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reste, moins de valeur pour cela ; on peut les résumer ainsi : l’ordonnance de 1617, qui limitait aux gentilshommes et aux officiers des justices royales le droit de port d’armes, a été virtuellement abolie par les décrets de la Révolution, en même temps que tous les autres privilèges nobiliaires et toutes les distinctions juridiques attachées à la différence d’extraction ou de naissance, et ce qui était une prérogative de la noblesse est devenu une faculté de droit commun sous le règne égalitaire issu de la Révolution ; de plus, la loi du 30 avril 1790, abolitive du privilège nobiliaire de chasse, permit à tout propriétaire de détruire le gibier sur ses terres. C’était implicitement leur reconnaître la faculté de détenir des armes de chasse. L’article 314 du code pénal punit le port d’armes clandestines, poignards, pistolets de poche, cannes à épée, etc. ; c’est reconnaître, a contrario sensu, que le port d’armes apparentes et non prohibées est, de soi, chose licite. L’argument, qui de uno dieit de altéra negat, est de peu de valeur dans la discussion ordinaire, mai 3 il est péremptoire en matière de droit pénal, où il est rigoureusement vrai de dire que tout ce qui n’est pas défendu est permis. Enfin, l’article 42 du même code pénal permet aux tribunaux correctionnels de pro^ noncer, dans certains cas et accessoirement à la peine principale, contre les individus qu’ils condamnent pour délits, l’interdiction de différents droits civiques ou même de famille, dont cet article porte l’énumèration, et le droit de port d’armes est nommément compris dans la nomenclature de ceux dont l’interdiction peut être encourue ; cette disposition ne laisse aucun doute sur l’existence générale du droit de port d’armes pour tout citoyen.

lin résumé, le droit de port d’armes, bien qu’on en use infiniment peu dans l’état présent de nos mœurs, existe en principe pour lout individu qui n’en a pas été privé par une condamnation judiciaire. Une seule chose est défendue, c’est le port d’armes clandestines puni par l’article su du code pénal. Cet article subsiste toujours comme disposition prohibitive, mais la peine qu’il prononçait a été notablement aggravée par la loi du 24 mai 1834. Elle est aujourd’hui, et en vertu de l’article 1" de cette dernière loi, de 18 à 500 francs d’amende et d’un emprisonnement d’un mois b. un an pour les fabricants et" débitants d’armes prohibées. Pour ceux qui ont été simplement porteurs de ces mêmes armes, l’amende peut varier de 16 à 200 francs et l’emprisonnement de six jours à six mois.

Il reste à faire connaître quels sont les engins ou instruments meurtriers compris sous la désignation générale d’armes prohibées. À cet égard, un décret du 12 mars 180G a reconnu comme étant encore en vigueur la déclaration royale du 23 mars 1728. En conséquence, on classa sans difficulté au nombre des armes dont le port est interdit et rend les porteurs passibles des peines édictées par l’article 314 du code pénal, et par la loi du 24 mai 1834 : les poignards, les couteaux en forme de poignard, les baïonnettes, les pistolets de poche, les stylets. Ajoutons que la déclaration de 1728, ainsi qu’on l’a remarqué plus haut, n’était point limitative et permettait aux juges, ce qui leur est encore incontestablement permis aujourd’hui, d’incriminer et de punir le port de tout autre instrument caché et pouvant faire supposer des intentions meurtrières. Aussi les tribunaux correctionnels n’hésitent-ils pas à appliquer l’article 314 et les dispositions correspondantes de ta loi de 1834 au port de cannes à épée, de cannes plombées ou même de simples butons se terminant par un nœud durci au feu et dont l’emploi pourrait être funeste.

Le port d’armes quelconques, même non prohibées, et bien que les prévenus n’en aient point fait usage, devient une circonstance aggravante de certains crimes et de certains délits et donne lieu à une pénalité plus rigoureuse. Ainsi, suivant l’article 331 du code pénal, le vol commis par des individus portant sur eux des armes quelconques est-puni des travaux forcés à perpétuité quand, à cette circonstance, s’en joignent quelques autres énumérées par cet article, notamment la circonstance que le vol a été commis la nuit, avec effraction, par deux ou plusieurs personnes, etc. Les mendiants ou vagabonds encourent aussi une pénalité plus grave que celle du vagabondage ou de la mendicité simple lorsque des armes sont trouvées en leur possession (art. 277, code pénal) [v. l’article mekdicité]. On vient d’indiquer les restrictions auxquelles est assujetti le droit de port d’armes dans l’état actuel de notre législation. Ce droit, dont on use peu par le fait et dont les citoyens sont si jaloux, a été traité à peu près comme une abstraction par la loi du 3 mai 1S44 sur la police de la chasse. Le but avoué de la loi do 1844 fut de refréner le braconnage et de faire de la chasse, il faut bien le dire, une sorte de privilège bourgeois, interdit autant que possible aux classes qui ne subsistent que de leur travail. L’article 6 de cette loi attribue à l’autorité préfectorale le droit facultatif de refuser des permis de chasse à certaines catégories de personnes, notamment aux individus majeurs qui ne sont pas ou dont les pères ne sont pas portés au rôle dus contributions. Une circulaire du ministre de l’iutôiiuur donnait a cet égard aux préfets

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et aux maires des instructions qu’il est curieux de noter. La circulaire rappelait que le refus était en ce cas facultatif et devait dépendre des informations prises sur la moralité de l’impétrant. Il serait permis de souligner la condition de moralité. L’opinion politique n’était-elle pas sous-entendue et la véritable condition requise n’était-elle pas que l’impétrant du permis de chasse fût un homme bien pensant ?

—■ Mus. Port de voix. Les Italiens nomment porlamento et on appelle en France port de voix un certain procédé vocal à l’aide duquel on réunit, dans l’exécution, deux sons éloignés l’un de l’autre. Il existe, selon certains théoriciens, deux manières do porter la voix ou les sons : la première, lorsqu’on lie entre eux plusieurs sons d’égale valeur procédant par degrés conjoints ou disjoints ; ces sons doivent alors être articulés également et distinctement, mais sans être détachés, c’est-à-dire sans que le gosier fasse des mouvements trop marqués. La seconde manière consiste à unir deux sons formant entre eux un intervalle plus ou moins considérable et procédant seulement par degrés conjoints ; celle-ci (qui constitue, selon nous, le seul et véritable port de voix) consista à faire glisser la voix avec douceur et rapidité par une liaison fort légère, qui part de l’extrémité de la première, des deux noies pour passer à celle qui la suit, en anticipant quelque peu sur cette dernière.

Si le port de voix s’exécute du grave à l’aigu, on passe du doux au fort de la voix avec un léger coup de gosier, moelleux et lié ; si, au contraire, il se fait de l’aigu au grave, on passe du fort au doux, afin d’éviter une sorte de son de voix écrasé qui ne manquerait pas de se produire sans cette précaution et, on même temps, pour se conformer à la lui physique qui oblige le chanteur à don*ner plus de force aux sons aigus qu’aux sons graves. Dans l’un et l’autre cas, le chanteur doit surtout s’appliquer, lorsque les deux notes liées appartiennent à deux registres différents de la voix, à fondre ces deux notes avec la plus grande douceur, afin que le passage d’un registre il l’autre s’opère sans rudesse et n’affecte pas l’oreille de l’auditeur d’une façon désagréable. On voit tous les jours des chanteurs exercés, même de grands artistes, négliger à tort cette précaution, pourtant fort utile, et sans laquelle le port de voix devient un procédé très-fâcheux et fait pour répugner aux oreilles délicates.

Il faut, d’ailleurs, pour que le port de voix soit agréable, que le chanteur, loin d’en abuser, en use, au contraire, avec une extrême réserve et qu’il apporte de la variété dans son exécution au moyen d’oppositions habilement ménagées.

Il est presque superflu de dire que le port de voix ne doit jamais s’effectuer sur la première note d’un chant. Certains chanteurs ont cette mauvaise habitude ;, comme aussi, généralement, celle de prendre en dessous toutes les notes ascendantes, ce qui est d’un effet exécrable. Du reste, il est beaucoup de ports de voix de mauvais goût, dont les défauts sont signalés par toutes les méthodes de chant et par les vrais professeurs et que les élèves, aussi bien que les artistes, doivent éviter avec le ptus grand soin.

— Bot. Le port, appelé aussi faciès ou habitus, est cet ensemble de caractères qui donne au végétal sa physionomie particulière et permet de le reconnaître de loin. Il résulte de la disposition relative, du développement, de la forme, du nombre, etc.de ses diverses parties. En général, les cultivateurs ne connaissent guère les plantes que par le port et les botanistes eux-mêmes ont souvent recours à ce caractère vague et presque indéfinissable. Dans l’horticulture d’agrément, le port doit être pris en sérieuse considération, lorsqu’il s’agit de grouper les espèces dans les massifs ou de les planter isolément sur les pelouses, les terrains accidentés ou au bord des eaux. Du reste, la taille permet de modifier plus ou moins, suivant les essences, le port naturel des végétaux.

PORT (lu), village et commune de France (Ariége), canton do Massât, arrond. et à 27 kilom. de Saint-Girons, entre le Salât et l’Ariége ; pop. aggt, 180 hab. — pop. tôt., 2,359 hab.

Porl-n-l’Angln !» (barrage du). Ce barrage, situé dans !a commune d’Ivry (Seine), est lé plus élevé que l’on connaisse ; il a 3m,80 de hauteur et se développe dans un endroit où la Seine est fort large, L’admirable nappe d’écume qui s’échappe du haut de l’ouvrage a tout le pittoresque d’une cataracte. Ce barrage, qui sert à donner de la profondeur au fleuve, pourrait fournir à l’industrie une force motrice évaluée au travail de 800 chevaux. C’est un des travaux hydrauliques les plus importants qui existent. Construit par l’ingénieur Boulé, il a été terminé en 1870.

POUT-BAIL, village et commune de France (Manche), canton de Barneville, arrond. et à 32 kilom. S.-O. de Valognes, à l’embouchure de la Grise dans la Manche, qui y forme un petit port de commerce ; 2,000 hab. Fabrique de sel ; commerce de bestiaux.

PORT-BALTIQUE ou BALT1SCHPORT, ville maritime de-la Russie d’Europe, dans le gouvernement d’Esthonie, à 48 kilom. O. de Ravel, sur la côte méridionale et à l’entrée

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du golfe de Finlande, où elle a un port de commerce ; 2,700 hab. Près de là est le fort de Rogerwick.

POBT EN-BESS1N, village maritime de France (Calvados), canton de Ryes, arrond. et à 9 kilom. N.-O. de Rayeux, sur la Manche, où il a un port à l’embouchure de la Dromme ; 870 hab. On y voit un beau pont de sept arches à plein cintre et quelques débris de constructions romaines.

PORT-DE-BOUC, village maritime de France (Bouohes-du-Rhône), canton des Martigues, arrond. et à 40 kilom. S.-O. d’Aix, a l’embouchure du canal d’Arles ; 900 hab. Port de commerce, avec phare à feu fixe ; consulats de Suède et d’Espagne.

PORT-BOURBON, appelé aussi GRAND-POIIT ou PORT-SUD-EST, ville de l’Ile Maurice, sur la côte S.-E. ; c’est le plus ancien établissement formé dans l’Ile par les Européens ; ce fut le chef-lieu de la colonie hollandaise en 1598.

PORT-CASTRIES ou LE CARÉNAGE, ville de

l’Amérique centrale, dans les Petites Antilles anglaises, chef-lieu de l’Ile de Sainte-Lucie, sur la côte N.-O., par 150 57’ de latit. N. et 63° 25’ de loitgit. O. ; 5,000 hab. Beau port où 30 vaisseaux de ligne peuvent trouver un ancrage sûr. Le port et la ville sont défendus par le fort du Morne-Fortuné. Le climat, autrefois très-malsain, est devenu moins insalubre depuis le dessèchement des marais.

PORT-CLARENCE, établissement anglais de l’île Fernando-Po, au fond du golfe de Guinée ; c’est le centre des croisières anglaises destinées à empêcher la traite des nègres. Contrariés par les pirates dans ie développement de leur commerce sur la côte occidentale d’Afrique, les Anglais ont chargé les Krahmen, nègres très-industrieux et fort intelligents, de faire la chasse aux navires négriers. Ces nègres, qui font eux-mêmes la cabotage sur les rivières «voisinant Clarence, s’acquittent parfaitement de leur mission.

PORT-CROS, petite lie de France, dans la Méditerranée, une des îles d’Hyères, à l’fi. de Porqtierolles et au S.-E. de l’Ile du Levant ; elle mesure 4 kilom. de longueur sur 2 kilom. et demi de largeur. C’est la plus accidentée et la plus sauvage du groupe ; elle est couverte de lavande et de fraisiers. Son port, dit Port-Maye, est très-profond et défendu par une batterie.

PORT-ELISABETH. V. EusabeThport.

PORT-D’ESPAGNE, en anglais SpanishTown, ville de l’Amérique centrale, dans les Petites Antilies anglaises, chef-lieu de l’île de la Trinité, sur la côte occidentale de l’île, avec un port sûr et commode à l’embouchure du Carom ; 20,000 hab., dont 7,000 nègres. Carrières de pierres à bâtir à l’E. de la ville. Cette jolie ville est entourée de nombreux ouvrages fortifiés, dont les plus importants défendent le port, qui est protégé par un beau môle. Port-d’Espagne est le point central !e plus important de toutes les colonies anglaises des Antilles. Elle fait un grand commerce avec les États-Unis, l’Angleterre, la France, les villes hanséatiques, le Venezuela, et avec les Antilles anglaises, françaises, danoises et hollandaises. Elle exporte annuellement 35,000 tonneaux de sucre, de la mélasse, du rhum et des asphaltes, 5 millions de cacao de qualité supérieure ; cafés, épices, coton, écailles do tortue, peaux, bois d’ébénisterie, etc. Le mouvement annuel du port est de 700 navires.

PORT-FAMINE, port sur le détroit de Magellan, par 52» 50’ de latit. S. et 71» 46’ de longit. O. lt occupe l’emplacement de la Ci’udad-Real-de-Felipe on de Filippoli, fondée en 15S2 par Sarmiento, par ordre de Philippe II, dans le but d’assurer il l’Espagne la possession du passage de ce fameux détroit ; c’était une citadelle de quatre bastions, garnie de quelques pièces d’artillerie et ayant, à ce qu’on prétend, 400 habitants. C’était, sans contredit, la forteresse la plus australe de tout 1s globe ; on peut même ajouter qu’aucune fortification permanente n’a jamais été construite à de si hautes latitudes. Des mesures imprévoyantes et l’anarchie firent bientôt périr cet établissement, où Cavendish, eu 15S6, ne trouva plus qu’un seul habitant. L’aspect des environs rend tout à fait improbable l’opinion généralement adoptée que cette colonie aurait péri par la famine. Les Chiliens y ont formé un établissement.

PORT GLA5COW ou NEWPORT-GLASCOW, ou GLASCOW-PORT, ville d’Écosse, comté de Renfrew, à 30 kilom. O. de Glascow, sur l’estuaire de la Clyde ; 12,000 hab. Raffineries de sucre, filatures de lin, fabrication de cordages et toiles h voiles, construction de navires. Commerce de bois de construction. Le port, très-étemlu et très-profond, reçoit les navires qui trafiquent avec Glascow et dont le tonnage est trop fort pour remonter le fleuve. Ville propre et bien bâtie, Port-Glasco’w fut fondée, en 168S, par la corporation des marchands de Glasoov/. En face de la ville, on voit les ruines du vieux château de Cardross, où mourut Robert. Bruce. V. Gi-àscow.

PORT-JACKSON (baie de), petit golfe formé par le Pacifique, sur la cote orientale de l’Australie, dans la Nouvelle-Galles du Sud.

POUT-LAUNAY, village maritime de France

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(Finistère), cant., arrond. et à 3 kilom. N. de Chàteaulin, sur la rive droite et près de l’embouchure de l’Aulne, qui y forme un petit port de commerce et d’échouage ; 944 hab.

PORT-LOUIS, bourg maritime de France (Morbihan), chef-lieu de cant., arrond. et a 8 kilom. S. de Lorient, à l’entrée de la baie de Lorient ; pop. aggl., 2,194 hab. — pop. tôt., 3,456 hab. Etablissement de bains de mer ; pêche et commerce de sardines ; corderie, fabrication d’engrais. Place forte avec citadelle, qui servit pendant quelques jours de prison au prince Louis-Napoléon, après son échauffourêe de Strasbourg en 1836. Débris de constructions romaines.

PORT-LOUIS, la principale baie qui s’ouvre sur les côtes de l’île Sainte-Marie de Madagascar ; elle est défendue à son entrée par l’îlot Madame, long de 200 mètres et large de 125 mètres environ, et qui porte quelques fortifications, des batteries et les bâtiments du personnel civil et militaire de la colonie. Plus loin, au S.-E., on rencontre, toujours dans la baie, l’Ile aux Forbans, réunie à la côte Sainte-Marie par une jetée en pierre construite en 1832. De chaque côté de l’ilot Madame, la rade forme deux passes qui donnent entrée dans îa rade ; celle du S.-O., appelée passe dos Pêcheurs, sert aux petits bâtiments ; celle du N.-E. peut livrer passage aux plus gros bâtiments. Cette rade est excellente et contient une aiguade donnant une eau de très-bonne qualité.

PORT-LOUIS, bourg de la Guadeloupe, chef-lieu de canton, h 22 kilom. N. de la Pointe-à-Pitre, sur la côte orientale et à l’entrée du Grand-Cul-de-Sac ; 5,111 hab. Justice de paix ; écoles primaires, Prison cantonale ; deux usines centrales à sucre. Le bourg, grand, bien bâti, bien ombragé, possède une église très-vaste. La rade, couverte par des récifs contre les vagues du large, ne peut servir qu’aux bâtiments caboteurs. Un bateau à vapeur dessert la iigne do mer entre cette commune et la Pointo-à-Pitre, et une malle-poste fait le Service par Sainte-Anne.

PORT-LOUIS ou PORT-NORD-OUEST,

chef-lieu de l’Ile Maurice, sur la côte N.-O. de l’île, dans une vallée entourée de montagnes à pic et arides ; par 200 90 de latit. N. et 550 9" de longit. E. ; 40,000 hab. La plupart des rues sont larges et bien alignées, et quelques-unes sont très-belles et bien ombragées. Les maisons, généralement bâties en uôis, n’ont qu’un étage et celles des faubourgs n’ont qu’un rez-de-chaussée ; quelques-unes ont des terrasses au lieu de toit ; toutes sont jolies, commodément distribuées pour la température chaude du climat ; quelques-unes sont meublées avec goût et même avec luxe. L’hôtel du gouvernement est d’une construction moitié asiatique et moitié européenne ; la salle de spectacle, construite en bois et dont le péristyle rappelle celui de l’Odéon de Paris, est un des plus beaux édiffces de la ville ; la place du Marché, qui est devant, entourée d’un double rang de galeries de bois, est aussi remarquable. Parmi les autres monuments, nous mentionnerons une église catholique, des temples protestants, des casernes, des arsenaux, des chantiers de construction, un hôpital militaire, un observatoire ; plusieurs fontaines, alimentées par un aqueduc qui amène l’eau de la Grande-Rivière, éloignée de * kilom. de la ville.. La promenade publique, appelée le Cbamp-de-Mars, n’est abritée du soleil que par l’ombre des montagnes qui l’entourent en partie. Le port a de beaux quais, commodes pour le chargement et le déchargement, et un établissement maritime dans lequel des navires du plus fort tonnage peuvent être réparés. Il est défendu par le tort de l’Ile aux Tonneliers, armé d environ 190 pièces d’artillerie, par le fort Blanc et par d’autres ouvrages qui défendent aussi la ville. Le mouvement est plus considérable à Port-Louis que dans la capitale de la Réunion. La douane est encombrée de ballots de marchandises et de lourdes charrettes. Dans son bazar se presse une population serrée de Malabars et de Bengalis émigrés de l’Inde. Port-Louis est non-seulement la capitale, mais encore presque la seule ville de Maurice. Elle réunit dans son sein tout le commerce de la colonie, et les docks ou bassins de radoub, ainsi que lespulent slips ou cages de halage, contribuent encore à augmenter son importance. Le commerce de Port-Louis est très-actif. Le suure et le café forment la plus grande partie de ses transactions ; les girofles, le coton et l’indigo, quoique moins importants, arrivent eu deuxième ligue.

Son commerce extérieur s’élève annuellement à 30 ou 40 millions et le mouvement de navigation varie de 400 a 500 entrées et sorties. Huit journaux sont publiés à Port-Louis, dont deux quotidiens et trois bihebdomadaires. Cette ville a porté, pendant la Révolution, le nom de Port-Liberté, et, sous l’Empire, celui de Port-Napoléon. Elle fut prisa par les Anglais le 5 décembre 1810, après une vigoureuse défense ; en 1S16, un affreux incendie en détruisit la cinquième partie, qui a été reconstruite d’une manière plus solide.

PORT-MAHON. V. Mauon. PORT-MAURICE, en italien Porlo-Mattrtsio, ville du royaume d’Italie, chef-lieu de)»