Aller au contenu

Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

souvenir, et, faute de connaître en détail les titres de sa grandeur, on n’en avait que des idées confuses ; à peine les soupçonnait-on en Europe, lorsque, sur la fin du siècle dernier (XVIIe siècle), des négociants anglais d’Alep, las d’entendre les Bédouins parler de ruines immenses qui se trouvaient dans le désert, résolurent d’éclaircir les récits prodigieux qu’on leur en faisait. Une première tentative, en 1678, ne fut pas heureuse ; les Arabes les dépouillèrent complètement et ils furent obligés de revenir sans avoir accompli leur projet. Ils reprirent courage en 1691 et parvinrent enfin à voir les monuments indiqués. Leur relation, publiée dans les Transactions philosophiques, trouva beaucoup d’incrédules : on ne pouvait ni concevoir, ni se persuader comment, dans un lieu si écarté de la terre habitable, il avait pu subsister une ville aussi magnifique que leurs dessins l’attestaient. Mais depuis que le chevalier Dawkins, Anglais, a publié, en 1753, les plans détaillés qu’il en avait pris lui-même sur les lieux en 1751, il n’y a plus lieu d’en douter, et il a fallu reconnaître que l’antiquité n’a rien laissé, ni dans la Grèce, ni dans l’Italie, qui soit comparable à la magnificence des ruines de Palmyre. » Nous avons déjà dit qu’il faut entendre cette magnificence dans le sens d’une grandeur matérielle plutôt que dans celui de la perfection artistique.

Ces ruines gisent au pied d’une colline qui servait de nécropole à la grande cité et occupent un espace de plus de 3 lieues. On y reconnaît des débris appartenant à deux époques : les uns, accumulés en monceaux, sont informes et paraissent les restes de la ville détruite par Nabuchodonosor ; les autres, encore en partie debout, sont des trois premiers siècles de l’ère chrétienne. Des inscriptions grecques et latines qu’on y a trouvées, aucune n’est antérieure à Jésus-Christ ni postérieure à Dioclétien. Les monuments, visibles encore par l’amoncellement de leurs matériaux, sont au nombre de quarante-cinq. 11 ne reste aucune trace des murailles et des fortifications, qui sans doute furent soigneusement démolies pur les Romains ; le plan de la ville reste donc encore tout à fait hypothétique. Le voyageur anglais Halifax, dont la relation publiée dans les Transactions philosophiques mit en éveil le monde savant, s’est extasié sur la beauté, selon lui incomparable, des ruines de Palmyre, qu’il n’a décrites que très-confusément ; la vérité est qu’elles ne peuvent supporter la comparaison, au point de vue artistique, avec les ruines d’Athènes ou avec celles de Paestum ; elles appartiennent, pour la plupart, à un style corinthien très-orné, mais ces longues files de colonnes qui produisent de loin, dans le désert, un majestueux effet, manquent de proportion et de grandeur. Le style général démontre un lourd plagiat de l’architecture grecque. « Le temple du Soleil, dit M. L. de Ségur, approche par sa grandeur du gigantesque temple de Karnac, à Thèbes. Je fus frappé surtout de la hauteur de ses portes ; mais, dans tout l’édifice, aucun bas-relief, aucune sculpture ne mérite d’arrêter la vue. Ici, comme à Baalbek, les hommes ont fait plus de mal que le temps ; l’édifice religieux fut transformé eu forteresse par les Sarrasins, et les quelques habitants de la nouvelle Palmyre ont assis leur village dans cette enceinte, afin de s’y défendre contre l’incursion des tribus. Les œuvres d’art sont mutilées, les tours de défense composées de colonnes brisées. Les tombeaux ont été exploités comme des carrières par les mêmes Sarrasins pour construire le château qui domine la ville. On s’étonne, à la vue de cette destruction, que tant de monuments soient encore debout ; mais il est à regretter que ces monuments soient plutôt un témoignage de la richesse des Palmyriens que de leur bon goût. Si l’on veut éviter une déception, l’on ne doit considérer que l’ensemble ; alors, ce spectacle si étrange d’une cité entière couchée sur le sable séduit l’imagination par des attraits mystérieux. »

Nous ne croirions pas avoir assez parlé de Palmyre, si nous ne citions encore quelques lignes du philosophe et du savant dont le nom s’attache à ses ruines par le prestige de l’éloquence. « Pour bien concevoir tout l’effet de ces ruines, dit Volney, il faut suppléer par l’imagination aux proportions. Il faut se peindre cet espace si resserré, comme une vaste plaine, les fûts si déliés comme des colonnes dont la seule base surpasse la hauteur d’un homme ; il faut se représenter que cette file de colonnes debout occupe une étendue de plus de 1,300 toises et masque une foule d’autres édifices cachés derrière elle. Dans cet espace, c’est tantôt un palais dont il ne reste que les cours et les murailles, tantôt un temple dont le péristyle est à moitié renversé, tantôt un portique, une galerie, un arc de triomphe ; ici les colonnes forment un groupe dont la symétrie est détruite par la chute de plusieurs d’entre elles ; là elles sont rangées en files tellement prolongées que, semblables à des rangs d’arbres, elles fuient sous l’œil dans le lointain et ne paraissent plus que des lignes accolées. Si, de cette scène mouvante, la vue s’abaisse sur le sol, elle y en rencontre une autre, presque aussi variée : ce ne sont de toutes parts que fûts renversés, les uns entiers, les autres en pièces ou seulement disloqués dans leurs articulations ; de toutes parts, la terre est hérissée de vastes pierres à demi enterrées, d’entablements brisés, de chapiteaux écornés, de frises mutilées, de reliefs défigurés, de sculptures effacées, de tombeaux violés et d’autels souillés de poussière. »

Les ruines de Palmyre sont décrites et gravées dans le grand ouvrage de Wood, les Ruines de Palmyre (Londres, 1753, in-8o, avec 27 pl. ; trad. en français, Paris, 1819, in-4o).


PALMYRÈNE, ancienne contrée de l’Asie occidentale, qui occupait le territoire compris entre l’Euphrate, l’Arabie et la Cœlésyrie, avec Palmyre pour capitale.


PALMYRIEN, IENNE s. et adj. (pal-mi-riain, iè-ne). Géogr. anc. Habitant de Palmyre ; qui a rapport à Palmyre ou à ses habitants : Les Palmyriens. Les ruines palmyriennes.

— s. m. Dialecte syriaque qu’on parlait à Palmyre.


PALNATOKE, célèbre chef de pirates danois ou roi de mer, suivant l’expression du temps. 11 vivait au xe siècle, fut un des héros de la mer Baltique et soutint des guerres contre les petits rois du Danemark. Il avait fondé une sorte de chevalerie de pirates, à laquelleil avait donné des lois et qui se rendit fameuse par ses exploits et ses brigandages. Le cheflieu de l’association était le fort de Jombsbourg, situé, croit-on, dans l’Ile poméranienne de Wollin, Les Jomsbourgeois devaient se considérer comme frères et se partager le butin par. portions égales. La saga islandaise qui donne le plus de- détails sur la vie de Palnatoke est la Jomsvikinga-Saga. Palnatoke est resté fameux dans les légendes pofmlaires du Danemark, et le poète CEhlehscbâger en a fait le héros d’une de ses tragédies. y. ci-après.

Palnatoke, tragédie d’Œhlensehlâger (1809L Le sujet est emprunté à l’histoire des peuples du Nord, cette source immense où GEhlenschlager a puisé tant de richesses. Palnatoke est le Guillaume Tell du Danemark. Il est singulier que la légende suisse reproduise, a plusieurs siècles de distance, l’histoire Scandinave dans tous ses détails. Par ordre du roi Harald, jaloux de sa gloire, jaloux de l’empire qu’il a sur ses guerriers, il est condamné à exécuter le même tour d’adresse que le Suisse sur la place d’Altdorf ; comme lui, il sort vainqueur de cette épreuve, et comme lui il avait caché dans son sein une seconde flèche qu’il destinait au tyran, si le ciel eût mal conduit la première. Il ose le lui dire, et c’est son arrêt de mort qu’il dicte lui-même. Excité par les conseils de l’évêque Popo, Harald essaye trois fois de faire périr Palnatoke et ses enfants. Le héros jure de se venger. À la fin du quatrième acte, le roi est seul dans la salle du trône, et il attend avec anxiété le retour des sicaires qui doivent lui rapporter la tête de Palnatoke. 11 entend des pas qui s’approchent, La portière se soulève ; mais, au lieu de ses fidèles égorgeurs, le roi voit paraître Palnatoke, armé de son arc et de sa âèche inévitable. Il le prend d’abord pour l’ombre de sa victime ; mai 3 quand à voit que c’est bien lui, il se jette à ses genoux et implore lâchement la vie. Palnatoke, sans plus délibérer, lui enfonce sa flèche dans le cœur. Dès lors le remords d’avoir immolé un vieillard incapable de lui résister pèse de tout le poids d’un crime sur la conscience du héros ; il sent que c’était aux dieux de punir et non pas k lui de se venger. On va célébrer les funérailles du roi. On n’y a invité Palnatoke que pour s’emparer de lui. Il le sait, mais cela ne l’empêche pas de s’y rendre. Swend, le jeune fils du mort, est en tète de ceux qui ont juré de le perdre. Palnatoke se présente, il avoue son crime ; sa juûle contenance terrifie tout le monde. Il explique sa conduite et se retire sans qu’on l’inquiète ; mais sou beau-fils, Bue, a armé tous ses vassaux, et croyant Palnatoke en danger accourt à sou secours. Au même moment, on enlève le corps du’roi ; ; il s’imagine que c’est le cadavre de son père et engage aussitôt la lutte. Au bruit du combat, Palnatoke revient sur ses pas ; il s’élance entre les combattants et reçoit dans la poitrine le fer que Bue destinait à Swend. Bue est au désespoir, et il faut toute l’autorité de Palnatoke pour le décider k survivre k sa funeste erreur.

Ce qu’il faut louer sans restriction dans cette pièce, c’est la verdeur des idées et la chaleur chevaleresque du style ; en dehors de cela, la tragédie est curieuse par l’absence complète de tout personnage féminin et, par conséquent, par la privation de cet élément essentiel de toute action dramatique, l’amour. La pièce n’en est pas moins intéressante et prouve l’habileté de l’auteur, qui a pu se passer de ce moyen puissant.

PALO s. m. (pa-lo — mot espagn. qui veut dire pieu, et qui est dérivé du lat. palus, même sens). Bot. Nom donné à divers arbres de l’Amérique du Sud.

Palo de vacca, Nom vulgaire du brosime. Il Palo Maria, Nom vulgaire du calophylle ou calaba. il Palo de ealenturas, Nom vulgaire des quinquinas.

— Encycl. Palo de vacca. Les voyageurs ont désigné sous ce nom, quo lui donnent les habitants du pays, un arbre de troisième grandeur, k grandes feuilles alternes, ovales,

PALO

aiguës, coriaces, longues de O’OjSO, marquées de nervures latérales, parallèles, saillantes en dessous ; son fruit est fin peu charnu et renferme quelquefois deux noyaux, plus souvent un seul. Cet arbre croît dans l’Amérique du Sud ; il abonde surtout aux environs de Caracas. À l’aide d’incisions pratiquées sur son tronc, on en retire, pendant la jeunesse de l’arbre, un suc laiteux très-abondant, assez épais, d’une odeur balsamique, agréable k boire et recherché comme très-nourrissant. Avec ce liquide, les habitants de l’Amérique du Sud fabriquent une sorte de fromage excellent et dont on mange beaucoup. Quand l’arbre vieillit, son lait perd de ses qualités et devient très-ainer.

PALO ou PALOMONTE, bourg du royaume d’Italie, province de la Principauté Cité-Heure, district de Campagna, mandement da Contursi ; 2,289 hab. C’est un petit port de pêcheurs. Bains de mer. Ce bourg occupe l’emplacement de l’ancienne ville étrusque Alsiuro, dont il ne reste pas de trace et où Pompée et Antoniu le Pieux avaient des villas. Cette ville a existé jusqu’au xe siècle. Elle fut détruite par les Lombards et les Sarrasins.

PALO-BEL-COLLE, ville du royaume d’Italie, province de la Terre de Bari, district et k 17 kilom. S.-O. de Bari, chef-lieu de mandement ; 8,459 hab. Fabriques de savon et de pâtes d’Italie.

PALOMAUÈS {François-Xavier de Santiago), paléographe espagnol qui vivait au xvme siècle. Il acquit beaucoup de réputation par son habileté à imiter les écritures anciennes, et fut employé par le Père Buriel à copier les manuscrits qu’il tirait de la bibliothèque de Tolède. Le-plus beau de ses manuscrits est un magnifique volume, intitulé : Historia del ruidoso àesafio sobre eseribir letras orientales y antiquas de Espana (1761, in-fol.). On y trouve des caractères chinois, hébreux, syriaques, samaritains, égyptiens, étrusques, phéniciens, arméniens, arabes, grecs, illyriens, gothiques, latins, anciens et modernes, avec des abréviations ou mots liés des vieux manuscrits sur vélin du vme, du ixe et du X» siècle. La Paleografia espaîwla de Terreros contient quelques planches gravées d’après Palomarès.

PALOM8ARA, bourg du royaume d’Italie, dans les anciens États de l’Église, à 12 kilom. N.-O. de Tivoli, sur le Teverone ; 2,263 hab.

PALOMBARO, bourg du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Citérieure, district de Laîiciano, mandement de Lama ; 2,24a hab. Récolte et commerce de vins et d’huile renommés.

PALOMBE s. f. (pa-lon-be — lat.’pa/u»iia, mot qui est probablement la forme itatiote de columua, par le changement de la gutturale en labiale, qui est fréquent dans les langues aryennes ; ainsi g grec pente, cinq, latin quiaque ; grec peplô, cuire, latin coquo, etc.). Ornith. Nom vulgaire du ramier et du pigeon sauvage.

— Techn. Elingue employée au commettage des filins. Il On dit aussi palonnb.

Palombe ou la Fomme bouorable, roman de Camus, évoque de Belley (r’éimp. en 1853, in-16). Ce roman appartient à la série considérable d’ouvrages oubliés par lesquels Camus, l’ami de François de Sales, essaya de réagir contre la vogue des grands romans du xvn" siècle, les Clélie, les Astrée, les Cyrus, etc. ; Palombe est un de ses meilleurs. Le sujet est très-simple, et la simplicité était un grand mérite à une époque où l’on cherchait surtout la complication et l’étrangeté des aventures. Palombe est une jeune fille honnête, peu romanesque, mais sensible, qui est aimée par un jeune comte, Fulgent, et épousée par lui. Celui-ci ne peut pas longtemps conserver intact cet amour qu’il avait juré ; il s’éprend d’une autre femme, nommée Glaphire, et la fait venir chez lui avec Sa mère et son frère. Bientôt enfin, il ne dissimule plus et son amour éclate dans toute sa violence. Palombe sait se montrer patiente et résignée ; elle écrit k son mari pour le ramener au devoir. Fulgent ne lit pas ses lettres et se dispose à les lui renvoyer. Mais, en, y jetant un coup d’œil, surpris et touché de la tendresse, de l’éloquence de sa femme, il a honte de lui-même : il marié Glaphire et revient à Palombe pour toujours. Cette intrigue fort simple est malheureusement arrêtée k chaque instant par des épisodes, des paraphrases de l’Écriture, des réflexions, des comparaisons inutiles. Camus est homme du monde, mais il est encore plus évêque, et l’on sent l’homme d’Église, le directeur de consciences revenir à chaque instant avec ses souvenirs de la Bible, ses exhortations évangéliques et quelquefois ses ennuyeuses rapsodies. On trouve de temps eu temps dans Palombe des tableaux naïfs, pleins de grâce, qui rappellent certaines peintures de saint François de Sales ; par exemple, en parlant de deux novices nouvellement amenées au couvent :.« Pareilles à ces perdrix des Alpes, dit Camus, qui changent leur couleur grise en blanc à force de voir et de fouler la neige, ainsi, petit k petit, Jésus-Christ, l’amour de la croix et le désir de le servir eu une vie plus parfaite, s’allaient formant et gravant dans l’esprit de ces filles, par l’exemple de la bonne vie des saintes religieuses. » C’est là une de

PALO

85

ces comparaisons familières et riantes comme on en trouve à chacune des pages fleuries de l’Introduction à la vie dévote.

Tracer l’image de l’honnête femme, dit H. Rigault dans une notice fort spirituelle qu’il a consacrée k Camus, exposer ses devoirs, prescrire sa conduite au milieu des difficultés de la vie, ce n’est pas seulement l’œuvre d’un.romancier, c’est l’œuvre d’un directeur. Avec beaucoup de bon sens, Camus a pris la femme, non dans un couvent, mais au milieu du monde, au foyer domestique, et la vertu dont il a fait l’histoire, c’est la plus belle des vertus de l’honnête femme, celle qui est le fond même de son honnêteté ; l’amour conjugal. Suivant son.procédé accoutumé, il expose successivement k un grand nombre d’épreuves la vertu de Palombe. •

PALOMB1 (Gaétan), poëte italien, né à Chiavano, près de Spolète, en 1753, mort k Rome en i$%£. Il entra dans les ordres, professa les belles-lettres dans plusieurs villes des États pontificaux et obtint finalement une prébende k Roms. On a de lui un poêine en vingt chants faisant suite au Ilotand furieux et ayant pour titre : Il Medoro coronato (Rome, 1828, 2 vol. in-S°).

PALOMBIN s. m. (pa-lon-bain — rad. palombe). Archéol. Marbre blanc, compacte, d’un grain très-fin, qu’on trouve dans d’anciens monuments.

PALOMET s. m. (pa-lo-mè). Bot. Agaric comestible des landes de Bordeaux. Il Mousseron comestible du Béarn. il On dit aussi

PALOMBTTE S. f.

PALOMIÈRE s. f. (pa-lo-miè-re — rad. palombe). Chasse. Appareil particulier pour la chasse aux pigeons ramiers et aux bisets.

PALOMINO DE CASTRO Y VEI.ASCO (Antonio-Acisle), peintre et critique d’art espagnol, né à Bujalance en 1653, mort k Madrid en 17SC. D’abord avocat, il entra ensuite dans un couvent de Cordoue et y reçut les ordres mineurs. S’étant pris alors de passion pour ht peinture, il déposa le froc et entra comme élève dans l’atelier de Valdes Loal (1C72). Trois ans plus tard, il se rendit à Madrid, compléta ses études-sous la direction de J. Alfaro et fut chargé, après la mort de cet artiste, de terminer Tes peintures qu’il avait laissées inachevées (1680). Le talent dont il fit preuve en décorant avec Coêllo la galerie des Cerfs au Prado lui valut, quelque temps après, te titre de peintre du roi. En 1693, il exécuta, à l’hôpital du Bon-Succès, des grisailles représentant des Traits de la vie de Charles-Quint, et les portraits de Chartes II et de la Heine Marie. Ces peintures, qui sont parvenues jusqu’k nous dans un excellent état de conservation, sont dessinées avec soin, bien composées et d’un beau coloris. Palomino se livra ensuite k d’importants travaux décoratifs dans le musée d’Armes de Madrid et dans plusieurs églises da Valence, notumment dans la cathédrale de cette ville, pour laquelle il fit un de seâ meilleurs tableaux, la Confession de saint Pierre, Appelé en 1705 k Salamanque pour y décorer le couvent do Saint-Étienne, Palomino y exécuta des fresques représentant l’Église militante et triomphante. Ces fresques, dans lesquelles il déploya tout son talent, sont regardées comme des chefs-d’œuvre. On estime également beaucoup les peintures qui ornent la coupole des Chartreux de Grenade (1712) et représentent VApothéose de saint Bruno, ainsi que les cinq tableaux qu’il fit pour la cathédrale de Cordoue en 1713. À partir de cette époque jusqu’en 1724, Palomino s’occupa k peu près exclusivement d’écrire sur les arts des ouvrages très-estimés. En 172-4, il reprit ses pinceaux pour décorer l’église du Paular. Devenu veuf en 1725, il se fit ordonner prêtro et mourut peu de temps après. Pour honorer l’artiste qui jouissait alors d’une réputation considérable, Philippe V lui fit faire de somptueuses funérailles. Comme écrivain, Palomino a publié les deux ouvrages suivants : El Museo pictorico y theorica de la pintura (Cordoue, 1715, 3 vol.) et Escala optica (Madrid, 1716-1724, 3 vol. in-fol.). Ce dernier ouvrage est un excellent traité de peinture, et dans la troisième partie l’auteur a donné ta biographie des illustrations de l’école espagnole. Traduite, copiée, pillée par les écrivains modernes, elle est le fonds commun où puisent tour k tour les critiques et les biographes. Palomino fut pour l’Espagne une sorte de Paul Delaroche savant et travail■leur. Comme le peintre français, il a laissé des pages bien traitées que l’on verra toujours d’un œil satisfait, jnais sans admiration et sans enthousiasme.

PALOMMIER s. m. (pa-lo-mié). Bot. Nom vulgaire d’une espèce de gaulthérie.

PALQMYDES s. f. pi. (pa-lo-mi-de). Entom. Tribu d’insectes myodaires, comprenant, entre autres, les genres loxocère, daayne, define, limnie, hydromye, dyctie.eto. ; Les larves des palomydes ne vivent que dans tes végétaux. (H. Lucas.)

— Encycl. hespalomydes sont caractérisées par des antennes ordinairement allongées et dirigées en avant. Le front et la face sont larges, la trompe molle, les ailes allongées ; le corps, allongé, cylindrique et orné sur les côtés du corselet d’un duvet satiné, est teinté de couleurs jaunes, nuancées de jaune pâle et de brun plus ou moins foncé. Les larves des