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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 2, Pubi-Rece.djvu/167

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tion de la Chambre le seul moyen efficace pour sortir d’une situation regardée longtemps comme inextricable. Cependant, malgré ses répugnances profondes, sacrifiant à la discipline des idées bien arrêtées, il a voté avec toute la gauche, en seconde lecture, le 3 février 1875, le projet de loi sur l’organisation des pouvoirs publics.

Depuis son retour en France, M. Edgar Quinet a publié trois ouvrages, dont les deux derniers surtout sont fort remarquables : le Siège de Paris et la défense nationale (1871, in-18) ; la République, condition de la régénération de la France (1872, in-8°), où il affirme avec une grande éloquence les principes de la philosophie de la liberté, et l’Esprit nouveau (1874, in-8°), livre qui résume le travail de sa vie et fait connaître les conclusions auxquelles il est arrivé sur les principales branches de l’esprit humain.

Poëte médiocre ; philosophe hardi, mais un peu nuageux, manquant de clarté, se plaisant dans le mythe et le symbolisme ; penseur profond ; historien éminent, avant tracé des voies nouvelles ; politique clairvoyant, passionnément épris de liberté, ayant une foi convaincue et raisonnée dans l’avenir de la République ; écrivain éloquent, chaleureux, poétique, M. Edgar Quinet est un des plus grands remueurs d’idées de l’époque, un des hommes de notre temps qui font le plus d’honneur à la fois à la France et à son parti.

La librairie a entrepris, en 1856, deux éditions in-8° et in-18 des Œuvres complètes de M. Edgar Quinet, qui forment jusqu’ici 12 volumes. On consultera avec fruit sur cet éminent penseur : Edgar Quinet, sa vie et son œuvre (1859, in-8°), par M. Ch.-L. Chassin, et une intéressante étude publiée par M. Saint-René Taillandier dans la Revue des Deux Mondes le 1er juillet 1858. — Sa femme, Mme {sc|Quinet}}, née Assaki, s’est fait connaître par deux ouvrages intéressants : les Bords du lac Léman, mémoires d’exil (1868, in-8°), où elle raconte avec charme, avec l’éloquence du cœur, la vie de son mari pendant son exil en Suisse, et Paris, journal du siège (1873, in-18), livre émouvant, où l’auteur raconte au jour le jour tout ce qu’elle a vu pendant les cinq mois de l’investissement de Paris par les Allemands.


QUINET (Benoît), poète belge, né à Mons en 1819. Il s’est fait connaître par des poésies et par des articles littéraires et critiques dans lesquels il s’est montré un adversaire déclaré des doctrines libérales, philosophiques et révolutionnaires. Nous citerons de lui : la Voix d’une jeune âme (1839) ; la Prière civique (1844) ; Souvenirs de la presse (1849, in-8°), recueils d’articles. Ses Œuvres réunies ont été publiées en 1854 (2 vol.) et plusieurs fois rééditées depuis.


QUINÉTIE s. f. (ki-né-tî — de Quinet, n. pr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénécionées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Australie.


QUINÉTINE s. f. (ki-né-ti-ne — rad. quinine). Chim. Produit rouge que l’on obtient lorsqu’on fait bouillir, avec de l’oxyda puce de plomb, une solution de sulfate de quinine en y ajoutant goutte à goutte de l’acide sulfurique étendu : La quinétine est en partie soluble dans l’eau, en partie insoluble dans ce liquide et cristallisable dans l’alcool.


QUINETTE s. f. (ki-nè-te). V. quinèque.


QUINETTE (Nicolas-Marie), baron de Rochemont, homme politique français, né à Soissons en 1768, mort à Bruxelles en 1821, Il était notaire dans sa ville natale lorsque commença la Révolution, et il se montra un chaud partisan des idées nouvelles. Après avoir été un des administrateurs du département de l’Aisne, il fut élu député à l’Assemblée législative, alla siéger au côté gauche, demanda, en 1792, la séquestration des biens des émigrés, la mise en accusation du duc de Brissac, commandant de la garde constitutionnelle du roi, devint, après le 10 août, membre do la commission chargée de surveiller les ministres nommés pour gouverner pendant qu’on statuerait sur le sort du roi détrôné et fit accorder une somme de 500,000 francs pour l’entretien de la famille royale. Après avoir rempli une mission auprès de l’armée de La Fayette, il fut nommé député à la Convention (1792). Collot d’Herbois ayant demandé dès la première séance l’abolition de la royauté, Quinette, bien que républicain, lui répondit qu’au peuple seul appartenait le droit de choisir entre l’ancien gouvernement et la République. Néanmoins, il vota la mort de Louis XVI sans appel ni sursis, devint ensuite membre du comité de Salut public, puis fut un des cinq commissaires chargés, avec le ministre de la guerre Beurnouville, d’arrêter Dumouriez, qui les livra à l’Autriche (1er avril 1793). Ce ne fut qu’après une captivité de trente-trois mois au Spielberg que Quinette revit la France avec ses compagnons, par suite d’un échange contre la duchesse d’Angoulême (25 décembre 1795). L’année suivante, Quinette fut élu membré du conseil des Cinq-Cents, dont il devint secrétaire, puis président. Nommé ministre de l’intérieur eu 1799, il chercha à faire renaître l’esprit républicain et se vit accusé, dans de violentes diatribes, d’être l’instrument de3 jacobins. Après le coup d’État du 18 brumaire, Quinette, loin de protester, accepta la préfecture de la Somme (1800). Par un de ces revirements dont cette époque offre tant d’exemples, l’ardent démocrate se changea en humble courtisan du nouveau César. La ville d’Amiens avait coutume d’envoyer des cygnes aux rois de France à l’occasion de leur sacre. Quinette fit revivre cet usage lors du couronnement de Napoléon, et c’est à ce trait d’adulation servile que les Parisiens doivent les cygnes du bassin des Tuileries. Aussi Quinette fut-il créé baron de Rochemont, du nom d’une terre qu’il avait près de Soissons, puis nommé conseiller d’État (1810), directeur général de la comptabilité et des hôpitaux. En 1814, il adhéra à la déchéance de l’Empire, mais n’en fut pas moins nommé, pendant les Cent-Jours, pair de France et commissaire impérial dans les départements de la Somme et de la Normandie. Après Waterloo, il devint membre du gouvernement provisoire présidé par Fouché. Atteint peu après par la loi contre les régicides, il se retira à Bruxelles, où il mourut d’une attaque d’apoplexie. — Son fils, le baron Quinette de Rochemont, né à Amiens en 1802, suivit son père à Bruxelles en 1816, revint au bout de quelques années en France, fut nommé maire de Soissons en 1832 et devint, en 1835, député de Vervins, qu’il ne cessa de représenter jusqu’à la révolution de 1848. Comme il avait constamment voté avec l’opposition libérale, il fut élu représentant de l’Aisne à la Constituante. Nommé, le 15 juin suivant, ministre plénipotentiaire en Belgique, le baron Quinette occupa ce poste jusqu’en 1851. Après avoir vécu pendant trois ans dans la retraite, il entra, en 1854, au conseil d’État, dont il fit partie jusqu’à la fin de l’Empire. Il est rentré alors dans la vie privée.


QUINÉVILLE, village et commune de France (Manche), arrond. et à 15 kilom. E. de Valognes ; 420 hab. On y remarque un monument curieux dont on ignore l’origine, et qu’on appelle cheminée de Quinéville. C’est une tour d’environ 12 mètres de hauteur, dont l’intérieur ne présente aucune trace de plancher ni de séparation. Les antiquaires y ont vu tour à tour une vaste cheminée du XIIe siècle, un phare ou une recluserie,

QUINGENTESIMO adv. (kuain-join-té-. zi-mo — mot lat. formé de quingenti ; cinq cents). Cinq-ceiuièmeinent ; il s’emploie pour marquer le cinq-centième objet d une série et s’écrit souvent 500°.

QUINGEY, bourg de France (Doubs), ch.-l, de canton, arrond. et à 24 kilom. de Besançon, sur la Loue : pop. aggl., 1,038 hab.pop. tôt., 1,060 hab. Au moyen âge, Quingey était une ville fortifiée. Aux environs se voient encore des grottes fort curieuses, qui communiquent entre elles par divers passages très-difficiles à franchir ; elles sont étroites et peu élevées. Les stalactites qui s’y trouvent en grand nombre ont pris avec le temps des formes bizarres. Dans la plus grande de ces grottes se voit un étang dont on n’a jamais pu sonder la profondeur. Quingey possède do belles forges, des fabriques de martinets et des tréfileries. Patrie du pape Calixte H. On peut voir encore quelques vestiges des murs d’enceinte de Quingey. Le bourg, qui possédait une.charte communale dès fan 1300, fut souvent dévasté pendant les guerres de la féodalité. Le marquis de Villeroi le prit d’assaut et le brûla en 1630.

QU1NGOMBO s. m. (kuain-gon-bo). Bot. Nom vulgaire de la ketmié comestible, plants annuelle qui paraît originaire de l’Afrique équatoriale. Il On l’appelle aussi GOMBO ou

GOMBAUD.

QU1N110N ou IQC1NHONNE, ville de Cochiiichtne (Annani). ch.-l. de la province de son nom, sur un golfe de la mer de Chine, à 215 kilom. de Hue ; 9,000 hab.

QU1NHON ou QC1NHONNE (province de), province de l’empire d’Atinam, entre la province de Quang-Nghia au N. et celle de Phuyen au S. Elle est baignée b. l’E. par la mer de Chine et arrosée par le Tyfou et le Tanguan. Exportation de riz et de soie.

QUINHYDRONEs. f. (ki-ni-dro-ne).Chim. Composé d’un vert doré, qui résulte de la combinaison d’une molécule de quinone et d’une molécule d’hydroquiuone.

*— Encycl. V. QUINONE.

QUIN1CINB s. f. (ki-ni-si-ne — rad. quinine). Chim. Corps isomère avec la quinine.

— Encycl. Cet alcali organique a été découvert par M. Pasteur, Il résulte d’une modification moléculaire de la quinine et de la quinidine (v. ces mots). U est donc isomère avec ces alcalis. On obtient la quinicine en ajoutant une petite quantité d’eau et d’acide sulfurique à du sulfate de quinine et chauffant légèrement. Le mélange, après avoir été évaporé, puis soumis à une température de 120<> à 130° pendant trois ou quatre heures, se trouve transformé en sulfate de quinicine en même temps qu’il s’est formé une petite quantité’d’une matière colorante.

La quiiiicine est insoluble dans l’eau et soluble dans l’alcool. Elle a une apparence —résinoïde lorsqu’on la précipite de t%es dissolutions. Elle se distingue surtout de la. quinine par son action sur la lumière polarisée ; elle dévie à droite le plan de polarisation de

QUIN

la lumière, tandis que la quinine dévie à gauche le même plan. C’est un alcali énergique qui chasse l’ammoniaque de ses combinaisons. La qninicine possède des propriétés fébrifuges marquées.

Sa composition peut être représentée par la formule C*0H2*Az*O*, ide.ntique avec Celle de la quinine.

QUINIDE s. f. (ki-ni-de — rad. quinine). Chun. Anhydride obtenu par l’action du feu sur l’acide quinique.

— Encycl. Cet anhydride, que l’on obtient lorsqu’on maintient I acide quinique pendant quelque temps à une température comprise entre 200» et îso», éprouve une simple déperdition d’eau :

CUHiîOts HîOî = C’WOO’O Acide Quinide.

quinique.

La quinide, C"HicOlû, a été découverte par M. Hesse ; elle est cristallisable et soluble dans l’eau. Les alcalis la convertissent en acide quinique en fixant do l’eau.

QUINIDINE s. f. (ki-ni-dine — rad. quinide). Chim. Nom d’un des produits du quinquina.

— Encycl. La quinidine est un alcali organique découvert jiarMM. Henry et Delondre parmi les produits des quinquinas. On lui a donné aussi les noms de quinoïdine cristallisée et de quinine p ; le premier, parce que la quinidine se trouve en quantité notable dans la quinoïdine du commerce (v. quinoïdine) ; le second, parce que cet alcali est isomérique avec la quinine. Sa composition peut en effet être représentée par la formule C4°il2*Az20*, identique avec celle de la quinine ; elle cristallise avec 4 équivalents d’eau de cristallisation.

On la prépare en faisant un extrait éthérô de la quinoïdine du commerce, traitant cet extrait par l’acide sulfurique dilué, décolorant par le noir animal la solution ainsi obtenue et précipitant ensuite par l’ammoniaque. Le précipité lavé est dissous dans l’éther, et la solution, additionnée d’un dixième d’alcool, est abandonnée à l’évaporation spontanée ; elle abandonne bientôt des cristaux de quinidine qu’on purifie ensuite. Ces cristaux sont des prismes rhomboïduux obliques. Ils s’effleurissent à l’air, et fondent par 1 action de la chaleur à la température do 160°. Elle dévie fortement à droite le plan de polarisation de la lumière. Ses réactions sont assez analogues à celles do la quinine.

Les sels de quinidine ont été étudiés par M. Van Heijningen. Ils sont, en général, assez analogues aux sels de quinine correspondants. L’oxalate, l’acétate et le tartrate sont plus solubles ; le chlorhydrate et le nitrate sont, au contraire, moins solubles.

QUIN1FLORE adj. (kui-ni-flo-re — du lat. quini, cinq j fîos, fleur). Bot. Qui a les fleurs disposées cinq à cinq.

QUININE s. f. (ki-ni-ne — rad. quina). Chim. Substance alcaline amère, que l’on extrait de l’écorce du quinquina : La quininb

est un des principes fébrifuges du quinquina. (Cuv.) Il -Quinine brute, Syn. de quinoïdine.

Il Quinine p, Syn. de quinidine.

— Eneycl. Cet alcali organique a été découvert en 1820, par MM. Pelletier et Caventou, dans les écorces des quinquinas. Sa composition a étâ établie par MM. Liebig et Regnault. On le représente d’ordinaire par la formule suivante, qui a été proposée par M. Streeker : CWH^Az^O*.

La quinine est aujourd’hui une matière qui est parfaitement étudiée. La hauto importance qu’elle présente comme médicament a porté un grand nombre d’expérimentateurs a s’occuper de tous les faits qui peuvent se rapporter à elle. Il n’est pas étonnant, dès lors, que l’on ait propose pour sa préparation et sa purification des méthodes très-nombreuses, parmi lesquelles quelquesunes touchent de fort près à la perfection. Ce but était cependant très-difficile à atteindre en raison de la rapidité avec laquelle s’altèrent la quinine et les corps qui l’accompagnent dans le quinquina. Toutes les méthodes usitées reviennent, en définitive, à traiter les quinquinas par de l’eau additionnée d’acide, l’eau pure ne leur enlevant jnnîais tout l’alcali qu’ils renferment, et à précipiter ensuite les alcalis organiques du liquide acide par de la chaux ou par du carbonate de soude ; il ne reste plus alors qu’à séparer la quinine des autres alcaloïdes qui l’accompagnent dans les quinquinas (v. quinquina). Cette séparation est lu partie délicate de l’opération.

C’est presque exclusivement le quinquina jaune que l’on emploie pour la fabrication de la quinine et de ses sels. Nous allons indiquer les principaux modes de traitement que Ton suit pour cette fabrication. Il va sans dire que ces modes de traitement sont presque toujours modifiés en quelque point par chaque fabricant. Nous commencerons par le plus ancien, qui est en mémo temps l’un des plus usités ; c’est le procédé classique dePelletier et Caventou. Le quinquina jaune "pulvérisé est soumis à l’ébulluiou pendant plus d’une heure dans 8 ou 10 parties d’éau additionnée de 12 pour 100 d’acide sulfurique concentra ou de 25 pour Ï00 d’acide chlorhydrique. Le liquide ayant été séparé, le résidu est soumis à un second traitement semblable,

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puis à un troisième ; il est alors tout à fait épuisé. Les liqueurs étant réunies et froides, on y ajoute un lait de chaux qui précipite à la fois les alcaloïdes et la matière colorante. Le précipité est égouttè et mis à la presse,

Êuis desséché. On le fait alors digérer au ain-niarie dans de l’alcool- Ce liquide dissout la quinine et la cinchonine. On le sépare du résidu insoluble et on le filtre. Par refroidissement, lorsque les quinquinas traités sont riches en cinchonine, la liqueur lui—.se cristalliser une certaine quantité de cet alcaloïde, qui est beaucoup moins soluble dans l’alcool aqueux que la quinine. On peut même favoriser cette séparation de la cinchonine en distillant une portion du véhicule. Dans tous les cas, les eaux mères renferment la quinine ; on les additionne d’acide sulfurique et on obtient un mélange de sulfate de quinine et de sulfate de cinchonine. Voici comment on sépare ces deux sels. On utilise pour cela la différence de solubilité dans l’eau froide que présentent les deux sulfates neutres ; on rend la liqueur à peine acide et on sépare tout l’alcool par la distillation ; le résidu liquide refroidi laisse cristalliser en masse du sulfate neutre de quinine presque complètement soluble dans l’eau froide, les eaux mères retenant le sulfate de cinchonine. Ces eaux mères peuvent d’ailleurs être traitées elles-mêmes de nouveau ; on en extrait de la cinchonine, puis de la quinine.

Aujourd’hui on remplace généralement la chaux par le carbonate de soude ; on a reconnu, en effet, que l’eau de chaux a la propriété de dissoudre une certaine proportion de quinine, ce qui entraîne des pertes notables pour le fabricant, cet alcali ayant une valeur considérable.

On peut encore mélanger le quinquina pulvérisé avec la chaux éteinte et lessiver le mélange avec île l’alcool concentré et bouillant. La liqueur évaporée donne de la quinine impure, que l’on purifie comme nous l’avons dit tout a, l’heure.

L’alcool étant soumis en France à un impôt énorme, M. Vhiboumery a imaginé de remplacer ce liquide par d’autres dissolvants de la quinine, tels que les huiles grasses, les huiles volatiles, les carbures dTiydrogène minéraux. Ces derniers corps sont-actuellement employés pour cet usage, les pétroles d’Amérique et les huiles lourdes de goudron de houille pouvant être achetés à des prix très-minimes. U suffit de traiter par ces carbures la quinine brute desséchée, pour qu’ils dissolvent les alcaloïdes qu’elle renferme. Les solutions agitées avec de l’acide sulfurique faible abandonnent à celui ci les alcalis ; on obtient ainsi une solution de sulfates que l’on fait cristalliser et que l’on purifie, et le carbure d’hydrogène se trouve prêt à traiter de nouveau une certaine quantité de produit brut.

Les eaux mères du sulfate de quinine renferment un produit incristallisable et alcalin qui a été découvert par Sertuerner et nommé quinoïdine (v. ce mot). Cette substance est un produit d’altération de la guiuine, altération produite soit pendant la suite des manipulations de la fabrication, soit surtout par l’exposition des écorces de quinquina au soleil dans les forêts. M. Pasteur a reconnu, en effet, que la lumière altère profondément les sels de quinine. On doit, pendant la préparation du sulfate de quinine, éviter toute action de la lumière solaire.

Quand on a du sulfate de quinine pur, il est très-facile de se procurer la quinine elle-même. Il suffit de précipiter par un alcali la solution de ce sal. Ainsi préparée, la quinine constitue une masse blanche, caillebottée, qui s’agglutine par la chaleur et devient friable par la dessiccation. Elle se dissout dans 350.parties d’eau froide et 400 parties d’eau bouillante. Elle est extrêmement soluble dans l’alcool et assez soluble dans l’éther ; ce dernier caractère la distingue facilement de la cinchonine. Elle possède une réaction alcafine prononcée j sa saveur est franchement amère. La quinine pure ne paraît pas cristalliser ; laissée en contact avec l’eau, elle fixe 2 équivalents de ce liquide et devient alors cristalline. Sa combinaison avec 6 équivalents d’eau cristallise en aiguilles. Ce dernier hydrate fond à 120" en perdant son eau ; à uno température plus élevée, il se détruit complètement comme la quinine elle-même. La solution alcoolique de la quinine dévie à gauche le plan de polarisation de la lumière ; l’élévation de la température diminue ce pouvoir rolatoire.

La quinine est soluble dans les acides dilués. A chaud, l’acide sulfurique concentré la détruit. A froid, l’acide sulfurique fumant se combine a la quinine en donnant un acide conjugué, l’acide sulfoquinique, qui a été découvert par M. Schutzenberger.

Les agents d’oxydation détruisent la quinine. Un mélange de bioxyde de plomb et d’acide sulfurique la transforme eu quinétine (v. ce mot).

Un courant de chlore, agissant sur la quinine mise en suspension dans l’eau, produit la dissolution de l’alcali ; en même temps la liqueur se colore en rose, puis en violet, puis en. rouge, enfin se ; déçolore, la matièreorganique, se.’ résiuifiant, La réaction suivante, découverte par Brande, est caractéristique pour, la quinine : quand on ajoute à fa solution d’un sel de cet alcali de l’eau chlorée, puis quelques gouttes d’antmoniaqun, "