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le

prophéties et par prêcher’le déisme pur. Fox, d’ailleurs, avait ouvert la voie au déisme, en proclamant que » ce n’est point l’Écriture qui est la règle et la mesure, que c’est la révélation intérieure. » Au nom île cette révélation intérieure, les partisans d’Hannah Bernard rejetaient la. révélation extérieure. Hicks (1822), Comby, Bâtes, etc., ont continué l’œuvre de l’éloquente quakeresse ; et le quakérisme se trouve aujourd’hui divisé en deux rameaux : le rameau rationaliste (les frères du libre esprit), qui prospère en Amérique ; et le rameau autoritaire, qui est le plus répandu en Angleterre.

Dès la fin du xviie siècle, un certain nombre de quakers franchirent l’Océan et allèrent s’établir en Amérique. Le nouveau monde, dans le principe, ne leur fut pas beaucoup plus propice que l’ancien. Les premiers émigrants quakers, au lieu de 1 asile paisible qu’ils cherchaient, ne rencontrèrent que des cachots et des persécutions ; plusieurs même furent mis à mort par les calvinistes de Boston, Repoussés de tous côtés, ils songèrentà suivre I exemple des puritains. Ils s’associèrent pour acheter une moitié du Nouveau-Jersey, où ils établirent un gouvernement selon leurs idées. Peu après (1681), Penn entreprit de coloniser la vaste étendue de terrain qui forme actuellement le territoire de ia Pensylvanie, où ses frères quakers vinrent avec lui tenter la sainte expérience. La sainte expérience fut un succès. La prospérité de la Pensylvanie se développa plus rapidement que celle d’aucune autre colonie, et, sans contredit, la province des quakers a exercé une grande influence sur le sort de l’Union. Les autres États l’ont plus imitée qu’elle-même ne s’est inspirée d’eux. Qu’on lise les écrits des Channing, des Parker et des autres unitaires américains, et l’on verra que la théologie des États-Unis a beaucoup emprunté à Penn et it ses frères. V. Penn.

D’ailleurs, l’Amérique a fait bien d’autres emprunts aux quakers. Leur esprit égalitaire l’a gagnée et ce n’est pas un petit honneur pour les disciples de George Fox que d’avoir donné à cette grande république américaine la pierre angulaire de sa belle et virile constitution. C’est le propre des grandes idées de ne ouvoir pas sa circonscrire. Une loi fatale es condamne, pour le bonheur de l’humanité, à briser la sphère étroite dans laquelle elles se sont formées, pour rayonner dans l’univers. Elles doivent, levain précieux, imprégner et faire lever toute la pâte sociale autour d’elles. Dès que les théories sociales et humanitaires des quakers se furent répandues dans l’Amérique, l’État de Pensylvanie eut bientôt cessé d’être un État purement quaker. Les Amis se répandirent dans l’Union, comme les calvinistes et les catholiques s’introduisirent dans la Pensylvanie. On vit même des quakers participer à la guerre de l’Indépendante ; on les appelait quakers libres (free quakers), connue on appelait en Angleterre quakers mouillés ceux qui avaient consenti à composer a avec la monde » sur quelques points. Cependant, et malgré de rares exceptions, les quakers libres comme les quakers purs ont été les principaux apôtres des congrès de la paix et de toutes les associations pour l’abolition de la guerre.

Le quakérisme est donc rentré dans la vie privée, en Amérique connue en Europe. Aux États-Unis, les quakers se trouvent dans le Delaware, le Nouveau-Jersey, le Rhode-Island, la Caroline du Nord et surtout dans la Pensylvanie, où ils forment près d’un huitième de la population. Ils se trouvent dans les différents États de l’Union au nombre d’environ cent mille. En Angleterre et dans le pays de Galles, on évalue leurs congrégations à trois cent quatre-vingt-seize. Hors de l’Amérique et de la Grande-Bretagne-, leur secte n’a jamais réussi à se propager. Leurs colonies en Allemagne, en Hollande et en Norvège sont sans importance ; elles se réduisent à un petit nombre de villages.

En France (ce dont la plupart de nos compatriotes ne se douteraient pas), nous possédons quelques groupes de quakers ; c’est dans le département du Gard, à Congénies, Saiut-Ambroix et Saint-Gilles. Dans ce pays, on leur donne le nom de pouffaires, souffleurs ou trembleurs. Il est possible que cette secte ait pris naissance dans la guerre des eaniisards, avant toute prédication des quakers. Vers 1788, des Amis visitant le Midi auraient, dans ce cas, au dire de la tradition, rencontré ces trembleurs villageois, s’excitant à la prière par des soupirs, des larmes, certains mouvements du corps, et, trouvant en eux de grandes analogies avec leurs propres doctrines, auraient achevé d’en faire des quakers. Ces Amis anglais tentèrent aussi, vers la fin du dernier siècle, de faire des prosélytes à Dunkerqueet à Calais ; en 1791, deux d’entre eux parurent même à la barre de la Constituante, et Mirabeau dut dépenser son éloquence pour réfuter leurs scrupules à l’égard du métier des armes. Les arguuieuts du grand orateur furent vains, mais les deux quakers se retirèrent sans avoir fait de prosélytes. Un siècle auparavant, une quakeresse avait également, sans succès, tenté de convertir Louis XIV, en se présentant devant lui au nom du monarque des monarques.

Il est encore quelques points sur lesquels les quakers ont insisté et sur lesquels, pour l’honneur de leur société, le Grand Dictionnaire ne

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peut garder le silence. Les disciples de Fox connaissaient comme leur maître, par expérience, l’état effrayant des prisons, des diaboliques ébats du vice dans ces repaires d’immondices et d’immoralités, » et l’amélioration du sort des prisonniers, ainsi que leur conversion, ne cessait de -les préoccuper. Les nègres avaient également ému leur compassion en Amérique. Ils engagèrent d’abord, comme Fox, les colons à traiter leurs esclaves avec douceur, à prendre soin de leur âme et, au bout d’un certain temps, à les mettre en liberté. En 1727, le meeting annuel de Londres se prononça d’une manière plus catégorique, et condamna formellement le trafic des noirs. En 1734, la Société des Amis fit une obligation à tous ses membres d’émanciper leurs esclaves sous peine d’exclusion. En 1795, un comité s’organisa en Pensylvanie pour civiliser les Peaux-Rouges ; d’autres comités furent également organisés pour conquérir à la civilisation les naturels de l’Afrique. Williura Allen et mistress Fry parcoururent le. monde, créant sur leur passage des écoles primaires, des établissements de bienfaisance, des hôpitaux, et les visites que fit, à diverses époques, chacun de ces grands amis de l’humanité furent marquées par des bienfaits et par l’établissement de diverses institutions de charité pour les malheureux. En 1796, la médecine reçut des quakers une grande leçon. Les premiers, ils comprirent et révélèrent les avantages de la douceur dans le traitement des maladies mentales. Il est vrai que Pinel et son ami le conventionnel Couthon avaient, trois ans auparavant, entrevu et essayé ce système ; mais les quakers furent les premiers à l’appliquer largement. La maison de retraite qu’ils fondèrent à Nèw-York pour les aliénés de leur secte a servi de modèle à tous les établissements de ce génie que l’on a fondés depuis. De ce beau succès date une ère nouvelle pour la thérapeutique aliéniste. Euiin, les quakers se sont prononcés pour l’abolition de la peine capitale.

En résumé, les quakers ont devancé toutes les améliorations humanitaires apportées de nos jours dans les institutions des deux mondes. Eux aussi, en 1815, envoyèrent leurs délégués au congrès de Vienne. On commit les noms de JohnWoolman et de son ami, le quaker français, Antoine Benezet de Saint-Quentin, pour lesquels la philanthropie fut plus qu’une passion, un fanatisme. Ils étaient malades d’amour de l’humanité.

Parmi les quakers contemporains les plus célèbres, nous devons citer M. John Bright, le courageux défenseur de la réforme électorale et du suffrage universel en Angleterre.

QUAKERISME OU QUAKRISME S. m.

(kona-kri-sme — rad. quaker). Doctrine des quakers.

QUAKRE, ESSE S. V. QUAKER, ER15SSE. QUAKRISME S. m. V. QUAKLiRlSME.

QUAL s. m. (koual). Zooph. Frai des astéries ou étoiles de mer.

— Encycl. Ce frai est si caustique et si venimeux que, mis en contact avec la peau, il détermine une inflammation et une tuméfaction accompagnées de démangeaisons fort désagréables. Les astéries répandant ce frai dans la mer vers les mois de mai, juin, juillet et août, on lui a attribué les accidents que cause parfois à cette époque l’ingestion des moules. Il existe, en effet, un dicton populaire qui prescrit de ne pas faire usage de ce mollusque pendant les mois qui n’ont pas de r à leur nom. Il est évident, toutefois, qu’il ne peut y avoir là qu’une simple coïncidence.

V. MOULE et ASTÉRIE.

QUALÉAs. m. (koua-lé-a). Bot. Genre d’arbres, de la famille des voehysiées, comprenant une dizaine d’espèces qui croissent à la Guyane et au Brésil.

— Encycl. Le genre qualéa ou qualier renferme de grands arbres, à feuilles opposées, coriaces, penninerves, accompagnées de stipules caduques. Les fleurs, groupées en panicuies terminales, présentent un calice profondément divisé en quatre lobes, dont un plus long ; une corolle à deux pétales, le pétale supérieur éperonné à la base, te pétale inférieur plus grand et incliné ; une étamine hypogyue ; un ovaire libre, globuleux, à trois loges pïuriovulées, surmonté d’un style simple, ascendant, terminé par un stigmate très-petit. Le fruit est une capsule ligneuse, à trots loges, renfermant chacune plusieurs graines ailées et nichées dans une pulpe. Les espèces peu. nombreuses de ce genre habitent les régions chaudes de l’Amérique du Sud, notamment la Guyane et le Brésil. Leurs propriétés ne sont pas connues.

QCALENDItE, poète français. V. Calen-

DRE.

QUALIER s. m. (koua-lié). Bot. Syn. de

QUALEA.

QUALIFIABLE adj. (ka-li-fl-a-ble — rad. qualifier). Qui peut être qualifié : Une pareille conduite n’est pas qualifiaule.

QUALIFICATEUR s. m. (ka-li-fi-ka-teurrad. qualifier). Dr. cation. Nom donné aux théologiens chargés de qualifier les crimes déférés à un tribunal ecclésiastique, et d’examiner les livres mis à l’index et les propositions dénoncées : Les qualificateurs de l’inquisition.

QUALIFICATIF, IVE adj. (ka-li-fl-ka-tiff,

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I i-ve — rad. qualifier). Gramm. Qui qualifie, qui marque la qualité : Adjectif qualificatif.

— s. m. Mot qui qualifie, qui marque la qualité : Le qualificatif s’accorde avec le mot qu’il qualifie.

— Chim. Analyse qualificative, S’est dit

pOU11 ANALYSE QUALITATIVE. *

QUALIFICATION s. f. (ka-li-fi-ka-si-onrad. qualifier). Attribution d’une qualité, d’un titre : Qualification de faussaire. La qualification de marquis. (Acad.) Dans les qualifications odieuses, les âmes douces restent toujours en deçà : elles ménagent et se ménagent. (J. Joubert.) Les habiles, dans notre siècle, se sont décerné à eux-mêmes la qualification d’hommes d’État. (V. Hugo.)

— Jurispr. Spécification d’un fait, d’une circonstance qui change la nature d’un crime ou d’un délit et modifie la peine qui lui est applicable.

— Dr. canon. Appréciation des propositions soumises à un tribunal ecclésiastique ; détermination de leur qualité propre au point de vue de l’orthodoxie et de la morale. || Qualification respective, Celle qui atteint les propositions sans énoncer expressément celles-ci.

— Turf. Ensemble des conditions que doivent réunir les chevaux pour être admis à courir.

— Encycl. Turf. On désigne sous le nom de qualification l’ensemble des conditions dans lesquelles un cheval doit se trouver pour

’ avoir le droit de prendre part à telle ou telle course. Si ’un cheval ne satisfait point aux conditions d’âge, par exemple, fixées pour une course, ce fait emporte avec lui la disqualification et l’empêche do prendre part

utilement à la course. S’il était par erreur engagé et que cette erreur fût reconnue même après la course, le cheval serait considéré comme n’ayant pas couru et son engagement serait nul de plein droit. Il peut arriver qu’un cheval, au moment où on l’inscrit pour une course, soit dans les conditions requises pour y prendre part et qu’il cesse de l’être entre le temps qui sépare l’inscription du jour de la course. Tel serait le cas d’un cheval qui, entre les deux époques, aurait gagné un prix-d’une Valeur de 15,000 francs, par exemple, alors que, parmi les conditions de la course pour laquelle il aurait été inscrit, figurerait celle-ci : ■ Ne pourra être qualifié un cheval qui aura gagné un prix de plus de 13,000 francs. »

Par une décision du comité de la Société d’encouragement, il est établi pour toutes les courses faites sous le patronage de la Société : 1° que tout cheval ayant couru en Fiance dans une course publique en portant un poids inférieur à 40 kilogrammes n’est plus qualifié pour aucune course de la Société, c’est-à-dire n’y peut plus prendre part ; 2° que tout cheval ayant couru en France dans une course publique à l’âge de deux ans, avant le içr août, est sous le coup de la même exclusion.

QUALIFICATIVEMENT adv. (ka-li-fi-kati-ve-mau

— rad. qualificatif). Gramm. D’une manière qualificative, comme qualificatif ; C’est toujours une faute que de ne pus donner à un substantif employé Qualificativement une désinence adjective. (Ragon.)

QUALIFIÉ, ÉE (ka-li-fi-é) part, passé du V". Qualifier. À qui l’on a donné une qualification : Cette proposition est qualifiée de téméraire, de scandaleuse. (Acad.) Dès le second siècle, Lyon est qualifié, dans les actes civils, de ville métropolitaine. (Chateaub.)

— Qui est de qualité, de naissance noble : Une personne qualifiée. Il est dangereux d’avoir un ennemi qualifié. (Boss.) Les grands, les ministres et toutes les personnes les plus qualifiées se rendirent au Palais-Royal. (La Rochef.)

— Jurispr. Accompagné d’une circonstance qui détermine une espèce définie par la loi : Le vol avec effraction, le vol à main année, le vol domestique sont des vols qualifiés.

— Turf. Cheval qualifié, Cheval qui réunit les conditions d’âge, de sang, de poids, etc., nécessaires pour être admis dans la course pour laquelle il est présenté.

QUALIFIER v. a. ou tr. (ka-li-fi-é — bas lat. qualificare ; de qualis, quel, et de facere, faire. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. del’iud. etdu prés, dusubj. : Nous qualifiions ; que vous qualifiiez). Exprimer la qualité de attribuer une qualité à : La Sorbonne condamna cette proposition et la qualifia d’erronée. On a qualifié de duel celte rencontre. (Acad.) Charles-Quint qualifiait notre langue de langue d’État. (Nisard.) Je ne voudrais pas qualifier de dévergondée une femme dont j’aurais à me plaindre. (G. Sarid.)

— Attribuer un titre, une qualité nobiliaire a : Les lettres du roi, f arrêt le qualifient chevalier, prince, duc, etc. (Acad.) Sébastien Zamet, qui vécut sous les rois Henri III et Henri IV, dont it avait été l’ami, avait été cordonnier ; un de ses fils devint éoêque de Langres et un autre maréchal des camps et années du roi ; il fut sous Henri JV te plus riche partisan que l’on connût à Paris ; au contrat de mariage d’une de ses filles, le notaire, ne sachant comment le qualifier, lui témoigna son embarras. « Qualifiez-bioi, tui dit froidement Zamet, seigneur de dix-sept I cent mille écus. » (Sallentin.) |

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— Gramm. Exprimer la qualité de : L’adjectif sert à qualifier le substantif.

Se qualifier v. pr. Être qualifié : Une pareitle conduite ne peut se qualifier.

— Prendre un titre, une qualité : M. du Chûtelet, venu au monde Sixte Châtelet tout court, avait eu le bon esprit de se qualifier. (Balz.)

— Sa qualifier- de, Prendre le titre de : Se qualifier de marquis.

QUALIS AB 1PICEPTO (Tel qu’au début), Précepte d’Horace. V. servetur ad imum...

QUALIS ARTIFEX PEREOl (Quel artiste le monde va perdre l) Les prétoriens venaient de proclamer Galba ; le sénat le reconnut aussitôt comme empereur et déclara Néron ennemi public : c’était prononcer son arrêt de mort. Néron ne voulut pas attendre les exécuteurs ; il tira un poignard et l’approcha de sa gorge, mais il le remit au fourreau en disant qu’il n’était pas encore temps, Il ordonna en pleurant les préparatifs de ses funérailles, répétant souvent : Quel artiste te monde va perdre ! On sait que Néron, se mêlant aux histrions et aux mimes, avait souvent paru en public sur le théâtre et dans le cirque, disputant tour à tour la palme aux chanteurs et aux conducteurs de chars.

« Victoire à MUe Mars ! C’est bien celle-là qui peut dire, et à plus juste titre que cet empereur de Rome qui allait se tuer de ses mains : Qualis artifex pereol Quelle grande artiste de moins ! »

Jules Janin.

QUALITATIF, IVE adj. (ka-li-ta-tiff, i-ve

— lat, qualitatiuus ; de qualitas, qualité). Quia rapport à la qualité, à la nature des objets : Vous avez reconnu comme moi que la gomme arabique, le sucre et l’amidon, mis en poudre, donnent une substance absolument semblableet, à l’analyse, un même résultat qualitatif. (Balz.) D’après les philosophes les plus profonds de l’école moderne, l intelligence ne diffère dans les individus que par la détermination qualitative, laquelle constitue la spécialité ou aplitudepropre de chacun. (Proudh.)

— Chim. Analyse qualitative, Analyse qui a pour but la détermination de la nature des corps composants.

QUALITATIVEMENT adv. (ka-H-ta-ti-veraan

— rad. quulituiif). Au point de vue de la qualité : Le travail, comme la liberté, l’amour, l’ambition, le génie, est c/tose vague et indéterminée de sa nature, mais qui se définit qualitativement par son objet, c’est-à-dire quidevienl uneréulitéparleproduit. (Proudh.)

QUALITÉ s. f. (ka-li-té — lat. qualitas, de qualis, quel. Mot créé par Cicéron, à l’imitation du gr. inomîTijç, formé de icosà ;, quel). Ce qui fait qu’une chose est telle, ce qui constitue sa manière d’être : La transparence et la dureté sont des qualités du diamant. Les premières QUALITÉS du style sont la précision • et la clarté. La bonne qualité des aliments est essentielle à la sauté. (Acad.) Le zèle est une qualité du cœur, taudis que l’activité n’est qu’une qualité du corps. (.Mme Moninaisou.) L’harmonie est une des qualités qui constituent le plus essentiellement le style oratoire. (D’Aiemb.) La délicatesse est plus qu’une qualité de l’esprit, elle est la réunion des plus charmantes qualités de l’âme et du cœur. (Latena.) Il faut savoir marier tes qualités de l’âme aux qualités dé l’esprit. (J. lanin.)

— Propriété utile : Ce vin a de la qualité.

— Propriété, vertu : Cette plante a des qualités fébrifuges.

— Disposition morale ou intellectuelle : Qualités naturelles. Qualités acquises. C’est un homme qui a beaucoup de bonnes qualités, de belles qualités, de rares qualités, d’excellentes qualités. Il y a des personnes à qui les défauts siéent bien, et d’autres qui sont disgraciées avec leurs bonnes qualités. (La Rochef.) Il en est de certaines bonnes qualités comme des sens ; ceux qui en sont entièrement privés ne peuvent ni les apercevoir ni les comprendre. (La Rochef.) Dans le commerce de la vie, nous plaisons plus souvent par nos défauts que par nos qualités, (Lioinvilliers.) Jamais nous ne sommes sûrs de 7ios qua- lités morales que lorsque nous avons su leur donner un peu d’exaltation. (J. de Maistre.) Les qualités communes aux peuples de l’Italie et de la Grèce, les qualités permanentes, dont le germe s’est maintenu sous tous les gouvernements, sont une imagination vive et brillante, une sensibilité rapidement excitée. (Sismondi.) Les qualités bonnes ou mauvaises d’un mari influent toujours sur la conduite de sa femme. (M"18 de Remusat.) Le lait pris immédiatement au sein transmet les qualités morales et physiques de ta nourrice. (Th. Perrin).

Étant riche, on méprise assez communément Des belles qualités le solide ornement.

Th. Corneille.

Vous donnez sottement vos qualités aux autres.

— Fort impeninemment vous leur jetez les vôtres.

Molière.

Il Se dit particulièrement des heureuses dispositions : Une femme qui a les qualités d’un honnête homme est ce qu’il y au monde d’un commerce plus délicieux. (La Bruy.) On ne doit pas juger d’un homme par ses qualités, mais par l’usage qu’il en sait faire. (La Ro-