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Il semblait vouloir désormais se livrer au repos, ou se borner à donner quelques représentations en province ; mais, après avoir voyagé pendant un an en Angleterre, en Hollande et dans une partie de la France, il rentra en scène au théâtre des Nouveautés, le 7 avril 1828, dans le Bourgmestre de Saardam ; puis il reparut ensuite à la Porte-Saint-Martin, a la Galté et enfin au théâtre du Palais-Royal. En dépit de ses succès, Potier n’était pas content. C’était la bonne comédie, la comédie de Molière, qu’il voulait jouer, comme Taliua l’en priait depuis longtemps. Vers les dernières années de sa vie, il apprenait le rôle de Tartufe. Mais sa santé ébranlée ne lui permit pas de tenter l’épreuve.

Voici la liste des principales créations de Potier. Aux Variétés : M. Desaccords, dans la Matrimoniomanie ; le prince Mirlillor, de la Petite Cendrillon ou la Chatte merveilleuse ; Mirai, dans le Petit enfant prodigue, M. Croûton, dans Tout pour l’enseigne et dans le Postulant au salon ; M. Pinson, dans Je fais mes farces ; un des boxeurs, dans les Anglais de Falaise et de Nanterre ; M. de Bois-Sec, dans le Ci-devant jeune homme. À la Porte-Saint-Martin : le Bourgmestre de Saardam ; le père Sournois, des Petites Danaïdes.

POTIER (Charles-Joseph-Édouard), auteur dramatique et acteur français, fils aîné du précédent, né à Bordeaux en 1806, mort à Paris en 1870. Il fit ses études chez M. Landry, rue Blanche, où il fut le condisciple de Sainte-Beuve, de Gustave Planche, de Dumanoir, etc., et, dans la pension même, il organisa certain jour une fête dramatique dont il avait fait tous les frais. On y joua de lui : VErmilede la montagne, drame en trois actes ; Syila, parodie un peu en vers, et les Deux aliborons, vaudeville en un acte. En sortant de pension, Potier devint clerc d’avoué ; puis il joua la comédie sur de petites scènes dont les impresarit exhibaient avec empressement le i fils du grand artiste ; » mais Potier se fâcha, voulut que son fils régularisât sa position et l’envoya à Londres. Charles Potier y rencontra Perlet, qui lui donna d’excellents conseils ; Perlet était le gendre de Tiercelin, vieux camarade de Potier. De retour à Paris, V jeune Charles tenta un début sur le théâtreles Variétés, le 18 juin 1826, par lo rôle du Petit enfant prodigue. Il lui fut offert un engagement dans une troupe que l’on formait jour Varsovie ; il joua dans cette villa le Conscrit et l’Ami intime, et son succès fut complet ; mais la révolution polonaise ayant éclaté, il quitta la scène et s enrôla dans les Enfants de Varsovie avec lesquels il combattit vaillamment. Après la défaite des Polonais, Ch. Potier revint à Paris, entra au théâtre du Panthéon, dont Eric Bernard fut le premier directeur, et qui égaya quelque temps le quartier Saint-Jacques. Il y fut le camarade de Saint-Ernest, de Laferrière, de Gemma, créa, dans le prologue d’ouverture (18 mars 1832), le rôle du bibliophile Jacob, puis joua dans la Conspiration de province, l’Ane mort, i’Aveu, la Suite de l’auberge des Adrets, etc. Seveste l’engagea en remplacement d’Alcide Tousez, au théâtre Montparnasse. Étienne Arago, qui demeurait alors près de son frère à l’Observatoire et qui venait très-souvent aux avant-scènes, l’y découvrit, trouva le talent du fils de Potier digne d’un meilleur sort et lui proposa de le taire entrer au Vaudeville. Il fallait lutter avec Arnal ; Ch. Potier n’était pas de force, et son échec lui fit reprendre le métier d’auteur dramatique. La Sw.ur de l’ivrogne, bluette sans importance, lui procura un engagement aux Folies-Dramatiques. Mourier, le directeur, en écoulant la lecture de ce petit vaudeville, trouva le lecteur agréable et lui proposa de jouer dans Pretty ou Seule au monde. Pendant neuf ans, Ch. Potier continua de jouer sur cette scène. Les frères Cogniard, alors directeurs de’la Porte-Saint-Martin, désirèrent montrer le fils sur cette scène encore pleine des souvenirs du père. Ch. Potier débuta dans le Bourgmestre de Saardam et l’es frères Cogniard lui consentirent un engagement digne de son nom. Le Livre noir, drame de Léon Gozlan, le montra sous un point de vue ignoré jusqu’alors. Tout le monde disait qu’il chassait de race. Ch. Potier avait enrin trouvé ce qu’il cherchait depuis si longtemps, une position honorable ; mais la révolution de février 1848 survint ; la direction de MM. Cogniard. sombra et l’artiste entra au Gymnase le 1er juin 1850, où il joua dans Pruneau de Tours, lï resta peu do temps au Gymnase ; des affaires de famille le retenaient à Versailles. Il avait renoncé encore une fois au théâtre, lorsque les frères Coguiard, qui avaient pris la direction du Cirque, lui confièrent le rôle de Petit- Patapon, dans la Chatte blanche, une de leurs féeries. Son succès fut complet ; il créa ensuite le rôle du prince Fadasse, dans la Poudre de Perlimpinpin, puis deux types anglais dans Conslantinople et la Guerre d’Orient. Potier fit plus tard sa rentrée au théâtre des Variétés où, après avoir joué pendant quelque temps des rôles secondaires, il se fit remarquer par d’heureuses créations. Voici la liste des principales pièces de l’auteur dramatique : le Peloton de fil, vaudeville en un acte (théâtre Comte, 7 août 1834) ; Parce que, vaudeville en un acte, avec Boulé (théâtre du Panthéon,

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19 novembre 1835) ; la Sœur de l’ivrogne, vaudeville en un acte (Folies - Dramatiques,

10 avril 1839) ; le Maître à tous, vaudeville en deux actes, avec Antony Béraud (Folies-Dramatiques, 1840) ; le Marchand d’habits, drame en.cinq actes, avec Charles Desnoyer et Antony Béraud (Ambigu-Comique, août 1811) ; Estelle et Némorin, pastorale bouffonne en deux actes, avec M. Michel Delaporte (Folies-Dramatiques, 22 octobre 1844) ; Tic, tact tic, tac ! ou les Nouveaux mariés, folievaudeville en un acte (théâtre du Panthéon, 9 septembre 1843} ; le Retour du conscrit, vaudeville en un acte (Folies - Dramatiques, 3 mars 1846 ; le Mal du pays, vaudeville en trois actes, avec M. Brisebarre (Délassements-Comiques, 23 mai 1846) ; le l’acteur, drume en cinq actes, avec Charles Desnoyer et Boulé (Ambigu-Comique, 6 novembre 1834), ouvrage qui eut beaucoup de succès et fut repris au théâtre de la Galté le 8 mars 1846) ; Élevés ensemble, comédie-vaudeville en un acte, avec Narcisse Fournier et Letorzee (Gymnase, 4 décembre 1848) ; Où passerai-je mes soirées ? vaudeville en un acte (Variétés, 1858) ; Tout Paris y passera (1859) ; les Piliers de café, vaudeville en trois actes (Folies-Dramatiques, 1861) ; A bas les revues, revue en trois actes et vingt-deux tableaux (1861) ; l’Orage ; le Voyage de Nanette ; les Loups de mer (Gaîté) ; CM s« disputé s’adore ; l’Eté de la Saint-Martin (Palais-Royal) ; le Voyage à Saint-Denis ; Où peut-on être mieux.’ (Variétés), etc.

POTIER (Henri-Hippolyte), compositeur, frère du précédent, né à Paris en 1816. Admis en 1827 au Conservatoire, dans la classe de piano de Ziramerrmtnn, il obtint, en 1831, le premier prix de piano et, l’année suivante, le premier prix d’harmonie et d’accompagnement pratique. M. Potier étudia ensuite le contre-point, sortitduConservatoire après dix années de séjour dans cet établissement et se livra alors à l’enseignement et à la composition. Accompagnateur distingué, il se fit, dans les salons, une réputation qui lui ouvrit les portes de l’Opéra-Comique. Il fit représenter successivement, à ce théâtre, il/Ile de Mélange (1841), en un acte, dont la musique, léfère et coulante, manquait un peu de sève eloriginalité ; le Caquet du couvent (1846) et, deux ans après, H signor Pascariello, en trois actes, qui eut un succès mérité. En 1853, il écrivit pour l’Opéra la partition du ballet Œlia el Mysis. Le dernier ouvrage dû à la plume de M. Potier est le Rosier, donné à l’Opéra-Comique en 1859, pour les débuts de Marietta Guerra. Outre ces partitions, M. Potier a composé une foule de jolies romances, parmi lesquelles on cite la Lettre au bon Dieu. Nommé, en 1850, chef de chant à l’Opéra, M. Potier fut remplacé dans ce poste, en 1856, par M..Vauthrot de l’Opéra - Comique. Un procès s’ensuivit, et la direction se vit condamnée à payer à M. Potier une année d’appointements à titre d’indemnité. — Sa femme, "Mme Henri Potier, née Minette de Cussy, qu’il épousa en 1837, a été attachée à l’Opéra-Oomique, comme cantatrice, à partir de 1840 environ-jusqu’en 1845. M°>« Potier était une chanteuse suffisante, mais n’a jamais montré une individualité fortement accusée. Elle fut chargée ensuite de suppléer Mme Damoreau dans la classe de chant du Conservatoire.

POTIER DE BLANCMESN1L (Nicolas), magistrat français, né à Paris en 1541, mort dans la même ville en 1635. Son père, Jean Potier, avait été conseiller au parlement de Paris et s’était fait remarquer par son désintéressement et par sa fermeté. Nicolas Potier suivit également la carrière de la magistrature, devint conseiller en 1564 et président à mortier en 1578. Pendant les troubles de la ligue, il resta attaché au parti du roi, fut arrêté par Bussy Le Clerc, chef des Seize, emprisonné pendant quelque temps a la Bastille, puis arrêté de nouveau lorsque Henri IV se fut rendu maître des faubourgs de Paris, et il allait être pendu lorsque le duc de Mayenne le sauva et l’autorisa à aller rejoindre Henri IV. Peu de temps après, Potier de Blaueraesnil était nommé président de la chambre du parlement établie k Cbâlons. Après avoir rempli ces fonctions avec une grande intégritéj il se démit de sa charge en faveur de son fils André (1616) et reçut de Marie de Médicis le titre de chancelier. Il avait eu sept enfants, dont le plus remarquable est le suivant. — Auguste Potier, mort au château de Bresle en 1650, devint ôvêque de Beauvais, grand aumônier d’Anne d’Autriche, qui lui accorda pendant quelque temps toute sa confiance, et reçut le titre de ministre d’État. D’une grande présomption, ne doutant de rien, il prétendait que la France n’est pas plus difficile à gouverner qu’un diocèse et signifia un jour à l’ambassadeur hollandais que ses compatriotes ne devaient plus compter sur l’alliance de la France, à inoins qu’ils ne se fissent catholiques. La faveur de Mazarin lui causa une vive irritation. Il s’en plaignit, fut renvoyé dans son diocèse (1643) et perdit l’espoir du cardinalat qu’on lui avait promis.

POTIER DE GESVRES (Louis), homme d’Etat français, frère du précédent, mort en 1630.

11 devint secrétaire des finances en 1567, secrétaire du conseil en 1578, donna à Henri III de nombreuses marques de fidélité, fut employé par ce prince dans les affaires les plus importantes, le suivit aux états de Blois, re POTI

çut la mission d’examiner les papiers trouvés chez le duc de Guise et fut nommé secrétaire d’État au commencement de 1589. Après l’assassinat de Henri III, il s’attacha à Henri IV, qui l’emploja dans maintes circonstances et le chargea notamment de traiter avec Mercœur pour la reddition des places fortes de Bretagne et d’être un des magistrats qui instruisirent le procès de Biron. — Son fils, René Potier, né en 1579, mort à Paris en 1670, devint capitaine des gardes du roi, lieutenant général au gouvernement de Champagne, gouverneur de Châlons, et fit ériger sa terre de Tresines en comté (1608), puis en duché-pairie (1648). — Un frère du précédent, Antoine Potier, mort en 1621, fut nommé secrétaire d’État en survivance et prit, sous la régence de Marie de Médicis, un part active aux affaires publiques. — Son fils, Léon Potier, duc de Gesvres, né en 1620, mort en l"04, devint premier gentilhomme de la chambre du roi et gouverneur de Paris, charge qu’il transmit a ses descendants.-Son fils, Léon Potier de Gesvres, né en 1656, mort à Paris en 1744, fut successivement abbé de Bernay et de Saint-Geraud dAurillac, archevêque de Bourges (1694), président de l’assemblée généralédu clergé (1715), cardinal (1719), et échangea, en 1729, son archevêché contre l’abbaye de Saint-Rémi de Reims.

POTIER DE LA GERMONDAYB, jurisconsulte français, né a. Dinan, mort à Rennes en 1797. Il suivit la carrière de la magistrature et devint, avant la Révolution, substitut du procureur général au parlement de Bretagne. On lui doit quelques ouvrages estimés sur le droit coutumier : Introduction au gouvernement des paroisses suivant la jurisprudence du parlement de Bretagne (Rennes, 1771) ; Recueil d’arrêts sur plusieurs questions de droit et de coutume, matières criminelles, bénéficiâtes et de gruerie (Rennes, 1775).

POTIER DES LACRIÈRES (Laurent), écrivain français, né un Mans, mort vers 1810. Il entra dans les ordres et devint curé de Parigné. Pendant ses loisirs, il s’occupa de sciences mathématiques et, comme il avait plus d’imagination que de jugement, il s’imagina avoir fait plusieurs découvertes, au sujet desquelles il écrivit les ouvrages suivants : Nouvelle découverte sur le mouvement continuel des mers, sur la pureté de leurs eaux, etc. (Paris, 1798, in-s°) ; JVouvelle découverte ou Identité géométrique du.cercle et du carré, quadrature du cercle, etc. (Paris, 1804, in-S°) ; Nouvelle découverte qui embrasse toute la géométrie et qui va reculer les bornes de l’esprit humain (Paris, 1804, in-S°), écrit qu’il adressa, en demandant 150,000 francs de récompense, à l’Institut, au Sénat, aux ministres, et dans lequel il prétendait avoir trouvé la solution impossible du problème de la quadrature du cercle ; Nouvelle découverte sur te flux et le reflux des mers (Paris, 1806, in-8°).

POTIER DE NOVION (Nicolas), magistrat français, né à Paris en 1618, mort à Grignon en 1693. Il était petit-fils de Potier de Blanemesnil. Conseiller au parlement de Paris (1637), ’il en devint président en 1645, se prononça contre Mazarin et la cour lors des troubles de la Fronde, fut arrêté avec Broussel, puis relâché, se joignit aux membres qui demandèrent des réformes radicales dans l’Etat, se prononça pour l’application de l’arrêt de 1G17 qui prononçait la peine capitale contre tout étranger qui accepterait le ministère, mais finit par se réconcilier avec Mazarin après la translation du parlement à Pontoise (1G52), reçut en récompense la place de secrétaire des ordres, devint le persécuteur de ses anciens amis et rendit contre eux des arrêts sévères. Nommé premier président du parlement en 1678, il ne tarda point a abuser de son autorité en falsifiant des arrêts à la signature. Le roi fut saisi de nombreuses plaintes à ce sujet, et Potier de Novion dut donner sa démission (1639). Ce magistrat avait de grands talents, beaucoup d’éloquence, et l’Académie l’avait admis au nombre de ses membres en 1641. — Son petit-fils, André Potier de Novion, né k Paris, mort dans la même ville en 1731, fut successivement conseiller, président (1GS9) et premier président du parlement de Paris, en remplacement de Mesmes, en 1723. Il était honnête, assez instruit, mais brusque, sauvage, inabordable. « C’eût été^un excellent procureur, dit Duclos ; ce fut un très-mauvais président. » On lui attribue : Mémoire pour le parlement contre les ducs el pairs, présenté à Mer le duc d’Orléans,

POTIÈRE s. f. (po-tiè-ra — rad. pot). Marchande de poterie. Il Peu usité.

POTILLES s. f. pi. (po-ti-lle ; Il mil.rad. poteau). Techn. Pièces de bois sur lesquelles glissent les vannes d’un moulin à eau.

POTIN s. m. (po-tain — probablement de pot, parce que le potin est un mélange dont on fait des pots). Méiall. Nom donné a deux alliages de cuivre. || Potin jaune, Alliage de cuivre jaune et de quelques parties de cuivre rouge, il Potin gris, Alliage de lavures de laiton et de plomb ou d’étain. — — Fam. Commérages, cancans ; Faire du potin, des potins.

POTINE s. f. (po-ti-ne). Pêche. Petite sardine. potinièrE s. f. (po-ti-niè-re — rad. po POTI

Une). Pèche. Filet à mailles serrées, avec lequel on prend les potines ou petites sardines.

— Techn. Cucurbite d’alambic. POTION s. f. (po-si-on — lut. polio, bois son ; de pot are, boire). Méd. Médicament destiné à être bu par petites doses : Potion calmante, stimulante. Prendre une ’cuillerée de POTION.

— Sya. Poitou, boiaaoD, breo-roge. V. BOISSON.

— Encycl. Pharm. Lupotion est un médicament liquide destiné à être absorbé pur la bouche. Le pharmacien la compose, un moment même de la prescription du médecin, de plusieurs substances, au poids de 100 à 200 grammes environ, et elle doit être prise soit en une seule fois, soit par doses plus ou moins considérables. En général, la potion se compose comme il suit : un sirop à la dose de 30 k 60 grammes, des eaux distillées et des infusions végétales à la dose de 60 k 120 grammes. Ce mélange est quelquefois la base médicamenteuse de la potion ; d’autres fois, il n’est qu’un véhicule propre à recevoir une substance plus active, qui seule a de l’efficacité.

On distingue trois genres de potions : les juleps, les loochs et les potions proprement dites. Un julep est une potion composée de sirop et d’eau distillée dans laquelle on fait entrer quelquefois des mucilages, des acides, mais jamais de poudre ou de substances huileuses. Ils se prennent en une ou deux fois avant l’heure du sommeil et sont ordinairement calmants on adoucissants. Les loochs sont des potions dont la consistance est plus épaisse que celle des juleps ; leur base est presque toujours un mucilage ; souvent on y fait entrer des huiles ou des médicaments plus actifs. Ils sont spécialement prescrits dans les inflammations des organes respiratoires. Ou désigne sous le nom spécial de potions toutes celles qui ne sont ni des loochs ni des juleps. On les divise en deux séries ; la première comprend les potions ne contenant que des matières solubles qui no peuvent en troubler la transparence ; la seconde série renferme les potions dans lesquelles on fait entrer des corps qui ne peuvent se dissoudre et qui restent en suspension. La préparation’ des potions de la première série est très-simple ; elle consiste uniquement en un mélange des liquides. Les substances solides ou demi-solides qui entrent dans la composition des potions de la deuxième série doivent être divisées dans un mortier avant d’être ajoutées.

Le poids des potions varie entre 50 et 300 grammes ; le plus souvent, il est de 125 grammes. Généralement, les potions se prennent par cuillerées à soupe, d’heure en heure. Étant très-altérables de leur nature, elles doivent être renouvelées toutes les vingt-quatre heures au moins.

On ajoute ordinairement nus potions un peu de teinture d’éther. Leur composition est presque toujours assez compliquée. Leur odeur, leur saveur, leur consistance sont très-variables, aussi bien que leurs propriétés, qni dépendent des ingrédients dont elles sont composées ; elles peuvent être toniques, stimulantes, astringentes, caustiques, purgatives, narcotiques, calmantes, etc.

On appelle mixtures les potions qui sont formées de liquides qui n’ont besoin que d’être agités pour se mélanger. Celles-là sout souvent composées de médicaments très-actifs et ne s’administrent qu’en petite quantité el même par gouttes.

Voici les formules de potions employées très-fréquemmeut :

Potion anti«paamodique.

Sirop de fleurs d’oranger.. 30 gr.

Eau de tilleul 90

Eau de fleurs d’oranger.. 30

Ether sulfurique 2

Mélangez.

Poliou balsamique de Cboppart.

Copahu, alcool, sirop de

tolu, de chacun 60 gr.

Eau do menthe 120

Alcool nitrique 8

Mélangez. Employée dans lajjonorrhée, à la dose de trois k six cuillerées par jour.

Poitou calmante.

Sirop d’opium 10 gr.

Sirop de fleurs d’oranger.. 20 Eau de tilleul 120

Mélangez.

Potion contre la diarrhée. Sous-nitrate de bismuth.. 6 gr. 00

Extrait d’opium 0 05

Sirop de coing 45 00

Eau distillée 100 00

Mélangez.

Potion purgative.

Huile de ricin........ 45 gr.

Sirop de sucre 45

Eau de fleurs d’oranger.. 10

Gomme arabique 10

Eau de tilleul 100

Mélanger et prendre en- doux fois.

POTIRON s. m. (po-ti-ron. — Dolâtro rattache ce mot au bas latin potirium, vase à boire, provenu sans doute du grec potêrioa, diminutif de potér, coupe. On a proposé de voir dans potiron un dérivé du radical pot, enûé, dont nous avons fait pote et potelé, et