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très-bien étudiés, d’un modèle REBONDI» {Th. Gautier.).

C’est ici que l’on a santé toujours fleurie, Visage de chanoine et ptmse rebondie. ...... .Pa&ny.

— Par ext. D’un embonpoint excessif : ’ ~ La voila, pour conclusion,

Grasse, mofflue et rebondie.

La Fontaine,

Comme ce fournisseur au visage vermeil. Rebondi, ramassé dans sa courte structure,

Et brodé sur toute couture,

Un melon étalait son gros ventre au soleil, L. Arnaolt.

— s. f. S’est dit pour Secousse, ébranlement. Il S’est dit aussi des coups d’une cloche que l’on tinte, après l’avoir sonnée en volée, et des sons entrecoupés d’un cor ;

Elle sonna trois cours de rebondie.

(Fabliaux.)

REBONDIR v. n. ou intr. (re-bon-dir — du préf. re, et de bondir). Paire un ou plusieurs bonds : On vit tomber le boulet de canon et un moment après on le vit rebondir. Un ballon qui rebondit. (Acad.) L’eau rebondissait comme une écume blanche. (G. Sand.) L’archidiacre glissa rapidement sur le toit comme une tuile gui se détache, et alla rebondir sur le pavé. (V. Hugo.)

— Abusiv. Se porter rapidement d’une direction dans une autre : Elle pâlit, et son œil rebondit pour ainsi dire du serviteur sur le maître. (Alex. Dura.)

— Fig. Se détacher vivement ; Le premier vers n’est plus ce qu’il paraissait seul ; il rebondit de l’entourage des autres. (Volt.) C’était un homme élastique, habitué à rebondir au-dessus des révolutions. (Balz.) Il se ptait aux conversations rapides, aux parties de raquettes dialoguées, où te mot rebondit sur le mot. (Th. Gautier.)

— Théâtre. Se relever d’une chute, en parlant d’une pièce :

Un drame, de nos jours,

Tombe souvent, mais rebondit toujours.

Dklii.le.

REBONDISSANT, ANTE adj. (re-bon-disan, an-te — rad. rebondir). Qui a la propriété de rebondir, de faire plusieurs bonds : Une balle élastique est rebondissante.

— Méd. Se dit du pouls dicrote.

REBONDISSEMENT s. m, (re-bon-di-sernan

— rad. rebondir). Mouvement d’un corps qui rebondit.

REBONDONNER v. a. ou tr. (re-bon-do-né

— du préf. re, et de bon donner). Bon donner de nouveau : Rebon donner un tonneau.

REBORD s. m. (re-bor — du préf. re, et de bord). Bord élevé et le plus souvent ajouté, rapporté : Le rebord de cette table empêche l’argent de tomber. Lés rebords d’un quai, d’un pont. (Acad.) Accoudé au hkboiîd de la fenêtre de sa mansarde, il paraissait regarder attentivement la maison gui était en face. (E. Sue.) Je m’assieds en attendant sur le rebord de la terrasse. (Gér. de Nerv.) De belles parures, étoitées de diamants, fleuries de bouquets, guirlandent les rebords des loges. (Th. Gaut.) Le cardinal eut un éblouissement et s’appuya sur le rebord de la fenêtre. (Alex. Duin.) a Rebord d’une cheminée, Bord en saillie d’une cheminée : / ; a mis sa pendule sur te rebord de la cheminée. (Acad.)

— Bord naturel d’une chose qui a de la profondeur : Des liserons blancs, des cnmpanules bleues pendent au rebord des fossés. (Hi Taine.) v

— Bord replié, renversé : Le rebord d’un manteau. L’extrémité de la trompe de l’éléphant est terminée pur un rebord qui s’allonge par le dessus en forme de doigt. (Buff.) L’indigène de la côte de Coromandel a les lèvres épaisses comme les rebords d’un vase. (Du Camp.) il Serrur. Le côté d’une serrure à travers lequel passe le pêne. [| Le côté d’un cadenas que traverse l’anse.

REBORDÉ, ÉE (re-bor-dé) part, passé du V. Reboruev. Border de nouveau ; Des chaussures REBOKDÉes. Il Oreille rebordée, Forme particulière ’de l’oreille externe, où le rebord est très-prononcé.

REBORDER v..a. ou tr. (re-bor-dé —du prêt’, re, et de border). Mettre un nouveau bord : Reborder une robe, un gilet, des bottines.

. REBORNER v. a. ou tr. (re-bor-né — du préf : re, et de borner). Poser de nouvelles bornes.

RÉBOSCÈLE s. m. (ré-bo-sè-le — du gr. raiboskelès, qui aies jambes en dedans). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères serricornes, de la famille des siernoxes, tribu des buprestides, dont l’espèce type vit eu Brésil.

REBOTTAGE s. ni. (re-bo-ta-je — rad. rebotter). Arboric. Action de rebotter un arbre ; Le reuottagb est une espèce de reetpage. (Bose.) tl Se dit quelquefois, mais’ à tort, comme syn. de recepagb.

—^.Encycl. Il arrive assez souvent, dans les pépinières, que ta greffe en fente ou à œil poussant rez terre ne réussit pas et qu’on esi obligé de regreffer les arbres-sur leur jet latéral, ou bien encore que la greffe, après avoir repris, a éprouvé, la seconde pu la

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troisième année, des accidents qui obligent de la rabattre à un ou deux yeux du sujet. Dans l’un et l’autre cas, l’opération porte le nom de rebottage. Les arbres qui l’ont subie . ne de viennent jamais aussi beaux et ne durent pas aussi longtemps que les autres, et de plus le bourrelet de la greffe forme souvent une énorme loupe ; la sève éprouve, en eflVt, dans ces arbres, un ralentissement qui amène à la longue l’obstruction des vaisseaux. Ce qu’il y a de certain, c’est que les pépiniéristes livrent toujours à un prix inférieur les sujets rebottés, ce qui peut quelquefois engager les propriétaires à les préiidre. Mais c’est là une économie mal entendue, bien que dans un très-bon terrain et avec une taille raisonnée ces arbres puissent à la longue arriver à produire de bons résultats. Dans les pépinières ou dans les jardins, il y a plu» sieurs moyens d’utiliser les arbres rebottés. On peut receper le sujet entre deux terres, au-dessous du bourrelet, et le greffer en fente ; ou bien réserver le plus fort des jets qu’il fournira et le greffer a deux mètres du sol pour en faire une haute tige. Mais il vaut mieux, et c’est ce qu’on fait généralement, renoncer à la greffe à œil

poussant et greffer à œil dormant, attendu que, si l’on ne réussit pas, on peut recommencer l’année suivante, un peu plus haut ou un peu plus bas. Les sujets dont la greffe a manqué deux fois peuvent être utilisés pour orner les jardins, pour garnir les vides des haies ou des mussifs, etc.

REBOTTER v. a. ou tr. (re-bo-tê — du préf. re, et de botter). Botter de nouveau s Ce valet vient de rebotter son maître.

Se rebotter v. pr. Remettre ses bottes.

REBOTTER v. a. (re-bo-té — altér. du fr. rebuter). Arboric. Rabattre ou même refaire complètement la greffe sur les arbres où elle n’a pas réussi : Les, arbres que l’on a rebottés poussent moins vigoureusement que les autres.

REBOUCHAGE s. m. {re-bou-ehu-je — rad. reboucher). Techn. Opération qui ’consiste à boucher avec du mastic les assures, les inégalités d’une surface trop rugueuse pour recevoir une couché de peinture.

REBOUCHÉ, ÉE (re-bou-ché) part, passé du v. Reboucher. Bouché de nouveau : Les trous sont-ils rebouchés ? Cette bouteille, a besoin d’être rebouchée.

REBOUCHEMENT s. m. (re-bou-che-man

— rari. reboucher). Techn. Action de reboucher quelque chose ; résultat de cette action.

REBOUCHER’v. a. OU tr. (re-bou-ché — du préf. re, et de boucher). Boucher de nouveau : Reboucher des bouteilles. Reboucher un trou de souris. Nous aurons le temps d’y faire un trou et de le reboucher. (Balz.) // avait rebouché soigneusement la lumière de sa lanterne sourde. (V. Hugo.) Rebouchez votre trou avec précaution, ne travaillez plus et attendes de mes nouvelles. (Alex. Dum.)

— Fig. et fam. Reboucher des trous, Payer des dettes : Sans moi, vos affaires, avec votre permission, étaient fort délabrées et mon argent a servi à reboucher d’assez bons trous. (Mol.)

Se reboucher v. pr. Se boucher de nouveau.

REBOUCHER v. a. ou tr. (re-bou-chérad, rebouquer, se refuser à). Emousser : Son corps sera la cuirasse qui rebouchera tous les traits. (J.-J. Rouss.)

Puisse être à ta grandeur le destin si propice, Que ton cœur de leurs traits rebouche la malice.

RÉUKIGR.

REBOUCLAGBs. m.(re-bou-cla-je). Techn. Défaut de confection dans la tension des fils de chaîne ou de trame.

REBOUCLER v. a. ou tr. (re-bou-klé — du pref. re, et de boucler). Boucler de nouveau : Soyez tranquille, dit en souriant Charmolue : je vais le faire reboucles sur le lit de cuir en rentrant. (V. Hugo.)

REBOUIL s. m. (re-bouill ; Il mil.). Techn. Sorte de laine pelade provenant des peaux ije mouton immergées dans la chaux.

REBOUILLI, IE (re-bou-lli, t ; Il mil.) part, passé du v. Rebouillir. Qui a bouilli de nouveau.

REBOUILLIR v. n, ou intr, (re-bou-llir ; Il mil. — du préf. re, et de bouillir). Bouillir de nouveau : On remplit de vin un vase que l’on met sur te feu ; il bout et rebout jusqu’à ce qu’il soit réduit d’un tiers. (G. Sand.)

— Rem. Le verbe rebouillir prend l’auxiliaire avoir quand il exprime l’action, et l’auxiliaire être quand il marque l’état : Ce Civet À REBOUILLI, EST REBOUILU.

REBOUISAGE s. m. (re-boui-za-je — du préf. re, et de rebouiser). Chapell. Action de rebouUer ; résultat de cette action.

REBOUISER v. a. ou tr. (re-boui-zé). Chapell. Nettoyer et lustrer un chapeau.

REBOUL (Guillaume), pamphlétaire français, né à Nlines dans la dernière moitié du xvi* siècle, exécuté à Rome en 1611. Le consistoire de Nlnies l’avait excommunié, paroe qu’il avait quelque raison de croire qu’il penchait vers le catholicisme. De plus, le duc de Bouillon, dont Reboul était le secrétaire, le renvoya en l’accusant de vol. Reboul chercha un refuge à Avignon, où il abjura en 1596. Cependant, comme sa fortune n’était

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f»as encore faite, il partit pour Rome sous es auspices du Père Cotton, Il avait lieu de croire que son apostasie allait recevoir sa récompense ; mais il se faisait de grandes illusions. Il attendit environ dix ans, puis, sa patience finit. C’est alors qu’il exhala sa colère contre le pape, qui le fit emprisonner et exécuter. Reboul méritait mieux que cela, vu la violence de ses écrits contre les réformés. En voici la liste : Salmoué (1596), satire dirigée contre un pasteur ; Second Satmoné (Lyon, 1597 ; Arras, 1600, in-12) ; la Cabale des réformez tirée nouvellement du puits de Démocrite (Montpellier, 1597, in-8°) ; Du schisme des prétendus réformez (Lyon, 1597, in-12) ; les Actes du synode universel de la sainte Réformation, tenu à Montpellier le 15 mars 1598, satire Ménippée contre les prétendus réformez (Montpellier, 1599, in-s° ; 1600, in-12) ; Apologie sur la cabale des réformez (Lyon, 1597, in-8<>) ; YAnii-huguenot (1598, in-18) ; l’Apostat (Lyon, 1604), où il rend compte des motifs de sa conversion, etc.

REBOUL (Henri-Paul-Irénée), administrateur et savant français, né à Pézénas en 1763, mort dans la même ville en 1839. Député à l’Assemblée législative, il fit décréter la création d’un musée national. Plus tard, sous le Consulat, il fut administrateur général de la Lombardie, puis agent général des finances de la république romaine. On a de lui des travaux de géologie et autres écrits scientifiques, et il a laissé en manuscrit un traité complet en six volumes sur l’histoire naturelle, la minéralogie et la description des Pyrénées. Nous citerons de lui : Essai d’analyse politique sur la Révolution française (1831) ;■ Essai de géologie (1835) ; Géologie de la période quaternaire (1833).

REBOtL (Jean), poète français, dit le Bouinnger de Nîmes, né dans cette ville le 3 janvier 1796, mort au même lieu en 1864. Fils d’un serrurier, il passa quelques années dans une pension de Nîmes, et fut mis en apprentissage à quatorze ans. Plus tard, il entra chez un avoué et travailla à compléter par des lectures choisies son instruction peu avancée ; mais la mort de son père et des malheurs de famille l’obligèrent à prendre un état manuel afin de venir en aide à sa mère, restée veuve avec quatre enfants : il se fit boulanger. Ce fut près de son four que la muse vint le solliciter. Des chansons sutiriques dont s’éguyait le soir le petit cercle ntmois, réuni dans un des cafés de la ville, composèrent ses premiers essais, dont la gaieté anacréontique contraste singulièremenfavec le sentiment intime et la grâce mélancolique de ses productions postérieures. Le clerc d’avoué y perce beaucoup plus que l’artisan. Plus tard, it se dégagera.davantage encore du milieu dans lequel s’est passée son enfance et, lorsqu’il aura trouvé enfin cette note attendrie qui pleure dans ses vers, on cherchera vainement en lui cette originalité si fortement accusée chez les poètes du peuple. La poésie du boulanger de Nlme-s semble en effet répudier son origine ; elle ne reflète pas comme celle de maître Adam, d’i cordonnier Hans Sachs, du tisserand Léonard Nubeneck, du campagnard Robert Burns, du garçon de ferme Bloorafleid, de l’Écossais Hogg, du perruquier Jasmin, du cordonnier Savinien Lapoinle, du maçon Charles Poney, les sentiments, les aspirations, les besoins, les impressions, les souffrances de l’ouvrier. Lorsqu’il a quitté son four, où il pétrit lui-même sa marchandise, lorsqu’il a quitté son comptoir et qu’il passe dans son arrière-boutique pour prendre la plume, l’artisan disparaît et fait place à un poète, à un poêle qui oublie son origine, son état, un poète que rien ne distingue, dont rien n’accentue la personnalité. Faible écho du chantre des Harmonies, qui fut son maître avant de devenir son protecteur, il y a bien dans son œuvre un sentiment vrai de la nature ; mais, malgré des détails intéressants, parfois naïfs et pleins de.charme, la plupart de ses morceaux sont pâles ; beaucoup même n’auraient jamais attiré l’attention s’ils n’avaient.été soutenus par une pièce qui est encore dans toutes les mémoires, une perle dans laquelle est contenu presque tout entier l’œuvre de Reboul ; nous voulons parler de l’Ange et l’enfant. Cette pièce, qui a suffi pour faire vivre le nom de son auteur pendant plus de trente années et, pour assurer au boulanger de Nîmes une place parmi nos poètes de la grande époque romantique, parut en 1828, dans la Quotidienne ; elle était dédiée à une dame qui venait de perdre un enfant au berceau. En 1830, Lamartine adressa a, Jean Reboul une de ses Harmonies, le Génie dans l’obscurité, etlaboutiquade l’ouvrier s’éclaira tout à coup d’un rayon de gloire ; le poète, jusque-là resté dans l’ombre, apparut au monde littéraire dans la lumière projetée par les magnifiques strophes de celui qui le chantait. Lamartine, dans le commentaire de la onzième Harmonie, raconte ainsi la visite qu’il fit, à Nîmes, à « ce frère en poésie : • « Un pauvre homme que je rencontrai dans la rue me conduisit à la porte d’une petite maison noire, sur le seuil de laquelle on respirait cette délicieuse odeur de pain cuit sortant du four. J’entrai : un jeune homme en manches de chemise, les cheveux noirs légèrement cendrés de farine, était au comptoir, vendant du pain à de pauvres femmes. Je me nommai, il ne rougit pas ; il passa sa

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veste et me conduisit, par un escalier do bois, dans sa chambre de travail, au-dessus de sa boutique. Il y avait le lit de sa femme, une table à écrire, quelques livres et quelques vers commencés sur des feuilles éparses. Nous causâmes de notre métier commun. Il me lût des vers admirables et des scènes de tragédie antique qui respirent la mâle sevérité du génie romain. On sentait que cet homme avait fréquenté les souvenirs vivants de Rome, et que son âme- était une pierre détachée de ces monuments, au pied desquels il avait grandi, un lierre ou un laurier sauvage du pont du Gard ou des Arènes. » À quelque temps de là, M. Alexandre Dumas racontait au public son voyage à Nîmes et introduisait le lecteur dans la boutique de Reboul, puis dans cette chambre d’une simplicité monastique, aux rideaux blancs, sanctuaire du poète, et dont tout l’ameublement se composait d’une chaise de paille, d’un lit, d’un bureau de noyer, d’un crucifix d’ivoire. Dès lors, la renommée de Reboul était fuite ; aussi lorsque le premier recueil de ses Poésies parut en 1836, il eut un immense succès et cinq éditions s’en écoulèrent rapidement. Dans ce volume, on distingue, outre l’Ange et l’enfant, divers morceaux pleins de sensibilité, tels que : l’Aumâne au Christ, Consolation sur l oubli, la Lampe de nuit, le Soir d’hiver, l’Enfant noyé, etc. En 1839, Jean Reboul vint à Paris, où il reçut dans le monde un accueil empressé. Il apportait deux épîtres à Berryer et à J. Canonge ; de plus, le manuscrit du Dernier jour, poème biblique qui fut publié l’année suivante et dans lequel sa musa, trompée par les trop grandes espérances d’illustres parrains, fait plus d’une fois fausse route en visant à la politique. Depuis, il composa trois tragédies, dont l’une, le Martyre se Vivia, jouée à l’Odéon en 1850, n’eut qu’un succès médiocre. Un dernier volume de vers, les Traditionnelles (1857), ne dut consoler que médiocrement le poëte de la chute de sa tragédie, car il fît aussi peu de bruit que possible. En 1848, Jean Reboul 3e trouva mêlé a la politique. Elu représentant du Gard a l’Assemblée constituante, te septième sur dix, ses votes furent acquis à la minorité légitimiste. Ainsi, soit comme poeie, soit comme citoyen, il s’est écarté du génie populaire ; il a chanté en s’ia* spirant du passé et n’a pas deviné les aspirations de l’avenir. Aussi l’avenir ne le reconoaîtra-t-il point pour un de ces généreux

enfants du travail qui ont donné leur sang et leur souffle au progrès et à l’émancipation du peuple. Cœur simple et pur, mais poète sans puissance réelle, il regardait dans les autres et s’y perdait, au lieu de regarder en lui-même et d y chercher les sources fécondes de la vérité dans ses souvenirs d’enfant du peuple. « Ame libre et née pour une république, » avait dit de lui Lamartine en le revoyant a l’Assemblée constituante. Lamartine se trompait, Reboul était un de ces postes délicieux et tendres qu’il faut, comme Platon voulait qu’on le fit, couronner de fleurs et chasser de la république ; car ils ne savent chanter que comme chantent les esclaves à qui le maître fait largesse d’un sourire et ils n ont d’encens que pour les prêtres et les rois. La ville de Nîmes, flère de son boulanger poète, a fuit les frais de ses funérailles, qui ont eu lieu le 31 mai 1864, avec une grande pompe et au milieu d’une énorme affluencede population. Un abbé et non un poète a prononce l’oraison funèbre ; aussi Reboul sera-t-illongtemps le chantre admiré des âmes pieuses, qui ne doivent pas s’étonner en te lisant qu’un évoque ait officié à la cérémonie de ses obsèques. Rien, en effet, dans ses œuvres ne heurte les idées admises par les âmes timorées. Il a passé sans effrayer personne, et ses concitoyens lui ont sans doute su gré de n’être ni un Proudaon eu politique ni un Alfred de Musset en poésie, ce qui eût été gênant pour le clergé de Nîmes.

REBOCLÉE s. f. (re-bou-lé — de Reboul, natur. franc.). Bot. Genre de plantes.

REBOULET (Simon), historien français, né à Avignon en 1687, mort dans la même ville en 1752. Il abandonna l’ordre des jésuites pour’se faire avocat et remplit les fonctions d’auditeur de rote. Ses principaux ouvrages sont : Histoire de la congrégation des filles de l’Enfance de Jésus-Christ (1734, 2 vol.), ugréableinentécrite ; Histoiredu règne de Louis XI V (1742-1744,3 vol.) ; Histoire de Clément Xt, pape (1752, 2 vol. in-4<>), qUi fut supprimée en France a la demande du roi de Sardaigne.

REBOULIE s. f. (re-bou-H — de Reboul, natur. franc.). Bot. Genre d’hépatiques, comprenant deux espèces qui croissent sur les montagnes, l’une en Europe, l’autre à Java.

REBOURGEONNER v. n. ou intr. (re-bourjQ-né

— du préf. re.et de bourgeonner). Pousser de nouveaux bourgeons  : La vigne heboukgkonne au printemps.

REBOURS s. m. (re-bour — du préf. re, et de bours, primitif de brosse. Le dérivé rebrousser signifie proprement brosser a contre-poil). Sens contraire de ce qui doit être ; pariiculièrem. Contre-poil ries étoffes : Prendre te rebours d’une étoffe pour ta mieux nettoyer. (Acad.)

— Fig. et fam. Contre-pied, contre-sens, le contraire de ce qu’il faut : Vous n’expliquez pas bien cela, c’est tout te rebours de ce que