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jamais cette démarche téméraire, etc. ; et cela au moment même où l’Assemblée s’associait si ouvertement h la réaction antireligieuse.

Les préventions dé Robespierre étaient encore alimentées pur sa haine contre le parti de la Commune et ceux qu’on nommait avec plus ou moins de justesse les hébertistes. Comme première mesure d’intimidation, il demanda et il obtint l’épuration de la Société, c’esi-à-dire en réalité l’exclusion de ses adversaires. C’était nlors une chose tort grave que d’être exclu des Jacobins ; cor la radiation d’un membre le faisait passer en quelquesorte à l’état de suspect. Inquiets pour eux-mêmes, Danton et Destnoulins se prononcèrent contre les novateurs. Enfin Robespierre eut exploiter encore les dispositions peu bienveillantes des comités de gouvernement à

l’égard de la Commune, et if agit sur la Convention en invoquant la liberté des cultes et la nécessité de ne pas passer aux yeux de l’E.uropa pour un peuple d’athées. Suivant les habitudes invétérées de son esprit soupçonneux, il représenta judaïqueinent le mouvement contre le culte comme une conspiration, et il arracha à l’Assemblée (6 décembre, 16 frimaire) un décret garantissant la liberté des cultes et consacrant ainsi l’existence ofticielle du catholicisme.

Le moment n’était pas éloigné où les promoteurs du culte de la Raison, Cloots, Chaumette, Gobel, etc., allaient expier leur tentative et leurs opiuions philosophiques sur 1 échafaud.

Mais le mouvement était si puissant que, quoique étouffé à Paris, il se prolongea longtemps encore dans les départements et jusqu’au milieu des années.


Raison d'État (LA), traité politique, par Botero (1589). Voyant qu’on abusait et de l’Histoire de Tacite et des maximes de Machiavel au détriment des nations, Botero résolut de trader un art politique d’après les véritables principes du christianisme, qu’il considérait comme étant ceux de la justice et de ; l’humanité. Il envisage les hommes tels quils devraient être et, dans cette hypothèse, il imagine un système parfait de société ; on ne peut l’accuser néanmoins d’avoir fait une utopie. C’est un esprit sage, supérieur et connaissant mieux les cours de son temps que Machiavel lui-même. Botero veut qu’on apprentie à diriger les opinions erronées, les passions même qui répugnent à la morale, au lien de les persécuter inutilement. Les passions égoïstes sont parfois des stimulants plus énergiques que la vertu toute pure. Ecclésiastique, il attaque les vices de l’Église ; il n’accorde au clergé d’autre autorité que ceiie qui dérive de la modération et du désintéressement. Parlant des peines, il se rencontre avec les réformateurs modernes du code criminel ; il veut la peine de mort très-rare et un châtiment afflietif et infamant a la fois. On devine ses raisons. Examinant l’art do la guerre, il en borne l’usage à la défense de l’État ; si elle a tout aune but, la guerre est l’art des brigands et des assussins. Botero préfère l’infanterie à là cavalerie et se prononce contre les armées nombreuses, qui ne peuvent être ni bien commandées ni bien entretenues. 11 propose l’institution d’une milice nationale, qui se rendrait’ utile en temps de paix par 1 exécution de grands travaux’publics, si toutefois une milice est nécessaire. Admettant les forces maritimes, il borne leur emploi a. la défense des ports et à la protection du commerce, et les proportionne ù l’étendue et à la puissance des Eiats. Botero traite ensuite un sujet, tout à fait nouveau pour sou temps, l’économie politique. Il exprime des opinions aussi hardies que justes en parlant de la richesse des nations. Il défiait le luxe : la-préférence donnée aux objets agréables sur les objets utiles ou nécessaires. Quand ce vice est poussé à l’excès et 4ue les fortunes s’accumulent dans les mains d’une caste Srivilégiée, la population doit nécessairement éeroîu-e. L’oisiveté étant la principale cause de la misère et de la faiblesse des peuples, les gouvernements doivent encourager l’agriculture.’Le commerce, lien commun des

sociétés, est aussi te moyen le plus propre à utiliser le superflu des denrées nationales ou à écarter la disette. La seule exportation nuisible à ^industrie d’un peuple est celle des denrées brutes ou matières premières, surtout si ce peuple peut les manufacturer lui-même. Attaquant comme pernicieux les vastes domaines des souverains et les*’trésors royaux, il met la richesse du prince dans la richesse de ses sujets. Les impositions personnelles et mobilières lui paraissent ouieuses ; il condamne avec force les impositions en nature. Reconnaissant l’influencé des climats, il en rixe les limites d’âpres là morale et la politique. Il attend le bien des bonnes institutions fondées sur la justice et l’inièiet. II veut qu’on remédie à la longueur des formalités juUkiaires. Voyant dans les parcs seigneuriaux autant de terres perdues pour la fortune nationale et voulant atténuer les vices de ftnsiitnuon de la-tioblesse, Botero propose de distribuer dos terres a, tous lus citoyens. 11 regarde les véritables savants comme tes instituteurs et les maîtres do l’esprit public, et déclare qu’un bon gouvernement dûit avant tout les consulter et les respecter. Penaeur profond, il calcule la puissance réelle

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des empires et il prévoit leurs destinées ; ainsi, il annonça la décadence de la Turquie et de l’Espagne. Le premier, il proposél’ëquilibre politique de l’Europej.pour avoir une paix sûre et durable.

Quelques Italiens placent Botero à un’rang plus élevé que Montesquieu ; mais toute comparaison tombe par cela même que l’auteur de l’Esprit des lois prend les hommes tels qu’ils sont. Botero peut quelquefois disputer à Machiavel le premier rang ; il a une connaissance plus profonde des intérêts et-des ressources des peuples à son époque ; il traite avec quelque étendue de l’économie politique, de laquelle Machiavel ne pailepas. Plus occupé de ses idées que de la manière de les exprimer, Botero se répète ; clair.et dégagé de toute affectation, il est quelquefois diffus et incorrect. Son livre compte un très-grand nombre d’éditions et de traductions ; il à été traduit deux fois en français (Paris, 1599 et 1606). Il mériterait encore d’obtenir une partie de la faveur dont il était jadis en possession. ■


Raison d'État (HISTOIRE DE LA), par J. Ferrari (Paris, 1860). Cet ouvrage, fruit de vastes recherches, sur l’histoire d’Italie, est divisé en deux parties : la première est intitulée Politigue des peuples, fa seconde Potitiijue des savants. Voici le résumé de cet important travail. L’unique loi do la nature, dit l’auteur, estle règne de la force. L’homme, fils

cette loi sucommande

à

maître aux

serviteurs. Dans les États, te gouvernement appartient toujours au plus fort, qui donne aux vaincus le nom de rebelles. Dans l’humanité, le blanc asservit le nègre, toutes les races se disputent la terre les armes à la main. Les premiers noms qui apparaissent dans l’histoire sont Fou-Hi, Sésostris, Ninus, Sémiramis, et la Bible attribue la fondation des villes aux descendants de Caïn. Les mêmes phénomènes se manifestent dans le nouveau continent, où la civilisation est guidée par les.anciens empires du Mexique et du Pérou. Chaque cité est une œuvré de guerre, chaque capitale un centre de conquête, auquel viennent >se rattacher toutes les cités secondaires, avec une multitude do forts, de toutes, de canaux. La démocratie est inséparable du despotisme, dit Ferrari, parce que ordinaireiKent.les multitudes ont avantage au gouvernement d’un seul, comme-en Chine. À l’intérieur, deux formes de gouvernement, la monarchie et la republique, qui se traduisent à l’extérieur par l’unité et la fédération. Dans les républiques, les révolutions commencent sous la forme monarchique et s’accomplissent sous ta forme républicaine ; le

contraire a lieu dans.les monarchies. Tout révolutionnaire est’l’alliê des ennemis de sa. patrie et se sert d’eux pour accomplir l’a révolution. Le premier peuple qui fit appel aux armes.obligea les autres à combattre, et chaque peuple, unitaire ou fédéraliste, do la Norvège au Japon, est obligé de se mettre au niveau des autres pour n’être pas détruit. L’auteur examine l’histoire du monde depuis l’an 2500 avant notre ère, c’est-à-dire il partir de ce qu’on a appelé la vocation d’Abraham et do 1 époque certaine de Chou-King. Tous les cinq cents ans, le monde politique est renouvelé en passant par quatre périodes’de cent vingt à cent vingt-cinq ans.’Chaque période est composée de quatréphases de

trente ans, qui correspondent’ à une génération. Chaque génération cherche a faire régner ses propres idées et produit ce que l’on appelle mutation ou révolution, et chaque révolution se compose de deux temps, l’un pour détruire le gouvernement traditionnel, l’autre pour le reconstruire avec de nouveaux hommes et de nouvelles idées. Toute révolution est suivie d’une réaction, ’Ces’quatre moments ; fonnenc la période, et quatre périodes forment le cycle de cinq cents ans. C’est en £500 av. J :-C.que le genre humain fait sa première apparition historique. On manque de documents pour déterminer lé mouvement de l’an 2000 ;’ mais vers 1500 apparaissent Sésostris, Moïse, las : grands législateurs ; vers l’an 1000, la Grèce se soulève contre les rois et la civilisation asiatiques ; vers 500 a lieu la chute de Babylonè ; 1 invasion. de Xerxàs est repoussée par des victoires.’immortelles- ; les Turquins sont chassés de Rome. Dans les premières années de notre ère, le temple- de Janus- est fermé et les peuples sont réunis à l’empire romain pour recevoir la bonne nouvelle. Cinq cents ans plus tard, les barbares viennent prendre leur partais civilisation occidentale. Eh 1000, la papauté déjà fortement constituée et l’empire rétabli commencent à fonder les basesde l’Europe mo.ierno. En 1500, l’Europe renouvelle sa religion* conquiert l’Amérique et refoule les Tartares dans la Chine.’ Aucun’ événement postérieur, pas même la’Révoiution française, n’a produit une telle-commotion. « On a beaucoup exagéré, dit l’auteur, I importance de cet événement ; elle (la’Révolution) n’a’ pourtant détruit ni lesL documents, ni les traditions nationales, ni les gouvernements historiques, ni la géographie politique, ni les anciennes capitales, ni la • force comparative dès -États ; nous sommes toujours l’Europe de 1500 et même eeile-’dé’ l’an 1000. il faut attendre jusqu’à l’an 2000 pour voir les effets de la reconstitution, des

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nations latines, de la liberté de l’Allemagne, de la-force des Slaves et du travail des Chinois. Alors les grandes voies de communication seront achevées, presque toutes lesterres cultivées, — et" l’on aura’ une. nouvelle industrie, un.nouveau commerce, une. nou» ; velle science et une nouvelle religion. ;»’pour arriver à ce résultat, il faut encore traverser plus.d’une.période de., cent" vingt-cinq[, ans, . avec les deux phases de révolution et les deux phases de léaction. Alors, dans la lutte universelle, la liberté et la fédération seront représentées par l’Occident, et la monarchie et l’unité par l’Orient ayant à sa tête la Russie. Enfin l’on peut espérer pour l’an 3500 la civilisation.de tout le globe avec les, républiques, dans, un hémisphère et lamonarchie dans l’autre. Jusqu’ici l’Océan a empêché rAmérique.de participer aux révolutions de. I ancien-continent ; en 1500, le Pérou et le Mexique étaient encore a l’âge mythique et cherchaient l’avenir dans les entrailles des victimes humaines. Les écrivains n’ont rien compris j à, cette marche, de l’humanité.-Ils ’ sont ordinairement révolutionnaires.et proposent toujours une idée en contradiction avec les faits, en combattant’le gouvernement qui les opprimé. L’auteur restreint ici ses investigations et, au lieu de rechercher les théories chinoises, indionnesjuives, grecques, latines sur l’art de gouverner, il se borne à l’Italie moderne. C’est que >1 Italie, patrie des révolutions, est devenue par cela même la patrie de la politique, Selon M. Ferrari, la politique n’est pas la’ réalisation du droit et do la justice, mais l’art de faire vivre les E’.ats. L’antiquité avait-Sacrifié de nombreuses victimes a la terrible, divinité du. salut public.sans en laisser-un.code spécial.. H était réservé aux.modernes d’en faire une science et à MB’. deila Casa, ’ qui voulait la ’, combattre, .de. lui donner le nom de raison d’État. Elle a fait l’objet des élucubrations de quatre cent vingt-quatre écrivains italiens et de quatre cent soixante-dix étrangers. qui les suivirent. Eiie prétend enseigner à guider les rois, surprendre les peuples, aduler les chefs, soumettre les rebelles, èh un mot dominer les événements. Air tins.siècle apparaissent VOculus pastoralis d’un auteur inconnu, qui enseigne aux puissants l’art do feindre pour gouverner ; lo livre de saint Thoiuasj Ve reyimine principum, dans lequel l’idée d une monarchie guelfe est. mise en avant ; celui de Dante, De moiiarefiia, qui soutient l’empire gibelin ; et enfin celui d’Egidio Colonna, , qui propose une monarchie quelconque, mais juste. Au xive siècle apparaît une école classique qui aurait voulu voir réunies dans le prince les vertus de César et de Bru tus et qui eut pour adeptes Baitolo, Platina, Pontanus, Caraffa, Patrizzi. C’était ’ l’époque des seigneurs qui représentaient une sotte dé>monarchie -tribunitieiin’é’^ans foi-ni ; loi. Au xvo siècle, la corruptioncoînmeucé, et Gino Çappohi laisse à son fils désMémoires empreints d’egoîsme et d’hypoorisie.’En yainSavonaroIe invoque Se ciel pour la conjurer, la corruption trouve son législateur en ’ Maehiavei. C’est avec une égale indifférence et sans autre préoccupation que celle du succès que ce dernier enseigne à fonder ou k 1 renverser une niouarchiéouiune république et qu’iL trace, le type^du rûi, du tribun, du pape ou.du révolutionnaire : Ati x’Vié siècle, l’Italie devient esclavésous Charlés-Qiiint ; en revahchéjia politiqué commencéît celé- ■ brer la liberté républicaine ; Venise-produit Conta’rini, Gariberto, e^Flôrencuson dernier défenseur, Giaiïotti. Puis surgissent des politiques solitaires comme Guiehardin, ’ Cartiano, et l’art de faire la cour’plutôt que de régner ne tarde pas à occuper les ésprits. Vers 1576, la réaction catholique ’justifiéMachiavel par l’organe de. Botero. Celui-ci ; tout en" disant que les États doivent être fondés sur lédroit ’■ et sur la’bonne foi, approuvehaiitemerit "le " inassacre.de la Saint-BarthèleniyVi’è’xp’ulsiôn des Maures do l’Espagne, les cruautés dé Cortez dans-le nouveau momie.’Mais» k-la jusiifkation^de Machiavel succède aussitôt celle de la fédération itajienhépresqùètdé— : truile. : par l’Espagne ; cette tâché est accomplie : par Ammtrato, Tassoni, Bocealini ; qUi sont aidés par les ■ républicains vénitiens Sarpi, Parutà, Contanni, Ma’nucé. Avant d’arriver à la décadence absolue des écrivains ! italiens, il ne reste à mentionner qu’e-Cam1- ■ punella, qui, ’ sous le ?’prétexte d’éténdro’là monarchie espagnole et-1 la’ religion’-cutliblique, .propose la monarchie ’universelle et le " socialisme, et Sanmarco’ ;’qui, le premier, écri^sur les révolutions un ouvragé spécial ; où- il étend’ ses observations &’ tous’ lës’peupies ; À la paix ne West’phalié, les’ écrivains ’■ cessent de soutenir la raison d’Etàt, "ef Ddria. contemporain-et ami de Viétf ; croit à la justice/.qu’il voit gravée1 dans lès cœurs dés

peuples et leur imposant s’esloisl AuxviiiesièchvKiliingieri’et Beccaria soutiennent qu’il

suffit d’énoncer la vérité pour la voir’propàgée et mise en pratiqué sur toute la terre ; et la presse tue la raison d’État, devenué l’objet des malédictions de tous : les écrits-et’.de toutes les tribunes. Quels enseignements nous a-t-elie laissés ?. Que la naturévit’de eotitrastes.et que l’homme lui obéit noh’cOmnié individu, tuais comme parti, comme- multitude, en se croyant’ Ubrélorsqu’il ne llest pas. Le—"sehs-d : uuè- évolution ’historique ’nous échappe tant qu’elle n’est pas accomptiê.-La justice n’est qu’une illusion et ne sert qu’a

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produire, des révolutions. Alors l’individu, qui est moins qu’un.atome.-se sent-nne-force ’nouvelle ; .il est législateur, grand prêtre. Il attaque et’détruit le gouvernement-tradi—", lionnel ; mais, si ses idées triomphent en. par->- : tie, .lui périt •misérablement, rinhoas’uvons Vu.les révolutions.ne devenir.légitimes que■•* lorsqu’elles sont sanctionnées, par une-réafei. tion. >L’homine.’Va donc-reçu’d’autre ènseî-<gnement de -la-’raison-d’État (qu’en-vain-l’oridit morte) que d’opposer -contraste- "&’ -cob-’ traste ’ : 'conlravid contrariis* A’vec-Ies pacifiques, il faut être guerrier, avec-les guerriers papifiqué, clément avec les faibles, "sévèré,avec les iorts. La science ne peut-qué’dôh’ner-de larprévoyance pour découyrir, la marche, ’ que la nature voudra suivre, et ainsi "lé’don ■de la prophétie que les âges mythiques ontobscurci pourra être moins rare chez les ■hommes. Il est toutefois indispensable que l’homme êminent qui aspire a ce don s’élève au-dessus de tous les intérêts matériels pour envisagerjes événements avec désintéresser merit". Mais*ce’même hoihmé ne’pourra"-éloigner, de ; l, ’humaiiitê niune.doujedr.ni un.dé-„. « astre, pareVq’u’ellé abirpoûrsuivr’ésoh chè’- : ■ min au milieu du sanjr.et des ruines. Telle est l’affligeante conclusion ’du-livre dé M. Per^ rari, conclusion que nousjrepoussons, en dé-.. pit(des faits qui* semblent lui ^donner raison. r’ chaque jour.’ Nous sommés loin’encore du".’ jour ou Tés’différends se videront àùlremeut’ que par jes arm’êà’, "mais ’cettél’përiôde lointaine viendra enfin, et "l’éternel hônnéùr’Jdés " républicains sera dè’l*avoir’ahhoncééiëtpré-’parée. •, .

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poctiqntr"(DB~LA), traitê"d’esthétiqueVparGravtua’fireS-’trud.’frah’çatséïl’ÏSï)’.'» Possédant-iinè profonde1’connaissance ’d’éJrl’antiquité et un vif sentiment’dès’ueaù’tés’del’art, Gravina s’est -montré supérieur à tous les écrivains italiens qui avaient traité le même sujet avant lui ou qui l’ont traité depuis. Il cherche le grand principe de l’art dans l’imitation la plus vraie et la plus expressive de la nature, soit à l’égard, des objets’qu’on veut retracer, soit relativementacelui qui les retrace. En d’autres terme ?, il —faut peindre la nature.ou telle qu’elle, est, ou, ’. telle que la voit celui qui la contemple d’un, u "œil abusé parla passion’. Partant1 dé là, ’léf critique-fait ressortir l’origine, le caractère fet la’diversité des différents gen’res’de rpoê-n sie. Jli raisonna sur cette matière «avec uuiaut de profondeur que d’originalité ; ce qui le distingué, c’est l’esprit de liberté qu’il porte. dans ces discussions. Aussi ennemi desp’édants et des rhéteurs qu’admirateur ’des^ihilos.oph.es anciens, il s’efforce de détourner ses ■ compatriotes de ces règles puériles et^ê-, t. nantès que les premiers avaient multipliées et de les rappeler aux vrais principes de l’art et de la rais’oiî’què’rès’àutrés :’avaieint fcigha» lés.’ll proscrit0également cetlë’ïoule 3e ’pé- " • trârq’iiistes qui né’ voyaient rieh’Jau dèlà’dé • la sphère dés images ou plutôt’dés locutions. de-leur mâUre. ITne tolère pas’ davantage l’extravagancê’dè ceux qui excédent’les bor nés du vrai et du beau, de ceux qui n’observent.pas la mesure naturelle des choses.

MaisXest su’rtbût’"'difaVle Tràitè"deia’iragéâiç" (imprime eh/. 17’ 15), q u ê’ '-’ 6’rà v i fi a èel rë-l, vôlté •edntrélés’ co’rfimentatéùrs d’AÏri’sttite ;, qui, avaientTaitrjde’ses’observations particù-, hères lépr’étéliidu’JA’r(7)o’e7t’çue.1’Cé’s formules" ’ arbïtrifires’oht’ftiïi ’pàrJd’essét : hJér, lii’p’6'é’sielJ•• Jalô’ui âé’rendréàj art lâ’iibertêque la-bai’1 ■ ture lui avait’tlonùée, il cherche’dànsu ; lef chefs-d’œuvre mêmes du théâtre grecles^rispirations primitives : qui les-avaiéut produits,

fitutôt que-dans les ;, règles’d’^ristote formuty. ées d’après ces.chefs-u’œuvre., Usoutieiitde. plus que, ceSjprétepdu’és règles pOé.tiques.ne tehdéiit1 qu’à- rabaissé ?’1 le ’vrai’ mérité dés poélès gree8ct’Jit. multiplier "lés" difricultês5 ■ ’ pour lesiniodiïrnesj’Ilieroit nécessaire dédé-" teriuinei ! le vr»i ’type de latragédio.grecque. inventée pour^amuser lès.spectateurs, ja r tragédie fut bientôt, employée coiume ûu " moyen dé les’instruire également. Elle sortit de.la-poésie, dithyrambique et parut d’, abord sou^-^la forme d.e la satire, ; prenant dans la suite, l’aspect^djuhê.action réelle ou d !uuev, imitation.exemplaire, ^elle. devint une leço»’. de morale^pubuquoj-appropriée. aux. besoins 1. etauxiintetuts.politiques.de la nation. :Examinant.le, code aristotélique, Qravina rejette ;, plusieursLde., se3, prescripitioiia, par, exempleuL Ie.conse.il.de ne donner au héros de. la piéco-j qu’une vertu nièlée.d^ln.përfeotjqns. ; il trouve desj héros.vertueux-et parfaits ; d’au très, fort méchants, dans, des, pièces.-.qu’il., regarde comme excellentes.. Il expose, , très-bien., ce qui se rapporte à, l’économie et k l’exécution d’une, pièce.jTout’ en, recbmmaridkiji, ’la ràison’et la libej’ié, il ne ! cessé de poursuivre ’ les. funatique^ pavlisans de ; l’école marjnesque ■ ou plu toi espagnolé, flui préféràieurie iiéOr, , logi^uiè’de "pensées, etî, d expressions’romanesques. Tl’né jpardo’nné^pas^hon’pïus a.u Tasse et kt G^ariui’, dont les iupovaiion8, servajeht.ld’autorité et’d’excuse ’a leurs maladidits

imjtjitéurs. ;Excellent emiqûe, le maître de MX-taitaso’.établit une solide philosophie "’dé, l’art^ aiit" prix "da quelques erreurs cependant..’ U ne, laissé tias bien yoir.çoih- ^ ment, de la.setile idèô’iie l’imitation con’veua» -T blo, . tout fé ; résto, se.déduit" yiriueiicuicijt< Trôpdîôrnemmiwaccomuagçeçt.sés.preûep^ tes, càt’il s’èûiblè qu’il ait voulu disserter en poète sur la poésie.