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PACH

comprenant un petit nombre d’espèces, qui croissent dans l’Amérique tropicale : Le pachirier aquatique porte vulgairement le nom de cacaoyer sauvage. (De Jussieu.)

— Encycl. Les pachiriers (pachira ou carolinea) sont de grands arbres, à feuilles très-amples, alternes, pétiolées, digitées, munies de stipules, à fleurs très-belles, solitaires, axillaires, offrant la structure générale des malvacées ; le fruit est une grande capsule ovoïde, coriace, presque ligneuse, striée, uniloculaire, s’ouvrant en plusieurs valves et renfermant de nombreuses graines rousseset anguleuses. Ils habitent les régions les plus chaudes de l’Amérique du Sud. Le pachirier aquatique, vulgairement nommé cacaoyer sauvage, est un arbre d’un très-bel aspect, à bois spongieux et mou, recouvert d’une écorce cendrée ; son fruit ressemble assez a un concombre, ou mieux à la cabosse du cacaoyer ; ses graines sont alimentaires ; les Gal’ibis les mangent cuites sous la braise. Cette espèce habite la Guyane. Le pachirier élégant, vulgairement châtaignier de la cote d’Espagne, originaire de la Vera-Crnz, a ete de là importé au Brésil et dans les Antilles françaises.

PACHISI s. m. (pa-chi-zi). Jeux. Sorte de jeu de trictrac, qui se joue à quatre, et qui était autrefois en honneur à la cour des rois musulmans de l’Inde.

— Encyl. Voici une description de ce jeu, d’après un article d’un journal d’Agra, dans le haut Bengale. Le pacfiisi se joue entre quatre personnes : chaque joueur reçoit quatre petits cônes en bois ou en ivoire, appelés gots et qui sont de différentes couleurs, afin qu’on puisse les distinguer les uns des autres. La table du pachisi est une sorte d’échiquier à cases blanches et noires, au centre duquel est un espace vide. Pour gagner la partie, il faut faire arriver sans accident ses quatre gots, à travers toutes les cases de l’échiquier, jusqu’à la place vide centrale, et cela, malgré les *tres joueurs, qui arrêtent les pièces en chemin, de la même façon qu’on" arrête les pièces au trictrac. La mar- ; he des gots se règle avec do petits coquillages que l’on jette en l’air ; suivant qu’ils retombent du côté de leur ouverture ou de l’autre côté, ils décident la valeur du coup d’après certaines règles fixes. Dans les ruines de Futtehpore Sikree, le Versailles du fameux empereur Akbar, on" montre encore une cour intérieure pavée de carrés de marbre blanc et noir, qui servait à l’empereur et à ses femmes de table de pachisi. Seulement, comme sur ce gigantesque échiquier les gots de bois ou d’ivoire se seraient complètement perdus, ils étaient remplacés par seize jeunes filles habillées d’une façon distincte, savoir : quatre en rouge, quatre en bleu, quatre en blanc et quatre en jaune. Elles parcouraient les cases en tous sens, puis, quand un adversaire les arrêtait, elles retournaient à leur point de départ ; enfin, quand, après bien des vicissitudes, il se trouvait quatre jeunes filles de la même couleur réunies ensemble dans l’espace central, la partie était gagnée.

PACHITE s. f. (pa-ki-te — du gr. pachus, épais). Bot. Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des ophrydées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

PACHLYS s. m. (pa-kliss). Entom. V. pachylis. Il On dit aussi pachi/ïde.

PACHMINA s. m. (pa-chmi-na). Comm. * Poil de chèvre dont on fait les châles de Cachemire.

PACHNÉEs.m.(pa-kné —dugr.pac/mras, couvert de givre). Entom. Genre d insectes coléoptères têtramères, de la famille des charançons, comprenant quatre espèces, qui habitent surtout les Antilles.

PACHNÉPHORE s. m. (pa-kné-fo-re — du gr. pactmé, givre ; phoros, qui porte). Entom. Genre d’insectes coléoptères tetrameres, de la famille des cycliques, tribu des colaspides, comprenant une quinzaine d’espèces, répandues surtout en Europe et en Afrique.

PACHNODE s. f. (pa-kno-de — dugr.packnodês, couvert dégivre). Entom. Genre d’ - sectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées, comprenant une trentaine d’espèces, qui habitent ^Afrique.

PACHNOLITHEs. f. (pa-kno-li-te-du gr. oachnë, givre ; lithos, pierre). Miner. Fluorure complexe que l’on rencontre dans la iryolilhe du Groenland.

— Encycl. La pachnolithe est un fluorure double d’aluminium, de calcium et de sodium que i on trouve dans la cryolithe du Groenland, sous la forme d’efflorescences constituées par de petits cristaux transparents, brillants, incolores, qui remplissent les cavités de la cryolithe, ou en gros cristaux parallélipipèdes rectangulaires qui garnissent la surface de la même substance. Les petits cristaux, appartiennent au système rhombique.

Modérément chauffée, lapachnolithe dégage Jes vapeurs d’eau qui ne possèdent aucune réaction acide ; mais lorsqu’on la chauffe rapidement, elle émet des vapeurs blanches et acides, qui se condensent sur les parois du vase et que l’on ne peut plus alors volatili PACH

ser ; le résidu fond en un émail transparent, Le sublimé est insoluble dans l’eau, mais se dissout avec facilité dans l’acide chloihydrique et donne une liqueur qui possède les cacactères des solutions aluminiques. Le minéral inaltéré se dissout facilement dans l’acide Bulfurique en dégageant de l’acide ftuorhydrique. Il donne à l’analyse : 13,14 à 13,20 d’alumine ; 12,16 à 12,06 de sodium ; 17,25 à 18,05 de calcium ; 50,79 de fluor ; 9,60 à9,36 d’eau. Knop déduit de ces nombres la formule

—Ca"

Na2

E12.A12F1621120.

Cette formule est celle d’une cryolithe hydratée dont les - du sodium seraient remplacés

par du calcium ; elle exigerait : calcium, 51,12 ; alumine, 12,29 ; sodium, 12,38 ; fluor, 51,12, et eau, 8,07. Reth a proposé une formule d après laquelle la pachnolithe serait de la cryolithe

avec les - du sodium remplacés par du calcium

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et avec la moitié du fluorure d’aluminium remplacé par de l’alumine. Mais on ne peut ajouter aucune foi à sa formule, parce qu’il n’a pas dosé le fluor et que, par conséquent, il n’a pas pu en tenir compte dans ses calculs. PACHO (Jean-Raymond), voyageur français, né à Nice en 1794, mort à Paris, par suicide, en 1829. Il avait à peine huit ans lorsqu’il perdit son père et sa mère. Envoyé, l’année suivante, au collège de Tournon, il y montra une extrême facilité à apprendre les langues savantes, et se prit de goût, dès cette époque, pour la poésie, la botanique et le dessin. Au sortir du collège, comme il avait besoin de se faire un état, il alla étudier le droit à Aix. Toutefois, il s’occupa principalement de peindre, d’herboriser, de composer des vers, et forma le projet d’entrer dans la carrière littéraire. Après un voyage en Italie, entrepris en 1816, il vint à Paris dans ce dessein, mais chercha vainement un éditeur pour publier une traduction, en vers de dix syllabes, du Roland furieux de l’Arioste, traduction sur laquelle il avait compté pour se faire connaître comme poëte. Il renonça alors à se faire un nom dans cette voie, tout en continuant à rimer par occasion. Parvenu à sa majorité et son patrimoine liquidé, il se trouva l’avoir dépensé en courses infructueuses. Il vécut quelque temps à Pans en peignant le portrait ; mais bientôt las de ce métier, il passa en Égypte (1818), où il alla rejoindre son frère, négociant à Alexandrie. Entraîné par le goût des voyages, Pacho parcourut l’Égypte (1822). Il avait déjà visité la vallée du Nil et les déserts voisins lorsqu’il conçut le projet de pénétrer dans la Pentapole libyque. Pacho partit d’Alexandrie le 3 novembre 1824, confiant dans la connaissance qu’il avait acquise des mœurs et du langage de ses habitants. Il prit le costume arabe et n’emmena avec lui qu’un jeune orientaliste européen, M. Muller, avec lequel il avait déjà voyagé, deux guides arabes qui connaissaient le pays, pour lui indiquer le gisement des puits et des monuments, et quelques’ domestiques. Après avoir visité les tribus des Aou !ad-Ali et celles des farou"ches Harabi, il franchit l’Akabah, et put explorer, non sans courir de fréquents dangers, toute la Pentapole libyque. il en dressa une carte détaillée et leva un plan topographique de Cyrène et de ses environs, dessina les monuments, copia les inscriptions et constata, en un mot, son état présent aussi complètement que possible. Pacho revint a Alexandrie, après un voyage qui avait dure plus de huit mois, le 17 juillet 1825.

C’est le résultat de ce beau voyage, cou : ronné, à son arrivée à Paris, par la Société de géographie, qui parut sous ce titre : Relation d’un voyage dans la Marmorique, la Cyrénaïque et tes oasis d’Aoudjelah et de Mouradèh, accompagnée de cartes géographiques et topographiques, et de planches représentant les monuments de ces contrées, par J.-R. Pacho (Paris, 1S27-182D, 2 vol. in-4o), orné de plus décent planches, dont plusieurs coloriées. Depuis son retour à Paris, Pacho, en proie à une maladie dont il avait pris le germe en Égypte, et de plus dans un grand état de gène, tomba dans une profonde mélancolie. Dans un accès de désespoir, il mit lin à son existence. Outre l’ouvrage mécite il avait publié divers articles dans les Nouvelles annales de voyages et dans le Bulletin de la Société de géographie.

PACHOLÈNE s. m. (pa-ko-lè-ne — du gr, pachus, épais ; laina, enveloppe). Entom. Genre d’insectes coléoptères têtramères, de la famille des charançons, comprenant deux espèces qui vivent au Brésil.

PACHOMÈTRE s. m. (pa-ko-mè-tre ~ du gr. pachus, épaisseur ; melron, mesure). Techn. Instrument destiné à mesurer l’épaisseur des glaces : Le pachométre donne le moyen de ^-assurer instantanément si une glace est d’égale épaisseur partout, vérification qui, par les moyens ordinaires, serait peu commode à faire sur une (/lace nue, et impraticable sur une glace montée.

PACHON s. m. (pa-chon). Chronol. Neuvième mois copte ou égyptien, répondant a notre mois de mai.

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PACHT, déesse égyptienne aux attributs multiples. Tantôt elle semble caractériser la radiation solaire dans sa double action vivifiante et destructive ; elle porte alors une tête de lionne, et sa taille a cette sveltesse chère aux Égyptiens ; son titre principal est Grande chérie de Pt»h. On lui attribuait la création de la race asiatique. Tantôt, en qualité de déesse vengeresse, elle a pour rôle de torturer les coupables. Le Louvre possède une faïence qui représente Pacht écrasant sous ses pieds deux impies. Alors elle s’appelait Munbi. Favorable aux hommes, elle se nommait Be»a» "et prenait la tête d’une chatte. On l’appelait aussi Ouaii, comme déesse de l’Égypte septentrionale. Les attributions de cette déesse nous échappent par leur multiplicité même. Il faudrait posséder de la mythologie égyptienne une connaissance plus exacte que celle qu’on peut avoir aujourd’hui, pour trouver le vrai caractère de cette déesse, dont le culte fut très-répandu. Le musée du Louvre possède plusieurs belles statues de la déesse Pacht.

PACHTLI s. m. (pach-tli). Chronol. Onzième mois des Mexicains.

PACHUCA, ville du Mexique, dans l’État et à 87 kilom. N.-E. de Mexico ; 4,000 hab. Cette ville, située dans une contrée élevée, est bien bâtie et renferme plusieurs couvents. On exploitait autrefois, aux envions de Pachucu, plus de cent mines pour la plupart abandonnées aujourd’hui.

PACHY, préfixe. V. pach.

PACHYBLÉPHAROSE s. f. (pa-ki-blé-fa-rôze— du préf. pachy, et du gr. btepharos, paupière). Méd. Epaississement du tissu des paupières.

PACHYBRACH1S s. m. (pa-ki-bra-kiss — du préf. pachy, et du gr. brachis, bras). Entom. Genre d’insectes coléoptères têtramères, de la famille des cycliques, tribu des chrysomèles, voisin des gribouris, et comprenant plus de soixante espèces, dont six habitent l’Europe, et presque toutes les autres l’Amérique.

PACHYCALYX s. m. (pa-ki-ka-likss — du préf. packy, et du gr. kalux, calice, enveloppe). Bot. Syn de simociule.

PACHYCARE s. m. (pa-ki-ka-re — du préf. pachy, et du gr. /tara, tête). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabiques, tribu des scantides, dont l’espèce type habite la Grèce.

PACHYCARPE adj. (pa-ki-kar-pe — du préf. pachy, et du gr. harpos, fruit). Bot. Qui porte des fruits épais.

— s. m. Bot. Genre de plantés, de la famille des asclépiadées, tribu des cynanchées, originaire du Cap de Bonne-Espérance.

PACHYCÉLIE s. f. (pa-lci-sé-lî — du préf. pachy, et du gr. koilia, cavité du ventre). Entom. Genre d’insectes coléoptères héteromères, de la famille des mélasomes, tribu des asidites, dont l’espèce type est originaire de l’Australie.

PACHYCENTRIË s. f. (pa-ki-san-trî — du préf. pachy, et du gr.’ kentrion, petit aiguillon). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des mélastomacées, tribu des miconiées, comprenant des espèces qui croissent à Java.

PACHYCÉPHALE adj. (pa-ki-sé-fa- !edu préf. pachy, et du gr. kephalê, tète). Zool. Qui a une grosse tête.

— s. m. Ornith. Genre de passereaux, formé aux dépens des pies-grièches.

— s. m. pi. Crust. Famille de crustacés siphonostomes, comprenant les groupes des dichélestiens et des ergasiliens.

PACHYCÉPHALÎNÉ, ÉE adj. (pa-ki-séfa-li-né — rad. pachycéphale), Ornith. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre pachycéphale. s. f. pi. Tribu de passereaux, de la

famille des ampélidées, ayant pour type le genre pachycéphale.

PACHYCÈRE s. m. (pa-ki-sè-re — du préf. pachy, et du gr. keras, antenne). Entom. Genre d’insectes coléoptères têtramères, de la famille des charançons, tribu des cléonides, comprenant dix espèces qui habitent l’ancien continent et surtout l’Europe. s. f. Genre d’insectes coléoptères hété romères, de la famille des mélasomes, tribu des akisites, dont l’espèce type habite l’Inde.

PACHYCÉRINE s. f. (pa-ki-sé-ri-ne - dimin. de pachycère). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des athôricères, tribu des muscides, dont l’espèce type habite la Suède.

PACHYCHILE S. m. (pa-ki-ki-le — du préf. pachy, et du gr. cheilos, lèvre). Bot. Syn. de

BLBT1E.

— s. f. Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des mélasomes, tribu des tentyrites, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent la côte de Barbarie.

PACHYGHYM1E S. f. (pa-ki-ki-ml —■ du préf. pachy, et du gr. chumos, humeur). Med. État d’épaississement des humeurs.

PACHYCNÈME s. f. (pa-ki-knè-me — du préf. pachy, et du gr. knèmè, jambs). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, uo

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la famille des lamellicornes, tribu des scarabées, comprenant une vingtaine d’espèces, qui habitent l’Afrique australe.

PACHYCORISE s. f. (pa-ki-ko-ri-ze — du préf. pachy, et du gr. koris, punaise). Entom. Genre d’insectes hémiptères, de la famille des scutellériens, comprenant plusieurs espèces, dont deux habitent le midi de 1 Europe et le nord de l’Afrique.

PACHYDACTYLE s. m. (pa-ki-da-kti-ledu préf. pachy, et du gr. daktulos, doigt). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la lamille des geckoniens, réuni par plusieurs auteurs aux platydactyles, et dont 1 espèce type habite l’Afrique australe.

PACHYDÈME s. f. (pa-ki-dè-me — du préf. pachy, et du gr. demas, corps). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées, dont l’espèce type habite les environs de Tunis.

PACHYDENDRON s. m. (pa-ki-dain-dron — du préf. pachy, et du gr. dendron, arbre). Bot. Genre de plantes, de la famille des liliacées, tribu, des aloïnées, réuni par plusieurs auteurs, comme simple section, au genre aloès.

PACHYDERME adj. (pa-ki-dèr-me — du préf. pachy, et du gr. derma, peau). Zool. Qui a la peau épaisse.

— s. m. pi. Mamrn. Ordre de mammifères, caractérisé surtout par une peau très-épaisse, et comprenant, entre autres, les genres éléphant, rhinocéros, hippopotame, etc. : Les pachydermes, l’éléphant, l’hippopotame, lient la faune de l’Afrique occidentale et centrale à celte de l’Ethiopie et de l’Afrique australe. (A. Maury.) Les pachydermes sont les premiers mammifères qui aient apparu dans la période éocène. (L. Figuier.)

— s. m. Entom. Genre d’insectes coléoptères têtramères, de la famille des charançons, dont l’espèce type vit au Mexique. s. f. Bot. Syn. de stéréodekmb. Encycl. Zool. Les pachydermes sont’ caractérisés par l’épaisseur et la dureté de leur peau. Ils vivent réunis en troupes ou en familles, et lorsqu’ils sont menacés de quelque danger, ils peuvent courir avec vélocité, mais, si l’on en excepte les chevaux, ce ne sont pas des coureurs ; tous fournissent une chair très-nourrissante et des peaux applicables aux besoins de l’industrie, et c’est dans cette classe que Von trouve les animaux les plus utiles, comme les bêtes de somme et de trait. Du reste, ils diffèrent beaucoup entre eux par leur structure ainsi que par leurs mœurs, et ils forment trois familles naturelles bien distinctes r

îo La famille des prosboscidiens. Le trait le plus remarquable de l’organisation des animaux qui composent cette famille est la conformation singulière de leur nez, qui s’allonge en forme de tube et constitue une trompe cylindrique dont ils se servent comme organe de préhension avec presque autant d’adresse que la main peut en donner aux singes ; c’est un double tuyau qui se continue avec les fosses nasales, et qui est revêtu intérieurement d’une membrane (ibro-tendireuse, autour de laquelle se trouvent des milliers de petits muscles, diversement entrelacés, et disposés de manière à allonger la trompe, à la raccourcir et à la courber dans tous les sens ; à son extrémité supérieure, il existe une valvule cartilagineuse et élastique, qui, à moins d’être relevée par la contraction volontaire des muscles, intercepte la communication entre les fosses nasales et le dehors ; enfin, k son extrémité libre se trouve un appendice en forme de doigt, également mobile. Cette longue trompe sert à l’animal pour saisir tout ce qu’il veut porter à sa bouche, pour cueillir l’herbe et les feuilles dont il se nourrit, et pour pomper la boisson qu’il lance ensuite dans son gosier : sans elle, la conformation générale de son corps rendrait son existence impossible. En effet, pour qu un animal puisse chercher commodément a terre sa nourriture, il faut, lorsqu’il n’a pas d organes spéciaux de préhension, que la longueur

de son cou soit proportionnée a celle de ses ïambes, de telle sorte qu’en abaissant la tête il-puisse, sans les fléchir, toucher le sol avec ses lèvres ; s’il est haut sur pattes, il lui faut donc un long cou, et cette disposition est a son tour incompatible avec une tête très-grosse et très-lourde, dont le poids devient d’autant plus difficile à soutenir qu’il est place à l’extrémité d’un cou plus long ; aussi observe-t-on que, chez tous les animaux dont les pattes sont allongées, et dont la bouche sert à la préhension des aliments, le cou est Ion" et la tête petite, tandis que chez ceux dont la tête est forte et lourde, ou destinée a exécuter des mouvements très-énergiques, le cou est plus ou moins court. Or, les proboscidiens sont de très-grands animaux, dont la tête esféloignée du sol et en rapport comme volume avec les défenses énormes dont la mâchoire supérieure est armée ; son poids est par conséquent très-considerable, et par conséquent encore le cou qui le supporte très-court. Le volume du corps de ces animaux nécessite aussi une grande solidité dans la structure des membres ; aussi leurs doigts, au nombre de cinq partout, sont-ils très-courts,

. h...’ i t^., ..^. 1a mari ac «net la peau calleuse qui entoure Je pied les encroûte tellement, qu’ils n’apparaissent au de-