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successivement Titus OUius, ’enveloppé dans la conjuration de Séjan, et Publius Cornélius Scipion. Du temps de Claude, Messalina eut un caprice pour Mnester, fameux danseur de l’époque. Mais Mnester était l’amant de Poppée, qui surpassait en beauté toutes les femmes de son temps, et Poppée, dès tors, fut condamnée à mourir. Messaline lit accuser Poppée d’p.ntreienir des relations adultères, non pas avec Mnester, mais avec Valerius Asiaticus. Ce consul avait acquis les splendides jardins de Lucullus et les avait rendus plus splendides encore. Ils excitaient la convoitise de Messaline. Voilà pourquoi il fut préféré à tout autre pour être accusé comme étant l’amant de Poppée.

L’affaire fut portée devant Claude, soutenue par Suilius, le délateur patenté et grassement payé de l’impératrice, et Valerius Asiaticus se vit condamné à mourir par l’imbécile empereur, qui pleura d’être obligé de se séparer de son ami, de son vieux compagnon d’armes, du vainqueur des Bretons. Ces agents avaient été placés près de Poppée. ils lui racontèrent, par ordre, ce qui se passait au palais ou plutôt le contraire de ce qui s’y passait, lui disant qu’Asiaticus avait tout avoué, qu’il était condamné, qu’elle-même allait être tuée par les gardes de l’empereur, l’eiïruyant enfin et l’engageant à ne pas attendre la mort de la main du bourreau, mais plutôt à se débarrasser elle-même de la vie. Poppée suivit ce perfide conseil. Elle se mit dans un bain et ordonna qu’on lui ouvrît les veines. Ce fut ainsi que Messaline eut les jardins de Lucullus et Mnester le danseur. Claude, raconte Tacite, resta dans une telle ignorance de ces faits que, peu de jours après, il demanda à Scipion, le mari de Poppée, pourquoi il était venu sans sa femme. Scipion réponditkl’empereur qu’elle avait payé le tribut à la destinée.

POPPÉE (Poppsea-Augusta), impératrice romaine, morte en 65. Elle était fille de la précédente et de Titus Olliusj niais, son père ayant été compromis dans la conjuration de Séjan et banni par Tibère, elle renia son nom pour adopter celui de son aïeul maternel, le consul Poppeus Sabinus, qui avait obtenu les honneurs du triomphe. Ala beauté de sa mère Poppée joignait beaucoup d’esprit et un don puissant de séduction. Toute jeune encore, elle fut mariée à un préfet des cohortes prétoriennes, nommé Rufus Crisptnus, et elle en eut un fils. Mais celle qui, presque enfant, avait par orgueil outragé la mémoire do son père ne devait point être satisfaite d’une union presque obscure ; elle ne devait pas, retirée clans sa maison, se contenter de la vie sévère des matrones romaines. D’après Suétone, Néron vit Poppée et, frappé de sa beauté, il l’enleva à sou mari, puis l’envoya dans la maison d’Othon, un de ses compagnons de débauches, en ordonnant à ce dernier de feindre de l’épouser. Othon y consentit volontiers ; mais, ayant conçu une vive passion pour Poppée, il usa des droits que lui conférait son prétendu mariage et ferma la porte à l’empereur. Celui-ci lit casser l’union de Poppée et d’Othon et se débarrassa de ce dernier en l’envoyant en Lusitanie (58). D’après une autre version, ce fut Othoii qui enleva Poppée à son mari et l’épousa. Soit qu’il fût extrêmement épris de sa femme, soit qu’il crût pouvoir par elle accroître encore la faveur dont il jouissait auprès de l’empereur, il se mit a vanter sans cesse à Néron ses charmes irrésistibles. Celui-ci voulut la voir. L’artiticieuse Poppée feignit d’éprouver une vive tendresse pour Néron, qu’elle acheva de captiver par des.rigueurs simulées. Pendant qu’Othon, éloigné, était envoyé en Lusitanie avec le titre de gouverneur, Poppée faisait chasser la courtisane Acte, la favorite alors en titre, et bientôt elle inspira une passion si folle à son amant, qu’elle résolut d’en profiter pour devenir impératrice. Mais deux obstacles se dressaient devant son ambition : Agrippine et Octavie, la mère et la femme de Néron, par ses sourdes menées, elle contribua puissamment à l’assassinat d’Agrippiiie. Il nu lui restait plus qu’à perdre la douce et vertueuse Ûctavie. A prix d’or, elle décida un joueur ; de llûte, nommé Acerus, à déclarer devant Néron qu’Octavie s’était donnée à lui. Toutes les femmes d’Octavie furent mises à la torture, mais aucune d’elles ne consentit à accuser sa maîtresse d’un adultère qu’elle n’avait point commis. Néanmoins Octavie fut reléguée dans la maison de Burrhus, puis envoyée dans la Cainpanie sous la garde de soldats. Néron répudia alors Octavie et épousa Poppée. Pendant qu’on célébrait avec pompe ce mariage, une émeute populaire éclatait. La multitude demandait le retour d’Octavie et renversait les statues de Poppée. à Déjà, rapporte Tacite, la multitude envahissait le palais et le remplissait de ses cris, lorsqu’un détachement de soldats se présenta avec des fouets, le fer à la main, et contraignit la foule h. se retirer en désordre. On rétablit ce qui avait été détruit par l’émeute et on releva les statues de Poppée. » Peu après, Octavie était reléguée dans l’île de Pandataria, où, par ordre de la nouvelle impératrice, elle fut mise à mort avec ses affranchis. L’an 63, Poppée accoucha d’une tille qui fut nommée Claudia Augusta. Néron, transporté de joie, institua des jeux publics pour célébrer cet événement et le sénat servile vota l’érection d’un temple à la Fécondité ; mais au bout de quelques

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mois l’enfant mourut et l’empereur manifesta la plus vive douleur. Grâce à son habileté, Poppée sut conserver tout son empire sur le fou couronné qui l’avait élevée sur le trône. Cependant, un jour, s’étant permis de railler Néron qui revenait tard d’une course de chars, celui-ci, furieux, lui lança un coup de pied dans le ventre et retendit par terre. Poppée, qui était enceinte, mourut quelques jours après. Néron manifesta une grande douleur. Il voulut prononcer lui-même son éloge funèbre et, ne pouvaDt parler de ses vertus, dit Tacite, il parla de sa beauté, dit qu’elle avait donné le jour à une déesse et rappela les faveurs que lui avait prodiguées la fortune. Le corps de Poppée ne fut point brûlé, selon l’usage romain, mais embaumé avec les plus riches parfums, ainsi que cela se pratiquait pour les rois étrangers, puisj au milieu des larmes officielles, il fut déposé dans le tombeau des Jules. Ce que Tacite dit des funérailtes et les éloges que l’historien Josèphe décorne à Poppée, qu’il[appelait « une femme pieuse, » permettent de croire, dit M. Renan, qu’elle avait adopté la religion juive. « Rien ne manquait à Poppée qu’une âme honnête, dit Tacite. Sa mère, la plus belle femme de son temps, lui avait donné la beauté et la noblesse ; ses richesses étaient assorties à sa naissance, sa conversation aimable, son esprit distingué. Modestédans son air, débauchée dans ses mœurs, elle sortait peu et toujours le visage à demi voilé, pour laisser quelque chose à désirer aux yeux et peut-être parce qu’elle était mieux ainsi. Jamais elle ne ménagea sa réputation et ne lit de différence entre un amant et un mari : incapable d’attachement, insensible à celui des autres, là où elle voyait son intérêt, elle portait sa passion. • Courtisane du plus grand monde, habile, à relever par des recherches de modestie calculée les attraits d’une rare beau ;é et d’une suprême élégance, elle avait su, par ses alternatives de pudeur et d’abandon, prendre un puissant empire sur Néron, un maniaque débauché. Elle avait au plus haut point le culte de sa beauté. On raconte qu’un jour elle brisa son miroir parce qu’elle s’aperçut quelques taches au visage, et qu’elle souhaita de mourir avant d’avoir vu diminuer ses charnies. En quelque lieu qu’elle allât, elle se faisait toujours suivre de cinq cents ânesses, dont le lait lui fournissait des bains pour entretenir la blancheur et la fraîcheur de sa peau. Elle faisait usage d’un fard onctueux, composé de seigle bouilli avec de l’huile et formant une pâte épaisse, dont elle se couvrait le visage dans la matinée pour l’avoir frais le soir. Elle détachait ce fard au moyen d’un lavage au tait. Cette sorte de masque, appelé, du nom de Poppée, poppeana pinguia, fut aussi nommé masque au mari, parce que lui seul en était victime. Les soins minutieux qu’elle donnait à sa parure firent donner son nom, suivant un grand nombre d’étymologistes, h ce jouet dont s’amusent les

jeunes filles et que nous nommons poupée. Cette petite figure se nommait, en effet, popea dans la basse latinité.

Les statués de Poppée furent renversées après la mort de Néron ; mais lorsqu’Othon, son mari ou son amant, devint empereur, il fit rétablir ces statues par un sénatus-consulte. On voit au Vatican et au Capitole des bustes de Poppée.

POPP1, ville du royaume d’Italie, province, district et à 20 kilom. N. d’Arezzo, sur l’Arno, ch.-l. de mandement ; 6,067 hab. Beau palais, bibiothèque publique.

POPPI (il), peintre italien. V. Morandini.

POPPO (Ernest-Frédéric), philologue allemand, né à Guben (basse Lusace) en 1794. Il suivit les leçons de Hertnann à Leipzig, de Boeck à Berlin, puis devint professeur au collège de sa ville natale et au lycée Frédéric à Francfort. Poppo s’est fait connaître par des travaux d’érudition et de philologie qui lui ont acquis une réputation méritée. Nous citerons, parmi ses écrits : Observations critics in Thucydidem (Leipzig, 1816) j De usu particutss âv apud Griecos (1816) ; liemarques sur les diverses méthodes d’enseignement (Francfort, 1819) ; Remarques sur les rhythmes et le dialecte des tragiques grecs (1821) ; Sur file de Chio (1822) ; Sur te siège dé Syracuse dans la guerre du Péloponèse (1837) ; Ûe latinilate faiso aut merito suspecta (1841-1850), remarquable ouvrage de philologie latine. Mais le travail qui a le plus contribué à la réputation de Poppo est sa belle édition complète des Œuvres de Thucydide (Stuttgard, 1821-1840, Jl vol.), " aussi remarquable par la pureté du texte que par l’exactitude des commentaires, et qu’il fit suivre du Supplémentum Betantii lexiei ’ Thucydidei (1845-1847, 2 parties). M. Poppo a édité, en outre, la Cyropédie (Leipzig, 1821) et VAnabase de Xénophon (1827), les Dialogues des Dieux de Lucien, etc.

POFPYSME s. m. (pop-pi-sme — du gr. poppusmu, (oemé de poppuzâ, je siffle). Antiq. Bruit, claquement produit avec la bouche, pour exciter un cheval, il Sifflement par lequel les Grecs croyaient détourner la maligne influence des éclairs.

POPRA.D, POPPART ou POPEB, rivière de l’empire d’Autriche. Elle prend sa source dans les Karpathes, sur les confins de la Galicie et de la Hongrie, se dirige d’abord au S. en séparant les comitats de Liptau et de Zips,

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baigne le comitat de Saros, coule au N.-E., pénètre en Gallicie, où elle se jette dans la Dunajetz, après un cours de 150 kilom.

POPULACE s. f. (po-pu-Ia-se — du lat. populacius, populacier ; iepopulus, peuple). Bas peuple : Un homme de la populace. Flatter la POPULACE. Exciter ta POPULACE, La raison, qui ne présente aucune élrangeté, n’étonne pas assez, et la populace veut être étonnée. (Diderot.) La populace croit aller mieux à la liberté quand elle attente à cette des autres. (Rivaroî.) Le pouvoir absolu met les tyrans au niveau et même au-dessous de la populace la plus ignorante. (B. Const.) La populace a plus d’une fois sauvé Home. (V. Hugo.) Le peuple doit être à la populacb ce qu est, en industrie, le net au brut. (E. de Gir.) La raison n’agit point contre une papulave.

Racike.

Le comique, ennemi des soupira et des plours, N’admet point en ses vers de tragiques douleurs, Mais son emploi n’est pas d’aller, dans une place, De mots sales et bas charmer la peputaet.

BoitSAtî.

POPOLACEBIE s. f. (po-pu-la-se-rl — rad. populace). Mœurs de la populace, langage, manières de la populace.

POPULACIER, 1ÈRE adj. (po-pu-la-Stô, i-ë-re — rad, populace). Qui appartient, qui est propre à la populace : Propos populaciers. Goûts populaciers. Habitudes pqpu-

LACIËRES.

POPULACE s. m. (po-pu-la-je — du lat populago ; de populus, peuplier). Bot. Genre de renonculacées, dont le nom scientifique esteaffArt.et le nom vulgaire souci des marais ; La médecine emploie te populage des marais comme détersif et apéritif. (Bosc.)

— Encycl. Les pnpulages ou ealthes sont des plantes herbacées, vivaces, à feuilles alternes, entières ou lobées, portées sûr des pétioles engainants à la base ; les fleurs sont généralement grandes, jaunes, terminales ; les fruits sont des follicules membraneux. Les espèces assez nombreuses de ce genre habitent surtout les régions tempérées de l’hémisphère nord. Elles croissent en général dans les endroits ombragés, humides ou même inondés. Elles possèdent les propriétés générales des renonculacées, mais à un degré très-énergique, comme nous le verrons plus loin. Ce sont, pour la plupart, de belles plantes, trop peu répandues dans les jardins ; la beauté de leur feuillage et de leurs fleurs, en général très-précoces, les rend très-propres à orner les»pièces d’eau dans les parcs et les jardins paysagurs. On les propage facilement d’éclats de pied, faits au printemps.

Le populage des marais, vulgairement nommé souci d’eau, clair bassin, giron, etc., est une plante touffue qui atteint la hauteur de om,35 ; ses tiges robustes portent de grandes feuilles arrondies, cordiformes, crénelées, d’un beau vert brillant, et se terminent par de grandes fleurs, largement ouvertes, d’un beau jaune d’or. Il est répandu dans toute l’Europe, en Sibérie et dans l’Amérique du Nord. On la trouve au bord des eaux, dans les prairies humides et dans les endroits où l’eau a séjourné pendant l’hiver. Il fleurit dès le mois de mars. La ressemblance que ses fleurs présentent avec celles des renoncules lui a fait donner quelquefois le nom de bouton d’or, qui convient surtout a la variété à fleurs doubles.

Les tiges et les feuilles du populage sont au plus haut degré acres et caustiques. On assure toutefois qu’on peut les manger sans danger à leur premier état de développement ; mais leurs propriétés délétères deviennent ensuite de plus en plus marquées et atteignent leur maximum d intensité quand la plante est en fleur. C’est une des espèces les plus actives de cette famille, ce qui doit mettre en garde contre soa emploi. Ses propriétés stimulantes ont fait employer le populage comme apéritif, détersif et résolutif ; mais on y a à peu près renoncé.

Dans les prairies où elle est tant soit peu abondante, cette plante est un véritable fléau pour le bétail, qui peut toutefois sans inconvénient en brouter les jeunes pousses seulement. D’apres Kaels, les vaches qui la mangent quand elle est développée sont atteintes d’une inflammation violente qui les fait périr. Du reste, elle est dédaignée par tous les animaux, à l’exception des cochons, qui dévorent avec plaisir ses tiges et surtout ses racines. Quand elle est sèche, elle a perdu ses qualités malfaisantes, mais no donne jamais qu’un mauvais foin. Comme elle s’étend d’ailleurs beaucoup et qu’elle étouffe ainsi les graminées et autres bonnes plantes fourragères, le cultivateur ne saurait mettre trop de soin à la détruire dans les prairies, opération difficile, car la plante est vivace et robuste. 11 faut l’arracher avant la.floraison ou couper la racine entre deux terres, avec un outil bien tranchant, ou enfin, si elle pullule trop, dessécher la prairie et la mettre en culture.

Le-populage, bien que très-vénéneux, est susceptible de quelques applications économiques. On confit dans le vinaigre les boutons à fleurs, pour les employer en guise de câpres. Les fleurs elles-mêmes sont fort recherchées par les abeilles. Elles donnent une belle couleur jaune, et on s’en sert dans les campagnes pour colorer le beurre. Cuites avec de l’alun, elles donnent une encre assez solide, mais de couleur pille. Les feuilles con POPU

tiennent un peu d’azotate de potasse et peuvent servir à la fabrication de ce produit.

Le petit populage, regardé par quelques auteurs comme une simple variété de 1 espèce précédente, s’en distingue par ses feuilles molles et plus petites, ainsi que tes fleurs ;’ c’est une plante assez jolie, mais inférieure au populage à grandes fleurs, préféré par les jardiniers.

Lvpopulage bismaest haut d’environ o^MO ; sa tige, simple, peu trapue, porte des feuilles cordiformes, a cinq lobes, et se termine par une petite panicule de fleurs vertes ou vert noirâtre à l’extérieur. Il croit au Népaul et dans l’Himalaya, sur le hord des eaux. Il est très-vénéneux, et les naturels.emploient le suc de sa racine pour empoisonner leurs armes. Ils le regardent aussi comme un puissant moyen de repousser une invasion, à cause dé la facilité avec laquelle il empoisonne les eaux. Le populage eodua a des propriétés encore çlus délétères. Le populage nirbis a une racine très-omëre, que les Indiens emploient pour guérir les fièvres. Le pojmlage traçant est une belle plante qui croît en Écosse.

POPULAIRE adj. (po-pu-lè-re — lat. popw taris ; de populus^ peuple). Qui appartient, qui a rapport au peuple ; qui lui convient, lui est favorable : Opinion populaire, erreur populairk. Expression populaire. La véritable grandeur est douce, familière, populaire. (La Biuy.) La papauté n’a perdu sa puissance que quand elle a cessé d’être guelfe ou populaire^ pour se faire gibeline ouimpériale. (Chateaub.) Les idées qui ne peuvent devenir populaires sont frappées de mort en naissant. (Ballanche). La victoire s’attachera au parti populaire toutes les fois qu’il sera dirigé par un homme de génie. (Chateaub.) On peut remuer une Chambre populaire ; une Chambre aristocratique est sourde. (Chateaub.) Tout despotisme est illégal ; rien né peut le snitctionner, pas 7»ême la volonté populaire qu’il allègue. (B. Const.) Le torrent populaire qui coule avec fureur depuis cinquante ans ne rebroussera pas chemin. (S. de Sacy.) Le pamphlet est le Hure populaire par excellence. (P.»L. Courier.) Fox fut te plus ardent ami de toutes les doctrines populaires. (Villem.) Dans tous tes pays libres, tes grandes villes sont le foyer des élections animées et populaires. (Guizot.) La souveraineté populaire est la force comprimée gui éclate et brise l’arbitraire. (E. de Gir.) Dans l’imagination populaire, la politique, de même que ta morale, est une mythologie. (Proudh,) La transfiguration populaire s’opère malgré tout et à ta face de l’histoire, (Ste-Beuve.) C’est ta raison populaire, c’est à-dire la raison spontanée, qui est la puissance créatrice du langage. (Renan.)

— Qui jouit de la popularité, de la faveur du peuple : Roi, prince populaire, ministre

POPULAIRB. Député POPULAIRE.

Gouvernement, État populaire, Gouvernement, État où l’autorité est dans les mains du peuple.

Eloquence populaire, Eloquence simple et véhémente, propre à faire impression sur le peuple.

— s. m. Peuple, foule, vulgaire : Sire/ sire ! il y a une sédition de populaire dans Paris ! (v. Hugo.) Il y aurait plus de sauvagerie que de sagesse à mépriser avec rebuffades sourcilleuses ce qui fait le charme du po- / pulaibe. (Th. Gain.) Les grands seigneurs du xviiio siècle s’amusaient à parler la langue du populaire. (Rigault.)

Popuiniro (le), journal des intérêts politi. ques, matériels et moraux du peuple, dirigé par Cabet, député (i«rsept. 1833 - 4 oct. 183b).

Dans cette première série, le Populaire était un journal simplement républicain, avec des tendances socialistes, mais bien éloigné des idées dogmatiquement communistes que Cabet n’embrassa que plus tard, lorsde son séjour en Angleterre, à la lecture de Y Utopie de Th. Morus.

« Le Populaire était vendu par des crieurs portant une blouse, un chapeau et une boite tricolores.

Après" plusieurs années d’interruption, il reparut sous le titre suivant : le Populaire de 1841, journal de la réorganisation sociale et politique, dirigé par Cabet, ancien député (14 mars 1841-août 1850) ; la collection forme 9 vol. in-fol. Pendant cette longue période, son mode de publicité changea plusieurs fois, mais il fut plus généralement hebdomadaire ; il subit aussi plusieurs interruptions. Organe des théories émises dans le fameux Voyage en Icarie, de Cabet, et connues dans l’histoire des idées socialistes modernes sous le nom de communisme îcarien, le Populaire répandit ces théories parmi les ouvriers et forma des grou"pes assez nombreux de disciples dans beaucoup de villes. Après la révolution de février, Cabet, qui s’était toujours prononcé pour la propagande pacifique et contre tout moyen violent, prêcha le calme et la conciliation ; ca rêveur inoffensif n’en fut pas moins en butte à la haine et aux calomnies do la réaction. En 1849, il alla diriger au Texas la colonie icarienne dont il avait été le promoteur. Son journal fut continué plusieurs mois encore par un de ses disciples dévoués.

POPULAIREMENT adv. (po-pu-lè’re-maa

— rad. populaire). D’une manière populaire, comme le peuple : Parler, s’exprimer populairement.