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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/165

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veni, mis à mort en 286. Il se rendit dans les Gaules avec saint Denis pour y porter l’Evangile, passa par Paris, puis alla prêcher la foi avec saint Cbryseuil dans le territoire de Tournay et convertit par sa charité et par son éloquence un grand nombre de païen.s. Par ordre du préteur Rictius Varus, sous le règne de Maximien Hercule, il eut la tête tranchée après qu’on lui eut enfoncé de grands clous dans diverses parties du corps. Une église a été élevée sous son invocation h Chartres. On célèbre la fête de ce saint le 1er octobre.

PIAT (Louis-Charles), professeur et écrivain français, né k Villeneuve-le-Rôi (Yonne) en 1759, mort à Melun en 1822. Après avoir professé tes humanités à Paris, il rut principal du collège de Villeneuve-le-Roi, puis de Melnn, et prit sa retruite en 1816. On lui doit un assez grand nombre d’ouvrages classiques élémentaires, entre autres : Prxludia ad syntaxim latinam ; Éléments de lexicologie latine ; Catéchisme de la tangue française ; Nouvel essai sur la conjugaison des verbes français, etc.

PIAT (Jean-Pierre, baron), général, no k Paris en 1774, mort en 1S62. Engagé volontaire en 1792, il servit aux armées du Nord, en Italie, en Égypte, en Espagne, devint colonel en 1809, se signala pendant la campagne de Russie à la tête du 85" de ligne, reçut en récompense de sa conduite le grade de général de brigade et le titre de baron (1813) et fut blessé à Waterloo. Mis en disponibilité, puis à la retraite (1824), sous la Restauration, Piat reprit du service actif après ta révolution de Juillet et commanda les départements du Var et des Hautes-Alpes. Il vivait, depuis 1837, dans la retraite k Nogent-sur-Marne lorsque, après la révolution de 1848, il se rendit à Paris, se signala comme un des plus chauds partisans de la cause napoléonienne, fonda plusieurs journaux pour, défendre cette cause et amener au pouvoir le prince Louis-Napoléon, organisa le comité central bonapartiste qui contribua si puissamment k amener l’élection du 10 décembre et reçut en récompense de son zèle, après le coup d’État du 2 décembre IS51, un siège au Sénat.

PIATRA, ville des principautés moldo-valaques, dans la Moldavie, à no kilom. S.-O. de Jassy, sur la Bystritza ; 80,000 hab. Fabrique de papier ; dépôt central de bois de mâture et de construction ; sapin de grande dimension, planches, merrain. Foires marchandes renommées ; transactions importantes en céréates, bétail et chevaux. Commerce de cuirs, tabacs, maroquins de prix, épiceries, aromates, résines parfumées, contre draps, laines, soieries et autres articles manufacturés. Lians les environs de Piatra, on récolte un vin qui peut rivaliser avec celui de Tokay et qu’on exporte presque en totalité en Russie. Ce vin. pourrait acquérir de grandes quulités si on le confectionnait convenablement ; mais les habitants laissent croître la vigne à l’abandon ; ils n’accordent aucun soin à la vinification et à la conservation des produits de la vigne ; aussi le vin de Piatra se vend-il un prix médiocre, quoiqu’il soit excellent.

P1ATTI (Piattino dé), érudit italien, né à Milan vers 1450. Il fut élevé conime page à la cour de Galéas Sforza, puis enfermé par ordre de ce prince dans la prison de Monza. Rendu à la liberté après une assez longue détention, il passa à Ferrare (1470), de là à Urbin, prit ensuite du service dans les troupes de Trivulce et finit par ouvrir une école publique près de Pavie. Il vivait encore en 1508. Nous citerons de lui : De carcere (Milan, 1483), recueil d’épigrainmes ; Epigrammatum eleyiarumque libri II (Milan, 1502)Epistolarum libri II (1506), etc.

PIATTI (Girolamo), en latin Plan.», jésuite et écrivain italien, de la famille du précédent, né à Milan en 1547, mort à Rome en 1591. Il entra dans l’ordre des jésuites, devint un des secrétaires du général de la célèbre compagnie, le père Aquaviva, dirigea ensuite le noviciat et eut Louis de Gonzague pour élève. On lui doit : De bono status religiosi libri III (Rome, 1580, in-4o), traité traduit en français (1607, in-4o) ; De cardinales dignitate et officiû (Rome, 1593). — Son frère, Fiaininio Piatti, né à Milan en 1548, mort k Rome en 1613, se fit recevoir docteur en droit, remplit à Rome diverses fonctions importantes et obtint le chapeau de cardinal en 1591. On a de lui plusieurs ouvrages restés manuscrits.

PIATTI (Alfred), violoncelliste italien, né à Bergame en 1823. D’abord élève de Zanetti, il entra ensuite au Conservatoire de Milan et, k quinze ans et demi, produisit une vive sensation dans un concert organisé par les professeurs de cet établissement musical. Son éducation achevée, Piatti se mit à voyager. Venise, Vienne, Berlin, Saint-Pétersbourg, qu’il visita successivement, le proclamèrent un des maîtres du violoncelle. En 1846, M. Pintù s’est fixé à Londres, où, depuis lors, il s’est consacré au professorat. Cet artiste, qui n’a pas de rival en Angleterre, déploie un talent hors ligne, surtout dans l’exécution de la musique de chambre. On peut même avancer que, pour ce genre" il a atteint la perfection. Piatti, voué au culte des œuvres des maîtres, a peu écrit pour son instrument. Parmi ses compositions, qui sont

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bien écrites, correctement harmonisées et qui attestent hautement le réel et sérieux talent du compositeur, nous citerons : Variations sur un thème de Lucia di Lammermoor ; Passe-temps musical ; Mazurka sentimentale ; les Fiancés, caprice ; Air* baskirs, fantaisie sur les Puritains, etc.

PIATTOLE s. f. (pi-a-to-le — de l’Haï. piattota, vase en usage dans la Lombardie). Econ. dom. Vase dans lequel on laisse reposer le lait.

PIAUHAU s. m. (pi-ô-ô — onomatop. du cri de l’oiseau). Ornith. Genre de passereaux, formé aux dépens des gobe-mouches, et dont l’espèce type habite la Guyane ; Le piauhau à gorge rouge. Les piauhaux, se nourrissent comme les gobe-mouches. (V. de Boinure.)

’ — Encycl. Le piauhau a 0™,31 environ de longueur totale et om,28 d’envergure ; il est à peu près de la grosseur du merle ; son plumage est entièrement noir, sauf une tache d’un rouge éclatant qui, chez le mâle, couvre la gorge et la partie antérieure et supérieure du cou ; le bec est d’un gris plombé ; les pieds et les ongles noirs. Cet oiseau, qu’on appelle aussi grand gobe-mouches noir k gorge pourpre, habite la Guyane, où il vit surtout dans les Lois ; d’un naturel très-vif, presque toujours en mouvement, il fait entendre à de fréquentes reprises le cri qui lui a fait donner son nom onomatopique ; ses mœurs sont celles des gobe-mouches ; il a aussi le même régime alimentaire. Les piaukaum volent par bandes assez nombreuses et on assure que leur apparition précède et annonce celle des toucans.

PIAUHY, rivière du Brésil. Elle descend du versant septentrional de la serra du même nom, coule au N.-O. dans la province à laquelle elle donne son nom et se jette dans le Paranahyba, après un cours de 500 kilom.

PIAU1IY (PROvijîCB de), division administrative de 1 empire du Brésil, comprise entre celles de Manuihao k l’O., de Minas-Geraes au S., dé Ceara et de Pernambuco à l’E. et l’océan Attantique au N. ; superficie, 200,000 kilom. ; 220,000 hab., dont 200,000 libres et 20,000 esclaves. Chef-lieu, CEiras. Le sol de cette province est généralement plat, entrecoupé de petites collines nues, et ne devient montagneux que sur ses frontières méridionales et orientales.

Les montagnes les plus remarquables sont : la serra dos Cocos, la serra Alegre, la serra Gurguca et la serra Vermelha. Parmi les cours d’eau, on distingue le rio Parnnahybado-Norte, le rio Coninde, le rio Gurguca et le rio Poti. Lacs : le lac Paranahuha ou Pernagua, le lac Sanô-Domingos. Les principales villes sont ; Theresina, Campo-Maior, Jaicos, Jerumenha, Marvao, CEiras, Parnagua ou Pernagua, Paranahyba, Principe-Impérial, Saaô-Concalo-d’Amarante etValença. L’élève des bestiaux est la principale industrie importante de la province. On y cultive le coton, le tabac, le mais, le manioc, les céréales et la canne à sucre pour la consommation locale ; le coton et l’eau-de-vie sont les seuls produits d’exportation. Le commerce extérieurse fait par l’embouchure du Paranahyba.

Parmi les écoles publiques de la province, on compte celle de l’établissement d’éducation professionnelle connu sous le nom à’Educandos-Artifices (maison des élèves artisans). Cet établissement remarquable possède des ateliers pour les tailleurs, les cordonniers, les ferblantiers, les menuisiers, les tonneliers et les maçons. On y enseigne aussi l’art de la typographie et la musique.

FIAULARD, ABDE adj. (pi-ô-Iar, ar-derad. piauler). Fum. Qui piaule, qui a l’habitude de piauler : Quel enfant piaulard !

— Substantiv. Personne qui piaule : Taisez-vous, petite PIAULARDE.

PIAULE a. f. (pi-ô-le). Argot. V. piolle.PIAULEMENT s. m. (pi-ô-le-man — rad. piauler). Action ou manière de piauler : Des piAUUSMENTS importuns.

PIAULER v. n. ou intr. (pi-ô-lé — autre forme du mot piailler). Crier, caqueter, en parlant des petits poulets et de quelques autres oiseaux : On juge que les petits dindonneaux ont besoin de prendre de ta nourriture lorsqu’on les entend piauler. (Buif.)

— Fam. Criailler, en parlant des enfants et des personnes qui se plaignent en pleurant : Une femme qui piaule comme un enfant.

PIAULEUR, EUSE s. (pi-ô-leur, eu-zeracJ. piauler). Personne qui piaule, qui a l’habitude de piauler : Quelle piauleusk insupportable.'

PIAULIS s. m. (pi-ô-Ii — rad. piauler). Fam. Cris des oiseaux qui piaulent : Les oisillons voletaient devant François de branche en branche, et le piaulis qu’ils faisaient lui réjouissait l’esprit. (G. Sand.)

PIAUTE s. f. (pi-ô-te). Navig. Gouvernail d’un bachot, il Ne se dit guère que sur la Seine.

PIAVE s. m. (pi-a-ve). Nom que les habitants de Cayenne donnent k leurs jongleurs, médecins ou sorciers.

PIAVE (la), la Plavts des Romains, rivière du royaume d’Italie. Elle prend sa source dans les Alpes Carniques, au N.-E. de Cadore, coule au S.-O., baigne Cadore et Bellune, traverse les provinces de Trévise et de Venise et se jette dans l’Adriatique par deux

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embouchures à Cortellazzo, après un cours de 222 kilom., navigable sur 40. Dans son cours torrentueux, elle roule des cailloux de toutes couleurs, qui servent à faire de la mosaïque. Sous le premier Empire français, cette rivière donna son nom à un département du royaume d’Italie, avec Bellune pour chef-lieu.

PIAYE s. f. (pi-a-ie). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux dépens des couas ou des coucous, et dont l’espèce type habite l’Amérique tropicale.

— Encycl. La piaye est à peu près de la taille du pico vert ; son envergure atteint û«i,4Q ; sou plumage est d’un marron pourpré très-brillant au-dessus et au devant du corps et cendré au-dessous ; le bout de la queue offre un peu de noir et de blanc ; le bec et les pieds sont brunâtres. Cette espèce présente, du reste, quelques variations dans les couleurs. La piaye est très-commune à la Guyane j c’est un des plus grands et des plus beaux oiseaux du pays. Il se tient de préférence sur les branches basses, au bord des cours d’eau, change fréquemment de place et remue constamment la queue lorsqu’il est perché. Bien que rappelant les coucous par ses caractères, il se rapproche plutôt des martins-pêcheurs par ses mœurs et sa manière de vivre. On assure que les habitants du pays ont, par superstition, sa chair en horreur.

PIAZECKI (Paul), historien et prélat polonais. V. Piasecki.

PIAZOMIAS s. m. (pi-a-zo-mi-ass). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des braeiiydérides, dont l’espèce type habite le nord de la Chine.

P1AZORH1NE s. m. (pi-a-zo-ri-ne — du gr, piazà, je comprime ; rhin, nez). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, comprenant deux espèces qui habitent l’Amérique.

PI AZURE s. m. (pi-a-zu-re). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, -de la famille des charançons, comprenant une quarantaine d’espèces qui habitent l’Amérique équinoxiale. il On dit aussi piazorb.

PIAZZA-ARMERINA, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province de Caltanisetta, ch.-l. de district et de mandement, à 31 kilom. S.-E. de Caltanisetta, sur la rive gauche du Terra-Nova ; 22,148 hab. Evêché ; collège. Industrie agricole.

P1AZZA (Francesco), également connu sous le nom de Pluica, théologien et dominicain italieB, né k Bologne, mort dans la même vilte en 1460. Il se signala comme un savant canoniste et un bon prédicateur. On lui doit : De reslitutionibus, usuris et excommunicationibus (Crémone, 1472, in-fol.), traité souvent réimprimé, et De actu matrimoniali, curieux ouvrage, dont le manuscrit se trouve à la bibliothèque de Leipzig ; des sermons, etc.-Un autre Piazza (Carlo-Bartolommeo), consulteur de la congrégation de l’index, qui vivait «u xvu* siècle, a fait paraître Diarium Vaticanum (Rome, 1687, in-4") et la Gerarchia cardinalizia (Rome, 1703, in-fol.).

PIAZZA (Calixte), peintre italien de l’école vénitienne, souvent désigné sous les noms

de CnliBlo fin Lodl, dô CnllBIo dollo Lodole

et de Cnliaio Toccogni. Il vivait vers le milieu du xvie siècle. On croit qu’il eut pour maître le Titien, dont il adopui la manière, ainsi que celle du Giorgione. Cet artiste, sur la vie duquel on a fort peu de détails, parcourut l’Italie et enrichit principalement les villes de la Lombardie d’ouvrages à l’huile, k la détrempe et à fresque, remarquables par l’ampleur du dessin, la noblesse et le choix des formes et l’éclat du coloris. Le plus ancien de ses tableaux est une Nativité, exécutée en 1524, dans la sacristie de Saint-Clément, k Brescia. On voit également de lui dans cette ville une Visitation et une Madone et quelques suints d’une grande beauté. Milan possède, entre autres œuvres de cet artiste, un Saint Jérôme assis, a la Madonna-di-San-Celso ; une Mudane entre plusieurs saints et un Portrait d’homme, au musée de Brera, et son chef-d’œuvre, une fresque, les Noces de Cana (1545), étonnante composition qu’on voit dans le couvent des cisterciens et qui njest pas moins remarquable par le nombre des figures que par la vie qui les anime. Citons encore de lui : une Assomption et deux portraits du Marquis Trivulzt, dignes d’être signés par le Titien, h la collégiale de Codogno ; les Mystères de la passion, des traits de la Vie de saint Jean-Baptiste et de celle de la Vierge, belles fresques qui se trouvent k l’Incoronata de Lodi ; Hérodiade recevant la tête de saint Jean, au musée de Vienne, etc. f

PIAZZA (Paul), peintre italien de l’école vénitienne, né k Castelfranco, État de Venise, en 1557, mort en 1621. Élève de Palma le Jeune, il se fit remarquer de bonne heure par son talent, exécuta plusieurs tableaux pour les églises de Venise, puis entra, sous le nom de Coiimo, qu’on lui donne fréquemment, dans l’ordre des cisterciens. La vie religieuse ne l’empêcha pas de continuer à peindre. Envoyé en Allemagne par ses supérieurs, il exécuta diverses œuvres pour l’empereur Rodolphe II, puis il fut appelé à Rome

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par le pape Paul V. par l’ordre duquel il décora te palais Borgnèse. Enfin, il retourna k Venise, où le doge Priuli lui commanda divers travaux. Piazza composait bien et s’était fait un style à lui, plus remarquable par l’agrément et le charme que par la vigueur et la. noblesse. Parmi ses compositions les plus estimées, nous citerons : le Baptême de Constantin, k San-Paolo, à Venise ; un Christ mort, son chef-d’œuvre, à Rome ; un Saint André, k Reggio. — Son élève et son neveu, le chevalier André Piazza, né à Castelfranco, État de Venise, mort à un âge avancé vers 1670, travailla avec lui k Rome, puis se rendit en Lorraine, où le duc lui donna le titre de chevalier. De retour dans sa vilte natale, il y exécuta son chef-d’œuvre, une Cène, suivant les uns, les Noces de Cana, suivant d’autres ; un des plus beaux tableaux que possède Castelfranco. *

PIAZZA (Jérôme), historien italien, mort à Cambridge en 1745. Il entra dans l’ordre des dominicains, puis, las de la vie religieuse, il se rendit en Angleterre, embrassa la communion anglicane, se maria et professa l’italien et le français k Cambridge. On lui doit un Abrégé de l’histoire de l’inquisition et de ses procédures (Londres, 1722).

PIAZZA (Vincenzo, marquis), poète italien, né à Modigliano (Romagne) en 1670, mort à Parme en 1745. Il employa ses loisirs à cultiver les belles-lettres et la poésie et se lit connaître par les œuvres suivantes, au style agréable et facile : liona espugnata, poème en douze chants (Parme, 1694, in-8o) ; Eudamia, comédie pastorale (Rome, 1717).

PIAZZAVA s. m. (pia-dza-va). Bot. Espèce de palmier du Brésil, qui fournit des libres très-résistantes, dont on fait des balais. It On dit aussi piassaha et piassava.

PIAZZETTA (Jean-Baptiste), peintre italien, né k Venise en 1683, mort en 1754. Son père, sculpteur en bois, lui donna ses premières leçons de dessin, puis il entra dans-l’atelier de Molinieri, peintre médiocre. Ayant vu k Bologne des œuvres des Carrache et du Guerchin et les effets produits par ces artistes au moyen d’oppositions tranchées d’ombre et de lumière, il adopta leur manière. Doué de peu d’imagination et de savoir, il composait avec difficulté, travaillait avec lenteur, dessinait d’une façon souvent incorrecte, et si, dans les tableaux d’église, il rendait avec charme l’expression de la dévotion, il ne pouvait parvenir k donner k ses têtes de la noblesse. Ses tableaux ont, en outre, beaucoup perdu avec le temps. Les ombres ont poussé au noir, les. lumières se sont obscurcies et les teintes générales ont jauni. Vers la fin de sa vie, Piazzetia devint directeur de l’Académie de peinture de Venise. Malgré les sommes considérables qu’il avait gagnées, il mourut sans laisser de quoi se faire enterrer, tant étaient grands son désintéressement et son insouciance. Cet artiste excellait dans la caricature et dut surtout la grande réputation dont il a joui à l’effet brillant de ses dessins, qui étaient fort recherchés et que les meilleurs artistes s’empressèrent de graver. Parmi ces dessins, nous citerons ses Studj de pittura, recueil publié en 1760 ; ses Icônes ad vivum expresse (1763, in-fol.), gravées par Cattini ; les illustrations de Y Histoire sacrée et profane et de la Jérusalem délivrée duTasse (1745, in-fol.). Outre de bons portraits, on a de Piazzetia, comme peintre, quelques toiles justement estimées, entre autres une Décollation de saint Jean, k Padoue ; une Conception, k Parme ; David vainqueur de Goliath et le Sacrifice d’Abraham, k Dresde ; un Militaire et un Jeune homme battant de la caisse, au musée du Louvre, etc.

FIAZZ1 (Giuseppe), astronome, fondateur et directeur île l’Observatoire de Païenne (1791), né à Ponte (Valteline) en 1740, mort à Naples en 1826. Il entra dans l’ordre des théatins et professa d’abord la philosophie k Gênes. Il fut envoyé k Malle pour y occuper la chaire de mathématiques, k la fondation de l’université de cette ville, et y demeura jusqu’à sa suppression. U occupa alors, k Ravenne, la chaire de philosophie et de mathématiques au collège des Nobles.

Il s’attira quelques censures des chefs de son ordre pour la prédilection qu’il manifestait en faveur des doctrines de Locke et de Condillac, et il fut charge de remplacer la prédicateur de Crémone. Nommé lecteur de théologie dogmatique k Rome, il s’y lia aveu le pèreChiaramonti, son collègue, qui, devenu plus tard Pie VII, lui conserva toujours son ulfection.

Appelé k Païenne en 1780, pour y remplir la chaire de hautes mathématiques kl’academie, il demanda et obtint la création d un observatoire, dont on lui confia la direction et qu’il fut chargé de munir des instruments nécessaires. Piazzi entreprit alors divers voyages k Paris et k Londres pour se mettre en relation avec les astronomes les plu3 distingués et surveiller la construction des instruments qu’il avait commandés. Son observatoire fut prêt pour l’année 1791, et il se mit aussitôt k l’oeuvre. Ses premiers soins furent consacrés k l’établissement d’un Catalogue d’étoiles, dont il poursuivit l’exécution jusqu’en 1814 et qui en comprend 7,646. C’est dans le cours de ce travail qu’il tomba par hasard sur lu découverte de la première pla-