Son père, négociant genevois, s’est remarié : la belle-mère a été dure pour cette fille d’actrice. La petite s’est échappée de la maison paternelle, et, avec le consentement de son père, qui n’avait pas le courage de la défendre contre sa marâtre, elle a trouvé asile et protection auprès de M. Bird et de sa digne sœur. Le pauvre Marcel subit le supplice d’entendre des commentaires fort peu édifiants sur cette histoire : le salon de sa mère est le rendez-vous de quelques bonnes calvinistes, flanquées de deux ou trois pasteurs ; on devine ce que devient dans leur bouche pieuse la fille d’une danseuse protégée par un hérétique ! Enfin, Paule revient ; elle raconte à Marcel sa vie, son enfance, le peu qu’elle sait de sa mère, dont elle garde avec une touchante vénération le seul souvenir qui lui reste, deux petites mules de danseuse. Marcel n’hésite plus : il annonce à sa mère son prochain mariage. Furieuse d’abord, la vieille dame demande enfin un délai de trois mois. Elle et ses amies comptent bien mettre ce temps à profit ; elles font si bien, à force de lettres anonymes et de menées souterraines, qu’elles parviennent à insinuer quelques soupçons à Marcel. Paule rompt avec lui. Il obtient une première fois son pardon, mais on travaille de nouveau son esprit flottant et inquiet. Un soir, il voit entrer dans la maison de M. Bird un homme qui semble se cacher avec soin. Aussitôt il écrit une lettre injurieuse à la jeune fille, qui lui renvoie son anneau de fiançailles. Un peu après, il apprend que ce mystérieux étranger était le père de Paule. Il court chez M. Bird : la maison est vide. Il ne retrouve Paule qu’à Venise, où elle est dangereusement malade. Tant de soupçons et d’outrages ont tué son amour et peut-être aussi sa frêle existence. Marcel passe du désespoir à la folie, et la lettre de M. Bird, qui clôt le volume, nous laisse ignorer si ces deux infortunés survivront à tant de douleurs. — Ce roman, où M. Cherbuliez a déployé toutes les ressources d’un style très-souple et très-riche, se recommande à la fois par de belles analyses psychologiques, par des morceaux pleins de fraîcheur et de sentiment et par une peinture des mœurs genevoises très-fine et très-piquante, trop piquante même au jugement des Genevois.
PAULÉE s. f. (pô-lé— du gr. paula, cessation,
repos). Mot usité, dans les départements
qui formaient l’ancienne Bourgogne, pour désigner
le temps de repos, les fêtes qui suivant
les vendanges :
La paulée est jour d’allégresse :
Passons-nous les brocs et le pain,
Et tendons-nous toujours la main%
En fête ou bien dans la détresse.
Simon Gauthet.
PAULET (Angélique), dame française célèbre par son esprit et par sa beauté, née vers 1591,
morte en 1650. Elle était fille de Charles
Paulet, secrétaire de la chambre de Henri IV,
l’inventeur de l’impôt qui, de son nom, s’appela
paulette et au fermage duquel il acquit
une très-grande fortune. Angélique Paulet reçut l’éducation la plus brillante. Mlle de Scudéri, qui l’a fait figurer dans son roman, le Grand Cyrus, sous le nom d’Élise, la présente
sous les traits les plus enchanteurs. À
l’entendre, Angélique était la perfection
même : rien n’égalait sa beauté, son esprit,
ses talents, le charme de sa conversation, l’agrément
de son commerce et ses vertus, qui
attiraient vers elle toutes les sympathies et
tous les cœurs. « Mlle Paulet, dit le médisant
Tallemant des Réaux, avait beaucoup de vivacité, était jolie, avait le teint admirable, la
taille fine, dansait bien, jouait du luth et chantait
mieux que personne de son temps. On
raconte que l’on trouva deux rossignols morts
sur le bord d’une fontaine où elle avait chanté
tout le jour ; mais elle avait les cheveux si
dorés qu’ils pouvaient passer pour roux. » On
appela Mlle Paulet la Belle lionne, non-seulement
à cause de ses cheveux un peu trop dorés
peut-être, mais aussi à cause de ses grands
yeux pleins d’ardeur, à cause de son air plein
d’assurance et de fierté. Ce fut en 1609 qu’elle
parut pour la première fois à la cour, dans
une fête donnée par Henri IV en l’honneur
de Charlotte de Montmorency, princesse de
Condé. Parmi les divertissements qu’on donna
à la cour, figurait une comédie mêlée de chants,
représentant les aventures d’Arion. Le rôle
d’Arion fut confié à Mlle Paulet. Lorsqu’elle
apparut montée sur son dauphin, elle provoqua
l’admiration universelle et « le roi en fut
si transporté, dit Mlle de Scudéri, que, sans
attendre la fin de la cérémonie, il fut l’embrasser. » À partir de ce moment, elle inspira
les passions les plus vives et compta parmi
ses adorateurs les fils du Balafré, le duc et
le chevalier de Guise et le duc de Chevreuse ; le duc de Bellegarde, grand écuyer, maréchal
de France ; le marquis de Termes ; le
maréchal de Montmorency ; M. de Pontac,
premier président au parlement de Bordeaux,
qui, pour les beaux yeux de la jeune fille, se
battit en duel avec M. de Termes ; enfin,
Henri IV, qui s’est épris d’une belle passion
pour Angélique. Resta-t-elle insensible à tant
d’hommages ? éprouva-t-elle pour un ou plusieurs
de ses adorateurs la passion qu elle
inspirait ? Tallemant des Réaux dit oui ; mais
Mlle de Scudéri affirme le contraire, et M. Cousin
s’est rangé de l’avis de Mlle de Scudéri. « Mlle Paulet, dit-il, selon Mlle de Scudéri,
aurait été fort peu sensible à tant d’hommages ; mais elle aurait été touchée des sentiments
du roi Henri, toutefois sans les partager,
sans les encourager, ou plutôt en faisant
tout au monde pour les affaiblir et les
réduire à une noble affection. Mais Tallemant,
comme on le pensa bien, ne prend pas
la chose aussi platoniquement : où Mlle de
Scudéri met des adorateurs, lui ne manque
pas de voir des amants heureux ; il prétend
que MM. de Guise furent les premiers qui obtinrent
les faveurs de la belle demoiselle, et
il nous dit tout cela en des termes tels qu’il
faudrait un autre Tallemant pour les citer. Il
va sans dire que, dans sa cynique historiette,
Henri IV n’est pas plus maltraité que MM. de
Guise ; mais c’est se moquer du lecteur un peu
instruit que de soutenir que, le jour où le roi
fut assassiné, il allait à un rendez-vous chez
Mlle Paulet et qu’il y menait son fils, le duc
de Vendôme, pour se former à l’amour (Tallemant,
t. Ier, p. 197). Il n’y a pas jusqu’au
chaste Louis XIII, qui, étant encore dauphin,
n’ait voulu, selon Tallemant, posséder la belle
musicienne. Ici, Tallemant se fonde sur une
chanson : belle autorité, comme on voit !
Louis XIII, né le 27 septembre 1601, avait
huit ans à ce bal de 1609. où Tallemant le
fait tomber amoureux de Mlle Paulet, qui y
parut montée sur un dauphin. Tout le reste
est de la même force. »
Au milieu de ses triomphes mondains, Mlle Paulet, qui avait toujours refusé de se marier, perdit son père et sa mère et se trouva seule. En même temps, elle se vit dépouillée de la fortune de son père et ce ne fut pas sans peine qu’elle parvint à s’en faire rendre quelques débris. Elle résolut de demeurer tout à fait maîtresse d’elle-même et de conserver sa liberté. Devenue l’intime amie de Mme de Rambouillet, de sa fille, de Mlle de Scudéri, etc., elle brilla d’un vif éclat au milieu de ce cercle de nobles et spirituelles femmes qui se réunissaient durant la belle saison, tantôt à Chantilly, tantôt à Mézières, tantôt à Rambouillet, tantôt à La Barre, et durant l’hiver dans le salon bleu de la rue Saint-Thomas du Louvre. Ayant accompagné un jour en Gascogne Mme de Clermont, elle tomba malade et mourut âgée de cinquante-neuf ans. Godau se fit l’interprète de la douleur de ceux qui l’avaient connue, dans une touchante pièce de vers dédiée à Mme de Clermont, et qui figure dans ses Œuvres chrétiennes et morales.
PAULET (le chevalier), pédagogue, d’origine irlandaise ; il vivait au XVIIIe siècle. Il était
depuis quelque temps fixé en France, lorsqu’il
résolut, en 1772, de fonder un établissement
d’éducation pour les fils des militaires
morts ou blessés au service de l’État, et
d’employer la méthode de l’enseignement mutuel,
comme l’avait déjà fait Herbault à l’hospice
de la Pitié, à Paris, en 1747. Des familles
distinguées s’empressèrent de mettre leurs
enfants dans cette école, d’où sortirent de fort
remarquables élèves. Louis XVI prit sous sa
protection l’école de Paulet, à qui il fit don
d’une somme de 36,000 francs pour accroître
les moyens de prospérité de l’établissement ;
mais à l’époque de la Révolution il dut fermer
son école. Le chevalier Paulet passe, de
l’aveu des Anglais eux-mêmes, pour avoir le
premier répandu en Europe le meilleur mode
d’enseignement qu’on ait encore trouvé.
PAULET (Jean-Jacques), médecin et botaniste français, né à Anduze (Gard) en 1740, mort à Fontainebleau en 1826. Il fit ses études médicales à Montpellier et y fut reçu doc- ’ teur en 1764. Le traité qu’il publia l’année suivante sur la variole, ouvrage remarquable comme premier essai d’un auteur encore bien jeune, lui valut des critiques acerbes et la menace de la prison, s’il continuait à parler de la contagion de la variole. Mais la mise au jour de son histoire des épizooties, de son excellent ouvrage sur les champignons, celle de la Gazelle de santé et d’autres écrits, dans des genres variés, le placèrent au rang qui lui appartenait parmi les médecins les plus instruits de son temps. Voici la liste de ses publications : Histoire de lapetite vérole, avec les moyens d’en préserver les enfants et d’en arrêter la contagion en France, avec le traité de Rhazès sur la petite vérole, traduit de l’arabe (Paris, 1768, 2 vol. in-12) ; Avis au peuple sur son grand intérêt, ou l’Art de se préserver de la petite vérole (1769, in-12) ; lettre à M. Coste, médecin de Nancy, sur la traduction des œuvres de Mead, tant louée par M, Houx, le journaliste (Paris, 1775, in-12) ; Mémoire sur les effets d’un champignon connu des botanistes sous le nom de fungus phalloïdes aimulatus, sordide vire&censetpatulus(Paris,1775, in-4o) ; Jlecherches historiques et physiques sur les maladies épisootiques, avec les moyens d’y remédier dans tous les cas (Paris, 1775,2 vol. in-S°) ; Mémoire pour servir à l’histoire de. la petite vérole, dans lequel on démontre la possibilité et la facilité de préserver unpeuple entier de cette maladie (Paris, 1768, in-12) ; Antimagnétisme, ou Origine, progris, décadence, renouvellement et réfutation du magnétisme (Paris, 1784, in-S<>) ; Mesmer justifié (Paris, 1784, in-8o)j Tabula pluntarum funyosarum, Paris, 1791, in-4u) ; Iraitè des champignons (1793, 2 vol. in-4"), avec gravures dessinées et coloriées d’après nature, ouvrage qui, encore aujourd’hui, fait autorité ; Observations sur la vipère de Fontainebleau et sur les moyens de remédiera sa morsure (1805, in-8o) ; De la myeélologie, ou Traité historique, graphique, eu-
PAUL
linaire et médical des champignons (Paris, 1808, ih-4") ; Flore et faune de Virgile, ou Histoire naturelle des plantes et des animaux les plus intéressants à connaître, et dont ce poète a fait mention (Paris, 1824, in-B°). Outre ces ouvrages, tous publiés de son vivant, Paulet a laissé plusieurs manuscrits.
PAULÉTIE s. f. (pô-lé-il — de Paulet, botan. franc.). Bot. Syn. de bauhinik, genre de légumineuses.
PAULETTE s. f. (pô-le-te.— En 1604, C/i. Paulet, secrétaire de la chambre du roi, donna l’idée de cet impôt et en fut le fermier. Un nommé Pâlot prit la ferme de la paulette après Paulet, d’où ce droit fut appelé pâlotte : «D’où vient ceste grande cherté d’offices ? dit Pasquier ; de ceste ennemie de l’Estat paulete-palote, qui, h la façon du chancre, mange insensiblement toutes les familles de ce royaume»). Droit que payaient autrefois certains officiers de justice et de finances, à raison de leurs charges.
— Epcycl. L’ordonnance connue sous le nom d’édit de paulette fut rendue en 1604, sur la proposition de Ch. Paulet ; elle accordait à tous les titulaires des offices de judicature et de finance qui payaient une imposition annuelle d’un soixantième de leurs revenus le droit de transmettre leur charge à leurs héritiers, qui, eux-mêmes, pouvaient la conserver ou la vendre. Depuis François !<"•, ■ et même depuis Louis XII, — la vénalité des charges de la justice et des finances existait ; c’était une de%misères et des hontes de l’ancienne monarchie. Mais l’hérédité ne fut vraiment fondée que par l’ordonnance de paulette. Depuis, le mal ne fit qu’empirer : les besoins d’argent faisaient sans cesse créer de nouvelles places aux appointements desquelles on ajoutait des droits et un casuel qui étaient un appât offert aux acheteurs et un nouveau fardeau pour le peuple. Louis XIV alla jusqu’à s’emparer des emplois munici Eaux, donnés jusque-là par le suffrage des ourgeois, afin de les vendre pour parer à ses embarras financiers. En 1664, le nombre de ces places vénales s’élevait, dans la justice et les finances, à 45,780, qu’on eût aisément pu réduire a 6,000. Ce fut en vain que Colbert essaya de supprimer une partie de ces emplois inutiles, cause de scandale, de ruine pour l’Etat et de misère pour le peuple ; la Révolution seule fut assez torte, assez honnête et assez hardie pour porter dans cette plaie hideuse le fer de la guérison. «
PAULETTER v. n. ou intr, (po-lè-té — rad. paulette). Payer la paulette : Les officiers de ta maison du roi ne pxvlettent point ; leurs chargesvaquent par mort. (Trév.) H Vieux mot.
PAULHAGUET, ch.-l. de cant. de la Haute-Loire, arrond. et à 16 kilom. S.-E. deBrioude, sur un coteau qui domine la rive droite de la Senouire ; pop. aggl., 1,305 hab. — pop. tôt., 1,497 hab. Commerce.
PAULHAN (Pierre), ministre protestant, né à Nîmes. Il fut appelé à desservir cette église en 1671. Lorsque Claude Btousson proposa aux Églises protestantes de s’unir pour leur sécurité contre les mesures prises parle roi, il trouva dans Paulhan un contradicteur déterminé. Paulhan estimait que
la résistance était dangereuse et que le parti le plus prudent était celui de la soumission. Esprit timide, le pasteur de Nîmes se tournait déjà vers le catholicisme, pour éviter les vexations auxquelles les protestants étaient en butte. Il abjura à la révocation de l’édit de Nantes, et son premier soin, après cette lâcheté, fut de se rendre à Paris pour y réclamer le prix de son apostasie ; il fut d’abord éconduit ; mais il ne se découragea point et, joignant l’impudence à la cupidité, il s’érigea en convertisseur. Dans cet esprit nouveau, il publia à Lyon un livre ou discours sur l’ancienne discipline de l’église de Nîmes, tendant à convaincre les protestants du crime qu’ils avaient commis en se séparant d’une Église où la foi s’était conservée dans toute ■sa pureté. Ces beaux sentiments furent enfin récompensés. Le zélé Paulhan reçut, en 1689, le litre de conseiller honoraire au présidiai de Nîmes. Il mourut en 1699.
PAUL1 (Jean-Guillaume), médecin allemand, né à Leipzig en 1658, mort en 1723. Il compléta son instruction par des voyages en France, en Espagne, en Angleterre, pujs devint professeur de physiologie à l’université de sa ville natale. Outre des mémoires et des dissertations, on a de lui : Speaulationes et observationes anatomicm (1722, iu-40),
PAULI (André-Aloyse de), baron de Trenheim, administrateur, magistrat et écrivain allemand, né à Aldeiu (Tyrol) en 1761, mort à Inspruck en 1839. Bien que fils d’un paysan, il put étudier la droit, devint successivement procureur do la chambre à Inspruck, conseiller d’administration à Bolzano (178G), représentant des bourgeois et des paysans de Bolzano à la diète tyrolienne, premier conseiller et secrétaire de la capitainerie instituée dans cette dernière ville (1794), dirigea les travaux de fortification du Tyrol en 179U et 1797, et reçut, en récompense de son zèle, le titre de baron de Trenheim. En 1800, il remplit une mission auprès de Mêlas à Gênes, puis fut nommé, en 1803, conseiller d’appel à Inspruck, en 1814 président de la cour d’appel, directeur domanial et urbain dans la même ville, en 1816 conseiller a la cour de
PAUL
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cassation de Vienne, en 1828 président du tribunal général de laStyrie et, en 1824, président de la cour d’appel de Tyrol et Vovarlberg. Enfin, dePauli devint, en 1836, directeur du Ferdinandeum. Il s’était beaucoup occupé d’archéologie. On lui doit : Mémoires sur les séances des états du Tyrol (1792) ; le Collecteur pour l’histoire et la statistique du Tyrol (1805-1810), revue dont il fut rédacteur en chef ; Bibliotheca tyrotiensis (1823-1836, 13 vol.), revue également rédigée par lui, etc.
PAULI (Georges-Reinhold), savant historien allemand, né à Berlin en 1823. Après avoir étudié la philologie et l’histoire à 1 université de sa ville natale, où il fut assez heureux pour avoir des professeurs tels qua Bo’ukh, Lachmann, Welcker, Ritschl, Trcndelenbourg, Ritter. Dahlmann, Lœbell et Ranche, duquel il devint l’élève favori, il se rendit, en 1847, en Angleterre et en Écosse, où il explora les bibliothèques publiques dans l’intérêt des Monumenta Germanise Itistorica de Perth. Il fut en même temps, de 1849 à 1852, secrétaire particulier de Bunsen, ministre de la Prusse à Londres, et eut ainsi l’occasion de se lier avec les savants et les hommes d’Elnt les plus remarquables de l’Angleterre. De retour dans sa patrie en 1855, il se fit recevoir agrégé de l’université de. Berlin et devint, en 1857, professeur titulaire d’histoire à Rostock, d’où il passa, en 1S59, U Tubingue pour y occuper la même chaire, d’abord à la Faculté d’économie politique, puis à la Faculté de philosophie. Ou a de lui : le Jloi A tfred et sa place dans l’histoire d’Angleterre (Berlin, 1851), ouvrage qui obtint deux traductions simultanées en anglais ; Histoire d’Angleterre, qui forme les volumes III kVde i’histoirecommencée parLuppenberg (Gotha, 1853-1858) et où il expose l’histoire de cette contrée depuis le x«e jusqu’au commencement du xvie siècle ; Tableaux de l’Angleterre ancienne (Gotha, 1860) ; Histoire d’Angleterre depuis tes traités de paix de 1814 et 1815 (Leipzig, 1864-18G7, t. I et II) ; Simon de Mont fort, comte de Leicester, le créateur de la Chambre des communes (Tubingue, 1867). Il a, en outre, donné une excellente critique de la Con/essio amantis dé Gower (Londres, 1857, 3 vol.), et publié sur l’histoire et la politique anglaise et allemande de nombreux articles de presse, dont l’un, inséré dans l’Annuaire prussien (août 1866) et dans lequel il faisait une critique virulente de la situation politique du Wurtemberg, indisposa contre lui le gouvernement wwtemburgeois. Il se vit d’abord relégué au petit séminaire de Sehflnihal et quitta définitivement le Wurtemberg en novembre de la même année. En Allemagne, l’opinion publique se prononça presque unanimement, en cette circonstance, pour Pauli, qui fut aussitôt nommé par le gouvernement prussien professeur d’histoire à l’université do Marbourg. Il prit possession de sa nouvelle chaire au mois d octobre 1867.
PAULI (Simon), médecin allemand. V. Paulli.
PAULI-P1RRI, bourg d’Italie, dans l’île do Sardaigne, province et distriut de Cagliari, mandement de Selargius ; 2,874 hab.
PAULIAN (Aimé-Henri), jésuite et physicien français, né à Nîmes en 1722, mort en 1801, U professa longtemps la physique a Avignon. Il a publié sur la philosophie, les mathématiques, et surtout la physique, des ouvrages qui eurent de la vogue dans leur temps, mais qui sont aujourd’hui profondément oubliés. Nous nous bornerons à citer : Dictionnaire de physique (Avignon, 1701, 3 vol. in-4") ; Traité de paix entre Descartes et Newton (Avignon, 1763, 3 vol.) ; Système général de philosophie (Avignon, 1769, 4 vol.) ; le Véritable système de ta nature (Avignon, 1788, 2 vol.).
PAULIANISTE s. m. (pô-li-a-ni-ste — de Paul, n. pr.). Hist. rclig. Membre d’une secte chrétienne fondée au me siècle par Paul do Samosate : Les paulianistes ne voyaient en Jésus-Christ qu’un homme animé de l’esprit divin, il Nouveaux paulianistes, Nom donné aux sociuiens.
PAULICIEN s. m. (pô-H-si-ain). Hist. relig. Membre d’une secte manichéenne du vue siècle, n On dit aussi pauli-johannite.
— Encycl. Vers la fin du vu» siècle, un marcionite nommé Constantin, qui résidait en Mésopotamie, avait reçu d’un diacre auquel il avait offert l’hospitalité une copie des Âpitres de suint Paul. Il se mit à les étudier et fut tout d’abord frappé de l’opposition directe que l’apôtre établit entre la chair et l’esprit, la lumière et les ténèbres, Dieu et la monde. iCe contraste lui parut si fortement accusé qu’il y vit une profession du dualisme manichéen, et, à l’exemple de son maître Marclon, il eu fit le manifeste d’une opposition à ce qu’il regardait comme un héritage de l’esprit juif. Ce fut peut-être en l’honneur de l’apôtre Paul qu’il donna à ses disciples le nom de pauliciens ; cependant ce point est contestable, et il paraît aussi naturel de faire remonter cette qualification à Paul l’Arménien, fils de lamanichéeimeCallinice, qui do.vint, sous l’empereur Constant, le restaurateur zélé du manichéisme et eut pour successeur, dans son zèle, ce Constant-même
dont nous venons de parler. Quoi qu’il eu soit, il résulta des prédications de Paul l’Ar-