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tendant k Lubeck. On lui doit soixante-dix i ouvrages e* dissertations, dont les pins remarquables sont : De pnesi Hebrxorum veterum et rneentiorum (WiUeuiberfr, 1670, in-4") ; De masora (Wiitemberg, 1670, in-4o| ; Inlroductio in Oriente» ! (Willemberg, 1071) ; Critica sacra (Dresde, 1G80, in-8o) ; Iitvitalio ad lectiones privatas atheisticas (Leipzig, in-S») ; Pansofia mosnica (Leipzig, 1685, in-12) ; Antiquitates hebraicss (Leipzig, 1637) ; Afateolngfa iuduiex et mohamediae principia (Leipzig, 1687) ; Theologia mediea (Lubeck, 1693) ; Opéra omnia philologica (Utreeht, 1704) ; Conciones et seimo«es.(Lubeck, 1729).

PFEIFFER ou PFIFFËR (François-Louis), capitaine de 1» garde suisse air service de la France, puis lieutenant général, né à Liieerne en ni6, mort en 1802. Il fit ttmtf.s les campagnes de Flandre et d’Allemagne. De retour dans sa pairie, il exécuta un plan en relief de la Suisse (22 pieds sur 12), qui est un véritable chef-d’œuvre de patience et d’exactitude topographique.

PFE1FFEK (Jean-Frédéric), économiste allemand, né à Berlin en 1718, mort à Mayence en 1787. Il servit pendant quelque temps dans l’armée prussienne, puis devint commissaire de guerre, conseiller de guerre et des domaines, administrateur de la Marche électorale, où il fonda environ cent cinquante villages, fut accusé de détournement, jugé et acquitté. Pfeiffer quitta alors la Prusse et, après avoir rempli pendant quelques années les fonctions de conseiller auprès de divers princes allemands, il se retira des affaires publiques. À partir de ce moment, il visita les principaux États de l’Europe ; s’occupa de sciences naturelles et d’agronomie et devint, en 1782, professeur des sciences économiques à Maence. Parmi ses nombreux ouvrages, nous citerons : Traité de toutes les sciences économiques (Manheim, 1770-1778, 4 vol. in-4o) ; Histoire de la houille et de la tourbe (Manheim, 1774, in-8o) ; Découverte du secret pour améliorer la houille et ta tourbe (Manheim, 1774), trad, en français ainsi que le précédeutouvrnge (1787)i ;JJrojets d’amélioration sur plusieurs sujets concernant l’état des Subsistances, la population et l’économie politique de l’Allemagne (Francfort, 1777, 2 vol. in-so) ; Éléments de la vraie et de la fausse politique (Berlin, 1778-1779, 2 vol. in-8o) ; Science de la police selon les lois de la nature (Francfort, 1779-1780, 2 vol. in-8o) ; les Manufactures et fabriques de l’Allemagne (Francfort, 1781-1782, 2 vol. in-8o) ; Ùritique des célèbres écrits publiés pendant notre siècle sur la politique, les finances, la police et les sciences économiques (Francfort, 1781-1784, 6 vol. in-8o) ; Examen des principaux projets pour augmenter la prospérité et la puissance de l’Allemagne (Francfort, 1786) ; Principes et régies de l’économie politique (yra.ncîoTiins7).

PFEIFFER (Auguste-Frédéric), orientaliste et paléographe allemand, né à Ërlangen en 1748, mort on 1817. Il occupa, une chaire de philosophie (1770), puis de langues orientales a l’université o’Erlangen et se fit connaître par plusieurs ouvrages dont les principaux sont : Sur la musique des anciens Hébreux (Ërlangen, 1778, in-4«) ; Grammaire hébraïque (Ërlangen, 1780) ; Documents pour servir à la connaissance des livres et des manuscrits des anciens (Hi.f, ma-1786, in-8<>) ; Monnaie bibliorum hebraicorum et ehalduicorum tlirlaugen, 1809, in-8o).

PFEIFFER (Charles-Hermann), graveur allemand, né à Francfort en 1769, mort en 1824. Élève de l’académie de Vienne, il se fixa dans cette ville et se fit connaître par des

fravures au pointillé qui sont fort estimées, armi les cent planches environ qu’il a exécutées, nous citerons : Vénus avec l’Amour, d’après le Corrige ; le Jugement de Salomon, d’après Poussin ; les portraits de Philippe le Don, de ftubeits, de l’empereur François fa, de Napoléon, de Wielund, de Jean de Muller, de Herder, de Gull, de Lavater, etc., et un Album de dessin, contenant des têtes d’après les principaux maîtres de l’Italie.

PFEIFFER (Burchard-Guillaume), publiciste et homme politique allemand, né à. Casse ! en 1777, mort en 1852. Après avoir fait ses études de droit, il déviai successivement archiviste de la régence de Cassel (1799), avocat général (1803), puis substitut du procureur général près la cour d’appel delà mémo ville (1808). Au retour de l’électeur de liesse en 1814, il fut nommé conseiller du gouvernement et, trois ans plus tard, «onseiller près la-même cour. One brochure, qu’il publia sous ce titre : Jusqu’à quel point les engagements pris pur un gouvernement envahisseur sont-ils obligatoires pour le souoerain légitime, lorsqu’il est de retour dans ses États ? (Hanovre, 1819), le lit tomber en disgrâce et, en 1820, il se vit force d’accepter la place de membre de la cour d’appel de Lubeck. Cependant, l’électeur Guillaume I< ; r étant mort l’année suivante, il fut aussitôt rappelé par son successeur. Elu, quelques années plus tard, membre de la Cha.ni lire des députés, qui le choisit pour son président, il s’occupa avec ardeur des travaux que lui imposait sa nouvelle charge et acquit rapidement une grande influence. Après la dissolution des états en 1832, il devint membre et président du comité permanent et soutint l’accusation portée par ce dernier contre le ministre Hassenpflug, qui, pour se venger, refusa d’ad

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mettre Pfeiffer à la nouvelle assemblée des états et lui retira la présidence de la cour supérieure d’appel, présidence qu’il occupait depuis quelques années à titre provisoire. Pfeiffer n’en conserva pas moins ses fonctions de conseiller k la même cour jusqu’en 1843, où il fut mis k la retraite. Après la formation du ministère de mars 1848, il chercha activement, par ses paroles et par ses écrits, à provoquer 1 établissement d’une constitution basée sur les principes monarchiques constitutionnels et, après l’entrée d’Hassenpflug au ministère en février 1850, se montra l’un de ses adversaires les plus acharnés. On a de lui : Mélanges sur des matières de droit privé romain et allemand (Marbourg, 1802) ; Des limites de la juridiction patrimoniale en matière civile (Gcettingue, 1806) : le Code Napoléon dans ses divergences du droit commun de l’Allemagne (Gœttingue, 1808, 2 vol.) ; Questions de droit, décidées d’après le code Napoléon (Hanovre, 1811-1813, 2 vol.) ; Questions de droit pour servir à l’éclaircissement de la constitution judiciaire et de la procédure de la Westphalie (Hanovre, 1812) ; Idées sur vue nouvelle législation civile pour les États allemands (Gœttingue, 1816) ; Nouvelle collection des décisions notables de la cour supérieure d’appel de Cassel (Hanovre, 1818-1820, 4 vol.) ; le Droit de conquête par rapport aux capitaux de l’État (Hanovre, 1824) ; Déductions pratiques sur toutes les parties de la jurisprudence (Hanovre, 1825-1844, 8 vol.) ; Sur lordre de la succession au trône dans les différents États de l’Allemagne en général et, en particulier, dans la famille ducale de Saxe-Gotha (Hanovre, 1826, 2 vol.) ; Histoire de ta constitution des états dans la Hesse électorale (Cassel, 1834) ; l’Ancienne et ta nouvelle diète germanique (Cassel, 1851) ; VIndépendance des fonctions judiciaires (Cassel, 1851), etc.

PFEIFFER (Louis-Georges-Charles), médecin et naturaliste allemand, fils du précédent, né à Cassel en 1805. Il fit ses études de médecine à Gœttingue et à Marbourg, et fut reçu docteur en 1825. Après quelques études pratiques dans les hôpitaux de Paris et de Berlin, il exerça la médecine à Cassel. Lors des événements de Pologne (1831), il fut nommé chirurgien militaire et s’acquitta de ces nouvelles fonctions à Lazienki, à Pomonsk et à Varsovie. Plus tard, il voyagea en Allemagne et dans les Pays-Bas pour réu ? nir les matériaux d’une Monographie des cactées (Berlin, 1837), qu’il lit bientôt suivre de la Description et synonymie des cactées cultivées en Allemagne (Berlin, 1837) et de Gravures et descriptions de cactées en fleur (Cassel, 1843-1850). M. Pfeiffer fit en 1838, avec MM. Guudlach et Otto, un voyage à l’Ile de Cuba, dont il étudia principalement les mollusques, puis revint en Europe et visita les collections naturelles de Paris, de Londres et de Vienne. De retour dans son pays natal, il entreprit la publication de son immense Monographie des hélices vivantes (Leipzig, • 1847-is48, 2 vol.), avec un supplément en 2 vol. publié de 1853 à 1859. On lui doit, en outre : SymbolB ad historiam heliceorum (Cassel, 1841 -1846) ; Tableau de la flore de l’étectorat de Hesse (1844) ; Flore de la Hesse septentrionale et de Munden (1847-1854) ; Afouographia pneumonopomorum viuentium ; sislens descriptions systematicas et crilicas omnium hujus ordinis générum et specierum hodie cognilarum, accedente fassilium enumeratione (1852) ; Conspectus cyclostommorum, emendatus et auctus (Cassel, 1S52) ; Novitates conchyulogics (1854-1866, 2 vol.) ; Monographie des auriculacêes, etc. En outre, il a publié un Répertoire universel de la journalistique allemande, médicale, chirurgicale et obstétricale (Cassel, 1833) ; un Essai sur la phteymasie alba dolens, et il a collaboré à des ouvrages fort importants, entre autres celui de Philippe, Sur les coquilles, de 1845 à 1851. Depuis 1854, il dirige les Feuilles malaco-sooloyiques. Butin, il a traduit plusieurs ouvrages de médecine de Pinel, Johnson et Welterhead.

PFEIFFER (Ida Rkykr), voyageuse célèbre, née à Vienne (Autriche) fcj 14 octobre 1797, morte dans la même ville le 27 octobre 1858. Cette femme, que la passion (les voyages posséda d.ès son enfance, ne put la satisfaire qu’en 1842, c’est-à-dire à l’âge de quarante-cinq ans. Seule fille de sept enfants qu’avait eus son père, elle prit naturellement les habitudes des garçons, s’habilla comme ses

frères et fut soumise avec eux à une éducation rigide. A treize ans seulement, elle se résigna à prendre les vêtements de sun sexe, sur les sollicitations d’un jeune professeur attaché depuis trois années à la maison. C’est vers cette époque que la lecture de relations de voyages éveilla chez elle l’idée de traverser les mers et de parcourir les pays lointains. Lorsqu’elle eut dix-sept ans, un Grec fort riche la demanda en mariage. Elle le refusa et déclara à sa mère que Sa volonté formelle était d’épouser le jeune professeur, qui avait alors embrassé la carrière administrative et venait passer presque toutes ses soirées dans la famille. Mme Reyer ne voulut point y consentir et le jeune homme dut cesser ses visites. Enfin, de guerre lasse, Ida déclara qu’elle accepterait un des nombreux prétendants à sa main, mais à la condition que ce serait un homme d’un certain âge. A vingt-trois ans, elle épousa le docteur Pfeifl’er, avocat distingué de Lemberg, veuf et Dère d’un fils déjà âgé.

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Les nouveaux mariés partirent dans le mois de mai 1820 pour Lemberg. La jeune femme trouva dans M. Pfeiffer un homme droit et intègre, franc, intelligent, plein de délicatesse ; k défaut de son amour, elle lui donna franchement son estime et son affection. Mais les difficultés matérielles allaient bientôt se faire sentir. Le docteur Pfeiffer, ayant dénoncé certaines prévarications commises dans les administrations galiciennes, se vit en butte à la haine et aux vengeances des administrateurs qu’il avait démasqués. Il dut abandonner ses fonctions, quitter Lemberg pour Vienne, où il ne put trouver de place, et de là chercher fortune en Suisse, son pays natal, où il ne put réussir. Pendant ce temps, la gêne s’était établie au foyer et M Ul<3 Pfeiffer dut plusieurs fois avoir recours à l’assistance de ses frères. La mort de sa mère lui assura de quoi élever ses enfants. M. Pfeiffer était retourné à Lemberg, où le fils de sa première femme était établi. Mme Ida se fixa définitivement à Vienne eu 1835.

Un des meilleurs biographes d’Ida Pfeiffer, son fils même, M. Oscar Pfeiffer, raconte ainsi le grand réveil de sa passion des voyages. • Dans un voyage qu’elle fit avec son plus jeune fils kTrieste pour lui faire prendre des bains, elle vit pour la première fois la mer. L’impression que cette vue fit sur elle fut extraordinaire. Les rêves de sa jeunesse se réveillèrent avec les images les plus imposantes des pays lointains et inconnus, pleins d’une riche et merveilleuse végétation. Elle sentit un désir invincible de voyager et elle aurait voulu monter sur le premier vaisseau venu pour s’élancer sur l’immense et mystérieux Océan. Le sentiment seul de son devoir envers ses enfants la retint ; mais elle se trouva heureuse de quitter Triesie et de revoir les montagnes entre elle et la mer, tant l’envie de visiter le vaste inonde l’avait obsédée et torturée dans la ville maritime. Quand elle eut repris à Vienne sa vie calme

  • et paisible, elle ne s’occupa que d’achever

l’éducation de ses fils. Lorsque cette éducation fut terminée, Ida Pfeiffer revint à ses idées de voyages. L’ancien projet de voir le monde l’envahit tout entière, sans plus trouver d’opposition ni dans la raison ni dans le devoir. Cç qui la préoccupait seulement, c’est comment elle exécuterait seule un grand voyage ; car elle était obligée de voyager seule, son mari étant déjà trop vieux pour supporter les fatigues d’une pareille entreprise, et ses fils ne pouvant pas être enlevés "pour si longtemps à leurs occupations. La question d’argent lui donnait aussi beaucoup à réfléchir. Les pays qu’elle se proposait de visiter n’ayant ni hôtels ni chemins de fer, les dépenses devaient être d’autant plus considérables, que le voyageur est forcé d’emporter avec lui tout ce août il a besoin. Et les ressources d’Ida Pfeiffer étaient d’autant plus limitées, qu’elle avait dépensé une partie de l’héritage de sa mère pour l’éducation de ses fils. »

Son âge lui permettant de se passer d’un mentor (elle avait alors quarante-cinq ans), elle résolut de partir seule. Quant à la question d’argent, la rigidité avec laquelle elle avait été élevée devait lui rendre moins dures qu’à tout autre les privations qu’elle serait obligée d’endurer. Mais où aller ? Tous les endroits l’attiraient à la fois. Enfin, elle opta pour la terre Sainte et, le 22 mars 1842, elle partit sur le bateau à vapeur qui fait la descente du Danube ; elle passa à Cousuuitinople, visita Beyrouth, Juttu, Nazareth, Damas, le Liban, Alexandrie, le Cuire, revin t d’Égypte par la Sicile, l’iiulie, et rouira y Vienne en décembre 1842. Elle a publié la relation de ce voyage sous ce titre : Heise einer Wieuerin in dus heiligeLaud [Voyage d’une Viennoise dans la terre sainte] (Vienne, 1843, 2 vol. in.-8°). Le naturel et la simplicité du récit valurent au livre quatre éditions.

Mme Ida Pfeiffer ne se reposa pas longtemps. L’idée d’un voyage dans les régions du Nord la poursuivait ; elle s’y prépara par l’étude de l’anglais, du danois, ut partit le 10 avril 1845. Débarquée le 16 mai sur la côte d Islande, elle parcourut cette île dans toutes les directions, admira les sources jaillissantes des geisers 6t assista à une éruption de 1 Hècla. On la voit à Copenhague à la fin de juillet, puis k Christiania, aux lacs de Suède, à Stockholm, k Upsal, à Danemora, à Travemunde, à Hambourg, à Berlin, et elle était de retour à Vienne le 4 octobre 1845. Elle publia la relation de ce second voyage sous le titre de : Heise nach dem Skantlinuvischen norden und der Jnsel Island (Voyage au nord de la Scandinavie et en Islande} (Fesih, 1846, 2 vol, in-8o). En possession d’une certaine somme provenant de la vente d’objets curieux qu’elle avait rapportés et du prix de ses Ueux ouvrages, Al"" ! Pfeiffer ne songea alors a rien moins qu’à entreprendre un voyage autour du monde.

« Les peines et les privations, dit-elle, ne pouvaient être nulle part plus grandes qu’en Syrie et en Islande. Les frais ne m’effrayaient pas non plus, car je savais par expérience combien on a peu de besoins quand on sait se restreindre au strict nécessaire et que l’on est disposé à renoncer à toutes les commodités et à toutes les choses superflues. Uràce à mes économies, je me trouvais eu possession d’un fonds qui, pour un voyageur comme le prince Puokler-Muskau, ou comme Chateaubriand et Lamartine, aurait à peine suffi pour

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un voyage de quinze jours aux eaux, mais qui, pour une modeste voyageuse comme moi, me semblait devoir suffire à des voyages de deux et trois ans, et qui, j’en eus la preuve par la suite, était réellement suffisant. »

Le 28 juin 1846, elle prit place à Hambourg sur un brick danois en partance pour le Brésil. Arrivée à Rio-Janeiro, elle y resta plusieurs mois, puis visita l’intérieur de la contrée, vit de près un immense embrasement de forêts, explora les savanes, et partit, en décembre 1846, pour Valparniso ; de là, elle fit voile pour Taîti, Macao, Hong-Kong et les principales villes du sud de l’empire chinois. Après une apparition de courte durée à Canton, elle partit pour Ceylan, où elle arriva après avoir assisté, à Singapour, à une chasse au tigre dans les jungles. À Ceylan, elle visita Colombo, Candy et le célèbre temple de Dagoha. De là, elle se rendit à Madras, puis k Calcutta, assista aux fêtes religieuses des Iudous, s’embarqua sur un bateau k vapeur et remonta le Gange jusqu’à Bénarès ; elle visita ensuite Cawupore, Agra, Delhi, les temples de rochers d’Adjuma et d’Ellora et arriva à Bombay, d’où elle partit pour explorer les îles Elephanta et Salsette, où elle s embarqua pour Mascate. De Mascate, elle se rendit à Bassorapar le golfe Persique, voyagea sur le Tigre, débarqua à Bagdad, flt une excursion aux ruines de Ctésiphon et de Babylone, suivit une caravane à travers le désert, arriva à Mossoul, visita les ruines de Ninive, traversa le Kourdistan etarrivakTauris, après avoir accompli le voyage le plus fatigant. Là, elle obtint du vice-roi l’autorisation de visiter son harem. Se remettant en route, elle arriva à la frontière russe, où les Cosaques lui firent passer une nuit en prison, t Qui m’aurait dit, s’écrie-t-elle dans son journal, que je rencontrerais tant d’obstacles au milieu des chrétiens, tandis que je pouvais librement voyager parmi les sauvages 1 » Elle continua son voyage, passa à Erivan, Tiflis, Kutaïs, Redutkale, reprit la mer, toucha à Anapka, à Kcrtch, à Sébastopol et débarqua à Odessa. Puis, passant par Constantinople, la Grèce, les îles Ioniennes et Trieste, elle revint enfin k sa ville natale la 4 novembre 1848, après une absence de vingt-neuf mois. Elle publia la relation de son voyage, deux ans après sous le titre de : Eine Frauenfahrt um die Welt [ Voyage d’une femme autour du monde] (Vienne, 1850, 3 vol. in-8o), traduit en français par W. de Suckau (Paris, 1859, librairie Hachette). Ce troisième ouvrage de Mme Ida Pfeiffer eut un grand succès. On « s’intéressait vivement aux voyages que cette femme avait accomplis, seule, sans grandes ressources, dans les contrées les plus diverses. Elle avait fait 2,800 milles anglais par terre et 35,000 par mer, ou, en mesures françaises, 4,505 kilomètres par terre et 56,315 par mer.

Malgré„la pensée qu’elle eut en rentrant i< Vienne de se livrer désormais au repos, elle fut bientôt reprise par sa passion pour les voyages. Elle songea à partir pour une seconde expédition autour du monde et à explorer les nombreuses contrées qu’elle n’avait pas encore parcourues. Le gouvernement autrichien lui vint en aide pour ce voyage, en lui allouant une somma do 1,500 florins (3,900 francs en monnaie de compte). Elle partit pour Londres, en avril 1851, et s’embarqua pour le Cap, où elle arriva le U août, et prit place k bord d’un voilier eu partance pour Singapour. Elle parcourut l’île de Bornéo, s’aventura chez les Dayaks, tribu cruelle qui l’accueillit avec honneur et dont le chef la fit coucher sous son trophée de guerre, composé de têtes coupées à diverses époques. De Bornéo, Mme Pfeiffer se rendit à Batavia, puis à Padang, dans l’île de Sumatra, où elle se mil en route pour visiter la tribu anthropophage des Battacs. C’est.sui vaut elle, le voyuge le plus intéressant de ceux qu’elle a entrepris. D’octobre 1852 à juillet 1853, elle visita Java et les îles aux Epices. Elle vit le temple de Boro-Budoo et assista, à Baron, aune fête singulière qui consiste à limer les dents et vit faire cette douloureuse opération sur la reine même de la tribu, ainsi que sur plusieurs dames de la cour. Elle trouva à Batavia un passage gratuit pour San-Francisco, « cet abominable pays de l’or, » suivant son expression. Elle parcourut la Californie de septembre k décembre, vit le grand lavage d’or de l’Yuba, visita une tiibu d’Indiens qu’elle trouva plus hideux eii.jore que les Malais, passa par Crescent-Citï, ville nouvellement fondée lorsqu’elle y ariiva, s’aventura avec un matelot allemand che^ les sauvages indiens de Rock-River, revint k Suu-Franciseo et quitta sans regret cette Californie qui lui parut plus effrayante que les contrées où vivent les anthropophages. En janvier 1854, elle était k Lima ; elle visita les débris du splendide temple du Soleil, à Pachacamac, se rendit k Guayaquil, traversa la gigantesquechaine des Cordillères par le coi du Chimborazo, dont elle fit l’ascension, gagna Aspinwail, dans l’isthme de Panama, et, de là, la Nouvelle-Orléans, où elle arriva le 6 juin 1834. Elle remonta.sur un bateau à vapeur le Mississipi, passa k Saint-Louis (Missouri), traversa le Wisconsin pour aller parcourir les grands lacs, parvint aux chutes du Niagara et de là vint k New-York, d’où elle s’eniburqua pour Liverpool. Elle rentra dans sa patrie en juin 1855, après une absence de quatre ans et deux, mois. Le journal da ce long voyage parut à