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bua à la chute de ce dernier le 16 mai 1874 et appuya la proposition faite par M. Périer de mettre à 1 ordre du jour les lois destinées à constituer sous la forme républicaine les pouvoirs publics (83 juillet). Ce même jour, M. de Maleville ayant proposé a la Chambre de se dissoudre pour que le pays procédât à de nouvelles élections, M. Max Richard devint membre de la commission chargée d’examiner ce projet, fut choisi par elle pour faire un rapport et se prononça dans le sens«de la dissolution (29 juillet). Depuis lors, il a voté les lois qui ont réglé les pouvoirs publics et rnr.nnnu la République comme le gouvernement légal de la France (2D février (875), "A- Richard a prononcé à la Chambre plusieurs discours, notamment sur le travail des femmes, le 4 février 1873.


RICHARD (Thomas-Jules-Richard Maillot, connu sous le nom de Jules), littérateur et journaliste, né à Paria le 3 avril 1825. Lorsqu’il eut fait ses classes au collège Saint-Louis et au collège de Versailles, il étudia le droit, prit le grade de licencié et entra comme employé au ministère de la guerre. En 1856, M. Maillot, fatigué de la vie bureaucratique, donna sa démission et se tourna vers le journalisme. Ce fut alors qu’il prit le nom de Jules Richard. Il débuta par des articles sur, les spéculations financières dans le Messager de la Bourse et dans le Figaro (1857), où il donna à ses articles le titre général do Figaro à la Bourse, collabora au Habelais sous le pseudonyme de Jules le File, puis devint secrétaire de M. Hippolyte Castille (1850) et fut attaché à la rédaction du Courrier de Paris, lorsque ce dernier en prit la direction. Cette même année il donna au Pays, à l’occasion de la guerre d’Italie, une série d’articles, qu’il réunit en volume sous le titre de : Y Armée française en Italie. Ses généraux, ses officiers, ses régiments. Biographies anecdotiques (1859, in-ic). Deux ans plus tard, en 1881, M. Jules Richard, qui avait commencé à se foire connaître comme un écrivain agréable et facile, fut chargé de publier des chroniques dans le journal le Temps, qu’il quitta, en 1803, pour entrer à l’Europe. Lorsque, en 1865, M. Feydeau fonda l’Époque, . M. Richard tic partie de sa phalange de chroniqueurs ; mais il quitta ce journal en décembre de la même année et continua à faire des chroniques à la Presse et à la Situation. En 1307, il revint au Figaro, où il fut chargé d’écrire une chronique quotidienne sur les événements politiques ou autres. Les allures, alors très-indépendantes et très-libérales de l’écrivain, valurent à ses articles un succès de vogue. Un article très-vif qu’il publia, le 9 mars 18GS, à propos de l’incident Kervéguen, » une sauce dans laquelle il faut frotter le nez de chaque député de la majorité, » disait-il, fut dénoncé par un député il la Chambre elle-même et, à la suite d’un vote, M. Richard fut traduit devant le tribunal correctionnel, qui le condamna à deux mois de prison et à une forte amende. À la lin de 1869, il quitta le Figaro pour passer au Paris-Journal, mais il ne tarda point a revenir au Figarv. Après l’arrivée au pouvoir de M. Ollivier, il soutint à peu prés constamment le ministère et, après la révolution du 4 sepbre 1870, il passa entièrement dans le camp de la réaction. En 1S71, il abandonna encore une fois le Figaro pour entrer au Gaulois, où il devint un des champions du bonapartisme. Non content d’être le principal rédacteur politique de cette feuille, il fonda, vers la fin de 1871, une autre feuille bonapartiste, l’Armée, qui fut supprimée, ainsi que le Gaulois, le 20 février 1872. Il entra presque aussitôt à la rédaction de l’Ordre, où il n’a cessé, depuis lors, de déverser l’injure sur les libéraux et les républicains et de chanter les louantes de cet Empire qu’il a tant attaqué et qui a conduit la France aux abîmes. En août 1874, les journaux ont annoncé qu’il avait acheté la correspondance Mansard, fondée dans un but de propagande impériuliste. Le 30 août de cette même année, un article de M. Richard, publié dans le Journal de Bordeaux et contenant des « attaques violentes contre le gouvernement, ainsi que de véritables provocations au désordre, ■ fit interdire la vente de cette feuille sur la voie publique. Indépendamment de l’ouvrage précité et d’un roman, les Cléricaux, publié dans l’Esprit public, mais qui n’a pas été réuni en volume, on doit à M. Richard : Trois mois de campagne (1859, in-18) ; les Crimes domestiques (1862, in-18) ; Un péché de vieillesse (1805, in-18) ; la Galère conjugale (1866, in-18), etc.


RICHARD (Georges), comédien et auteur dramatique, ne & Paris en 1330. Il est fils d’un conservateur sous-directeur*adjoint à la Bibliothèque nationale, qui fut tué par une balle égarée, le 23 mai 1871, lors de l’entrée des troupes de Versailles à. Paria, Lorsqu’il eut achevé ses études au collège Henri IV, le jeune Richard résolut de suivre la carrière du théâtre. Il débuta, eu 1855, au Gymnase, où il resta (rois ans sans être remarqué du public, puis il alla jouer en province et se rompit au métier de comédien. De retour à Paris, il fut engagé au théâtre de Cluny, où il joua avec suecès dans des pièces nouvelles, notamment dans une Amourette, de Cadoi (1871), et dans les Chevaliers de l’honneur, de Garand (1872). Cette même année, M. Richard fut attaché au théâtre de l’Odéon, où il a joué successivement les rôles de Vadius, dans les Femmes savantes ;d& Justin, dans les Marion-

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nette» de Justin ; de Biasson, dans l’Aïeule ; de Schamiard, dans la Vie de Bohême ; d’Antoine, dans Cendrillon ; de Dupont, dans le Célibataire et l’homme marié ; d’Isidore Boulmier, dans la Maîtresse légitime (1875), etc. Cet acteur, qui suit la tradition du grand Potier, excelle dans les types du bourgeois et du paysan parvenu. Arrivé un peu tard à attirer sur lui l’attention publique, M..Richard, en même temps qu’il se faisait connaître comme un bon comédien, prenait rang parmi nos auteurs dramatiques et obtenait des succès dont quelques-uns ont été très-vifs. Il débuta dans cette voie nouvelle par une petite pièce en un acte et en vers, les Avocats du mariage (1872), jouée au théâtre Cluny et dans laquelle il remplit un rôie.’Puis il a fait jouer successivement les Enfants, drame en trois actes et en prose, représenté au Théâtre-Français en septembre 1872, avec un grand succès ; Pommes mûres et pommes vertes, comédie en un acte, jouée, en’ 1872, au théâtre de Cluny ; l’Affaire Lerouge, drame en cinq actes, en collaboration avec M. Hostein (1872), représenté au théâtre du Chàtean-d’Eau ; un Caissier, petit drame joué à la Renaissance en 1874 ; la Vie infernale, draine en cinq actes et huit tableaux, représenté en janvier 1875.


RICHARD (Maurice), homme politique, né k Paris le 28 octobre 1832. Lorsqu’il eut achevé son droit, il so fît inscrire au tableau des avocats de la cour de Paris, et, pour se familiariser avec la connaissance des affaires, il travailla pendant quelque temps chez un avocat à la cour de cassation. Lors des élections générales pour le Corps législatif en 1863, M. Maurice Richard, dont le père, riche agent d’affaires, avait acquis des propriétés dans le dôpartementde Seine-et-Oise, se porta comme candidat de l’opposition dans la 4e circonscription de ce département et fut élu au second tour contre le général Mellinet. Il alla siéger à gauche et adopta complètement les idées politiques de M. Emile Ollivier, qu’il suivit dans ses évolutions. Un discours qu’il prononça, le 16 mars 1868, sur le droit de réunion fut assez remarqué. Aux élections générales de 1869, il eut pour concurrent M. E. Baroche et fut réélu avec 16,718 voix sur 28,167 votants. Il fit alors partie du tiers parti etsiyna l’interpellation des 116. Le2 janvier 1870, M. Ollivier ayant formé un nouveau cabinet créa, tout exprès pour y faire entrer M. Maurice Richard, un ministère des beauxarts. La 14 avril, il fut chargé par intérim du portefeuille de l’instruction publique et de vint, le 15 mai, ministre des lettres, sciences et beaux-arts. Le passage aux affaires du jeune ministre ne jeta point un vif éclat, et son action sur les affaires publiques fut à peu près nulle. Pendant son administration, il publia, pour l’Exposition de 1870, un règlement qui remettait a l’élection le choix du jury et supprimait le Salon d’honneur ; il recula à trente ans la limite d’âge pour prendre part aux concours des prix de Rome., institua une commission chargée de rechercher les modifications à apporter à l’enseignement du Conservatoire de musique, facilita l’exploitation de ’ certains théâtres et donna au peintre Courbet la croix de la Légion d’honneur, que celui-ci refus».

Lorsque les premiers désastres éprouvés par nos armes dans la guerre contre la Prusse amenèrent la chute du cabinet Ollivier (8 août 1870), M. Maurice Richard perdit son portefeuille et, après la révolution du 4 septembre, il rentra dans la vie privée. Au mois d’avril de cette même année, il avait épousé la fille du riche négociant Bournet-Aubertot. Depuis cette époque, il est resté partisan d’une forme de gouvernement qui a causé tant de maux à la France ; mais, lors de la scission qui s’est produite entre les deux fractions du parti bonapartiste, il s’est rangé du côté du prince Napoléon Bonaparte, représentant le bonapartisme soi-disant démocratique. Au mois d’octobre 1872, le prince Napoléon vint, avec la princesse Ctotilde, passer quelques jours chez M. Maurice Richard à Millemont. Sur l’ordre du gouvernement de M. Thiers, un commissaire de police se rendit alors à Millemont et intima au cousin de l’ex-empereur l’ordre de quitter la France. M. Richard accompagna ses hôtes en Suisse et, à son retour, il protesta dans une lettre adressée au président de la République. Lorsque, au mois de septembre 1874, le duc de Padoue posa sa candidature à l’Assemblee nationale dans le département de Seiue-et-Oise, M. Richard publia une lettre (28 septembre) dans laquelle il déclara qu’il engageait ses amis à voter contre ce personnage, représentant le groupe bonapartiste qui a adopté une « politique de réaction aveugle au dedans, d inféodation cléricale au dehors. »


RICHARD (Jacques), poëte français, né à Patay (Loiret) vers 1840, mort en 186 !. Son père, un ancien notaire devenu jugéde paix, l’envoya faire ses études à Paris. U ne tarda pas a se faire connaître par un assez grand nombre de pièces de vers, qui coururent inédites, entre autres une ode à la liberté et une épître à Victor Hugo, auxquelles une élite de lecteurs applaudit en souhaitant la bienvenue au jeune et courageux poëte. Enfin, dans une circonstance solennelle, une énergique satire substituée à l’Éloge du prince Jérôme, sujet proposé, acheva de fixer l’attention des lettrés sur celui qui venait avec tant d’âpropos de ressaisir le fouet de Juvénal. Re RICH

produite par un grand nombre de journaux étrangers de cette époque, la satire de Jacques Richard restera peut-être, malgré quelques imperfections de détail, comme une page acquise à notre histoire littéraire. Grâce à cette circonstance, il eut presque un nom avant d’avoir quitté les bancs du collège.

Nous donnons ici quelques strophes empruntées à cette pièce vraiment remarquable :

Vous ne comprenez pas que nos veilles muettes Ont de chacun de nous Tait un républicain, Que nous supportons mal nos fers, que nos poètes, Ce sont les Juvénal, les Hugo, les Lucain 1

Que nous attendons tous, le cœur plein d’espérance, L’heure si désirée et si longue a venir, L’heure du grand réveil, l’heure sainte où la France Elle aussi du passé voudra se souvenir.

Vous ne comprenez pas que pour les jours prospères Nous réservons nos chants avec un soin jaloux ; Qu’il en est parmi nous peut-être dont les pères Furent crucifiés par vos maîtres, a vous !

Donc à propos d’un toit effondré qui s’écroule. D’un débris surnageant qui tombe au fond de l’eau, À propos d’un Zéro disparu de In foule, Il faut parler de vous, ô morts de Waterloo !

Il faut parler de vous, parce qu’un vntn fantôme. Vivant h. peine hier, pourrit sinislre et seul ; Il faut aller troubler, a propos d’un Jérôme, La paix de votre gloire et de votre linceul 1

O morts de Waterloo, dormez dans la poussière ! Héros, ne rouvrez pas vos yeux inanimés 1 Il n’est rien de commun entre votre âme^ltière Et ce vieillard impur ; ù grands vaincus, dormez !

Ses classes tinios, Richard devait commencer ses études de droit, et, de fait, il prit ses premières inscriptions à la Faculté de Paris. Ce fut sur ces entrefaites, au commencement de 1S60, que quelques jeunes gens des écoles, pleins d’ardeur et de bonne volonté, fondèrent le journal la Jeune France. Jacques Richard était inscrit d’avance parmi ceux-là, et c’est dans ce journal qu’il a laissé, en grande partie du moins, le précieux héritage poétique dont nous voudrions pouvoir ici dresser l’inventaire. Il signa de son nom les trois premières pièces ; les autres d’un pseudonyme, Joui Lettre»», du nom d’un des personnages d’Kugène Sue, et dont nous allons citer quelques passages. La Jeune France publia d’abord un poiime de longue haleine intitulé : Ut Mort de Caton, sévère et grandiose comme la noble et vaillante figure du héros :

Caton est resté seul, et tout dort dans Utique. Le front levé, la main sur sa poitrine en feu, Songeant nu grand débris de la chose publique, Caton, grave et pensif, regarde le ciel bleu.

La mer s’étend au loin comme une plaine verte. Battant le pied du mur do son flot argentin ; Malgré l’obscurité, par la fenêtre ouverte On voit étinceler des feux dans le lointain.

C’est la flotte. Soldats et marins, tous sommeillent. On n’entend que le vent dans les voiles courir. Partout, calme, repos et nui t. Deux hommes veillent : César qui va régner, Caton qui va mourir.

Le monologue haineux et orgueilleux de César est peut-être un peu long ; mais il est écrit d’un bout à l’autre avec une verve presque surabondante, et l’exagération y- est évitée avec soin. C’est une explication saisissaute et suivie de cet homme qui tire vanité du crime même et s’enorgueillit d’avoir su gravir

... • Jusqu’aux hauteurs sereines

Où plane le mépris des croyances humaines.

Comme contraste, la « sérénité douce «avec laquelle Caton envisage la mort dans toutes ses œuvres :

Sachant que j’ai rempli ma tâche avec courage. Et que mes souvenirs ne me reprochent rien ; Que ceux-là seulement doivent craindre ta rage

Qui n’ont pas fait le bien, J’obéis a l’instinct céleste qui me pousse !

Je suis l’esclave aux fers ; toi, ta main qui délivr». Mon cachot radieux s’ouvre a la liberté I Non, Caton ne va pas mourir ! Caton va vivre Dans ton éternité !

Jacques Richard publia vers la même époque son étude sur Petœli Sandor, le poète national de la Hongrie. Sa phrase est nette en même temps que colorée, harmonieuse et correcte autant que vigoureuse. Ce n’était pas la première fois qu’il s’occupait du Tyrtée hongrois, et, pour son début même, il avait traduit en vers deux pièces de lui : Comment je voudrais mourir et l’Elégie de la lune ; il l’avait fait avec une exactitude difficile à égaler, sans rien sacrifier de ses qualités propres d’harmonie et de facture. Richard a raconté en vers la mort héroïque de Barra, ce tambour de quatorze ans qui se fit tuer en Vendée pour avoir refusé de crier : vive le roi I Peut-être quelques rigoristes pourraient-ils critiquer le ton familier de la dernière partie ; mais tous les vers sont pleins et sonores. Nous citerons pour mémoire seulement une courte pièce sur Catulle, d’un tour tout à fait original. Jusque-là, d’ailleurs, un courant d’imitation assez marqué, auquel son culte pour Victor Hugo n’était pas étranger, s’était fait sentir dans les créations du poète. On n’en devait plus voir trace dans ses poésies posthumes, dont deux furent publiées par le mouvement. La première de celles-ci,

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Sparlacus, dédiée à M. Charles Kestner, est d une ampleur magistrale.

C’est l’heure où la nuit sombre a déployé ses voiles, Où dans les cicux déserts s’allument les étoiles, Où l’enfant au berceau s’endort frais et vermeil. La plaine, au loin, s’étend, couverte de ténèbres ; On y voit vaguement quelques mures funèbres Qui, demain, reluiront rouges au grand soleil î Là vient de se gagner une victoire infâme. Et le sol est jonché de mille corps sans âme Que l’on croirait plongés dans un profond sommeil.

Ce sont les restes froids d’hommes oui furent braves.

Rome les façonnait au dur métier d’fw-.ln.ves

Et les tenait courbés sous la loi du nius fort,

Mille bras indignés brisèrent mille chaînes.

Et. mettant en faisceau toutes leurs vieilles linincs

On les vit, lance au poing, faire un viril effort ■

C’est pour cela qu’ils sont couchés sur l’herbe verte Et qu’ils sentent passer sur leur bouche entr’ouverte Le baiser glacial des lèvres de la Mort.

Le monologue déSpartnius, ses suprêmes paroles ont ce même charme héroïque qui était le secret du poëto :

Odieux ! que faisiez-vous, tandis que dans la plaine. Mes amis, faiblissant, épuisés, sans haleine,

M’envoyaient leurs sombres adieux ? Tandisqu’a (lots rougis s’échappait leur grande ame, Que vers moi se tournaient leurs yeux remplis de

Que faisiez-vous, a lâches dieux ? [flamjne, Ah ! puisqu’ils sont tonibés, tous ces généreux frères, Puisque ouverts à l’espoir tous ces bras téméraires

N’ont rien élreint que te trépas ; Puisque nous défendions notre liberté sainte, Que nous voilà vaincus par le dot, par !a feinte.

Lâches dieux, vous n’existez pas.1

O mes bons compagnons, nous faisions d’autres rêves Nous allions en avant sans connaître les trêves,

Bravant la faim, bravant le sort ; Et sans prévoir, hélas ! que, cessant d’être esclaves, Nous ne verrions enfin se briser nos entraves

Que sous l’âpre doigt de la Mort.

Nous faisions reculer les enseignes guerrières ; Les vieux consuls fuyaient, voyant nos hordes Ocres,

Comme un torrent qui suit son cours, Nous marchions devant nous, glaive au vent, tête haute, Et voila qu’à présent vous dormez, côte a côte,

Le sommeil qui dure toujours !

Aux esclaves futurs je lègue mon exemple, Et d’éternels remords au ciel qui me contemple ;

Au tyran traîné sur son char. Je lègue la frayeur des défaites prochaines. Je lègue à Rome, enfin, ma honte avec mes chaînes ; Ma vengeance à. Jules César !

À côté de toutes ces pièces d’une inspiration si élevée, d’une beauté si virile, Jacques en a laissé quelques-unes d’un caractère plus intime ou, si l’on veut, plus léger, et dans co genre encore sa verve prime-sautière a rimé d’admirables strophes.

Jaeques Richard est mort à vingt ans :C’est bien tôt pour mourir !

11 s’est éteint dans cette misérable bourgade de la Beauce où le retenait la volonté paternelle, et c’est à peine si, un mois après sa mort1, quelques journaux parisiens lui ont consacré deux lignes aux nouvelles diverses. Seuls, ses amis de la Jeune France, dans le premier numéro du Mouvement (décembre 1861), ont déposé une couronne sur sa tombe.


Richard (Guides-). V. REICHARD (Henri-Aug.-Ottocar).


RICHARD DE BARBEZIEUX, troubadour français, né au château de BarbuEieux (Angouinois) vers 1200, mort en Espatrne vers 1270. Il composa de nombreuses chansons en l’honneur de la femme de Cîeoffroi de Tonay, dont il s’était épris. Ayant encouru plus lard la colère de sa dame, celle-ci exigea, avant de lui pardonner, que cent dames et cent chevaliers s’aimant d’amour entre eux lui demandassent sa grâce. Peu après, elle mourut et Richard désespéré se retira en Espagne. Il nous reste de lui quatorze pièces ; Kaynouard en a publié quatre dans son Choix des poésies des troubadours, .es Rochegude une, dans son Parnasse occitanien.


RICHARD DE BURY (Richard Angerville, plus connu sous le nom de), prélat et homme d’État anglais, né à Bury-Saînt-Ediiiuiid en 1237, mort à Auckland en 1345. Il devint précepteur du prince Édouard, receveur des revenus du pays de Galles, demeura fidèle à son royal élève lorsque celui-ci fut tombé dans l’adversité et lui apporta à Paris une forte somme d’argent, qu’il avait levée dans l’exercice de ses fonctions. Ce service.ne fut pas oublié par le prince qui, devenu roi sous le nom d’Édouard III (1327), nomma Richard de Bury trésorier de l’épargne, clerc du sceau privé et lui donna de riches bénéfices. Successivement ambassadeur à Rome, évêque de Durham (1333), chancelier (133d), grand trésorier d’Angleterre, Richard fut envoyé à plusieurs reprises à Paris pour y soutenir les prétentions d’Édouard au trône de Franco. Il avait réuni une précieuse collection de livres rares et était un des bibliophiles les plus distingués de son temps. On a de lui, sous le titre de Philobiblon, un ouvrage contenant une sorte d’autobiographie et le catalogue de sa bibliothèque. Imprimé pour la première fois à Cologne (1473, in-4»), il a été souvent réédité depuis.