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PROC PROC

même de son caractère, qui n’excluait pas la mesure, et il entra tout d’abord très-avant dans les bonnes grâces du roi d’Aragon, qui lui donna dans ses domaines les seigneuries de Luxen, de Benisnno et de Palma. Il était naturel à tous ces bannis de parler souvent entre eux de leur patrie et de la tyrannie de Charles, d’ouvrir au roi d’Aragon la percpective de ce royaume qui avait appartenu au père de sa femme. La reine Constance encourageait ces espérances ; elle avait sans doute à cœur de venger la mort de son père Manfred et de son cousin Conradra. La Sicile était comme le point de mire d’une descente qu’on prévoyait vaguement dans un avenir plus ou moins prochain. Pierre souriait quelquefois à cette idée, sans oser toutefois compter sur le succès. Le projet lui plaisait, mais les moyens d’exécution se présentaient à lui pleins d’embarras et d’obscurité. Il s’en entretenait néanmoins fréquemment avec Roger de Loria, Conrad Lancia et Jean de Procida et il attendait tout du temps, lorsqu’un changement dans la politique romaine vint réveiller toutes ses espérances. Malgré tous les efforts de Charles, qui jusque-là avait été soutenu par les papes et en avait reçu l’investiture de ses royaumes, un cardinal qui avait toujours condamné ses violences venait d’être élevé à la papauté, Nicolas III, de l’illustre maison romaine des Orsini, avait été élu pape à Viterbe le 25 novembre 1277.

Au sujet même de cette élection, une vive mésintelligence avait éclaté entre Nicolas III et Charles d’Anjou. L’inimitié entre eux ne fit que s’accroître après l’élection. D’un autre côté, Charles avait menacé d’une expédition l’empereur d’Orient, Michel Paléologue ; il voulait rétablir l’empire des Français à Constantinople. Cette nouvelle remplit de joie Procida, qui était à l’affût des moindres événements, rapportant tout à ses projets de vengeance. La reine Constance, Roger de Loria, Conrad Lancia et Procida pressèrent plus que jamais le roi d’Aragon d’agir contre Charles. Tout leur semblait d’un favorable augure : le mécontentement des peuples de la Sicile et de la Pouille ; la tyrannie furieuse du roi français ; les dispositions connues du nouveau pape : les craintes de Paléologue. Celui-ci avait beaucoup d’or et point de soldats ; l’Aragon, au contraire, beaucoup de soldats et point d’or ; Rome, des foudres prêtes à tomber sur la tête de l’Angevin. Et ils épiaient, regardaient à l’horizon, prêts à saisir toute occasion favorable. À chaque nouvel excès de Charles, dit le guelfe continuateur de Saba Malaspina, on souriait dans les conseils de l’Aragonais.

Cependant, il fallait agir et Procida résolut de se rendre à Constantinople. Il partit, en effet, pour la Grèce en 1279 et, en passant, dit-on, relâcha secrètement en Sicile. Sur la marche et le développement de la longue négociation avec les ennemis de Charles d’Anjou, et qu’on a appelée la conspiration de Jean de Procida, on manque de documents authentiques. Toujours est-il que cette conspiration ne fut point la cause directe de ce qui se passa trois ans après, et qu’il faut la distinguer de l’événement imprévu dans sa forme soudaine, la journée des Vêpres siciliennes, qui décida tout.

La relation ou plutôt la légende de ce qu’on a appelé la conjuration de Procida a été écrite au xive siècle. Certaines particularités en sont vraisemblables et peuvent être vraies ; toutes cependant ne s’appuient pas sur des autorités suffisantes.

Bientôt éclatèrent les grandes Vêpres libératrices de Palerme. On verra, à l’article Vêpres siciliennes, combien elles furent peu préparées pour le jour où elles affranchirent la Sicile tout à coup et de la façon la plus inattendue. On y verra que Procida ne se trouvait pas à Palerme lors de ce grand événement et que tout, quant à lui, se réduit à ceci : qu’il avait conçu et provoqué une rébellion de la Sicile contre le roi Charles ; qu’il avait été le principal négociateur d’une alliance entre l’empereur grec et le roi d’Aragon ; qu’il fit à cet effet plusieurs voyages ; qu’il put aborder et qu’il aborda sans doute en Sicile, où il jeta les fondements d’un parti aragonais et noua des rapports en son nom et au nom de la reine Constance avec quelques barons siciliens ; mais il n’y eut rien de plus.

Dans Ptolémée de Lucques, un seul mot pourrait donner à penser que l’insurrection eut lieu à l’instigation de Pierre d’Aragon (fovente Petro), pressé lui-même par les sollicitations de sa femme. Mais, au milieu de tous ces détails, pas un mot de la présence de Procida à Palerme le 31 mars 1282. Nicolas Specialis, il est vrai, après avoir parlé de l’acte de brutalité libertine commis sur la personne d’une femme et qui occasionna la première rixe entre les soldats et le peuple, dit : Tunc Panormitani omnes, quod diu conceperant, operi se accingunt, quasi vocem illam cœlitus accipissent ; mais cela ne doit s’entendre que de ce désir inévitable d’affranchissement et de vengeance que conçoit et nourrit naturellement tout peuple opprimé. On voit donc que c’est une grave erreur historique que d’attribuer les Vêpres siciliennes à Jean de Procida. Non-seulement il n’était ni à Palerme ni même en Sicile lors du massacre général des Français, mais aucun document authentique ne témoigne qu’il y ait paru dans les premiers mois qui suivirent la grande révolution, et tout indique qu’il ne passa en Sicile que beaucoup plus tard et quand Pierre d’Aragon s’y rut rendu lui-même et en eut été nommé roi à la fin de l’année 1282. On voit cependant un André de Procida, qui paraît être le fils de Jean, à la défense de Messine assiégée par Charles d’Anjou en personne, dans les premiers temps de la révolution qui lui avait enlevé la Sicile. Jean de Procida, toutefois, vint l’habiter vers ce temps et nous avons vu qu’il y vivait encore dans l’avant-dernière année du xiiie siècle et que, par conséquent, on ne saurait fixer la date de sa mort qu’au delà de l’an 1299.

Procida (Giovanni da Procida), drame politique de J.-B. Niccolini, représenté en 1830 au théâtre del Cocomero (depuis théâtre Niccolini), à Florence. Cette pièce, qui a pour personnage principal le héros supposé de ces Vêpres siciliennes qui ont inspiré tant d’écrivains dramatiques, fut un véritable cri d’insurrection contre l’oppression étrangère. Elle fut violemment attaquée à Paris et défendue par Antonio Ranieri dans le Globe. Pour ne pas soulever une révolution dans la salle, Niccolini, sur le conseil des comédiens, avait refait son cinquième acte. Le succès de la tragédie fut immense ; elle se donna huit soirs de suite, presque devant le même public, fait rare dans les fastes du théâtre italien. On admira surtout dans cette pièce le développement de toutes les passions du cœur humain, depuis l’amour le plus ardent jusqu’à la haine la plus implacable. Tout était fait pour émouvoir et pour enthousiasmer un public italien : les infortunées amours d’Imelda, épouse et en même temps sœur d’un soldat étranger ; les émouvantes situations du drame, où l’intérêt public se mêle admirablement à l’intérêt privé, et la vengeance d’un peuple à celle de l’homme outragé dans ses affections les plus sacrées ; la terrible figure de Procida, vengeur des souffrances et des asservissements de sa patrie. Mais, on l’a déjà compris, ce n’était pas aux Français de Sicile que le poëte avait affaire. À la première représentation (le corps diplomatique y assistait), comme le ministre de France exprimait son mécontentement de ce qu’on eût laissé jouer une pièce aussi dangereuse, le ministre autrichien, qui était le comte de Bombelles (troisième époux de Marie-Louise), lui répliqua : « L’adresse est à votre nom, mais la lettre est pour moi. »

PROCIDENCE s. f. (pro-si-dan-se — du lat. procidere, tomber en avant). Anat. Déplacement extérieur, chute de quelque partie mobile : Procidence du rectum, du vagin, du l’utérus. Procidence de l’iris.

— Encycl. Procidence du rectum. V. rectum.

Procidence de l’iris. V. hernie de l’iris.

PROCIGALE s. f. (pro-si-ga-le — du préf. pro, et de cigale). Entom. Nom vulgaire de divers insectes hémiptères, et notamment des fulgores : L’insecte chinois connu sous le nom de lucifer est aussi une procigale, (V. de Bomare.)

PROCILLON s. m. (pro-si-llon ; ll mil. dimin. de procès). Fam. Petit procès : Les grandes causes se sont morcelées en procillons, comme les grands domaines en petites propriétés. (Brucker.)

Il achetait sous main de petits procillons.

Dufresny.

PROCIRRE s. m. (pro-si-re — du préf. pro, et du lat. cirrus, frange). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, tribu des pinophiles, comprenant deux espèces qui habitent la Sicile.

PROCKIA s. m. (pro-ki-a). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des bixacées, type de la tribu des prockiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent pour la plupart en Amérique, il On dit aussi prockie s. f.

PROCKIÉ, ÉE adj. (pro-ki-é — rad. prockia). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au prockia.

— s. f. pl. Tribu de la famille des bixacées, ayant pour type le genre prockia.

PROCLAMATEUR, TRICE s. (pro-kla-mateur, tri-se — rad. proclamer). Personne qui fait une proclamation.

— Hist. Proclamateur-électeur, Titre que Sieyès, dans son projet de constitution de la République française, donnait au magistrat suprême de l’État.

PROCLAMATION s. f. (pro-kla-ma-si-onlat. proclamatio ; de proclamare, proclamer). Action de proclamer ; publication solennelle : La proclamation d’une loi, d’un décret, d’un sénatus-consulte. La proclamation d’un dogme. ‖ Écrit, discours qui contient ce que l’on veut publier, proclamer : Afficher une proclamation.

— Hist. ecclés. Nom qu’on donnait, dans quelques ordres monastiques, à l’accusation portée par un moine contre un de ses frères, en plein chapitre, pour une faute qu’il lui avait vu commettre. ‖ Ordre que donnait le supérieur, à un de ses religieux, de se prosterner à terre. ‖ Chez les bernardins et les feuillants, Confession publique, en présence de la communauté.

Législ. Acte de proclamation, Acte par lequel les autorités anglaises peuvent interdire et disperser toutes les réunions et assemblées illégales ou dangereuses.

Encycl. Dans le langage politique, on entend par proclamation tout acte par lequel un gouvernement ou un chef d’armée s’adresse aux citoyens ou aux soldats pour faire connaître ses idées, ses projets ou ses espérances. Les proclamations militaires datent de la plus haute antiquité. Avant de livrer une bataille, le chef haranguait fréquemment ses troupes pour exalter leur courage et les disposer à bien faire. Dans l’Iliade d’Homère, dans Tite-Live, dans les Commentaires de César notamment, on trouve un grand nombre de proclamations de ce genre. Nos modernes proclamations sont des harangues imprimées que les chefs d’État ou les généraux adressent au peuple ou à l’armée à l’occasion d’une circonstance grave, d’une révolution, d’un scrutin, d’une guerre ou même d’une bataille. « Les gouvernements qui s’en vont comme les gouvernements qui viennent, les souverains qui tombent aussi bien que ceux qui s’élèvent, les chefs d’armée victorieux ou vaincus, dit M. E. Paignon, font des proclamations dont les sentiments et le style sont appropriés aux circonstances dans lesquelles ils se trouvent. »

Plusieurs des proclamations de Bonaparte, général, premier consul et empereur, sont restées célèbres. Nous citerons notamment celle qu’il adressa aux soldats de l’armée d’Égypte lors de l’embarquement des troupes (mai 1798), la proclamation fameuse où l’on trouve cette phrase : » Soldats ! du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ! » et ses belles proclamations aux soldats de l’armée d’Italie. Il faut encore citer, comme un modèle d’hypocrisie consommée, les proclamations de Bonaparte après le coup d’État de Brumaire. Parmi les proclamations qui, depuis cette époque, ont eu le plus de retentissement, nous mentionnerons celle du gouvernement provisoire de 1814, celle du gouvernement provisoire de 1830, celle du gouvernement provisoire de 1848, celle du président de la République après l’odieux attentat du 2 décembre 1851. Lors de la guerre d’Italie, le chef de l’État adressa une proclamation au peuple et une autre à l’armée ; c’est dans un de ces documents que se trouve cette phrase : « Lorsque la France tire l’épée, ce n’est pas pour conquérir, mais pour délivrer. » Depuis lors, quelques proclamations sont devenues fameuses. Telles sont : celles de Napoléon III et du roi de Prusse Guillaume au début de la guerre franco-allemande (août 1870) ; la proclamation du gouvernement de la Défense nationale à l’armée et à la garde nationale (5 septembre 1870) ; la proclamation de Gambetta pour apprendre à la France la capitulation de Metz et qui débute par ces mots : « Français ! élevez vos âmes et vos résolutions à la hauteur des effroyables périls qui fondent sur la patrie ! » (novembre 1870) ; la proclamation du général Ducrot, laquelle se terminait par ces mots célèbres : « Pour moi, j’en fais le serment devant la nation tout entière, je ne rentrerai dans Paris que mort ou victorieux ! (28 novembre 1870).

Pris dans un sens restreint, le mot proclamation s’applique à la constatation rendue publique du résultat du scrutin pour l’élection des députés, lorsque la majorité est acquise aux candidats.

En Angleterre, la constitution confère à la couronne seule le droit de publier des proclamations ; toutefois, ce droit est exercé par le lord maire de Londres et, dans les grandes villes, par certains chefs de corporation, en vertu d’anciennes chartes. Les proclamations royales sont de diverses sortes : tantôt elles ont pour objet d’annoncer l’avènement au trône d’un souverain, une abdication, une déclaration de guerre avec une puissance étrangère, etc. ; tantôt elles font connaître à la nation certains actes du pouvoir exécutif, l’intention de la couronne de faire revivre des prérogatives, des pénalités, des lois tombées en désuétude, etc. Dans la première partie de l’histoire anglaise après la conquête normande, le pouvoir de la couronne était plus étendu et plus despotique. Sous le règne de Henri VIII, le roi pouvait, avec l’avis de son conseil, publier des proclamations ayant pour objet d’établir des pénalités qui lui paraissaient nécessaires ; mais ces pénalités ne pouvaient être établies dans cette forme que pour une période de cinq ans. Le roi Jacques Ier voulut étendre les prérogatives de la couronne relativement au droit de proclamation ; mais il rencontra une vive opposition et, en 1610, il fut décidé par les juges que le roi ne pourrait créer de sa propre autorité par une proclamation un délit d’offense qui n’existait point précédemment.

PROCLAME s. f. (pro-kla-me — rad. proclamer). Hist. ecclés. Nom donné, dans quelques ordres, à la confession publique que d’autres appelaient proclamation.

PROCLAMÉ, ÉE (pro-kla-mê) part. passé du v. Proclamer : Loi proclamée. Décret proclamé. Être proclamé vainqueur. Charlemagne fut proclamé empereur d’Occident le jour de Noël, en 800. (Volt.) Un firman du préfet, proclamé au son du tambour, défend de danser à l’avenir. (P.-L. Cour.) Tout droit proclama est un abus naissant. (Mme E. de Gir.)

PROCLAMER v. a. ou tr. (pro-kla-mé — lat. proclamare ; de pro, devant, et de clamare, crier). Acclamer, publier à haute voix et avec solennité : Proclamer un roi, un empereur, un chef. Proclamer une nouvelle loi.

— Reconnaître solennellement : La société actuelle se sent entraînée à proclamer l’égalité de l’homme et de la femme. (P. Leroux.) La Révolution a proclamé la liberté et lui a donné les garanties essentielles. (Peyrat.) Proclamer la souveraineté des peuples, c’est proclamer la chute des rois. (Beauchêne.) Par leur manière d’être vis-à-vis les unes des autres, les femmes proclament elles-mêmes leur infériorité. (Mme Romieu.) ‖ Déclarer hautement : Le christianisme proclame les hommes frères et égaux devant Dieu. (H. Martin.) La prospérité matérielle importe, on ne saurait trop te proclamer, à l’exercice des libertés publiques. (Mich. Chev.) En politique, on blâme et l’on proclame antinationaux tous les airs de flûte qu’on ne joue pas soi-même. (A. Karr.)

— Hist. ecclés. Proclamer un religieux, Lui ordonner de se prosterner à terre.

Se proclamer v. pr. Se déclarer soi-même : Lorsqu’un souverain est maître absolu, il se proclame le seul législateur. (Franck.)

PROCLÈS, fils d’Aristodème et roi de Sparte, qui régna conjointement avec son frère Eurysthène. Ses descendants sont appelés tantôt Proclides, tantôt Eurypontides, du nom d’Eurypon, un des successeurs de Proclès.

PROCLIDE s. m. (pro-kli-de). Hist. Descendant de Proclès, roi de Sparte.

PROCLITIQUE adj. (pro-kli-ti-ke — gr. proklitikos ; du préf. pro, avant, et de klittô, j’incline, parce que ces mots s’appuient, s’inclinent en quelque façon sur les mots suivants). Gramm. gr. Se dit d’un mot qui donne son accent au mot suivant : Il y a, en grec, dix monosyllabes proclitiques.

Encycl. Tout mot grec a un accent. Les dix suivants en sont ordinairement privés, parce que la prononciation les unit presque en un seul avec le mot qui vient après. Ces mots sont : quatre formes de l’article : ὁ, ἡ, οἱ αἱ ; trois prépositions : ἐν, εἰς, ἐκ ; deux conjonctions : εἰ, ὠς (un adverbe négatif : οὐ (οὐκ, οὐχ).

Si ces mots n’en ont plus un autre sur lequel ils puissent s’appuyer, ils reprennent l’accent. Ainsi οὐ, à la fin d’une proposition, a l’accent : πῶς γὰρ οὔ (pourquoi non) ?

Les modernes ont nommé ces mots proclitiques (de προκλίνω) parce qu’ils se penchent, pour ainsi dire, en avant et s’appuient sur le mot qui les suit. Burnouf fait remarquer que c’est cette combinaison de proclitiques qui rend si harmonieux ce vers de Racine, quoique tout composé de monosyllabes :

</poem>Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur.</poem>

PROCLIVE adj. (pro-kli-ve — lat. proclivis ; de pro, en avant, et de klinô, j’incline). Hist. nat. Qui se dirige en avant.

— Anat. Dents proclives, Celles qui se dirigent à peu près dans le sens de l’axe de la mâchoire.

PROCLIVITÉ s. f. (pro-kli-vi-té — lat. proclivitas ; de proclivus, proclive). Hist. nat. Pente, inclinaison ; état de ce qui est proclive.

PROCLUS (saint), prélat grec, mort en 446. Il fut successivement secrétaire de saint Jean Chrysostome, évêque de Cyzique (426) et archevêque de Constantinople (434). Ce fut pendant son épiscopat que s’introduisit l’usage de chanter le Trisagion (trois fois saint). On a de lui vingt et une homélies, une épître sur la foi, une épître en faveur de saint Athanase, un écrit sur la liturgie, etc. La plupart de ces compositions ont été publiées en grec et en latin (Leyde, 1617, in-8o ; Rome, 1630, in-4o), et en français, par N. Fontaine, à la suite des Œuvres de saint Clément d’Alexandrie (Paris, 1696, in-8o).

PROCLUS, surnommé quelquefois Λύκιος (Lycien) et, dans un grand nombre de manuscrits, Διάδοχος Πλατωνικός (successeur de Platon), philosophe grec de l’école d’Alexandrie, né probablement à Constantinople le 8 février 412, mort le 17 avril 485, à l’âge de soixante-treize ans. Marinus, son biographe, lui accorde soixante-quinze ans au moment de sa mort ; mais il s’agit d’années lunaires. Le nom du précepteur de Proclus, qui s’appelait Plutarque, confondu mal à propos avec Plutarque de Chéronée, a fait supposer à quelques modernes que Proclus était né au iie siècle de notre ère. D’autres, sur l’attestation de Zouaras, qu’il aurait brûlé la flotte de Vitalien à l’aide de miroirs ardents renouvelés d’Archimède et prédit, en 518, la mort de l’empereur Anastase, le font naître au milieu du ve siècle. Ce que rapportent à cet égard Théophane et Cédrénus a évidemment trait à un autre Proclus, dont l’histoire n’a pas gardé le souvenir. La famille de Proclus était originaire de Xanthe, en Lycie ; son père se nommait Patricius et sa mère Marcella. Sa jeunesse est d’ailleurs entourée de mystère. Marinus, qui nous a laissé une Vie de Proclus, la seule que l’on possède, était un alexandrin pur sang ; il n’épargne pas les miracles dans son récit et travestit systématiquement les faits pour leur donner une cou-