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du.voyage l’exige, le rôle d’équipage, la liste du chargement, les connaissements et chartes parties, un exemplaire du code de commerce.

Les papiers de bord, en Suède, sont : le certirtcat de construction, l’acte de congé du navire, la lettre de franchise, le passe-port algérien (inutile aujourd’hui), un certificat de chargement, un passa-port national, une copie du serment des armateurs, les chartes parties et le manifeste signés par les expéditeurs, le capitaine et les officiers du navire, le passe-port en latin, le passe-port de santé.

— Pharm. Papiers pharmaceutiques. Ces papiers occupent une place assez importante dans la thérapeutique pour que nous entrions dans quelques développements au sujet des plus connus d’entre eux. Le papier Rigollot, quoique né d’hier, occupe la première place par 1 universalité de son emploi. S’agit-il de dériver une fluxion sanguine qui s’est portée vers un organe ou de rappeler une fluxion supprimée ; de combattre, en la révulsant par une irritation artificielle, une irritation, soit nerveuse, soit rhumatismale, ou d’obtenir un effet d’excitation générale des forces nerveuses, on a recours à l’emploi des sinapismes. En beaucoup de cas, il importe d’opérer vite, ce que ne permet pas l’antique et vulgaire procédé du Codex, qui consiste à délaver de la farine de moutarde dans de l’eau, tiède de manière à en former une bouillie épaisse que l’on étale sur un linge et qu’on applique sur la peau du patient. Quand la inoutarde était de bonne qualité, on n’avait à subir que les désagréments de la pesanteur, de la malpropreté et de l’odeur répugnante du cataplasme ; plus la perte de temps, l’emploi de linges, de vases, d’eau chauffée et l’ennui de la préparation. Ces inconvénients nombreux, graves pour la plupart, frappèrent l’esprit de plus d’un chercheur. M. Paul Rigollot, alor3 chef du personnel de la maison Ménier, a comblé cette lacune de la pharmacopée, en inventant (1867) la moutarde en feuille, que le public reconnaissant a aussitôt appelée papier Rigollot et, par métonymie, du rigollot tout court, vocable adopté aujourd’hui universellement et "que le Grand Dictionnaire enregistre, en attendant que l’Académie le consacre.

L’inventeur avait résolu ce multiple problème : îo’de présenter un révulsif inaltérable et sur lequel on peut toujours compter ; 2» d’épargner aux rimlades et aux personnes qui les soignent les désagréments de la préparation du sinapisme, sous forme de cataplasme ; 3° de supprimer l’emploi du linge, peu abondant chez les célibataires et dans les fnmiltes pauvres ; 4° de rendre portatif et applicable iinmôdiatementle révulsifpar excellence. L’utilité, la commodité, l’économie et la prompte énergie de cet agent médical ont déterminé son adoption par tous les médecins, les hôpitaux de Paris, les ambulances militaires et les marines française et anglaise.

Deux procédés avaient précédé l’apparition de la moutarde en feuilles de Paul Rigollot. Subler proposa les frictions avec un mélange d’essence de moutarde et d’huile d’amandes douces. La rubéfaction était prompte, mais l’opération nécessitait un aide, et l’odeur qui se dégageait de ce Uniment irritait tellement les yeux que l’on dut renoncer à ce moyen. Cooper, médecin anglais, substituai la moutarde la matière âere du piment enragé ; mais, là encore, les inconvénients surpassaient de beaucoup les avantages. Alors vint le procédé Rigollot (15 avril 1S67).

Sachant que la moutarde ne contient pas d’huile volatile rubéfiante toute formée, mais qu’elle renferme les éléments nécessaires à sa formation ; que cette huile volatile (essence de moutarde) est le produit de la réaction l’un sur.l’autre, en présence de l’eau, de deux corps, la myrosine et le myronate de potasse, contenus dans la graine de moutarde ; que cette graine contient de 25 à 28 pour 100 d’une huile grasse qui doit être éliminée préalablement, 1 inventeur commence par se débarrasser de l’huile grasse au moyen d’un hydrocarbure ; puis la poudre de moutarde, délayée dans une dissolution de caoutchouc, est appliquée et fixée mécaniquement en couche mince et régulière sur du papier. Le dissolvant s’évapore, et la farine reste emprisonnée dans les mailles imperceptibles d’un réseau de fibres de caoutchouc adhérentes au papier et perméables à l’eau comme la trame d’un tissu..Les feuilles sont ensuite découpées en petits carrés de 0"M0 de surface.

À tous les points de vue, et surtout au point de vue de la pratique, ce procédé est de beaucoup supérieur aux procédés antérieurs, et même à ceux qu’on a essayé de produire postérieurement. Parmi ceux-ci, nous citerons le procédé Lebaigue et le procédé Boggio, tous deux brevetés en 1868. Le premier consiste à, séparer d’abord les deux principes actifs que la moutarde offre réunis naturellement, pour ensuito les conjoindro par la superposition de deux toiles enduites chacune d’un de ces principes ; méthode scientifique peut-être, coûteuse à coup sur, mais nullement pratique. Le deuxième procédé consiste en une couche de farine de moutarde étendue sur un papier enduit d’une dissolu lion aqueuse et alcoolique de dextrine. Mais l’alcool ayant ahéré les propriétés réactives de la myrosine, il faut un long temps pour qu’elle retrouve, en ptésence de l’eaus l’énergie lié PAPI

cessaire pour donner naissance à l’essence de moutarde. Le procédé Rigollot est incontestablement celui qui a résolu le problème.

Le plus ancien peut-être de tous les papiers pharmaceutiques porte le nom à’Albespeyres, son inventeur. Sa création remonte à 1817. C’est un papier épispastique destiné, non pas à produire la vésication, mais à entretenir l’action d’une suppuration régulière du vésicatoire. Jusqu’à cette époque, le pansement de ces plaies factices se -faisait avec des feuilles végétales, principalement avec de jeunes feuilles de la betterave comestible, sur lesquelles on étendait une couche de pommade préparée ad hoc. La répartition forcément irrégulière de cette pommade sur les feuilles amenait forcément l’irrégularité de l’effet obtenu, c’est-à-dire, soit une surexcitation dans la plaie et d’inutiles souffrances pour le patient, soit une inertie de l’exutoire. Le papier Albespeyres, bientôt adopté et patroné par tous les médecins, fit abandonner l’ancien mode de pansement, au grand soulagement des malades. Ce papier, fin, souple et doux, est enduit mécaniquement d’une couche toujours uniforme d’une pommade dont le principe actif est la cantharidine. L’emploi de cette substance, substituée aux insectes pulvérisés, permet de titrer et de doser avec une précision mathématique la quantité de principe actif que doit recevoir le papier, et qui donne ainsi une action toujours régulière. Indépendamment du papier Albespeyres, il existe deux autres papiers épispastiques : le papier Leperdriel et le papier Beslier ; ce sont des succédanés de celui-ci.

Le papier chimique du Codex est, dans la médication emplastique, un agent très-efficace pour combattre une foule de maladies et surtout les affections inflammatoires. Son action est toujours calmante, et souvent dérivative en produisant une légère rougeur sur la peau. Ce papier, selon la formule du Codex, reçoit deux préparations distinctes : la première consiste à produire son imperméabilité, et la seconde lui fait acquérir ses vertus. Or, il paraîtrait que la principale de ces vertus résiderait dans l’un des ingrédients qui entrent dans la manipulation préparatoire, l’ail, et nullement dans les matières de la seconde préparation. C’est du moins ce que pense le chimiste Parmentier, un des préparateurs les plus autorisés de ces sortes de papiers pour le compte de divers pharmaciens qui, au moyen de quelques variantes dans la formule du Codex, débaptisent le papier chimique, lui donnent leurs noms et en font ainsi chacun un papier particulier et spécial en apparence. Tandis que tous ces papiers produisent leur effet par application, le papier anliast/tmatiijue du chimiste Banal opère au moyen de la combustion. On en fait brûler une ou deux feuilles dans une ehambre bien close, et c’est dans cette atmosphère que le malade doit respirer ; ces feuilles, roulées en forme de cigarettes, peuvent aussi être fumées.

Mentionnons les papiers compresses, qui •remplacent avec toute sorte d’avantages le linge dans le pansement des vésicatoires et des cautères.

Un moyen de pansement que les chirurgiens de Vienne ont employé avec beaucoup de succès, après Sadowa, est le papier buvard blanc dit papier-soie. 11 réunit toutes les propriétés de la charpie, et on peut se le procurer en grande quantité et à très-bas prix. Les avantages sont ceux-ci : il ne s’altère pas au contact de l’eau ; mauvais conducteur de la chaleur, il préserve mieux les blessures de l’influence atmosphérique ; par sa nature absorbante, il pompe le pus, maintient les plaies dans un état de sécheresse propre à la cicatrisation, et on peut l’employer comme tampon, dans certaines circonstances, avec plus d’avantages que la charpie.

Papier tue-mouches. Les papiers tue-mouches peuvent se préparer avec toutes substances toxiques. Ordinairement, on les prépare en trempant du papier buvard épais oans le décocté de quassia sucré, ’auquel on ajoute quelquefois un décocté de noix vomique, et en faisant sécher. Pour se servir du papier tue-mouches, on le place dans une assiette où on le maintient humide. Un décocté de fleurs de pyrèthre (poudre insecticide) pourrait être appliqué avantageusement à la préparation d’un papier tue-mouches.

Papiers et correspondance de la famille iiupûriule ; pièce» »ainicB nui Tuilerie». (Paris, Imprimerie nationale, 1870, iu-8°.) Sous ce titre ont été réunis et publiés, par ordre du gouvernementde la Défense nationale, des lettres, des rapports confidentiels, ou des états de sommes déboursées soit pour la famille de l’ex-empereur, soit pour certains plumitifs entretenus aux frais du palais. Toutes ces pièces, saisies aux Tuileries dans le cabinet personnel de l’ex-empereur ou dans les bureaux de son secrétariat, contiennent de très-curieuses révélations : 1° sur la police bonapartiste, dont certains chefs interceptaient les lettres des hauts fonctionnaires de l’Empire pour s’en faire des armes contre eux ; 2° sur la famille de l’ex-empereur et sur ca qu’elle coûtait au pays en dotations, pensions et autres ; 3° sur les préparatifs de guerre faits en Prusse contre la France depuis 1SSS, préparatifs qui furent plusieurs fois signalés à l’empereur sans qu’il se décidât à y croire ; 40 sur le plébiscite ; 5U sur la guerre, etc. Il ne saurait entrer datis le cadre de cet article

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de passer une à une en revue les pièces dont il est parlé plus haut. Nous nous bornerons à prendre quelques-uns de ces documents et à les reproduire ici.

On sait que l’Empire décachetait les lettres des citoyens suspects ou soupçonnés, et chacun se souvient encore du scandale qui se fit à ce propos autour de M. Vandal, directeur des postes, qui nia le fait. Or, il résulte des papiers saisis aux Tuileries que l’espionnage au moyen de l’ouverture des lettres n’épargnait point les plus hauts fonctionnaires, qui se surveillaient les uns les autres. Les lettres saisies étaient décachetées par un M. Saint-Omer, copiées par lui, puis remises en état et restituées au concierge de la personne surveillée, dont on avait eu soin de.se faire un complice. Des facteurs étaient payés par le service de la sûreté pour prêter leur concours. Certaines personnes de l’entourage de l’empereur se plaignirent sans doute à lui de cet espionnage, car M. Collet-Meygret, alors directeur de la sûreté publique, et qui semblait de temps h autre opérer pour son compte personnel, fut l’objet d’un rapport au chef de l’État, rapport dan3 lequel ce haut policier est représenté comme mettant au service de ses intérêts les pouvoirs discrétionnaires dont il dispose. L’étendue des pièces relatives a cette affaire ne nous permet pas de les publier. Mentionnons pour mémoire, et dans le même ordre d’idées, un rapport de M. Jérôme David, dans lequel ce député semble exercer sur ses collègues ait Corps législatif, et pour le compte des Tuileries, une surveillance qui expliquerait les sommes énormes qui lui sont allouées et qui s’élèvent, sur le seul état retrouvé aux Tuileries, à 150,000 fr.

Chacun se souvient de l’affaire Sandon, de

■ cet avocat enfermé à Charenton, comme en

une nouvelle Bastille, sur l’ordre de M. Billault. M. de Persigny écrivait à M. Conti sur

ce sujet :

« Mon cher Conti,

Voici une affaire grave qu’il importe d’étouffer. La conduite de Billault a été inouïe. L’homme qui a été victime a ce point est sur le point de se laisser entraîner dans les mains ■ des partis. Nous pouvons avoir un scandale affreux. Il paraît qu’avec une vingtaine ou. trente mille francs, que M. Conueau so chargerait de prendre sur les fonds, on pourrait tout arranger.

■ Il y a d’ailleurs là une iniquité épouvantable ; il importe de la réparer.

Mille compliments.

Pkrsiqny. »

Dans un autre genre, voici doux lettres bien curieuses, et qui prouvent que l’ex-empereur trouvait le temps d’être galant hors de chez lui. L’héroïne de cette intrigue, Marguerite Bellanger, était alors dans un petit théâtre de genre, aux Folies-Dramatiques.

Ces deux lettres ont été découvertes dans les papiers particuliers de Napoléon. Elles étaient mises ensemble dans une enveloppe cachetée au chiffre N couronné, avec cette suscription de la main de Napoléon : Lettres à garder.

t Monsieur,

Vous m’avez demandé compte de mes relations avec l’empereur, et, quoi qu’il m’en coûte, je veux vous dire toute la vérité. 11 est terrible d’avouer que je l’ai trdmpé, moi qui lui dois tout ; mais il a tant fait pour moi que je veux tout vous dire : je ne suis pas aeeouchée à sept mois, mais bien à neuf. Dites-lui bien que je lui en demande pardon.

J’ai, Monsieur, votre parole d’honneur que vous garderez cette lettre.

Recevez, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.

Marguerite Bjsliakgek. »

« Cher seigneur,

Je ne vous ai pas écrit depuis mon départ, craignant de vous contrarier ; mais après la visite de M. Devienne, je crois devoir le faire, d’abord pour vous prier de ne pas me mépriser, car sans votre estime je ne sais ce que je deviendrais ; ensuite pour vous demander pardon. J’ai été coupable, c’est vrai, mais je vous assure que j’étais dans le doute. Ditesmoi, cher seigneur, s’il est un moyen de racheter ma faute, et je ne reculerai devant rien ; si toute une vie de dévouement peut me rendre votre estime, la mienne vous appartient, et il n’est pas un sacrifice que vous me demandiez que je ne sois piété à accomplir. S’il faut, pour votre repos, que je m’exile et passe k l’étranger, dites un seul mot et je purs. Mon cœur est si pénétré de reconnaissance pour tout le bien que vous m’avez fait, que souffrir pour vous serait encore du bonheur. Aussi, la seule chose dont à tout prix je ne veux pas que vous doutiez, c’est de la sincérité et de la profondeur de mon amour pour vous. Aussi, je vous en supplie, répondez-moi quelques lignes pour me dire que vous me pardonnez. Mon adresse est : Madame Bellanger, rue de Launay, commune de Vilbernier, près Saumur. En attendant votre réponse, cher seigneur, recevez les adieuxdo votre toute dévouée, mais bien malheureuse,

Marguerite.»

La lettre suivante de M. Devienne à M : Conti a-t-ellë rtfijp’ort. Il célté uilaiier

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Cour impériale de Paris. Cabinet du premier président.

Paris, 19 fiîvrier 1868. « Monsieur le conseiller d’État, Je vous serai très-reconnaissant si vous voulez bien remettre la lettre ci-jointe à Su Majesté.

Veuillez agréer, avec mes excuses, l’expression de mes sentiments do haute considération.

Le premier président, ÛEVIISNN1S. "

On jugera ce que coûtait l’Empire par le résumé suivant, qui concerne uniquement la famille Bonaparte.

11 est facile d’évaluer en bloc l’argent touché depuis 1852 par cette famille. Il suffit d’ajouter à la dotation fixe attribuée à quelques-uns de ses membres les allocations régulières dont le tableau figure dans les Papiers des Tuileries, et dont le total annuel varie de 1,200,000 à 1,400,000 fr. Cette subvention a commencé de courir le 25 décembre 1852, et n’a cessé qu’avec l’Empire. 11 faut tenir compte aussi d’un capital de 5,200,000 fr., distribué par décret du lar avril 1852 k un certain nombre de parents favorisés. Sans parler des gratifications, dettes payées et autres libéralités dont on lira ci-dessous le détail, le compte général de la famille s’établit comme suit, d’après les tableaux officiels de la liste civile :

Dotation (1860-1870)... 16,819,090 fr. Dotation du Palais-Royal

et de Meudon (1857 1870) 4,953,639

Allocations (1853-1870). 30,033,531 Dépenses diverses.... 1,75S,11G

Total général... 53,595,285

Si nous ajoutons à ce chiffre le capital donné, 5,200,000 fr., c’est une somme de plus de 58 millions absorbéo, sans aucune espèce d’utilité pour le pays, par la famille de ceux qui nous ont conduits h Leipzig, à Waterloo et à Sedan. Encore cette évaluation, fondée sur dés chiffres avoués^ est-elle loin d’être complète, comme on en jugera par les calculs ci-joints, dont tous les éléments nous, ont été fournis par des documents irrécusables, reçus signés, pièces de la main de l’empereur ou de ses trésoriers, Bure, Conneau, Thélin, Mocquard, Béville, etc. On peut supposer, sans crainte d’erreur, que, parmi les libéralités de Napoléon III à sa famille, beaucoup ont été dissimulées et passent inaperçues sous le couvert de la cassette privée.

Ainsi, sans tenir compte de quelques centaines de mille francs annuels touchés durant un nombre inconnu d’années, le bilan de lu famille Bonaparte s’établit comme suit :

Famille Jérôme Bonaparte. 37,078,304 fr.

Famille Lucien Bonaparte. 12,762,500

Famille Murât ’. 13,577,933

Princesse Baciocchi 0,244,624

aimes b. Centamori et Bartholini 524,375

Total général 70,187,790

C’est donc, d’après les chiffres officiels, 58 millions, et, d’après des calculs plus complets, 70 millions que la famille Bonaparte a, sans autre titre que sa parenté avec le chef do l’État, sans utilité appréciable pour la France, prélevés sur la fortune publique.

Napoléon était depuis longtemps averti du danger que pouvait faire courir à la France une Allemagne unifiée et organisée militairement entre les mains de la Prusse. La lettre qui suit, adressée par la reine de Hollande à M. d’André lors de la guerre de 180S, se trouvait dans les papiers de M. Conti. La note mise en tête est de l’écriture de Napoléon.

Copie d’une lettre de la reine de Hollande à M. d’André.

t Vous vous faites d’étranges illusions ! Votre prestige a plus diminué dans cette dernière quinzaine qu’il n’a diminué pendant toute la durée du règne. Vous permettez de détruire les faibles ; vous laissez grandir outre mesure l’insolence et la brutalité de votre plus proche voisin ; vous acceptez un cadeau, et vous ne savez pas môme adresser une bonne parole à celui qui vous le fait. Je regrette que vous me croyiez intéressée à la question et que vous ne voyiez pas le funeste dangerd’uiie puissante Allemagne et d’une puissante Italie. C’est la dynastie qui est menacée, et c’est elle qui en subira les suites. Je le dis, paroo que telle est la vérité, que vous reconnaîtrez trop tard. Ne croyez pas que lo malheur qui m’accable dans le désastre de ma patrie me rende injuste et méfiante. La Vénétie cédée, il fallait secourir l’Autriche, marcher sur lo Rhin, imposer vos conditions ! Laisser égorger l’Autriche, c’est plus qu’un crime, c’est une faute. Peut-être est-ce ma dernière lettre. Cependant ja croirais manquer aune ancienne et sérieuse amitié si je ne disais une dermèra fois toute la vérité. Je ne pense pas qu’elle soit écoutée, mais je veux pouvoir me répéter un jour que j’ai tout fait pour prévenir la ruine de ce qui m’avait inspiré tant de foi et tant d’affection. »

Cette lettre est, comme on voit, écrite pendant la guerre de Bohème et au lendemain de la cession de la Vénétie à la France.

Le général Ducrot, avait, lui aussi, plusieurs fois provenuleÂ-Sïtîpérëul’, coiumo il résiilto