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pens des nyssies, et dont l’espèce type habite la France.

PHIGALIE ou PHlttALÉE, ville de la Grèce ancienne, dans l’Arcadie, sur une montagne haute et abrupte, baignée au S. par la rivière Néda, bornée à l’E. par un ravin, au N. et à l’O. par un torrent qui mugit dans une gorge profonde. Cette ville, une des plus anciennes et jadis une des plus importantes de l’Arcadie, et qui, au temps de Pausanias, avait encore de l’importance, n’est plus aujourd’hui qu’un amas de ruines, au milieu desquelles on trouve le village moderne de Paulitzu. Quelques parties de ces ruines méritent de fixer un moment notre attention. « Les murailles de Phigalée sont, avec celles de Messène, le spécimen le plus considérable et le plus parfait de l’architecture militaire des anciens Grecs. Le mur d’enceinte, qui a environ une lieue de tour et 2 mètres d’épaisseur, est de construction polygonale. Il suit la crête du plateau et domine en plusieurs endroits des précipices profonds. La partie la mieux conservée de l’enceinte, du côté de l’E., est flanquée de plusieurs tours rondes et percée d’une porte pyramidale. Au N.-E., à 1 endroit le plus élevé du plateau, là où se trouvait probablement l’acropole, on voit deux chapelles et les ruines d une forteresse moderne sunnontéo d’une tour ronde. On remarque, dans la muraille de l’O., deux tours et une porte, et, dans celle du S. qui domine la Néda, les mines d’une porte pyramidale. • (Guide en Orient.) Des ruines de Phigalée, on jouit d’une vue admirable sur le golfe d’Arcadie, 111e de Zante, le mont Ithôme et toute la vallée de la Néda. Mentionnons encore, parmi les ruines de cette cité, un temple élevé k Apollon Euicouros, dans un ravin voisin de la ville. V. 1 article suivant.

Phigalie (tkmpl.k de). On désigne ainsi le temple élevé par Ictinus vers le milieu du vO siècle av. J.-C., près de Phigalie {aujourd’hui Paulitza), dans l’antique Arcadie. Ce temple, l’un des plus beaux de la plus belle époque de l’art grec, était construit sur un petit plateau circulaire, d’où le regard embrassait les monts Lycéens, le golfe de Messénie et l’iihôme. Un épais bois de chênes couvrait ia pente sur laquelle il était assis et en fermait l’accès. C’est sous l’exubérante végétation des chênes que le temple de Phigalie déroba longtemps k la curiosité des voyageurs l’imposante tristesse de ses ruines. En 1812, un groupe d’explorateurs, parmi lesquels se trouvait M. Cockerell, entreprit des fouilles qui furent on ne peut plus fructueuses. Peu a peu l’un des chefs-d’œuvre de l’art ancien sortit de terre, presque intact, et l’on vit revenir k la lumière, avec la plus grande partie de son ordonnance architecturale, ses statues de dieux et de héros. Le temple de Phigalie, consacré à Apollon Epicouros, était regardé, dans l’antiquité, comme le plus parfait du Péloponèse, après celui de Tégée. Il était construit en une espèce de calcaire d’un grain très-serré et veiné, tiré des flancs mêmes de ia montagne où le temple était assis. Les métopes et la frise étaient en marbre de Paros. Le temple présentait dans son orientation et dans sa structure des singularités dignes de remarque. Ainsi, la direction ordinaire des sanctuaires antiques étant du levant au couchant, celui-ci se projetait du nord au midi ; il avait quinze colonnes de côté sur six de face, ce qui n’est point ia proportion ordinaire des temples hexastvles. La disposition do l’intérieur était non moins étrange ; à la place de l’opiathodome avait été un second sanctuaire. Enfin, la plus frappante des singularités consistait dans la place affectée à la frise. On sait que la frise des sanctuaires grecs régnait toujours à l’extérieur. Le temple de Phigalie échappait à cette règle. Les Grecs, avec leur admirable sentiment des convenances, ont voulu harmoniser l’extérieur du monument avec la nature environnante et dans un paysage rude et sauvage dresser des murs nus et austères. Bien digérant sera l’intérieur. Toutes les richesses y seront entassées et l’allongement inusité du monument, la succession de deux sanctuaires fourniront de riches et de mystérieuses perspectives.

Tout autour du mur de la cella, au-dessus des colonnes ioniques, comme un riche bandeau, se déroulaitsplendidement la frise sculptée, honneur et beauté du temple de Phigalie. La statue colossale d’Apollon Musagète se dressait au fond du second sanctuaire, une lyre à la main, dans la blancheur de sa tunique troluante. Devant le dieu s’élevait un stèle où s’épanouissait gracieusement l’acanthe corinthienne et qui symbolisait Artémis, la divine sœur du dieu. Les vingt-trois bus-reliefs qui formaient la frise ont été dér tachés et sont actuellement au musée Britannique. Ils furent achetés en 1814 par le prince régent d’Angleterre, au prix de 15,000 livres sterling (475,000 francs). Ils forment, au musée de Londres, vingt-trois plaques en marbre de Paros d’une hauteur de 2 pieds 2 pouces et demi auglais. Le sujet en est tiré de la légende héroïque d’Athènes ; nous l’exposerons rapidement d’après MM. de Siackelberg et Ch. Lenormant. La composition partait de l’angle nord-ouest de l’édifice et se prolongeait sur le petit côté nord et le grand côté est de la cella. Ce premier développement comprenait onze plaques, qui représentaient le combat des Athéniens ! contre les

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Amazones, complétées par une douzième plaque posée en retour sur le petit côté sud ; le reste du côté sud et tout le côté ouest étaient occupés par onze plaques consacrées à la lutte des Lapithes et des Centaures. En face de la porte d’entrée, au-dessus de la colonne corinthienne, se profilait le char d’Apollon et de Diane traîné par des cerfs. Ce sontdu moins les noms qu’on assigne aux deux figures qu’on a retrouvées dénuées de leurs accessoires, lesquels devaient être en bronze et ont disparu. Les bas-reliefs de la seconde enceinte représentaient, à gauche, Thésée combattant Hippolyte ; à droite, le Lapithe Cénée enseveli par les Centaures sous un quartier de roche, etThésée foulant Antiope sous les pieds de son cheval.

Contemporains des bas-reliefs du Parthénon, ceux de Phigalie, quoique moins beaux, portent toutefois un air de famille ; à défaut de la simplicité sublime des autres, ils offrent encore à l’admiration le mouvement et la richesse d’invention. Ces sculptures très-décoratives servent admirablement les effets arehitectoniques et sont l’œuvre d’un sculpteur

moins grand et plus humble que Phidias, ingénieusement soumis aux plans de l’incomparable architecte Ictinus.

PHIGYS s. m. (fi-giss — de phigy, nom vulgaire de l’espèce principale). Ornith. Groupe d’oiseaux, de la famille des perroquets.

PHIL ou PHILO, préfixe qui veut dire ami, et qui vient du grec philos, de philein, aimer. Eichhoff compare le sanscrit palas, ami, de la racinepâl, aimer, soigner, conservée aussi, selon lui, dans le latin placo, apaiser, placco, plaire, l’allemand buhlen et le grec phulassô, garder, d’où phulax, gardien, qui est exactement le sanscrit palakâs, même sens. Delâtre donne une autre explication du grec philos f il croit que le radical phil se rattache k la racine sanscrite prî, goûter, aimer, zend fri, gothique frijân, Scandinave freia, allemand (reien. Génin proteste contre l’habitude assez générale, dans les composés où nous faisons entrer le mot phil, de mettre celui-ci à la fin : bibliophile, iconophile, etc. Ce procédé est cependant conforme à celui qu’on a suivi dans la formation des mots bibliographe, géographe, etc.

PH1LACTIS s. m. (fi-la-ktiss — du préf. phil, et du gr. aktis, rayon). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent au Mexique.

PHILADELPHE s. m. (fi-la-dèl-fe — du gr. philadelphos, qui signifie proprement qui aime ses frères, de philos, ami, et adelphos, frère). Membre d’une société secrète organisée en France sous le premier Empire r L’Empire eut ses philadelphes, qu’il tenait de la République, et auxquels Moreau avait été affilié. (Laurent de l’Ardèehe.)

— Hist. relig. Membre d’une secte fondée en Angleterre au xviie siècle. Il On les appelle aUSSi PUILADELPHIENS.

— Bot. Syn. de seringat ou syringa.

— s. m. pi. Zooph. Famille de polypes réunis en une masse commune.

— Encycl. Hist. L’histoire et même l’exis, tence de cette société secrète n’est pas un

article de foi. Ch. Nodier, dans son Histoire des sociétés secrètes de l’armée qui parut d’abord anonyme (1815, in-8°), en a parié le premier et il a étonné ses contemporains et les prétendus affiliés eux-mêmes en leur révélant une foule de choses qu’ils ne soupçonnaient pas. On croit généralement aujourd’hui que son récit est une simple mystification, et P. Mérimée, dans son discours de réception a l’Académie française (i ! succédait à Ch. Nodier), Je donne clairement à entendre ; il est plus explicite encore dans ses Lettres à une inconnue. L’affiliation de Moreau, de Malet, de Lahorie et autres aux p/tiladelphes, les exploits du colonel Oudet, mort à Wagram, dit Ch. Nodier, et qui pourtant ne figure pas sur le bulletin, ont été acceptés, Sur sa parole, comme faits réeis par quelques historiens ; tout cela n’existait probablement que dans son imagination. Voici donc, d’après lui, ce que c’était que cette société et quel fut son rôle : y croira qui voudra. La Société des philadelphes était composée de républicains et de royalistes libéraux et avait pour objet le renversement do Bonaparte. Née dans la Franche-Comté et ayant d’abord un caractère purement local, elle poursuivit à l’origine l’insurrection des provinces de l’Est et la constitution d’une république séquanaise. Un homme audacieux, le colonel Oudet, la dirigea vers un but plus vaste, l’organisa d’une façon puissante et l’étendit dans tous les corps de l’armée. Oudet fut longtemps, sous le nom de Philopœnien, le chet absolu ou censeur des philadelphes, qui comptèrent bientôt dans leurs rangs plus de 4,000 officiers ; il y avait trois grades d initiation ; le grade supérieur comportait le dévouement absolu à l’ordre, bien au delà de l’obligation de la vie, dit un des adeptes. Les membres arrivés à ce grade changeaient de nom et on leur donnait ceux de Marius, Caton, Thémistocle, Spartacus, suivant leur caractère ou la destination forcée k laquelle le récipiendaire se soumettait en adhérant aux règles terribles qui devenaient son unique loi. Oudet, âgé de vingt-cinq ans, était républicain et haïssait violemment Bonaparte. Ce fut lui qui, quelque temps après le 18 brumaire, dit au premier consul effrayé : à Mon PHIL

tre-moi ton visage, afin que je m’assure encore si c’est bien Bonaparte qui est revenu d’Égypte pour asservir son pays, » Le dictateur, qui soupçonnait vaguement une conspiration, envoya Oudet et son régiment k l’Ile del Rô ; d’autres officiers généraux reçurent en mémo temps leur mise à la retraite. La police découvrit aussi k cette époque des insignes mystérieux parmi les bijoux d’un certain capitaine Morgan, qui fut emprisonné et se tua dans son cachot. À la suite de ce fuit, le colonel Oudet, contre lequel cependant on ne put rien articuler de précis, fut destitué et reçut l’ordre de se retirer à Maynal, dans le Jura, où il fut soigneusement surveillé. L’homme qui le remplaça k la tête do la Société fut le général Moreau.

Moreau ayant été arrêté après la tentative avortée de Georges Cadoudal, Oudet reprit la direction de la Société et prépara un coup de main tendant a délivrer Moreau s’il était condamné k mort. Les philadelphes, déguisés et armés, s’étaient répandus dans le Palais de justice et n’attendaient qu’un signal pour se jeter sur les troupes et enlever Te général. Mais le résultat inattendu du jugement déjoua leurs plans. Reconnu coupable, Moreau ne fut condamné qu’a deux ans de détention. Ce jugement débonnaire avait été commandé par Bonaparte, qui craignait l’indignation générale, que n’aurait pas manqué de soulever la condamnation k mort du vainqueur de Hohenfinden. «.Ainsi, raconte l’historien de cette société secrète, les philadelphes virent succomber leur chef et. en même temps s’évanouir le prétexte du mouvement qu’ils avaient préparé pour le sauver et sauver la France avec lui. La tyrannie, qui serait tombée le jour même, fut prorogée de dix ans, et le coup d’État qui perdait Moreau sans le tuer frappa de mort une génération entière, que le mauvais ange des nations devait moissonner sur le champ de bataille. »

Nodier prétend aussi que, lors de la distribution des croix aux Invalides, comme un chef d’escadron de dragons allait recevoir la décoration au pied de l’estrade sur laquelle Bonaparte était placé, quatre ou cinq officiers se groupèrent sur ses pas en portant la main sur la garde de leur épée, et l’un d’eux lui adressa distinctement cette parole menaçante, mais heureusement susceptible de plus d’une interprétation : « Est-il temps î • Elle parvint aux oreilles de Napoléon, qui pâlit et se leva avec un emportement mêlé de terreur. Mais la présomption qui jésultait de cette phrase équivoque ne parut pas suffisante pour motiver une accusation d ailleurs dénuée de preuves ; l’exil seul en fit justice.

Une autre tentative des philadelphes, qui avorta encore, fut celle k laquelle on a donné le nom de conspiration de l’Alliance, Les républicains et les partisans d’une royauté constitutionnelle s’entendirent. Le marquis de

Jouffroy, le lieutenant-colonel Pyrault traitèrent, au nom du roi, avec les philadelphes à Besançon, quartier général de la Société ; il fut convenu que Léclanché, qui avait commencé les premiers cadres d’une insurrection armée dans le Jura, soulèverait les campagnes ; après quoi la ville se déclarerait. Lo moment était pris, les moindres détails prévus, les uniformes prêts et les proclamations imprimées, quand une circonstance imprévue changea le plan de la conspiration. Bonaparte venait de se faire décerner la souveraineté de l’Italie et il allait ceindre à Milan sa seconde couronne. L’itinéraire de son voyage le faisait passer par les montagnes et les forêts du Jura. 180 hommes d’élite bien armés furent mis sous les ordres d’un jeune officier ourdi et courageux nommé Buguet, qui les dissémina k la hauteur des villages de Tassenière et de Colonne. Il s’agissait de se précipiter sur l’escorte et d’enlever Bonaparte. Les mesures étaient si bien prises, parait-il, qu’il ne restait pas le moindre doute sur la réussite, quand, arrivé au dernier relais, Napoléon rebroussa tout à coup chemin et prit une autre route. Rien de tout cela n’a laissé de traces dans l’histoire, quoique, d’après le même historiographe, des mandats d’arrêts furent lancés, quelques chefs emprisonnés, etc. Oudet, ayant été k la même époque frappé d’un nouvel exil, fut remplacé dans la censure, grade suprême de la Société, par le général Malet, qui s’empressa d’agir avec une impatience qui tenait de la précipitation. Un comité secret fut formé, une dictature provisoire organisée, une assemblée générale d’hommes choisis dans les quarante-huit sections de Paris convoquée et tenue. La tentative avorta ; Malet et quelques autres furent emprisonnés, mais la Société des philadelphes continua k rester cachée aux yeux du gouvernement. Oudet, qui en redevint le chef

pour peu de temps, fut bientôt après tué k la bataille de Wagram.

La dernière conspiration k laquelle les philadelphes participèrent fut l’audacieux coup de main de Malet en 1812. Evadé de sa prison, réuni aux généraux Lahorie et Guidai, il annonça dans Paris la mort de Bonaparte, proclama la chute du gouvernement, rallia à lui un certain nombre de soldats dupes de ces nouvelles, fit conduire k la Force le préfet dépolice Pasquier, et il allait réussir sans la résistance du commandant Hullin. Ces événements seraient trop merveilleux, selon Nodier, si les intelligences de Malet avec une partie très-active de la force armée de Paris n’en

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donnaient pas la véritable explication. Il fut prouvé, dans les débats, que Malet s’était fait reconnaître k certains officiers par des mots de convention dont ces braves gens refusèrent obstinément l’explication au conseil. L’un d’eux affecta, avec beaucoup d’art, une aliénation complète qui le dispensa de répondre aux moindres questions. Deux autres sur lesquels on avait surpris des signes, déjà connus de la police pour appartenir il une société secrète et redoutable, eurent la promesse da leur grâce dans le cas où ils voudraient en révéler le mystère. On retarda l’exécution de quelques heures ; on se servit de tous los moyens de séduction ; on leur fit espérer l’avancement, la fortune. Ils préférèrent mourir. Tons furent fusillés dans la plaine de Grenelle : Us commandèrent eux-mêmes l’exécution.

Suivant les lois de la Société des philadelphes, quelques frères, pénétrés de tristesse, accompagnèrent les condamnés et assistèrent à leur mort. Malet les reconnut k un signe mystérieux et il leur cria : « Jeunes gens, souvenez-vous du 23 octobre 1 »

Les philadelphes n’eurent plus l’occasion de se manifester d’une façon sérieuse jusqu’à la fin de l’Empire, qui arriva deux ans après. ■ Des philadelphes nui nous sont connus par approximation, dit Ch. Nodier, 4,000 ou 5,000 ont péri glorieusement sur le champ de bataille, un grand nombre dans la misère et la proscription ; 10 ou 12 se sont suicidés, ou parce qu’ils étaient parvenus aux dernières extrémités du malheur, ou parce que leur dévouement était essentiel k la conservation de l’ordre ; 120 au moins ont monté sur l’échufaud. i

— Hist. relig. La seete des philadelphes ou des philadelphiens, fondée par Jeanne Leade, illuminée du xvne siècle, eut pour principaux propagateurs, après Jeanne Leade elle-même, le docteur Jean Pordoge et Th. Bromley, auteur de quelques ouvrages anglais, publiés dans les premières années du dernier siècla et qui, traduits en hollandais et en allemand, firent des prosélytes. Cette société, k vrai dire, n’a jamais eu de culte séparé. D’après les inspirations qu’elle avait reçues de sa fondatrice, elle recrutait partout des adeptes, n’exigeant point que ses membres fissent extérieurement schisme avec leur communion

religieuse. Voici le résumé de la doctrine des philadelphes : Il y a eu au ciel une sagesse du sexe féminin, éternelle comme Dieu, qui a donné les lois de la Société philadelphienne et travaille par elle a susciter une nouvelle Église sainte et pure. Il résultera de ce travail lu restauration totale des êtres intelligents pour être admis k la perfection et au bonheur, en sorte que l’éternité des peines et la prédestination des calvinistes sont des erreurs. Toutes les dissensions entre les chrétiens cesseront et feront place au règne du Rédempteur, lorsque ceux qui font profession de croire en Jésus-Christ ne s’embarrasseront plus des différences de forme et s’abandonneront au guide intérieur. Alors se, réalisera la communion des saints eu une * seule Église, et la Société philadelphienne est cette Église même qui commence a se fonder, V. Lkade (Jeanne),

PHILADELPHE. V. Ptoléméb II et At-

TALK II.

PHILADELPHE, ÉE adj. (fi-kvdèl-férad. philadelphe). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au seringat ou philadelphe.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre seringat.

— Encycl. La famille des philadelphées renferme des arbrisseaux k feuilles opposées, entières ou dentées ; les fleurs, blanches, disposées en cymes ou en panicules axiilaires, présentent un calice adhérent, k limbe divisé en quatre ou dix lobes ; une corolle ayant un nombre égal de pétales alternes, insérées au-dessous d’un disque épigyne, ainsi que les étamines, qui sont en nombre indéterminé ; un ovaire infère, offrant quatre à dix loges multiovulées, surmonté d’un nombre égal de styles, soudés entre eux k la base ou dans toute leur longueur. Le fruit est une capsule renfermant un très-grand nombre de graines très-fines, k test membraneux et réticule, k embryon entouré d’un albumen charnu. Cette famille, voisine des myrtacées, comprend les genres philadelphe ou seringat, décumaire et deutzia, qui croissent dans les régions tempérées du Nord.

PHILADELPHIE, en latin Philadelphia, ville de l’ancienne Asie Mineuré, dans lu Lydie, k l’E. de Sardes, sur le Gogamus, au pied du Tmolus. Cette ville, sujette aux tremblôments de terre, ne contenait déjà du temps de Sbrabon qu’un petit nombre d’habitants qui, pour la plupart, vivaient k la campagne ; sur sou emplacement s’élève la ville turque à’Alas-Schehr. Philadelphie, fondée par Attale Philadelphe, frère d’Eumène, roi de Pergame, fut une des sept Églises de saint-Paul. Les murs de l’ancienne cité sont encore en partie debout, mais en très-mauvais état ; ils «forment un carré k peu près parfait. Au milieu de la ville moderne, on voit les ruines d’un grand édifice qui passe pour une ancienne église chrétienne, tout en offrant les caractères d’un temple païen, il Ville delà Palestine ancienne, près des frontières de- l’Arabie et de la Pérée, au N.-E. de la mer Morte ; ella reçut son nom de Ptotémée Philadelphe, coi d’Égypte,