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mais atteindre la surface. Ces pieux, rangés dans un certain ordre, étaient toujours accompagnés de vases et d’ustensiles étranges très-primitifs, et quelquefois de grands bois de cerfs. C’est en 1853 qu’un savant, M. Ferdinand Keller, ayant- vu quelques poteries qu’on venait de retirer du lac de Zurich, commença de sérieuses études sur ces matières. Les vases trouvés sont en poterie très-ancienne et grossière, non romaine, car elle est noire, imparfaitement cuite et façonnée à la main, sans l’aide du tour à. potier. Les ustensiles, les armes, tes pieux qui les accompagnent ont un air encore plus primitif ; ils rappellent des objets analogues recueillis dans les tourbières de la Scandinavie et doivent, par conséquent, être d’une très-haute antiquité. Les vases, les ustensiles, les armes doivent être en relation directe avec les pieux, puisqu’ils ne se trouvent que dans leur voisinage. M. Keller en vint à la conviction qu’il y avait eu une époque pendant laquelle les habitants du pays se construisaient des abris sur l’eau, si même ils n’y vivaient. C’est la période des constructions lacustres ou palafittes. Un savant suisse, M. Ed. Desor, a résumé les connaissances acquises sur la construction des pala* filles dans un petit volume qu’il a intitulé : es Palafittes ou Constructions lacustres du lac de Neuchâtel. Pour plus de détails, voyez notre article cités lacustres. C’est, du reste, M. Desor qui, avec les archéologues suisses, a popularisé dans notre langue ce nom do

Îmtafittes, tiré de l’italien palafitta, qui n’est ui-même que la reproduction de l’allemand pfahlbauten (construction sur pilotis), créé par F. Keller et généralement adopté.


PALAFOX (Jean de), théologien et prélat espagnol, né dans le royaume d’Aragon ! en 1600, mort en 1659. Sa noble origine lui avait valu d’être nommé par Philippe IV membre du conseil de guerre et du conseil des Indes, "lorsqu’il entra dans les ordres. Nommé, en 1639, évêque de Puebla-de-los-An^elos, au Mexique, il eut bientôt de vifs démêlés avec les jésuites, revint en Europe pour demander au pape de se prononcer sur sa conduite et fut retenu en Espagne par le roi, qui l’appela* à l’évêché d’Osma. Ce prélat s’était attaché à adoucir les mœurs des Indiens et s’était montré plein de zèle et de charité. Outre des traités mystiques, dont quelques-uns ont été traduits en français par l’abbé Le Roy, on a de lui : le Pasteur de la nuit de Noël (Bruxelles, 1655), trad. en français (Paris, 1676), et la Conquête de la Chine par les Tartares, en espagnol et en français (1678). Ses Œuvres ont été réunies et publiées à Madrid (1763, 15 vol. in-fol.).


PALAFOX Y MELZI (don José de), lieutenant général espagnol, duc de Saragosse, né dans l’Aragon en 1780, mort en 1847. Il accompagna Ferdinand VII à Bayonne en 1808, en qualité de commandant en second de la garde royale, puis alla se renfermer dans Saragosse, qu’il défendit, pendant plus de six mois (22 juillet 1808-21 février 1809), avec un héroïsme antique, contre les meilleurs généraux français, et qu’il ne rendit qu’après avoir perdu 54,000 hommes. Renfermé dans le château de Vincennes jusqu’en 1813, il rentra en Espagne l’année suivante, avec Ferdinand, fut appelé aux fonctions de capitaine général de l’Aragon et devint, à cotte époque, membre de la commission chargée de préparer une réorganisation de l’armée. En 1820, Palafox se déclara pour le parti constitutionnel, lutta un des derniers lors de la guerre de 1823, et cessa complètement de prendre part aux affaires après la réintégration de Ferdinand VII dans son pouvoir absolu. Lorsque Marie-Christine devint régente, elle créa le vaillant général duc, grand d’Espagne de première classe, et le nomma directeur des Invalides.


PALAFOXIE s. f. (pa-la-fo-ksi— de Palafox, célèbre Espagn.). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des eupatoriées, comprenant des espèces qui habitent les régions chaudes de l’Amérique du Nord.


PALAFUBGELL, ville d’Espagne, province et à 45 kilom. S.-E. de Girone, sur la Méditerranée, qui y forme un petit port ; 3,986 hab. Exportation importante de bouchons de liège fabriqués dans le pays,

PALAGAKO, bourg du royaume d’Italie, province de Modène, district de Pavullo, mandement de Montefiorino ; 2,300 hab.

PALAGE s. m. (pa-la-je). Féod. Droit du seigneur sur les bateaux qui abordaient à certains rivages.

PALAGIANO, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre d’Otrante, district et à 15 kilom. N.-O. de Tarente, mandement de Mottola ; 4,392 hab.

PALAGON1A, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province deCatane, district de Caltagirone, ch.-l. de mandement ; 4,904 hab.

PALAGONITE s. f. (pa-la-go-ni-te). Miner. Minerai amorphe, qui parait être un élément constituant des formations volcaniques de l’Irlande et de la Sicile.

— Encycl. La palagonite est un minéral amorphe qui, d’après Bunsen et Sartorius de Waltershausen, est un élément constituant essentiel aux formations volcaniques dé l’Islande et de la Sicile. Il a ordinairement une

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. couleur brune ou jaune et un éclat gras ou vitreux. Sa dureté est 4 à5 ; sa densité varie de 2,4 à 2,7. Lorsqu’on le chauffe, il perd de l’eau, fond facilement au chalumeau. L’acide chlorhydrique le décompose et le gélatinise facilement. Il est presque toujours mélangé avec divers autres minéraux, tels que : l’angite et le feldspath, sur lesquels l’acide chlorhydrique est sans action ; ce qui est cause que, lorsqu’on l’attaque par cet acide, il laisse toujours un résidu inattaqué. On a tenu compte de la présence de ces minéraux dans les analyses qui ont servi à fixer la composition de la palagonite. Les analyses de la palagonite de Sicile ont été faites par M. de Waltershausen, et celles de la palagonite d’Islande ont été publiées par M. Êunsen. Malheureusement, ces analyses n’ont permis d’arriver à aucune formule. Cela démontre que la palagonite est ou un mélange ou un composé contaminé par des substances étrangères. Bunsen a proposé toutefois pour le plus grand nombre des palagonites la formule

3{MîO, Si02), Alî03,3SiOi, Io1120 ; mais cette formule ne concorde même pas exactement avec ses propres analyses, . et concorde bien moins encore avec celles de M. Sartorius de Waltershausen.

PALAGBIE s. f. (pa-la-grî). Sorte de pioche, usitée dans le département du Gers.

PALAIA, bourg du royaume d’Italie, province, district et à 28 kilom. S.-E. de Pise. mandement de Pontevera ; 9,035 hab.

PALAIOPÈTRE s. m. (pa-la-io-pè-tredu gr. pataios, ancien ; petra, pierre). Miner. Espèce de feldspath compacte.

PALAIRES s. m. p !. (pa-lè-re — lat. palaria ; de palus, pieu). Antiq. rom. Escrime contre un poteau.

— Encycl. Les Romains donnaient le nom de palaires à un exercice de gymnastique militaire. On plantait un poteau en terre, et les jeunes soldats, placés à six pas de distance, s’élançaient vers le poteau avec une épée de bois et un bouclier d’osier, en faisant toutes les évolutions de l’attaque ou de la défense, comme s’ils eussent réellement combattu un ennemi. Quelques femmes s’exerçaient aussi aux palaires, mais les écrivains nous apprennent que ces viragos montraient plus de vigueur que de décence.

PALA1RET (Jean), littérateur français, né à Montauban en 1697. Il devint agent des états généraux à Londres et maître de langue française. On n’a pas de détails sur sa vie. Il est l’auteur de : Nouvelle méthode pour apprendre à bien lire et à bien orthographier (Londres, 1727, in-12 ; 12e édit., 1748, in-12 ; nouv. édit., Berlin, 1775, in-8<>) ; Nouvelle introduction à la géographie moderne (Londres, 1745-1755, 3 vol. in-12) ; Abrégé sur les sciennes et les arts, en français et en anglais (1736, in-8°) ; Description abrégée des possessions françaises et anglaises du continent septentrionat de l’Amérique (Londres, 1755, in-8°) ; Atlas méthodique (Londres, 1754, infol.), contenant 53 cartes.

PALA1BET (Élie), pasteur de l’Église réformée et savant philologue, né à Rotterdam en 1713, de parents réfugiés, mort à Londres en 1765. Il étudia la théologie à l’université de Leyde et desservit les églises de Dornick et de Tournay. Étant passé en Angleterre vers 1750, il fut nommé pasteur de l’Église française de Londres, où il mourut, après avoir joui de la protection particulière de l’évêque de Bangor. Les livres qu’il a laissés sont : Observationes philologico-critics in sacras Novi Testamenti libros, quorum plurima loca ex aucloribus potissimum griecis exponuntur (Leyde, 1752, grand in-8°) ; Thésaurus ellipsium lalinarum, sive vocum qus in sermone latino suppressse vindicantur (Londres, 1760, grand in-go) ; cet ouvrage est accompagné d’un double index des auteurs et des mots ; Spécimen exercitationum in Navum Testamentum (Londres, 1760, in-go),

PALAIS s. m. (pa-lè. — Une des sept collines de Rome était appelée Collis Palatinus, et ce nom lui venait de Pales, divinité pastorale. Néron y fit construire sa maison d’or, qui prit, à cause de sa situation, le nom de Palatium, qui est devenu le nom commun de toutes les demeures royales et princières. Mais le mot palatium a eu, dit Max Muller, « un autre rejeton fort étrange, le mot français palais, la partie supérieure de l’intérieur de la bouche. Avant qu’on eût établi les règles phonétiques qui déterminent les changements possibles des lettres dans des langues diverses, personne n’aurait pu douter que palais ne lût le latin palatum ; cependant palatum n’aurait jamais pu donner palais, mais seulement paie. Comment palatium en est-il venu à être usité au lieu de palatum, c’est ce qu’il n’est pas difficile d’expliquer. C’était un mot d’usage fréquent et l’on y associait l’idée de voûte élevée. Or, voûte était un terme très-propre pour désigner le palais de la bouche ; on dit en français la voûte palatine, en italien il cielo délia bocca, en grec ouranos, ciel, palais de la bouche, ouranislios, dais arrondi, palais de la bouche. D’autre part, Ennius appelle la voûte des cieux palatum cœli. Il y avait évidemment de l’analogie entre la conception du palais de la bouche et celle d’une voûte, et entre la conception d’une voûte et celle de la demeure somp Î>ALA

tueuse des empereurs ; il arriva probablement ainsi que palatium fut employé par erreur, dans le latin vulgaire, au lieu de palatum et, de cette manière, passa en français ■). Bâtiments vastes et somptueux destinés à loger la personne et la’maison d’un souverain, d un prince ou d’un grand personnage qui a une position officielle : Le palais du roi. Le palais de l’ambassadeur de France à Rome. Le palais épiscopal. Louis XIV se divertit à bâtir des palais. (La Font.) Les palais seraient bientôt déserts s’ils ne déliaient être peuplés que d’amis. (Grimm.) L’ennui est toujours imposant sous les lambris d’un palais. (Méry.) il Grand et somptueux édifice consacré à quelque usage public d’utilité ou d’agrément : Le palais du Louvre, de Versailles, du Luxembourg. Le palais du Corps législatif. Le palais de la Bourse. Le palais de l’Exposition.

— Par exagér. Habitation vaste et somptueuse : Les palais de Gênes. Habiter un véritable palais. Se bâtir un palais.

Nil ! quels sont ces débris sur tes bords dévastés ? C’est Thèbe aux cent palais, l’aïeule des cités.

CHÈNEDOLLÉ.

D’un palais somptueux l’éclatante splendeur Ne vous met point, hélas ! à l’abri du malheur.

YlENHET.

— Poétiq. JDemeure d’une divinité mythologique, symbolique ou allégorique : Le palais du Soleil. Le palais de l’Aurore. Le palais de l’Allégorie est diaphane. Le palais du Sommeil est gardé par la Nuit et habité par les Songes.

L’Aurore, cependant, au visage vermeil, Ouvrait dans l’Orient le palais du Soleil.

■Voltaire.

Il Le palais de Neptune, Le palais de Téthys, la mer, les flots, il Le palais des cieux, Le palais de l’Olympe, Les palais éthérés, etc., Le ciel :

Z>i l’Olympe déjà les palais sont ouverts.

DENNE-BAilOtf.

— Edifice dans lequel siègent les divers tribunaux établis dans une ville : Le palais de justice. Aller au palais.

Des sottises d’autrui nous vivons au palais.

Boileau.

n Profession d’avocat : 5e consacrer au palais. Renoncer au palais. Hennequin, venu tard au palais, prit aussitôt un vol élevé. (Dupin.) || Jours de palais, Jours où siègent les tribunaux. Il Style du palais, Emploi des termes juridiques, il Palais marchand, Ancien nom du palais de justice de Paris, où se trouvaient de nombreuses boutiques.

— Hist. Ancienne résidence des rois de France, située sur l’emplacement actuel du palais de justice de Paris : La place du Palais, il Maires du palais. V. maire.

— Bibliogr. Titre donné à un certain nombre de livres : Le Palais de la gloire.

— Archit. Palais’d’Eole, Réservoir d’air que l’on emploie en Italie pour rafraîchir les appartements.

— Anat. Voûte, partie supérieure de la bouche interne : Le palais et la langue sont le siège du goût.

Le fruit encore vert, la, vigne encore acide Tentent de ton palais l’inquiétude avide.

A. Chénier.

— Art culîn. Chair et membranes qui tapissent la bouche interne supérieure, chez les animaux de boucherie : Ragoût de palais de bœuf.

— Ornith. Partie intérieure de la mandibule supérieure des oiseaux.

— Entom. Sorte de bourrelet membraneux qui se trouve dans l’intérieur de la bouche des insectes parfaits et de quelques larves.

— Moll. Palais-de-bœuf, Palais chagriné, Nom marchand d’une nérite dont la lèvre est semée de petits tubercules semblables aux papilles qui tapissent un palais de bœuf.

— Bot. Renflement de la lèvre inférieure, chez certaines corolles bilabiées. Il Palais-delièvre, Nom vulgaire du laiteroh.

— Syn. Pulai*, cbïtcau, b6»cl. V. CHÂTBAC.

— Encycl. Hist. Les palais ou habitations des rois ou puissants seigneurs commencent à paraître dans l’histoire avec les premiers peuples civilisés. Si haut que l’on remonte en effet dans la légende des nations qui ont joué un rôle important, on constate qu’il y est parlé d’une habitation riche et somptueuse qui constituait le palais des souverains. Les monuments qulnous restent de l’art assyrien établissent que, dès la plus haute antiquité, les chefs se firent construire des demeures où s’étalaient tout le luxe et toutes les richesses dont on pouvait alors disposer. Les palais affectèrent naturellement des formes qui varièrent suivant les pays, les époques et aussi suivant le but auquel ils étaient destinés. Chez les Assyriens, les Chaldéens et tous les peuples de l’Asie et du nord de l’Afrique dont la vie se reconstitue petit à petit aujourd’hui à l’aide des monuments épargnés parle temps, il ne paraît pas que les palais aient été fortifiés, ou tout au moins construits en vuà d’une défense. Cependant quelques-uns furent probablement entourés de murs et protégés par de vastes fossés, dans l’enceinte desquels s’élevaient le palais du roi d’abord et les demeures plus modestes de tous ceux qui étaient attachés à la personne du monarque. Chez les Grecs comme chez les Romains au temps

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de la république, le palais n’est plus que la maison de telle famille puissante et riche. Les principaux citoyens de Rome possèdent des habitations sur le mont Palatin, et ce n’est qu’à l’époque où plusieurs empereurs installèrent leurs ’riches demeures sur cette colline, que les maisons empruntèrent au sol même leurs noms et devinrent des patatia, d’où nous avons fait palais. Les maisons impériales, comme celles des riches citoyens, constituaient d’ajlleurs de somptueuses habitations empruntant au luxe ses raffinements et à l’art ses embellissements. Les restes de ces véritables palais, échappés aux injures du temps, disent assez ce qu’ils étaient. Au moyen âge, le palais c’est la maison royale ou suzeraine, le lijeu où le prince rend la justice. Le palais est placé dans la capitale du suzerain ; c’est là qu’il réside, au moins depuis les Carlovingiens jusqu’au xive siècle. Outre es palais, qui se trouve dans l’enceinte de la ville fortifiée, le suzerain possède souvent un palais de plaisance, construit non loin de sa capitale et ayant, à l’époque des Carlovingiens, l’aspect d’une maison romaine. Souvent même ce palais est construit sur l’emplacement d’une de ces anciennes maisons et lui emprunte une partie de ses ornements, ou conserve et utilise ce qui en reste debout. Près de ces palais et communiquant avec eux se trouvaient, comme au château de Verberie, prè3 de Compiègne, château reconstruit par Charlemagne, un donjon ou

tour fortifiée destinée à servir de refuge en cas d’attaque. Les guerres continuelles qui signalèrent les Xe, xie et xue siècles obligèrent les seigneurs à se construire de véritables forteresses. Aussi est-ce du se siècle que date la transformation des palais, qui deviennent invariablement, et njême dans les ville3 protégées par des remparts, de véritables places fortes. À cette époque, le palais des seigneurs suzerains laïques forme, au milieu de la ville où il est situé, une sorte d’oppidum. C’est à la fois le lieu foiititié et sacré de la cité, car il renferme les reliques les plus précieuses, les chartes, les trésors, et il abritera les défenseurs de la commune, si les remparts sont franchis. Le palais dès évêques est situé près du rempart ; il est bâti sur la muraille même et c’est près de lui que s’élève la cathédrale qui, comme l’ont remarqué presque tous les archéologues, est le plus souvent voisine du mur qui servait d’enceinte à l’époque où elle a été construite. Les palais, véritables châteaux forts, gardèrent, jusqu’au XIV« siècle environ, la forme qu’ils avaient prise vers le rx° siècle. À cette date, la renaissance italienne, qui dps longtemps avait produit des chefs-d’œuvreidans la péninsule, pénètre en France, et lès vieux châteaux forts, dont plusieurs ont été ruinés par Louis XI et ses milices bourgeoises, se transforment en palais. En moensde deux siècles, tous les palais-donjons sont en partie abandonnés par leurs propriétaires, qui vivent à la cour ou se font construire à côté de leurs anciens châteaux, ou même à l’intérieur de leur enceinte, des palais qui ne sont plus que des maisons d’habitation plus ou moins richement décorées.

Aujourd’hui, la qualification de palais est réservée aux demeures souveraines, qu’elles soient habitées par des chefs d’État, comme l’ont été les Tuileries, ou transformées en musées, comme l’est encore le palais du Louvre ; on désigne également sous le nom de palais certains monuments affectés à des services publics : le palais dé justice, celui du Corps législatif, etc.

En Italie et notamment à Rome, Florence, Venise et autres villes autrefois puissantes, on nomme palais les demeures héréditaires des ducs et seigneurs qui jouèrent dans les républiques italiennes un rôle important. Ces monuments, dont la richesse en objets d’art est bien connue des artistes et des savants, n’ont conservé de leur splendeur d’autrefois que des galeries de tableaux fort remarquables et fréquemment visitées par les voyageurs qui se rendent en Italie. Tels sont : à Gènes, le palais Ducal, le palais Royal et celui des Pères des communes ; à Venise, le palais Fini, le palais des Pères des communes ; à Florence, le palais Pitti, le vieux Palais, les palais Capponi, Éuonarotti, etc. ; à Rome enfin, le Vatican, lepaluis pontifical, sur le mont Quirinul, le palais de Itt Consulta, le palais sénatorial et celui de Latran, etc., etc. D’autres, dans les villes que nous venons de nommer, ont été affectés aux services publics. I

— Ane. administr. Comté du palais. Sous la première race, le comte du palais était fort inférieur au maire du palais (v. maire) ; il était le juge de tous les officiers de la maison du roi et cumulait en même temps les emplois de bouteiller, de chambrier, etc. Les attributions de cette charge s’étendirent sous la deuxième race, lorsque cette de maire fut supprimée ; sous les rois de la troisième race, les comtes du palais virent décliner peu à peu leur puissance, dont héritèrent les sénéchaux et les grands prévôts de l’hôtel.

— Anat. V. bouche et palatin.

— pathol. et Chir. V. pajlatite, palaxopharynqitb et palatoplastie.

Palais du Corps législatif OU Palais Bourbon, situé à Paris entre le> quai d’Orsay au nord et la place de Bourgogne au sud. Ce palais, qui a reçu diverses modifications, fut