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vait les ordres du prévôt de Paris ; le guet bourgeois, du prévôt des marchands. Louis IX lit réglementer le criage de Paris ; on entendiut par criage ou ory de P»ris la faculté de faire annoncer dans toutes Ses rues de la capitale le prix des marchandises de différentes natures, la vente et le loyer des maisons, la perte d’objets et d’animaux égaies, etc. Philippe-Auguste, par lettres patentes de l’année 1220, avait concédé, moyennant une somme de 300 livres par an, aux marchands de l’eau hanses de Paris, la police dçs crieurs et l’inspection des poids et mesures. Les statuts d’Étienne Boileau nous apprennent que les crieurs étaient soumis à la juridiction du prévôt des marchands.

Parmi les nombreuses fondations du règne jdô Louis IX, nous citerons : la Sainte-Chapelle ; la. Surbonne ; le prieuré de Suitite-Catherine-du-Va.l-des.-EcoHéj’s ; les collèges des

Bernardins, des Prémôntrés, de C’alvi, de Ciuny, Su Trésorier, de l’hôtel Saint-Denis j l’hôpital des Quinze-Vingts ; les monastères où les couvents des Gr’ands-Augustiiis, des frères sachets, des sœur^ sachettes, des Béguines ou de l’Ave-Mnria, des Blancs-Mantâfiux, dés Chartreux ; le grand couvent des Carmes ; les églises ou chapelles de S’aipte^iitrie-rJïgyptienue ou la Jussienne, de Suintr

Jjeu-àtjSaiui-Qi^aa, de Saiiit-Josse, dé Saijitïîustàilïè, ’de Su’m’te-Çrûix-dfe-la-Bretonnerie et/de Saint-Sauveur.’ Sous le règne de saint Louis, Pierre de Montereau, l’illustre architecte de la Sainte-Chapelle, Construisit encore le réfectoire de l’abbaye deSaint-Maitin-des-Champvchef-id’osuvrie dé, grâce et de léger

reté ;’le dortoir, la sailô eàpitùlaire et la chapelle de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, (font l’exquise exécution nous est révélée par d’a, aftiennes gravures. Enfin, Saint Louis em-bellit et agrandit- considérablement le palais de là Cité, antique, résidence des rois de Fiance..

., .I ?qu4 ayons peu de chose à dire du règne de Phjlippé, 111., P.aimi, les faits ou èvéiio-inents ; de ce.règne qui se.passèrent à Paris, nqu, s.éits’r.ons le supplice dû, , chiimbel.lan pjerrje ^^a, Brosse en, l ? ? ! ? ; en 12Y9, uu tourfl pi4iin*S, lequel Robert, cpinté de Cler-j>iQn, t.rle.j^ijjs ; jpube frère du roi, ; reçut, sur 1»

tïirta.3ë si rudjCS c<»ups dé massa d’armés, qu’ilt<Jjnj)a en, dé/ngnee et resta.fpu tout la restede(^’ ; yi^y<.«vllti>'len ; ij^i^Mvii, éii)Qf)4f.tipu déla Séftieqùi em ; pçrtale Grand-Pont et le Pe-IjitrPonf,

•.et.envahit.la ville.tellement’qu’on i4lp.ou.v.oi4"ciraulé.r qu’en, b.ateau. »

V, efs, l£7S, philippin ! aut.orisa.la cohfrè^elde^chimrgiésis,

formée par Jean Pitard,

jÇJhîringleo d^Saint^Louisj les confrères.de ?vjaiënt visitei’ lés premiers lundis de chaque UtùX^’tplù^JeSipfuvres malades, qui se présentaient à 1 église aeSain^Çôme, où’se réur nissait leur corporation, e.fils juraient, dés’as, sujçitir ; aux règies.étâbfies par les statuts, ^ô ; ur’ provenir’îesno^rihrèux.’abus qui se eora^ptltiti^^L^â8’iài^.r^t.i<fue-’^'s ï ?i chirurgie.

Lès autres fondations de ce règne furent : jfftbbpy.^.desiordèlièrès.dë Saùi’t-Mareél, aubourgde Saint -Marcel ; le collègé d’Harr court, } le collège dé.Tournày et la Boucherie d’eS^tni-Gèrmain-’dès-Prés ; , ’ ' 'ÏJë^P^Up’pe-Auguste à Philippe le Bel, l’aspect dé. Paris change presque complèteifien^j’l’ënceinte dé PMïppé-Auguste renfèi>maU

des’clîàmps cultives et, de vastes espaces yidés èi’sans habitations. Lès églises et les étàbliâs’énjents’ civils, et, religieux créés par s’iin^jLôuis.et’sbn Aïs, surtout les fondations universitaires, remplirent.ces terrains vàr ^gu’ës ;’ d, e nduy’eàux faubourgs s’étaient form’é^ùtour dés abbayes laissées é^’dehors de ï’éncéïnte ’dé, la. ville ; une population corn-pacte et riciïyè se groupàit.dahs l’inférieurdélà capitale et dans le voisinage des îhu : m’iHés gullafprtifi^ient.’ ', ’ '.

, "’ Là Citai remplie de rues sombres et étroites,

cortrmuaiqualt avec la terre fermé par .’tlè’ux’pxints ; au nord était le Grànd-Pont, dôffetrtlu pai le ’fort du Ch’âtelet, où résidait le P’rë>’ôt’de Paris ;, eé pojit’ fut’ appelé le pont au Changé, parce que, dès le xie siècle, les Changeurs s’y établirent ; au midi était le Petit-Pontj § uf lequelse trouvait roi bureau de "péagéioù presque tout ce qui entrait de denrëeS et de marchandises è Paris était soumis à un octroi ; mie porte fortifiée défendait l.enti’éédu Petit-Pont. Les principaux marchéa de k ville étaient établis sur la rive drdite, aux Çhampeaux et à la place de Grève ; une rangée de pieus ou palées marquait le port de Grève, centre de la navigation de la capitale.

D.àns le coûtant dit xi’rt» siècle, l’étude, auparavant réfugiée dans les clerties, commença à’Se répandre dans les masses ; on a dit k tort’que jamais "les lettres et les arts ne fu■ rent plus négligés qu’à’cette époque ; dès le siècle précédent, en effet, les écoles de Paris attiraient un concours Immense de professeurs et d’élèves de toutes* l’es nations ; loin de, se ralentir, ce mouvement intellectuel se développa sous Philippe-Auguste et sous saint Louis, et, s’il, sembla s’arrêter ; sous lerègne dé Philippe III, il reprît une nouvelle impulsiob a, y, ec le règne de Philippe le Bel. Alors déjà Papis était un.véritable foyer intellectuel ; l’Université parisienne était aussi prospéré que brillante. Parmi les hommes, remarquables, soit dans les lettres, soit dans les sciences, qui professèrent ou écrivirent.a P, aris pendant les règnes de Philippe-Auguste, de saint Louis et de Philippe le. Haîsdi,

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nous nommerons : Alexandre, de Paris, .à qui on a longtemps attribué l’invention du vers français de douze pieds, dit, à cause de cela, vers alexandrin ; Pierre le Chantre, dignitaire de l’Ëjriise-de Paris et célèhrc professeur de théologie ; Adam, chanoine régulier de Saint-Victor, de qui on connnît des proses rUnées ; Guarin, abbé de Sainte-Geneviève, puis de Saint-Victor, auteur de sermons et de lettres, l’un des conseillers de Philippe-Auguste : Godefroy ou Geoffroy de SaintjVictor, qui a laissé des écrits fort curieux, conservés en manuscrits a la Bibliothèque nationale ; Pierre de Poitiers, chancelier de l’Église de Paris ; Gilles de Paris, chanoine de l’église Saint-Marcel, poEte fécond ; Guillaume Le Breton, historien et poète, auteur du poeine la Philippide ; saint Edmond, archevêque de CaiitorbéJ-y, qui étudia et professa longtemps à Paris ; Guillaume de Saint-Auiour, l’un des fondateurs du collège de Sorbonne, savant docteur qui devint recteur de l’Université et qui s’illustra par sa lutte avec les ordres ■mendiants ; saint Bonaventure, qui professa la théologie à l’école des frères mineurs de Paris ; Robert Sorbon, qui a attaché son nom ii la Sorbonne j Étienne Tempier, évêque de Paris, savant écrivain ; le prévôt Étienne Boileau, dont le Liore des métiers de Paris est un monument précieux de l’histoire de la capitale ; Albert le Grand ; saint Thomas d’Aquin ; Roger Bacon ; Jean de Saint-Gilles’, médecin ordinaire de Philippe-Auguste ; Budon et Eudes II, abbés de Sainte-Geneviève, médecins de saint Louis ; Pitard, chirurgien de saint Louis, de Philippe III et de Philippe IV, etc.

Au moment où les lettres et les sciences se réveillaient de leur long sommeil ; les arts, et surtout l’architecture, éprouvaient une heureuse et féconde révolution. Le xne siècle vit naître l’architecture dite gothique, qui, dans le siècle suivant, atteignit, sous saint Louis, à son plus haut degré cfe splendeur et de majesté. En même temps, la sculpture et la peinture abandonnaient peu à peu la rigidité byzantine et revêtaient une souplesse et une suavité d/expression dignes des plus belles époques dé l’art. Paris ne resta pas en dehors du mouvement qui dota la France de tant d’œuvres admirables ; au xn<* et au xki* siècle s’élevèrent dans la capitale un grand’ nombre dé monuments religieux ou ci—vils-, construits.dans le style ogival le plus pur et, le plus élégant.

Des sceaux du temps’ de saint Louis nous offrent lu preuve de la perfection à laquelle parvenaient’16s’ graveurs de cette époque. Les écoles de Paris plaçaient la musique au nombre des arts q’ui composaient lu fameux quadriv.iiim. ■ • ’, ’ '

Au temps dès Capétiens, la Seine était restée, cbm’ffis au temps des Romains, la principale.artère du négoce parisien ; une, grande quantité de marchandises, venant du Midi, arrivaient cependant k Paris par lit route d’Orîéatis. Trois grandes foires alimentaient et entretenaient surtout le commerce par terre de là capitale/c’étaient :, la foire Saint-Germain, la foire Saînt-Ludre ou Saint-Lazare et la foire du Landit..

Dans la ville, les marchands et les artisans d’une même espi&ce étaient groupés dans le même quartier : les tisserands habitaient la rue de laîixeranderis ; les maçons, la rue de la Mortellerïe ; les marchands de parchemins, là, rue de la Parchéminerie ; les fabricants dé tonneaux, la r’u.e de la Barillerie ; les.tanneurs demeuraient dans trois ou quatre rues qui se nommaient la Tannerie, etc. Il était défendu à la plupart des métiers de travailler le soir à la lumière ; presque toutes les boutiqûes’et ouvroirs ou ateliers se fermaient au derniè’r’ coup des vêpres ou do VAngélus,

Tôasylés sarnedis se tenait ’ aux halles un grand’ marché, où. se concentrait le petit commercé de la ville ;.ce jour-là, beaucoup défab’rieants fermaient leur boutique et transp’ori’aient aux halles les produits de leur industrie.

Les artisans de Paris ne travaillaient guère alors quépour les besoins de la ville.

Les principales.corporations de marchands et d’artisans parisiens au xiu« siècle étaient : la corporation dès bouchers, qui se vantait d’une origine très-ancienne et dont les membres trànsmje, ttàient leurs étaux en héritage h leurs eufahtS ; les talemeliers ou biiulangers ; les taverniers ou débitants devin ; ;Ies cer.yoisiers ou fabricants de bière ; les régrat- • tiers, qui tenaient lieu des.épiciers ; les poissonniers ; les ouvriers qui façonnaient les métaux : les orfèvres, les batteurs d’or, les émailleurs sur or, les joailliers ; les, ouvriers qui façonnaient les ustensiles de ménage, la serrurerie, là bouderie, î’épinglerie ; les.forge—, rohs ; les charrons ; les ouvriers de" la, sellerie et de la ha’rnaçherie, tels que les ; selliers, les chap’uisèuTs, les lormiers où faiseurs ’, de mors ; les artisans en cuirs.et en çhau.ssures, les.baudroyeurs, les corroyeurs, les basaniers, les savetoniers, les cordouaniersj ; les gantiers, les tisserands ; les drapiers., qui comptaient dans leurs rangs les plus grandes familles de la bourgeoisie parisienne ; les. tein’turiérs ; les foulons ; les chavenaciers ou marchands de toile ; les fripiers ; les pelletiers ; les.inercle, rs, etc.

Philippe IV, dit le Bel, qui monta sur le trône eu 12S5, rendit, dans les premières années de sou règne, deux ordonnances rela^ ; tiVes à lfi police intérieure de Paris ; par la L

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première, il enjoignait au prévôt de Paris de réduire ta multitude effrénée de ses sergents à soixante-dix fantassins et treute-cintj cavaliers ; la seconde défendait aux Parisiens de porter des couteaux à pointe, boucliei’s, épées, ni aucune arme, sous peine de la voir prendre et briser ; elle interdisait, en outre, aox bourgeois toute fête de nuit dans la ville, sous peine d’amende pécuniaire et de punition corporelle. En 1302, Philippe le Bel rendit le Parlement sédentaire à Paris, et il établit cette cour de justice dans son palais. La même année, le roi convoqua à Paris les trois ordres du royaume, à l’occasion de ses démêlés avec le pape Bouifnce VIII. Cette assemblée est la^premièie où le tiers état fut admis a siéger en corps a côté des barons et des prélats.

L’avidité sans frein de Philippe le Bel, que la voix publique surnomma ftvee justice le Iraux-mannpyeurt irrita vivement contre lui les Parisiens. Au commencement du xive siècle, le peuple de Paris, ruiné par les exactions du fisc et par les falsifications des monnaies, était dans une profonde misère ; en 1306, une inondation terrible et la disette vinrent ajouter aux calamités publiques. Tel fut le moment que Philippe le Bel choisit pour appliquer une de ses mesures financières les plus iniques. Le peuple indigné s’arma de bâtons, envahit et incendia un manoir nommé la Coùrtille-Barbette, qu’Étienne Barbette, directeur de la niqnnaie et de la voirie, possédait hors des nmrs, puis se rua dans la rue Saint-Martin, où se trouvait l’hôtel d’Étienne Barbette, et mit cet hôtel à sac. Le roi, avec ses barons, était accouru au Temple, dans le voisinage de l’émeute ; les révoltés s’y portèrent ■ et le ro’y assiégèrent, dit un chroniqueur, si bien que nul n’osoit ni entrer ni sortir, et les viandes que Ton apportait pour le roy, ils les jetèrent en la boue. Philippe leur dépêcha le prévôt de Paris et les maîtres de i’Hôtel-le-Roy, lesquels, par douces paroles et blaiidissements, les engagèrent à retourner paisiblement en leurs maisons, avec promesse que dorénavant seroit mieux pourvu aux affaires du peuple.» Quand l’émeute se fut dissipée « le roi ordonna que, pour sa viande qu’ils lui1 avoîeiit épandue et jetée en la boue et pour le fait d’Étienne Barbette, vingt-huit hommes fussent pendus aux quatre oriïieaux dés quatre entrées de Paris. ;., et le menu peuple de Paris chut en grande douleur. > Cependant, quelques semaines plus tard, te roi modifia les ordonnances qtù avaient causé tout le mal, et l’émotion publique se çulinci. " ■

C’éét à Paris que se déroulèrent les principales

scènes du procès des templiers ; en 1310, cinquànté-iiëùf chevaliers du Templéftfrertt brûlés vifs dans ud champ voisin de l’a’îibaye déSài’nt-Antoine/pTè’sde Paris. En 1314, Jacques ilolay, gramVmaîtré de l’ordre, et le cominandeurde Normandie subirent le même supplice dans une petite île de la Seine, où se trouvent aujourd’hui la statue de Henri IV et là place Dauphine ; elle était séparée de la Cité par un bras de rivière qu’on a comblé au xvie siècle.

Malgré son caractère sombre et soupçonneux, Philippe le Bel aimait beaucoup le faste et la représentation ; en 1313, il fit armer ses trois fils chevaliers, et ; à cette occasion, il y eut une fêle magnifique à laquelle assistèrent le roi et, la reine d’Angleterre, entourés delà principale noblesse de leur royaume. Les historiens du temps ne tarissent pas sut les splendeurs de cetle fête, qui dura huit jours. Une tradition populaire, que rien ne justifie, fait de Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel ; l’héroïna de sanglantes orgies dont la tour de Nesle aurait été le théâtre.

On attribué généralement à Philippe le Bel l’institution de la basoche, corporation qui réunissait tous les clercs du Parlement, et dont le chef portait le titre de foi de la basoche. C’est de cette époque que datent-le couvent des Carmes-Billettes, la chapelle et le. couvent des. Haudriettes, lu communauté dès femmes veuves de la’rue Sainte-A voie ; les collèges de Navarre, des Cholets, de Bayeux, du Cardirjal-Lemoino, de Laon et do Présles.

Après la mort de Philippe le Bel, une violenté réaction éclata contre son despotisme. Louis X fut obligé de céder aux réclamations qui s’élevèrent de toutes parts ; Paris eut sa part de concessions. Les marchands parisiens qui exploitaient la navigation de la Seine obtinrent la mainlevée dès péages abusifs établis’par Philippe le Bei et le transit franc, comme autrefois, sur tout le fluuve, depuis Paris jusqu’à la mer, À l’instigation de Charles de. Xaloïs, oncle du roi, Enguerrand de Marign’y, ministre de Philippe le Bel, fut pendu au gibet dé ’Paris. Les années 1315 et 1316 furent marquées à Paris par une grande disette.

Sous le règne de Philippe le Long, qui succéda à son frère Louis X, iôs états généraux, assemblés’à Paris en 1317, déclarèrent, en s’appuyant sur la toi salique, que les femmes ne pouvaient porter la couronne de France. En 1320, une grande insurrection de paysans éclata en France ; comme au ternps de Louis IX, on donna aux, insurgés le nom de pastoureaux. Les baillis et les prévôts leur coururent sus ; on en pr^t plusieurs qui turent enfermée dans.les.prisons de Smut-MartindeS-Champs et du Çhâtelet ; leurs compagnons eatrêren.t en masse dans Paris, for PARI

cèrent les prisons, précipitèrent du haut en. bas de l’escalier du Chàtelet le prévôt M Paris et tirèrent les prisonniers des mains de la justice ; « puis, craignant d’être attaqués par les gens d’armes du roi, ils se préparèrent a combattre sur le pré Saiiit-Gerinain, dit Pré-aux-Clercs ; mais personne n’osa s’armer contre eux, et on les laissa sortir librement de Paris et suivre la route d’Aquitaine. •

Sous les règnes des fils de Philippe le Bel furent fondés les collèges de Montaigu, du’ Plessisj de Cornouailles, de Narbonne, de Tréguiar et de Léon, d’Arras ; à la mente épen que se rapporte l’institution de l’hôpital Saint-Jftcques-aux-Pèleriiis, dit Saint-Jacques-del’Hôpital.

Philippe de Valois fit dans Paris, en 132S, une entrée magnifique ; le prévôt des marchands et les échevms figurèrent dans te cortège en robes mi-parties rouges et jaunes et prirent rang après lo Parlement et avant la Chambre des comptes. Charles ÎV avait accordé an corps de là ville le privilège dé plaider nu Parlement e t non ailleurs ; ceprivîlége, très-important dans fin temps où la France était encore couverte de justices seigneuriales, fut confirmé par Philippe de Valois, dont le règne fut tristement marqué par. le désastre de Crécy et par la peste noire, qui, en quatre ans, emporta’le tiers de ta population de l’Europe. Paris fut terriblement éprouvé par le iléau ; pendant plusieurs semaines, il y mourut par jour environ huit eents personnes ; l’Hôtel-Dieu était devenu un vaste charnier d’où on emportait quotidiennement cinq cents morts au cimetière des Innocents ; dans beaucoup de paroisses, les eurés épouvantés s’enfuirent, laissant l’administration des sacrements à des religieux

des ordres mendiants.

En 1343, Paris avait vu le supplice d’Olivier de Clisson et de douze autres gentilshommes bretons, convaincus d’avoir traité avec l’Angleterre. Malgré les malheurs dû temps, des fêtes spléndides accompagnèrenË les seconds mariages du roi, de son fils et de son petit-fils, qui se remarièrent fous trois en 1350. > Ces fêtes, dit M. Miehelet, tiraient un bizarre éclat des nouvelles modes introduites depuis quelques années en Angleterre et en France. Les gens de la cour, peut-être pour se distinguer davantage des chevalierses lois, des hommes de robe longue, avaient adopté des vêtements étroits, souvent, mi-partis de denx couleurs ; leurs cheveux serrés en queue, leur barbe touffue, leurs monstrueux souliers à la ponlaine, qui reinontalent en se recourbant, leur donnaient un air singulier, quelque ehose. du diable ou du scorpion. Les femmes chargeaient leur tête d’une mitre énorme, d’où flottaient des rubans comme des flammes d’un mat. Elles ne voulaient plus de palefroi ; il leur fallait un fougueux destrier. Elles portaient deux dagues à leur eeinture. • Un grand nombre d’institutions Universitaires furent fondées sous Philippe de Valois ; ce furent : les collèges des Écossais, de Mannoutier, des Lombards, de Bourgogne, de Lisieux, de Chanac, de Hubant, de Mignon ou de Grammont, d’Autun, de Tours, n’Aubiisson, de Cambrai, de Mattre-Ctément. À la même époque se fondaient l’église et la confrérie du Saint-Sépulcre, l’église et l’hôpital de Saint-Juliendes-Ménétriers et la chapelle de Saint-Yves.

À peine monté sur le trône, le roi Jean, pour assurer la tranquillité et là sécurité de sa capitale, rendit une ordonnance sévère contre les mendiants valides, les vagabonds et les truands. Cette ordonnance, en date de janvier"1351, réglait aussi la police relative à éhaqùe corps de métiers et contenait dès dispositions très-étendues au sujet de la salubrité de la ville. En même temps, Jean sévissait avec une rigueur impitoyaiile contre les nobles félons qui cherchaient à vendre la France aux Anglais ; sans aucune forme régulière de procès, il fit décapiter le connétable Raoul, comte d’Eu et de Guines. Quelques années plus tard, il enferma dans la tour du Louvre Charles le Mauvais, roi de Navarre, instigateur de l’assassinat du nouveau connétable, Charles d’Espiigne. La guerre avec l’Angleterre s’étant rallumée, le roi Jean convoqua à Paris des états généraux qui votèrent les subsides qui leur étaient demandés, ordonnèrent l’armement de tous les citoyens et interdirent l’altération des monr nnies ; pour la première fois, les états généraux décidèrent que l’impôt, réparti sur tous les habitants du royaume sans distinction de rang ni de naissance, serait perçu et employé, non plus par les agents du roi, mais par des commissaires nommés par les états.

Lorsque le roi Jean ent été Vaincu et fait prisonnier à la bataille de Poitiers, le dauphin Charles accourut à Paris et convoqua les états généraux pour aviser aux moyens de rendre son père à la liberté et pour régler le gouvernement de la chose publique. Les états, inspirés par le prévôt des marchands, Étienne Marcel, homme de vasteiiuellîgence et de noble caractère, accordèrent desfonds pour l’entretien de 30,000 hommes ; mais, pour mettre un terme aux abus lès plus criants de l’époque, ils demandèrent la mise en jugement des conseillers du roi J*an, la mise en liberté de Charles le Mauvais et te formation d’un eouseîl t(e trente-six membres, pour assister le ’ dauphin dans les soins du gouvernement. Lé dauphin résista pendant quelques mois ; il crut pouvoir recourir sa dei