Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 2, Pubi-Rece.djvu/365

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

750

REAC

L’eau régale (mélange de 1 partie d’acide nitrique avec B à 3 parties d’acide chlorhydrique) e.st un ehlorurant extrêmement actif. Elle dissout l’or et le platine, ainsi que certains sulfures et oxydes insolubles dans les acides.

L’acide phosphoreux est un bon réducteur que l’on utilise quelquefois.

L’acide carbonique en solution aqueuse saturée permet de dissoudre, a l’état de bicarbonates solubles, quelques carbonates terreux insolubles dans 1 eau. Gazeux, il sert parfois à préserver certaines substances du contact de- l’air.

L’acide oxalique est un bon réactif pour les sels d’or. Il précipite ce métal.

L’acide borique est fort usité dans les essais au chalumeau.

L’acide silicique également. Il Sert aussi à séparerl’acide phosphorique d’avec l’alumine.

La soude caustique peut, dans un grand nombre de cas, remplacer la potasse caustique.

La chaux caustique ou chaux vive peut de même remplacer parfois la baryte caustique. L’eau de chaux est le réactif caractéristique de l’acide carbonique.

L’hydrate d’oxyde de bismuth est un excellent réactif pour enlever le soufre aux sulfures alcalins. Il débarrasse très-bien les liqueurs de toute trace d’acide sulfhydrique.

L’oxyde de plomb est un fondant utile. En solution dans la potassa, il permet de séparer le sesquioxyde de chrome d’avec l’alumine et d’avec l’acide phosphorique.

Le bioxyde de plomb est un agent d’oxydation très-énergique ; il transforme les Sulfites en sulfates, l’oxyde de chrome eu acide chromique, etc.

L’oxyde de mercure sert à caractériser l’acide cyanhydrique.

L’oxyde de cuivre est le corps le plus employé pour brûler les matières organiques ; au chalumeau, il permet de reconnaître le brome, le chlore et l’iode.

Les sulfures de potassium et de sodium peuvent, dans beaucoup de cas, être substitués au sulfhydrate d’ammoniaque.

Le chlorure de calcium sert a caractériser plusieurs acides organiques. Desséché, il est très-avide et peut servir à dessécher les gaz.

Le bichlorure de mercure est un réactif caractéristique pour les iodures et les sels de protoxyde d étain. Il permet de reconnaître les corps réducteurs qui le transforment en protochlorure. Il donne enfin avec certains acides des précipités caractéristiques.

Le protochlorure d’étain est un réducteur énergique. On l’emploie particulièrement pour la recherche de l’or et du mercure. Le bichlorure d’étain mélangé au protochlorure donne avec les sels d’or un précipité caractéristique.

Le chlorure de palladium permet de caractériser l’iode ; il sert à séparer ce métalloïde du chlore et du brome.

Le chlorure d’or transforme en persels un grand nombre de protosels, en se réduisant h l’état métallique. Il donne avec les protosels d’étain le précipité dit pourpre de Cassius, qui est caractéristique.

Le fluorure de calcium est employé parfois dans les essais au chalumeau.

Il en est de même du cyanure de potassium, qui agit comme un réducteur énergique et précieux dans un grand nombre de cas.

Le ferricyanure de potassium est utile pour distinguer les sels ferreux des sels ferriques.

Le sulfocyanure de potassium est leréactïf par excellence des sels de fer au maximum, qu’il colore en rouge de sang.

Le sulfate de potasse neutre permet de reconnaître lu baryte et la strontiane. Le sulfate de potasse acide es^un réactif assez employé dans les essais au chalumeau ; il joue le rôle d’un acide libre.

Le sulfate de chaux permet de reconnaître la baryte et la strontiane, ainsi que l’acide oxalique.

Le sulfate d’alumine est un assez bon réactif de l’acide phosphorique, qu’il précipite dans les liqueurs ammoniacales.

Le sulfate de protoxyde de fer est le réactif par excellence des vapeurs nitreuses qui le colorent en noir. C’est aussi un réducteur actif.

Le sulfate de cuivre indique d’une manière. très-sensible la présence des ferrocyanures dans les liqueurs.

La nitrate de cobalt est le réactif de l’alumine au chalumeau.

Le nitrate de protoxyde de mercure sert & découvrir l’acide formique.

L’antimoniate de potasse donne avec les sels de soude un précipité peu soluble.

Le succinate d’ammoniaque est employé pour séparer le sesquioxyde de fer des oxydes des métaux voisins. Le benzoate et le camphorate d’ammoniaque également.

Le borax est le réactif le plus employé dans les essais au chalumeau. Il sert ne fondant.

Le chromate de potasse donne avec les sels de plomb un précipité jaune caractéristique.

Le molybdate d’ammoniaque permet de découvrir des traces très-faibles d’acide phosphorique.

Le chlore permet de mettre en liberté le brome et l’iode. C’est un oxydant énergique.

Le brome sert à caractériser un certain nombre de carbures d’hydrogène galeux.

REAC

L’infusion de noix de galle s’emploie pour reconnaître la présence du fer dans des liqueurs même très-étendues.

L’emploi des réactifs précédents pour reconnaître les corps qui sont soumis à l’analyse exige une grande habitude des manipulations et une connaissance approfondie des réactions multiples auxquelles ces réactifs peuvent donner lieu.

Ils doivent être conservés aussi purs que possible. Sans cette précaution, on est exposé à des erreurs nombreuses ; il est facile de concevoir, en effet, que si les corps avec lesquels du opère ne sont pas purs, on peut leur attribuer des réactions qui sont dues aux matières qui les souillent et tirer ensuite des. expériences des conclusions fausses. Leur préparation doit donc tout d’abord être faite avec le plus grand soin, sans négliger aucune des précautions recommandées dans les traités d’analyse chimique.

Un soin qu’il est bon de prendre, pour se mettre à l’abri de toute erreur tenant à la pureté des réactifs, c’est lorsqu’on opère, de faire touj ours une contre-épreuve avec des produits connus : s’il se produit quelque irrégularité., on est aussitôt prévenu et on peut dès lors substituer au réactif impur un autre réactif conduisant à un résultat analogue.

Une autre précaution à prendre dans l’u REAC

sage des réactifs, c’est de proportionner soigneusement les quantités de ceux-ci aux quantités de matières sur lesquelles on expérimente. C’est là un principe extrêmement important. C’est à son oubli que doivent être attribuées de nombreuses erreurs commises par des chimistes inexpérimentés. L’addition d’un excès de réactif produit souvent un effet contraire à celui que l’on recherche, par exemple la redissolution d’un précipité formé tout d’abord par les premières portions ajoutées, ou bien une réaction différente de celle que produit une quantité plus faible. Do plus, cet excès contribue a. étendre les liqueurs, et, pour peu que celles-ci soient déjà étendues et voisines de la limite de solubilité du précipité que l’on cherche à produire, cet excès peut dépasser cette limite et masquer par conséquent la réaction.

Cette question de la solubilité des précipités que 1 on veut produire est très-digne d’attention. Il existe, en effet, des différences énormes entre les limites de solubilité des précipités au moyen desquels on peut caractériser les combinaisons chimiques. On doit donc opérer dans des liqueurs plus ou moins conceutrées suivant les cas.

Pour donner une idée nette de ces différences, nous rapporterons le tableau suivant qui indique les limites de sensibilité de quelques réactifs :

CORPS À RECONNAITRE. REACTIFS.

Acide sulfurique Chlorure de calcium....

— Acétate de plomb

— Chlorure dejjaryum

— Teinture de tournesol ’

Acide phosphorique Acétate de plomb.

— Eau de chaux

Acide nitrique Acide chlorhydrique et or

— Acide sulfurique et sulfate de protoxyde de fer Acide arsénieux Eau de chaux

— Cuivre ammoniacal

— Acide sulfhydrique

— Nitrate d’argent ammoniacal

Potasse Chlorure de platine

— Acide tartrique

Chaux Oxalate d’ammoniaque

Baryte Acide hydrofiuosilicique

— Sulfate de soude

Magnésie Ammoniaque

— Phosphate d’ammoniaque

Iode Amidon et acide sulfurique

— Amidon et acide nitrique

For (au minimum) Teinture de noix de galle

— Cyanoferride de potassium

Fer (au maximum) Teinture de noix de galle

— Cyanoferrure de potassium

Cuivre Ammoniaque

— Arsénite de potasse

— Acide sulfhydrique

— Cyanoferrure de potassium

— Lame do fer

— Aiguille d’acier

Plomb Chromate de potasse

— Lame de zinc

Argent Chromate de potasse

— Arséniate de potasse

— Iodure de potassium

— Acide sulfhydrique

— Chlorure de sodium

LIMITE.

J

40000 1

GOOOO

50000 1

20000

34000

1000 1

8000

6000

aooooo

550000 1

10000(10

 1

440000 l

440000 I

300000 1

420000 1

9400 s 1

ÏÔÔÔÔ l

60000 1

80000

1

Ï55ÔÔ5 1

200000

240ÛO

REAC

En chimie organique, le nombre des réaetifs dont pn fait usage est beaucoup plus limité. Cependant les recherches faites depuis quelques années tendent à les multiplier beaucoup. Avant longtemps, les chimistes qui s’occupent spécialement de cette branche de la science auront trouvé des méthodes d’analyse analogues à celles de la chimie minérale ; mais les études sur ce point étant moins avancées, nous ne nous y étendrons pas ici et nous renverrons- les lecteurs que cette question peut intéresser a un article fort remarquable inséré par Gerhardt dans son Traité de chiviie organique.

Réactif de Pettenkofer. On désigne généralement sous ce nom un réactif qui a été imaginé par Pettenkofer et qui permet de reconnaître la présence de la bile dans les liquides de l’économie animale.

Voici comment M. Pettenkofer prescrit d’opérer. On ajoute au liquide à essayer deux tiers de son volume d’acide sulfurique concentré, en refroidissant avec soin, de manière que la température ne s’élève jamais au-dessus de 60° ; on verse ensuite dans le mélange quelques gouttes d’une dissolution faite avec une partie de sucre de canne et 4 parties d’eau, puis on agite le tout qui prend immédiatement une belle couleur violette si la iioueur à essayer contenait de la bile.

Réactif de Schweilzer ou Réactif cuproammonique de Schweilzer. Ce réactif se prépare en saturant de l’ammoniaque ayant une densité de 0,945 par du carbonate de cuivre qui a été obtenu lui-même en traitant du suliate do cuivre par du carbonate de potasse. On a ainsi une liqueur qui dissout très-rapidement la cellulose ; celle-ci est précipitée de sa dissolution par l’acide chlorhydrique, par les solutions de sels alcalins, de-miel, de gomme, de dexttine et par l’alcool ; elle prend alors l’aspect d’une masse gélatineuse. V. cellulose :.

Réactif de Barresieil ou Liqueur de Bar-

reswil. Cette liqueur sert à reconnaître la présence des sucres dans les liquides et à doser ces sucres.

Le réactif de Barreswil se prépare de la manière suivante : d’une part, dans 400 grammes d’eau, on fait dissoudre 40 grammes de carbonate de soude cristallisée, 50 grammes de crème de tartre et 40 grammes de potasse caustique ; d’autre purt, dans 100 grammes d’eau, on fait dissoudre 30 grammes de sulfate de cuivre cristallisé. On mêle les deux solutions et on filtre.

Si, à une solution de sucre incristallisuble ou de glucose, on ajoute un peu du réactif précédent, et si l’on porte à l’ébullition, il sa produit bientôt un dépôt rougeâtre de protoxyde de cuivre qui est caractéristique.

Le réactif de Barreswil n’agit pas sur le sucre cristallisable. Il peut être employé pour doser les matières sucrées. V. sucrk.

RÉACTION s. f. (ré-a-ksi-on — du préf. , et de action). Mécan. Action qu’un corps exerce sur un autre corps qui le choque ou le comprime : La réaction est toujours égale d l’action. (Acad.) Les anciens connaissaient l’existence de la réaction, mais ils ignoraient qu’elle est toujours égale et opposée à l’action.

— Physiq. Résistance active opposée par un corps à une force quelconque : C est par réaction que le corps élastique comprimé rebondit à la hauteur d’où il est tombé. (Littré.) Tous les corps peuvent produire le son, pourvu que leurs molécules soient susceptibles d’un certain degré de réaction et de résistance. (Richerand.)

— Chim. Manifestation, provoquée par l’action d’un corps, des caractères qui distinguent un autre corps. Il Phénomène qui se produit entre des corps agissant les uns sur les autres : Des réactions générales s’exercent entre les métaux et les acides.

— Puthol. Action organique qui tend àcontre-balancer l’influence d’un ugent morbilique ; Celle potion va déterminer une réaction salutaire.

— Manège. Secousse qu’un cheval en mouvement imprime à son cavalier.

— Fig. Se dit de tout ce qui agît en sens opposé, tout ce qui est amené par une cause directement contraire : Les gouvernements modernes nous présentent les mêmes réactions d’équité et de bonheur, d’injustice et d’infortune. (B. de St-P.) Une loi éternelle de la nature place la réaction après l’action. (Mme Roland.) La réaction de l égoïsme, c’est l’abandon. (A. Martin.) La réaction du eélibat, c’est le libertinage et la prostitution. (A. Martin.) La fin du xvme siècle a commencé une réaction vive contre les idoles et les enthousiasmes des siècles précédents. (Ph. Chastes.) Il n’y a pas de vie sans mouvement, sans action et réaction. (L’abbé Bautain.) En dépit de l’espèce de réaction en faveur de l’antiquité, opérée par le talent exceptionnel d’une jeune tragédienne, les Grecs et les Romains ont bien fait leur temps. (Th. Gaut.) Sn général, les effets d’une réaction intellectuelle ne deviennent sensibles qu’au bout d’une génération. (Renan.) C’est par action et par réac- TiON que marche notre pauvre monde. (Pré vost-PaLadol.) il Particulièrem. Se dit de l’ensemble des actes d’un parti politique opprimé que les circonstances rendent à son tour le plus fort : Il est des réactions inévitables, enseignantes, magistrales, vengeresses. (Chateattb.)