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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/167

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PIC

est usité pour la plantation de la vigne, sur les bord3 du Rhin et du Rhône, ainsi qu’en Italie. Le pic à titillant sert, en Toscane, pour planter les oliviers et les mûriers. On emploie le pic à deux taillants opposés pour faire des fouilles et des tranchées dans les tufs peu solides, pour la plantation des arbres des jardins et des routes. Enfin, les pics à marteau, ou à taillant et à marteau, sont fréquemment employés en différentes localités pour planter la vigne et les divers arbres fruitiers.

— Géogr. Le mot pic est une dénomination géographique employée pour désigner une montagne isolée ou détachée d’une chaîne et dont le point culminant, vu de loin, paraît aigu, bien que souvent le sommet soit terminé par un petit plateau ou par une arête. Ce nom, qui convient à un très-grand nombre demontagnes dans toutes les parties du monde, n’est pas d’une application générale : en Europe, on l’applique seulement aux sommets isolés des Pyrénées ; les sommités aiguôs des Alpes portent le nom de dents ou de cornes. Dans les autres parties du monde, on trouve parmi les pics remarquables : le pic d’Adam, dans l’île de Ceylan ; le pic de Ténériffe, dans l’île de ce nom, et le pic des Açores, autre montagne des Açores, dans l’Ile de Pico.

PIC s. m.(pik — lat. picus, mot auquel correspond l’ancien allemand spch, spe/it, allemand moderne specht, suédois hack-spik, danois spasA, anglais tuood-peclcer. Comme on le verra au nom de la pie. le sanscrit pika, bengali pika, indoustani pile, désigne !e coucou, qui est, comme le pic, un oiseau de l’ordre des grimpeurs. C’est peut-être, là une onomatopée. Cependant, il est difficile de ne pas penser aussf à une racine pi/c, ayant le sens de piquer, qui se montre clairement dans pi- /cros, âpre, spt’co, spica, spma, etc.). Ornith. Genre d’oiseaux grimpeurs, type de la famille des pkidées, comprenant un grand nombre d’espèces, répandues dans les diverses régions du ylobe et surtout en Amérique : L’Europe possède /mil espèces de pics. (Z. Gerbe,) 2’ous les pics ne sont pas grimpeurs au même degré. (Z. Gerbe.)Zes pics, quoiqu’ils soient ailés, sont destinés à ramper autour des arbres. (Buff.) En été, le pic vert se pose souvent à terre, près des fourmilières. (V. Se Bomare.)

— Encycl. Ornith. Le genre pic présente, comme caractères essentiels : un bee long ou médiocre, droit, anguleux, comprimé en coin à l’extrémité ; la langue grêle, courte, mais longuement projectile, armée vers le bout d’épines dirigées en arrière ; des narines ovales, basales, plus ou moins cachées par des plumes descendant du front ; des ailes courtes ; la queue composée de pennes roides, élastiques, étagées, légèrement recourbées vers leur extrémité, qui est garnie de barbules également roides et courtes ; dos pieds disposés pour grimper, munis ordinairement de quatre doigts, dirigés deux en avant et deux en arrière, plus rarement de trois doigts seulement.

Parmi ces caractères, il en est un (la structure de la langue) qui constitue une particularité exclusive a ce groupe, et tellement étrange, qu’elle mérite d’être exposée avec quelques détails. Cet organe est porté par un os hyoïde, dont les cornes, très-longues, remontent, cachées seulement par la peau, au-dessus de la tête pour se terminer dans une des narines ; il est servi en outre par des muscles puissants, enroulés comme des rubans autour de la trachée-artère. Il en résulte que la langue peut, à la volonté de l’animal, être projetée au dehors et atteindre un objet placé à 0™,07 de distance, ou bien être ramenée et entièrement cachée entre les mandibules. Dans le mouvement de projection, l’extrémité des cornes de l’hyoïde quitte le front et se porte vers l’occiput ; dans celui de rétraction, elle se reporte vers lu front ; la langue se replie alors sur elle-même et se loge en grande partie dans le fond du gosier.

« En outre, dit M. Z. Gerbe, deux glandes volumineuses, placées sur les parties latérales et inférieures de la tête, viennent, par un canal qui longe la face interne de la branche des os maxillaires inférieurs, s’ouvrir à l’angle de réunion que forment ces os. Ces glandes sont destinées à sécréter une humeur visqueuse qui, versée dans la bouche, sert k humecter constamment la langue. On a pensé que cette sécrétion, assez consistante par sa nature, était une sorte do glu propre à retenir sur l’organe qu’elle recouvre les insectes et les larves. Il nous semble qu’il serait tout aussi rationnel de penser qu’elle a aussi pour usage de conserver la langue dans un état de souplesse propre à favoriser en elle l’action du toucher ; car la langue, chez le pic, nous paraît être moins un organe de goût que de toucher. Quelque opinion que l’on adopte, il sera toujours vrai de dire que chez nul autre oiseau les glandes en question n’offrent un développement pareil. Les torcols seulement peuvent leur être comparés.»

Les pics sont les oiseaux grimpeurs par excellence. Sur le tronc des arbres, où se passe une grande partie de leur vie, ils se dirigent dans tous les sens avec lu môme facilité. Ils ne grimpent pas en posant un pied après l’autre, comme le font les perroquets, mais à pieds joints, par une série de petits sauts brusques et saccadés. Dans la progression, ils se servent aussi de leur queue, qui joue en quelque sorte le rôle d’un troisième pied. Cet organe, formé de pennes résistantes, s’are PIC

boute contre le tronc de l’arbre et contribue à soutenir le poids du corps. On a même cru pouvoir expliquer ainsi la courbure et l’apparence tronquée ou usée que présente l’extrémité de ces penres ; mais il n’en est rien ; cette disposition existe dès la naissance et se reproduit immédiatement après chaque mue, au point que les plumes nouvelles ne se distinguent guère que par l’intensité de leur couleur de celles qui viennent de tomber.

Ces oiseaux ont le vol court et rapide, les mouvements brusques, l’aspect farouche, la voix rauque, aiguë et perçante. Continuellement occupés au soin de pourvoir à leur existence, ils mènent une vie triste et laborieuse et paraissent ignorer les douceurs du repos ; leur naturel est solitaire et craintif. Quelques-uns, parmi les espèces étrangères, paraissent vivre en grande partie à terre ou sur les rochers ; mais la plupart se retirent dans les grandes forêts, de préférence dans les hautes futaies, bien qu’on les trouve aussi sur les grands baliveaux et les arbres de lisière qu’on réserve dans les taillis. |I’s se nourrissent surtout d’insectes et de larves qu’ils trouvent sous les écorces ; quand cet aliment leur manque, ils se rejettent sur les fourmis qui courent sur le sol.

Les moyens qu’emploie le pic pour prendre les insectes sur les arbres sont aussi curieux que variés. Dès qu’il voit un trou dans la tige ou un lambeau d’écorce soulevé, il se cramponne, s’appuie sur sa queue et fouille avec sa langue dans la cavité. S’il y a des insectes qu’il ne puisse saisir ainsi, il les attend au bord du trou ou bien il se décide a faire usage de son bec : il frappe à coups redoublés pour agrandir l’ouverture, jusqu à ce qu’il ait pu s’emparer de sa proie. D’autres fois, il sonde à coups de-bec la tige d’un arbre ; dès qu’il trouve un endroit qui soune le creux, il y pratique une entrée suflisuute et pousse une sorte de sifflement qui étonne les insectes, au point qu’ils restent immobiles. Souvent, après avoir lrapfié d’un côté, il se porte précipitamment du côté opposé pour saisir au passage les insectes, que leur instinct porte à fuir dans la direction contraire à celle où ils ont entendu le bruit. D’après un préjugé assez répandu dans les campagnes, le pic opérerait cette conversion pour s’assurer qu’il a percé l’arbre de part en part. C’est attribuer gratuitement à cet oiseau trop de stupidité. Il retient sa proie à l’aide de la viscosité qui recouvre sa langue et des pointes barbelées qui en garnissent l’extrémité.

« Cette manière de vivre, dit V. de Bomare, exige beaucoup de recherches, une activité sans relâche et des travaux rudes et continuels ; aussi tes pics ne cessent-ils de passer d’un arbre à un autre ; oh les voit sonder le tronc et les principales branches de chao.ie arbre auquel ils se sont accrochés, et, leur examen fait, ils volent à un arbre peu éloigné en’ poussant leur cri rauque, qu’ils ne manquent jamais de faire entendre dans cette occasion.» En même temps, ils donnent des coups de hec si forts et se succédant si rapidement, qu’on les entend de fort loin dans le

silence des forêts. Ils peuvent ainsi se procurer

de la nourriture en toute saison ; aussi, bien qu’insectivores, sont-ils presque tous sédentaires.

Les pics sont souvent regardés comme des animaux nuisibles. On prétend qu’ils gâtent les arbres et les mettent hors de service par les trous qu’ils y creusent ; aussi, dans certains pays, leur fait-on une chasse active ; on accorde même des primes pour leur destruction. Rien n’est moins motivé. Guidés par leur instinct et par leurs sens, ces oiseaux ne s’attaquent jamais qu’aux arbres dépérissants, minés par les insectes oucomplétementmorts. Les trous qu’ils creusent ne se trouvent que dans les places déjà sillonnées par les galeries des larves. Sans doute, ces arbres ne se rétablissent pas ; mais du moins les pics, en diminuant le nombre des insectes qui s’y développent, empêchent le mal de devenir contagieux et de se répandre sur les sujets bien portants. Ces oiseaux sont donc éminemment utiles aux forêts.

Quand la saison de lu ponte approche, les pics agrandissent ordinairement les trous qu’ils ont déjà commencés pour y chercher des insectes, à moins qu’ils ne trouvent sur un tronc d’arbre une excavation déjà existante et d’une grandeur convenable. C’est là qu’ils font leur nid, qui consiste en un boyau plus ou moins profond, garni, vers la partie inférieure ou lu plus déclive, d’un peu de mousse ou de poussière de bois vermoulu. M. Z. Gerbe fait remarquer que, si le nid est creusé dans une branche horizontale ou plus ou moins oblique (ce qui est le cas le plus fréquent), l’ouverture est presque toujours pratiquée de manière à regarder te sol et à en rendre ainsi l’accès difficile aux petits mammifères. Grâce à cette prévoyance, la couvée est moins exposée à être la proie de l’ennemi.

Ce genre renferme un nombre considérable d’espèces, répandues dans presque toutes les contrées du globe, mais surtout dans les régions chaudes. L’Europe en possède à peine une dizaine. Parmi celles-ci, nous citerons surtout le pic vert, vulgairement nommé pivert, picolat, picotât, picosseau, bivai, bec- I guebo, pleu-pleu ou plui-plui, etc., dans nos ■ diverses provinces. Il atteint environ oln,25 de longueur totale. Son plumage est d’un 1 beau vert en dessus, blanc jaunâtre en des PIC

sous, avec tout le dessus de ta tête, l’occiput et les moustaches d’un rouge brillant ; Jes pennes des ailes marquées de blanchâtre ; la queue nuancée de brun et de verdâtre, rayée en travers. La femelle se reconnaît à ses couleurs moins vives et il ses moustaches noires. Les jeunes, avant leur première mue, ont un plumage agréablement varié. Cette espèce est un des plus beaux oiseaux d’Europe. Quelques ornithologistes l’ont regardé comme un oiseau de-passage, ce qui n’est vrai que pour quelques individu*.

Le pic vert est répandu dans toute l’Europe. Il n’habite que les forêts ou les coteaux plantés de grands arbres ; il attaque le plus souvent le hêtre, le tremble ou les essences à bois tendre, plus rarement le chêne ou les autres bois durs. Il niche dans le cœur des arbres viciés et vermoulus ; le mâle et la femelle travaillent alternativement à percer les couches extérieures, en rejetant k mesure les copeaux au dehors, jusqu’à ce qu’ils soient arrivés à la cavité centrale-, parfois, le trou est si oblique et si profond, que le jour n’y pénètre pas. La ponte est de quatre a six œufs blancs. Pendant l’incubation, le mule et la femelle no se quittent guère, se couchent de bonne heure et restent dans leur trou jusqu’au jour.

Sédentaire dans quelques contrées, le pie vert est erratique dans d autres et entreprend même quelquefois d’assez longs voyages ; Sonnini en a vu arriver en Égypte, avec d’autres espèces de passage, pendant le mois de septembre. Il vole par bonds et par élans, plonge et s’élève alternativement, en décrivant de grands arcs qui paraissent se rapprocher de la parabole ; il accélère son mouvement quand il aperçoit un oiseau de proie. Il franchit d’assez grandes distances pour passer d’une forêt à l’autre. Son cri, toujours fort, aigre et dur, varie suivant les époques. Dans le temps des amours, il semble imiter un éclat de rire et peut se rendre par la syllabe lia, répétée un grand nombre de fois de suite. En temps ordinaire, quand il vole, il répète également plusieurs fois piacatan ou tiacacan. D’autres fois, il prononce distinctement un cri lent et plaintif, ptieu, plieu, qui lui a valu plusieurs de ses noms vulgaires. Ce cri passe pour annoncer la pluie. Les anciens, chez lesquels le pic vert tenait un rang distingué pour les augures, l’appelaient «bis pluvim, auquel répond le nom actuel (l’oiseau pluvial ; pour la même raison, on lui donne encore en Bourgogne le nom de procureur de meunier.

Le pic vert, avons-nous dit, trahit de loin sa présence par le bruit que produisent ses coups de bec. On peut ainsi arriver très-près de lui ; mais il n’est pas facile de le saisir, car i ! grimpe autour du tronc ou de la branche où il se trouve, se cache du côté opposé et se dérobe ainsi facilement au chasseur. Au reste, on ne le recherche guère comme gibier ; presque toute l’année, il est d’une maigreur qui est passée en proverbe ; sa chair est d’ailleurs fibreuse, dure et coriace. Toutefois, à l’automne, il est assez gras pour qu’on le vende sur les marchés, dans certains pays, notamment à Bologne.

Lepic cendré diffère peu du précédent, dont il ne forme, d’après Btiffon, qu’une simple variété ; la femelle est totalement dépourvue de rouge au front. Il est quelquefois de passage en France et habite surtout le nord de l’Asie et de l’Amérique. Gmelin, dans son Voyage de Sibérie, rapporte que les Tuaguses de la Naijaia-Tunguska attribuent à cet oiseau une étrange propriété ; ils le font rôtir, la pilent, puis mélangent cette masse avec une graisse quelconque (celle d’ours exceptée) et en enduisent leurs flèches de chasse ; ils assurent qu’un animal atteint par une de ces flèches tombe toujours sous le coup.

Le pic des Philippines est une très-belle espèce, à plumage varié, mais où domine le vert ; il est appelé par les naturels palalaca et par les Espagnols herrero (forgeron), à cause du bruit qu’il fait en frappant les arbres à coups redoublés et qui s entend, d’après le Père Camel, à trois cents pas ; sa voix est d’ailleurs forte et rude. Parmi les autres espèces à plumage où le vert et le jaune dominent, nous citerons : le pic du Sénégal, dont la taille ne dépasse guère celie d’un moineau ; le pic du Bengale, le pic de Luçon ou de Manille, le pic vermillon, le pic mordoré, le pic à gorge jaune, le petit pic. olive, etc.

Le pic noir est à. peu près de la taille du pie vert ; mais il s’en distingue aisément par son plumage entièrement noir, à l’exception du dessus de la tête, qui est d’un rouge vif. Il habite surtout le nord de l’Europe, dans les grandes forêts montagneuses et peu fréquentées. On le trouve assez souvent en

France, dans les Vosges, les Alpes et les Pyrénées. Ce pic parait faire exception dans le genre et mérite d’être qualifie de nuisible. Il attaque non-seulement les arbres malades, mais aussi ceux qui sont sains ; U y creuse des trous si profonds, que la tige, affaiblie par ces cavités, est souvent brisée par les vents ; aussi cause-t-il beaucoup de dégâts dans les forêts. Ses coups de bec sont si forts, qu’on peut de loin les prendre pour des coups de hache. Il se nourrit aussi d’insectes, notamment d’abeilles, et nuit ainsi aux ruches ; enfin, à défaut de tout autre aliment, il se rejette sur les fruits, les noix, les graines ou les baies sauvages. Heureusement, cette espèce est rare ; les couples vivent presque toujours solitaires ; de nombreux-in PIC

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dividus paraissent émigrer. La femelle ne pond que de deux k quatre œufs d’un blano lustré.

Le pic dominicain est noir en dessus, blanc en dessous, avec la tête jaune. II habite le Paraguay et se tient de préférence dans les

f’iantations de palmiers, sans pénétrer dans es bois. Il s’accroche bien aux arbres et aux murs, mais préfère se tenir horizontalement sur les branches et sur les toits, et grimpe rarement. Il vit en famille et se nourrit ordinairement d’insectes, de larves et de fruits. Il est très-criard et a uné voix rauque et désagréable qui s’entend de fort loin. Nous citerons encore, dans le groupe des espèces dont le plumage est à. fond noir, le grand pic à bec blanc, la plus grande espèce connue, répandue au Mexique et aux États-Unis ; les pics à caniail rouge et à huppe rouge, de l’Amérique du Nord ; les pic* à collier, ouantou, robuste, du Chili, etc.

Il y a des pics dont le plumage est varié de noir, de rouge, de jaune et de blanc, disposés par plaques ou par bandes longitudinales ; iis sont généralement connus sous les noms d’epeiche ou épeichette (v. ces mots). D’autres ont le dos rayé en travers. Tel est, entre autres, le pic rayé gris, qui habite tes États-Unis. Il frappe si fort contre les arbres, qu’on l’entend, dit-on, à un demi-quart de lieue ; sa voix est rauque ; son cri ordinaire, qui rappelle assez l’aboiement d’un petit chien, peut s’exprimer par la syllabe cltoir. La femelle pond cinq œufs blancs et peu transparents. Tels sont aussi le pic à huppe jaune, du Brésil ; le pic macé, du Bengale ; le pic cardinal, de l’Ile Luçon, etc.

Un groupe plus tranché que les précédents renferme les pics qui n’ont que trois doigts (deux en avant et te pouce en arrière) et qu’on a désignés sous le nom de picoîdes. Le pic tridactyle, type de cette section, a le plumage agréablement varié de noir et de blanc, avec le sommet de la tète jaune. Il habite les vastes forêts montagneuses du nord des deux continents et abonde surtout en Sibérie ; assez commun dans les Alpes suisses, il ne se trouve en France qu’accidentellement. Sa nourriture Se compose d’insectes, de larves et de baies. Il niche dans les trous naturels des arbres et pond quatre ou cinq œufs d’un blanc lustré. Le pic à pieds velus en diffère très-peu.

Enfin, il est des pic* qui se rapprochent des coucous par leur bec légèrement arqué. Le pic à ailes dorées habite l’Amérique du Nord. Son bec paraît trop faible pour entamer îe bois. Cet oiseau ne grimpe pus sur les arbres, mais se tient sur les branches et descend souvent à terre pour y chercher sa nourriture, qui consiste en insectes, vers, baies et herbes. Il niche dans les creux naturels, ou même à terre ; sa ponte est de quatre à six oeufs blanchâtres. On dit que sa chair est très-bonne à manger. Le pic cafre, ou promépic, lui ressemble beaucoup ; mais il est plus petit ; il vit au Cap de Bonne-Espérance.

PIC-DU-GAR, montagne de France (Haute-Garonne), ramification septentrionale de la chaîne des Pyrénées, au N. de Saint-Béat, terminée par sept aiguilles calcaires, d’une altitude de 1,787 mètres. Dans l’antiquité, les populations pyrénéennes avaient divinisé cette montagne, sur le sommet de laquelle on a découvert un autel portant cette inscription latine : Deo Garo cives aureati.


PIC-DU-MIDI-DE-BIGORRE, haute montagne de France, (Hautes-Pyrénées).V. Midi (pic du).


PIC (François-Antoine), jurisconsulte français, né à Suint-LaureiU-lez-Mâcon en 1791, mort à Lyon en 1837. Il devint conseiller à la cour dé Lyon et membre de la Société littéraire de cette ville. On a de lui : Code des imprimeurs, écrivains et artistes (Paris, 1S25, in-8°) ; Dissertation sur la propriété littéraire et la librairie chez les anciens (Lyon, 1823) ; Sur l’emplacement où fut livrée la bataille entre Sévère et Albin (Lyon, 1835, in-S°).


PIC DE LA MIRANDE (Fulvie), comtesse de Randan. V. ce nom.


PIC DE LA MIRANDOLE (Jean), un des noms les plus célèbres parmi les adolescents qui se sont illustrés par la précocité de leur intelligence, né au château de la Mirandole, près de Modène, en 1463, mort en 1494. Il appartenait à une puissante famille patricienne originairement feudataire de l’État de Modène, qui s’était rendue indépendante vers 1312 et qui joua un rôle important dans le parti gibelin pendant les guerres civiles de l’Italie. Outre la Mirandole et plusieurs fiefs considérables, elle possédait les seigneuries de Concordia et de Quarentola. Dès son enfance, le jeune prince de La Mirandole se voua aux études les plus ardues avec un entraînement extraordinaire. La philosophie, les langues, la poésie, les mathématiques, la jurisprudence, la théologie, les recherches d’érudition, les sciences occultes même, furent les premiers et les seuls jeux de ce prodigieux enfant, chez qui la soif ardente du savoir n’était égalée que par la puissance d’assimilation et qui semblait devoir reculer les bornes de la connaissance humaine. On raconte qu’à l’âge de dix ans il était considéré comme le premier orateur et le premier poëte de son temps. Abandonnant à ses frères le gouvernement des fiefs patrimoniaux, il parcourut les plus célèbres universités de France