Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PHIL

Jérusalem. Philon fut heureux de sauver sa tête. L’affaire faillit même coûter la vie à Pétronius, gouverneur de Syrie, qui avait voulu différer le moment de l’érection de la statue de l’empereur dans le temple de Jérusalem, dans la crbiute d’une révolte. Heureusement Caligula fut tué avant l’exécution de —l’arrêt de mort prononcé contre Pétronius (41 de notre ère). Philon a écrit l’histoire de son ambassade à Rome. On y trouve que quelque temps après il fit une visite à Jérusalem. Il retourna aussi à Rome sous le règne de l’empereur Claude et y Ht la connaissance de l’apôtre saint Pierre, par l’entremise duquel il se serait converti au christianisme, qu’il aurait, dans tous les cas, abjuré postérieurement. Mais cette anecdote n’est rien moins que certaine. Saint Augustin conteste formellement qu’il ait été informé de l’existence du christianisme, et les livres de Philon n’en portent, en effet, aucune trace. On igaore la „ date précise de sa mort.

On divise ses œuvres en plusieurs catégories. La première contient ses œuvres mystiques et se compose du De mundi incorrupiibilitate, du Quod omnis probus liber et du De vita conlemplatioa. La seconde renferme ses écrits apologétiques pour les Juifs ; il y en a trois : Adversus Ftaccum ; Legatio ad Caium (Caligula), et un fragment intitulé : De noù ilitate, qui parait avoir fait partie d’un ouvrage étendu consacré à la défense des Juifs. Une troisième dusse des œuvres de Philon se rapporte aux écrits de Moïse ; ce sont : De tmtndi opificio ; c’est une explication de la création ; un ouvrage allégorique sur la Genèse ; Legis allegoriarum liori vil. On n’en a que des extraits, en partie recueillis par le moine Jean.

Philon, au commencement de son truite de la création (De mundi opificio), s’efforce de démontrer que la loi juive est conforme au droit naturel, ce qui fait du Juif un citoyen du monde, et ce que la dispersion des Juifs dans le monde ancien l’autorisait à croire. L’auteur explique ensuite comment le créateur du monde en est en même temps le législateur et comment ses lois s’accordent avec celles de la nature, dont elles rendçnt l’observation facile. Il constate qu’il y a une morale dont l’observance est avantageuse et dont la violation entraîne des châtiments qui s’accomplissent par le moyen des lois naturelles, la guerre, la famine, la sécheresse, etc. D’accord avec le texte et l’esprit de l’Ancien Testament, Philon’ne parle pas de la vie future. Il divise, d’ailleurs, la législation religieuse des Juifs en législation traditionnelle et législation écrite ; il traite séparément d’Abraham, de Joseph et de Moïse, qui ont vécu d’après les prescriptions do la loi traditionnelle et de la loi écrite, dans les chapitres intitulés : le Décalogue, De la circoncision, De la monarchie, Des récompenses sacerdotales, Des sacrifices, etc. Son langage n’est pas le même quand il s’adresse aux gentils que celui qu’il lient vis-à-vis des Juifs.

Outre les œuvtes de Philon déjà citées, le cardinal Mat a découvert récemment dans un manuscrit de Florence deux traités du même auteur, ayant puur titre, l’un De festo Cophiui, et l’autre De purentibus colendis. Ce Sont des dissertations sur l’Ancien Testament. Un autre savant, J.-B. Aueher, a découvert une traduction latine, faite sur une version arménienne, de divers autres traités de Philon. Ce sont ; De p> ocidentia et de animalibus (Venise, 182Î, 1 vol. petit in-fol.) ; Qtaestiunes et solutiones ; In Genesim sermones 1 V ; In Exodum sermones 11 ; Sermones de Sampsoiio, de Jona et de tribus angelis Abrakanio apparentibus. Ces derniers traités paraissent apocryphes.

Philon a, de plus écrit, un grand nombre d’ouvrages perdus, dont on peut voir la liste dans F’abricius. Turnèbe a donné de ceux que l’on conserve une bonne édition (Paris, 1552,1 vol. in-fol.). On doit au même Turnèbe une traduction latine de la Vie de Moïse, en trois livres, attribuée à Philon, mais qui n’est mentionnée ni par Eusèbe ni par saint Jérôme, qui ont donné le dénombrement des œuvres de Philon. Son traité De mundi opificio a été traduit en latiu par Guillaume Budé (Paris, 1526).

Philon parait avoir été affilié à la secte des cabulistes, à laquelle appartenaient à divers titres les esséniens de Judée et les thérapeutes de la Thébaïde. On attribue a son goût pour la cabale sa méthode allégorique, misa en œuvre plus lard par les gnostiques et par Origène. Il ne voit dans la tradition et les écrits bibliques que des symboles ; aussi n’a-t-il pas de système : on ne trouve chez lui que des opinions isolées et des faits intéressants concernant l’histoire et la tradition. Il y a cependant deux caractères a distinguer chez Philon : d’une part, il est platonicien et adepte des théories grecques sur l’origine du monde et la nature de la pensée ; d’autre part, il est mystique et il a puisé cette disposition dans l’étude des idées et des théogonies orientales. De ce dernier côté, il louche au panthéisme.

Mais on n’a pas l’habitude d’examiner ses doctrines d’après cette méthode ; la critique a coutume d’envisager plutôt l’objet de sa philosophie que la qualité de son esprit. L’objet de la philosophie de Philon se divise en deux parties : ce qu’il pense de la nature et ce qu’il pense de Dieu. Il y a trois choses dans son enseignement sur la nature : il est

PHIL

dualiste comme Platon dans le Timée, puis panthéiste, en ce qu’il admet l’unité de substance dans l’univers ; enfin, il a puisé en Orient la théorie de l’émanation.

Muïse, dit-il dans ses études bibliques, admettait deux principes, l’un actif, qui ne diffère pus de l’intelligence suprême, qui est a la fois la source commune du vrai, du beau et du bien ; l’autre passif, qui est la matière et qui donne seulement une forme à l’autre principe. Le principe passif, la matière, est éternel, et Philon a ce propos cite l’axiome antique : ex nihilo nihil fit (rien ne se fait de rien). Pareillement l’être ne peut s’anéantir. Il y a quatre éléments, la terre, l’eau, le feu et l’air ; tous les êtres de la nature sont des modifications de ces quatre éléments. La forme des éléments vient de Dieu ; elle représente une idée dans le sens platonicien du mot. Le monde actuel durera toujours. Sans doute la matière est indestructible ; cependant le chaos a existé et pourrait revenir. Philon pense qu’il ne reviendra pas et en appelle à la bonté de Dieu pour.justifier cette espérance.

Philon a lié l’idée de Dieu à celle du mouvement ; il ne se repose point : il produit comme le feu brûle, comme la neige glace, par l’effet de sa nature éternellement active. Au lieu d’avoir duré six jours, comme l’enseigne la Bible, la création, dit Philon, dure depuis toujours, continue d’agir et continuera dans l’avenir. Philon est d’avis que Dieu n’agit pas seulement dans chaque être de la création par des causes générales, mais qu’il y est présent et que chaque individu est pour ainsi dire un mode divin. Son système de l’émanalion découle de là. Comme il n’y a qu’une substance, l’homme et la nature ne sont rien ou font partie de Dieu ; Dieu les a pris en lui-même ou en dehors de lui. Comme on ne fait rien de rien, il a dû nécessairement les prendre en lui-même ; donc tous les êtres participent de la nature divine.

Quant à Dieu, le second objet de la philosophie du savant juif, il le considère en lui-même et dans ses rapports avec le monde. En lui-même, Dieu est l’image de l’homme, à cela près qu’il possède les attributs de l’humanité à un degré infini. On ne peut, par conséquent, avoir de lui une idée adéquate ; mais, entre lui et le monde maté’riel, il existe ce que Philon, d’après les traditions bibliques, nomme des puissances. C’est une hiérarchie d’êtres intermédiaires que les chrétiens appellent des anges. Tantôt Philon en fait des êtres concrets, placés les uns au-dessus des autres hiérarchiquement ; tantôt ses tendances platoniciennes l’emportent sur ses convictions bibliques et ces puissances intermédiaires ne sont plus que des idées. Néanmoins le caractère mystique de l’esprit de Philon intervient à chaque pas pour déranger ses tendances platoniciennes. Le mysticisme lui fait considérer ses idées primitives comme des êtres réels, et il en vient à peupler l’espace entier d’êtres en nombre infini qui se meuvent au sein de Dieu comme des insectes dans les chairs d’un cadavre. L’auteur professe bien que Dieu vit et gouverne cet immense essaim, mais l’action divine, au milieu de la diversité sans bornes des êtres qui peuplent sa substance, est à peu près annihilée.

À propos de l’homme comme de Dieu et de la nature, Philon hésite à son ordinaire entre Platon et les théories mystiques de l’Orient. Tantôt les idées de l’homme sont des reflets des idées éternelles et l’âme humaine n’est qu’un miroir sur lequel les idées divines agissent par l’intermédiaire de3 sens ; tantôt il place un abune entre les sens, organes de l’homme physique, et l’âme, étincelle participant à la nature divine, et dont le corps n’est que l’écorce et la forme. L’homme ne

fieut faire ni le bien ni le mal ; Dieu agit en ui. • La grâce, dit Philon, est cette vierge céleste qui sert de médiatrice entre Dieu et l’âme, entre Dieu, qui offre, et l’âme, qui reçoit. Toute la toi écrite n’est pas autre chose qu’un symbole de la loi.» C’est la grâce qu’on appelle vertu ; la vertu n’est pas autre chose qu un don gratuit de Dieu. C est une théorie juive passée depuis dans les écoles théologiques chrétiennes avec celle, du reste, de la réversibilité, sur laquelle est fondée toute l’économie de la pénitence dans l’Église catholique. « Le juste, dit Philon à propos d’Abel et de Caîn, est la victime expiatrice du méchant ; c’est à cause des justes que Dieu verse sur les méchants ses trésors inépuisables. » En morale, comme ailleurs, Philon n’est, à strictement parler, le disciple, d’aucune école. Il puise dans tous les livres ; il est successivement stoïcien, péripatéticien, pythagoricien ; au fond, il n’est que mystique ; mais un grain d’éclectisme se mêle à chacune des spéculations de son esprit. On lui doit d’avoir le* premier tenté cet amalgame monstrueux de doctrines venues de tous les coins de l’univers, dont bientôt sortiront le gnosticisme, le manichéisme, l’école d’Alexandrie et d’autres sectes moins importantes duns l’histoire delà pensée, qui ont néanmoins toutes, comme Philon, un cachet unique ! celui d’être écloses sous l’influence immédiate du mysticisme. «Le rôle de Philon est immense, dit M. A. Franck, son influence capitale ; son nom est demeuré illustre dans l’histoire, dans la philosophie, dans la théologie ; enfin la postérité a ratifié le surnom que ses contemporains lui ont donné de Plaion Juif. Le savant Alexandrin n’est pas seulement un disciple de Platon ou

PHIL

de Pythagore, c’est, avant tout, un sectateur de Moïse, qui a revêtu les admirables formes littéraires de la Grèce pour appliquer à l’interprétation des livres saints une méthode

allégorique, déjà pratiquée par les esséniens et les thérapeutes, qu’on retrouvera dans saint Paul et qui se développera plus tard chez Clément, chez Origène et chez les gnostiques. Philon est le principal inspirateur de la philosophie des premiers Pères de l’Église grecque. Il est aussi l’unique représentant d’une grande école alexandrine, qui fut exclusivement juive et eut un caractère religieux très-prononcé ; cette école, qui fleurit pendant près de trois cents ans, qui précéda ■Je christianisme et en prépara la philosophie, est ignorée en France. Philon, enfin, noua intéresse par les documents qu’il a laissés, non-seulement sur l’histoire contemporaine des Alexandrins, ses compatriotes, des Juifs, ses coreligionnaires, mais encore des Romains et des premiers Césars. •

PIIILON DE BYBLOS (Herennius), historien grec, né à Byblos (Phénicie) dans le i«t siècle de notre ère. Tous ses ouvrages sont perdus. Il avait publié une traduction grecque de VHistoire de Phénicie, écrite en langue phénicienne par Sancboniaton. Eusèbe noua a conservé quelques précieux fragments de ce travail, dont la science historique ne saurait trop déplorer !a perte. Il avait composé, en outre, une Histoire d’Adrien, un ouvrage Sur les villes et les hommes illustres qu’elles ont produits ; des Epigrammes ; Histoire incroyable ; Sur les médecins ; Sur la rhétorique, etc. Les rares fragments qui nous restent de cet écrivain ont été recueillis dans les Fragmenta historicorum grscorum. de C. Mûller.

P1IILON1DE, poète comique athénien, de Vancienne comédie. Il vivait dans le ve siècle avant J.-C. On cite trois pièces de lui. Aristophane eut recours à son patronage pour faire paraître ses premières comédies, qui furent représentées sous le nom de Philonide. •

PH1LONIDE, nom donné à M"" de Montausier dans le roman de M’ie.de Scudéri : le Grand Cyrus.

PHILONIUM s. m. (ft-lo-ni-omm). Pharm. Sorte d’électuaire d’une composition très-complexe.

P1IILONOMÉ, femme de Cycnus. Elle se prit d’une violente passion pour son beau-fils Ténès. Celui-ci ayant repoussé ses avances avec indignation, Philonomé l’accusa auprès de Cycnus d’avoir attenté à son honneur. Le père, ■trop crédule, fit enfermer son fils dans un coffre et ordonna de le jeter dans la mer ; mais Neptune prit pitié de Ténès et poussa le coffre jusqu’à l’île de Leucophrys, qui prit le nom d’Ile de Ténédos et où Ténès devint roi.

PHILONOMIE s. f. (ft-lo-no-ml — du préf. philo, et dugr. nomé, division). Bot. Syn. de

MACROMBRIE.

PHILONOTE s. f. (fi-lo-no-te — du préf. pAiïo, et du gr. notis, humidité). Bot. Nom particulier d’une espèce de renonculejkfl Genre de mousses, de la tribu des bryacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les régions alpestres du globe.

PHILONTHE s. m. (fi-lon-te — du préf. philo, et du gr. onthos, bouse). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, iribu des staphylins, comprenant près de deux cents espèces répandues dans toutes les parties du monde, mais surtout en Europe et en Amérique : Les philonthks ont des mœurs très-curnassières. (Chevrolat.) Il Syn. de STAPHYUN, BtSNlB, RÉmus, etc., autres genres d’insectes.

PhiiopmiiK» (lb tombeau de), monument de l’antique Athènes. V. la description au mot ATHÈNES.

PUILOPQF.MliN, illustre général grec, restaurateur de la ligue achéenne et surnommé par l’histoire le Dernier de* Grec*, né à Mégalopolis.en Arcadie.en 233 avant J.-C, mort en 183. Formé dès sa jeunesse à la vie dure, active et sobre d’Epaminondas, qu’il avait pris pour modèle, il s’immortalisa dans les derniers efforts qui furent tentés en faveur de l’indépendance de la Grèce. De bonne heure, il se distingua au milieu des guerres intestines où les Grecs épuisaient une énergie qu’ils auraient dû employer contre l’ennemi commun, défendit Mégalopolis contre Cléomène, roi des Spartiates, fut élu stratège de la ligue achéenne, gagna sur Machan’ulas, tyran de Sparte, la oataille de Maniiuée, força les Lacèdémoniens d’entrer dans la ligue et punit leur révolte (1S8). Mais les Romains s’avançaient ; ils avaient déjà étendu leur domination sur l’IUyrie et imposé un traité humiliant à Philippe, roi de Macédoine ; déjà leur politique perfide avait proclamé l’indépendance de toutes les cités, afin de les isoler les unes des autres et de rompre ainsi le faiseeau de la confédération. Philoposmen prévit l’issue fatale de cette redoutable intervention et fit les plus grands efforts pour empêcher la rupture de la ligue, seul centre de force qui pût servir de point d’appui à la liberté et à l’indépendance de la Grèce. Elu pour la huitième lois stratège, il marche contre Messène, que les agents de Rome avaient détachée de la confédération nationale, combat avec héroïsme et est fait prisonnier par

PHIL

825

Dînocrate, chef de la faction romaine de Messène. Le peuple de cette cité témoigne de « on admiration pour le glorieux prisonnier ; mais bientôt la faction dominatrice l’ensevelit dans un cachot, où il périt empoisonné par des traîtres à la solde des Romains (183). Fhilopœmeu joignait au génie militaire et au patriotisme toutes les vertus du citoyen. Il consacrait sa part de butin à racheter ceux de ses soldats qui avaient été faits prisonniers, et ne se distinguait pas moins par son austère simplicité que par son héroïque valeur. « La Grèce l’aima singulièrement, dit Plutarque, comme le dernier homme de vertu qu’elTe eût porté dans sa vieillesse. • Ses cendres furent rapportées dans sa patrie avec toute la pompe que méritait un aussi grand homme et au milieu de la douleur universelle, car chacun comprenait que c’étaient là les funérailles mêmes de la liberté hellénique.

On admire au jardin des Tuileries une statue représentant ce héros blessé ; ce morceau, l’un des plus beaux de la statuaire moderne, est dû au ciseau de David d’Angers.

Phiiopœmcn, statue en marbre, par David d’Angers (1837) ; au jardin des Tuileries. L’illustra statuaire a représenté le dernier des Grecs nu, la tête couverte d’un casque, arrachant de la plaie l’arme qui l’a blessé. La tête de Philopœmen est d’une grande énergie. « Au premier aspect, dit Planche, le général de la ligue achéenne ne semble pas exempt d’une certaine emphase ; mais si l’étude n’efface pas cette impression, elle ne tarde pas à l’expliquer et à la justifier... L’étude successive des différentes parties du Philopœmen est pleine d’intérêt et diminue les regrets que nous inspire l’omission de plusieurs détails historiques. La tête, le torse et les mains sont traités avec tant de soin et je puis dire avec tant d’amour, que la préférence accordée par David à l’homme pris en lui-même semble justifiée... Mais je reprocherai à l’artiste d’avoir trop multiplié les détails réels dans la coude des deux bras ; les plis de la peau, qu’il a cru devoir traduire fidèlement, me semblent très-inutiles et nuisent à l’effet général. Ici, comme pour la poitrine, le goût conseillait impérieusement la simplicité. David, en cédant au désir de reproduire la réalité, a troublé l’harmonie de son œuvre. Personne ne voudra contester le mérite éminent dePAifopeemen ; mais les ennemis les plus acharnés de la couleur locale regretteront que l’auteur, par amour pour la sculpture du nu, ait négligé plusieurs détails historiques dont l’art pouvait très-bieu s’accommoder. •

PHILOPONUS (Jean), philosophe et grammairien alexandrin. Il vivait dans la première moitié du vue siècle de notre ère, suivit les leçons du philosophe Animonius, professa la grammaire à Alexandrie et dut à son amour pour le travail son surnom de Philopoous. Cet écrivain fut un des principaux tondateurs de l’hérésie des triihéistes. D’après une tradition qui paraît n’avoir aucun caractère de véracité, il embrassa l’islamisme lorsque les Arabes s’emparèrent d’Alexandrie, en 639, et demanda à Amrou de lui donner la fameuse bibliothèque d’Alexandrie, qu’Omar fit bientôt après livrer aux flammes. Philoponus a laissé beaucoup d’ouvrages qui prouvent plus de goût pour le travail que d’esprit critique. Nous citerons de lui : Commentaires sur ta cosmogonie mosaïque (Vienne, 1630) ; Contre Proclussur l’éternité dumonde (Vienne, 1535, in-fol.) ; Des cinq dialectes de la tangue grecque (Vienne, H"6, in-fot.) ; Collection de mots qui, suioant leur signification différente, reçoivent un accent différent (Wittemberg, 1615, in-8°) ; enfin plusieurs commentaires sur des ouvrages d Aristote, commentaires publiés à Venise au xvie siècle, et un traité manuscrit de ('Astrolabe. On peut consultnr, pour plus amples renseignements sur ce philosophe et sur ses œuvres : Kabricius, liibliotheca grsca (vol. X, P. 639), et Cave, Hi$tO~ ria litleraria (vol. Ier).

PHILOPOTE s. f. (fi-lo-po-te — du préf. philo, «t du gr.polos, action de boire). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des tanystomes, tribu des vésiculeux, dont l’espèce type vit au Brésil.

PHILOPOTAMB s. m. (fl-lo-po ta-me — du prêt’, pltilo, et du gt.potumos, rivière). Entom. Cenre d’insectes nevropteres, de la famille des phryganiens, tribu des hydropsychites, comprenant environ six espèces qui habitent la France.

PHILOPTÈRE s. m. (fi-lo-ptè-re — du préf. philo, et du gr. pteron, oiseau). Entom. Genre d’insectes épizuïques, formé aux dépens des ricins : Les pkiloptërks vivent sur tes oiseaux. (H. Lucas.) Le philoptkre commun est purw site de nos petites espèces de passereaux, (H. Lucas.)

PH1LOPTÉR1DE adj. (fi-lo-pté-ri-de — rad. phiioptère). Kutom. Qui ressemble au philoptere.

— s. m. pi. Tribu d’insectes épizoïques, de la famille des ricins, ayant pour type le genre phiioptère.

PHILOFYRE s. f. (fl-lo-pi-re — du préf. philo, et du gr. pur, feu). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu ries amphiuvrid.es, formé aux dépeDS des aiuphipyres.

PHILORHIZE s. m. (ti-lo-ri-ze — du prô^ philo, et du gr. rhiza, racine). Eutom. Geora

104