cette succession d’époques géologiques que Buffon avait pressentie. Ici une question se présente. Depuis l’origine du globe terrestre, bien des générations animales se sont succédé à sa surface ; mais, parmi ces débris si nombreux, on n’avait jamais trouvé d’ossements humains, au moins à l’époque de Cuvier. Où donc était alors la race humaine ? Ici Cuvier ne se coutente point des lumières de la géologie, il fait appel à. toutes les autres sciences. Mais c’est en vain que, s’aidant des ressources d’une érudition immense, il cherche dans l’histoire, dans la mythologie, dans l’archéologie, dans l’astronomie antique des documents positifs sur l’ancienneté de notre espèce sur le globe. Il rencontre constamment la même réponse, h savoir que l’homme ne remonte pas au delà de six mille ans.

Depuis Cuvier, des découvertes nombreuses ont démontré que l’homme fossile a existé, et prouvé que l’homme, contemporain des plus anciennes espèces d’animaux supérieurs, remonte bien au delà de six mille ans. Mais en dehors de cette grave question, pour laquelle les éléments ont fait défaut à Cuvier, le livre des Ossements fossiles est un inestimable recueil de recherches et d’observations. Il y a peu de livrés de science plus riches, plus nourris, plus pleins de choses. Celui-là fit dans le monde savant une sensation immense.

11 n’est pas sans intérêt de rappeler ici les propres paroles par lesquelles Cuvier apprend au public comment il a été amené à réformer la paléontologie : * Lorsque la vue de quelques ossements d’ours et d’éléphants m’inspira l’idée d’appliquer les règles générales de l’anatomie à la reconstruction et à la détermination des fossiles, lorsque je commençai à m’apercevoir que ces espèces n’étaient point représentées par celles de nos jours, je ne me doutais guère que je marchais sur un sol rempli de dépouilles plus extraordinaires encore que toutes celles que

j’avais vues jusque-là, ni que je fusse destiné à reproduire à la lumière des genres entiers inconnus au monde actuel et ensevelis depuis des temps incalculables à de grandes profondeurs. » Cuvier se trouve en face des ossements des plâtrières de Montmartre : « Dès les premiers moments, je m’aperçus qu’il y avait plusieurs espèces dans nos plâtres ; bientôt après je vis qu’elles appartenaient à plusieurs genres et que ces espèces de genres différents étaient souvent de même

frandeur entre elles, de sorte que la glaneur pouvait plutôt m’égarer que m’aider. J’étais dans le cas d’un homme à qui l’on aurait donné pèle - mêle les débris mutiles et incomplets de quelques ceniaines de squelettes appartenant à vingt sortes d’animaux ; il fallait que chaque os allât retrouver celui auquel il devait tenir ; c’était presque une résurrection en petit et je n’avais pas à ma disposition la trompette toute - puissante ; mais les lois immuables prescrites "aux êtres vivants y suppléèrent, et, à la voix de l’anatomie comparée, chaque os, chaque portion dos reprit sa place. Je n’ai point d’expression pour peindre le plaisir que j’éprouvai en voyant, à mesure que je découvrais un caractère, toutes les conséquences plus ou moins prévues de ce caractère se développer successivement : les pieds se trouver conformes à ce qu’avaient annoncé les dents, les dents à ce qu annonçaient les pieds, les os des jambes, des cuisses, tous ceux qui devaient réunir les parties extrêmes se trouver conformés comme on pouvait le juger d’avance, en un mot, chacune de ces espèces renaître, pour ainsi dire, d’un seul de ses éléments. »

OSSENBEECK (Josse OU Jean van), peintre et graveur hollandais, né à Rotterdam en 1627, mort en 1678. En quittant l’atelier de Bernard Vaillant, il se rendit en Italie, où il passa plusieurs années, puis habita successivement Francfort, Mayence, Ratisbonne et Vienne. Ses tableaux, qui rappellent la manière du Bamboche, représentent pour la plupart des paysages animés d’une foule de figures et d’animaux, composés d’une façon ingénieuse et piquante, et exécutés avec esprit. Ils tiennent des Italiens par le style et des Flamands par le fini. Ossenbeeck excellait à représenter des Foires et des Marchés. Comme graveur, il a laissé environ soixante planches à i’eau-forte, d’un style ferme et libre, dont vingt-sept sont exécutées d’après ses propres dessins et dont les autres reproduisent des tableaux de Salvator Rosa, ïintoret, Feti,

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Polydore de Venise, etc. Ses ouvrages sont assez rares en Hollande.

OSSÉN1EN s. m. (o-sé-niain). Hist. relig. Membre d’une secte de chrétiens judaïsants du ier siècle, qui condamnaient le martyre comme un suicide.

OSSERET s. m. (o-se-rè — rad. os). Techn. Sorte de couperet dont io boucher se sert pour trancher, sur le billot, les parties osseuses de la viande.

OSSERIE s. f. (o-se-rî — rad. os). Travail, fabrication d’objets en os : i’ossERie parisienne.

OSSÈS, village et comm. de France (Bnsses-Pyrénées), canton de Saint-Étienne-de-Buigorry, arrond. de Mauléon, à 113 kilom. de Pau ; 2,400 hab. Belle église en grès ronge.

OSSÈTE s. m. (oss-sè-te). Ethnogr. Membre d’un peuple du Caucase.

— Linguist. Langue parlée par les Ossètes ou Irons.

— Encycl. Ethnogr. Le pays habité par les Ossètes a pour frontières ; au N. la Circassie, à l’E. le Terek, au S. le Rion ou Phase des anciens et la Géorgie, à l’O. l’Ouroup et l’Jméréthie. Les Ossètes sont au nombre do 40,000 à 50,000. D’après l’opinion accréditée par Diodore, ils descendent d’une colonie de Mèdes, que les Scythes ont amenée en Sarmatie, pays au nord du Caucase, l’an 633 av. J-C. La ressemblance de leur langue avec les langues iraniennes et le nom d’Iron, qu’ils se donnent à eux-mêmes, tendraient’à confirmer cette opinion.

Les Ossètes furent, s’il faut en croire les traditions géorgiennes, soumis à Alexandre le Grand, mais secouèrent le joug des Macédoniens avec l’aide de Pharnawaz, roi de la Géorgie. Ils prirent parti pour les Géorgiens contre les Arméniens au i« siècle après J.-C, puis s’allièrent aux Arméniens contre les Géorgiens vers la fin du ne siècle. Au nie siècle, ils firent diverses incursions contre la Géorgie et contre la Perse. Devenus sujets du roi de Géorgie Wakhtang-Gourgaslan, qui régna de 446 à 499, ils recouvrèrent l’indépendance pendant les siècles suivants, retombèrent sous la domination des Géorgiens au xne siècle et furent subjugués par Batou-Khan au xui* siècle. Soumis aux Tartares vers ia fin du xive siècle, ils s’affranchirent presque aussitôt de leur domination. Les Ossètes devinrent, au xve siècle, tributaires des Teherkesses, qui les expulsèrent des plaines de la Kabarda et s’y établirent à leur place. Les OssètPs se réfugièrent dans les montagnes, où ils habitent aujourd’hui encore. Depuis lors, les Tcherkesses et les Géorgiens ne purent exercer une domination sérieuse et réelle sur les Ossètes. Lorsque la Géorgie tomba au pouvoir des Russes (1800), les Ossètes et les peuplades voisines durent se soumettre au czar.,

Les Ossètes sont surtout connus en Europe pour les nombreuses discussions ethnographiques auxquelles ils ont donné lieu. La plupart des savants les rangent parmi les peuples de souche iranienne. D’autres ont cru reconnaître les Ossètes dans quelques-unes des peuplades barbares qui envahirent l’empire romain, dans les Alains ou Ases, ou dans les lazyges. Quelques auteurs les croient identiques aux Assxi dont parle Pline, ou aux Sarmates, ou encore aux Ousesdu xn« siècle, etc.

Quoi qu’il en soit, c’est aujourd’hui un peuple sans aucune importance politique et à demi sauvage. Soumis tour à tour aux Tartares, aux Géorgiens et aux Russes, il a conservé des débris de chacune des religions de ses différents maîtres. Suivant Bodenstedt (les Peuples du Caucase), les Ossètes se considèrent comme chrétiens, et cependant, lorsque leur état de fortune le leur permet, ils ont quelquefois plusieurs femmes sous divers prétextes ou diverses dénominations ; ils se font raser les cheveux et observent les mêmes ablutions que les musulmans. Aux enterrements et aux mariages, ils suivent les coutumes païennes et ils sacrifient aux dieux idolâtres sur les autels des anciens temples dispersés çà et là dans la contrée.

La difficulté de surveiller les pays de montagnes a été cause d’une certaine indépendance gardée jusqu’aujourd’hui par les Ossètes sous la domination russe. Ils ont conservé leurs anciennes coutumes ; cependant le brigandage commence à diminuer un peu parmi eux. Kliiproth, dans son Voyage au mont Caucase, tome II, a tracé un tableau très-détaillé do la vie et des mœurs des Ossètes. « Les Ossètes, dit-il, sont assez bien faits, forts, vigoureux et ordinairement de taille moyenne ; ils sont rarement gras, mais charnus et carrés ; c’est ce que l’on observe surtout chez les femmes... Les yeux bleus, les cheveux blonds ou roux sont très-communs chez les Ossètes ; il y en a fort peu qui soient vraiment noirs... La rapine est leur occupation favorite. Les jeunes gens font preuve de leur adresse par des larcins ; le brigandage consolide leur réputation, et lorsqu’ils ont commis un homicide, ils acquièrent la célébrité d’un héros. On voit peu d’exemples de polygamie chez les Ossètes... Ils tiennent rigoureusement aux preuves de la virginité ; mais, après le mariage, il est honorable pour une femme d’avoir beaucoup d’amants... Les Ossètes et les Dougours ont notre calendrier ; ils appellent notre dimanche

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kouzawibon, c’est-a-dire le jour du Seigneur ; ils s’abstiennent ce jour-là de toute espèce de travail j ils en font autant le lundi et le vendredi, a moins qu’il ne s’agisse de quelque ouvrage très-pressé... Les Ossètes vivent épars, soit dans les villages, soit dans les maisons isolées. Ils appellent un village kaov ou gaou. Chaque village est ordinairement soumis à un ou deux anciens, qu’on nomme eldar. Ces chefs cherchent a terminer les différends des habitants et maintiennent passablement l’ordre ; ils sont généralement très-respectés ; mais on ne leur paye aucune espèce d’impôt. Ils se mettent presque toujours a la tête des expéditions de brigandage... Les villages et les maisons sont très-malpropres... La hauteur des maisons est à peine de 2 toises 1/2 ; elles sont divisées en deux étages, dont l’inférieur renferme les bestiaux, et le supérieur sert à l’habitation des hommes ; une mauvaise porte en ferme l’entrée ; le jour y entre par un petit trou carré. »

Suivant Ivlaproth et plusieurs autres autours, les Ossètes ont un très-grand respect pour les lois de l’hospitalité. Mazlinski (Esquisses sur le Caucase) dit à ce sujet : « Je demanderai seulement si on la met souvent à contribution. Un pays, où l’on risque à chaque pas de se casser le cou ou d’être atteint d’une balle, et où il n’existe aucun lien commercial, verra naturellement peu affluer les touristes romanesques ou les commis voyageurs ; les visiteurs se bornent donc aux parents, aux amis et aux complices en brigandage... Il est vrai, le maître de maison respecte religieusement sous son toit le kuunak (convive) ; mais dès qu’il a quitté le logis, il ne se fait aucun scrupule île le dépouiller comme on dépouille un arbre de ses fruits. »

— Linguist. Le dialecte parlé par les Ossètes appartient au groupe des langues iraniennes. Il n’a ni genre ni article ; sa déclinaison se fait par flexion ; sa conjugaison, assez riche en temps, emploie des verbes auxiliaires. Elle a quatre modes différents de négation et exprime les rapports des noms au moyen de prépositions qui tantôt les suivent et tantôt les précèdent. Dans la construction de la phrase, cet idiome ne s’éloigne pas beaucoup de la construction naturelle. La prononciation de Yossète est dure, à cause de la réunion fréquente de consonnes sifflantes et de lettres gutturales. On trouve dans l’ossète plusieurs mots communs à la langue live et surtout aux idiomes votiaque, sirjain et permien, compris dans la famille des langues finno-ongrieiAes. A.-J. Sjôgren a écrit une Grammaire de la langue ossète, suivie d’un court Dictionnaire ossète - allemand et allemand-ossète (Pélersbourg, 1844, in-4").

OSSETTE s. f. (o-sè-te). Comm. Ancienne étoffe qu’on appelait aussi orsette.

OSSEUsement adv. (oss-seu-ïe-manrad. osseux). À la manière des os : Les cavités pAarynyo-laryngiennes deviennent, dans l’air comprimé, plus grandes et plus osseusement sonores. (Littré.)

OSSEUX, EUSE adj. (oss-seu, eu-ze —rad. os). Anat. Qui est de la nature des os : Substance osseuse. Tissu osseux. Les bosses du chameau ne sont point osseuses ; elles sont composées d’une substance grasse ci charnue. (BulF.) La boite osseuse de l’encéphale est composée de huit os. (T. Thoré.) Il Système osseux, Ensemble des os qui composent la charpente du corps.

— Pur ext. Dont les os sont gros ou saillants : Une main osseuse. La persévérance, l’opiniâtreté, la résignation sont peintes dans leurs longs visages osseux et ternes. (H.Tuine.)

— Ichlhyol. Se dit des poissons dont le squelette est formé de véritables arêtes, et non de cartilages : La classe des poissons OSSEUX. Il Se dit quelquefois des poissons dont le corps est couvert d’écaillés ressemblant à des os.

— Géol. Qui contient des ossements fossiles : Les brèches osseuses ne diffèrent des cavernes que par leur forme. (L. Figuier.)


OSSIAN, héros et barde écossais du IIIe siècle, dont l’existence est assez incertaine ; elle s’est conservée par des traditions et des chants erses dont il est difficile, après tant de siècles, de bien constater l’authenticité. Le père d’Ossian, Fingal, roi de Morven, repoussa à la tête de ses Calédoniens l’invasion tentée par l’empereur Sévère, et remporta sur son fils Caracalla une victoire signalée. Dans une expédition qu’il entreprit ensuite en Irlande, Ossian avait épousé Evir-Allin, dont il eut un fils, Oscar, qui périt par trahison, laissant son épouse Malvina et son père livrés à d’éternels regrets. Le vieux barde, devenu aveugle, berçait ses douleurs en chantant la gloire de sa famille, les exploits des guerriers, les grandeurs de la patrie. Ces chants primitifs, ces légendes, populaires en Écosse, étaient inconnus en Angleterre, lorsqu’un littérateur médiocre, Macpherson, en publia un recueil (Édimbourg, 1760) qui eut un succès immense. Ce n’était pourtant qu’une imitation paraphrasée et pleine d’enflure, qui était loin d’avoir l’âpre énergie et la couleur des chants originaux. Une publication de même nature fut faite par Smith en 1780 ; l’Écosse devint une sorte de Pérou littéraire où l’on allait recueillir les ballades et les légendes nationales, toutes attribuées à Ossian, et qui eurent dans toute l’Europe un succès si prodigieux. Le texte primitif des poésies