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PUSE

en 1800. Lorsqu’il eut terminé ses études à l’université d’Oxford, il se lit recevoir ministre de l’Église anglicane et obtint k Oxford une chaire de théologie. Son éloquence et son savoir ne tardèrent pas à le faire remarquer et il groupa autour de lui un certain nombre de professeurs de l’université et de pasteurs, notamment MM. Newman, Wilberl’orce, Pnlmer, Tborndike, Perceval, Koble, Ward, Bowden, etc. Ce fut de concert avec eux qu’il eut l’idée d’apporter’de profondes réformes dans la huute Église, de réclamer la séparation complète du spirituel et du temfiorel, de l’Église et de l’État, et de rattacher e protestantisme, non plus à la Réforme du xvis siècle, mais a l’Église des premiers siècles, en un mot de. renouer la chaîne des temps, d’en appeler à la tradition et de faire revivre à peu près tous les dogmes et la discipline de l’Église romaine. Cette doctrine, qui reçut le nom de puseyisme (v. ce mot), devint l’objet de l’enseignement de Pusey et de ses amis, qui, pour la propager en Angleterre, publièrent, à partir de 1833, sous le titre de Tracts for the times, un grand nombre de petits traités théologiques. Par la logique des choses, la doctrine de Pusey ne tendait à rien moins qu’à faire disparaître le protestantisme au profit du catholicisme. Ello produisit une profonde sensation, non-seulement dans la haute Église, mnis encore dans le peuple, profondément, antipathique à l’Église romaine. Après le. publication des Remarques sur certains passages des trenteneuf articles (1841), dans lesquels Newman demandait carrément que l’Église anglicane se réconciliât avec la papauté, il s’éleva les plus vives clameurs contre une pareille prétention, et l’évêque d’Oxford défendit que l’on continuât la publication des Tracts for the times. Pusey et ses amis, loin de s’arrêter, firent de nouveaux pas en avant, recommandèrent le culte de Marie, l’invocation des saints, la liturgie romaine, exaltèrent le célibat, l’organisation monacale, se prononcèrent contre la liberté donnée aux laïques de lire la Bible, etc. En 1843, le docteur Pusey, ayant, dans un sermon, défendu la doctrine de la transsubstantiation dans le même sens que les catholiques, fut traduit devant une commission instituée par l’université d’Oxford et condamné à être privé pendant deux ans du droit de prêcher et de professer dans l’étendue de la juridiction de l’université. Un grand nombre de ceux qui partageaient ses doctrines, Ward. Oakley, Wingfleld, Wilberforce, frère de 1 évêque d’Oxford, Manuing, qui devait être plus tard archevêque de Westminster et le plus fougueux des ultramontains, embrassèrent ouvertement le catholicisme. Pusey n’osa point aller jusque-là. Effrayé des conséquences du mouvement, il déclara vouloir rester fidèle au protestantisme et il essaya de se justifier dans une lettre adressée a l’évêque de Londres. Devenu chanoine de l’église du Christ et professeur d’hébreu à 1 université d’Oxford, il persévéra dans ses doctrines, tout en apportant plus de réserve à les propager, et, en juillet 1S68, les journaux annoncèrent qu’il s’était définitivement converti au catholicisme.

PUSEYISME s. m. (pu-zé-i-sme). Doctrine religieuse anglaise, fondée par le docteur Pusey ; secte qui professe cette doctrine. Il Plusieurs écrivent puskysme et d’autres puséismu.

— Encycl. Cette doctrine ne remonte pas au delà d’une quarantaine d’années. Vers 1S33, un parti se forma dans l’Église épiscopule d’Angleterre, se proposant pour but avoué de rétablir l’Église sur le fondement de la tradition apostolique. Au fond, c’était une réaction du sentiment religieux contre le dogmatisme de l’Église officielle. Les fondateurs de cette secte furent Newman et surtout Pusey, tous deux professeurs à l’université d’Oxford ; c’est de ce dernier que le puseyisme a reçu son nom. Les puseyistes ne rejettent pas, il est vrai, les trente-neuf articles de 1 Église anglicane ; mais, d’un autre côté, ils s’accordent sur un assez grand nombre de points aveu le catholicisme. Le respect exagéré qu’ils professent pour la succession apostolique et pour la tradition des six premiers siècles, qui leur parait une source aussi pure de la foi que les Évangiles, semble les conduire naturellement à l’Église romaine. En outre, ils acceptent la doctrine catholique de la justification ; mais ils s’en réparent en rejetant la transsubstantiation, bien que, à leurs yeux, le vrai corps et la vrai sang de Jésus-Christ soient dans le sacrement et soient réellement offerts en sacrifice de réconciliation. Leur conception des sacrements est tout à fait catholique ; ils y attachent une telle importance, qu’ils ne paraissent pas croire qu’on puisse être sauvé sans y avoir participé. Le sacrement, d’après eux, a une vertu divine qui opère indépendamment de la volonté de celui qui le reçoit. Sur d’autres points, les puseyistes protestaient aveu plus de raison. Ainsi, ils se prononçaient contre la suprématie du roi dans les affaires religieuses et ne voulaient pas consentir à la réunion du pouvoir ecclésiastique et du pouvoir civil dans la même main ; mais ou s’aperçut bien vite que l’aulorilé qu’ils voulaient oterau roi ne pouvait, dans leur pensée, revenir qu’au pape. Leurs tendances catholiques s’accusaient davan PUSI

tage tous les jours. Ils admirent d’abord la dogme du purgatoire avec quelques légères modifications, puis ils demandèrent le rétablissement Je beaucoup de coutumes tombées en désuétude ; ils tentèrent de rétablir les pénitences ecclésiastiques, la messe et les fêtes des saints ; ils se prononcèrent contre la lecture de la Bible par les laïques, réservèrent aux évêques seuls la consécration épiscopale et l’ordination sacerdotale ; enfin, ils attachaient une importance toute pharisuïque aux exercices pieux. Tout cela ouvrit les yeux aux prélats d’Angleterre et alarma la conscience protestante. En 1843, le puseyisme fut solennellement condamné par les évêques anglicans. Cette condamnation amena un grand nombre de puseyistes, notamment Newman, Manning, Wilberforce,

Ward, etc., à se convertir au catholicisme, et, en présence de ces conversions rapides, quelques-uns sont allés jusqu’à croire que les chefe de cette secte étaient des catholiques romains qui déguisaient leurs sentiments dans l’espoir insensé d’amener aux pieds du pape l’Angleterre protestante.

Mais la tendance que représentait le puseyisme n’a pourtant pas disparu de l’Église anglicane, et il y a aujourd’hui en Angleterre un parti nombreux qui voudrait faire triompher le ritualisme. Une portion du clergé s’efforce de ramener dans le culte public quelques-unes des pratiques du catholicisme, telles que l’usage des cierges, de l’encens, de certains vêtements ou ornements sacerdotaux, puis les processions pompeuses, les couvents d’hommes ou de femmes, le culte de Marie, les sacrements, la confession auriculaire, les prières pour les morts, etc. En vain les évêques protestent contre ces innovations ; le courant, au lieu de s’arrêter, semble prendre de nouvelles forces tous les jours. En 1867, le comte Shaftesbury, membre de la Chambre des lords, a proposé à. ses collègues de la Chambre haute l’adoption d’un bill qui interdisait aux ecclésiastiques l’usage de tout autre vêtement sacerdotal

3ne ceux qu’ont spécialement autorisés et ôsignés les anciens canons de l’Église dès le temps d’Édouard VI et d’Elisabeth. Voilà où en sont les choses, et l’on ne sait vraiment pus si l’on doit s’affliger ou sourire de voir une Chambre des lords s’occuper de pareilles vétilles.

Le puseyisme et le ritualisme sont trop en opposition avec l’esprit général de ce siècle pour avoir chance d’avenir ; mais les petites vexations qu’on dirige contre leurs adhérents, bien loin de les abattre, leur donnent une vie factice et assurent une plus longue durée à la secte.

PUSEYISTE s. (pu-zé-i-ste). l’artisan du puseyisme : Les puseyistes sont à peu près les seuls aujourd’hui qui recommandent d appliquer à l’élude des sciences physiques tes préceptes de la théologie. (Revue britannique.) it On écrit aussi puséyste et puséistu.

FUSHUM s. m. (pou-choumm). Comm. Duvet très-tin, dont se couvrent en hiver, dans l’Himalaya, plusieurs quadrupèdes, et qui sert à la fabrication de certaines étoffes de laiua.

— Encycl. Ce duvet est d’une finesse exquise et surpasse de beaucoup en qualité, sinon en longueur de brins, toutes les laines de l’Europe. On l’obtient en très-grande abondance de la chèvre à châles, et il s’emploie en quantité dans la fabrication des fameux tissus de Cachemire. Les chiens et les loups du Thibet, le mouton sauvage et même le yack possèdent plus ou moins de cette laine en duvet. Elle ne circule à présent qu’entre les marchés à laine des bords de l’Indus, dans le Thibet et le Cachemire, où l’on emploie une partie de ce produit pour fabriquer les châles, tandis que le reste sert à faire l’étoffe épaisse et douce que les habitants du pays nomment pushmeena. Le pushum, toutefois, est un article encore presque inconnu en Angleterre, par la raison qu’il est interdit aux officiers civils et militaires employés dans l’Inde, sous peine de destitution, d’entreprendre aucune spéculation agricole ou

commerciale dans le pays.

PUSILLANIME adj. (pu-zil-la-ni-me-lat. pusitlanimus ; de pusillus, petit, et de animus, âme, esprit, courage). Qui a une âme faible et timide : Homme pusillanime. Femme pusillanime. La crainte de perdre ce que l’on a rend pusillanime. (B. Const.) Tous les individus pusillanimes et craintifs sont essentiellement faibles d’estomac et leur digestion est toujours laborieuse. (Virey.) Il Qui appartient aux personnes pusillanimes : Caractère PUSILLANIME. Conduite PUSILLANIME. Crainte pusillanime. Une exactitude pusillanime rétrécit la carrière de l’art. (Palissot.) Quand ta violence imprévoyante ne leur a pas réussi, les hommes se réfugient volontiers dans la subtilité pusillanime. (Guizot.) Pour être vicieux, il suffit d’avoir un esprit étroit, un cœur pusillanime. (Descuret.)

— S. ni. Personne pusillanime : Le. pusillanime redoute les grandes choses ou n’ose y aspirer. (Virey.) Rarement te pusillanime oublie les injures. (Virey.) Dieu se cache aux pusillanimes, mais it se révèle aux braves. (Quinet.)

— Syn. Pusillanime, couard, lûeka. V.

COUARD.

PUSILLANIMEMENT adv. (pu-zil-la-ni PUST

me-man — rad. pusillanime). D’une manière pusillanime, avec pusillanimité.

PUSILLANIMITÉ s. f. (pu-zil-la-ni-lin-té

— rad. pusillanime). Caractère pusillanime ; faiblesse d’âme, manque d’énergie, de courage : // faut prendre un parti sans pusillanimité dans toutes les circonstances de la vie. (Volt.) La débilité de l’âme augmente toujours la débilité du corps, car elle donne naissance à la lâcheté, à la pusillanimité, à la crédulité, à la terreur de la mort, et tôt après à la mort même. (J.-J. Rouss.) Les longues révolutions propagent les deux vices contraires : la témérité et la pusillanimité. (Guizot.) Il Action pusillanime : Reculer, ce serait une pusillanimité.

PUSILLE adj. (pu-zi-le — du lat. pusillus, petit). Entom. Qui est d’une extrême petitesse : Le conops pusillb.

PUSSILLIFLORE adj. (pu-zil-li-flo-re — du du lat. pusillus, petit ; fios, fleur). Bot. Qui a de petites fleurs.

PUS1LLINE s. f. (pu-zil-li-ne — dimin. du lat. pusillus, petit). Bot. Genre de conferves.

PUSSICII (dona Antonia-Gertrude), femme de lettres portugaise, née dans l’Ile de Saint-Nicolas-du-Cap-Vert, où son père était intendant

de la marine, en 1805. Elle s’est fait avantageusement connaître pur des écrits en vers et en prose et a collaboré à divers journaux. Nous citerons, parmi ses meilleures productions : Olinda, poème en cinq chants (Lisbonne, 1848) ; Constance, drame en trois actes (Lisbonne, 1853), et une élégie Sur la mort des victimes assassinées par François de Mattos Lobo en 1841.

PUSSORT (Henri), conseiller d’État, né en 1615, mort en 1697. Oncle de Colbert, il partagea ia haine de ce ministre contre le surintendant Eouquet, dont il fut un des juges les plus passionnés, devint membre du conseil des finances et fut un des principaux rédacteurs des Ordonnances de 1GG7 et 1670 pour la « formation de la justice et l’abréviation des procès. Boileau l’a nommé dans le Lutrin, en parlant de la Chicane :

Ses griffes vainement par Pussort accouroies.

■ Il n’avait jamais été marié, dit Saint-Simon ; il était fort riche et fort avare, chagrin, difficile, glorieux, avec une mine de chat fâché qui annonçait tout ce qu’il était, et dont l’austérité faisait peur et souvent beaucoup de mal, avec une malignité qui Jui était naturelle. Parmi tout cela, beaucoup de probité, une grande capacité, beaucoup de lumières, extrêmement laborieux et toujours à la tête de toutes les grandes commissions du conseil et de toutes les affaires importantes du royaume. >

PUSSOT (Jean), chroniqueur français, né à lteims en 1544, mort dans la même ville en 1026. C’était un très-habile maître charpentier qui s’était acquis une grande considération dans sa ville natale et qui, dans ses loisirs, cultivait les lettres. On lui doit un Traité des servitudes, ouvrage clair, méthodique, resté manuscrit, et Journalier ou Mémoires de Jean Pussot, maître charpentier en la coutume de Reims, publié à Reims (1858, in-S»). Dans ce dernier livre, regardé comme une des bonnes sources de l’histoire rémoise, il a laissé le récit de tous les événements dont il a été témoin.

PDST, dieu de l’ivresse chez les anciens Slaves. C’était à la fin de l’hiver que l’on célébrait sa fête, qui durait plusieurs jours et que le peuple célèbre encore de nos jours en Pologne, absolument de la mémo manière qu’à l’époque la plus reculée. Les adorateurs promènent de maison en maison un chien en bois, emblème du dieu, monté sur deux roues, et invitent les jeunes filles et-les femmes mariées à venir manger de ce chien qu’on va faire rôtir : c’est une façon de les engager à venir danser toute lu nuit. Aussi donnent-elles à nos galants du beurre, du fromage, du miel, du gruau, etc., pour servir à préparer un festin général. Les nombreux adorateurs du dieu Pust étaient appelés pustaki.

PUSTA s. f. (pu-sta — mot slave). Nom quo l’on donne, eu Hongrie, à un vaste espace inculte éloigné de tout bourg et de tout hameau, ou habité par un propriétaire isolé : Ces pust as que domine te berger rêveur... (Th. Gaut.) il L’orthographe hongroise est puszta.

— Encycl. On appelle principalement de ce nom un vustedésert, plein de marais, qui s’étend entre la Theiss et le Danube, eu Hongrie. La principale végétation de ces plaines est un gazon ras, à fleur du sol, assez touffu en.maints endroits, qui nourrit d’immenses troupeaux de bêtes à laine et de chevaux sauvages. Pas de forêts, pas un bouquet d’arbres ; les landes se déroulent à perte de vue sans un mouvement de terrain. De loin eu loin s’élève une pauvre masure, où le voyageur peut trouver un gîte. Ces hôtelleries, appelées csarda, sont fréquentées surtout par les bergers et les gardiens de chevaux ; mais on-peut errer pendant des journées entières dans la pusta sans rencontrer trace de l’homme. Ces landes immenses offrent souvent les phénomènes du mirage. Le poète national de la Hongrie, PetoafiSandor, a souvent chanté lu poésie de ces grandes plaines, par exemple dans ces strophes consacrées à Fa cigogne, l’oiseau familier de la pusta :

PUST

«...L’étincelle devint une flamme ; l’enfant devint un jeune homme ; le sol alors, brûlait mes pieds ; je montai à cheval et, bride abattue, sur l’étalon rapide, je rae lançai à travers la pusta. Le vent, pour m’atteindra, ■avait besoin de redoubler d’efforts.

p Je l’aime, la pusta ! C’est là qu’habite la liberté ; là mes yeux peuvent errer de tous côtés sunx obstacle ; point de rochers noirs qui nous menacent, point de ces regards troubles que nous jette l’onde agitée des fontaines ; point de ces bruits de cascades qui ressemblent à un cliquetis de chaînes...

Oh I je l’aime, la pustà ! Sur mon hardi coursier, j’aime à errer dans ses libres espaces, et là où l’on no trouve plus la trace de l’homme poursuivant son gain, à l’endroit le plus solitaire de la lande, je descends de cheval, je me repose sur le gazon et j’écoute les murmures de l’air... Tout à coup, au bord des marais, j’aperçois mon amie, ma cigogne est là I

« Elle m’a donc suivi jusqu’ici. Tous deux nous avons exploré la pusta dans tous les sens, elle plongeant dans les eaux du marais, moi suivant du regard les jeux de la lumière dans les buissons sauvages. C’est ainsi que j’ai passé avec elle mon enfance et ma jeunesse, et c’est pour cela que je l’aime, bien qu’elle ne sache pas chanter, bien quo ses ailes n’étincellent point de vives couleurs...’

PUSTER, idole des Wendes, alors que cette peuplade était établie en Thuritige. En 1552, on 1 a transportée à Sondershausen, où elle est encore conservée. C’est la statue d’un jeune homme agenouillé ; sa main droite est poséo sur sa tête et percée d’un trou ; sa bouche aussi est ouverte. À l’intérieur, elle est creuse. Les prêtres la remplissaient en partie d’eau, puis, ayant mis des bouchons aux deux ouvertures, ils plaçaient l’idole sur le feu. Une sueur se montrait bientôt sur toute la surface métallique, les bouchons s’élançaient au loin et des jets de vapeur sortaient par les deux orifices. Il n’était que temps d’apaiser par des offrandes la divinité courroucée..

PUSTULATION s. f. (pu-stu-la-si-onrad. pustule). Pathol. Production, formation de pustules.

PUSTULE s. f.’(pu-stu-le — latin pustula, petite tumeur ; de pus, humeur, pus ; grec puion, sanscrit pûyan, de la racine sanscrite pày, puer). Pathol. Petite tumeur inflammatoire de la peau, se terminant par suppuration : Pustules de la petite vérole, de ta rougeole, de la gale, du pourpre, a Pustule maligne, Infection produite par l’inoculation d’un virus provenant des animaux.

— Fig. Production fâcheuse : Les excès de la Révolution s-ont les pustules de la liberté. (Mirab.)

— Techn. Petit globule adhérant aux monnaies récemment trappées.

— Moll. Balane fossile.

— Bot. Sorte de petite élevure que l’on remarque sur lu tige ou sur les feuilles de certaines plantes. Il Petite toche arrondie.

— Encycl. Pathol. La pustule diffère du bouton en ce que celui-ci ne suppure pas, et de la phlyetène en ce que cette dernière contient un liquide séreux et non purulent.

Pustule maligne. Celte affection virulente n’a été jusqu’ici observée chez l’homme que par inoculation directe ou indirecte. Les causes de cette affection proviennent toutes de la transmission à l’homme d’un virus spécial puisé chez les animaux. C’est ainsi qu’on a rencontré la pustule maligne sur des bouchers, des tanneurs qui avaient été en contact avec la chair ou ISs dépouilles d’animaux morts du charbon. Cette maladie est encore fréquemment engendrée par une piqûre de mouche qui, venant de se poser sur des matières animales en putréfaction, inocule le virus dont elle est chargée. Knaux et Chaussier citent plusieurs cas de pustule maligne ayant toutes la même cause : une personne qui avait écorché un loup trouvé mort sur le bord d’un ruisseau ; une autre qui avait écorché un lièvre dans les mêmes conditions ; une troisième qui avait porté la main duns le rectum d’une vache aftéetée du feu ; un berger qui avait égorgé un mouton malade et l’avait porté sur ses épaules, etc. C’est toujours sur les parties découvertes, sur les points où la peau est fine que se manifeste lu pustule. Thomassin et Duhamel rapportent des observations qui constatent que des bouchers ont contracté ia pustule maligne en égorgeant ou dépouillant des animaux charbonneux, tandis que les personnes qui s’étaient nourries de leur chair n’en avaient point été incommodées. Ces observations prouvent que la coction peut détruire le virus. L’expérience a démontré, en effet, que la chuir crue infectée tue les animaux auxquels on la donne, tandis que cuite elle ne leur est point nuisible.

Symptômes. On divise généralement en quatre périodesla durée totale de la pustule.

Première période. Deux joursenviron après l’inoculation, qui passe presque toujours inaperçue, les malades éprouvent, en un point déterminé, une démangeaison légère, incommode : un picotement vif, mais passager. Bientôt après il se forme une vésicule séreuse comme un grain de millet ; elle s’étend insensiblement et présente des exaspérations momentanées de démangeaison. La vésicule

s’ouvre spontanément ou bien par les ongles