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PIER

tranchants ou pointus, il Pierre à détacher, Sorte de composition dont la base est la terre glaise, et qui sert à enlever les taches des habits.

— Artill. Pierre de bombarde, Nom donné aux. boulets de pierre dans les premiers temps de l’artillerie.

— Fèçhe. Nom donné à des os durs et plais qu’on trouve dans le Cerveau du merlan.

— Méd. Calcul, concrétion qui se forme dans les reins, dans la vessie ou dans quelque autre partie du corps : maladie causée par ce calcul : L’opération de la pierre, dans une vessie saine, est simple, facile, point danr/ereuse quand elle est bien faite, et en général peu douloureuse. (Leroy d’Etiolles.) il Pierre de fiel, Calcul biliaire.

— Pharm. Pierre à cautère, Potasse caustique fondue, il Pierre divine ou ophthalmique, Mélange solide de nitre, d’alun, de sulfate de cuivre et de camphre, qu’on emploie pour les maladies des yeux, n Pierre infernale, Azotate d’argent fondu ; mélange solide d’alun, de sulfate de zinc et de diverses autres substances, n Pierre miraculeuse ou styptique, Sorte de poudre caustique. Il Pierre de salut, Médicament célèbre, qu’on employait en dissolution contre un grand nombre" de maladies.

— Miner. Pierre d’aigle, Pierre rougeâtre audedans de laquelle il y a une autre pierre qui en est détachée, et qui sonne quand on l’agite, il Pierre d’aimant, Aimant naturel. U Pierres arborisées, Celles qui présentent des dessins rappelant des tiges branchues, des rameaux détachés, des mousses, etc. il Pierre d’Arménie, Bol d’Arménie, il Pierre d’azur, Lazulite ou lapis-lazuli. || Pierre de chat, Quartz fétide, il Pierre à chaux, Calcaire dont on fait ordinairement la chaux. Il Pierjre de circoncision, Espèce de jade d’un vert sombre, il Pierre de croix, Pierre tendre dont la coupe transversale offre ordinairement la figure d’une croix noire. Il Pierre à faux, Schiste qui sert à affûter les faux, u Pierres figurées, Celles qui imitent, par leur forme ou leur couleur, un objet quelconque, connna un fruit, un oiseau, etc. Il Pierre à filtrer, Variété de grès très-poreuse et pouvant servir a filtrer les liquides. Il Pierre de Florence, Marbre jaune ou verdâtre chargé de dessins en forme de ruines, t] Pierre de foudre ou du ciel, Aérolithe, il Pierre à fusil, Silex qui, frappe avec le chien d’une arme à feu ou avec te briquet, donne des étincelles :

Le terrain, en pierre d fusil. Résonne et fait feu sous l’outil.

P. Dupont.

Il Pierre de Gallinace, Espèce de verre noirâtre du Pérou, u Pierres gemmes, Pierres précieuses. Il Pierre gypseuse, Pierre que l’action du feu réduit en plâtre. Il Pierre hématite, Sanguine, n Pierre hépatique ou de foie, Chaux carbonatée fétide, il Pierre hydrophane, Silex qui devient transparent quand il a séjourné quelque temps dans l’eau. Il Pierres impressionnées, Schistes argileux couverts d’impressions de fougères, qui se trouvent dans des terrains houillers. Il Pierre des Incas, Pyrite arsenicale. Il Pierre d’Iris, Pierre précieuse qui a les couleurs de l’arc-en-ciel.

Il Pierre d’Italie, Schiste argileux à grain serré, dont on se sert pour le dessin. Il Pierre de jade, Pierre dura et verdâtre, qui se trouve dans l’Inde, et à laquelle on attribuait autrefois la vertu de guérir la colique néphrétique. Il Pierre de Labrador, Feldspath opalin. "V. Labrador. Il Pierre de lait, Substance argileusequisertàdégraisser. u Pierre de lard, Talc graphique. « Pierre du Levant, Pierre à aiguiser ou à repasser qu’on tirait autrefois du Levant, il Pierre déliais, Variété de calcaire grossier des environs de Paris. Il Pierre de limaçons ou Pierre lumachetle, Marbre formé d’un amas de débris de coquillages unis par une pâte de chaux carbonates. Il Pierre lithographique, Pierre sur laquelle on dessine ou l’on écrit, afin d’obtenir un certain nombre d’exemplaires par l’impression sur le papier. Il Pierre de lune, Agate nébuleuse a reflets. Il Pierre de meule ou Pierre meulière, Grès dur dont ou fait les meules de moulin, et qui sert aussi de moellon pour certaines constructions, il Pierre de miel, Mellite. Il Pierre nummulaire, Pierre qui ressemble à une monnaie, il Pierre obsidienne, Pierre transparente dout les anciens faisaient des miroirs. [| Pierre ollaire, Sorte de talc dont on fait des vases sur le tour. Il Pierre à plâtre, Gypse, pierre dont on fait ordinairement le plâtre. Il Pierre ponce, Pierre extrêmement sèche, poreuse et légère, vitrifiée par le feu des volcans, et fig. Moyen dont on se sert pour polir ou pour effacer ; La galanterie est la werre ponce qui polit les nations. (Galiani.)

Si du lecteur la sage gravité

Juge mon livre avec sévérité,

A certains traits si le sourcil lui fronce,

11 peut, s’il veut, passer la pierre ponce

Sur la moitié de ce livre...

Voltaire.

Il Pierre de porc ou Pierre puante, Combinaison de terre calcaire et d’argile avec le soufre. Il Pierre à rasoir, Schiste jaune, à grain très-fin, donton se sert, avec de l’huile, pour aiguiser les rasoirs et autres instruments en acier. Il Pierre rouge, Sanguine. Il Pierre sonore ou Pierre chantante, Phonolithe. Il Pierre de touche, Espèce de pierre noire très-PIER

dure, dont on se sert pour éprouver l’or : C’est en frottant les bijoux sur la pierre de touche, et en touchant avec de l’acide nitrique la couche de métal adhérente à la pierre, qu’on détermine leur titre et leur valeur. (Acad.)

Près de l’or le plus pur l’alliage Be couche : Attendez qu’on le passe à la pierre de touche.

Bauthélemï.

Il Au fig. Moyen d’essai, objet qui sert à faire connaître la nature, la qualité, la valeur d’une chose : L’intérêt du genre humain est la pierre de touche de ta vérité. (B.. de St-P.) La simplicité est la pierre de touche de la vérité. (Bastiat.) La reconnaissance est la pierre de touche des belles âmes. (L’abbé Bautain.) Les conséquences sont la pierre de touche des principes. (Lévis.) Il Pierre de tripes, Concrétion de baryte sulfatée en forme d’iotestin.

— Métall. Pierre de mine, Pierre qu’on détache de la mine, qu’on bat et qu’on lave pour en retirer le métal.

— Ane. chim. Pierre calcaire, Carbonate de chaux. Il Pierre calaminaire, Oxyde de zinc natif. Il Pierre de Bologne, Pierre transparente qui, après avoir passé au feu, luit dans les ténèbres.

— Alohim. Pierre philosophale, Secret prétendu de transformer les métaux en or : Chercher la pierre philosophale. Ce serait un secret plus grand que la pierre philosophale, de pouvoir transformer les esprits et faire d’un lourdaud jm habile homme. (D’Ablanc.) Il Au fîg. Chose rare et précieuse : L’abolition de la misère est la pierre philosophale de la civilisation moderne. (Alloury.) Un alchimiste anglais, étant venu trouver Jiubens, lui proposait de partager avec lui te profit de ses découvertes, s’il voulait lui faire quelque avance de fonds ; Rubem, lui montrant son atelier rempli de chefs-d’œuvre, lui dit : Vous êtes venu vingt ans trop tard ; depuis ce temps, j’ai trouvé votre pierre philosophale avec cette palette et ces pinceaux. » li Pierre première, Pierre blanche parfaite, l] Pierre seconde, Pierre parfaite, portée au ronge, mais non multipliée. Il Pierre de paradis, Pierre parfaite au rouge.

— Moll. Pierre de Sainte-Marguerite, Nom vulgaire d’une espèce de natice. Il Pierre hystérique ou Pierre à matrice, Nom donné quelquefois aux moules intérieurs des térôbratules fossiles, auxquels on attribuait des vertus médicinales. Il Pierre à tamis, Nom vulgaire des milleporites,

— Agrïe. Pierre à champignons, Agglomération de terre et de mycélium ou blanc de champignons, qui, soumise à une température douce et humide, donne naissance à un bolet comestible : On trouve la pierre à champignons dans les environs de Naples. (Léveillé.)

— Encycl. Constr. Les pierres employées dans la construction ou l’industrie appartiennent à différentes roches, qu’on a classées en rochessilicatées, roches quartzeuses et roches calcaires. La première classe comprend les rochesfeldspathiques, lesardoises, les serpentines, les roches chloritiques et talqueuses ;. la seconde se compose du quartz hyalin, do la calcédoine, de 1 agate, de l’héliotrope, du jaspe, des pierres à aiguiser, des pierres meulières, etc. ; la troisième comprend les roches de chaux carbonatée, les pierres calcaires proprement dites et les roches de chaux sulfatée. Les minéralogistes divisent encore les pierres en quatre classes : les. pierres argileuses, les pierres calcaires, les pierres gypseuses et les pierres scintillantes ou qui font feu avec l’acier. Les pierres argileuses comprennent les asbestes ou amiantes, les micas, les talcs vrais, les pierres ollaires, les schistes ou ardoises de différentes espèces et les roches appelées de corne ; elles sont toutes douces au toucher, composées de filaments, d’écaillés ou de lames qui peuvent se séparer. Cette première classe comprend aussi les basaltes, les pierres de touche, les pierres a rasoir et une foule d’autres. Les caractères distinctifs des pierres argileuses sont de ne pas faire effervescence avec les acides, de durcir au feu ordinaire, de ne se réduire ni en chaux ni en plâtre et d’être généralement altérablesà l’air et à l’eau. Leur résistance et leur dureté sont très-variables, et leur adhésion aux mortiers est assez grande quand elles no sont pas polies. Leur poids est d’environ 2,600 kilogr. le mètre cube. 1 centimètre cube de ces pierres s’écrase sous des pressions comprises entre 420 et 6S0 kilogr.

Les pierres calcaires sont celles dont on fait le plus grand usage dans les constructions ; exposées à l’ardeur du feu, elles se réduisent en chaux. Une goutte d’acide azotique versée sur une pierre calcaire réduit en bouillie la place sur laquelle elle est tombée, en faisant un bruit semblable à celui d’un fer chaud que l’on trempe dans l’eau. Ces. pierres ne donnent pas d’étincelles sous le briquet. Les pierres calcaires sont généralement formées de bancs placés les uns au-dessus des autres, presque toujours horizontalement. Leur adhésion aux mortiers augmente avec la porosité et diminue avec le poli. Les variétés tendres absorbent l’humidité atmosphérique et s’écaillent à la surface. Les pierres calcaires pèsent de 2,000 à 2,700 kilogr. le mètre cube, à l’exception de la lambourde et du tufau, pour lesquels le poids se

. PIER

réduit à 1,500 kilogr. Leur résistance à l’écrasement est comprise, pour i centimètre cube, entre 133 et 788 kilogr. ; pour la lambourde, et le tufau, cette résistance s’abaisse à 23 kilogr.

Les pierres gypseuses ne font point effervescence avec les acides et n’étincellent pas sous le choc de l’acier. Si on les expose pendant un certain temps à l’actiort du feu, elles fournissent du plâtre. Ces pierres ne peuvent être utilisées dans les constructions des murs à. cause de leur peu de consistance. On s’en sert cependant quelquefois pour les murs de clôture. Les gypses se trouvent assez-souvent par lits ou couches, sous différentes formes qui servent à les distinguer en cinq espèces, savoir : le gypse commun ou pierre k plâtre, le gypse feuilleté, le gypse strié ou filamenteux, le gypse écailleux et l’alabastrite ou faux albâtre.

Los pierres scintillantes ou siliceuses ne font généralement pas effervescence avec les acides. Elles étincellent sous le choc du briquet. Quelques-unes de ces pierres résistent au feu le plus violent. Tels sont les grés purs, les pierres à briquet et les pierres meulières ; les autres se vitrifient à un très-grand feu, comme les granits, les porphyres et les laves.

Il y a encore beaucoup d’autres variétés de pierres, parmi lesquelles on distinguo : les pierres dites volcaniques, basaltes, laves, pouzzolanes, amphiboles, pyroxènes, trapps, pierres très-dures qui ont uno faible adhésion aux mortiers, sont inaltérables à l’air, à l’eau, à la gelée et sont fusibles à un feu violent ; les pierres talqueuses, qui sont friables et généralement infusibles.

Les pierres qu’on emploie le plus dans la construction sont les granits, les trachytes, les basaltes, les laves, les grès, les silex, les poudingues, les meulières et surtout les calcaires. On fait aussi usage des trapps, des laitiers, des scories et autres produits volcaniques, lesquels, unis a la chaux, lui communiquent, comme nos meilleurs ciments, la propriété de durcir sous l’eau et de produire d’excellents bétons.

Dans l’art des constructions, on désigne en général sous le nom de granit toute pierre provenant des roches feldspathiques, dqnt les grains, de différentes couleurs, sont réunis par un ciment très-solide. On les reconnaît facilement à leur composition de grains très-durs et parfaitement, adhérents, à leur cassure à angles très-aigus et a leur poids, qui est au minimum de 2,700 kilogr. par mètre cube. Le granit est formé par l’agglomération de trois minéraux : le feldspath, le mica et le quartz, qui sont souvent colorés par la présence d’une petite quantité d’oxyde de fer.

Les porphyres sont des granits dans lesquels le quartz et le mica manquent entièrement ; ils sont composés d’une pâte feldspathique dans laquelle se sont formés des cristaux de feldspath.

Le gneiss est une roche granitique dans laquelle les lames de mica ^ont disposées parallèlement à un même plan, ce qui lui donne un aspect schisteux et rubané.

Les trachytes sont des produits volcaniques d’une époque ancienne ; leur pâte est un feldspath qui renferme beaucoup de cristaux ayant souvent pris un grand développement et présentant dos faces cristallines très-nettes.

Les basaltes sont des roches volcaniques plus modernes que les trachytes ; ils sont composés de pyrokène (silicate de magnésie et de fer) et’de labrador (espèce de feldspath à base d’alumine, de chaux et de soude). Leurs cristaux sont d’une extrême ténuité, ce qui donne à la roche une apparence decompacité et lui permet de prendre un beau poli.

Les laves sont des matières minérales liquides qui sont encore rejetées par les volcans actuels, sur les flancs desquels elles s’étendent en nappes minces et se solidifient en se refroidissant.

Le grès est une pierre composée de grains de sable quartzeux de différentes.figures, agglutinés par un ciment quartzeux ou calcaire. Les grès se divisent en grès siliceux, grès calcaires et grès argileux. Les premiers sont très-durs et à grains fins, fortement reliés par un ciment ; les seconds ont différents degrés de dureté, en raison du plus ou moins de fermeté du gluten calcaire qui réunit leurs grains. Les troisièmes, désignés encore sous le nom de molasse, ont une couleur grise et acquièrent à l’air une dureté qui nele cède guère à celle des pierres calcaires les plus résistantes.

Les silex sont des rognons de différentes formes d’une pierre très-dure, dite pierre à feu, que l’on rencontre communément dans les bancs de craie.

Le poudingue, vulgairement appelé greson, est une réunion de petits cailloux agglutinés ensemble par un ciment siliceux ; cette roche présente souvent une consistance très-grande.

La meulière est formée de débris quartzeux, de chaux carbonatée, d’alumine et d’oxyde de fer, dans diverses proportions ;’sa masse est criblée de trous de formes variables. On distingue deux espèces de meulières : les unes ont la couleur gris blanchâtre des grès très-durs et une dureté égale à celle du silex ; on les emploie ordinairement pour faire des meules de moulin ; les autres, d’une couleur rougé jaunâtre, se trouvent par po PIER

ô : s

tits morceaux, en masses de peu d’épaisseur et-d’étendue.

Les pierres calcaires se divisent’en deux classes principales : les pierres dures et les pierres tendres. Les premières se débitent à la scie sans dents, au moyen de l’eau et du grès tendre réduit en poudre ; les secondes se débitent à sec, à la scie à dents. Los pierres calcaires dures sont : le liais, le cliquart, la roche et le banc-franc. Les pierres calcaires tendres des environs de Paris sont : la lambourde, le vergelet, le saint-leu, le conflans et le parmin.

Le liais ne contient aucune espèce de coquilles ni mannes ni fluviatiles ; on distingue le liais dur, une des plus belles pierres des environs dé Paris et dont le grain est fin, la texture compacte et uniforme ; le liais férault ou faux liais, aussi dur que le précédent, mais d’un grain plus gros ; le liais rose, qui est plus tendre que les deux variétés précédentes. En général, on donne le nom de

liais à toutes les pierres dures de bas appareil dont on fait usage à Paris.

Le cliquart est une pierre d’un grain fin et égal et de très-bon appareil, contenant peu de débris coquilliers.

La roche est une pierre très-dure, contenant quelquefois des coquilles ; elle se trouve ordinairement en plusieurs bancs superposés.

Le banc-franc ou pierre franche, de stratification plus récente que la roche, est moins dur que celle-ci et d’un grain plus fin et plus égal ; on n’y rencontre jamais de coquilles ni d’empreintes d’aucune espèce.

Les pierres calcaires tendres s’emploient pour la construction des édifices et des bâtiments particuliers ; elles résistent bien à la gelée quand elles ont perdu leur eau de carrière, se taillent facilement, et leur parement a l’avantage de durcir a l’air. Eu généra), toutes les pierres tendres soumises a l’analyse fournissent à, peu près les mêmes résultats que la roche et le banc-franc, et leur moindre degré de dureté ne doit être attribué qu’à leur stratification, qui paraît plus récente, et à la nature des couches qui les recouvrent. On fait encore usage d’une pierre tendre appelée tuf ou marne solide, qui contient en général une trop forte proportion d’alumine pour bien résister à la gelée.

Les pierres calcaires comprennent aussi les marbres, qui sont des pierres à grains fins et compactes, supportant la taille la plus finie et susceptibles de prendre un très-beau poli. Les marbres sont généralement opaques. Les albâtres se distinguent des marbres proprement dits par uno structure nouée et fibreuse, ainsi que par une dureté plus grande, qui rend leur travail plus difficile.

Les qualités principales des pierres dures ou tendres sont d’être pleines, sans fils ni moyqs, d’avoir le grain fin et homogène dans toutes les parties.

Les pierres sont disposées dans les carrières par bancs horizontaux et parallèles, composés ordinairement de couches apparentes superposées ; les facos horizontales de ces bancs sont appelées lits de carrière, et il est de la plus grande importance de pouvoir les distinguer facilement, ce que l’on fait en regardant avec attention la cassure verticale de la pierre. On y remarque une infinité de petites veines parallèles aux lits, quelquefois presque invisibles. On reconnaît les lits de carrière des pierres des environs de Paris et en général de beaucoup de pierres calcaires à la partie tendre, appelée bousin, qui les recouvre. Il importe beaucoup de disposer les pierres, dans les constructions, de manière que la pression qu’elles supportent soit dirigée aussi normalement que possible aux faces parallèles aux lits ’de carrière ; ainsi, par exemple, dans un mur vertical, ces lits doivent être horizontaux ; car si l’on plaçait cspierres en délit, les iniluences atmosphériques, jointes à la charge, les feraient déliter ou tomber en feuillets, et la solidité de la construction serait compromise.

On dit qu’une pierre est pleine lorsqu’elle ne contient ni coquillages, ni cailloux, ni moyes, ni trous ; on désigne aussi de cette manière toute espèce de pierre dont les lits sont aussi durs que l’intérieur du banc.

Les pierres gèlives sont celles qui ne résistent pas à la gelée ; elles absorbent facilement l’humidité, et l’eau qui se loge dans les ’ petites cavités dont la masse est criblée passant à l’état de glace, et, par suite, augmentant de volume, les fait tomber en écailles très-minces, qui finissent par se réduire en poussière. Ces pierres sont ordinairement moins denses que les autres de même espèce ; elles résistent facilement à un feu de four a chaux, taudis que les meilleures pierres calcaires, qui résistent pendant un nombre considérable d’année ? aux plus grands froids, -ne peuvent supporter le même degré do chaleur sans tomber en éclats. En général’, les pierres tendres, et poreuses soutiennent mieux la chaleur quo les pierres plus dures.

Une pierre moyée est celle qui contient des fils ou des trous remplis de matières terreuses.

Lorsqu’une pierre est graveleuse et qu’elle s’égrène à l’humidité, ou dit qu’elle est moulinée. Ce défaut est particulier à quelques pierres tendres, qu’on désigne habituellement sur les chantiers en disant qu’elles ont les arêtes pouf.

On trouve quelquefois des pierres ayant une ou plusieurs petites bandes ou zones très--