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PÉAG

faits dont le peuple américain lui était redevable. Il na nous est pas possible de mentionner ici en détail toutes les donations qu’il a faites des deux côtés de l’Océan. Contentons-nous de dire encore que, pendant l’été de 1869, où l’état de sa sente l’avait forcé de revenir d’Europe en Amérique, il donna encore 100,000 dollars au collège de Washington, dans la Virginie, pareille somme au Peabody Institute du Massachusetts, fit 600,000 dollars au Peabody Institute de Baltimore. C’est à bon droit que le New-York Tribune put dire k cette époque : < M. Peabody a droit à notre reconnaissance non-seulement pour le bien qu’il a fait dans des proportions auxquelles nul ne s’était élevé avant lui, mais surtout pour l’éclat que ses généreux prooé’lés impriment au nom américain, t Cet illustre philanthrope s’est éteint le 4 décembre 1&69, emportant les regrets des Anglais et des Américains, et laissant de ses bienfaits un impérissable souvenir.

PEACHAM (Henri)j littérateur anglais, qui vivait dans la première moitié du xviie siècle. Pendant un long séjour en Italie, il apprit le dessin, la gravure, la musique, devint, a son retour en Angleterre, précepteur des fils du comte d’At’uiidel, qu’il accompagna dans les Pays-Bas, et termina sa vie dans ta misère. On lui doit des ouvrages qui ont joui d’une grande vogue au xvuo siècle. Les principaux sont : Minervu iJninnm’ca ou Jardin des devises héroïques (Londres, 1612) ; le Banquet de Tfialie (Londres, 1620), recueil d’épigrnmmes ; le Gentilhomme parfait (Londres, 1622) ; la Valeur d’un penny (Londres, 164 ?), livre agréable et humoristique, souvent réédité ; les Exercices d’un gentilhomme (Londres, 1630).

PÉAGE s. m. (pô-a-je. — Ce mot vient, non pas de payer, comme on serait tenté de le croire, mais du bas latin pedalicum, provenu du latin pedes, piéton, qui vient lui-même de pes, pedis, pied, de la racine sanscrite pad, aller. Pedaticum et péage signifient proprement action de porter le pied, de passer ; d’où droit de passage). Droit perçu pour le passage des personnes, des animaux, des marchandises : Payer, acquitter le PÉAGE. Il Endroit où l’on paye ce droit ; S’arrêter au

PÉAGE.

— Par ext. Perte qu’on subit habituellement dans certaines circonstances, et qui est comme un tribut que l’on paye :

Il triompha des vents pendant plus d’un voyage ; Gouffre, bano, ni rocher n’exigea de péage D’aucun de ses ballots...

La Fontaine.

— Encycl. Le péage est d’invention romaine ; les conquérants du monde, pour subvenir aux dépenses de l’État, imposèrent un tribut général sur toutes les marchandises que l’on transportait d’un lieu à un autre. Ce droit s’appelait portorium et équivalait à notre ;) êage féodal. Rouie et l’Italie se virent accablées de péages jusqu’au temps où le préteur Cecilius Metellus les abolit par une loi, qui fut aussi bien accueillie par le peuple qu’elle fut mal reçue par les sénateurs et par les riches. Cet état de choses dura en Italie jusqu’à la lin de la république. César rétablit alors les droits de péage qu’Auguste ne lit qu’augmenter.

Les conquérants barbares laissèrent subsister du inonde romain tout ce qui était avantageux k leur puissance ; les péages furent donc maintenus. Pendant tout le moyen âge, il n’existait pas un pont, pas un jfué, pas une vallée où quelque seigneur n’eut établi un droit de péage. Les pèlerins seuls ne devaient pas de péage ; mais le moindre hobereau se croyait permis de faire payer les voyageurs traversant sa terre ; autant de seigneuries k traverser, autant de seigneurs h satisfaire, sous peine d’être dévalisé ; quelquefois, les marchands en voyage se plaçaient sous la protection de quelque comte puissant ou d’un.haut baron auquel ils payaient une forte somme, et celui-ci les sauvegardait dans toute l’étendue de ses terres, si bien qu’ils n’avaient plus rien à craindre des vassaux de ce seigneur. Cet état de choses était tellement désastreux pour le commerce, que le pouvoir central tenta d’y remédier. Il défendit aux grands vassaux d’établir des droits de péage sans la permission du roi. Peu à peu, lorsque lu grande féodalité eut disparu, les péages se perçurent au profit de l’État ; les seigneurs hauts justiciers n’en jouissaient qu’en vertu d’une concession expresse, à moins qu’ils n’eussent en leur faveur une possession tellement immémoriale, que nul ne put fixer l’époque de leur entrée en jouissance. Les seigneurs ayant droit de péage étaient obligés d’avoir une pancarte contenant le tarif du droit et de la suspendre en un lieu apparent, afin que lespassants pussent savoir Combien ils devaient.

Au moyen âge, lorsqu’un voyageur était volé sur un chemin où le seigneur haut justicier avait droit de péage, ce seigneur devait rembourser la perte ; mais il ne le faisait que fort rarement ; cependant, lorsque la justice royale s’en mêlait, les seigneurs étaient toujours condamnes. Il nous reste plusieurs jugements du xin6 siècle, par lesquels des barons et des comtes, parmi lesquels nou8 citerons le comte de Bretagne, durent rembourser aux voyageurs ce qui leur avait été dérobé»Mais lorsque le meurtre ou le vol ar PEAG

rivait avant le soleil levé, le seigneur n’était responsable de rien. D’ailleurs, après l’établissement de la royauté sur toute la France, les seigneurs, n’ayant plus le droit d’armer leurs vassaux, ne furent plus tenus de défendre les voyageurs.

Pour remédier aux abus, le gouvernement royal, par la déclaration de Louis XIV du 31 janvier 1663 et l’ordonnance des eaux et forêts de 1669, fixa les droits à percevoir et le mode de perception. Tout prétendant à la jouissance de droits de péage dut produire ses titres, et on institua un tribunal chargé d’en juger la validité. En 1724, on établit de nouveau un bureau composé de conseillers d’État et de maîtres des requêtes pour l’examen et la représentation des titres de tous ceux qui avaient quelque droit de péage. En 1779, un arrêt du conseil annonça que l’intention du roi était de supprimer, lorsque les circonstances le permettraient, les péages établis sur les grandes routes et sur les rivières navigables et de réserver seulement ceux qui se payaient sur les canaux ou les rivières qui n’étaient navigables qu’au moyen d’écluses exigeant un entretien. Ce même arrêt réduisit le nombre et la quotité des droits. L’Assemblée constituante, par la loi du 15. mars 1790, essaya de réprimer les’abus qui subsistaient encore, et, le 17 juillet 1793, la Convention nationale supprima tous les droits sans indemnité. Mais bientôt, faute de ressources, on ne put plus entretenir les ponts et les routes, dont beaucoup devinrent impraticables. Pour obvier à cet état de choses, on en revint au système du péage. Des barrières, qu’on ne pouvait franchir sans payer, furent établies sur tous les chemins, sur tous les ponts, k toutes les portes des villes. On perçut l’argent du public sans beaucoup se préoccuper de l’entretien des routes. De vives protestations s’élevèrent contre ces abus. Bonaparte supprima les droits généraux de péage et de barrière, et les octrois durent pourvoir aux dépenses des communes.

Les péages sur les routes ont complètement disparu ; mais il arrive encore qu’on paye pour traverser des ponts des droits de péage, limités au temps nécessaire pour le recouvrement des sommes employées aux constructions et aux réparations. L’État, en faisant construire des ponts, voulut être remboursé de ses avances et créa les péages modernes ; il reconnut le même droit à toutes les compagnies ou à tous les individus qui, dans le but de faciliter la correspondance d une rive de fleuve k l’autre, élèveraient un pont ; mais il fut toujours convenu que ces ponts, k piles ou suspendus, deviendraient propriétés publiques après un certain temps, déterminé par les cahiers des charges. L’Elut a également établi des droits de péage sur les champs de foire, où les campagnards ne purent plus faire stationner leurs" bestiaux sans payer une somme légère. Ces péages n’ont pas de raison d’être ; ils sont injustes et vexatoires, et, comme leur produit ne sert à aucun usage déterminé, ils sont condamnés par les économistes. Il n’en est pas de même des péages établis dans les halles pour couvrir les frais de construction ou de réparation.

Les contestations qui peuvent s’élever relativement à l’application des tarifs sont jugées par les conseils de préfecture sans recours au conseil d’État. L individu qui refuse de payer ce droit est justiciable du tribunal de police, qui peut lui infliger une amende de la valeur d une à trois journées de travail et, en cas de rédieive, un emprisonnement de un à trois jours. En cas d’injures, de menaces ou voies de fait envers les agents de la perception, le tribunal correctionnel prononce une amende de 1 à 100 francs et un emprisonnement de 3 mois au plus, sans préjudice des dommages et intérêts. Quant aux préposés qui ont exigé un droit trop élevé, ils subissent les peines infligées au refus de payement.

Les péages ne se payent pas seulement sur terre, et les marins eux-mêmes n’en sont pas exemptés ; ainsi, le péage du Sund, perçu par le Danemark, a souvent été l’objet de transactions, diplomatiques ; celui de Stade, sur l’Elbe, perçu par le Hanovre, a donné lieu, pendant longtemps, à de graves discussions.

Nous croyons que le péage établi pour le passage du canal de Suez ne sera pas contesté ; chacun comprendra, en effet, que les financiers qui ont entrepris cette œuvre gigantesque doivent rentrer dans leurs fonds, tout en jouissant des intérêts de leur capital.

Il existait autrefois quelques péages fort singuliers dans le comté de Lesmont, en Champagne :

Un cheval ayant les quatre pieds blancs payait I franc.

Un juif devait se mettre k genoux devant la porte du château et recevoir un soufflet du comte ou de son fermier.

Un chaudronnier (avec ses chaudrons) devait 2 deniers, si mieux n’aimait dire un Pater et un Ave devant le château.

PÉAGE (le), bourg de France. V. Bourg-

DD-PBAGE.

PÉAGER, ÈRE e. (pé-a-jé, è-re — rad. péage). Personne qui perçoit le droit de péage : C’est chose curieuse de voir comme, sur la route, les péaGers s’empressent d’ouvrir chaque barrière. (iste-Beuve.)

PEAN

— Adjeetiv. Qui a rapport au péage, qui a le caractère du péage : Taxe péagère.

PEALE (Charles-Wilson), peintre américain, né à Chesterton (Maryland] en 1741, mort en 1826. Il fut à la fois un vaillant soldat, un législateur éclairé et un artiste d’une activité sans égale, doué des aptitudes les plus variées. Il savait fabriquer un harnais de cuir tout aussi bien que faire une montre ou modeler un vase d argent ; il empaillait les oiseaux pour les ornithologistes, et faisait des cours populaires. Pendant la guerre de l’indépendance américaine, il commanda un corps de volontaires, se signala aux batailles de Trentno et de Germantown, et, à. la paix, devint l’un des membres les plus actifs de la législature du Maryland. Mais l’art auquel il s’adonna avec le plus de prédilection fut la peinture. En 1770, il fit un voyage à Londres et, de retour aux États-Unis, il fonda à Philadelphie un musée qui prit son nom (Peale Gailery). C’est de lui qu’est le portrait de Washington en costume de colonel de la milice, qui a-été plus de cent fois reproduit par la peinture et popularisé par la gravure. Peale peignit aussi des sujets historiques. Il existe de lui plus de no portraits, dont 14 du seul George Washington. A llndependance-Hnll, de Philadelphie, salle où fut signée (4 juillet 1776) la célèbre déclaration de l’indépendance américaine, on voit encore une foule de portraits des plus célèbres héros de la révolution, qui sont tous l’œuvre de cet artiste. Tels sont, entre autres, ceux de Washington et sa femme, de John Hancock, de Robert Morris, du Général Greene, de Gates, <*Uafnilton, de Jiead, de Benjamin Franklin, de liandoiph, àe Volney, de Jefferson, de liush, de JHckinson, etc. Ce qui manque à ses tableaux en perfection artistique, ils le rachètent par la ressemblance. La dernière œuvre ’ de Peaie fut son propre portrait, qu’il peignit à l’âge de 83 ans. — Son fils, Rembrandt Pealîs, fut aussi un peintre de quelque talent. Il a laissé une intéressante biographie de son père.

PEALE (Patrick), littérateur allemand. V. Seckendorf (Gustave-Antoine).

PÉAN ou P/EAN s. m. (pé-an — lat. pxan, du grec paian ; de puid, pour pafid, avec digamma, battre, appliquer, panser, guérir, selon Delâtre de la racine sanscrite pi, purifier et battre. Cette racine, conjuguée sur la première classe, fait pavants, exactement le grec paie et le latin pavio, qui a également la signification de battre). Antiq. Hymne que les Grecs et les Romains, à l’imitation des Grecs, chantaient en l’honneur d’Apollon : Les Grées se bornèrent à chanter’leur PjEAN et à baisser leurs piques. (Mérimée.) Le p^sîak est chanté tandis que la voile se déploie aux rayons et au souffle de l’aurore. (Chateaub.) |] Hymne en l’honneur d’un dieu, d’un héros ou d un personnage illustre.

— Encycl. Le péan était un hymne d’allégresse, primitivement adressé à Apollon. Ce fut d’abord Apollon, le dieu guérisseur, que l’hymne avait pour objet de remercier. On chanta ensuite des péans quand on espérait, avec l’aide du dieu, vaincre quelque grand danger imminent ou bien lorsqu’on s’en croyait délivré. Le péan devint donc un chant d’espérance ou de reconnaissance après la victoire. Mais Apollon, sous la dénomination de Phœbus, était aussi le dieu de la lumière et de la vie, le soleil bienfaisant ; on chanta encore le péan en l’honneur de Phœbus. Dans la saison où les frimas disparaissaient, où la nature se ranimait aux feux du soleil, où la vie recommençait à circuler avec la lumière, on chantait des péans printaniers, c’est-à-dire des hymnes d’action de grâces au dieu qui rendait à la vie la nature engourdie et comme morte durant les mois d’hiver. Voilà, selon les érudits, le vrai péan sous sa forme originelle et dans son rapport avec les vieilles traditions mythologiques, celui dont le cri d’/o peau/fut la base et demeura toujours le refrain, l’indispensable accompagnement. C’est celui à propos duquel Callimaque s’écrie : « Thétis elle-même ne gémit plus ses lamentations maternelles quand retentit : Iopèan !io péan la Dans l’/liade, les Grecs, après avoir rendu à Chrysès sa fille et apaisé ainsi la colère d’Apollon, chantent à la fia du sacrifice un beau^eai» en l’honneur de l’archer divin qu’ils cherchaient k se concilier. Achille, après avoir tué Hector, engagea ses compagnons à chanter un péan. On voit par 1k que le péan se chantait en chœur ; le chœur ou marchait en cortège ou était attablé au repas, ainsi qu’il était encore d’usage à Athènes du temps de Platon. C’est de ce péan, chanté en marchant, que provint l’usage de le chanter à la guerre avant d’attaquer l’ennemi ; il remplaçait notre il/flrseïWaise.’Stésichore, le poète lyrique, composa un grand nombre de péans ; de même Siinonîde et l’indure. Parmi les compositions musicales et poétiques de Thalétas figurent des péans et des hyporcbènies, genres qui se touchaient, surtout en ce que le péan appartient dans l’origine exclusivement au culte d’Apollon et que l’hyporchèine fut employé de bonne heure aux sanctuaires apollinaires, à Délos entre autres. Les péans conservent la disposition grave et calme qui domine dans le culte d’Apollon, sans exclusion cependant du vif désir d’être protégé et secouru par le dieu ou d’un ardent sentiment de reconnaissance pour le secours qu’il a déjà prêté. Tlia PÈAR

létas-donna une forme savante a ces genre» qui existaient depuis longtemps.

On appelait aussi péans des éloges tout à fait généraux et abstraits, tels que celui de la Santé, qui devinrent de mode du temps d’Euripide. Nous possédons plusieurs vers d’un poème de ce genre, composé par Licymnius. Ils sont, pour la plupart, incorporés dans le petit Péan à la santé, par Ariphron, qui nous a été conservé. On y trouve, avec beaucoup de justesse, mais avec fort peu de poésie, que sans la santé l’homme ne peut jouir ni ne la richesse, ni de la domination, ni d’aucun autre bien. Quoique le sujet n’en soit pas moins abstrait, le Péan à la vertu du grand Aristote est plus lyrique par sa composition. Lavertu y est dèsl’exorde représentée avec Une chaleur enthousiaste, comme une divinité brillante d’une beauté virginale ; mourir pour elle est un sort envié en Hellade, et l’ènumération des grands héros qui souffrirent et moururent pour elle se termine, par une transition brusque, mais certainement voulue, avec l’éloge profondément senti du noble aini d’Aristote, Hermias, souverain d’Acarné. On trouvera le morceau de Licymnius dans Athénée (xv, p. 702) et dans le Corpus inscriptionum de Boeckh. Le meilleur ouvrage à consulter est la belle histoire de la littérature grecque par M. Ottfried Muller ; c’est à lui que nous avons emprunté ces curieux renseignements sur les péans. *

PÉAfJ (Nicolas-Lucien-Emile), homme politique français, né k Orléans en 1S09. Il fit ses études de droit et devint, en,1836. avoué près la cour d’appel de Paris. Républicain convaincu, Emile Péan servit sa cause en collaborant au National et au Journal du Loiret, et il avait acquis une assez grande notoriété lorsque Louis-Philippe tomba du trône. Il fut alors nommé adjoint au maire du IV arrondissement de Paris et, lors des élections pour l’Assemblée constituante, les électeurs du Loiret l’envoyèrent siéger à cette assemblée. M. Péan vota avec les républicains modérés, fut secrétaire de l’Assemblée et soutint chaleureusement la candidature du général Cavaignac à la présidence de la république. Après l’élection de Louis Bonaparte, il enj, ra dans l’opposition, fut réélu à la Législative, vota contre les mesures proposées par la majorité réactionnaire et monarchique et, après le coup d’État du 2 décembre 1851, il se vit compris dans le décret de proscription du ô janvier 185Î. M. Péan revint en France à la suite de l’amnistie de 1859 et, depuis lors, il a vécu dans la retraite.

PEARCE (Zacharie), théologien et philologue anglais, né à Londres en 1690, mort en 1774. Il était attaché au collège de la Trinité, à Cambridge, lorsqu’une édition du De oratore de Cicéron, accompagnée d’excellentes notes, le fit avantageusement connaître du lord chef justice Parker. Ce personnage, devenu chancelier, le prit pour chapelain (1719) et lui fit donner plusieurs cures importantes : Pearce devint ensuite doyen de Winchester (1730), évêque de Bangor (1748), évêque de Rochester (1756) et doyen de Westminster. Malgré toutes les instances que lui fit lord Bath, il refusa l’archevêché de Canterbury et l’évêché de Londres, se démit de son doyenné et demanda même au roi d’accepter sa démission d’évêque de Rochester pour pouvoir se livrer librement à ses goûts favoris ; mais le roi ne voulut point y consentir. Pearce avait une profonde érudition. Outre des éditions très-estimées du De oratore (1716), du De officiis (1745) et du Traité du sublime de Longin, avec une traduction latine, on lui doit : Revue du texte du Paradis perdu (Londres, 1733, in-8°) ; Lettre au clergé de l’Église d’Angleterre (Londres, 1722) ; Commentaire avec notes sur les quatre évangélistes et les Actes des apôtres (Londres, 1777) ; Sermons sur divers sujets (1777, in-8°).

PEABCE (Nathaniel), voyageur anglais, né k East-Acton (Middlesex) vers 1780, mort en 1820. Il était matelot lorsque, arrivé sur les côtes d’Abyssinie, il résolut de rester dans ce pays, obtint un terrain où il forma une plantation à l’européenne, gagna la faveur du ras de Massouah et put recueillir de précieux renseignements sur les mœurs et la topographie du pays. Pearce vivait tranquillement k Calicut, dans le Tigré, lorsque, en 1S14, le ras de Massouah ayant fait venir d’Égypte un patriarche copine, le colon anglais fut dépossédé au profit de ce dernier, il se mit alors à distribuer des Bibles en cophte aux églises d’Abyssinie ; mais il trouva de grands obstacles dans sa propagande protestante, dut s’enfuir après la mort du ras, se rendit alors au Caire, se mit à traduire les Evangiles dans quelques-uns des dialectes de l’Egypte et mourut au moment où il se disposait k retourner en Angleterre. On a de lui une Notice sur l’Abgssinie, publiée dans les Mémoires de la Société littéraire de Bombay.

PEARL-B1VER (c’est-à-dire rivière des Pertes), rivière des États-Unis d’Amérique. Elle prend sa source vers le centre de l’État de Mississipi, baigne Jaekson et Monticello, atteint la limite de l’État, qu’elle sépare en partie de celui de là Louisiane, et se divise en deux bras, dont l’un se jette dans le lac Borgne et l’autre dans le lac Pontchartcain. Son affluent principal est le Bogue-Cbitto. Cours

! d’environ 500 k.ilotn.