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dte est un cadre complet ; il est dommage que la versification en soit extrêmement faible, PETIT-MÉTIER s. m. Art. culin. Nom donné à des espèces de petites oublies roulées en cornet.

PETIT-NEVEU, PETITE-NIÈCE S. Fils, fil te du neveu ou de la nièce, par rapport au frère ou à la sœur de l’aïeul ou de l’aïeule.

— Par est. Descendant : Une des croyances les ptus poétiques et les plus touchantes des Tvpinambos, c était celle qui retrouvait dans le chant mélancolique d’un oiseau un message des âmes, un avertissement salutaire des ancêtres à leurs pktits-neveux. (F. Denis,)

PÉTITOIBE s. m. (pé-ti-toi-re — du lat. petitum, supin depetere, demander). Juiispr. Demande faite en justice, pour être maintenu ou rétabli dans la propriété, non dans la simple possession d’un bien immobilier : La toi défend de juger conjointement le pétitoire et le possessoire. (Acad.) Si les hommes sont , équitables, que devient le pétitoike et le possessoire, et tout ce qu’on appelle jurisprudence ? (La Bruy.) il Gagner son procès au pé~ titoire, Être déclaré légitime propriétaire de l’objet en litige.

— Adjectiv. Demande pétitoire, Demande au pétitoire. il Action pétitoire, Colle par laquelle on réclame un droit de propriété sur une chose possédée par un autre.

— EncycL Les actions judiciaires concernant les immeubles peuvent avoir pour

objet le fond même du droit, c’est-à-dire la revendication de la propriété ou d’un droit réel immobilier, tel qu’une servitude foncière, un usufruit, etc. Elles peuvent aussi, la question du fond du droit demeurant écartée ou réservée, tendre uniquementà faire maintenir la demandeur dans une possession de fait dans

, laquelle il a été troublé, ou à le faire réintégrer dans une possession dont il a été violemment évincé. Dans le premier cas, l’action prend le nom d’action pétitoire ; on l’appelle aussi abréviativement et elliptiquement le pétitoire. Les actions qui n’ont pour objet que de faire protéger par le juge une possession de fait préexistante, abstraction laite de la question du fond du droit, portent le nom distinctif d’actions possessoires. Remarquons, au reste, que ce nom d’actions pétiloires n’est point une dénomination générique donnée aux actions immobilières concernant le fond même du droit, soit de propriété, soit de servitude ou d’hypothèque. On ne leur applique cette qualification distinctive qu’accidentellement, en quelque sorte, et par antithèse ou opposition aux actions judiciaires et aux litiges relatifs uniquement à la possession.

La distinction du pétitoire et du possessoire avait dans notre ancien droit une-importance considérable, en matière de bénéfices ecclésiastiques. La connaissance du fond du droit ou du pétitoire, dans les contestations touchant les bénéfices, était dévolue a la juridiction ecclésiastique de l’offlcialité ; mais le possessoire, matière intéressant la police et l’ordre public, était revendiqué par ta justice royale des bailliages et des parlements. C’était un inépuisable sujet de conflits et de polémiques irritantes entre les deux pouvoirs. Cet élément d’interminables débats a disparu de nos institutions en même temps que les anciens bénéfices ; mais la distinction, la dualité du pétitoire et du possessoire conserve encore dans notre législation une importance majeure. On va brièvement indiquer les points principaux sur lesquels se dégage nettement cette démarcation. Elle se produit d’abord dans l’ordre des juridictions. C’est aux juges de paix, juges d’exception ou d’attribution, qu’il appartient de connaître des actions possessoires. Le juge au possessoire doit strictement se renfermer dans la question et la vérification de la possession de fait ; l’article 24 du code de procédure civile lui interdit formellement de faire porter l’enquête sur le fond du droit. C’est l’application delà règle proverbiale, répétée d’ailleurs par l’article 25, que le possessoire et le pétitoire ne doivent point être cumutés, Lejugede paix peut néanmoins, en pareille matière, interroger les titres de propriété, mais uniquement comme éléments de la possession, comme, par exemple, prêtant un eertain caractère de continuité morale à une possession qui offrirait en fait quelques lacunes ou quelques intermittences. Mais ce qui lui est absolument interdit, c’est de motiver sa décision sur les titres et le fond du droit lui-même ; en procédant ainsi, il entreprendrait sur la juridiction des tribunaux civils ordinaires, seuls juges du pétitoire. 11 doit se borner à maintenir ou à faire réintégrer celle des deux parties qui justifie avoir de fait la possession annale, alors même que la partie adverse lui paraîtrait l’ondée en titres. Les titres, c’est-à-dire le fond du droit, ne peuvent, nous Je répétons, être considérés en pareille matière que comme un élément moral de la possession, et jamais comme une raison juridique d’attribuer cette possession à celle des deux parties qui ne l’aurait pas en fait. Ceci est l’affaire du juge du pétitoire, qui ne peut être saisi qu’après la solution de l’instance au possessoire., et même après la complète exécution des jugements rendus sur cette instance (art. 27, code de procèd. civ.).

La distinction du pétitoire et du possessoire reparaît encore dans oos codes quand il B’agit de déterminer l’étendue des pouvoirs

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de certains administrateurs légaux. Ainsi, le tuteur ne peut, sans l’autorisation du conseil de famille, introduire, au nom de son pupille, une action concernant les droits réels immobiliers de ce dernier, c’est-à-dire une action pétitoire (art. 464, code civil). Il n’a pas besoin de cette autorisation s’il s’agit simplement des actions possessoires. Aux termes de l’article 1428 du même code, le mari, sous le régime de la communauté légale, peut de son chef introduire toute action mobilière, ou toute action possessoire concernant les biens propres de sa femme. Il ne pourrait engager une instance au pétitoire concernant les mêmes biens qu’avec le concours de sa femme. Les communes, enfin, placées par la loi en état de perpétuelle minorité, ne peuvent plaider au pétitoire qu’avec l’autorisation préalable du conseil de préfecture. Mais, quant aux actions simplement possessoires qui les intéressent, le maire peut les introduire de son chef et sans se faire autoriser. Le jugement au possessoire n’a, en effet, qu’un caractère provisoire et laisse entier le fond du droit. La faculté d’intenter des actions de cette nature, à ta différence des actionspétitoires, se trouve virtuellement comprise dans tout mandat général d’administration.

PETITOT (Jean), célèbre peintre en émail, né à Genève en 1607, mort à Vevey en 1691. 11 eut pour premier maître son père, architecte et sculpteur, qui, après avoir vécu RSSgtemps en Italie, était venu se fixera Genève. Placé ensuite chez un joaillier distingué, nommé Pierre Bordier, il s’occupa de la préparation des émaux, trouva des nuances

d’une fraîcheur et d’un éclat inconnus, et fut chargé par Bordier de peindre des portraits qu’ils exécutaient en émail. Désireux d’apporter de nouveaux perfectionnements dans leur art, les deux artistes partirent pour l’Italie, entrèrent en relation avec les chimistes les plus habiles et trouvèrent des procédés nouveaux d’une grande supériorité sur ceux qu’on avait connus jusqu’alors. En quittant l’Italie, ils se rendirent en France, ou Petitot coopéra, à Blois, à un grand travail d’orfèvrerie entrepris par les orfèvres Toutain, puis ils passèrent en Angleterre. • Arrivés à Londres, dit Périès, ils s’y lièrent avec Turquet de Mayerne, premier médecin de Charles Ier et habile chimiste. Après de nombreuses expériences, ils trouvèrent les principales couleurs qui pouvaient être employées dans la peinture sur émail. » Mayerne, trappe du talent hors ligne de Petitot, le présenta au roi et à Van Dyck. « Il nomma Petitot, dit Mariette ; le roy voulut le voir, luy ordonna de travailler, sous les ordres de Van Dyck, à un portrait de sa personne, qui fut, dit-on, une des plus belles choses qu’il fit de sa vie. Le portrait qui avoit paru si admirable fut suivi de beaucoup d’autres, car il n’y eut guère de personne de considération qui ne voulût avoir le sien peint en émail par Petitot. » Charles I« attacha l’artiste à sa personne, le logea dans White-Hall et le créa chevalier. Van Dyck, de son côté, supplia Petitot de faire en émail la copie de ses tableaux. Et l’élève de Rubens ne fut pas absolument étranger à l’exécution de ces émaux qui le montrent coloriste plus brillant qu’il n’était encore, tant los gammes de ton y sont montées en vigueur et tant la couleur en est harmonieuse et fine. Après la mort de Charles Ier, Petitot quitta l’Angleterre, où il avait gagné des sommes considérables, et se rendit en France (1649). Sa grande réputation l’y avait précédé. Louis XIV, pour le déterminer à se fixer à Paris, lui donna une pension considérable et un logement au Louvre. En 1651, Petitot épousa une jeune fille de Btois, Marguerite Cuper, dont il eut dix-sept enfants. < ?est ce qui explique pourquoi, malgré la grande fortune qu’il avait acquise, il écrivit dans son testament ces paroles : « Vous aurez observé que vous estes nés d’un père qui n’a rien épargné, suivant son pouvoir, à subvenir à toutes les choses nécessaires pour vostre entretien et pour vostre éducation, en quoy vous devez recognoistre la grâce que Dieu vous a faite. Je nu puis vrayment vous laisser que peu de bien selon le inonde. » 11 lui eut fallu, en effet, une fortune énorme pour les doter tous richement.

Pendant longtemps Petitot jouit entièrement de la faveur de Louis XIV. Il fit de nombreux portraits de ce prince, ceux des reines Aune d’Autriche et Mûrie-Thérèse, ainsi que les portraits d’un grand nombre de personnages de la cour, et tut chargé d’exécuter des émaux reproduisant les tableaux de Le Brun, de Mignard et de Philippe de Champaigne. Lors de l’odieuse révocation de ledit de Nantes, Petitot, qui était protestant, pensa trouver une sauvegarde contrôla persécution dans le prince qui 1 avait empêché de se rendre en Angleterre auprès de Charles II ; mais il comptait sans ia sauvage bigoterie de ce roi, qui s’imaginait expier sa honteuse corruption en versant à flots le saug des réformés. N’ayant pu obtenir la permission de retourner en Suisse, il tenta de s’évader, mais fut arrêté et emprisonné au Forl’Evêque. On chargea alors Bossuet de se rendre auprès du vieil artiste pour te convertir ; mais Bossuet en fut pour ses frais d’éloquence. Petitot, âgé alors de près de quatre-vingts ans, tomba dangereusement malade. On lui rendit la liberté et il en profita peu après pour se réfugier dans son pays natal.

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■ À peine était-il fixé dans sa patrie, dit Mariette, que le concours de ses amis et des étrangers devint si considérable, qu’il se vit contraint, pour s’y soustraire, de quitter cette ville et de se retirer à Vevey, où il put, du moins, s’occuper en repos de son art. Il travaillait au portrait de sa femme quand il fut emporté par une attaque d’apoplexie. Ce maître laissait à peu près 140 émaux, dont la plus grande partie sont, d’inimitables chefs-d’œuvre. Son ami Bordier était mort bien avant lui, à Paris, en 1684, avant la Révocation. •

Les émaux de Petitot ne portent ni date, ni signature, ni marque quelconque. M. Blaisot, aidé de Deveria et de Johannot, a donné une excellente notice, en 1822, de ceux que possède le Louvre. Mariette, dès le siècle dernier, se plaignait de l’insuffisance des recherches faites sur les chefs-d’œuvre de l’artiste. » Cette note, écrivait-il à propos d’une remarque de Walpole, n’est pas suffisante, et je ne reviens pas de la surprise ou nie jette le peu de vivacité que me paroissent avoir mis dans leurs recherches et Vertue et M. Walpole pour parvenir à la connoissance d’un artiste que personne n’a surpassé dans l’art de peindre en émail et qui, de plus, devoit une partie de sa.fortune et de ses succès au roi d’Angleterre Charles Ier. Ce fut à la cour d’Angleterre que Petitot fit la connoissance de Théodore Mayerne, habile chimiste quUfit pour lui la découverte de nouvelles couleurs, qui donnoient à la peinture en émail des teintes précieuses et une perfection jusqu’alors inconnues. »

Un peu plus loin, Mariette, arrivant à l’appréciation de son œuvre, de ses portraits surtout, en parle ainsi : • Je ne crois pas que Petitot se soit jamais hasardé de peindre lui-même d’après nature. Philippe de Champaigne s’étoit surpassé dans les portraits qu’il avoit peints des cardinaux de Richelieu et Maaarin. Petitot les rendit en émail, et il n’a presque rien fait de plus beau. Jlen pourrais citer d’autres qui sont autant de chefs-d’œuvre ; mais, s’il faut dire vrai, je n’en ai pas vu de plus accompli que celui de îa Comtesse d’Olonne que je possède, qui, étant d’une conservation parfaite, a le mérite d’être entouré d’une bordure de fleurs en relief émaillées préférable à une bordure de diamants. • Le Louvre montre avec orgueil maintenant la plus riche collection de Petitot que l’on puisse voir ; l’Angleterre possède également d admirables morceaux qui furent exposés en 1857, à Manchester, notamment le portrait de la Duchesse de Southampton, regardé comme son chef-d’œuvre. On trouve aussi en Russie plusieurs émaux d’une grande beauté dus au

même artiste. Parmi ses reproductions de tableaux, la Famille de Darius, d’après Le Brun, passe pour son morceau capital. Les émaux de Petitot sont d’une beauté de dessin, d’une harmonie et d’une vivacité de coloris extraordinaires. Les petits portraits sont exécutés avec une finesse étonnante et nul, dans son genre, ne l’a surpassé depuis.

PETITOT (Simon), ingénieur français, né à Dijon en 16S2, mort à Montpellier en 1746. Son père, François, huissier à Dijon, s’était fait connaître par une Continuation de l’histoire du parlement de Bourgogne (Dijon, 1733, in-fol.). Simon devint ingénieur hydraulique et exécuta de beaux travaux à Lyon, à Paris et à Toulon. — Un de ses fils, Ennemond-Aiexundre Petitot, devint, en 1760, premier architecte du duc de Parme, qui le-norama en même temps professeur à l’Académie. On lui doit : Raisonnement sur la perspective (Paris, 1803, in-4o) et les dessins du recueil intitulé : Suite de vases tirés du cabinet du marquis de Felino.

PETITOT (Pierre), statuaire français, né à Langres en 1751, mort à Paris en 1S40. Il reçut les leçons de Devosges, obtint, en 17SS, le premier grand prix de sculpture et se rendit à Rome. De retour en France pendant la Révolution, il fut emprisonné comme suspect et recouvra la liberté après le 9 thermidor. Ses productions les plus remarquables sont : le Génie français (1804), qui lui valut un prix de 3,000 francs ; la Concorde ; la Mort de Pindare ; la Guerre et la Paix, pour servir de pendentifs au Panthéon ; Marie-Antoinette, à l’église Saint-Denis, etc.

PETITOT (Louis-Messidor-Lebon), sculpteur, fils du précédent, né à Paris en 1794, mort dans la même ville en 1862. Son père, après lui avoir appris les premiers éléments de son art, lui donna pour maître Cartellier et lui fit suivre en même temps ou peu après les cours de l’École des beaux-arts. Doué d’une facilité véritablement exceptionnelle, le jeune artiste remporta, à dix-neuf ans, !e second grand prix et, l’année suivante (1S14), le grand prix de sculpture. Son morceau de concours, Achille retirant la flèche dvsa blessure, était particulièrement remarquable par l’habileté de l’exécution, et cette œuvre de début fit présager pour Petitot le plus brillant avenir. De retour à Paris en 1820, il exposa au Salon, l’année suivante, Ulysse chez Alcinous, qui se trouve au palais de Fontainebleau, puis un Saint Jean-Baptiste (1822) et le Jeune chasseur piqué par un serpent (1824), qui fut acheté pour le musée du Luxembourg. Depuis cette époque, il exécuta un grand nombre d’œuvres qui attestent sa facilité, sa fécondité, son extrême habileté de main et qui ont fait de lui l’Horace Vernet de la sculpture. Il obtint une 8e médaille en 1823,

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une If« médaille en 1826, puis fut nommé chevalier de la Légion d’honneur (1828), membre de l’Académie des beaux-arts en remplacement de Roman (1835) et officier delà Légion d’honneur en 1860.

Parmi les autres productions d’un réel mérite, mais pourtant d’un mérite secondaire, qu’on doit à Petitot, nous citerons : Louis'XIV honorant les grands hommes de son règne(l$22), à Cuen ; Saint Maurice expirant pour la foi (1823), à l’église Saint-Sulpice, à Paris ; la Fille de Niobé mourante (1831) ; l’Invocation à la Vierge (1835) ; une statue équestre de Louis XIV, dont le cheval est de son beaupère Cnrtellier et qu’on voit à Versailles. En ce moment, Petitot était en pleine possession de la renommée. Accablé de commandes, il suffit à tout, grâce à son étonnante fécondité, et ses œuvres se ressentent de la hâte avec laquelle l’artiste les mettait au jour. Nous citerons, parmi elles : la Ville de Marseille et la Ville de Lyon, statues pour la place de la Concorde ; les Bas-reliefs du monument de Quiberon ; Cyparisse ; les Arts rendant hommage à Apollon ; Minerve présidant aux récompenses accordées aux Arts ; Pèlerin calabrais et son fils accablés de fatigue implorant le secours de la Vierge (1847), groupe remarquable qui a été placé, en 1S74, dans le jardin du Luxembourg ; la Naïade de la Seine ; la Ville de Paris, Y Abondance, l’Industrie, qui couronnent les deux entrées du pont des Saints-Pères ; le Monument du duc de Berrp, h Cuen ; Louis-Philippe distribuant les drapeaux à la garde nationale ; le Monument de f ex-roi Louis Bonaparte, dans l’église de Saint-Leu, etc. ; enfin des bustes, entre autres ceux de Laffitte, de Forbin, du Duc de Luynes, de MM. Guizot, Thiers, etc. Citons enfin de Petitot deux tympans du nouveau Louvre (la Poésie et la Musique, qui furent très-froidement accueillis par le public.

PETITOT (Claude-Bernard), littérateur et philologue français, né à Dijon en 1772, mort en 1825. Il se rendit à Paris vers le commencement de la Révolution, composa quelques médiocres tragédies : Hécube (1792), qui ne fut pas représentée ; la Conjuration de Pison (1796) ; Geta (1797) ; Laurent de Médicis (1799), etc., et devint, en 1800, chef de bureau de l’instruction publique de la Seine. Après avoir passé quelques années dans la retraite, il fut nommé par Fontanes inspecteur général des études (1809) et remplit, sous la Restauration, les fonctions de secrétaire général de la commission de l’instruction publique, de conseiller de l’Université (1821) et de directeur de l’instruction publique (1824). Petitot est moins connu par les quelques tragédies qu’il donna au théâtre que par une traduction d’Alfieri (1802, 4 vol. in-8o); une autre des Nouvelles de Cervantes (1809, 4 vol. in-18), et par des éditions de la Grammaire de Port-Royal (1803, in-8o), des Œuvres de Racine (1805-1813, 5 vol. in-8o), des Œuvres posthumes de Laharpe (1806, 4 vol. in-8o), des Œuvres de Molière (1813, 6 vol. in-8o) du Dictionnaire de la Fable, de Chompré (1807, in-12). On lui doit, en outre, deux grandes publications : Répertoire du théâtre français (Paris, 1803-1804, 23 vol. in-8o), contenant des pièces de second ordre restées au répertoire depuis Rotrou, des notices sur les auteurs et l’examen des pièces, avec un complément (4 vol. in-8o). Le même ouvrage, beaucoup augmenté, a été réédité, de 1807 à 1819, en 33 volumes in-8o. La seconde grande publication de Petitot est la Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France (Paris, 1819 et suiv., 96 vol. in-8o). Il s’adjoignit, comme collaborateur, Monmerqué, qui devait la terminer après la mort de Petitot.

PETIT-PÈRE s. m. Hist. relig. Nom vulgaire des augustins déchaussés. Ce nom leur vint, suivant quelques auteurs, de la petitesse et de la pauvreté de leur premier établissement à Paris. D’autres annalistes racontent que Henri IV, ayant aperçu un jour dans son antichambre, au Louvre, les pères Matthieu de Sainte-Françoise et François Amet, qui étaient de très-petite taille, demanda en riant quels étaient « ces petits pères-là, » et que, dès lors, on commença à appeler petits-pères les religieux de leur ordre.

PET1TPIERRE (Ferdinand-Olivier), surnommé Peiilpierre la Nou-Elertiilé, théologien suisse, né aux Verrières en 1722, mort à Neuchâtet en 1790. Après de brillantes études, il entra dans les ordres (1746), fut d’abord diacre de Valangin, puis pasteur aux Ponts en 1755. Ce théologien n’admettait pas le dogme de l’éternité des peines de l’enfer. Il prêcha cette doctrine, fut censuré par la classe des pasteurs, et un de ses adversaires, le pasteur Prince, fut chargé de rétablir le calme dans la paroisse des Ponts, très-agitée par les controverses sur l’éternité des peines. En 1759, Peàtpierre fut nommé pasteur à la Chaux-de-Fond, sur la déclaration qu’il fit que, si on lui conférait cette cure, il renoncerait à prêcher sa doctrine ; mais, un an après cette déclaration, il était traduit devant le conseil des pasteurs comme ayant à nouveau prêché la non-éternité des peines. Sa défense n’ayant pas été jugée satisfaisante, il fut destitué. Petitpierre, qui était • sans fortune, partit pour l’Angleterre, où il s’enrichit en une douzaine d’années, après quoi il revint à Neuchàtel, s’abstint de toute polémiqua religieuse et s’occupa à rédiger les ouvrages dont ta liste suit : Apologie de