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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 2, Pubi-Rece.djvu/202

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sanction foyale, qui eut lieu le 29 août, Rabaut se prononça pour une monarchie tempérée. Il soutint ensuite la nécessité d’une chambre unique et permanente, que le roi ne pourrait point arrêter dans ses délibérations, et, dans la discussion qui s’engagea sur la nature du veto que le roi pourrait opposer aux décrets de l’Assemblée, il se prononça pour le veto suspensif, contrairement à Mirabeau, qui demandait le veto absolu.

Nommé président de l’Assemblée le 15 mars 1790, Rabaut s’occupa de l’organisation des gardes nationales et de la gendarmerie et plaida la cause des écrivains avec chaleur. En 1791, il proposa de créer les assignats de cinq livres et prit la parole au sujet de la réunion du Comtat-Venaissin à la France.

Lorsque l’Assemblée nationale eut terminé ses travaux, Rabaut-Saint-Étienne, rentré dans la vie privée, continua à rester à Paris. Il devint rédacteur en chef du Moniteur et composa son remarquable Précis de l’histoire de la Révolution française, « destiné à détruire les impressions qu’avaient cherché à répandre contre la France les ennemis de la liberté. » Le 30 septembre 1790, il avait fondé avec Cerutti la Feuille villageoise, accueillie avec faveur par le peuple et qui jouit d’un grand crédit.

Ses capacités politiques et le talent qu’il avait déployé à l’Assemblée nationale lui valurent à la Convention un siège qu’il n’avait pas ambitionné. Les électeurs de l’Aube le choisirent spontanément pour député (1792). Au mois de décembre, il présenta un projet de loi relatif à l’instruction nationale. Lors du procès de Louis XVI, il se prononça contre la compétence de l’Assemblée ; puis, tout en reconnaissant que Louis XVI était coupable, il vota l’appel au peuple, la détention et le bannissement à la paix. Le 23 janvier 1793, il succéda à Vergniaud comme président de la Convention. Rabaut, qui ne s’était rallié qu’assez tard à l’idée d’établir la république, se rangea dans le parti de la Gironde et s’éleva à diverses reprises contre les montagnards. Lorsque les girondins furent dispersés, Rabaut, décrété comme eux d’arrestation, se réfugia dans les environs de Versailles. Mis hors la loi le 28 juillet, il revint à Paris et trouva un asile, ainsi que son frère Rabaut-Pommier, chez des compatriotes, M. et Mme Payzac, qui étaient ses obligés. L’indiscrétion du menuisier qui avait construit leur cachette révéla le secret à Fabre d’Églantine, qui en donna connaissance au comité de Salut public. Le 4 décembre, Rabaut fut arrêté avec son frère et M. et Mme Payzac. Le lendemain même, sa tête tombait sur l’échafaud. Mme Rabaut se donna la mort en apprenant, par le crieur public, le sort de son mari.

Boissy d’Anglas a rendu à Rabaut-Saint-Étienne ce touchant témoignage : « J’ai habité à Nîmes, pendant dix ans, la même maison que lui ; je l’ai vu et entretenu tous les jours pendant cette portion de ma vie ; il ne s’en est pas écoulé un seul qui n’ait ajouté quelque chose à mon estime et à mon amitié pour lui. »

Outre les ouvrages déjà mentionnés, nous citerons de lui : Triomphe de l’intolérance ou Anecdotes de la vie d’Ambroise Borelly (Londres, 1779, in-8o), réédité sous le titre de : le Vieux Cévenol ou Anecdotes de la vie d’Ambroise Borelly, etc. (Paris, 1820) ; Lettre sur la vie et les écrits de M. Court de Gébelin (Paris, 1784, in-4o) ; À la nation française, sur les vices de son gouvernement, sur la nécessité d’établir une constitution et sur la composition des états généraux (1788, in-8o ); Question de droit public : Doit-on recueillir les voix dans les états généraux par ordres ou par têtes de délibérants ? (Paris, 1789, in-8o) ; Prenez-y garde ou Avis à toutes les assemblées d’élections (1789, in-8o) ; Réflexions sur la division nouvelle du royaume ; nouvelles réflexions : (1789, in-8o) ; Almanach historique de la Révolution (Paris, 1791, in-8"), souvent réimprimé sous ce titre, qui lui est resté : Précis historique de la Révolution française ; Discours et opinions de Rabaut-Saint-Étienne, précédés d’une notice sur sa vie, par Boissy d’Anglas (Paris, 1827, 2 vol, in-18) ; ses Œuvres ont été publiées par Boissy d’Anglas (Paris, 1820-1826, 6 vol. in-18) et par Cotlin de Plancy (1826, 2 vol. in-8o).


RABAUT (Jacques-Antoine), dit Rabaut-Pommier, conventionnel, frère du précédent, né à Nîmes le 28 octobre 1744, mort à Pari le 16 mars 1820. Pasteur de l’Église de Montpellier lorsque la Révolution éclata, Rabaut accueillit avec joie l’ère de rénovation qui commençait. Envoyé à la Convention par le département du Gard (1792), il y passa presque inaperçu, vota la mort de Louis XVI avec sursis, se joignit aux girondins et fut compris, en 1793, au nombre des soixante-quinze députés décrétés d’arrestation. Le 4 décembre 1793, Rabaut fut arrêté avec son frère, Rabaut-Saint-Étienne, et enfermé à la Conciergerie, d’où il sortit après le 9 thermidor pour reprendre son siège à la Convention. Le 7 octobre 1795, il prononça l’éloge de son frère, et, sur sa demande, la Convention décida que les œuvres politiques de celui-ci seraient imprimées aux frais de la nation. Sous le Directoire, Rabaut-Pommier fit partie du conseil des Anciens, dont il devint secrétaire. Après le 18 brumaire, auquel il ne tarda pas k applaudir, il fut attaché à la trésorerie, puis devint sous-préfet de l’arrondissement du Vigan et ne renonça aux fonctions administratives qu’en 1803, pour être nommé pasteur de l’Église de Paris. Il remplit ces fonctions jusqu’en 1815. L’année suivante, il se vit proscrit comme ayant voté la mort de Louis XVI, mais obtint, en 1818, de rentrer en France. Rabaut-Pommier passe pour avoir découvert la vaccine à peu près en même temps que Jenner. Dès 1781, il constata, en effet, que l’inoculation du virus des pustules des vaches est un puissant préservatif contre la petite vérole ; enfin, il prit quelque part à l’établissement du télégraphe. On lui doit les deux écrits suivants ; Napoléon libérateur, discours religieux prononcé le 15 août 1810 (Paris, 1810, in-8o ); Sermon d’action de grâces sur le retour de Louis XVIII (Paris, 1814, in-8o). Rabaut-Pommier, tour à tout membre de la Convention, partisan du 18 brumaire, serviteur de l’Empire et panégyriste de Louis XVIII, donna l’exemple de la plus pitoyable versatilité.


RABAUT (Pierre-Antoine), dit Rabaut-Dupuis, pasteur protestant et homme politique français, frère des précédents, né à Nîmes en 1746, mort.dans la même ville en 1808. Il s’adonnait au commerce, lorsqu’il fut proscrit en 1793, comme fédéraliste. Rabaut revint en France après le 9 thermidor et fut envoyé, en 1797, par les électeurs du Gard, au conseil des Anciens, où il se fit remarquer en défendant les émigrés du Bas-Rhin et du Comtat-Venaissin. Nommé, en 1799, député au Corps législatif, il en devint président en 1802 et vota pour le consulat a vie. Il sortit du Corps législatif en 1804 et se retira à Nîmes, où il remplit les fonctions de conseiller de préfecture. On a de lui : Détails historiques et recueil de pièces sur les divers projets qui ont été conçus, depuis la Réformation jusqu’à ce jour, pour la réunion de toutes les communions chrétiennes (Paris, 1806, in-8o) ; Annuaire ou Répertoire ecclésiastique à l’usage des Églises réformées et protestantes (1807, in-8o) ; Notice historique sur la situation des Églises chrétiennes réformées en France, depuis leur rétablissement jusqu’à ce jour (1806), manuscrit qui se trouve entre les mains de M. Athanase Coquerel fils.


RABBA ou RABBATH-MÔAB, ancienne capitale des Moabites, dans la Turquie d’Asie (Palestine). Il n’en reste que quelques ruines couvrant, sur une colline en forme de.demilune, un espace de 2 kilom. de circonférence,


RABBA, ville de la Nigritie centrale, dans le royaume de Niffé, près de la rive gauche du Quovra ; elle est grande et bien peuplée :. Cette ville est l’entrepôt de toutes les marchandises de fabrique étrangère et indigène.


RABBAN1SME, RABBANISTE. V. RABBINISME, RABB1NISTE.


RABBATH-AMMON, ville capitale des Ammonites, appelée aussi quelquefois simplement Rabbath ; elle était située de l’autre côté du Jourdain. À la suite d’une insulte faite à des ambassadeurs juifs envoyés aux Ammonites, elle fui assiégééet prise par David ; mais elle ne resta pas longtemps aux mains des Israélites. À l’époque de la domination macédonienne et grecque, Ptolémée Philadelphe lui donna le nom de l’hîladelp/iia. C’est sou3 ce nouveau nom. qu’elle figure assez fréquemment dans les traités de différen tsauteursgrees et romains (Pline, v, 6 ; Ptolémée, v, 15) ; sur les monnaies romaines, elle porte le titre de ville arabe, capitale du district arabe de Philadilphinè. Cependant, elle continua à garder, chez ses habitants son nom antique de Rabbath-Amman, dont la seconde partie, Atnmon, a été conservée par les géographes arabes sous la forme très-peu altérée, de Amman. Sectzen et Burckhardt en ont relevé les ruines près d’une petite rivière appelée encore Moya-Amman (littéralement l’eau, la rivière à’Amman, c’està-dire SAmmon, ou Rabbath-Ammtn),


RABBE (Alphonse), littérateur français, né à Riez (Basses-Alpes) en 1786, mort à Paris en 1830. Après avoir fait de brillantes études à l’école centrale des Quatre-Nations, il entra dans l’administration militaire de l’armée d’Espagne, et là, ardent, sans expérience, passionné pour le plaisir, il prit le germe d’une horrible maladie qui empoisonna son existence et le força à changer de profession. Rabbe revint à Paris, où il dut songer à tirer parti de son savoir, n’ayant d’autre moyen d’existence que sa plume. En 1808, il composa l’introduction et plusieurs autres parties du Voyage pittoresque en Espagne par A. de Laborde, et, quatre ans après, il fit paraître un Précis de l’histoire de Russie pour le Tableau de la Russie, publié en 1812 par son compatriote Damaze de Raymond. Quelques autres travaux obscurs lui fournirent des ressources jusqu’en 1814. Toujours souffrant, par conséquent inquiet, chagrin, irritable, il alla réclamer les soins affectueux de sa famille et respirer l’air natal. Ses parents étaient dévoués à la cause royale (1815) ; ils l’attirèrent dans leur parti, et Rabbe y apporta la violence maladive de son humeur. Chargé d’une mission pour les Bourbons d’Espagne, il fut arrêté à la frontière, retenu en prison et ne dut sa délivrance qu’au sanglant désastre de Waterloo. Rabbe avait donné des gages solides à la Restauration triomphante et attendait tout d’elle, mais il fut déçu dans son espoir ; on ne lui offrit qu’un assez mince emploi au ministère des affaires étrangères, parce qu’il n’était ni noble ni titré. Indigné, il refusa cette faveur équivoque, se fit recevoir avocat et inscrire au barreau d’Aix, où il plaida avec quelque succès ; mais, ennuyé bientôt de la procédure, Rabbe se rendit à Marseille en 1819 et publia une brochure intitulée De l’utilité des journaux politiques publiés dans les provinces. En même temps, il fit paraître le premier numéro d’un journal d’opposition, le Phocéen, qui vécut deux ans et succomba après avoir subi plusieurs procès devant la cour d’assises d’Aix. En 1822, Rabbe reprit le chemin de Paris, où il continua à faire avec ardeur du journalisme politique, toujours dans le sens du libéralisme le plus prononcé, et il contribua au succès de l’Album, des Tablettes universelles et du Courrier, dont il devint rédacteur en chef. À la même époque, il travaillait pour les libraires et donnait les ouvrages suivants  : Résumé de l’histoire d’Espagne (1823) ; Résumé de l’histoire de Portugal (1824) ; Résumé de l’histoire de Russie (1825, in-18), pour la collection des Résumés de Félix Bodin ; l’introduction des Mémoires sur la Grèce, par Maxime Reybaud ; l’introduction à l’Histoire du Bas-Empire, par Aimé Millet (1825), et une Histoire d’Alexandre Ier, empereur de Russie (1826, 2 vol. in-8o). Ces ouvrages, écrits avec trop de hâte, pèchent par l’exactitude ; mais Rabbe y a montré, par quelques pages brillantes, ce qu’il eût pu faire avec plus de loisir et dans une condition plus heureuse. En 1827, il travailla à la Biographie universelle et portative des contemporains, dont il fut, mais pendant peu de temps, le directeur. On a cité de lui avec éloge les biographies de Canning, de Catherine II, de Benjamin Constant, de David, etc.

Au milieu de ses luttes contre la maladie et la pauvreté, Rabbe, au lieu d’un régime calmant, faisait un usage immodéré du café pour remonter son énergie, et, lorsque la surexcitation nerveuse lui était devenue insupportable, il la combattait par l’opium. Une inflammation du péricarde s’était déclarée vers la fin de 1829 ; une rechute eut lieu le 27 décembre et il s’éteignit dans la nuit qui commençait une nouvelle année. Il a ordonné que son corps fût conduit directement au champ du repos. Voici le portrait d’Alphonse Rabbe, tracé par Armand Carrel dans le premier numéro du National qui parut le 8 janvier 1830 : « Il était entré dans le monde à la suite de brillantes études, avec un esprit remuant, un caractère intrépide, des passions vives, une belle figure, de l’esprit, du cœur, un geste mâle et parlant, une éloquence noble, hardie, animée, entraînante. Il avait à peine vingt-six ans lorsque l’avenir que lui promettaient tant d’avantages se ferma devant lui sans retour. Il fut atteint d’une horrible maladie dont il ne sortit, au bout de deux ans, que défiguré, mutilé, rendu presque méconnaissable. Ainsi affligé, il lui fallut vivre, après avoir vainement désiré et plusieurs fois tenté de mourir ; mais vivre retiré et presque caché, lui dont le besoin le plus impérieux était de communiquer avec les hommes et d’en être écouté, aimé, applaudi ! La maladie avait encore eu pour effet de ruiner entièrement sa fortune ; il lui fallait écrire pour exister. Vivant en grande partie séparé des affaires courantes, sans intérêt et presque sans espoir personnel dans nos luttes, il ne fit guère en politique que d’éloquents hors-d’œuvre. Il écrivit deux livres d’histoire, des abrégés, des résumés, genre qui ne convenait à aucun talent moins qu’au sien. Ce ne furent que des compilations faites avec hâte et fatigue et dans lesquelles étaient jetées des pages éloquentes, expression de ses misanthropiques douleurs. Comme tous les hommes voués à un extrême malheur, il voyait, il enviait malgré lui des heureux dans tous ceux que le sort avait moins maltraités que lui. Il avait vu successivement tous les hommes de son âge s’avancer en réputation, en situation, en bien-être, suivant les progrès naturels de la vie, et lui, immobile dans la sienne, volontairement exilé des sociétés où le talent est deviné, encouragé, poussé, récompensé, il se regardait trop facilement comme délaissé par ceux qu’à la longue il lui fallait perdre de vue. On pouvait déplorer en lui cette disposition injuste et trop cruellement expliquée par une solitude flétrie et souffrante. Mais bon, aimant, généreux, il était toujours prêt à recommencer la vie, à se reprendre à toutes sortes d’illusions avec le premier jeune homme que le hasard lui faisait rencontrer et qui annonçait quelque avenir. Il avait renoncé pour son compte à la réputation, dont il lui était si douloureux de se sentir digne. La plus douce récompense du talent, celle qui se recueille au sein d’un monde brillant et que, dans son langage figuré, il appelait la gloire argent comptant, devant toujours lui manquer, il n’y avait point de prix équivalent à ses yeux. « Je ne suis, disait-il peu de jours avant de mourir, qu’un surnuméraire dans la vie, qu’un débris d’homme ; je partirai sans avoir rien fait. Heureux si quelques amis ont su ce que je pouvais faire ! » Mais, pour tous ceux qui l’ont fréquenté, pour tous ceux qui l’ont entendu, ne fût-ce qu’une fois, il n’y eut jamais de débris plus noble et plus regrettable. Quand il parlait de lui, de sa vie ; quand il peignait ses impressions, ses souffrances, quand il racontait ce qu’il avait appris ou vu, il était admirable. Alors, son langage si abondant et si riche, sa diction si virile et si noblement accentuée, sa pantomime si spontanée, si heureuse, tout, jusqu’à sa physionomie dévastée, était expression, mouvement, peinture, entraînement. » Rabbe avait dans la conversation des mots heureux, des tours brillants qu’il ne retenait pas et qu’il ne retrouvait plus lui-même la plume à la main. D’ailleurs, un trouble nerveux s’emparait de lui et le faisait souffrir quand il avait écrit un peu de temps. De là vient que sa réputation ne paraissait pas toujours justifiée par ses écrits de longue haleine. M. Jules Claretie a publié en 1866 une étude sur Alphonse Rabbe.


RABBI s. m. V. RABBIN.


RABBI, vallée du Tyrol, — dans laquelle se trouvent, à 12 kilom. de Magras, des eaux’ ferrugineuses quïïé boivent dans tout leTyrol comme l’eàu’de Seïtz en Allemagne, en. France et en Angleterre ; La vallée-offre des prairies, ; des’-bois, des rochers et des sites’ très-pittoresques.

RABBIN s. m. (ra-baln — forme franciséé du mot grec rabbi, calqué littéralement sur la forme hébraïque.rabbi. C’était le titre honorifique que portaient les juges et les jurisconsultes au temps de Jésus, et, dans ce sens, il répond assez exactement au dûclor et au magister du moyen â^ : e. Le mot rabbi est quelquefois écrit de-différentes manières en hébreu : ruban, rabi, rab ; on ne sait pas au juste si à ces différentes formes correspondent des nuances de signification ; iL’e-mot arabe rai ou rebbi, qui dérive de-la même ra— • cine que le terme hébreu, —veut dire, maître, seigneur. : Msreiéi, OSeigneurl ômonDieu-1 V. la dissertation de Hill, De Hebrxorupirabbinis seu magistris). Primitivement, Savant versé dans.l’Écriture et les lois des, Juifs, fl S’est dit— particulièrement des.anciens écrivains juifs.qui ont publié des explications ou des commentaires sur la Bible, ou qui ont écrit sur le juduïsme : Être vei’sédans la doctrine des rabbins. Sentiments’des rabbins. Grâce à de nombreux barbarismes, les rabbins. ont réussi à se former un vocabulaire assez complet. (Renaii.)

—Aujourd’hui, Docteur de la loi juive, don* la fonction est de prêcher dans lâ synagogue, d’y faire les prières publiques et’d’interpréter la loi. En France, depuis 1831, les rabbins sont salariés par l’État.

"—S’emploie sous la forme■’rabbi et sans article devant un nom propre, quand on parle d’un docteur juif : Rabbi ûen Exra est d’un avis différent. Il S’emploie également sous cette forme pour désigner celui à qui l’on adresse la parole : Que dites-vous, rabbi, de cette interprétation y (Acad.)

Grand rabbin, Chef d’une synagogue on d’un consistoire israélite.

RABBINAGE s. m. (ra-bi-na-je — rad. rabbin). Étude, des livres des rabbins : C’est un homme qui passe sa vie dans le rabbinaGE. (Acad.) « S’emploie surtout sous forme de dénigrement.

RABBIN AT s. m. (ra-bi-na — rad. rabbin). Dignité, fonction du rabbin : En Allemagne, on n’admet au rabbinat. que des hommes d’un savoir éprouvé. 11. serait utile que tes jeunes Israélites gui se destinent au hadeimat publiassent des thèses sur la philologie et l’archéologie judaïques. (Caheu.)

rabbinique adj. (ra-bi-ni-ke — rad. rabbin). Qui appartient aux rabbins, qui leur est particulier : Interprétation rabbinique. Quant au Coraiiy ce qui s’y trouve de saint et de juste est emprunté presque mot pour mol de nos livres sacrés ; le reste est une compilation rabbinique. (Chûteaub.) Les juifs promènent par les rués leurs profils au nez crochu, à ta bou<che mince, leur Crâne jaune et luisant coiffé d’un, bonnet rabbinique posé en arrière. (Th. Gaut.)

—• Philol. Caractères ràbbiniques, Caractères-ronds des Hébreux : Le caractèreRùBùmi- qois est différent dé l’hébreu ordinaire. (Acad.) Les juifs’écrivent quelquefois-leur tangue vulgaire en caractères kabbIniques. (Acad.) Il Langue rabbinique, Langue hébraïque moderiié, dans laquelle ont écrit les rabbins : L’hébreu rabbiniqoë est ce qu’an peut appeler une langue factice. (Renan.)

École rabbinique, École où l’on forma des rabbins.

RABB1NISME s. m. (ra-bi-ni-sma — rad, rabbin). Doctrine tiréedes écrits des rabbins et des traditions juives,

— Encycl. On appelle de ce nom une doctrine issue de la tradition judaïque et des controverses qui suivirent la destruction de la nationalité des Israélites durant la décadence romaine ; aussi, le rabbimme est au mosaïsme antique ce que le catholicisme ac-tuel est au christianisme primitif, c’est-à-dire la lettre substituée à l’esprit de la religion de Moïse ; c’est, du resté, une évolution commune à tous les cultes qui vieillissent. Les interprètes s’efforcent de "formuler une fois pour toutes les idées qui’servent’de fondement aux croyances, afin de pouvoir les conserver indéfiniment. Peu à peu, les pratiques. remplacent l’enseignement et il vient un moment où on se trouve en présence, d’une part, d’une scolastique abstruse et mystérieuse, et, de l’autre, d’une série d’œuvres matérielles qui ont.la prétention d’être symboliques et ne.sont plus que du fétichisme. Quand les