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RONP

RONDON (EN) loc. adv. (ron-don — du vieux l*r. randon, mouvement impétueux). Faueonn. Se dit de l’oiseau qui fond avec impétuosité sur sa proie : Le faucon faisait sa descente et fondait en rondon, c’est-à-dire qu’il tombait sur son gibier pour l’assommer, (H. Castille.)

RONDOT (NatalLs), économiste français, né à Suint-Quentin (Aisne) le 83 mars 1821. Lorsqu’il eut terminé ses études, il entra dans une fabrique de tissus de laine à Reims, s’y fit remarquer par sa vive intelligence et suivit en 1816, en Chine, comme délégué de cette industrie, l’ambassade française envoyée dans ce pays. Pendant ce voyage, il s’occupa d’étudier Tes débouchés que pouvait trouver le marché français dans cette partie de l’Orient et de l’archipel Indien, et, peu après son retour en France, il se fixa à Paris. À partir de cette époque, il devint un partisan déclaré du libre échange, fut chargé d’écrire des rapports lors de fenquête faite en 1848 par la chambre de commerce de Paris sur les diverses industries de la capitale,devint membre du jury de l’Exposition de 1819, délégué des chambres de commerce de Lyon et de Saint-Étienne, secrétaire de la commission permanente des valeurs, correspondant de la commission centrale de Belgique, etc. Depuis lors, M. Natalis Rondot a fait partie du jury de plusieurs expositions et a été chargé par le ministre du commerce de diverses missions, notamment en 1853, où il se rendit dans le Levant. En 1864, il a pris une part des plus actives à la conclusion du traité de commerce passé entre le Portugal et la France. Ses vastes connaissances en matière industrielle lui ont valu d’être appelé, depuis cette époque, à Moscou, où il a coopéré à la création d’un institut industriel destiné à répandre dans l’empire russe la connaissance des arts appliqués à l’industrie. Indépendamment d’articles publiés dans le Journal asiatique, le fourual des économistes, le Dictionnaire de l’économie politique, etc., M. Nattilis Rondot a fait paraître : Ilapport sur tes étoffes de laine françaises convenables pour la Chine, l’archipel Indien et l’Afrique (1846-1847, in-fol.) ; Étude pratique des tissus de laine convenables pour la Chine, le Japon, la Cochinchine et l’archipel Indien (1847, in-8o) ; Étude pratique du commerce d’exportation de la Chine (1849, in-8o), en collaboration avec les délégués du commerce attachés à l’ambassade en Chine ; Happorl au ministre de l’agriculture et du commerce sur l’industrie lainière de la Belgique en 1847 (1849, in-8o) ; Histoire et statistique des théâtres de Paris (1852, in-8o) ; Notice du vert de Chine ou De la teinture en vert chez les Chinois (1858, in-8<>, avec pi.), etc. M. Rondot a revu et complété YElude pratique du commerce d’exportation de la Chine à Isidore Hedde,

RONDOTE ou RONDOTTE s. f. (ron-do-te

— dimin. de rond, par allus. À la l’orme des feuilles). Bot. Nom vulgaire du gléchome hédéracé ou lierre terrestre.

ROND-POINT s. m. Place, carrefour de forme circulaire auquel aboutissent plusieurs avenues : Le rond-point des Champs-Élysées, de l’arc de triomphe de l’Étoile, u FI. rondspoints.

— Archit. Hémicycle qui termine le corps d’un grand nombre d’églises, en face de la porte principale. Il On dit plus souvent abside.

RONE s. m. (ro-ne). Ichthybl. Nom vulgaire d’une espèce de labre.

RONFLANT, ANTE adj. (ron-flan, an-terad. ronfler). Qui ronlie : Des auditeurs ronflants n’animent guère un orateur.

— Par anal. Qui imite le bruit que fait une personne qui ronfle ; qui produit un son continu :

Les violons aigus «t4es tambours ronflants Dans un rhythme lascif agitent tous les flancs. A. BAttBIEK.

— Fig. Qui a quelque chose de sonore et de creux, de prétentieusement relevé ; qui a plus d’éclat extérieur que de mérite ou de bon goût : Des mots ronflants. Des phrases ronflantes. Un style ronflant. Communément tout se passe en beaux dialogues bien agencés, bien ronflants. (J.-J. Roiiss.) Il aime les musculatures détaillées et saillantes, tes exagérations anatomiques, les contours ronflants, les raccourcis outrés. (Th. Gaut.)

Lee yeux en l’air, le bonhomme Hésiode Cherchait jadis des dieux i. noms ronflants.

BÉKANOER.

Il Grand et vain : Des promesses ronflantes. Des projets ronflants.

— s. m. Genre ronflant, prétentieux et vain : Aimer le ronflant.

RONFLE s. f. (ron-fle). Ancien jeu de cartes à peu près semblable à la triomphe, à A signifié point au piquet.

— Kam. Jouer à la ronfle, Dormir. Il Se disait en jouant sur les mot ronfle et ronfler.

RONFLEMENT s. m. (ron-lie-man — rad. ronfler). Action de ronfler, bruit que l’on fait en ronflant : À peine avait-il commencé l’examen de ses registres, qu’un ronflement sonore trahissait le som ?neit dans lequel il venait de tomber. (H. Berthoud.)

— Par anal. Bruit ayant quelque rapport avec celui que fait une personne qui ronfle ;

xni.

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bruit sourd et prolongé : Le lendemain, je me mets en route pour Londres, au ronflbment du canon. (Chateaub.) Ce cri retentit dans la grotte comme tes derniers ronflements des orgues dans une église. (Balz.)

— Encycl. Physiol. Il est facik de s’assurer que le ronflement se passe dans l’arrièrebouche et les fosses nasales, et qu’il tient a la vibration du voile du palais sous l’influence de la colonne d’air inspiré et expiré. Il suffit pour cela de se placer, la bouche étant largement ouverte, devant un miroir et de respirer avec force en portant la langue à la fois en haut et en arrière. On produit ainsi, au moment de l’inspiration, un ronflement très-marqué pendant lequel on peut voir vibrer le voile du palais. Si la bouche est fermée, le ronflement peut encore avoir lieu, mais plus difficilement. En effet, la colonne d air mise en mouvement par les besoins de la respiration rencontre le voile du palais plus obliquement et a bien moins de tendance a le soulever que dans le cas précédent, où elle heurte directement sa face inférieure.

RONFLER v. n. ou intr. (ron-flé. — Chevallet voit dans ce mot une onomatopée qu’il croit retrouver dans les idiomes germaniques : allemand rumpeln et rummeln, iaire un oruit sourd, résonner, anglais rumble, hollandais rommelen. danois rumle. Scheier pense que le radical, dans ce mot allemand, doit être le même que celui du vieux haut allemand rofason, cracher, et de l’armoricain rufla, siroter, grison grufflar, ronfler, formes qui paraissent se rattacher à la racine sanscrite rav ou raà, retentir, primitivement ru, d’où le sanscrit raoas, son, grec roibdos, même sens, ancien slave riuii, rêva, mugir, russe revu, revienie, mugissement. D’après Scheier. ronfler serait pour ronfuler, avec le suffixe diminutif ul, et la contraction aurait été amenée par assimilation avec souffler, ttifler). Respirer avec un bruit particulier de la gorge et des narines, pendant le sommeil  : ’il y a des chiens qui ronflent comme tes hommes. (Acad.) J’ai le malheur d’être unie à un homme qui ronfle à faire trembler les planchers et lesmurs. (Balz.) Le valet, assis derrière, ronflait comme une toupie d’Allemagne. (Balz.) La bacchante ronfla comme une grosse caisse de réâiment.’lH, distille.)

— Fam. Dormir profondément : Il ronfle à cette heure comme tous les dianlres. (Mol.)

Ne serai-je jamais laquais d’un sous-ferraier ? Je ronflerais mon soûl la grasse matinée. Et je m’enivrerais le long de la journée.

Reonard.

— Par anal. Produire, même éveillé, un bruit analogue au ronflement.. Se dit particulièrement d’un cheval qui renifle avec bruit quand il a peur ou qu’il est excité.

— Par ext. Faire un bruit prolongé : Entendre ronfler le canon. Cette toupie ronfle bien. Les plaques des tambours de basque frémissent, les peaux d’âne ronflent sous le pouce des danseuses de tarentelles. (Th. Gaut.) « 11 faut entendre aussi ronfler les violons.

Keunjro.

Faire ronfler, Prononcer, déclamer avec emphase et d’une voix sonore : Ils ne savent pas faire ronfler les vers et s’arrêter au bel endroit. (Mol.) u Faire ronfler les r, Les prononcer d !une munière accentuée et prolongée : Au lieu de Sacrovir vous avez dit Sacrrrrouir ; vous avex eu l’air de jurer.—Mais non, je n’Ai-pas fait ronfler les r comme vous. (E. Sue.)

— Théâtre. Appuyer fortement sur les r, surtout quand ils sont redoublés : Un acteur ronfle quand il prononce ; frrrançais, horrrible, palrrie, etc. ; on dit aussi qu’il fait la roue.

RONFLERIE s. f. (ron-fle-rt - md. «mfler). Action de ronfler, ronflement, u Peu

usité.

RONFLEUR, EUSE s. (ron-fleur, eu-zerad. ronfler). Personne qui ronfle, qui a l’habitude de ronfler : Un ronfleur insupportable.

HONGAPOBBouRUNGAPOOB, villederindoustan, au Nizam, dans l’Haiderabad, district et a 40 kilora, N. d’Ouarangol et à 185 kilom. N.-E. d’Haiderabad.

HONGAKA ou RUiNGARA, ville de l’indoustan anglais, présidence de Bombay, dans le Beydjapour, district de Coacan, sur le versuut 0. des Ghattes occidentales, à 90 kilom. N. de Goa.

RONGE s. m. (ron-je — rad. ronger). Véner. Action de ruminer. Ne se dit que du cerf, et seulement dans cette locution : Faire le ronge, Ruminer.

RONGE (Jean), dit le Curé Range, fondateur du néo-catholicisme allemand, né à Bischofdwalde (Silésie) en 1813. U était fils d’un pauvre fermier et ce ne fut qu’au prix de grands sacrifices qu’il put être envoyé en 1827, au gymnase de Neisse, où il étudia jcisqu en 183Q. Il se rendit l’année suivante à université de Breslau et, en 1839, entra au grand séminaire catholique de cette ville moins par vocation pour 1 état sacerdotal qué par condescendance pour le vœu de sa famille. Nommé, en 1840, curé de Grottkau, il remplit avec beaucoup de zèle les fonctions de son ministère, mais lit preuve en même temps d’une indépendancé d’idées qui ne

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tarda pas h lai aliéner l’esprit de ses supérieurs. Déjà, pendant son séjour au séminaire, il n’avait pas caché le mépris et le dégoût que lui inspiraient certaines pratiques de l’Kglise catholique et avait ainsi acquis la réputation d’un libre penseur et d’un fauteur d’hérésies ; <m lui reprochait aussi de porter ses cheveux longs et de ne pas se conformer, en plusieurs autres points, aux usages sacerdotaux. Ces persécutions lui inspirèrent l’idée d’écrire un livre Sur les abus de l’Église ; mais, avant qu’il eût eu le temps de mettre ce projet à exécution, il trouva une occasion favorable pour dire hautement ce qu’il pensait des actes de l’Église romaine en Allemagne. Le siège épiscopal de Breslnu étant devenu vacant, les jésuites n’épargnèrent aucune démarche pour y faire nommer un des leurs ; contre leur attente, ce fut un homme d’opinions libérales, M. Knauer, qui fut élu. Us usèrent alors de leur influence à Rome pour faire retarder sa confirmation par le pape, auquel ils réussirent à la faire différer plus d’une année, délai qui excita beaucoup d’agitation, surtout à Breslau. Ce fut dans ces circonstances que M. Ronge publia, dans les Feuilles nationales de la Saxe, un long article intitulé Home et le chapitre de Breslau, dans lequel il critiquait avec autant de sévérité que de talent la conduite du parti ultraromain. Bien qu’on ne fît que le soupçonner d’être l’auteur de cet article, il fut suspendu de ses fonctions en janvier 1843 et reçut l’ordre d’aller faire pénitence au grand séminaire de Breslau. Il protesta contre cet arrêt et refusa de s’y soumettre. ; mais il n’en fut pas moins forcé de quitter Grottkau et se retira au village de Laurahutte, où H se fit le maître d’école des enfants des mineurs qui habitent les environs. U y exerçait ce modeste emploi, lorsque, en 1844, Arnoldi, évoque de Trêves, lança son mandement par lequel U conviait les hdèles à venir contempler la robe sans couture du Christ, conservée de temps immémorial dans la cathédrale de Trêves, où elle allait être exposée pendant six semaines à partir du 18 août La sainte exposition commença en effet à. cette date, et, pendant l’intervalle fixé, plus d’un million do pèlerins allemands ou étrangers s’acheminèrent vers la ville de Trêves. Mats si cette exhibition avait attiré de nombreux croyants, elle avait aussi soulevé de nombreuses protestations, et de la part des catholiques, qui y voyaient une tentative pour rétablir en Allemagne les superstitions du catholicisme au moyen âge, et du côté des protestants, qui publièrent plusieurs brochures, où ils accusaient d’imposture l’évêque Arnoldi et où ils prouvaient historiquement que la robe sans couture de Trêves n’était pas la seule et qu’il en existait, au contraire, plusieurs autres qui n’avaient, il est vrai, pas plus de titres qu’elle ii l’authenticité. M. Ronge prit part k cette querelle, et, le 1er octobre 1844, il rit paraître, sans garder l’anonyme, dans les Feuilles nationales, une Lettre d’un prêtre Catholique à lévêque Arnoldi, dans laquelle il tournait en ridicule autant la supercherie du prélat que la superstitieuse crédulité des pèlerins. Il fut aussitôt excommunié par le chapitre de Breslau ; mais les persécutions qu’on exerça contre lui ne tirent que remettre davantage en lumière et activer les progrès du parti qui existait déjà en Allemagne contre la suprématie du pape. M. Ronge publia alors successivement les sept brochures suivantes ■

À mes frères d’opinion et à mes concitoyens ’• Au clergé inférieur ; Aux instituteurs catholiques ; Justification ; Appel ;’École romaine et l école allmnande ; De nouveaux ; et pourtant anciens ennemis. Dans les cinq premières il établissait la nécessité d’une séparation avec l’Église romaine ; dans la sixième, celle d’une transformation radicale de l’enseignement public, et la, dernière était consacrée à exposer ]es hostilités du parti protestant orthodoxe contre le mouvement religieux, dont il était devenu le chef. Le schisme fut enfin proclamé et, le 26 janvier 1845, fut fondée à Breslau là première église catholique indépendante.avec M. Ronge pour pasteur. "Vers le milieu de la même année, un concile se réunit à Breslau pour organiser la nouvelle Église et rédiger son symbole de foi. Le mouvement fit des progrès rapides ; une foule de brochures furent publiées pour et contre, et en peu de temps plus de deux cents églises furent établies, sans grande opposition, surtout de la part des protestants, qui voyaient dans cette agitation une nouvelle phase de la Réforme. M. Ronge, du reste, parcourait, l’une après l’autre, toutes les villes de l’Allemagne, propageant par ses discours et par ses actes la doctrine de la nouvelle Église, et on ne tarda pas à le regarder en Europe comme un second Luther ; mais il devint bientôt évident qu’il manquait des talents nécessaires à un réformateur et qu’il n’était appelé à être ni un grandgénie religieux ni un organisateur d’un mérite transcendant. Lorsque les événements politiques des années 1847 et 1848 eurent forcé las préoccupations religieuses à faire place à celles de la politique, M. Ronge ne put se résigner à disparaître de la scène publique, et, d’apôtre, il se fit tribun ; mais, en dépit de toutes ses tentatives, il ne parvint jamais a jouer un rôle important sur cette nouvelle arène. Il fit partie de l’Assemblée nationale de Francfort, se rangea parmi les ultraradicaux et, après l’élection du vicaire de l’empire, signa au nom de la démocratie, avec Bayrhotfer et

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Germain Metternieh, «ne protestation qui demeura sans effet. En 1849, il fut enveloppé dans le sort du parti vaincu et se retira en Angleterre, où il se créa des ressources en 8’adonnant à l’enseignement. Il y a publié, entre autres écrits, une exposition du système d’éducation de Frœbell, sous ce titre : Guide pratique au jardin des enfants anglais (1855). En 1861, il est revenu s’établir à Francfort-sur-le-Mein, où il a fondé, en 1863, uno société de réforme religieuse. Depuis cette époque, M. Ronge a fort peu fait parler de lui. Il s’est vu complètement éclipsé par le chanoine Dœllinger et par les fondateurs de la grande secte des vieux-catholiques, dans laquelle se sont fondus la plupart des adhérents aux idées de Ronge.

RONGÉ, ÉE (ron-jé) part, passé du v. Ronger. Dévoré en partie par un animal ; De» os à demi rongés par les chiens. Du bois, des vêtements rongés des vers. Quand je suis entré sous une voûte obscure, j’y ai trouvé un grand squelette de buffle à demi rongé. (B. de St-P.)

— Pur anal. En partie détruit, mangé, usé, détérioré, comme si l’on y avait mordu :’ Du fer ronge par la rouille. Des membres rongés par un ulcère, par des idartres, par un cancer. L’ancien et le nouveau continent paraissent tous les deux avoir été rongés par l’Océan, (Boss.)

— Fig. Inquiété, tourmenté, dévoré : Être RONGÉ par le remords. L’ambitieux est moins flatté de laisser beaucoup d’hommes derrière lui, que rongé d’en voir qui le précèdent. (Mass.)

De funestes remords il a l’Ame rongée.

GODEAU.

— Hist. nat. Coupé régulièrement sur les bords : Feuille rongée. Pétales rongés.

RONGEANT, ANTE adj. (ron-jan, an-terad. ronger). Qui ronge, qui use progressivement : La blancheur des dents des ramoneurs est produite par la suie, dont l’action rongeante suffit pour détruire le tartre on autres corps étrangers qui s’y attachent, (Mérat.)

— Fig. Dévorant, tourmentant : Celui-ci verra leurs désirs et leurs soucis rongeants s’étendre et s’accroitre avec leur fortune. (J.-J. Rouss.) Une cruelle mélancolie des cœurs ulcérés, des passions rongeantes dissolvent tous les tiens de la vie, (Virey.)

— Econ. rur. Vache rongeante. Vache qui, atteinte d’une dépravation de goût, ronge les plâtres et lei mortiers de la crèche.

— s. m. Miimni. Se dit quelquefois pour

RONGEUR.

RONGE-MAILLE s. m. (ron-je-ma-lle ; Il mil.). Nom que Lu Fontaine donne au rat.

RONGEMENT s. m. (ron-je-mau — rad. ronger). Action de ronger. Il Vieux mot.

— Fig. Inquiétude dévorante : Ayant essayé beaucoup de sortes de félicites -en ce mande, je n’y ai trouvé que vanité, travail et jîongement d’esprit. (E. Pasq.)

Oh ! n’est-ce pas assez du la pale vieillesse, De tous les rangement» de la vie en faiblesse. Du venin dévorant des soucis destructeurs. Et de la maladie aux plaintives douleurs ?

A. IÎARB1EK.

RONGEOTER v. n. ou inti*. (ron-jo-tédiinin. de ronger). Fam. Ronger, manger et sans appétit :

Lui, couché dessus l’herbette

Près du pailler, ronyeotait doucement Le même grain d’un épi de froment.

Rafw.

Il Vieux mot.

RONGER v. a. ou tr. (ron-jé. —■ Ménage rapporte ce mot à ua type rodicare, de rodere, qui représente la racine sanscrite rad, rompre, fendre ; mais l’insertion du n ne se fait pas en français devant tes palatales ; aussi Diez préfère-t-il identifier ronger avec l’espagnol et le portugais rumiar, provençal, romiar, qui représentent le latin rumigare, ruminer. Cette signification de ruminer appartenait anciennement à notre mot français ronger, et les chasseurs disent encore : le cerf fait te ronge, pour dire qu’il rumine). Dévorer en partie et successivement, morceau par moiceau : Ronger un morceau de pain. Les vers rongent les bois les plus durs. Le rat ronge la laine, les étoffes, les meubles. (Buff.) Jl y a des insectes nuisibles qui rongent nos fruits, nos grains et même nos personnes. (B. de St-P.) La gélatine est un os qu’on donne a ronger sous forme liquide. (Raspail.)

— Par ext. Mâcher, serrer & plusieurs reprises avec les dents : Le cheval ronge le tnors. Il rongeait ses doigts de colère. Il rongeait machinalement la pomme de sa canne.

— Par anal. Corroder, attaquer et détruire successivement : La rouille ronge lesmétaux. L’humidité a rongé ce mur. L’océan a rongÏî toute cette càte. Le fleuve a rongé ses bords. Le temps a rongé ces vieux édifices. Les dartres lui rongent la peau. La violente agitation de la mer détruit, use, ronge et diminue peu à peu les terrains des càtes’J (Buff.) il Miner, dévorer, consumer, amaigrir ; La gale A rongé ces brebis. Il a une vieille maladie qui le RONGE.

Voyez-vous sa maigreur, c’est l’amour qui le ronge.

Desaintanob.

— Epuiser ou détruire progressivement ; Que de chenilles qui rongent ta littérature l (D’Alemb.) L’envie est une rouille qui rosgb

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