Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 3, Rech-Rhu.djvu/340

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REVO

que la séparation d’amis gui ne pourront se revoir. (Boiste.)

— s. m. Action de se revoir : Adieu jusqu’au REVOIR.

Jusqu’au revoir ! Songez qu’une naissance illustre Des sentiments du cœur reçoit son plus beau lustre.

Destouches.

Au revoir, Forma de souhait que l’on s’adresse en se quittant : Pourquoi cette douleur ? Qu’y a-t-il donc de si attristant dans ces mots : au revoie ? (E, Sue.)

Au revoir dans les cieui, mon vieux compagnon d’armes.

C. Dëlavmne.

— Chasse. Piste de la bête que l’on chasse. H Beau revoir, Celui qui a lieu quand le sol est si doux et si mou aue l’animal y a imprimé ses voies comme sur de la cire.

— Gramm. L’expression au revoir est seule autorisée par l’Académie dans le sens d’une salutation familière qui se dit quand on quitte la personne à qui l’on parle. Quelques personnes disent, dans le même sens, à revoir, et il serait bien difficile de prouver que cette dernière locution renferme quelque chose de contraire ù la grammaire. Mais elle s’emploie souvent dans un autre sens, pour signifier à examiner de nouveau, et l’on ne peut nier qu’il n’y ait avantage à donner un sens distinct à chacune de ces expressions.

— Syn. Hevoir, réviser. V. REVISER.

— Revoir, ehutier, corriger, etc. V. CHÂTIER.

REVOITURER v. a. ou tr. (re-voi-tu-rédu préf. re, et de voiturer). Voiturer de nouveau.

REVOLER v. n. ou intr. (re-vo-lé — du préf. re, et de voler). Voler de nouveau : Un oiseau gui rkvole vers son nid. Si l’on arrachait cette alouette de dessus ses petits, elle revolait à eux dès qu’elle était libre. (Buff.) Mais la Nuit aussitôt, de ses ailes affreuses, Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses, Revoie vers Paris, et, hâtant son retour, Déjà de Montlhéry voit la fameuse tour.

Boii.eau.

— Retourner avec rapidité : Revoler au combat.

— Se porter avec ardeur : Mon âme revoirait vers toi, à travers tes abîmes gui nous séparaient. (Marmontel.)

Revolez de mon ermitage

A votre brillant tourbillon.

Voltaire.

REVOUN s. m. (re-vo-lain-rad. revoler). Mar. Effet d’un vent renvoyé par un objet quelconque, il Action du vent qui se porte d’une voile sur une autre. Il Faire revolin, Se gonfler par l’effet du vent ainsi renvoyé.

RÉVOLTANT, ANTE adj. (ré-vol-tan, ante

— rad révolter). Qui révolte, qui cause de l’indignation : Procédé révoltant. Proposition révoltante. Des abus révoltants. Un orgueil révoltant.

RÉVOLTE s. f. (ré-vol-te— substantif participial féminin, représentant un type latin revoluta, participe de revolvere, retourner, bouleverser ; de re préfixe, et de volvere, rouler). Soulèvement, rébellion contre l’autorité établie : La RÉVOLTE d’une province, d’une ville. La révolte d’une armée, d’un camp. Une révolte de collégiens. Être en révolte, en état de révolte. Souffler la révolte. Etouffer, apaiser une révolte, lienversé par une révolte des janissaires, Mahomet IV eut pour successeur Soliman. (Volt.) Les fureurs des révoltes donnent la mesure des vices des institutions. (Mme de Siaôl.) Le dogme catholique proscrit toute espèce de révolte, sans distinction. (J. de Maistre.) La persécution provoque la révolte. (B. Const.j Si la révolte contre le pouvoir peut être légitime, c’est assurément contre la tyrannie d’un despote. (Luteua.)

— Action de s’insurger, de s’élever contre une autorité quelconque : En présence des exigences de mes amis, il me vient des idées de révolte.

— Fig. Soulèvement violent : La révolte des passions. La révolte des sens. La signification historique de ta Ré formation est dans la révolte du jugement individuel contre la tradition. (E. Scherer.)

Je crains ces durs combats et ces troubles puissants Hue fait déj& chez mol la révolte des sens.

Corneille.

— Syn. Révolte, émeute, insurrection, etc«

V. ÉMEUTE.

Révoltes du Parnasse (LES) (le Rivolte di Parnasso], comédie de Scipiou Errico. V. Parnasse.

Révolte du Caire, tableau de Girodet-Trioson. V. Bonaparte faisant grâce aux révoltés du Caire.

RÉVOLTÉ, ÉE (ré-vol-té) part, passé du v. Révolter. Qui s’est mis en révolte : Pays révolté. Province révoltée. Soldats révoltés. #11 moucheron qui votait sans son ordre était auxyeux de Napoléon uninsecterévolté. (Chateaub.)

L’Académie en corps a beau le censurer, Le public révolté s’obstine a l’admirer.

BoilbaQ.

REVO

L’innombrable troupeau de la famille humaine Sa disperse a travers le globe révolté.

A. Barbier.

— Indigné, fortement choqué : On est révolté par un pareil faste.

— Substantiv. Personne qui s’est mise en révolte : Réduire les révoltés. Jusqu’à la fin de sa vie, M. de La Fayette a été l’ami des révoltés de tous les pays. (St-Marc Gir.) Dans les révolutions, le révolté, ce n’est pas lepeupie, c’est le roi. (V. Hugo.)

RÉVOLTER v. a. ou tr. (ré-vol-té — rad. révolte). Mettre en révolte : Révolter des sujets contre leur souverain. Révolter des troupes contre leur général. Révolter des ouvriers contre leur patron. Révolter un pays, vne province. Il a révolté tous mes enfants, toute ma famille contre moi. (Acad.) On voit souvent le bout de son autorité ; si on la voulait pousser trop loin, on révolterait la multitude. (Kén.)

— Soulever violemment : La volupté révolte les sens contre la raison, (Acad.)

— Indigner, choquer fortemen t : Il révolte tout le monde par ses procédés. Ce discours révolta toute l’assemblée. Sous prétexte de ne pat, révolter les hommes contre la vérité, on la leiirrendpresqueméconnaissable, (Mass.) Ce sont les termes et non les choses qui révoltent les hommes. (Volt.) Dès qu’un gouvernement a complètement révolté le sentiment national, il tombe, (Bignon.) L’ingratitude est un des vices qui révoltent le plus la conscience. (L’abbé Bautain.) Nécessité qui vient des choses nous soumet ; nécessité qui vient des hommes nous -révolte. (J. Joubert.) Il Répugner, être contraire à : Ce système révoltb Ta raison. C’est une action qui révolte l’humanité. Ce qui révolte le bon sens ne saurait plaire au bon goût. (Descuret.)

— Absol. : Toute sorte de joug révolte. (Mass.) Il y a des propositions qui révoltent d’abord, quoique l’esprit ne trouve pas tout de suite lesmotifsde son indignation et les moyens de les réfuter. (Boiste.)

La pauvroté dégrade, et le faste révolte.

Delille.

Un ton trop absolu déplaît, révolte, excède.

Fa. de Neupchâteau.

Se révolter v. pr. Se soulever, se mettre en révolte : Un peuple, une armée qui se révolte. Depuis dix-neuf mois, Darius assiégeait Babyione, qui s’était révoltée ; il allait renoncer à son entreprise. (Barth.) Les Juifs s’étant révoltés, Titus assiégea et prit Jérusalem. (Chateaub.)

Contre un ordre barbare on doit se révolter. C. Delavique.

— Montrer de l’indignRtion, résister : Se révoltes contre une injustice. Les hommes ignorants et corrompus se révoltent moins contre le mal qu’on leur fait que contre te bien qu’on veut leur faire. (M1 ?6 de Staël.) JVbus sommes plus disposés à mous révolter contre le châtiment de nos fautes qu’à nous en, repentir. (Cesse de Blessington.) On supporte la rigueur, on se révolte contre l’injustice. (De Lé vis.) C’est une étrange susceptibilité que celle qui se révolte contre les mots en acceptant les choses. (Prévost-Paradol.)

— Se soulever violemment : Les sens SB révoltent contre la raison. (Acad.) La vérité se révolte contre les mensonges colorés auxquels on fait porter son masque. (Buff.)

RÉVOLU, UE adj. (ré-vo-lu, û — du lat. revolutus, roulé). Se dit du cours des astres, lorsque, par leur mouvement périodique, ils sont revenus au point d’où ils étaient partis.

— Achevé, complet, en parlant d’une période de temps : Le quart des enfants d’un an périt avant cinq ans révolus. (Buff.)

Elle doit suivre encorson sillon de péril. Pareille a ce vaisseau sorti du carénage Qui, l’hiver révolu, se replonge à la nage.

Barthéleht.

RÉVOLUTÉ, ÉE adj. (ré-vo-lu-té — du lat. revoluius, roulé). Bot. Qui est roulé en dehors et en dessous : Feuilles révolutÉes. Corolle révolutée. Stigmates révolutés.

RÉVOLUT1P, IVB adj. (ré-vo-lu-tiff, i-ve

— du lat. revolutus, roulé). Bot. Qui a la disposition des organes révolutés : Préfoliation rbvolutive,

RÉVOLUTIFOLIÉ, ÉE adj. (ré-vo-lu-ti-foli-é

— du lat. revolutus, roulé ; folium, feuille). Bot. Qui a des feuilles roulées sur elles-mêmes.


RÉVOLUTION s. f. (ré-vo-lu-si-on — du lat. revolulio, même sens ; formé de revolutus, part, passé de revolvere, retourner). Mouvement d’un mobile qui, parcourant une courbe fermée, repasse successivement par les mêmes points : La révolution de la terre autour du soleil. La révolution d’une roue d’horloge, du volant d’une machine à vapeur. Le temps de révolution de la sphère étoilée est le même pour tous les siècles. (Arago.) Plus les planètes sont éloignées du soleil, plus doit être longue la révolution autour de cet astre central. (I.. Figuier.)

— État d’une chose qui s’enroule : Le fil ne fait pas proprement des révolutions autour de la coque ; il y trace une infinité de zigzags qui composent différentes couches de soie. (Bonnet.)

— Par anal. Succession : La révolution des temps. La révolution des siècles. La révolution des saisons.

— Par ext. Changement qui arrive dans les choses de ce monde : Révolution dans les idées, dans les opinions. Révolution dans les coutumes, dans les usages. Révolution dans les sciences, dans les arts. Une révolution subite s’était opérée dans les esprits. Le temps amène, le temps fait d’étranges révolutions. (Acad.) Le monde est une révolution journalière d’événements qui réveillent tour à tour dans le cœur de ses partisans les passions les plus violentes. (Mass.) Jusqu’à la fin, vous ferez sentir, ô mon Dieu ! dans la révolution perpétuelle des noms et des fortunes, l’instabilité et le néant des choses humaines. (Mass.) Si je venais déplorer la mort imprévue de quelque princesse mondaine, je vous ferais voir cette révolution de conditions et de fortunes qui commencent et qui finissent. (Fléch.) On ne voit que RÉVOLUTIONS dans les affaires publiques et particulières. (Volt.) Quelles que soient les révolutions de la vie, l’homme ne craint plus de tomber lorsqu’il est assis à la dernière marche. (B. de St-P.) Les conquêtes d’Alexandre opérèrent une révolution dans les sciences comme chez les peuples. (Chateaub.) Ce qui place dans une catégorie bien particulière les révolutions que les sciences occasionnent, c’est qu’elles sont toujours heureuses. (Cuv.) Les révolutions de l’esprit humain se composent d’une foule de révolutions partielles des sociétés et des individus, dont chacune est longue à s’accomplir. (Jouffroy.) Il est permis de dire qu’une grande révolution est sur le point de s’accomplir dans le sein de la catholicité. (Renan.)

— Changement considérable dans le gouvernement d’un État, transformation de ses institutions : Révolution politique. Les révolutions romaines. Les révolutions de France, d’Angleterre. On n’a jamais connu les véritables causes de cette révolution. Une révolution sanglante, Une révolution pacifique. Cette loi avait suffi pour mettre le pays en révolution. Il prévit la révolution qui se préparait, qui allait éclater. (Acad.) Ces États sont exposés sans cesse à des révolutions. (Mass.) Il faut quelquefois bien des siècles pour préparer les changements ; les événements mûrissent, et voilà les révolutions. (Montesq.) Une nation en révolution est comme l’airain qui bout et se régénère dans le creuset. La statue de la Liberté n’est pas encore fondue ; le métal bouillonne. (Danton.) Quand le peuple est plus éclairé que le trône, il est bien prés d’une révolution. (Rivarol.) Les révolutions ne sont pas des jeux d’enfants. (Mirabeau.) Le despotisme enfante les révolutions. (Turgot.) Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent. (Napol. Ier.) Ceux gui font des révolutions à moitié ne font que se creuser un tombeau. (Chateaub.) Les révolutions les plus terribles sont préférables à un gouvernement despotique. (Chateaub.) Toute révolution n’est qu’un effort que fait la société pour revenir à l’ordre. (De Bonald.) Les causes des révolutions sont toujours plus générales qu’on ne le suppose. (Guizot.) Toute révolution qui n’avance pas recule. (Lamart.) Pour conjurer les périls d’une révolution, il n’est qu’un moyen, c’est d’y faire droit. (Proudh.) Toutes les révolutions ne se justifient pas, mais toutes s’expliquent. (E. de Gir.) Jamais une révolution n’a valu une réforme. (E. de Gir.) L’éducation des peuples se fait par les révolutions. (Lamenn.) Les révolutions sont faciles à faire, mais elles sont difficiles à accomplir. (Dupin.) Quand on n’a pas pour soi l’opinion publique, c’est-à-dire la nation, on peut susciter des troubles, des complots, on peut faire des révoltes, mais non pas des révolutions. (Scribe.) La révolution est une transition entre un ordre ancien qui tombe en ruine et un ordre nouveau qui se fonde. (E. Littré.) La révolution, c’est le dessous qui devient le dessus. (Michelet.) La Révolution de 1789 fut un combat entre le passé et l’avenir. (Chateaub.) La révolution de Juillet est le triomphe du droit terrassant le fait. (V. Hugo.) La Révolution de 1789 a été une révolution juste et bienfaisante, puisqu’en moins d’un demi-siècle elle a augmenté du double la quantité des subsistances et diminué de plus d’un tiers la mortalité. (C. Dupin.) La Révolution de 1789 a mis chez nous la bourgeoisie en possession du sol. (L. Faucher.) La révolution de 1848 gouverna, on peut le dire, par la dictature de la liberté. (T. Delord.)

Les révolutions, fatales ou prospères,
Du sort qui conduit tout sont les jeux ordinaires.
                    Voltaire.

|| Se dit particulièrement de la révolution politique la plus mémorable qui ait eu lieu dans un pays, de celle qui y a établi un ordre de choses durable : La révolution d’Angleterre. La révolution de Suède. La Révolution française. La Révolution française est la première gui ait été fondée sur la théorie des droits de l’humanité et sur les principes de la justice. (Robespierre.) La Révolution française a formé au-dessus de toutes tes nationalités particulières une patrie intellectuelle commune dont les hommes de toutes les nations ont pu devenir citoyens. (De Tocqueville.) La Révolution française a fait couler sur la terre des flots de civilisation. (V. Hugo.) L’histoire de la Révolution française commence en Europe l’ère des sociétés nouvelles, comme la révolution d’Angleterre a commencé l’ère des gouvernements nouveaux. (Mignet.) La Révolution française, de même que la Réforme, apparaît comme une ère diacritique. (Proudh.) La Révolution française a été certainement un des grands faits de l’histoire ; elle est née d’une inspiration humaine et généreuse. (Guéroult.) La Révolution française a été le résultat des efforts les plus glorieux et du plus héroïque dénouement. (Peyrat.)

— Absol. Transformation politique qui s’est opérée en France à la fin du XVIIIe siècle : Pendant la Révolution. À l’époque de la Révolution. Les hommes de la Révolution. Les principaux événements de la Révolution. Il avait été ruiné par la Révolution. Son père avait été une des victimes de la Révolution. La Révolution, tout imparfaite qu’elle soit, a changé la face de la France ; elle y développe un caractère et nous n’en avions pas. (Mme  Roland.) La Révolution a été une revanche, le triomphe et la vengeance d’une majorité longtemps opprimée sur une minorité longtemps maîtresse. (Guizot.) La Révolution appelait les gentils comme les juifs au partage de la lumière et de la fraternité. (Lamart.) C’est la Révolution qui a rendu les paysans propriétaires. (Gén. Foy.) La Révolution a été l’origine de beaucoup d’erreurs, mais elle est aussi la date de beaucoup de vérités. (Royer-Collard.) Il appela par une proclamation patriotique au secours de la Révolution assaillie tous ceux qui l’aimaient, (Mignet.) De l’égalité croissante et de la liberté comprimée naquit la Révolution. (Lacordaire.) La Fayette est le caractère le plus pur de la Révolution. (H. Heine.) La liberté n’a été ni le premier motif ni le premier mobile de la Révolution. (Peyrat.) La Révolution a proclamé la liberté et lui a donné les garanties essentielles. (Peyrat.) La Révolution séduit d’abord par la fierté de ses allures et par ce grand air passionné qu’ont toutes les histoires gui se déroulent dans la rue. (Renan.)

— Physiol. Trouble subit dans l’exercice d’une ou de plusieurs de nos fonctions, à la suite d’un vive impression physique ou morale : Ce spectacle, cette nouvelle lui a causé une révolution telle, qu’il en est mort peu de jours après. Une grande révolution vient de se faire en moi. (J.-J. Rouss.) Un rien l’agite, et la moindre chose suffit pour lui causer une révolution (Th. Leclercq.)

— Anc. méd. Révolution d’humeurs, Mouvement extraordinaire dans les humeurs.

— Géol. Révolutions de la terre, du globe, Événements naturels par lesquels la constitution de la terre a été changée, lors de son travail de formation : Les traces des révolutions de notre globe ont frappé de tout temps l’esprit des hommes. (Flourens.)

— Physiq. Révolutions atmosphériques, Changements qui arrivent dans l’atmosphère, principalement par rapport à sa température, aux mouvements partiels ou généraux qui agitent sa masse et qui constituent les vents.

— Géom. Mouvement de rotation qu’une ligne, un plan, un corps exécute autour d’un axe immobile. || Surface de révolution. Surface engendrée par une courbe tournant autour d’une droite fixe. || Solide de révolution, Solide que l’on peut considérer comme engendré par le mouvement d’un plan autour une ligne droite qui forme un des côtés de ce plan et qui est prise pour l’axe de ce mouvement.

— Sylvie. Nombre d’années déterminé pour l’exploitation d’une forêt.

— Syn. Révolution, changement, Innovation, etc. V. changement.

— Encycl. Politiq. Tout changement considérable dans l’organisation politique d’un peuple quelconque peut s’appeler révolution. Dans ce sens, il y a des révolutions qui s’accomplissent lentement par le progrès des lumières ou des mœurs ; il y en a d’autres qui se font brusquement par des coups de force, soit qu’un usurpateur, après avoir corrompu quelques chefs militaires, se serve de l’armée pour renverser du pouvoir celui qui l’exerce, soit que le peuple en masse se soulève pour secouer un joug dont il est las et dont souvent il ne se débarrasse que pour en porter un autre. Faire l’histoire générale des révolutions, ce serait faire celle du genre humain tout entier depuis que les hommes, sortis de l’état de nature, se sont organisés en sociétés plus ou moins régulières. Nous n’entreprendrons point ici une pareille tâche. On peut, d’ailleurs, trouver tous les éléments de cette histoire dans les études historiques que nous avons rattachées à chaque nom de peuple ou de pays. Mais nous prendrons le mot révolution dans un sens plus restreint : nous le considérerons comme désignant d’une manière toute spéciale les efforts violents que font de temps en temps les peuples les plus avancés pour conquérir une liberté politique et civile qui jusqu’à présent leur a presque toujours été, ou complètement refusée, ou mesurée avec une insultante parcimonie. Ce qu’on appelle l’esprit révolutionnaire, à ce point de vue, présente beaucoup de points communs avec l’esprit libéral ; il en diffère seulement parce qu’il semble supposer une tendance plus prononcée à employer les moyens violents, auxquels le simple libéralisme préfère des procédés plus lents et plus doux.

On se plaît souvent à flétrir l’esprit révo-