Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 1, Pourpre-Pube.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Cette page n’a pas encore été corrigée

240

PROM

PromcMhco délivré, poème, par M. Louis Ménard, sous le pseudonyme da Senneville (1843, in-18). L’auteur a fait da son Prométhée, à peu près comme M. Quinet, le

précurseur du Christ ; c’est-à-dire que, dans l’idée de ces deux, philosophes, la légende de Prométhée a, comme solution, la légende du christianisme. La partie où le Christ apparaît et purle est certainement la meilleure du poème. M. Ménard, qui est avant tout un philosophe et un érudit, n a pas réussi à conserver à son Prométhée la grandeur esehylienne. Aussi son œuvre, malgré quelques morceaux remarquables, est-elle de beaucoup inférieure, non-seulement à Eschyle, mais aux imitations modernes qui en ont été faites.

Proméibée Iconogr. Prométhée nous apparaît habillé comme Tes rois barbares et avec un large manteau dans trois bas-reliefs antiques, dont deux sont au palais Mattei et le troisième à la villa Médicis. Le musée du Capitule possède un sarcophagéantique dont les bas-reliefs représentent la fable de Prométhée créant l’homme ; c’est une composition des plus compliquées dont le chevalier Tofanetli, directeur du musée, a donné la description suivante : À droite sont les quatre Éléments nécessaires pour la formation et la nourriture de l’homme ; le premier, c’est le Feu figure par la forge de Vulcain ; la Terre est indiquée par une femme assise avec la corne d’abondance ; l’Eau par la figure de l’Océan avec l’aviron et un monstre marin ; l’Air par Eole, roi des Vents, qui soufile dans une espèce de corne. L’Amour et Psyché, placés au milieu des Éléments, .signifient l’union de l’âme avec le corps. La femme qui est sur un quadrige est l’Aurore mettant en fuite les étoiles qu’on aperçoit auprès. Prométhée est assis près d’un panier rempli dargile et tient entre ses bras l’homme qu’il vient de former. Minerve lui donne l’âme figurée par un papillon. Plus loin, l’homme, debout sur un piédestal et venant de recevoir la vie, est entouré par trois déesses implacables qui l’accompagnent jusqu’à la mort : la Fatalité ou le Destin, qui marque sur le globe céleste l’ordre des événements ; la Parque, armée de son fuseau ; Némésis, qui épie les occasions pour frapper et châtier. L’homme finit par succomber ; il glt sur le sol ; le génie de la vie éteint en pleurant son flambeau ; l’âme reprend sa première forme dépapillon et s’envole ; la Lune, sur un char à deux roues, fait allusion à la séparation de l’âme et du corps. Némésis est répétée dans la figure assise qui tient un livre ouvert et y lit la sentence prononcée contre l’homme. L’âme, transformée en Psyché, est transportée aux enfers par Mercure. Sur la face latérale du vase est représenté le lieu de purification où elle a été condamnée à séjourner. Plus loin, on voit Prométhée rongé par le vautour, puis Hercule qui arrive et le délivre.

Au musée de Naples est un sarcophage trouvé, à Pompéi et décoré de figures en haut relief qui représentent les Divinités de l’Qlympe assistant à la formation de l homme par Prométhée, Sur une pierre gravée antique de la collectieu de Stosch, Prométhée, assis et nu, sa draperie rejetée sur ses jambes, façonne le squelette d’un homme. Dans lé cabinet du duc Caraffa-Noya, à Naples, une pâte de verre antique représente Prométhée faisant l’homme, dont le buste est posé sur un pivot ; à côté sont les figures d’un bélier et d’un cheval dont il se propose de donner les propriétés à sa créature. Sur diverses pierres gravées, Prométhée est représenté dégrossissant son ouvrage. Une

cornaliue antique nous le montre faisant Une femme dont il mesure les proportions avec un ul à plomb ; on sait que Lucien fait adresser liai- Jupiter à Prométhée le reproche d’avoir créé une femme, Uu remarquable bas-relief du musée Piu-Cléraentin a pour sujet Prométhée et les Parques. Le Supplice de Prométhée est tiguré sur un grand nombre de monuments antiques, notamment dans un bas-relief de la viila Burghèse, sur une lampe publiée par Beliori et sur une cornafine citée par l’Encyclopédie méthodique : la première de ces images le représente couché, les deux autres le montrent debout et enchaîné au rocher. La Délivrance de Prométhée pur Hercule est retracée sur une pâte antique mentionnée par i’Encyclopédie. Gori a publie une statue de marbre colossale qu’il a désignée comme étant celle d’Apollon C<£lispice qui, suivant Publms Victor, se trouvait à. Rome dans la neuvième région ; mais

les traits de cette figure, son attitude et leflambeau qu’elle tient à la main ont donné

lien de croire à de Clarac que c’était là une Statue de Prométhée.

Parmi les représentations de Prométhée déchiré pur te vautour que l’on doit à la sculpture moderne, nous citerons : un groupe, expose par Nicolas Adam au Salon de 1763 ; une Statue, par Leyernire-Heral (Salon de 1841) ; us groupe, pur Eiuiie Buugillun (Salon de 1861) ; une statue de marbre, par Joseph Crolf (Kxpusilion universelle de 1859) ; un gruupe, par K..-Cli.-U. (Juubert (Saluu de 1874). Piganiui de. La Force, dans les notes biographiques placées à la suite de sa Description de Versailles (H, p. 304 ;, nous appreuu que lu groupe de Nicolas Adam fut exécuté par cet artiste pour sa réception à l’Académie,

PROM.

et il ajoute : « Ce chef-d’œuvre est un des plus beaux qui aient encore paru et fait l’admiration de tous ceux qui le voient. « Diderot a parlé de cette œuvre académique d’une façon peu flatteuse dans sa lettre à Grimm sur le Salon de 1763 : « Le Prométhée qu’Adam a attaché à son rocher et qu’un aigle déchire, dit-il, est un morceau de force que je ne me sens pas capable déjuger. Qui est-ce qui a jamais vu la nature dans cet état ? Qui sait si ces muscles se gonflent ou, se contractent avec précision, si c’est là le cours réel des veines ? Qu’on porte ce morceau chez l’exécuteur de la justice ou chez Ferrein l’anatomiste et qu’ils se prononcent. ’ Le Prométhée de Nicolas Adam est au musée du Louvre. Un artiste contemporain, M. Frédéric Hexaraer, a sculpté, dans des proportions colossales, un Prométhée enchaîné (Salon de 1874) qui regarde le ciel d’un air menaçant. Nous consacrons ci-après un article spécial au Prométhée délivré, sculpté par Pradier en 1827. Rude a exécuté, en 1835, pour la façade de l’Assemblée législative, à Paris, .un bas-relief dont le sujet est Prométhée animant les arts, Boizot a sculpté au Salon de 1775 un groupe représentant Prométhée qui admire ï homme qu’il a formé et le Génie de Minerve qui le couvre de son égide. Dans une salle du palais Pitti, peinte par Colignon et qui a reçu le nom de Chambre de Prométhée, les diverses aventures du héros sont retracées. Le plafond nous le montre dérobant le feu céleste avec l’assistance de Minerve, tandis que l’Aurore et les Vents dissipent les nuages à l’approche du Soleil. Des grisailles, imitant le bas-relief et exécutées sur le mur, représentent : Jupiter ordonnant à Vulcain d’enchaîner Prométhée ; Prométhée sur le rocher, entouré par les Muses qui pleurent son destin, Apollon qui lui prédit qu’Hercule le délivrera et la Renommée qui proclame ses louanges ; Prométhée triomphant au milieu des sciences, des lettres et des arts, etc. Dans la voûte du premier salon de la petite galerie de Versailles, Mignard avait peint Prométhée s’enfuyant, en compagnie de Minerve, après

avoir allumé son flambeau au feu du soleil, tandis que Clymène.mère de l’audacieux artiste, s’efforçait d’apaiser le courroux de Jupiter. Celte peinture a disparu avec la salle qu’elle décorait. Parmi les nombreux tableaux consacrés à Prométhée, nous citerons : Prométhée demandant à Minerve d’animer la figure d’homme qu’il a modelée, par Martin vati Heeniskerk (autrefois dans la galerie Fesch) ; Prométhée animant sa statue, par L. Sylvestre (musée de Montpellier) ; Prométhée tombant du ciel avec le feu qu’il a dérobé, par Jean Cossiers (musée de Madrid) ; Prométhée tenant un flambeau, par Polidoro Caldara (grave par Uherubino Alberti). Le Supplice de Prométhée a été représenté par une foule de peintres, notamment par Michel-Ange (gravé par Cherubino Alberti, en 1580, et par Fr, Bartolozzj), le Titien (musée de Madrid), Fr. Soliuiena (musée de Madrid), Guido Cagnacci (musée de Tours), Domeuico Canuti (musée d’Orléans), Salvator Rosa (gravé par Beisson, dans la Galerie de Florence), Ribera (musée de Mudrid), Rubens (collection du duc de Manchester), J.-B.-M. Pierre (gravé par P. Chenu), J.-B..Frontier (musée du Louvre), P. Jourdy (musée de Dijon), L. Palliere (gravé au trait par Réveil), T.-C. d’Aligny (Salon de 1837), Emile Bin (Salon de 1869), Gustave Moreau (Salon de 1869), Ribot (esquisse très-vigoureuse), A. Cot (Salon de 1870), etc. Le Prométhée de M. Bin est suspendu par les poignets à un rocher surplombant un abîme ; Vulcain rive la chaîne du Titan ; la Justice et la Force assistent à cette exécution, la première drapée de rouge et faisant un geste impérieux, la seconde assise sur une peau de lion et armée d’une massue. Ces figures, de proportions colossales, sont modelées avec science ; la tôte de Prométhée, couverte d’une abondante chevelure noire, a une expression énergique et farouche. Ce tableau appartient au musée de Marseille ; il a été gravé par Alphonse Masson. Le Prométhée de M. Gustave Moreau, assis sur le rocher auquel il est enchaîné par les pieds, a une tournnre pleine de fierté, et son visage présente une vague ressemblance avec le type consacré de Jésus. Le vautour qui se gorge de sang’est d’une férocité saisissante ; mais les fonds du tableau ne sont pas traités avec une fermeté et une netteté suffisantes. Des figures de Prométhée ont été gravées par Fr, Bartolozzi (d’après Luca Cambiaso), E.-G. Krtieger (d’après Hutin), LuciahoBorzone, Joseph Eissner (d’après F. Abel), etc. M. A. Êtes a exposé au Salon de 1865 deux eaux-fortes dont les sujets sont empruntés au Prométhée d’Eschyle.

Nous ne pouvons mieux terminer cette iconographie qu’en citant le Prométhée délivré exposé par M. Ranvier au Salon de 1S74, composition dont l’anachronisme volontaire revêt un caractère pathétique et saisissant. Le vaillant héros qui a dérobé le feu eelesta est étendu sur un rocher j les serres cramponnées à sa poitrine, un aigle roux lui déchire le côté avec une voracité bien rendue : Deux femmes, vues à mi-corps, assistent immobiles et épouvantées à cette scène lugubre ; l’une d’elles a la tète nue, les épaules à demi découvertes, les cheveux tressés en deux longues nattes ; elle s’appuie sur sa

PROM

compagne qui est plus grande qu’elle et qui est coiffée d’un nœuds de rubans noirs. Ces deux figures personnifient la Lorraine et l’Alsace ; celle-ci regarde au loin un héros revêtu d’une peau de bête fauve, l’Hercule gaulois, qui s’apprête à décocher une flèche contre le vautour, ., germanique. « Une exécution véhémente aurait convenu à un pareil sujet, a dit M. Marius Chaumelin ; il n’en faut pas moins admirer la couleur fine et moelleuse de M. Ranvier et savoir gré à cet artiste de ses intentions patriotiques. »

Proméiiiée, statue de Pradier, aux Tuileries. Dans cette figure, le célèbre sculpteur a donné la mesure suprême de son talent ; 11 a montré tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il pouvait, tout ce qu’il savait. Il y a certainement dans la figure de Prométhée une habileté rare, bien qu’elle ne réalise pas l’idéal créé par Eschyle, bien qu’elle manque de noblesse et n’exprime pas la protestation d’un esprit hardi et dévoué contre la tyrannie de Jupiter. Le torse et les membres expriment le sujet, la tête seule ne dit rien et ne semble pas prendre part aux douleurs du personnage, t Son Prométhée, dit Gustave Planche (Portraits d’artistes) n’est rien de plus qu’un homme vigoureux garrotté sur un rocher. Quant à trouver dans cette figure le personnage immortalisé par Eschyle, j’y renonce... Prométhée n’accuse pas 1 effort ; c’est une œuvre incomplète, mais spontanée. Ce n’est pas le héros d’Eschyle, c est un athlète qui se débat sous l’étreinte des chaînes, et le sujet réduit à ces proportions mériterait les plus grands éloges. Il n’y a pas, en effet, une partie du corps qui ne révèle une science profonde. Si ce n’est pas la personnification du type célébré par Eschyle, c’est du moins un homme énergique, le torse et les membres sont rendus avec une habileté rare, et j’aurais mauvaise grâce à ne pas louer l’exécution de cette figure. »

PROMÉTHÉEN, ÉENNE adj. (pro-mé-téain, é-è-ne — rad. Prométhée). Mythol. Qui appartient, qui a rapport à Prométhée : Le mythe fromethébn.

PRQMÉTHÉIES s, f. pi. (pro-mé-té-I — rad. Prométhée). Antiq. gr. Fêtes qu’on célébrait à Athènes en l’honneur de Prométhée.

— Encycl. La fête des promélhéies était une des lampadophorics (v. ce mot). Elle consistait en courses à pied ou à cheval faites par les jeunes gens. Les coureurs portaient une torche à la main et devaientatteindre le but sans qu’elle s’éteignit. Ils partaient de l’autel de Prométhée, près de l’Académie, au nord-est d’Athènes, et avaient pour but la porte Dipyle, à l’entrée de la ville. La distance a parcourir était de 6 stades, c’est-à-dire de 1,100 mètres euviron. À cheval, la course s’accomplissait au galop ; à pied, avec la plus grande rapidité possible. Celui des concurrents dont la torche s’éteignait la passait à un autre et cessait de prendre part au jeu. La. tradition attribuait l’établissement des proméihéies à Prométhée lui-même, parce qu’il était appelé portetorche. Il faut y voir, du moins, un souvenir de la Fable qui le représentait dérobant le feu du ciel pour animer le corps du premier homme, qu’avec l’aide de Minerve il avait formé du limon de la terre. On ignore à quelle époque de l’année les Athéniens célébraient les prométhéies.

PROMETTEUR, ETJSE s. (pro-mè-teur, euze

— rad. promettre). Fam, Personne qui promet légèrement, qui fait aisément des promesses : Quel grand prometteur vous faites ! La philosophie est la plus belle prometteuse du monde. (J. de Sacy.)

Les muses sont de grandes prometteuses.

Molière.

Les plus folles prometteuses Sont toujours les moins teneuses.

Pa. Villon.

Grands prometteurs de soins et de services, Ardélions, sous le masque d’amis, Sachez de moi que les meilleurs offices Sont toujours Ceux qu’où a le moins promis. J.-B. Rousseau.

— Adjectiv. : N’avez-vaus pas remarqué que, dans ces sortes de circonstances, tes vieilles filles deoiennent spirituelles, féroces, hardies, prometteuses ? (Balz.) Ilien n’était plus mobile et plus perfide que ta physionomie de celle femme aux lèvres pâles, au sourire parfois agaçant et parfois terrible, au reyard par moment caressant et prometteur, l’instant d’après flamboyant et courroucé. (Alex. Dum.)

PROMETTRE v. a. ou tr. (pro-mè-trelat. promitlere, proprement mettre devant ; de pro, devant, et vde mittere. Se eoujugue comme mettre). S’engager a faire ou à donner : Promettre une récompense. On doit toujours tenir ce que l’on promet. It a pkomis de changer de conduite, Alazariii PROMIT tout parce, qu’il ne voulait rien tenir, (C°l de Retz.)

Four rester libre, il ne faut rien promettre.

C. DELAVIONS.

— Fig. Annoncer, prédire, faire espérer : Je vous promets du beau temps pour demain, La vigne nous promet une- tielle récolte. Ce régne ne tient pas ce qu’il avait promis. L’almanach nous promet de la plui ?. Jiuffin commence à grisonner, mais à est sain, il a un visage frais et un osil vif qui lui promettent

PROM

encore vingt années de vie. (La Cruy.) Le bonheur ne donne jamais ce que son nom promet. (Young.) Aucune des jouissances matérielles ne domte tout ce qu’elle semble 'pro-’ mettre. (Latena. J C’est tout confondre qued’exiger d’une science ce qu’elle ne promet pas. (C. de Rémusat.)

—’Fam. Assurer, affirmer : Je nous pro- : mets que je le ferai repentir de sa conduite* Je vous promets que, si j’ai mal dormi la nuit passée, cette gui va venir, Dieu merci, comptera pour deux. (Vitet.)

— Absol. : Nous promettons selon nos espérances et nous tenons selon nos craintes, (La Rochef.) Le plus lent à promettre est toujours le plus fidèle à tenir. (J.-J. Rouss.) Oit n’ajoute pas grande foi à ceux qui promettent beaucoup, (Mabire.)

Promettre, c’est donner ; espérer, c’est jouir.

Dblills.

Promettre monts et merveilles, Faire da grandes promesses.

Promettre plus de beurre que de painr Promettre des avantages exagérés.

— JVe pas promettre poires molles, Faireentrevoir, annoncer un avenir menaçant t

La guerre est déclarée ; cela me nous promet’

PAS POIRES MOLLES.

— Se ruiner à promettre et s’enrichir à ne rien donner, Faire beaucoup de promesses qu’on ne tient pas.

— Prov. Promettre et tenir sont deux, Il arrive très-souvent qu’on ne tient pas co qu’on a promis’ :

«

Pour gagner l’aimable Sylvie

Et vaincre toute sa rigueur.

Je lui jurai que pour la vie

Ses charmes captivaient mon cceur. Ma promesse ne fut pas vaines

L’amour changea cette inhumaine Elle répondit a mes vœux.

Je cessai bientôt d’être tendre ; Bientôt s’éteignirent mes feux. Et ma froideur lui fit comprendre " Que promettre et tenir sont dimx.

Pour me duper, une autre femme

Me jura sur sa tendre foi

Que jamais son cteur ni son âme Ne seraient ft d’autres qu’à moi. La coquette, avec artifice,

M’attira dans le précipice ;

En échange de billets doux,

J’envoyai bagues et bijoux ;

Mats bientôt je ne pus suffire ; D’un autre elle écouta les vœux Et sut très-clairement me dire

Que promettre et tenir sont deux.

Un nouvel ami vous caresse

Et, dans les termes les plus doax, Comptez, dit-il, plein de tendresse. Qu’au besoin ma bourse est n vous. Le besoin nait ; ea assurance

Vous demandez son assistance

Et lui peignes votre embarras ; De secours, rous n’en aurez pas : Avec douceur il vous refuse,

11 se dit le plus malheureux

Et vous apprend, par son excuse, Que promettre et tenir sont deux.

Dësharis.

—’■ v. n. ou intr. Donner des espérances ; se dit souvent par ironie : Cet enfant promettait beaucoup. Une escapade à quinze ans ! cela promet. Voici un premier chapitre qui promet, Voilà un commencement qui promkt. (Scribe.)

Se promettre v. pr. Être promis : A lies malheureux un secours ne se promet pas, il se donne.

— Promettre sa propre personne : SB promettre en mariage.

— Promettre à soi-même, espérer : Il ne SE promut rien de bon de cette affaire. Ne vous promkttez point un bonheur sans mélange. (Dider.)

Quel fruit te promels-tu de ta coupable audace ?

RiCINE.

!l Résoudre, former le dessein : Je me promets bien de ne plus m’en occuper. Ceux qui

jouissent du pouvoir absolu ont beau se promettre de s’en servir avec sobriété, le despa’tisme les emporte. (Chateaub.) Su promettre de ne plus revoir la maîtresse qui vous a trompe est le devoir d’un honnête homme et d’un sage esprit, mais c’est aussi l’impossible pour un Cceur bien épris. (Duplessis.)

— Se faire des promesses l’un à l’autre, les uns aux autres : Nous mous sommes promis de nous écrire.

— Gramm. Ce qu’on promet est nécessairement une chose qui n’existe pas encore. Il résulte de la que le verbe placé après promettre que doit toujours.être au futur. Si donc on disait : Je vous promets que je ne mens jamais, que j’ai fait tout ce qu’il était en mon pouvoir de faire, ou donnerait au verbe promettre un sens qu’il ne peut pas avoir ; il faut dire ; Je vous assure, j’affirme, etc.

—Syn. Promettre, affirmer, ksinrcr, etc. V. AFfiliMBB.

— l’roiuellre, a’oiigager, donner parole.

V. s’engager.

PROMINENCE s. f, (pro-mi-nan-se— lat. praminentia ; de promiaere, s’élever au-des-