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pëdantesque se dit surtout du langage, du style, des travaux littéraires : Le pédant a souvent à la bouche des phrases pédantesques qui cachent le vide des idées sous l’éclat des mots.

Pédant Joué (le), comédie en cinq actes, en prose, de Cyrano de Bergerac (1654). Cette pièce est surtout célèbre par l’emprunt que lui a fait Molière d’une scène capitule des Fourberies de Scapin, celle où se trouve l’exclamation devenue proverbiale : e Qu’allait-il faire dans cette galère 1 » Nous avons donné la scène de Molière (v. galère) ; voici un extrait de celle de Cyrano, qui est tout aussi piquante, comme on petit en juger :

Corbinelli (Scapin). Hélas ! tout est perdu ; votre fils est mort.

Granger (Géronte). Mon fils est mort ? Estu hors de sens ?

Corbinelli. Non ; je parle sérieusement ; votre fils, à la vérité, n’est pas mort, mais il est entre les mains des Turcs.

Granger. Entre les mains des Turcs ? Soutiens-moi ; je suis mort.

Corbinelli. À peine étions-nous entrés en bateau pour passer de la porte de Nesle au quai de l’École..., que nous avons été pris par une galère turque.

Granger. Eh ! de par le cornet retors de Triton, dieu marin, qui jamais ouït parler que la mer fût à Saint-Cloud, qu’il y eût là des galères, des pirarès et dés écueils ?

Corbinelli. C’est eu cela que la chose est plus merveilleuse ; et quoiqu’on ne les ait point vus en France que là, qui sait s’ils ne sont point venus de Constantinople jusqu’ici entre deux eaux ? Ils ont voulu poignarder votre fils s’il ne se rachetait par de l’urgent.

Granger, Que diable aller faire aussi dans la galère d’un Turc ? d’un Turc ! PergeJ

Corbinelli. Eht monsieur le Turc, lui ai-je dit, permettez-moi d’aller avertir son père qui vous enverra tout à l’heure sa rançon,

Granger, Tu ne devais pas parler de rançon ; ils se sont moqués de toi.

Corbinelli, Au contraire, k ce mot il a un peu rasséréné sa face Granger. Que diable aller faire dans la galère d’un Ture... ? Donne-moi le réceptacle des instruments de l’immortalité, scriptorium silicet.

Corbinelli. Qu’en désirez-vous faire ?

Granokr, Écrire une lettre à ce Turc.

Corbinelli. Us se moqueront, par ma foi, de vous.

Granger. Va-t’en donc leur dire de ma part que je suis tout prêt de leur répondre, par-devant notaire, que le premier des leurs qui me tombera entre les mains, je le leur renverrai pour rien.... (Ah ! que diable, que diable aller faire dans cette galère ?) Ou dis-leur qu’autrement je m’en vais me plaindre à la justice....

Corbinelli. Tout cela s’appelle dormir les yeux ouverts.

Granger. Faut-il être ruiné à l’âge où je suis ? Va-t’en avec Pasquier, prends le l’esté du trésor que je lui donnai pour la dépense, il n’y a que huit jours. (Aller sans dessein dans une galère !) Prends tout le reliquat de cette pièce. (Ahl malheureuse génitnre, tu me coûtes plus d’or que tu n’es pesant I) Paye la rançon, et ce qui restera emploie-le en œuvres pies. (Dans la galère d’un Turc !) Bien, va-t’en. (Mais, misérable, dis-moi que diable allais-tu faire dans cette galère 7) Va prendre dans mes armoires le pourpoint décoqpé que quitta feu mon père l’année du grand hiver.

Corbinelli. À quoi bon ces fariboles ? Vous n’y êtes pas. Il faut tout au moins 100 pistoles pour la rançon.

Granger. 100 pistoles ! Ahl mon fils, ne tient-il qu’à ma vie pour conserver la tienne ? Mais 100 pistoles ! Corbinelli, vu-t’en lui dire qu’il se laisse pendrésans dire mot, Cependant qu’il ne s’afflige point, car je les en ferai bien repentir.., . S’en aller dans la galère d’un Turc 1 Eh 1 que faire, de par tous les diables, dans cette galère ? O galère, galère, tu mets ma bourse aux galères 1

La scène si plaisante où Zerbinette raconte à Géronte le stratagème employé pour lui soutirer de l’argent est également tout entière dans le Pédant joué, et plus textuellement copiée encore. On y retrouve jusqu’aux interminables ha, ha, ha ! hi, hi, hil de l’égrillarde soubrette.

La comédie de Cyrano offre encore cette particularité que c’est la première qui fut écrite en prose. Un des personnages, Mathieu Garreau, paysan jovial, qui fait dans son patois le récit tout à fait énigmatique d’un procès d’où dépend tout son bien, a servi longtemps de modèle pour les rôles de paysan au théâtre.

FÉDANTAILLE s. f. (pé-dan-ta-lle ; Il mil. — rad. pédant). Ramassis de pédants : Ce qu’on vous a conté de mes querelles avec cette PÉdaHTAilLe n’est pas loin de la vérité. (P.-L. Courier.) tl Pédant : Ne discutes pas avec une pédantaille de cette espèce.

PÉDANTER v. n. ou inlr. (pé-dan-térad. pédant). Enseigner les enfants dans un collège, une institution : Cet homme n’a fait toute sa vie que pédanter. u Vieux mot.

— Faire le pédant, affecter des airs de pédant ; reprendre, régenter les autres.

PÉDANTERIE s. f. (pé-dan-te-rl — rad. pédant). Profession du pédant, de celui qui

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instruit les enfants : Embrasser, quitter la pédanterie. H Vieux mot.

— Air, ton, manières du pédant : Il y aurait de la pédanterie à relever de si légères fautes. (Acad.) Sa pédanterie le porte à contrôler tout ce qu’on fait, tout ce qu’on dit. (Acad.) L’esprit de pédanterie met son plus grand plaisir à chicaner sur les petites choses. (Nicole.) Les hommes ont un merveilleux penchant pour la pédanterie. (Grimm.) Je vous demande pardon de mes citations ; je n’ignore pas que c’est pédanterie awe yeux de bien des gens ; mais j’ai un faible pour les Grecs et les Âomains. (Camille Desmonlins.) La pédanterie est une des variétés de l’amour-propre. (Mme Guizot.) La pédanterie est un mal qui ne s’empare que des esprits superficiels. (Rigault.) La pédanterie a ruiné la république ae* lettres en rendant ridicule le savoir. (Rigault.)

— Erudition pédante, lourde, indigeste : Ce n’est pas là du savoir, c’est de /«pédanterie. (Acad.) La correction semble de la pédanterie, et bientôt le sti/le littéraire aura besoin de commentateurs. (Th. Gautier.) Les monophysites poussaient l affectation de l’hellénisme jusqu’à la pédanterie. (Renan,)

PÉDANTESQUE adj. (pé-dan-tè-ske — rad. pédant). Qui appartient au pédant, qui tient du pédant : AîV pédantesque. Discours pÉdantesque. Citations pédantesques. // est un las de préceptes pédaktksques et vains qui sont autant de paroles perdues : (J.-J. Rouss.) Les puérilités pédantesques de la rhétorique sont à l’art oratoire ce que la tcolaslique est à la philosophie. (D’Alemb.) Il n’y a rien de si pestilentiel pour te jugement que le fatras des connaissa7ices pédantesques. (Lemontey.) Ne fais point, affectant un savoir pédantesque, Du grec et du latin l’étalage burlesque.

Mouèke,

— s. m. Ce qui est pédantesque ; genre pédantesque : Tomber dans le pédantesque.

— Syn. Pédantesque, pédant. V. PÉDANT. PÉDANTESQUEMENT adv. (pé-dan-tè-skeman — rad. pédantesque). D’une manière pédantesque : S’énoncer pédantesquement. La musique ne demande pas pédantesquement à être comprise, elle ne demande qii’aétresentie et aimée. (E. Montégut.)

PÉDANTISÉ, ÉE (pé-dan-ti-zé) part, passé du v. Pédantiser. Rendre pédant : Savant pédantisé par l’exempte des autres.

PÉDANTISER v. n. ou intr. (pé-dan-ti-zé

— rad. pédant). Faire le pédant : Ne faire que pédantiser. Il Vieux mot.

— v. a. ou tr. Rendre pédant ; Son précepteur Va, pédantisé.

PÉDANTISME s. m. (pé-dan-ti-sme — rad. pédant). Air, ton, caractère, manières du pédant : Le PÉDANTIS.ME n’est pas moins dans l’affeclatioimdu style que dans l’étalage de l’érudition. (Bacon.) Ne vouloir être ni conseillé ni corrigé sur son ouvragées ! un pédantisme. (La Bruy.) Le pédantisme contribue beaucoup à faire naître la fatuité. (Duclos.) J’aime la justesse, mais je hais le pédantisme et l’affectation. (Balz.) Si le pédantisme est insupportable dans l’homme, il l’est bien plus encore dans la femme. (P. Janet) Le pédantisme vit de prétentions. (M»>« E. de Gir.) L’affection du purisme est du pédantisme. (Boitard.) Le pédantisme n’est qu’une vanité prétentieuse du savoir, sans tact ou sans esprit. (Latena.) ■ — Par ext. Pédants : C’est la paresse des hommes qui a encouragé le pédantisme 4 grossir plutôt qu’à enrichir les bibliothèques. (La Bruy.)

PÉDANTOCRATIE s. f. (pé-dan-to-kra-sî

— de pédant, et du gr. kralos, force, puissance). Néol. Gouvernement des pédants, des savants, des érudits : La pédantocratie résume une tendance sociale qui ne saurait jamais réellement aboutir qu’à instituer, aunom de la capacité, la domination des médiocrités ambitieuses, à l’exemple du régime chinois. (A. Comte.)

PEDARA, bourg d’Italie (Sicile), province, district et à 13 kilom. N. de Catane, sur la pente méridionale de l’Etna, mandement de Trecustagne ; 3,190 hab.

PÉ-D’ARDET (SAINT-), village de France (Haute-Garonne), cant. de Saint-Bertrand, arrond. et a 16 kilom. deSaint-Gaudans, à 106 kiloui. de Toulouse, au pied du pic de Gar ; 601 hab. L’église, ancienne chapelle d’un château des évêques de Comminges, est entourée de murs ruinés et flanquée d un donjon carré qui sert de clocher.

PÉDARÈTE, Spartiate qui, s’étant présenté aux suffrages de ses concitoyens pour être admis au conseil des Trois-Cents et n’ayant pas été élu, se retira de l’assemblée en disant qu’il se réjouissait que Sparte eût trouvé trois cents citoyens plus vertueux et plus dignes que lui. ■ SI cette démonstration est sincère, dit J.-J. Rousseau, et il y a lieu de le croire, voilà le vrai citoyen ! •

PÉDARTHROCACE s. m. (pé-dar-tro-kase — du gr. pais, paidos, enfant ; arihron, articulation ; kakia, mal). Pathol. Maladie des articulations chez les enfants, il Nom donné particulièrement au spina ventosa et à l’éléphantiasis.

PÉD ASE, petite ville de la Messénie.’vers l’O., dans le voisinage de Pylos. Etle était célèbre par ses vins excellents, dont parle Homère.

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(Iliade, IX, 152.) UAutre ville célèbre dans l’antiquité, située dans là Carie occidentale, non loin.d’Haliearnasse, au S.-O. de filélase. (V. Hérodote, I, 175 ; VI, 20 ; VIII, 104, et Tite Live, XXXIII, 30. Il Petite ville de la Troade, au N. et près d’Assos, sur le Satnion. (Iliade, VI, 35 ; XXI, 87.)

PÉDASE (Pedasus), prince troyen, fi !s de Bucolion et d’une Naïade, et frère d’^Esépus, qui figure avec honneurdans l’/iiaete. Homère nous fait assister à son combat avec Emyale, C’est tout un petit tableau. Le malheureux Pédase fut vaincu et tué par son terrible adversaire. (Iliade, VI, 21.)

PÉDASCS, cheval qui égalait en vitesse les chevaux de race immortelle, Achille, qui Savait pris au sac de la ville d’Aétion, le conduisit au siège de Troie, où il fut tué par Sarpédon.

PÉDATIFIDE adj. (pé-da-ti-fi-de —du lat. pedatus, pédalé ; fidus, fendu). Bot, . Se dit des feuilles pèdalees dont les bords présentent des fissures ou lobes aigus, qui vont jusque vers le milieu du limbe.

PÉDATILOBÉ, ÉE adj. (pé-da-tl-lo-bédu lat. pedatus, pédalé, et de lobé). Bot, Se dit dçs feuilles pédalées dont les bords présentent des lobes arrondis qui vont jusqu’à une certaine profondeur, n On dit aussi pbda-

LILOBÉ.

PÉD&TION s. f. (pé-da-si-on — du lat.pes, pedis, pied). Entom. Ensemble de tout ce qui est relatif aux pattes des insectes : La pédation fournit des caractères très-importants aux classifications.

PÉDATIPARTITE adj. f. (pé-da-ti-par-ti-te — du lat. pedatus, pédalé, et de parti, ite). Bot. Se dit des feuilles pédaliformes divisées, mais dont les divisions sont soudées près de la nervure médiane. Il On dit aussi pédalipartite.

FÉDATISÉQUÉ, ÉE adj ; (pé-da-ti-sé-kédu lat. pedatus, pédalé ; sectus, coupé). Bot. Se dit des feuilles à nervures pédalées et à plusieurs lobes distincts les uns des autres. Il On dit aussi pédaliséqub.

PÉDATROPHIE s. f. (pé-da-tro-fî — dugr. pais, paidos, enfant, et de atrophie). Pathol, Atrophie du mésentère chez les enfants, connue sous le nom vulgaire de carreau.

PÉDATROPHIQUE adj. (pé-da-tro-fi-kerad. pédatrophie). Pathol. Qui appartient à la pédutrophie : Symptômes pédatrophiques,

PÉDAUQUE (la reine). On trouve, sur le portait ou dans les sculptures 4e quelques anciennes églises, îa représentation d’un personnage féminin, fort singulier, portant au front la couronne de reine et qui a dos pieds. palmés, de véritables pattes d’oie. C’est le personnage qui a été baptisé du nom bizarre de reine Pédauque (pede d’occa, en italien ; patte d’oie). On compte en France quatre églises anciennes au portail desquelles on voit avec d’autres figures celle d’une reine Pédauque ; ces églises sont celles du prieuré de Saint-t’ourçain (Auvergne), de l’abbaye de Saint-Bénigne de Dyon.de celle de Saint-Pierre de Nevers et de celle de Sainte-Marie de Nesles (Champagne). Peut-être en existet-il d’autres ; mais elles sont moins connues. Jusqu’au milieu du siècle dernier, aucun écrivain n’avait remarqué cette singularité ; le Père Mabillon est le premier qui paraisse y avoir fait attention, et il remarque que la reine aux pieds d’oie, qui a été surnommée Pédauque, pourrait être sainte Clotilde, sans doute pour désigner sa prudence, eu souvenir des oies du Capitole. Mais comment admettre, d’après cette hypothèse, que, dans des provinces comme l’Auvergne et la Bourgogne, où la domination étrangère fut si longtemps vue avec haine, la mémoire de Clotilde eût été dans une telle vénération que son injage eût trouvé place sur les portails d’églises construites cinq siècles plus tard ? Certains érudits prétendirent qu’il s’agissait, les uns de Berthe au grand piedt femme de Pépin te Bref, les autres d’une reine de Toulouse, femme d’Euric, roi des Wisigoths, qui aurait été surnommée ainsi à cause de son grand amour pour les bains. Rejetant et avec raison ces diverses opinions, 1 abbé Lebeuf en émet une autre tout aussi invraisemblable, malgré l’érudition qu’il déploie pour la soutenir. Selon lui, la reine Pédauque ne serait autre chose que la reine de Saba, et, pour arriver à cette conclusion, il a recours à une tradition judaïque rapportée dans le paraphraste ehaldêen. Voici cette tradition, que nous croyons assez curieuse pour être citée ici.

Lorsque la reine de Saba fit le voyage de Jérusalem pour voir Salomon, ce prince attendit sa visite dans un appartement de cristal qu’il avait fait construire dans son palais. Étant entrée dans la salle où était le monarque, la reine crut le voir dans l’eau et leva sa robe pour s’approcher de lui. Alors Salomon, voyant ses pieds qui étaient hideux, lui dit : « Votre visage a la beauté des plus belles femmes, mais vos pieds n’y répondent guère. » Cette tradition, jointe àl’habitude qu’avait la reine de Saba de se baigner tous les jours, aurait suffi, dit l’abbé Lebeuf, pour lui faire donner par les chrétiens le nom de Pédau-I que. Due fois cette donnée admise, s’appuyunt

! sur l’opinion de quelques saints Pères qui,

dans Salomon et la reine de Saba, ont voulu

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voir une figure de Jésus-Christ et de son Église, il motive assez bien la présence d* cette princesse sur les portails de nos cathédrales.

Bullet, le dernier auteur qui ait écrit sur ce sujet, réfute complètement toutes ces conjectures et donne k son tour une explication qui nous paraît, quant à nous, la plus vraisemblable et la plus satisfaisante. Robert I*r, roi de France, avait épousé, en 995, Berthe de Bourgogne, dont il était le cousin au quatrième degré. Excommunié par le pape Grégoire V pour cette union contraire aux canons de l’Église, " il ne fallut rien moins que l’interdit jeté sur son royaume et l’abandon où le laissèrent tous ses serviteurs pour qu’il pût se résoudre à répudier Berthe, qu’il chérissait tendrement. Le cardinal Pierre Damien, qui écrivait soixante ans après cet événement et fut vraisemblablement l’écho de la tradition populaire, raconte que Berthe accoucha pendant l’interdit et, par ■ l’effet de la colère divine, mit au monde un fils dont la tète et le cou étaient d’une oie, et non d’un homme. • 11 est donc très-probable que l]on voulut éterniser le souvenir de cette prétendue vengeance céleste pour épouvanter, par la vue perpétuelle de ce châtiment, ceux qui oseraient braver les censures ecclésiastiques. Et Berthe, portant avec elle le signe de réprobation dont Dieu l’avait frappée dans son fils, devint un symbole menaçant pour les adversaires du pouvoir temporel de l’Église et dut être alors mise en évidence sur nos monuments religieux. Observons, d’autre, part, que Robert fut le bienfaiteur de l’abbaye de Saint-Bénigne, à Dijon, et que sa statue et celle de la reine Pédauque s’y trouvent placées l’une en regard de l’autre, de manière à confirmer pleinement ce que nous venons de dire tout à l’heure. C’est à Toulouse que le personnage de la reine Pédauque est le plus populaire. Bullet entre a ce sujet dans unesérie d’inductions curieuses à suivre, comme un témoignage des efforts auxquels on peut se livrer pour venir à bout d une thèse douteuse. Après sa séparation d’avec Berthe, Robert épousa une méridionale, Constance, fille de Guillaume, comte d’Arles, femme impérieuse. Ceux qui aspiraient k des grâces cherchaient à la ftattar. Le moyen te plus sûr était de railler, d’outrager Berthe, qu’elle regardait comme sa rivale, parce que cell(i-ci possédait toujours le cœur du roi et jouissait de grandes prérogatives. Ainsi, on ne manqua pas d’appeler devant elle Berthe la reine au pied d’oie. Constance alla à Toulouse ; on lui fit une entrée magnifique dans cette ville et on la logea à la Peylarade, château bâti par les Romains, vis-à-vis de Toulouse, sur la rive gauche de la Garonne. Un aquedu€, antique aussi, passait par les jardins de cette habitation pour conduire les eaux de la rivière dans la ville. Il formait une espèce de pont si étroit qu’un homme n’y eût pu passer, mais seulement une oie ; on l’appela donc par badinagè le pont de l’Oie. Pour faire la cour à Constance pendant son séjour à Toulouse, en lui montrant le pont ne l’Oie, qui était vis-à-vis de son palais, on lui disait que c’était le pont de la reine auxçieds d’oie. Cette raillerie se perpétuant parmi le peuple de la ville, il appela cet aqueduc le pont de la reine Pédauque, et c’est ainsi que cette tradition aurait été plus connue à Toulouse que partout ailleurs. Dans la suite, la légende s’y altéra même ; la reine Pédauque passa pour avoir habité le palais de la Peylarade et pour avoir été la fille d’un roi de Toulouse nommé Marcel.

Nous donnons pour ce qu’elles valent toutes ces hypothèses ; la reine Pédauque reste malgré tout assez énigmatique. Notons cette particularité que les cagots du Bèarn, ide la basse Navarre, etc., étaient anciennement obligés de porter sur leurs vêtements la figure d’un pied d’oie ou de canard, parce qu’ils étaient regardés comme des réprouvés et des excommuniés. Rabelais, pour la même raison, appelle les Vaudois de Savoie canards ou caignards de Savoie.

Une autre phrase de l’auteur de Pantagruel nous montre combien de son temps la reine Pédauque était populaire. «Elles étaient, dit-il, largement pattées, comme sont les oies ■ et comme jadis k Toulouse les portait la reine Pédauque. ’» Eutrapel, dans ses contes, nous apprend que de son temps on jurait à Toulpuse « par la reine Pédauque. »

PEDAVOLI, bourg d’Italie, Calabre Ultérieure l’j district de Palmi, mandement de Sant’Euphemia ; 8,232 hab.

PÉDÉAITHYE s. f. (pé-dé-è-t ! — du gr, pedaé, je saute ; aithos, noir). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux* dépens des grèbes, et ayant pour type l’espèce vulgairement appelée jougris.

PEDEE ou PEDIE, nom de deux rivières des États-Unis d’Amérique ; le Grand Pedee prend sa source dans la Caroline du Nord, à kilom, S.-O. de Wilkesborough, sous le nom d’Yadskiu, et se jette dans la baie de Winiaw, formée par 1 Atlantique ; cours de 550 kilom. Le Petit Pedea ou Little Pedee prend aussi sa source dans l’État de la Caroline du Nord, à l’E. de Rockingham, et se jette dans le Grand Pedee, à 60 kilom. de son embouchure, après un cours de ÏQQ kilom,

PÉDÈME s. m. (pé-dè-me — du gr. pedéma, entrave). Entom. Syn. d’Œmosv