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mière occasion pour abandonner les flibustiers. Mais le capitaine de la bande, Rackam, ayant été surpris par les Anglais, fut conduit avec son équipage à Port-Royal de la lamaïque. Ils furent tous condamnés à mort, en novembre 1720. Mary, ainsi qu’Anna Boung, maîtresse de Racknm, déclarèrent qu’elles étaient enceintes ; leur exécution fut suspendue ; mais, à peu de temps de là, Mary tomba malade et mourut en prison.

READ (Charles), écrivain, né à Paris en 1819. Après avoir fait partie de la magistrature, il a été successivement nommé chef du service des cultes non catholiques au ministère de l’instruction publique et des cultes (1849), chef du contentieux à la préfecture de la Seine (1857), chef de la section des archives (1867). Un des fondateurs de la Société de l’histoire du protestantisme français (1852), M. Read a publié plusieurs volumes au. Bulletin de cette Société. En outre, il a pris part à la publication de l’histoire générale de Paris et à la formation du musée municipal, sous l’administration de M. Haussmanu. Depuis 1846, M. Read a publié : Daniel Charnier ; Henri IV et le ministre Charnier ; les Cultes non catholiques ; la France protestante (1859), etc.

READ (Buchunan), poôte américain, né en Pensylvanie en 1822. Tout en s’occupant de peinture, il s’adonna à la poésie et commença à se faire connaître par des pièces de vers insérées dans divers journaux de Boston. Par la suite, il se rendit à Rome pour y compléter ses études artistiques ; mais ses tableaux n’ont point eu le même succès que ses poésies, remarquables par l’élégance du style et par la grâce du sentiment. Nous citerons de lui : Poésies (1847) ; Chants et ballades (1848) ; les Femmes poêles de l’Amérique ; la Nouvelle pastorale (1855) ; la Maison nu bord de la mer (1856), poème où domine l’élément fantastique et surnaturel, etc.

HEADE (Charles), littérateur anglais, né dans le comté d’Oxford en 1814. Il abandonna la profession d’avocat, qu’il exerçait à Londres depuis 1843, pour écrire, en collaboration avec Taylor, des pièces de théâtre, dont plusieurs ont eu beaucoup de succès, notamment celle qui a pour titre : Masques et visages. Pendant quelque temps, Reade dirigea le théâtre du Strand, à Londres ; mais sa direction ne fut pas heureuse au point de vue pécuniaire et il dut bientôt y renoncer. Outre ses œuvres théâtrales, on lui doit des Nouvelles, publiées dans divers recueils ; Il n’est jamais trop tard pour s’amender (1856, 3 vol.), roman remarquable qu, i a fondé sa réputation littéraire ; les Contes blancs (1858, 3 vol.) ; le Triste moule, roman dans lequel il décric de ia façon la plus saisissante les mystères des asiles d’aliénés en Angleterre, etc.

READ1NG, ville d’Angleterre, chef-lieu du ■ comté de Berks, au confluent du Kennet et de la Tamise, sur le chemin de fer de Londres à Bristol, à 64 kiloiu. O.-S.-O. de Londres ; 25,045 hab. Musée, théâtre ; soieries, velours, gaze, rubans, toile k voiles, épingles. Sa situation sur deux cours d’eau navigables, dont l’un la met en communication avec la métropole, lui procure un commerce considérable, qui consiste principalement dans l’exploitation des produits du pays, tels que blé et farine, bois de construction, houblon, tan, laine et drèche. La plupart des maisons sont construites en brique ; on y trouve cependant quelques vieilles maisons en bois. Le quartier Saiut-Gilles est le plus moderneet le plus élégant de la ville. Reading est très-ancieiiue ; elle était habitée par des Saxons bien avunt l’invasion des Danois. Reading fut occupée plusieurs fois par les Danois, qui la brûlèrent en 1016 et y détruisirent une abbaye de femmes sur l’emplacement de laquelle Henri le érigea, en 1121, un monastère pour des moines bénédictins. Trois Parlements s’y assemblèrent, sous les règnes de Henri VI et d’Édouard IV. Durant les guerres civiles, Reading, occupée tantôt par les troupes royales et tantôt par celles du Parlement, joua un rôle important dans i’expul-Bion de Charles Ier.

On remarque à Reading : l’église Saint-Laurent, qui a conservé quelques traces du style normand ; la tour de 1 église Sainte-Marie ; la chapelle catholique, en partie construite avec les débris de l’ancienne abbaye ; l’hôtel de ville ; plusieurs institutions de charité ; une école de grammaire ; une école des Ehfiints bleus ; une école des Enfants verts ; une école d’industrie et un bâtiment appelé l’Oracle, où les pauvres trouvent du travail. ■ Reading, dit M. Esquiros.est une ville irrégulière, mais curieuse et.qui, à cause de son caractère bien tranché, a été choisie par plus d’un romancier anglais pour servir de cadre aux scènes de la vie de province. Les bords de la Tamise, au-dessus de Reading, présentent des points de vue charmants. » Trois conciles ont été tenus à Reading, en 1206, en 1271 et en 1279. Dans ce dernier, le plus important, on décréta des canons en matière de discipline et on prononça onze casal’excommunication de plein droit.

READING, ville des États-Unis, État de Pensylvanie, chef-lieu du comté de Berks, & 96 kiloin. N.-O. de Philadelphie, sur la rive gauche du Sehuylkill, dans une situation agréable ; 28,600 hab. Fabrication considérable de chapeaux ; commerce florissant. Cette

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ville, fondée principalement par des Allemands, renferme plusieurs belles maisons, un vaste hôtel pour le gouvernement et des temples pour tous les cultes.

READING, ville des États-Unis, État de New-York, comté de Steuben, à 232 kilom. O. d’Albany, sur le bord occidental du lac Seneca ; 3,20,0 hab.

READING, ville des États-Unis, État de Massachusetts, comté de Midlesex, à 16 kilom. N. de Boston ; 2,800 hab. Fabriques de souliers.

READING ; comm. des États-Unis, État de Connecticut, comté de Fairfield, a 64 kilom. S.-0. d’Hartford ; 1,678 hab.

RÉADJUDICATION s. f. (ré-a-dju-di-kasi-on — du préf. , et de adjudication). Nouvelle adjudication : Les adjudications et réadjudications doivent être soumises à l’approbation du minisire. (Ordonn. de 1836.)

RÉADMETTRE v. a. ou tr. (ré-a-dmè-tredu préf. , et de admettre). Admettre de nouveau : Bien qu’il eût quitté notre compagnie sans aucun motif valable, on consentit à l’y

RÉADMETTRE.

RÉADMIS, ISE (ré-a-dini, i-ze) part, passé du v. Réadmettre. Admis de nouveau.

RÉADMISSION s. f. (ré-a-dmi-si-on — du préf. , et de admission). Nouvelle, admission : Depuis sa réabmission, il n’a mangue aucune séance de ta société.

RÉADOPTER v. a. ou tr, (ré-a-do-pté — du préf, , et de adopter). Adopter de nouveau.

READS-BAV, vaste baie, sur la côte S. de Barbadoès, petites Antilles, entre Holetown et Speigths-town. Elle est accessible aux navires du plus fort tonnage et leur offre un abri sur et commode.

RÉAFFICHER v. a. ou tr. (ré-a-fi-ché — du préf. , et de afficher). Afficher de nouveau : M. le préfet de police vient de fuire réafficher l’ordonnance qui prescrit aux habitants de faire arroser deux fois par jour. (Constitut.)

RÉAFFIRMER v. a. ou tr. (ré-a-fir-médu préf. , et de affirmer). Aflirmer de nouveau : C’est une nouvelle qu’il m’A affirmée et

RÉAFFIRMÉE.

RÉAGGLUTINER v. a. ou tr. (ré-a-glu-tiné — du préf. , et de agglutiner)’. Agglutiner de nouveau.

Se réagglutiner v. pr. S’agglutiner de nouveau : Les bords de la plaie n’ont pu se réag-

GLUTINER.

RÉAGGRAVE s. m. (ré-a-gra-ve — du préf. , et de aggrave). Dr. canon. Dernière formule d’excommunication qui se prononçait avec les mêmes formalités que l’aggrave, lorsque les premières excommunications n’avaient pas produit d’effet : Le réaggrave défendait à tous les fidèles, sous peine d’excommunication, d’avoir aucune relation avec l’excommunié, qui était regardé comme un sujet d’horreur et d’abomination.

— Rem. L’Académie fait ce mot masculin, et, dans le cours de son article réaggrave, elle cite aggrave au masculin ; mais, à l’article aggrave, elle donne ce mot comme étant du féminin.

RÉAGGRAVER v. a. ou tr. (ré-a-gra- vérad. réaggrave). Dr. canon. Déclarer que quelqu’un a encouru les censures formulées par un réaggrave.

RÉAGIR v. n. ou intr. (ré-a-jir —de r^.et de agir). Se dit d’un corps qui agit sur celui dont il a éprouvé l’action : Un corps élastique RÉAGIT sur celui qui le frappe. (Acad.) Tous tes corps célestes pèsent, agissent et réagissent tes uns sur les autres. (Buff.)

— Chim. Se dit pour exprimer la réaction que les corps exercent les uns sur les autres en se combinant.

— Fig. Exercer une action contraire : Les sentiments nianifestës par un auditoire réagissent souvent sur l’orateur. (Acad.) Toutes tes sciences réagissent les unes sur les autres. (Thomas,) Les temps font les hommes, et les hommes ensuite réagissent sur leur temps. (Lamenn.) La fausseté de sa position réagissait sur son caractère ; il était aigre et mécontent. La grandeur de ma passion a réagi sur mes facultés. (Balz.) On est de son siècle et de sa race, même quand on réagit contre son siècle et sa race. (Renan.) Un système, étroit peut, à la longue, RÉAGIR sur l’âme et la réduire à la mesure qu’il a lui-même. (Vinet.) Il est des situations générales contre lesquelles il est inutile de réagir et puéril de profester. (E. Scherer.) L’oppression trempe les hommes fiers et fait réagir toutes les puissances de leur âme contre la force qui les écrase. (Despois.) Il Absol. : Ne vous laissez pas abattre ainsi ; il faut réagir.

RÉAGISSANT, ANTE adj. (ré-a-ji-san, ante — rad. réagir). Qui réagit ; Ce sont ces enfants d’où sortent, par une providence réagissante, laplupart des janissaires, des ugas, des bâchas, des vizirs qui oppriment les Turcs à leur tour. (B. de St-P.)

RËAGISSEURs. m. (ré a-ji-sear — du préf. , et de agir). S’est dit quelquefois pour "réacteur.

RÉAIMANTER v. a. ou tr. (ré-è-man-té — du préf. , et de aimanter). Aimanter de nouveau : Réaimanter l’aiguille d’une boussole.

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RÉAJOURNÉ, ÉE (ré-a-jour-né) part, passé du v. Réajourner. Ajourné de nouveau : La cause est réajournée.

RÉAJOURNEMENT s. m. (ré-a-jour-neman — rad. réajourner). Prat. Nouvel ajournement, seconde assignation donnée à celui qui a fait défaut : Signifier un RÉAJOUïtNB MENT.

RÉAJOURNER v. a. ou tr. (ré-a-jour-nédu préf. , et de ajourner). Prat. Ajourner une seconde fois.

REAL s. m. (ré-al — de* l’espagn. real, royal). Métrol. Petite monnaie d’argent d’Espagne, valant environ 25 centimes : Il vivait assez retiré du monde, sans posséder un réal au soleil. (E. Sue.) ....... Pas un rêal chez moi.

Pour équiper ma bande et la conduire en plaine. C. Delavigne. Il PI. RÉAUX.

REAL, E adj. (ré-al— mot espagn. qui a le même sens). Ane. mar. S’est dit pour royal : Galère réale. Pavillon réal. Patron réal.

— s. f. Galère réale, Celle que montait le roi ou le général des galères : La réale de France.

RBAL (Rio), rivière du Brésil. Ellenaît dans le N. de la province de Bahia, coule à l’E., sépare cette province de celle de Sergipe-del-Rey et se jette dans l’Atlantique, un peu au-dessous de Villa-Real, après un cours d’environ 310 kilom. Cette rivière fornie plusieurs chutes. Le rio de Jacobina est son affluent le plus considérable.

REAL-DE-LOS-ALAMOS, ville du Mexique, dans la Sonora. V. Alamos.

REAL-DE-MONTE, ville du Mexique, dans l’État de Mexico. V. PaCHoca.

RÉAL-MARTIN, torrent de France (Var). Il se forme au pied du rocher de Pierre feu, reçoit les eaux d’un grand nombre de sources, baigne ta délicieuse vallée de Sauvebonne et se perd dans le Gapeau, après un cours de 35 kilom. Les bords de ce torrent offrent presque partout de curieux paysages.

RÉAL (Guillaume-André), conventionnel, né à Grenoble en 1755, mort dans la même ville en 1832. Il était avocat au parlement du Dauphioé en 1789. l’artisan chaleureux des principes révolutionnaires, il fut un des fondateurs de la Société populaire de Grenoble (affiliation des Jacobins). Elu administrateur en 1790, puis président du directoire du district l’année suivante, il fut enfin nommé député de l’Isère a la Convention nationale (1792). Sincèrement républicain, mais de nuance plutôt girondine, il vota, dans le procès du roi, pour la (Détention et le bannissement après la paix. « Je pense, dit-il en motivant son vote, que je «e dois prononcer sur le sort de Louis qu’en législateur ; qu’en cette qualité je ne dois prendre à son égard qu’une mesure de sûreté générale. Je pense encore que l’existence ignominieuse de Louis, déclaré coupable par un jugement national, sera moins nuisible a ma patrie que ne pourrait l’être son supplice. J’aime mieux que les droits dont il fut revêtu reposent sur sa tête flétrie et humiliée que de les voir se réunir sur celle de tout autre Bourbon... *

Il ajoutait que, dans son opinion, la peine de mort était destinée à disparaître de notre code pénal.

La mort ayant été prononcée, Réal se prononça alors contre le sursis et contre l’appel au peuple, qu’il croyait de nature à exciter la guerre civile.

11 participa aux travaux du comité des finances, proposa, en novembre 1792, d’autoriser un emprunt de 3 millions sur les citoyens riches de Lyon, pour assurer le service des subsistances. En février suivant, il fit voter un décret analogue pour la ville de Paris et divers autres décrets relatifs aux pensionnaires de la liste civile. Lors de la chute des girondins, il défendit courageusement Buzot, fut envoyé en mission à l’armée des Alpes vers la fin de la Convention et comprima quelques mouvements royalistes dans le Midi (1795). Entré au conseil des Cinq-Cents, dont il devint l’un des secrétaires, il prit parla un grand nombre de discussions et fut, notamment, l’un des fondateurs de notre régime hypothécaire.

Eliminé par le sort, il sortit du conseil en mai 1797 et fut nommé commissaire du Directoire près l’administration de la Drame. Bonaparte, devenu premier consul, lui donna une place de juge au tribunal d’appel de Grenoble. Il devint président de chambre en 1811 et se démit de sa charge lors de la rentrée des Bourbons. En 1816, il fut compris parmi les convenir anels bannis comme régicides ; mais., comnu il n’avait voté ni la mort de Louis XVI m l’acte additionnel, il obtint un sursis, puis SA radiation définitive en 1819.

Il vécut dès lors dans la retraite et mourut avec le titre de président honoraire de la cour royale.

Un grand nombre des rapports et des discours de Réal ont été publiés successivement. Ils sont relatifs à des matières de finances, à des emprunts, aux contributions, au code hypothécaire, etc.

RÉAL (Pierre-François, comte), publiciste, avocat, préfet de police, né à Chatou, près

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de Paris, vers 1757, mort à Paris en 1834. Il était fils d’un garde-chasse qui put lui faire donner une assez bonne éducation. Reçu avocat, il devint ensuite procureur au Châtelet de Paris, fonction qu’il remplissait encore au commencement de la Révolution. Il se rallia avec enthousiasme aux idées nouvelles, devint un des orateurs du club des Amis de la constitution, joua un rôle assez actif dans tous les mouvements et dut au patronage de Danton d’être nommé accusateur public prés le tribunal extraordinaire du 17 août (1792), qui fut comme l’ébauche du tribunal révolutionnaire. Il fut élu ensuite substitut du procureur de la Commune Chaumette. Comme membre de la municipalité parisienne, il se montra naturellement fort opposé aux girondins, qui avaient déclaré une guerre sans merci à la Commune ; mais il conserva toujours, au milieu de ses entraînements, une modération qui était dans son tempérament comme dans ses opinions. Il montra, d’ailleurs, beaucoup de zèle à exciter la levée des Parisiens contre la Vendée et s’acquitta de diverses missions ayant pour objet l’approvisionnement de Pans.

Après la ruine des dantonistes, groupe auquel il se rattachait, il fut arrêté lui-même, pour cause de modération, et incarcéré a la prison du Luxembourg, d’où il ne sortit qu’après la chute de Robespierre. Il se fit défenseur officieux devant les tribunaux, reparut dans la Société des jacobins régénérés, où il reprit une gronde influence, et rédigea la Journal de l opposition et celui des Patriotes de 1789 (ce dernier avec Mehée). Ces deux feuilles n’eurent, d’ailleurs, qu’une existence éphémère ; Réal en abandonua la rédaction après avoir été nommé par le Directoire historiographe de la République. Il devait ce litre à la vigueur qu’il avait déployée en défendant contre la réaction croissante les principes républicains. En outre, il avait publié un remarquable Essai sur les journées du 13 et du 14 vendémiaire an IV, brochure que la Convention, avant de se séparer, lit répandre avec profusion dans toute la France. Comme défenseur officieux, il se rit une réputation très-brillante, eu défendant, d’ailleurs, des accusés de toutes les opinions. C’est ainsi qu’il eut successivement pour clients les membres du fumeux comité révolutionnaire de Nantes, les accusés de vendémiaire, ainsi que d’autres catégories de royalistes, eniin Babeuf et ses amis traduits devant lu haute cour de Vendôme. Une autre affaire, dont il fut chargé et qui eut non moins de retentissement que cette dernière, est celle de Tort de la Sonde contre le membre du Directoire, Merlin. Aux élections de l’un VI, il se porta, mais sans succès, candidat au Corps législatif, et il attribua en grande partie son échec à l’influence de Merlin. Celui-ci ayant été renversé lors de la crise du 30 prairial, Réal parvint à se faire nommer commissaire du Directoire près le département de Paris. Homme prévoyant, ambitieux, délié, d’opinions inconsistantes, il concourut assez directement, comme beaucoup de fonctionnaires publics, au.succès du coup d’État du 18 brumaire. Dès lors sa fortune était assurée. Il fui porte au conseil d’État, section de la justice. Il a présenté au Corps législatif un certain nombre de projets de loi sur des matières d’ordre judiciaire et spécialement sur le code civil. Eu février 1804, lors de la conspiration de Georges Cadoudai et de Pichegru, il fut chargé de l’instruction de l’affaire, s en acquitta avec ua zèle très-ardent et fut désigné comme un des quatre conseillers d’État adjoints au ministère de la police générale, placé un peu plus tard sous la direction de Fouehè. Il avait la police de Paris dans ses attributions. Il demeura complètement étranger à la sinistre affaire du duc d’Enghieu, qui fut organisés en dehors de la police ordinaire. En 1808, l’ancien jacobin fut anobli comme tant d’autres et reçut le titre de comte. L’empereur, qui avait un grand faible pour les hommes de police, ne se contenta, pas de donner des dignités à l’émule de Fouché, qui était entré Uans son nouveau rôle avec la souplesse de l’avocat ; il l’enrichit et le mit k même de tenir cet état brillant qui lui plaisait pour ses fonctionnaires.

Lors de la première Restauration, Réal dut abandonner ses fonctions et fut nommé préfet de police au retour de l’Ile d’Elbe. Le rétablissement définitif des Bourbons, après Waterloo, le fit rentrer pour toujours dans la vie privée. La loi de 1816 l’obligea même à sortir de France ; il séjourna quelque temps aux États-Unis, où il s’occupa d’affaires industrielles, et put rentrer en France à la lin de 1818, grâce aux bons offices du ministre Decazes, qu’il avait été chargé d’arrêter pendant les Cent-Jours et qu’il avait alors traité avec les plus grands égards. Après la révolution de Juillet, il s’adjoignit un moment au préfet de police Bavoux, mais se retira presque aussitôt de la scène politique.

11 parait que Réal avait rédigé des mémoires fort curieux, avec pièces à l’appui. On assure que Louis-Philippe, compromis par quelques révélations, acheta le manuscrit 500,000 francs et le brûla.

Un »n après la mort de Réal, M. Mosnier-Deselozeaux publia des Indiscrétions, souvenirs anecdotiques et politiques tirés du portefeuille d’un fonctionnaire de l’Empire (1835, 2 vol. in-8»), qui passent pour contenir quelques bribes des mémoires en question.