Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/37

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tionaîe taur éleva en cet endroit deux autels (Philœnorum aras),

PHILEPSITTE s. m. (fi-lè-psi-te — de philedon ; et de psitta). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux dépens des gobe-mouches, et intermédiaire entre les philédons et les brèves ou psittas, dont l’espèce type habite Madagascar.

PH1LÉRÈME s. m. (fl-lé-rè-me — du préf. phil, et du gr. erémos, solitude). Entom. Genre d’insectes hyménoptères mellifères, de la tribu des nomadides, type du groupe des philérémites, comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Europe et le nord de l’Afrique.

PHILÉRÉMITE adj. {fi-lé-ré-mi-te — rad. philérème). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au philérème.

— s. m. pi. Groupe d’insectes hyménoptères mellifères, de la tribu des nomadides, ayant pour type le genre philérème.

PHILERNE s. m. (fi-lèr-ne —du préf. phih et du gr. ernos, plante). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, dont l’espèce type habite la Sibérie.

PHILÉSIE s. f. (fi-lé-zl — du gr. philesios, amical). Bot. Genre de sous-arbrisseaux, do la famille des smilacées, ou type de celle des philésiées, originaire des terres magellaniques.

PHILÉSIE, BE adj. (fi-lé-zi-é — rad. philésie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la philésie.

— s. f. pi. Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le genre philésie.

PHILES1US (Matthias Ringman, dit), humaniste allemand. V. Ringman.

PHILESTOORNEs. m. (ft-lè-stour-ne — de philédon, et du lat. sturnus, étourneau). Ornith. Sy’n. de créadion. genre d’oiseaux, formé aux dépens des philédons.

PHILËTAIRE s. m. (fl-lè-tè-re — du gr. philetairos, qui aime ses camarades). Ornith. Syn. do phocée ou de tissi : rin.

PH1LËTAS DE COS, célèbre critique et poète alexandrin, né à Cos, mort vers 290 av. J.-C. Il devint précepteur de Ptolémée Philadelphe, fils de Ptolémée Lagus. Philétas était d’une complexion tellement délicate et d’une telle maigreur, qu’on disait de lui, par plaisanterie, qu’il mettait des semelles de plomb jiour ne pas être emporté par le vent. Il mourut prématurément cl excès de travail. Philétas excella dans l’élégie et Properce lui donne la préférence sur Callimaque, plus érudit, plus savant, mais moins naturel. Il composa aussi des poèmes intitulés Demeter et Bermes. Comme prosateur, il a écrit des ouvrages de grammaire et de critique, commenté Homère et composé un ouvrage intitulé Mélanges ou Gloses mêlées, destiné a interpréter des mots obscurs surannés et à expliquer des particularités de dialectes. Les Fragments qui nous restent de lui, et parmi lesquels on trouve deux épigrammes, ont été publiés par C.-P. Kayser, sous le titre de PhilettB Coi fragmenta qtxS reperiuntur (Goettingue, 1793, in-8°), et dans divers recueils, entre autres dans les Analecla de Brunck.

PHILEURE s. m. (fi-leu-re). Entom. Genre* d’insectes coléoptères pentamères, de la l’amille des lamellicornes, tribu des scarabées, comprenant vingt-cinq espèces, presque toutes américaines, vivant dans le tronc des vieux arbres.

PHILHARMONIE s, f. (fi-lar-mo-nl — du préf. phil, et de harmonie). Amour passionné pour-la musique.

PHILHARMONIQUE adj. (fl-lar-mo-ni-ke — rad. philharmonie). Se dit de certaines sociétés d’amateurs de musique : Faire partie d’une société philharmonique.

PH1LHÉLIADE s. f. (fi-lé-li-a-de — dugr. philos, ami ; hêtios, soleil). Antiq. gr. Hymne en l’honneur d’Apollon, dieu du jour. (I On dit

HUSsi PHILHÉLIH.

— Encycl. Dans une de ces odes, dont il nous reste des fragments, Alcée développait la belle légende delphienne. Il disait comment le jeune dieu, orné par Zeus du diadème d’or et armé de ia lyre, arrive, porté par des cygnes, chez les pieux Hyperboréens et reste avec eux une année entière, jusqu’à ce que vienne le temps où retentissent les trépieds de Delphes ; comment alors, dans le milieu de l’été, le dieu »e fait porter par son attelage ailé vers le sanctuaire de Delphes, où l’appellent par des péans les chœurs d’adolescents, et où les rossignols et les cigales saluent de leurs chants joyeux le maître du jour et de la lyre.

PHILHELLÈNE s. (fi-lèl-lè-ne — gr. philhellêtt ; de philos, ami, et de flellên, Grec). Partisan des anciens Grecs, des arts et de la civilisation de la Grèce.

— Politiq. Ami des Grecs modernes, partisan de l’indépendance grecque : Les Grecs plaçaient les philhellènes au premier rang dans les batailles. (Ë. About.)

— Adjectiv, Qui aime les Grecs modernes : Je n’ai jamais aimé le grec, quoique aujourd’hui je sois phti-hellene. (Scribe.)

PH1LHELLÉNISME s. m. (fi-lèl-lé-ni-sme «— raâ.philhellène). Politiq. Amour des Grecs

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modernes, intérêt qu’ils inspirent, surtout à cause de l’état de sujétion ou les a tenus la domination turque.

PHILHYDRE ou PHILYDRE S. m. (fl-lidre — du préf. phil, et du gr. hudor, eau). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des palpicornes, tribu des hj’drophiles, comprenant quatre espèces, dont trois européennes.

PHILIÂTRE s. m. (fl-li-â-tre — du préf. phil, et du gr. iatreia, médecine). Celui qui se livre à l’étude de 1 art de guérir, qui cultive la médecine par goût ; médecin amateur.

PHILIÀTRIE s. f. (fi-li-â-trl — rad. philiâtre). Étude de la médecine, poursuivie par le seul amour de la science.

PHILIBEQ s. m. (fi-li-begh). Petit jupon que portent les montagnards écossais, et qui descend jusqu’au milieu de la cuisse.

PHILIBERT s. m. (fi-li-bèr). Argot. Escroc qui achète des marchandises, et qui s’arrange ensuite pour ne pas les payer.

— Encycl. Les philiberts opèrent presque toujours plusieurs ensemble. Ils déposent une certaine somme chez un banquier et ouvrent plusieurs maisons de commerce sous différentes raisons sociales, qui se renseignent mutuellement. Les voies étant ainsi préparées, ils achètent te plus de marchandises qu’ils peuvent, qu’ils payent un tiers ou un quart comptant, et donnent pour le reste des bons sur le banquier auquel ils ont remis leurs fonds. Celui-ci solde sans observation, ce qui ne manque pas d’inspirer une grande confiance. Après avoir renouvelé plusieurs fois la même manœuvre, ils acquièrent la réputation de négociants parfaitement posés et, grâce au crédit qu’ils obtiennent, ils se trouvent bientôt devoir des sommes énormes. Les plus adroits déposent leur bilan et s’arrangent avec leurs créanciers, qui s’estiment très-heureux de recevoir 15, 10, quelquefois même 5 pour 100. Les autres trouvent plus simple de disparaître sournoisement en laissant sur la porte la clef d’un magasin vide.

PHILIBERT 1", dit le Chasseur, duc de

Savoie, né à Cbambéry en 1464, mort à Lyon en 1485. ]1 succéda, en 1472, à son père Amédée IX, sous la tutelle de Yolande de France, sa mè’re. Cette princesse, contrainte par les comtes de Romans et de Bresse, qui lui disputaient la régence, de s’enfuir en Dauphiné, fut rétablie dans ses droits par son frère Louis XI, mais dut accepter l’alliance conclue entre la Savoie et la Bourgogne. Charles le Téméraire, craignant, après la bataille do Morat, qu’elle ne profitât de la circonstance pour se prononcer contre lui, la lit enfermer au château de Rouvre, Louis XI fut alors nommé tuteur du jeunéprince, qui épousa, en 1474, Blanche-Marie Sforza. Yolande, ayafet recouvré la liberté, reprit la régence, fit opérer une refonte des Vêlera statuta Sabaudis et mourut en 1478. La Savoie se vit en proie à une anarchie profonde que le jeune Philibert, tout entier livré au plaisir, ne fit rien pour réprimer. Ce prince succomba à ses excès à Lyon, où il était venu voir le roi de France. U eut pour successeur son frère Charles le».

PHILIBERT II, dit le Beou, duc de Savoie, né à Pont-d’Ain en 1480, mort en 1504. Il fit la campagne de Naples avec Charles VIII, près de qui il avait été élevé, succéda, en 1497, à son père Philippe II, conclut un traité d’alliance avec Louis XII, suivit ce prince dans sa campagne d’Italie, où il se conduisit brillamment, et mourut à la suite d’une partie de chasse. Il laissa le trône à son frère Charles III.

PHILIBERT-EMMANUEL, duc de Savoie.

V. EMMANUEL-PHILIBERT.

Philifierie, comédie en trois actes, en vers, de M. Emile Augier (théâtre du Gymnase, 19 mars 1853). Le Théâtre-Français a refusé cette pièce et contraint son auteur à chercher une scène plus hospitalière ; le légitime succès qu’elle a obtenu au Gymnase a montré combien s’étaient mépris les trop prudents sociétaires. Sans être un chef-d’couvre, Philiberté est une des comédies les mieux tournées et les plus spirituelles du théâtre contemporain. Elle ne prétend pas à une haute portée morale, mais les paradoxes ingénieux, les mots fins y abondent et le vers, plié au ton de la conversation enjouée, a une désinvolture, une légèreté bien difficile à atteindre.

La seène se passe sous Louis XVI. Un vieux roué, qui a pu connaître la Régence, le duc de Chamaraule, est tombé en disgrâce a l’avénement du roi bigot, qu’il a mécontenté par ses fredaines. Il a reçu l’ordre d’aller passer quelques mois dans ses terres et de ne revenir à la cour que doublé d’une duchesse. Il s’est d’abord obstiné dans le célibat et pour se distraire il a fait venir près de lui son neveu, le chevalier de Talmay, qu’il compte instituer son héritier, à ■condition qu’il le divertira quelque peu. Mais le chevalier bâille de si bon cœur que le vieux duc n’y tient plus ; il cherche une femme et croit avoir trouvé son affaire dans la fille aînée d’une comtesse de ses amies. Il vient la demander en mariage. La comtesse a deux filles ; l’une jolie comme un ange, Julie, et l’autre, qui passe pour affreusement laide, Philiberté. Elle était laide, en effet, dans son-enfance, et

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personne depuis n’a songé à la regarder de bien près ; elle vit sur sa renommée. Sa sœur, « dont la beauté fraîche épand comme un parfum ■ se marié le jour même au comte d’Ollivon. Le duc de Chamaraule entend bien que les deux mariages se fassent le môme jour ; c’est pour lui et sans doute aussi pour Philiberté une simple formalité. « Qui voudrait de moi, si ce n’est vous ; de vous, si ce n’est moi ? « lui dit-il, sans ombre de galanterie. Philiberté se résigne, les larmes aux yeux. Cependant un jeune homme des environs, Raymond, est bien loin de ia trouver aussi laide qu’on le dit et, causant avec le duc, ilenparleen termes qui cachent un profond amour. Le vieux roué se le tient pour dit, et craignant que le Roméo, comme il l’appelle, ne vienne chanter sous le balcon, il prend les devants et avertit Philiberté qu’elle aura sous peu à recevoir une déclaration d’amour ; seulement, qu’elle y prenne garde, ce n’est pas pour ses beaux yenx que Raymond commettra cet acte ridicule, «c’est pour le million qu’elle» dans chaque main. > Puis il fait honte îi Raymond de sa timidité et l’engage vivement à aller sur l’heure exposer a sa belle ses sentiments. Le résultat est faeile à prévoir ; Raymond est reçu avec une telle froideur, sa déclaration est accueillie par des répliques si mordantes et des mots si blessants qu’il se retire, jurant de ne plus y être repris. Cependant un incident vient éclairer Philiberté. Le chevalier de Talmay, un fin connaisseur de femmes, vient lui débiter des galanteries un peu vives. Philiberté va droit au fait : « Si je vous entends bien, lui ditelle, vous me proposez d’être votre maltresse ? > Le talon rouge se récrie, mais il a beau s’embarrasser dans des explications, Philiberté avait bien compris et il reste stupéfait de la joie bizarre qu’elle montre, au moment où il s’attendait à une colère foudroyante. C’est qu’elle sait Talmay incapable, par goût, de courtiser une laideron, et que, si elle est assez jolie pour lui plaire, elle a pu plaire aussi à Raymond, quelle aime. Le duc, qui est pris aussi et qui voit que sa future lui est si chaudement disputée, engage une querelle entre ses deux rivaux, et les force à mettre l’épée Et la main ; un bon coup fourré peut le débarrasser de tous les deux a la fois et, pour plus de sûreté : « Abîmez-lui un peu la figure, » dit-il sournoisement à Raymond en montrant Talmay ; « Fais-lui quelque balafre h lui gâter le nez, • dit-il à son neveu en le prenant à part. Et il se frotte les mains, se croyant un vrai Machiavel. Talmay en est quitte pour une égratignure et Raymond épouse Philiberté. Le duc est obligé de se contenter de sa vieille amie, la comtesse, et le notaire traditionnel vient célébrer trois mariages à. la fois : Un bonheur général, dont je me suis tiré,

s’écrie gaiement, comme conclusion, le chevalier de Talmay.

PHILIBËRTIE s. f. (fi-li-bèr-tl — de Philibert, natur. fr.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des asclépiadées, tribu des cynanchées, originaire de l’Afrique tropicale.

PHIL1DOR (Michel Danican, dit), hautboïste français, né dans le Dauphiné. Il vivait au xvne siècle, vintàParis encore jeune et réussit à se faire entendre de Louis XIII. Quelques années auparavant, un hautboïste italien, Filidori, était venu de Sienne et s’était lui-même fait entendre à la cour, où son jeu savant et pénétrant avait produit une grande impression. En entendant Michel Danican, Louis XIII fut si charmé qu’il s’écria : « J’ai retrouvé un second Filidori I » Il n’en fallut pas davantage, et les courtisans, toujours disposés à renchérir encore sur les éloges du maître, n’appelèrent plus Danican que Philidor. Telle est l’origine du nom de Philidor, qu’à partir de ce moment tous les membres de la famille Danican ajoutèrent au leur et que l’un d’eux surtout, André, fameux compositeur dramatique et joueur d’échecs, rendit si célèbre. Michel devint symphoniste de la chapelle royale ou musicien de. la chapelle de Louis XIII, on ne sait trop au juste, et mourut ou tout au moins fut retraité un peu avant 1649. Les renseignements à l’égnrd de ce virtuose sont très-vagues et très-incomplets.

PHILIDOR (Jean Danican, dit), musicien français, fils du précédent, mort à Paris eu 1G79. Il devint musicien du roi, comme son père, et fut nommé phiphre de !a grande écurie (1659). ■ Jean Philidor, dit M, Thoinan, jouait du fifre, du tambour, du hautbois et du cromorne ; il occupait, lors de sa mort, la place de dessus de cromorne et trompettemarine de la grande écurie. Il paraît avoir composé quelques airs de danse... Il avait épousé Jacqueline Goudière et eut une nombreuse famille. Ses fils, André et Jacques, débutèrent très-jeunes dans la carrière musicale. •

PHILIDOR (André Danican, dit), musicien et compositeur français, fils du précédent, né vers 1647, mort en 1730, 11 entra de bonne heure dans la musique du roi, où, pour le distinguer de son frère Jacques, le cadet, reçu également musicien de la cour quelques années plus tard, on l’appela Puilidor l’aîné. Il se maria jeune et épousa. Marguerite Monginot, de laquelle il eut seize enfants, sans préjudice des cinq autres enfants qu’il eut de sa seconde femme, Elisabeth Le Roy, mkro du

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fameux François-André Philidor. Il fut hautbois, basse, dessus et quinte de cromorne et trompette-marine, basson et tambour, faisant partie en même temps de la musique de la grande écurie, de celle de la chambre et de la chapelle. Il fut chargé à différentes reprises, et en compétition avec Lulli, de composer des airs militaires pour les mousquetaires, les dragons et autres gardes du corps. Exécutant habile sur le basson, il joua souvent des solos do sa composition devant la roi, qui se plaisait a rendre justice à ses talents. Non-seulement il écrivit des marches, des retraites, des générales, des descentes d’urines pour tambour et hautbois, des airs et des duos pour basson et autres instruments, mais il s’essaya aussi dans la musique dramatique. Le 16 juillet 1687, il fit représenter devant la cour un opéra-ballet, le Canal de Versailles, dont tous les rôles étaient remplis par les musiciens du roi ; en 1688, il composa la musique d’un divertissement burlesque, le Mariage de La, Couture avec la grosse Calhos, qui fut dansé devant le grand dauphin, et enfin il est auteur d’un second opéra-ballet intitulé la Princesse de Crète. Cependant, le nom d’André ne brilla pas d’un vit éclat sous le rapport de la composition dramatique ; mais cet artiste rendit h l’art de vrais services comme garde de la bibliothèque du roi, emploi qui lui fut confié en 1684. En effet, c’est h lui qu’on doit une collection de nombreux volumes manuscrits, dans lesquels il transcrivit la musique des anciens ballets dansés à la cour depuis Henri III jusqu’à Louis XIV, les opéras de Lulli et de Quelques autres compositeurs, de vieux airs de danse, branles, gaillardes, pavanes et sarabandes, remontant au règnede François lwf des morceaux divers composés par Constantin et Dumanoir, rois des violons, par Mazuel, Couperin, Chancy, etc., ou par quelques

trands seigneurs de la cour, des marches et atteries de tambour, des airs de fifre, de trompette et de timbale pour les carrousels, des fanfares de trompe composées pour les chasses royales, enfin des morceaux de musique religieuse qui s’exécutaient à la chapelle du roi depuis les temps les plus reculés, ainsi que les messes et motets des musiciens contemporains, compositeurs do la musique de Louis XIV. Malheureusement, cette précieuse collection n’est pas restée intacte ; elle a été dévastée par des voleurs audacieux ; mais les débris qui en restent a la Bibliothèque nationale, à celle de Versailles et nu Conservatoire de musique offrent un immense intérêt. André fut récompensé de ses travaux par le don que lui fit le roi d’un terrain situé rue du Bel-Air, à Versailles, terrain sur lequel il fit bâtir une maison que Louis XIV, un peu plus tard, lui permit de mettre en loterie pour en tirer un prix plus élevé. Vers 1719, il alla s’établir à Dreux. Il continua cependant jusqu’en 1727 de faire partie de la musique du roi. André Philidor a publié chez Ballard une Suite de danses pour les violons et hautbois gui se jouent ordinairement chez le roy, recueillies, mis (sic) en ordre et compose : ia plus grande partie par Philidor laine. Livre premier. On trouve la plupart de ses autres œuvres manuscrites dans quelques-uns des cinquante et quelques volumes de la magnifique collection entreprise par lui et dont nous avons parlé.

PHILIDOR (Jacques Danican, dit), musicien et compositeur, connu sous la nom do Philidor le cadei, pour le distinguer de son frère dont nous venons de parler, né à Paris en 1C57, mort à Versailles en 1708. Il devint en 1669 fifre de la grande écurie, succéda en 1079, comme dessus de cromorne et trompétte-mnrine de la grande écurie, à son père, Jean, qui venait de mourir, joua plus tard de la quintéde cromorne et du hautbois et fut reçu en 1683 à la chapelle, où il jouait indifféremment du basson ordinaire ou du gros basson à la quarte, à l’octave. Ce n’est qu’en 1690 qu’il fit partie do la musique de la chambre, en qualité de basson du corps des violons de cabinet. Il se fit connaître aussi comme compositeur en écrivant, comme son frère, un grand nombre de marches de tambours et de timbales et d’airs de hautbois pour les gardes du corps, puis des contredanses, menuets, passe-pieds, etc., qu’André avait insérés dans les vingt-cinquième et vingt-sixième volumes, aujourd hui perdus, de sa collection. Jacques, qui demeurait à Paris avec son frère, s’en alla habiter Versailles en même temps que lui et se vit aussitôt octroyer par le roi un terrain situé avenue de Saint-Cloud, sur lequel il fit élever une maison qu’il laissa en héritage à ses enfants. Il s’était marié avec une jeune fille nommée Elisabeth Hanique, et de ce mariage il eut au moins douze enfants, dont quatre se consacrèrent à la musique.

PHILIDOR (Anne Danican, dit), compositeur, fils d’André, né à Paris en îosi. À peine âgé de seize ans, il fit représenter à la cour, devant le roi, le 13 août 1697, une pastorale en cinq actes, Y Amour vainqueur, dont il avait composé la musique. L’année suivante, U donnait encore it la cour Diane et Endymian, « pastorale héroïque. • Enfin on lit dans le Journal de Dangeau, sous la date de Marly, le vendredi 16 décembre 1701 : »La roi sa promena le matin et l’après-dlnèe dans ses jardins jusqu’à la nuit. Le soir, à la musique, où Mm8 la duchesse de Bourgogne a presque.