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dans toutes les villes et dans presque tous les villages, ■ écrivait Rnggieri. L’université de Cracovie, fondée en 1347, fut la plus ancienne des universités du nord de l’Europe ; car celles de Vienne, de Prague et de Leipzig ne furent fondées que plus tard. Ce fut en 1773 que la Pologne, d’après M. Forster, donna la première, à l’Europe, l’exemple de la création d’une (Magistrature suprême pour diriger l’instruction publique, et, la bulle du pape Clément XII ayant supprimé l’ordre des jésuites, les fonds disponibles par suite de leur expulsion de la Pologne furent affectés à cette institution.

Aujourd’hui, dans la Pologne prussienne, l’instruction publique est très-developpée ; seulement l’administration allemande l’exploite pour germaniser le pays. Dans la Pologne autrichienne, on ne compte qu’un élève des écoles sur 27 habitants, chiffre inférieur ù celui du reste de l’empire d’Autriche(i sur 25), qui occupe lui-même un des derniers rangs en Europe sous le rapport de l’instruction publique.

L’instruction publique est aujourd’hui dans une profonde décadence dans la Pologne russe ; car le gouvernement russe a apporté encore de nouvelles restrictions à sou développement, surtout depuis les événements de 1846. Les jeunes gens des classes supérieures sont seuls admis dans les gymnases. Quiconque veut entrer dans une administration de l’État doit avoir fait ses études dans une université russe. La langue russe, déclarée langue officielle des tribunaux et des affaires, doit êire enseignée dans toutes les écoles. L’instruction est très-peu répandue. En 1860, on ne comptait que 137,417 personnes (28 pour 1,000) qui eussent reçu une éducation supérieure ; 825,470 (170 pour 1,000) savaient lire et écrire ; 3,877,579 (802 pour 1,000 ou plus des quatre cinquièmes de la population) ne savaient ni lire ni écrire. Unrescrit impôriiil, en date du 11.septembre 1864, ordonna la réorganisation des écoles, ainsi que l’établissement à Varsovie d’une université russe, d’un gymnase russe et d’un gymnase êvangélique allemand.

Sous le rapport de l’instruction publique, la Pologne russe est divisée en trois régions : celle de Varsovie, comprenant le royaume de Pologne ; celle de Wilna, comprenant la Lithuanie, et enfin celle de Kiev, comprenant lu Ruthénie, Tchernigof et Poltava. 11 existe deux universités seulement, russes toutes les deux, celle de Varsovie et celle de Kiev. L’université polonaise de Wilna, qui avait plusieurs siècles d’existence, a été supprimée au commencement des persécutions contre l’instruction publique, sous le règne de Nicolas, et n’a pas été rétablie depuis lors. L’université de Kiev comptait, un ter janvier 1871, 940 élèves, et celle de Varsovie 795 élèves. Il y avait à cette date dans toute la Pologne russe 45 gymnases et 15 progymnases de garçons, fréquentés par 17,369 élèves, et 13 gymnases et 16 progyinnases de filles avec 3,017 élèves.

Une circulaire du 13 janvier 1864, du général Mouravief, ■ se conformant à l’ukase du 23 mars 1863, ■ invite les autorités à veiller strictement à ce que personne, à l’exception do clergé orthodoxe, ne s’occupe de l’enseignement du peuple sans en avoir obtenu une autorisation préalable de la commission de l’instruction publique.

D’après Souvoryne (Rouskii Kalendar, Saint-Pétersbourg, 1874), en 1870, la région de Kiev comptait 5,462 écoles primaires ; en 1871, elle n’en comptait que 954 ; le nombre des élèves y est descendu de 135,275 à 37,878. Dans la région de Wilna, le nombre des écoles est descendu, de 1870 à 1871j.de 2,347 a 1,459, et le nombre des élèves de 68,012 à 55,849. Dans la région de Varsovie, le nombre des écoles était, en 1870, de 2,251 ; en 1871, il est monté b. 2,334, et le nombre des élèves de 127,222 à 128,848. Il résulte de ces données que la Pologne russe comptait 10,060 écoles et 330,509 éièves an 1870, et 4,747 écoles et 221,97.1 élèves en 1871. La Pologne russe compte donc, en 1871, un entant fréquentant les écoles primaires sur 82 habitants.

À Paris, il existe une école nationale polonaise, fondée en 1844 et déclarée institution d’utilité publique, et une bibliothèque publique polonaise (quai d’Orléans, 6), fondée en 1841 et qui possède 22,000 volumes.

Armée et marine. Dans l’ancienne Pologne, la noblesse seule remplissait le service militaire. En cas de guerre, tout noble était tenu de prendre les armes ; on avait ainsi la pospolite ou levée générale ; Sigismond-Auguste institua le premier une armée régulière soldée avec ses propres revenus. Quand l’armée polonaise était au complet, elle s’élevait, d après de Noailles, à-200,000 hommes. En 1718, la Russie exigea et obtint la réduction de l’armée polonaise à 18,000 hommes. Le duché de Varsovie mit sur pied, en 1812, une armée de plus de 80,000 hommes. Le royaume de Pologne de 1815 eut une armée distincte, commandée par le grand-duc Constantin. Cette année fut supprimée en 1830 et, depuis lors, les Polonais sont foi’cés de servir dans les armées russes, comme dans les armées prussiennes etautrichiennes. C’est ainsi que plus de 80,000 Polonais ont dû, malgré leur ardente sympathie pour la France, combattre dans les rangs allemands pendant la guerre de 1870.

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La Pologne avait une flotte marchande sur la Baltique et même, dans les temps plus anciens, sur la mer Noire. Elle posséda, jusqu’au règne de Jean-Casimir, une petite flotte militaire sur la Baltique. La petite principauté de Courlande, leudataire de la Pologne, avait sous le prince Jacques (1643-1682) une escadre de 40 navires, dont la moitié étaient des vaisseaux de ligne de 30 à 80 canons. Les vaisseaux courlundais sillonnaient l’Atlantique et fondèrent même les petites colonies de Saint-André et de Jacobstudt, dans l’île Tabago. Le port le plus considérable de la Pologne était Dantzig. Le pavillon national polonais représentait un aigle blanc sur fond rouge ; le pavillon royal polonais une main armée d’une épée nue levée en l’air et dirigée à droite. On voyait encore au commencement de ce siècle, à Toulon, les pavillons polonais national, royal et marchand. Parmi les marins polonais, Jean de Koln est resté célèbre. Il vivait sous Casimir IV (1145-1492) et était amiral de la flotte danoise ; c’est lui qui découvrit le Groenland et, par conséquent, l’Amérique avant Christophe Colomb.

Commerce et industrie. Sous le rapport de l’industrie et du commerce, la Pologne est un des pays les plus mal partagés en Europe ; la Galicie, ainsi que la Bukowine. sont les provinces les plus chargées d’impôts de toute la monarchie autrichienne, en même temps que les plus pauvres et les moins industrielles. Dans la Pologne prussienne, le gouvernement protège l’industrie allemande ; néanmoins, à cause de la liberté politique qui y règne, cette petite portion de la Pologne jouit d’une certaine aisance matérielle. L’industrie des draps, des toiles, du papier et des verreries y est très-prospère. Dans la Pologne russe, tout est laissé à l’initiative individuelle ; les routes sont dans l’état le plus déplorable ; pas un canal n’a été construit depuis le siècle dernier. Des impôts exceptionnels, les confiscations de biens sur une grande échelle, en 1832 et en 1864, et tous les malheurs attachés & la situation d’un pays conquis arrêtent le développement commercial et industriel.

L’industrie se trouve concentrée presque exclusivement dans le royaume de Pologne de 1815 ; le commerce de céréales est à peu près l’unique richesse des autres parties de la Pologne russe ; elles sont transportées à la mer Noire par le Dniester et le Dnieper.

Le port de Dantzig sert de débouché aux produits de la Pologne prussienne et d’une partie de la Pologne russe.

Dans les Expositions universelles qui pourraient donner une idée exacte du développement de l’industrie en Pologne, les produits polonais sont, bien entendu, enregistrés sous les rubriques Bussie, Prusse, Autriche. En outre, comme le remarque Schnitzler, les Polonais de la Pologne russe, pour des raisons politiques faciles à comprendre, évitent d’exposer leurs produits à côté des produits des sujets de nationalité russe dans les Expositions russes de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Les pianos et les photographies de Varsovie sont renommés dans toute l’Europe. « À l’Exposition de Paris de 1867, Varsovie ne figurait pas sans avantage, » dit Schnitzler. C était pour les articles suivants, où nous ne comprenons pas les articles purement agricoles : cuirs et maroquins, sucre, étoffes de laine, orfèvrerie et plaqué en argent, métaux divers, outil3 et formes en fer, machines, ciment et autre matériel de travaux publics, instruments aratoires, carrosserie, sellerie et bourrelerie, brosserie et soies de porc, produits chimiques, papeterie, parfumerie, esprit-de-vin et liqueurs, tabac, semoule, gruau et farine, etc.

Les mines de sel de la Galicie continuent d’être, comme par le passé, une des principales richesses de la Pologne. La valeur totale du produit de l’exploitation des mines en Galicie s’élevait, en 1865, à 12,816,814 florins autrichiens. Dans ce total, les mines de sel entraient pour 8,300,000 et celles de pétrole pour2millions ; celles des autres produits minéraux (houille, jpte.) pour 2,500,000.

Le bassin houiller du royaume.de Pologne (Pologne russe) comprend : mines de la couronne, s districts, produisant 6,680,671 pouds ; mines particulières, 4 districts, produisant 8,539,730 pouds. On compte dans le royaume de Pologne 13 hauts fourneaux, dont 7 sont propriétés de la couronne et 6 propriétés particulières.

Agriculture et horticulture. La Pologne est un pays essentiellement agricole ; pendant le moyen âge, elle était surnommée le grenier de l’Europe ; en 1619, la Pologne exportait plus de 100,000 lasts (3,840,000 hectolitres) de blé ; en 1660, d’après CeUaiius, 10,950,000 korzees (14,016,000 hectolitres).

Aujourd’hui, aucune distinction n’étant fuite en Prusse, en Autriche et en Russie, sous le rapport des douanes, entre les provinces polonaises et annexées & ces États et leurs autres provinces, il est impossible d’évaluer le chiffre des importations et des exportations. Le soj, en général, est très-fertile ; es plateaux de la Podolieetdei’Ukraine donnent, sans aucun engrais, deux moissons dans l’année. Tout le pays fournit du seigle, du froment, du trèfle, de l’orge, de l’avoine et du sarrasin en grande quantité et d’excel £

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lente qualité. Le fin et le chanvre sont surtout cultivés en Lithuanie et en Samogitie.

L’élève du bétail, des moutons en particulier, a pris partout de grands développements. La laine est de la meilleure qualité, et non-seulement on ia travaille dans les manufactures du pays, mais encore on l’exporte brute à l’étranger. Jadis la Pologne était célèbre par ses forêts impénétrables, et, bien qu’elles soient beaucoup éclaircies aujourd’hui, il en subsiste encore d’une étendue considérable.

Dans le nord, ainsi que dans les gouvernements de Lomza et de Lublin, les sapins prédominent ; dans le sud, en Galicie et dans toute la Ruthénie existent des forêts de hêtres et de chênes, qui fournissent d’excelient . bois de construction, dont on fait un commerce considérable avec les pays voisins, notamment avec la Prusse, où les flots de la Warta et de la Vistule, du Boug et du Niémen en charrient des trains énormes. On fabrique aussi beaucoup de goudron et de poix. L’apiculture était autrefois très-florissante, et le miel polonais était célèbre dans toute l’Europe, mais cette industrie est bien déchue aujourd’hui ; cependant quelques régions, les environs de Lublin notamment, produisent encore de grandes quantités de miel et de cire.

Législation polonaise. Voici ce que dit un des plus éininents jurisconsultes polonais, M. François Wolowski, sur le système législatif en vigueur dans l’ancienne Pologne :

« Dès les temps les plus reculés, le pouvoir législatif en Pologne était une attribution de l’assemblée des états, appelée diète, qui, plus tard, et nommément en 1504, prit une forme régulière et se composa du roi et des deux Chambres, c’est-à-dire du Sénat et de la Chambre des nonces ou représentants élus de l’ordre équestre. Les villes avaient aussi une certaine représentation ; car bien qu’elles n’eussent pas été admises aux délibérations de la diète, les rois s’abstenaient néanmoins de statuer rien de décisif à leur égard sans l’assentiment de leurs délégués ou plénipotentiaires. C’est k Casimir le Grand que revient la gloire d’avoir été le premier législateur de son pays. Il a laissé un monument impérissable dans son statut de 1347, connu sous le nom de statut de Wislica. On est frappé d’étonnement lorsqu’on songe que ce premier code polonais, remarquable par la sagesse et la mansuétude de ses dispositions, précède de neuf ans la célèbre bulle d’or de Charles IV, empereur d’Allemagne, qui, sous le rapport de la législation pénale, respire encore à un haut degré la barbarie du moyen âge. Les débats judiciaires ont toujours été publics en Pologne. Le statut de 1523, qui contient un règlement complet sur l’organisation judiciaire, prescrit aussi la forme des citations et la procédure des tribunaux, enfin les formes précises dans lesquelles doivent être rédigés tous les actes de la juridiction volontaire. Il y avait dans chaque district un tribunal civil et un tribunal criminel. Les juges étaient nommés par le roi, sur une liste quadruple de candidats élus dans les élections des assemblées électorales du district (constitution de 1550)... Sigismond Ie* voulut doter simultanément la Pologne et la Lithuanie de codes complets et dusses par ordre de matières, mais il n’a réussi que pour la Lithuanie... II semblait être réservé à la grande diète constituante, commencée en 1788 et connue sous le nom de diète de Quatre ans, de donner à la Pologne le premier code de lois, comme elle l’a dotée de la constitution politique de 1791. Elle entreprit cette œuvre et voulut, entre autres réformes salutaires, substituer la vente des immeubles à la collocation des créanciers en nature ; mais les malheurs de la Pologne et les partages consécutifs de 1793 et de 1795, qui mirent fin à son existence politique, durent nécessairement arrêter toute idée d’amélioration.

La Lithuanie fut plus heureuse sous ce rapport, car elle obtint de bonne heure un code général de lois civiles et pénales classées par ordre de matières. Le code appelé statut du grand-duché de Lithuanie fut adopté en 1529, sous le règne de Sigismond 1er, roi do Pologne et grand-duc de Lithuanie, par les états de ce dernier pays, encore politiquement séparé du royaume de Pologne... Ce statut pose dans son premier article le principe fondamental que la loi est générale et qu’elle oblige toutes les parties du pays et tous les habitants, même les étrangers ; donc point de lois provinciales ou coutumieres, et la Lithuanie se trouve avoir joui depuis près de trois siècles dés bienfaits d’une législation uniforme, dont la Fiance ne doit la conquête qu’à sa grande révolution de 1789. »

Langue. Les noms de Pologne, Polonais viennent, dit-on, de celui des Polanes ou Polènes, que portèrent primitivement les habitants de la Grande Pologne. Le nom des Patènes est rattaché par plusieurs étyinologistes au substantif poté, plaine ; il désignerait ainsi proprement les habitants du pays plat.

Suivant d’autres, Pologne et Polonais (Polak, Potska) dériveraient de po-lekhs ou polakhs (voisins ou successeurs des Lekhs ou des Lakhs) ; mais la première étyroologie paraît plus vraisemblable, d’autant plus que la Pologne, dans les ouvrages les plus an POLO

ciens, est appelée Polonia et quelquefois Polenta.

Le polonais est, avec le bohème, la langue slave qui a la littérature la plus ancienne ; mais la littérature polonaise dépasse de beaucoup en importance les autres littératures slaves ; bohème, serbe et russe ; elle forme, d’après M. Estreicher (Bibliogr, polon, t Cracovie, 1870), les deux tiers de la littérature slave.

Nous ne nous arrêterons pas à signaler les caractères généraux que le polonais partage avec les autres langues slaves, caractères qui appartiennent à toute lu famille et que nous étudions d’une façon complète à l’article StAVB. Notre tâche se borne à indiquer ceux qui le caractérisent d’une façon spéciale dans ta famille slave.

On entend dans les phrases polonaises se répéter souvent les sous suivants : éne (comme en dans énigme) et one (on dans chronique), et devant les voyelles p et b les sons éme [em dans émail) et orne [om dans comédie. Le polonais possède égulement les voyelles françaises in (dans, satin) et on (dans salon). Ces six sons caractérisent le polonais et le distinguent des autres langues s lu ves. Ene, eme et in s’écrivent en polonais par un e avec cédille ; one, orne et on par a avec cédille. Très-souvent, pour avoir la traduction d’un mot polonais dans une autre langue slave, il surfit de, remplacer ces sons par les voyelles a.ou.o.u. Ainsi le polonais reka (par e avec cédille, .prononcez réneka) fait en russe rauka ; jesyk (par e avec cédille, prononcez iunzyk) fait en bohème et en russe iazyk, etc.

L’accent tonique, dans la langue polonaise, est, comme dans la langue italienne, placé presque toujours sur l’avant-denùère syllabe des mots ; ainsi Warssavm (Varsovie) se prononce Varchava avec l’accent tonique sur l’avant-deinier a, comme dans l’italien Vfirsavia ; Wenecja (Venise) Se prononce exactement comme l’italien Veuezia. L’accent, dans l’italien, se trouve rarement placé sur la syllabe antépénultième des mots ; en polonais plus rarement encore. Etirïu, dans aucun mot polonais de plus d’une syllabe l’accent n’est placé sur la dernière. Sous le rapport de l’accent tonique, le polonais est donc plus différent du français, qui applique cet accent sur la dernière syllabe, que toute autre langue européenne. En russe, l’accent tonique est placé tantôt sur l’une, tan* tôt sur 1 autre des trois dernières syllabes des mots ; il est facile, d’après cela, de distinguer à l’oreille une phrase polonaise d’une phrase russe.

Dans les mots polonais, la voyelle frappée par l’accent tonique est longue, les autres sont brèves ; le polonais joint uinsi les avantages de la prosodie de la poésie antique & ceux de la rime de la poésie moderne ; il possède toutes les variétés de formes poétiques, depuis l’hexamètre latin jusqu’à l’alexandrin fiançais.

Lu langue polonaise est surtout remarquable par sa richesse phonétique ; elle renferme neuf voyelles, un son considéré comme miconsonne et mi-voyelle, / (qui se prononce à peu près comme en français i), et trente-cinq consonnes ; aucune autre langue indo-germanique, k l’exception du sanscrit, ne présente une telle richesse de sons ; deux consonnes, c doux et rfzdoux, sont particulières au polonais. Aucune autre langue indo-germanique et même aucun dialecte slave, h l’exception du ruthèue, si on le considère comme différent du polonais, ne possède ces deux sons.

Les formes grammaticales sont plus nombreuses en sanscrit qu’en polonais ; mais cette dernière langue surpasse sous ce rapport les langues indo-germaniques vivantes. Le polonais avait autrefois trois nombres ; le singulier, le duel et le pluriel ; te dialecte mazo vien seul a conservé le duel ; le polonais littéraire n’a plus aujourd’hui que 1er singulier et le pluriel. Il a trois genres : le masculin, la féminin et le neutre ; sept cas : nominatif, génitif, datif, accusatif, vocatif, instrumental et locatif. Il possède donc tous les cas du sanscrit, mains l’ablatif. Les diminutifs et les augmentatifs sont bien plus nombreux dans la langue polonaise que dans le latin et que dans l’italien. Les adjectifs ont trois degrés, sans compter les augmentatifs et les comparatifs. Exemples : malij, petit ; mntejtsy, pluspetit ; najmniej$sy’ ; le plus petit maintlci, matenki, tout petit, minuscule ; zielony, vert ; sielonawy, verdâtre, etc. Les différentes désinences des verbes indiquent non-seulement, sans le secours des pronoms personnels, les personnes et les nombres, mais aussi les genres des personnes qui parlent ou dont on parle, qualité qui semblerait ne devoir appartenir qu’aux adjectifs.

Outre la distinction des conjugaisons, ou en admet une autre encore, d’après laquelle on classe les verbes en verbes parfaits et en verbes imparfaits, selon qu’ils expriment un fait actuel ou un fait habituel. Dans les conjugaisons polonaises, on n’est pas réduit à la triste nécessité d’employer sans cesse le pronom personnel ; les désinences en tiennent lieu, et c’est un grand avantage que la langue polonaise a de commun avec les idiomes anciens. Les verbes admettent l’usage des verbes auxiliaires, mais seulement au plusque-parfait, ainsi qu’au futur des verbes iraparfaits. Dans la langue polonaise comme