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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 4, Ple-Pourpentier.djvu/124

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celle de Nicolas Zéno et qui continuent à se succéder encore aujourd’hui ; c’est un tableau animé des souffrances et des périls essuyés par ces hardis navigateurs, ainsi que des mœurs des Esquimaux habitant ces froides contrées. L’auteur s’est contenté, la plupart du temps, de laisser la parole aux voyageurs eux-mêmes et de mettre en relief les parties les plus intéressantes de leurs relations. Une large placeest faite à l’expédition de Franklin et aux expéditions qui ont eu pour objet la recherche de cet infortuné navigateur. Ces expéditions n’ont pas été sans fruit ; c’est dans la dernière, celle du docteur Kane, que Hayes découvrit la mer libre du pôle. Au moment où l’ouvrage a été écrit, l’opinion publique se préoccupait de l’expédition de Gustave Lambert, dont une balte prussienne a empêché la réalisation. Le livre est accompagné de la carte que Gustave Lambert distribuait dans ses conférences, carte sur laquelle on voit les trois routes proposées pour arriver au pôle, l’une par l’Allemand Petermann, l’autre par l’Anglais Osborne, la dernière par Gustave Lambert.

Paie nord (VOYAGES AU) de Frobisher, Davis, Hudson, Parry, Franklin, Ross. V. les biographies.

Pflle» (expéditions aux). V. akctique et antarctique au Grand Dictionnaire et au Supplément,

POLECAT s. m. (po-le-ka). Mamm. Nom vulguiiB d’une espèce de moufette d’Amérique.

POLEGANDROS, nom ancien de l’Ile Poli-

CANDRO.

POLELA, fils ou fille de la déesse slave Lada. C’est le dieu de l’amour qui préside aux mariages.

POLEMANN (Erdv/in-Hermann), savant allemand, né à Widershausen en 1663, mort à Brème en 1733. Il s’adonna a l’enseignement et devint, en 1G99, recteur de l’école de la cathédrale k Brème. Poleman a publié un assez grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : De diversis ammalium speciebus, eorumque loque la (Brème, 1702) ; De ignis et solis cultu (Brème, 1702) ; Contra 2’h. Burvetum, siatuenlem modernam reritm formant a primxva fade imwane quantum esse mutatam post diluvium (1704) ; De sacris gentilium ex oriente ortis (1706) ; De eo : an omnia antiquis fuerint cognita ? (1706) ; De templis antiquorum (1707) ; De oraculis gentilium (1710) ; Mxercitationes XXII'de pleonasmis Scripturs sacrx (1713-1732), etc.

Polemannie s. f. (po-le-ma-nt — de Polemann, n. pr.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des ombeilifères, tribu des sésélinées, comprenant des espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérnnoe. Il Syn. d’uKOPÉTALE, autre genre de végétaux.

POLÉMARCHIE s. f. (po-lé-mar-chî — gr. polemarchia ; de polemos, guerre ; arehê, commandement). Antiq. gr. Charge, fonctions de polémarque.

POLÉMARCHIQUE adj. (po-lé-mar-chi-ke

— rad. polémarckié). Antiq. gr. Qui appartient à la polémarchie ou au polémarque : Fonctions polémarcuiques.

POLÉMARQUE s. m. (po-lé-mar-ke — du gr. polemos, guerre ; arehos, chef). Antiq. gr. Chef d’armée à Lacédémone. I] A Athènes, Chef militaire subordonné au stratège et chargé du commandement de l’aile droite, tl A Athènes, Nom du troisième archonte.

POLEMBRYON s. m. (po- !an-bri-on — du gr. polus, nombreux, et de embryon). Bot.

Syn. d’ÉSKNBECKIE.

POLÉMIEN s. m. (po-lé-mi-ain — de Poiemius, n. pr.). Hist. écoles. Membre d’une sectu du ivo siècle, fondée par Polemius : Les polémieks ont été confondus longtemps avec les apollinarisles.

POLÉMIQUE adj. (po-lé-mi-ke — gr. pôle' mikos ; de polemos, guerre). Qui appartient à la dispute par écrit : Ouvrage polémique. Écrivain polémique. Style, polémique. Je fis de la critique polémique, volontiers agressive, entreprenante du moins, de la critique d’invasion. (Ste-Beuve.)

— s. f. Guerre, dispute de plume : Polémique religieuse. Polémique littéraire. Exceller dans ta polémique. Aimer la polémique. La polémique est nécessaire comme la guerre, et pour la même raison ; elles sont, sous différentes formes, l’éternel combat du bien et du mal. (Gerbet.) La polémique creuse les abimes quelle prétend combler. (Guizot.) La polémique potitique est le plus puissant instrument des langues. (Si-Marc Girard.) La publicité est à la polémique ce que la clarté du soleil est aux nuages qui la voilent. (E. de Gir.) Des livres de polémique sont des autorités dangereuses pour apprécier avec impartialité ceux qui y sont condamnés. (A. Maury.)

— Encycl. Littér. L’écrit polémique est, comme l’indique l’étymologie, l’instrument propre à la guerre, à la lutte des intelligences, guerre mêlée quelquefois d’emportements regrettables, mais nécessaire au progrès de l’esprit humain, par les erreurs qu elle tue, par les minières qu’elle fait jaillir. La polémique, chez les anciens, n’eut pas d’ouvrages séparés, si ce n’est des livres méritant d’être placésparmi les pamphlets, comme

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Y Anti-Caton do César. Le plus souvent, elle se trouvait unie h. l’exposition et à la discussion des doctrines. Après le triomphe du christianisme, quand les Pères de l’Église eurent établi les dogmes et que l’autorité impériale les appuya de sa puissance, de nombreux écrits polémiques furent lancés contre les païens et les hérétiques. Les défenseurs de l’orthodoxie poursuivirent cette œuvre dans la suite des siècles ; ils la continuent encore. Mais tous leurs ouvrages en ce genre, ainsi que ceux de leurs adversaires, quand ils ne rentrent pas dans la classe des phamphlets, sont rangés dans une catégorie spéciale, sous le nom d’écrits de controverse.

La renaissance des lettres produisit, au xvc et au xvie siècle, une foule d’écrits polémiques relatifs à l’érudition. La plupart de ces écrits sont oleins d’injures si grossières, qu’on ne peut (es lire aujourd’hui sans dégoût. Il suffit de citer la diatribe de Jules-César Scaliger contre le spirituel dialogue où Érasme tournait en raillerie les cicéroniens, imitateurs fanatiques de Cicéron. « Scaliger, dit Bayle, cria là-dessus au meurtre, au parricide, au triple parricide. Il jeta toutes sortes d’ordures sur la tête d’Érasme ; il l’appela cent fois ivrogne. On demanderait volontiers, en voyant toutes les tempêtes que Scaliger a excitées, si Érasme n est point quelque scélérat qui a mérité la roue, ou s’il n’est point quelque capitaine wisigoth ou ostrogoth qui ait résolu d’exterminer toutes les sciences et tous les beaux-arts et de mettra le feu à toutes les bibliothèques. Jugez si l’on peut s’empêcher de rire quand on trouve que l’unique sujet de l’emportement qui éclate dans les déclamations de Scaliger est qu’Érasme a combattu une pernicieuse superstition qui s’introduisait dans la république des lettres et qui allait mettre aux fers l’étude de l’éloquence. ■

Pour achever de se faire une idée sur le ton de la polémique à cette époque, et même k une époque plus rapprochée de nous, on peut lire les écrits de Gruter et de Pareus, au sujet de Plaute. Pareus y est continuellement traité, par Gruter, d’âne, de mulet, de verrat, de bélier, de bouc, de porc ; mais il le lui rend bien. On mit, en général, plus de calme et de politesse dans la polémique au xvho siècle. Pourtant, l’on trouve encore chez Pascal, chez Boileau discutant contre Perrault, chez Racine dans ses écrits contre Port-Royal, une grande àpreté.

La querelle des anciens et des modernes, à laquelle se rattache la querelle particulière de Boileau et de Perrault, fut la cause d’une série d’écrits polémiques, les uns violents, comme ceux de M^e Dacier, les autres spirituels et de bon ton, comme ceux de Lamotte et de Fontenelle. Vers l’époque où cette querelle s’éteignait, un homme naissait à la vie des lettres, qui allait être le plus actif, le plus spirituel et le plus puissant des polémistes, Voltaire ! Détailler les polémiques de Volaire, ce serait écrire son histoire et l’histoire de son siècle. On peut dire que ses travaux en ce genre n’eurent qu’un but : convertir le monde a sa morale, qui se résume dans ces deux mots : tolérance, humanité, à Voltaire eut l’honneur de vouloir cela et de l’accomplir, dit M. Bersot dans le Dictionnaire des sciences philosophiques. Mais aussi il combattit soixante ans, nuit et jour, soutenant par l’énergie de son âme un corps mourant, le forçant de vivre et de se tenir debout. L’histoire ne rapporte pas une lutte plus longue, plus inexorable d’un homme pour une cause ; et la cause était celle-du genre humain. Dans quelque pays, dans quelque siècle qu’il y eût un droit opprimé, il le relevait ; il vengeait de la même plume les victimes de la barbarie de tous les temps, les familles innocentes réfugiées dans sa maison et les protestants égorgés, il y avait deux siècles, dans la nuit de la Saint-Barthélémy... Voltaire n’a jamais eu qu’un seul client, la raison. Pour le servir, il a été infatigable. « On dit que je me répète, écrivait-il ; en bien I je me répéterai jusqu’à ce qu’on se corrige. ■ Au nom de la raison, il réclame avant tout la tolérance, c’est-à-dire la liberté de conscience, la première des libertés, contre le fanatisme, qu’il appelait da rage des âmes, » contre l’inquisition, ministre de Cô fanatisme... Son honneur immortel est de représenter la réclamation éternelle et universelle de l’esprit indigné, de l’âme émue, contre l’odieux et l’absurde de ce monde ; et, dans les plus mauvais jours, quand tout effort semble vain, il faut se répéter à soi-même la- maxime de bonne espérance : « La raison finira par avoir raison, t

Lorsque la France eut brisé les liens du passé et qu’elle eut puisé une nouvelle vie dans les principes de la Révolution, la polémique politique se développa chez elle, comme elle s’était développée en Angleterre, surtout par la voie du journalisme. Nous ne citerons ni les Lettres de Junius, publiées de 1769 à 1772 dans le Public Advertiser, ni les écrits de Paul-Louis Courier et de Cormenin, qui rentrent plus dans le pamphlet que dans la polémique. V. pamphlet.

11 y a cependant un polémiste dont le talent et le caractère méritent une mention spéciale : Armand Carrel, le rédacteur en chef du National, de 1830 jusqu’à sa mort, à l’âge de trente-six ans. • On l’a appelé le Junius de la presse française, dit M. Sainte POLE

Beuve, L’expression a du vrai ; k le lire, c’est, comme le Junius anglais, quelque chose d’ardent et d’adroit dans la colère, plutôt violent que vif, plus vigoureux que coloré ; le nerf domine ; le fer, une fpis entré dans la plaie, s’y tourne et retourne et ne s’en retire plus ; mais ce qui donne un intérêt tout différent et bien français au belliqueux champion, c’est que ce n’est pas, comme en Angleterre, un inconnu mystérieux qui attaque sous le masque ; ici, Ajax combat la visière levée et en face du ciel ; il se dessine et se découvre à chaque instant ; il brave les coups, et cette éloquence virile que sa plume ne rencontre pas toujours, il 1 a toutes les fois que sa propre personne est en scène, et elle 1 est souvent. On le voit d’ici, de taille au-dessus de la moyenne et bien proportionné, avec cette maigreur nerveuse qui est le signe de la force, d’une tête singulière, ombragée de cheveux bruns assez touffus, au profil marqué et comme emporté’ dans l’acier, le sourcil aisément noueux, les traits heurtés, la bouche grande, mince et qui ne souriait qu’à demi à cause de quelques dents de côté qu’il n’aimait pas à montrer, avec un visage comme fouillé et formé de plans successifs ; l’ensemble de sa physionomie exprimait l’énergie, quelque chose d’éprouvé et de résolu. Tel qu’il était, il appelait aussitôt l’attention sans effort et la déférence naturelle autour de lui. Quand il voulait, il séduisait par une politesse simple et une grâce sobre qui tirait son prix de la force même qu’on sentait dessous. « Par un jeu singulier des événements, l’écrivain qui eut le malheur de tuer Armand Carrel dans un duel resté fameux, M. Emile de Girardin, a lui-même longtemps été un des habiles dans la polémique politique. Bien d’autres noms pourraient encore être cités, mais l’histoire de la polémique a. notre époque est l’histoire même du journalisme.

POLÉMISTE s. m. (po-lé-mi-ste — rad. polémique). Écrivain qui fait de la polémique : L’ardeur du zèle pour l’unité de la foi n’excuse pas la cruauté du polémiste dans la dispute. (Lamenn.)

POLÉMITE s. m. (po-lé-mi-te). Comm. Etoffe dont la chaîne est de poil de chèvre doublé, et la trame de laine peignée : Le polémite est lisse et uni ; il a t apparence du camelot, tnais il a presque toujours le grain du gros de Tours, c’est -à-dire les càtelines ou cannelures placées horizontalement dans le sens de la trame. (Bezon.)

POLÉMOCUATB, médecin, fils de Machaon. Il fut divinisé avec son père et adoré à Ena, près de Coiinthe.

POLÉMOINE.s. m. (po-lé-moi-ne— de Polémon, roi de Pont), bot. Genre de plantes, type de la famille des polémoniacées, comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord : On cultive dans tous les jardins le polémoine bleu. (Duchartre.) On trouve aussi ce nom au féminin : La polémoine bleue est réputée vulnéraire et apéritive. (Dict, d’hist. not.)

— Encycl. Lespolémoines sont des plantes herbacées, vivaces, glabres ou revêtues d’un duvet visqueux, à feuilles alternes et pennatiséquées, à fleurs bleues ou violacées, quelquefois purpurines ou blanchâtres, disposées en corymbe terminal ; le fruit est une capsule ovoïde obtuse. Ce genre renferme une quinzaine d’espèces, répandues surtout dans les régions tempérées de l’hémisphère nord. Une seule est indigène en’ Europe, mais plusieurs autres sont cultivées dans nos jardins. Le polémoine bleu, vulgairement nommé valériane grecque, atteint, mais rarement, la hauteur d’un mètre ; il forme une plante touffue, glabre, d’un vert tendre, à feuillage très-élégamment découpé et à fleurs très-nombreuses, bleues dans le type, violacées ou blanches dans quelques variétés, réunies en un beau corymbe terminal ; elles s’épanouissent de mai en juillet. Cette plante croit dans les lieux couverts et humides de l’Europe et de l’Asie centrale. Ses fleurs exhalent une très-légère odeur. C’est une des plantes ornementales les plus répandues. On la propage très-facilement de graines ou d’éclats de pied. On l’emploie avantageusement pour orner les plates-bandes et les massifs, ou pour faire des bordures. La variété à feuilles panachées convient surtout pour ce dernier usage. On s’en sert encore pour la décoration des rochers. On a attribué à cette plante des vertus apéritives et vulnéraires qui sont loin d’être bien démontrées. Le polémoine rampant est une petite plante basse, à tiges diffuses, à fleurs bleu lilacé, à tube blanc. Elle croit aux États-Unis. Elle sert aussi à orner les rochers et on en fait de charmantes bordures.

POLÉMON 1er, roi de Pont, mort l’an 2 de notre ère. Il était fils de Zenon, remnrquable rhéteur de Laodicée, en Carie, et il reçut d’Antoine le triumvir, en récompense des services qu’il lui avait rendus’toute la partie orientale de l’ancien royaume de Pont (37 av. J.-C). Plus tard, Auguste le confirma dans Ses possessions, en y ajoutant le royaume de Bosphore (U av. J.-C). Il fut tué en combattant les barbares. — L’un de ses fils, PoléMon, lui . succéda ; l’autre, ZÉnok, devint roi d’Arménie.

POLÉMON II, roi de Pont, fils du précédent, mort l’an 62 de notre ère. Il gouverna, après la mort de son père, le royaume de Pont conjointement avec sa mèré Pythodoris, fut

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investi de la souveraineté de ce pays et de celle du Bosphore par Caligula (39), épousa, après avoir embrassé le judaïsme, Bérénice, fille d’Hérodote, roi de Chalcis, fit dissoudre une union que l’inconduite de sa femme avait rendue intolérable, se vit contraint d’abdiquer par Néron (65), et son royaume fut alors converti en province romaine.

POLÉMON, philosophe grec, né à Athènes vers 340 av. J.-C, mort en 273. Né très-riche, Polémon avait été un moment livré à l’intempérance, au pointqu’on ne l’avait presque jamais vu qu’ivre. Un jour qu’il courait les rues avec une chanteuse et des joueurs d’instruments, passant devant l’école de Xénocrate, il avait eu la curiosité d’y vouloir entrer pour l’entendre. Le philosophe, voyant ce jeune étourdi, se mit tout à coup k parler à ses disciples de la sagesse et de la sobriété, et il en parla avec tant de force que Polémon, prenant sur-le-champ la résolution de mener une vie plus réglée, mit en pièces la couronne de fleurs qu’il portait sur la tête, s’adonna à l’étude de la philosophie, & la pratique rigoureuse des principes qu’il adopta sous la direction de Xénocrate, et y fit ensuite de si grands progrès qu’il succéda à Xénocrate, donna toute sa fortune à la communauté de philosophes qu’il fonda duns ses jardins et fut après Platon le troisième chef de l’école des académiciens. Comme nous venons de le dire, il avait succédé à Xénocrate, lequel avait succédé à Pseusippe. Il parait ne pas avoir modifié les doctrines de son maître. Pour lui, l’objet de la philosophie était de diriger l’homme dans la voie du souverain bien, qu’on atteignait en suivant les lois de la nature. Il regardait te bonheur comme une conséquence de la vertu, et la pratique de la vertu comme la seule chose que dût recher-cher le philosophe.

On menait chez Polémon une vie austère, et ce n’étaient pas des enfants qu’il avait pour disciples ; c’était la plus brillante jeunesse d’Athènes, que sa philosophie, son éloquence, et son exemple garantissaient des excès dans lesquels il avait donné lui-même, avant d’être converti à la philosophie.

POLÉMON lo Pôriogcic, philosophe grec et géographe du ne siècle av. J.-C. Ilprofessaies doctrines stoïciennes, parcourut la Grèce pour y recueillir des inscriptions, fut reçu citoyen d’Athènes et écrivit des descriptions de ses voyages, dont il ne nous reste que des fragments. Ces fragments, qui nous ont été conservés par Athénée et autres, ont été réunis et publiés par Preller (Leipzig, 183S).

POLÉMON (Antoine), rhéteur grec, né à Laodicée. Il vivait dans la première moitié du ne siècle de notre ère. Élève de Dion Chrysostome, de Timocrate, d’Apollophane, il fit sous ces maîtres de grands progrès dans l’éloquence, puis ouvrit à Smyrne une école où les élèves accoururent de diverses parties de l’Asie. Il exerçait dans cette ville une influence extrême et jouissait de la faveur des empereurs Trajan et Adrien. Antonio, devenu proconsul d’Asie, étant venu à Smyrne, logea dans la plus belle maison de la vilie, qui était celle de Polémon alors absent. Le rhéteur étant arrivé sur ces entrefaites entra en fureur et força Antonio au milieu de la nuit à aller chercher un logement. Sa vanité était extrême. ■ Il se croyait, dit Weiss, dispensé des moindres égards, même envers les rois et les princes. On raconte qu’un roi du Bosphore ne put obtenir la faveur de le voir qu’après lui avoir fait compter dix talents. Dans une de ses lettres, Hérode Atticus nous apprend que Polémon, en récitant ses ouvrages, s’agitait avec violence, qu’il frappait du pied et s’emportait quelquefois jusqu’à sortir de sa chaire. » Vers la fin de sa vie, le célèbre rhéteur, atteint de cruels accès de goutte, se rendit dans sa ville natale, se fit transporter dans le tombeau qu’il s’était préparé et s’y laissa mourir de faim. De ses panégyriques et de ses discours, plus remarquables par la dignité du style que par la grâce, il reste deux morceaux dans lesquels U fait l’oraison funèbre de Caliimaque et de Cynégire, morts à la bataille de Marathon. Ces discours ont été publiés pour la première fois en grec par Estienne avec les Harangues d’Himerius (Paris, 1567, in-4o) et réédités avec une version latine (Toulouse, 1637, in-8o).

POLÉMON, écrivain grec, ué à Athènes selon quelques auteurs. Il vivait au lie siècle de notre ère. On ne sait rien de sa vie, mais on croit, d’après quelques expressions dont il s’est servi, qu’il était chrétien. On a de lui un curieux Traité de physiognomonie, publié pour la première fois à Rome à la suite des Histoires diverses d’Elien (Rome, 1545 in-l°). Une version latine, due à. Nicolas Peretius de Corcyre, a été réunie au texte grec dans les Scriptores physionomie veteres de Franz (Altembourg, 17S0, in-8o). Porta et quelques autres physionomistes se sont approprié plusieurs observations de Polémon, dont le plus grand nombre sont puériles et ridicules.

POLÉMONIACÉ, ÉE adj. (po-Ié-mo-ni-a

— rad. polémoine). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au polémoine, H On dit aussi

POLÉMONIÊ.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre polémoine.

— Encycl. La famille des polémoniacées renferme des plantes herbacées ou des at~