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mi-juin à la mi-juillet, dans les parties arides des bois et sur le penchant des coteaux ; on le trouve très-communément aux environs de Paris ; il se pose sur diverses plantes, mais surtout sur les staticées. La chenille est verdâtre, avec la tète noire, deux, rangées de chevrons noirs sur le dos et une ligne de

F oints rouges sur chaque flanc ; elle vit sur oseille commune ou patience des prés et sur la globulaire. Le procris de la globulaire ne difl’ére guère du précédent que par la couleur bleu verdàtro de la face supérieure des premières ailes ; on la trouve aussi aux environs de Paris. La chenille a des losanges noirs-le long du dos ; la chrysalide est d un brun pâle. Le procris du prunier se trouve dans les mêmes localités, en même temps, mais moins communément que celui delà statice ; sa chenille est rosée, avec des losanges noirs sur le dos ; la chrysalide est verdâtre. Le procris ampélophage paraît deux fois par an, ù)a fin de juin et à la fin d’août ; il est très-commun en Italie, notamment dans le Piémont, la Toscane et la campagne de Rome ; la chenille vit sur la vigne, pour laquelle elle constitue souvent un véritable fléau. Le procris des haies habite la Lombardie et vole dans les buissons.

PROCB1S (Chien de), nom donné anciennement à la constellation du Chien.

PKOCRIS, fille d’Erechthée et de Praxithée, épouse de Céphale. V. Céphalk.

— Iconogr. Aux tableaux de la Mort de Procris, que nous avons décrits dans l’iconographie de Céphàie, il faut ajouter les compositions peintes par Rubens (vente Van Schorel, en 1774), Giov.-B. Cipriani (gravé par R.-S. Marcuaid), Angelica Kauffmann (gravé, par Th. Fielding), Purrocel (Salon de 1765), P. Patel (musée de Montpellier), H. de Clerck et Daniel van Alsloot (musée du Belvédère à Vienne), Picot (Salon de 1824). À propos de ce dernier tableau, commandé par le gouvernement, nous lisons dans une Bévue critigue du Salon de 1824 cette appréciation peu flatteuse, adressée directementau peintre ; • Si nous passons à votre Céphale et Procris, quoique.l’on puisse y trouver quelque indice d’une imagination délicate, voyez comme l’aspect de ce tableau est fade... Votre Céphale a la physionomie niaise et iî est coiffé d’une manière assez ridicule. M. Titus, votre coiffeur, semble avoir été plutôt consulté que le goût pittoresque reçu en peinture. Ce Céphale, d’ailleurs, est mal jeté, sa pose est forcée, ses jambes mal dessinées et pauvres de formes, etc. » Le Céphale et Procris du Guerchin a été gravé par Michel Keyl et par Lempereur. On a des estampes sur le même sujet par G. Pencz (1539), Johann Lys, J. Broadelet, L.-M. Bonnet (gravure exécutée à la manière du crayon). Un groupe en marbre de Céphale et Procris a été exposé au Salon de 1844 par M. Rinaldi, sculpteur roraaiD.

PROCRUSTE s. m. (pro-kru-ste — nom mythol.). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabtques, tribu des simplicipèdes, comprenant plus de vingt espèces, répandues dans l’ancien continent : Les procrustes ont les plus grands rapports avec les carabes. (Chevrolat.)

— Encycl. Les procrustes ont pour caractères ; des antennes filiformes ; le dernier article des palpes en hache, plus dilaté chez les mâles ; la lèvre supérieure trilobée ; les mandibules légèrement arquées, très-aiguës, dures, ayant une dent à leur base ; une très-forte dent bifide au milieu de l’échancrure du menton ; le corselet cordiforme ; les élytres en ovale allongé ; les trois premiers articles des tarses antérieurs fortement dilatés chez les mâles. Les espèces très-peu nombreuses de ce genre habitent l’Europe et ont les mœurs des carabes. Le procruste coriace est long de om, o4, d’un noir un peu terne, avec les élytres et le corselet chagrinés. On le trouve communément en France dans les bois, les champs et les jardins. Le procruste de Cerisij, long de om,03, d’un noir mat, habite l’île de Mytilène.

PROCRUSTE, fameux brigand de l’Attique. V. Procoste.

PROCTALG1E s. f. (pro-ktal-jî — du gr. prâletos, anus ; algos, douleur). Pathol. Douleur à l’anus sans phénomène inflammatoire.

PROCTALGIQUE adj. (pro-ktal-ji-ke-rad. proctatgie). Pathol. Qui appartient à la proetalgie : Douleurs proctai.gio.uijs.

PROCTER (Bryan Waller), poëte anglais, plus connu sous le pseudonyme de Barry Cornwaii, né à Londres vers 1787. Il fut élevé a. l’école à’Harrow, où il eut Byron pour condisciple. Après avoir été plusieurs années clerc d’avoué, il alla étudier le droit à Londres, où il se fit inscrire au barreau en 1831. Procter devint plus tard membre de la commission administrative des asiles d’aliénés et résigna ces fonctions en 1860. Ce fut en 1819 qu’il débuta dans la littérature par des Scène* dramatiques et autres poèmes, où il essayait de substituer le langage naturel à la langue de convention usitée dans la littérature dramatique. Depuis cette époque, il a publié, toujours sous son pseudonyme, un assez grand nombre d’ouvrages en prose et cri vois, parmi lesquels il faut citer : Martien Cotonna, conte italien, suivi de trois «cènes dramatiques et d’autres poésies (1820) ;

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Une histoire sicilienne (1820) ; Mirandola, tragédie qui fut représentée avec beaucoup de succès, en 1821, au théâtre de Covent-Garden, mais qui manque cependant de mouvement dramatique ; 'Inondation de la ThesSalie (1S21) ; Œuvres poétiques (1822, 3 vol. ; 2e édit., 1853) ; Effigies poetics ou Portraits des poètes anglais, avec des notes biographiques, critiques et poétiques (1824) ; Chansons anglaises et autres petits poèmes (1831 ; 2e édit. 1853) ; Vie d’Edmond Kean (1837, 2 vol.) ; Mémoire sur la vie et les écrits de Ben Jonson, essai placé en tête des œuvres de ce poète (Londres, 1838) ; Essai sur le génie de S/iakspeare, qui sert de préface à l’édition de ses œuvres (Londres, 1843, 3 vol.) ; Essais et contes en prose (1852) ; Biographie de Charles Lamb (186C). Procter paraît s’être formé par l’étude des poètes du temps d’Elisabeth ; ses petits poèmes lyriques sont remarquablesj et ses chansons sont très-populaires. Il est l’un des écrivains modernes qui ont le plus excellé dans ce genre de poésie, qui est peu développé dans la littérature anglaise. — Sa fille, Adélaïde-Anne Proctkr, née vers 1835, montra de bonne heure un grand talent pour la poésie, et elle était déjà comptée au nombre des meilleures femmes poètes de l’Angleterre, lorsqu’elle mourut prématurément en 1864. On cite, comme ses productions les plus remarquables, ses Légendes et poèmes lyriques (Londres, 1858-1869, 2 vol.) et les pièces qu’elle a fournies au recueil poétique publié en 1861 sous le titre de Victoria Itegia.

PROCTTTE s. f. (pro-kti-te —du gr. prôktos, anus). Pathol. Inflammation de l’anus.

PROCTOCÈLE s. f. (pro-kto-sè-le — dugr. prdktos, anus ; kêlê, hernie). Chir. Hernie ou chute du rectum.

PROCTÛLEUQOE adj. (pro-kto-leu-kedu gr, prdktos, anus ; leukos, blanc). Entom. Qui a 1 anus ou le bout des élytres blanc.

PROCTONCIE s. f. (pro-kton-sî — du gr. proktos, anus ; ogkos, tumeur). Pathol. Gonflement de l’anus.

PROCTOPE s. m. (pro-kto-pe, — du gr. prdktos, anus ; pous, pied). Ornith. Genre d oiseaux formé aux dépens des grèbes.

— Erpét. Syn. de pseudoi-e.

PROCTOPTQSE s. f. (pro-kto-pt-ôze — du gr. prdktos, anus’ ; ptâsis, chute). Pathol, Chute de l’anus. Syn. de proctocblb.

PROCTORRHAG1E s. f. (pro-ktor-ra-jîdu gr. prdktos, anus ; ragein, faire éruption). Méd. Hémorragie anale.

PROCTORRHAG1QUE adj. (pro-ktor-ia-jike — rad. prociorrhagie). Pathol. Qui concerne la proctorrhagie : Accidents proctoh-

RHAGIQUES,

PROCTORRHÉE s. f. (pro-ktor-ré — du gr. prdktos, anus ; rheô, je coule). Pathol. Ecoulement de mucosités par l’anus.

PROGTORRHËIQUE adj. (pro-ktor-ré-i-ke

— rad. proclorrhèe). Pathol. Qui appartient à la proctorrhée : Ecoulement proctorruéi-

Q.UE..

PROCTOTRBTE s. m. (pro-kto-trè-te — du gr. prdktos, anus ; tretos, perforé). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des iguaniens, formé aux dépens des tropidures, et comprenant plusieurs espèces qui habitent surtout le Chili.

PROCTOTRUPE S. m. (pro-kto-tru-pe— du gr. proktos, anus ; trupao, je perce). Entom. Uenre d’insectes hyménoptères, type de la famille des proctotrupiens et de la tribu des pioctotrupides, comprenant un certain nombre d’espèces qui habitent la France.

PROCTOTRUPIDE adj. (pro-kto-tru-pi-de

— de proctotrupe, et du gr. idea, forme). Entom. Qui ressemble à un proctotrupe.

— s. m. pi. Tribu de la famille des proctotrupiens, ayant pour type le genre proctotrupe.

PROCTOTRUPIËN, IENNE adj. (pro-ktotru-pi-ain, i-è-ne — rad. proctotrupe). Entom. Qui ressemble au proctotrupe.

— s. m. pi. Famille d’insectes hyménoptères, ayant pour type le genre proctotrupe : Tous tes PROcroTRUPUiNs déposent leurs œufs dans le corps d’autres insectes. (Blanchard.)

PROCTOTRUPITE adj. (pro-kto-tru-pi-te

— rad. proctotrupe). Eutom. Qui ressemble à un proctotrupe.

— s. m. pi. Section de la tribu des proctotrupides, composée uniquement du genre proctotrupe.

PROCULUS, jurisconsulte romain, élève de Labéon et contemporain de Néron. Ses disciples reçurent Je nom de proculéiens et eurent pour antagonistes les sabiniens ou cassiens. Cette école se distingua par la sévérité de ses principes stoïciens et rendit de grands services à la jurisprudence.

PROCULUS (Titus lllius), usurpateur romain, né à Albenga (Ligurie). Il vivait au me siècle de notre ère et possédait une immense fortune en esclaves et en troupeaux, avait suivi la carrière des armes, s’était sigiuilé par sa bravoure et était devenu tribun uuns les légions romaines lorsque, à l’instigation de sa femme Sampso, dit-on, il songea à profiter des troubles de l’empire pour se faire proclamer empereur. Une circonstance fortuite vint, en 280, lui en fournir l’occasion.

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« Un jour, dit Pêricaud, il avait assisté à un festin donné à Lyon à de nombreux convives. Après le repas, il joua aux petits soldats, espèce de jeu de daines où, en vertu d’une règle établie, on saluait empereur celui qui obtenait l’avantage. Il gagna dix parties de suite. Tout à coup, un homme de 1 assemblée, trouvant cette circonstance singulière ou bien d’accord avec Proculus, s’écria en s’adressant à lui : « Je te salue, Auguste ! »-Puis apportant un manteau de pourpre, il le lui mit sur les épaules et lui rendit tous les honneurs dus au rang suprême. Il n’en fallut pas davantage pour déterminer tous les assistants et ensuite toute la multitude à, imiter l’exemple de cet homme. ■ Proculus, favorisé par la haine que Probus s’était attirée par son excessive sévérité, parvint facilement à gagner l’armée et à se faire reconnaître en Gaule. Il battit les Germains qui avaient envahi une partie de ce pays, se livra ensuite à son goût pour les débauches, puis fut attaqué par Probus, battu, forcé de fuir et livré bientôt après à l’empereur, qui le fit mettre à mort. Proculus était d’une grande vigueur corporelle. Dans une lettre à son parent Metianus, il écrivait : t Cenium ex Sarmatia virgines cepi. E.v his ma nocte decem. inivi ; omîtes lanten, quod in me erat, mulieres intra dies xv reddidi. »

PROCUMBIT HUMI BOS (Le bœuf tombe à ferre), Fin d’un vers deVirgile (Enéide, v.X, v.481). Entelle, le vieil athlète, frappe de son poing formidable le front du bceuf, qui tombe lourdement. Il y a dans le vers latin un bel effet d’harmonie imitative ; ces trois mots sont magnifiques d’énergie.

«... Plus loin, c’est le jeune Peyton, qui a osé braver une chute certaine en franchissant une troisième barrière. Personne de blessé ? lui crie M. Max, entendant un bruit qui lui rappelle le procumbit humi bos de Virgile. »

(Bévue de Paris.)

  • La phrase de M. Étienne est légère, vive,

spirituelle. Dans la bouche de M. Viennet, elle rappelait en tombant le procumbit humi... de yirgile. »

H. Babou.

PROCURATEUR s. m. (pro-cu-ra-teurlat. procurator ; de procurare, soigner au nom d’un autre). Antiq. rom. Titre de certains magistrats envoyés par l’empereur pour le représenter dans les provinces : Les PRO-CURATEURS de César étaient à peu près comme sont aujourd’hui nos intendants. (Montesq.) Les Gaulois demandèrent en vain justice à Auguste des exactions de son procurateur Licinius. (H. Martin.)

— Titre d’une des principales dignités de la république de Venise et de celle de Gênes : On t’avait mariée très-jeune au procurateur Mario Ûonato. (Alf. de Musset.) r

Grand procurateur de la nation, Titre donné, sous la République française, a deux membres du Corps législatif chargés de soutenir les accusations criminelles devant la haute cour nationale.

— Encycl. Antiq. rom. Les procurateurs étaient des intendants dont Auguste avait créé la charge. Lorsque Auguste se fut emparé de la puissance souveraine, il partagea les provinces en deux parties : l’une pour lui et-l’autre pour le peuple romain, en ayant soin, comme de juste, de s’adjuger la part du lion. Il se forma ensuite un trésor particulier, appelé fisc, trésor qui n’avait rien de commun avec celui de l’État ; les officiers chargés de faire, dans les provinces qu’Auguste s’était réservées, le recouvrement des sommes destinées à ce trésor (deniers fiscaux) se nommaient procurateurs de l’empereur (procuratores Cssaris).

Dans l’origine, les empereurs eurent aussi des procurateurs dans les provinces qu’ils avaient abandonnées au sénat ; mais ils ne régissaient que les propriétés particulières du prince ; peu à peu, les’besoins des Césars ayant augmenté, les procurateurs, pour y subvenir, trouvèrent moyen de prélever des sommes fiscales aussi bien sur les terres du sénat que sur celles de l’empereur, et bientôt toutes tes provinces se trouvèrent en proie à leur rapacité.

Les procurateurs, sans doute à cause de leur état, furent d’abord méprisés ; mais comme leur fortune s’élevait rapidement et qu’il leur était facile de faire celle de leurs amis, on vit bientôt des chevaliers briguer avec avidité des places que l’on avait jusque-là abandonnées aux affranchis.

À dire vrai, la position de procurateur était assez brillante. Nommés par les empereurs, dont ils relevaient immédiatement, ils essayaient de marcher de pair avec les proconsuls dont, au fond, ils surveillaient la conduite ; aussi les proconsuls essayaient-ils par mille moyens de se maintenir en bonne intelligence avec eux, et ils n’y parvenaient qu’en fermant les yeux sur bien des exactions ou en leur offrant une part dans leurs propres rapines. Comme le procurateur demeurait en place le temps qu’il plaisait à l’empereur, il avait le temps de se faire partout des créatures prêtes à le tenir au courant de la conduite du proconsul ; enfin, leur pouvoir devint si considérable que, pendant les vacances du proconsulat, on vit quelques PROC

uns d’entre eux s’emparer de cette dignité. Grâce à leur connivence avec les proconsuls, les procurateurs se livraient impunément à des exactions dont la Vie d’Agricola donne une idée ; d’ailleurs, s’ils dépouillaient le peuple au profit du fisc, ils ne se gênaient guère pour voler le fisc à leur profit personnel. L empereur Alexandre Sévère, qui les jugeait parfaitement, leur donnait le nom de mal nécessaire et ne cherchait pas à les supprimer, bien que leur troupe avide détruisit sans ressource la vénération que les peuples avaient jadis portée au nom romain.

Claude leur donna le droit de juger les causes relatives au fisc, droit qui avait appartenu jusque-là aux questeurs provinciaux, si bien que ces derniers se virent privés de la principale de leurs fonctions. Les fonctions des procurateurs impériaux durèrent autant que l’empire et, à Constantinople, on créa des procurateurs de la monnaie, qui remplacèrent tes triumvirs monétaires.

Indépendamment de ces procurateurs, il en existait chez les Romains de plusieurs autres sortes.

Chez les anciens Romains, on désignait sous le nom de procurateur un homme libre qui était chargé d’administrer une grande villa d’exploitation et d’en tenir les comptes ; il avait sous ses-ordres le villicus.

Le procurateur judiciaire était un fondé de pouvoir chargé de représenter un citoyen devant la justice civile dans le cas où celui-ci ne pouvait pas comparaître eu personne.

Le procurator srarii était le garde du trésor.

Le procurator Africs était l’intendant des provinces impériales en Afrique.

Le procurator metallorum était l’intendant des mines et était chargé de la surveillance des condamnés aux mines.

Le procurator ducenarius était un procurateur ordinaire qui recevait 200,000 sesterces comme appointements. Auguste lui avait assigné cette somme pour le défrayer de ses frais de voyage, quand it se rendait à son gouvernement.

Le procurator baphiorum était un intendant chargé de la surveillance des teinturiers. Un de ces procurateurs résidait dans chaque ville où l’on teignait en pourpre.

On donnait aussi le nom de procurateurs aux gouverneurs de certaines provinces éloignées et de peu d’importance, telles que la Judée, les deux Mauritanie, la Rhétie, le Norique, la Thrace et plusieurs autres. Ces officiers étaient chargés tout ensemble de la justice, des finances et des troupes. Ponce Pilate était à la fois gouverneur et procurateur de la Judée lorsque Jésus-Christ fut mis en jugement.

Enfin, on appelait à Rome procurateurs de quartiers (procuratores insularum) des officiers de police qui reçurent par la suite le nom de maîtres de quartier.

— Hist. Procurateur de Saint-Marc. La charge de procurateur, instituée à Venise au xe siècle, ne compta d abord qu’un seul titufaire, dont la mission consistait à s’occuper des recettes, des dépenses et de l’entretien de l’église Saint-Maro, dont il était l’unique marguillier. Le procurateur Jacques Memrao ayant été envoyé ambassadeur à Constantinople en 1230, le sénat élut un second procurateur. Le nombre en fut, par la suite, successivement accru, en raison des richesses que possédait l’église et de l’accroissement des fonctions de ces adrainistateurs. Ils étaient quatre en 1239, six en 1315, et enfin neuf en 1432. Outre l’administration des biens de Saint-Marc, les procurateurs avaient dans leurs attributions l’administration de certains monastères, la tutelle des orphelins, 16. garda et la surveillance des archives de la république et de la bibliothèque de Saint-Marc, celle de l’université de Padoue et la distribution des aumônes publiques. Ils avaient le pas sur tous les nobles et portaient un costume particulier, aux longues manches, dites manches ducales, qui traînaient jusqu’à terre. Ce costume leur était donné en grande pompe à Saint-Marc, lorsqu’ils prenaient possession de leur charge. Cette charge fut longtemps élective ; mais comme elle était extrêmement recherchée, le sénat, qui avait besoin d’argent pour les affaires de la république, la ’ rendit vénale. Les anciens nobles durent payer 30,000 ducats pour obtenir le titre de procurateur, et les nouveaux nobles 70,000 ducats.

PROCURATIE s. f. (pro-ku-ra*st — rad. procurateur). Hist. Charge des procurateurs de Venise, il Juridiction des procurateurs. D Palais des procurateurs.

PROCURATION s. f. (pro-ku-ra-si-onlat. procuralio ; de procurare, prendre soin pour un autre). Pouvoir donné à quelqu’un d’agir au nom de son mandant : Ùonner sa procuration. Agir par procuration. Les lords ont la faculté de voter par procuration. (Ledru-Rollin.) Il Acte qui fait foi de cette délégation : Procuration en blanc. Procuration rédigée par-devant notaire.

— Ane. prat. Procuration ad resignandum, Titre par lequel le pourvu donnait pouvoir de résigner son office, c’est-à-dire de le remettre entre les mains du roi ou du chancelier, pour en disposer en faveur d’une personne désignée. || Procuration cum libéra, Celle qui conférait le pouvoir d’administrer