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L’idée adéquate et l’idée inadéquate étant définies, il faut voir pourquoi nous n’avons, suivant Spinoza, de notre propre corps, des corps extérieurs, de notre âme même que des idées inadéquates. Tout d’abord, l’âme, suivant Spinoza, n’a du corps humain en lui-même aucune connaissance directe, ni adéquate, ni inadéquate. Comment l’idée du corps humain est-elle en Dieu ? Une chose particulière quelconque a Dieu pour cause, non pas en tant qu’infini, mais en tant qu’il est cause d’autres choses particulières. Plus clairement, une chose finie n’a pu être produite directement et sans intermédiaire par la nature absolue d’un des attributs de Dieu. Entre les objets finis et Dieu, il faut de toute nécessité admettre une série infinie de causes particulières. Si c’est uniquement en tant que Dieu constitue d’autres choses particulières que l’âme humaine qu’il a l’idée du corps humain, nous n’avons de notre propre corps ni une idée adéquate, ni même une idée inadéquate ; l’âme est dans une ignorance absolue de son propre objet. Mais si l’âme n’a aucune connaissance directe du corps humain en lui-même, elle en connaît cependant les affections. A quel titre, en effet, Dieu a-t-il connaissance des affections du corps humain ? C’est évidemment en tant qu’il a l’idée du corps humain, autrement dit en tant qu’il constitue la nature de l’âme humaine, puisque celle-ci n’est autre chose que l’idée du corps.

L’idée des affections du corps est-elle adéquate ou inadéquate ? Il semblerait, d’après les principes posés plus haut, qu’elle dût être adéquate. Il-n’en est rien cependant. En effet, dit Spinoza, les idées des affections du corps humain n’enveloppent pas seulement la nature du corps humain lui-même, mais aussi celle des corps extérieurs ; car toutes les affections résultent à la fois de la nature du corps qui reçoit l’affection et de celle du corps qui la produit. Or, à quel titre la connaissance des corps extérieurs est-elle en Dieu ? Est-ce uniquement en tant qu’il constitue l’âme humaine ? Cela est impossible, puisque l’âme humaine n’est que l’idée du corps humain et que les corps extérieurs étrangers à notre propre corps ne sont mis qu’accidentellement en rapport avec lui. Nous n’avons donc des corps extérieurs qu’une connaissance inadéquate ; et comme les idées des affections du corps enveloppent cette connaissance des corps extérieurs, ces idées elles-mêmes ne sont point adéquates et distinctes, mais inadéquates et confuses. L’âme donc ne connaît pas son propre corps directement et en lui-même. Elle ne sait qu’il existe que par les idées des affections qu’il éprouve, et ces idées elles-mêmes sont obscures et confuses.

Quelle connaissance enfin, aux yeux de Spinoza, l’âme a-t-elle d’elle-même ? L’âme, nous le savons, ne connaît le corps humain que par les idées de ses affections. De même aussi, l’âme ne se connaît elle-même que par la conscience qu’elle a de connaître ces affections. Mais, comme la conscience d’une idée ne peut nous apprendre autre chose que ce que cette idée renferme, la conscience de l’idée que nous avons du corps humain ne nous donne de l’âme qu’une connaissance inadéquate. En résumé donc, l’âme n’a point de son propre corps, des corps extérieurs et d’elle-même une connaissance adéquate, mais une connaissance confuse et mutilée.

Mais l’âme n’est pas réduite uniquement à cet ordre d’idées. Ce n’est là que le premier degré de la connaissance ; Spinoza en distingue encore deux autres : la connaissance du second degré et celle du troisième. Sous ce nom de connaissance du second degré, Spinoza comprend ce qu’on appelle aujourd’hui les idées générales. Ces idées sont-elles claires ou confuses ? Ce qui est commun à toutes choses, dit Spinoza, ne peut se concevoir que d’une façon adéquate. Ce qui est commun au corps humain et aux corps extérieurs par lesquels le corps humain est ordinairement modifié, l’âme humaine en a également une idée adéquate,

Il est enfin un dernier genre de connaissance appelé par Spinoza science intuitive, et qui consiste à s’élancer d’abord de la perception des choses sensibles à l’idée de l’essence infinie de Dieu, pour redescendre ensuite de l’idée adéquate de cette essence infinie à l’idée adéquate des choses particulières. L’âme humaine, nous l’avons vu, n’a de son propre corps et des corps extérieurs qu’une idée inadéquate. Mais qu’est-ce qu’un corps ? Une modalité de l’étendue. En d’autres termes, les corps ont pour cause Dieu en tant qu’étendue. Or, c’est un axiome pour Spinoza que la connaissance de l’effet implique la connaissance de la cause. La connaissance des corps est donc enveloppée dans la connaissance de l’étendue divine. Pour la même raison, la conscience que nous avons des idées des corps enveloppe la connaissance de la pensée absolue. Mais qu’est-ce que l’étendue et la pensée divine ? Ce sont des attributs de Dieu. Or, un attribut, c’est ce que la raison conçoit comme constituant son essence. Le concept de l’étendue et de la pensée divine contient donc le concept de l’essence éternelle efinfinie. Ainsi, la plus humble, la plus obscure de nos conceptions nous fait connaître Dieu et, Dieu étant le fond commun de toutes choses, nous le fait connaître adéquatement. De l’idée adéquate de


l’essence éternelle et infinie de Dieu, l’esprit peut tirer une foule de connaissances également adéquates. Aussi l’idée de Dieu doit être le point de départ de toute déduction. L’Être infini n’est pas en effet seulement le plus général des universaux, c’est aussi le plus réel, le plus déterminé des êtres, ou pour mieux dire le seul être véritable. Cause et substance de toutes choses, c’est de lui que tout vient ; c’est de l’idée de cet être infini que l’on peut tout déduire, en allant de l’idée adéquate de la cause ou du principe à l’idée adéquate des effets ou des conséquences. L’esprit suit ainsi l’ordre et l’enchaînement de la nature ; il en reproduit l’image fidèle, et c’est en cela que consiste la science.

Le spinozisme a été le signal d’un mouvement d’idées extraordinaire dans l’histoire de la philosophip, Sans parler des innombrables écrits publiés au xviie et au xviiie siècle sur Spinoza et sur son œuvre, nous, nous contenterons de rappeler que les plus grands esprits du temps, Leibniz, Fénelon, Malebranche, Bayle, Locke, Toland, Voltaire, en ont été vivement préoccupés. Le xixe siècle fut pour Spinoza une véritable résurrection. Sa théorie sur Dieu, la nature et l’homme est le fond commun de la nouvelle philosophie allemande. Même dans le domaine des lettres, Lessing s’est inspiré de lui ; Byron lui emprunte sans cesse, pense et raisonne par lui.

On a de Spinoza : Renati Descartis principiorum philosophiæ, pars I et II, more géometrico demonsiratæ per Benedictum de Spinoza, Amstelodamensem. Accesserunt ejusdem cogitata metaphysica, quibus difficiliores, qui tam in parte metaphysices generali quam speciali occurrunt, quæstiones bréviter explicantur (Amsterdam, 1663) ; Tractatus theologico-politicus, continent dissertationes aliquot quitus ostenditur libertatem philosophandi non tantum salua pintate et reipublicæ pare posse concedi, sed eamdem nisi cum pace reipublicæ ipsaque pietate tolli non posse (Hamburgi [Amsterdam], 1670, 1 vol. in-4o de 233 pages), avec l’épigraphe significative : Per hoc cognoscimus quod in Deo manemus et Deus manet in nobis, quod de Spiritu suo dédit nabis (Joan., Ep., 1-4) ; proscrit dès son apparition, l’ouvrage reparut bientôt sous des titres divers ; B. D. Sp. opéra posthuma quorum séries post præfationem exhibetur (Amsterdam, 1677, 2 parties en l vol. in-4«). Les divers ouvrages dont se compose cette collection sont : Ethica more géometrico demonstrata et in quinque partes distincta ; Tractatus politicus, réédition du Tractatus theologico-politicus ; Tractatus de emendatione intellectus, œuvre inachevée ; Epistolæ ; Compendium grammatices linguæ hebraæ. On possède deux éditions des œuvres complètes de Spinoza ; la première, celle de Paulus, est d’Iéna (1803, 2 vol. in-8o) ; la seconde, de Gfroerer, a paru dans le Corpus philosophorum, où elle forme le t. III (in-8°).

SPINOZISME s. m. (spi-uo-zi-sme — de Spinoza, n. pr,). Philos. Doctrine de Spinoza.

Encycl. V. Spinoza.

SPINOZISTE s. (spi-no-zi-ste — rad. spinozisme). Philos. Partisan du spinozisme.

SPINTHÈRE s. m. (spain-tè-re — du grec spinthêr, étincelle, qui est pour skinther, selon Curtius, et appartient à la même famille que le diminutif latin scintilla, étincelle.) Miner. Nom donné à une variété de sphène, de couleur gris verdâtre, qui présente des reflets étincelants et qu’on trouve à Chalanches et à Maromine, dans le Dauphiné, sous forme de petits cristaux implantés sur un calcaire spathique.

SPINTHÉROMÈTRE s. m. (spain-té-romë-tre — du gr. spinthêr, étincelle ; nietron, mesure). Physiq. Instrument dont on se sert pour mesurer la force des étincelles électriques.

SPINTHÉROPIE s. f. (spain-té-ro-pî — du gr. spimhêr, étincelle ; ops, vue). Pathol. Lésion de la vision par laquelle le malade croit voir des étincelles.

SPINTHÉROPS s. m. (spain-té-rops — du gr. spinthêr, étincelle ; ops, apparence). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des amphipyrides, formé aux dépens des amphipyres et comprenant quatre espèces, dont trois habitent le midi de la France : Les spinthérops ont les antennes filiformes. (E. Desmarest.)

SPINTRIEN, IENNE adj. (spain-tri-îiin, i-è-ne — du lat. spintria, homme qui se livre à des débauches contre nature ; de sphincter muscle constricteur de l’anus). Numism. Nom donné à des médailles obscènes des premiers temps de l’empire.

Encycl. Les médailles spintriennes sont en bronze et d’un module un peu supérieur au petit bronze. Elles portent à l’avers un homme et une femme dans des positions lascives et, au revers, une lettre numérale dans une couronne de laurier. On en connaît environ cinquante variétés ; cependant, elles sont rares. Tout, dans l’aspect de ces pièces, prouve qu’elles n’ont pas été des monnaies. L’opinion générale les regarde comme des espèces de jetons ou de tessères qui servaient dans des réunions de débauchés, et l’on pense qu’elles ont été fabriquées dans les dernières années du règne de Tibère et par les ordres


de ce prince, alors retiré à Caprée, où il vivait dans de continuelles orgies. Ce sont probablement les lasciva numismata dont parle Martial.

SPINTURNIX s. m. (spain-tur-nikss). Arachn. Syn. de ptéropte.

SPINULE s. f. (spi-nu-le — lat. spinula, dimin. de spina, épine). Hist. nat. Petite épine.

SPINULEUX, EUSE adj. (spi-nu-leu, eu-ze — rad. spinale). Hist. nat. Qui est en pointe roide et presque piquante.

SPINULIFORME adj. (spi-nu-li-for-mede spinule et de forme). Bot. Qui a la forme d’une petite épine.

SPINUS s. m. (spi-nuss — du lat. spina, épine). Ornith. Nom scientifique du tarin et du genre dont cet oiseau est le type, genre qu’on désigne aussi sous les noms de chrysomitre et de ligurin.

SPIO s. m. (spi-o). Arachn. Genre d’arachnides, de l’ordre des acariens, tribu des hydrachuelles.

— Annél. Genre d’annélides marines, de la famille des néréides : Des animaux semblables aux SPIOS ont été trouoés dans l’Océan, (f. Gervais.) Le spio filicorne habite les côtes du Groenland. (H. Lucas.)

Encycl. Le genre spio est caractérisé par un corps allongé, articulé, grêle, offrant de chaque côté une rangée de faisceaux de soies très-courtes ; une bouche terminale ; deux ou quatre yeux ; deux tentacules très-longs, filiformes ou sétacés, imitant des bras ; des branchies latérales, filiformes, indivises. Les espèces peu nombreuses de ce genre vivent dans des tubes enfoncés dans la vase, et quelques-unes habitent nos mers. Le spio séticorne, type du genre, se trouve dans l’océan Atlantique. Le spio filicorne se rencontre sur les côtes du Groenland. Le spio à antennes crénelées présente, entre les deux grands tentacules, deux autres filets courts et frontaux, qui paraissent être des antennes. Le spio cornu, originaire de la Caroline, forme, pour quelques auteurs, le typa du genre polydore. Au reste, les spios, très-voisins des néréides, s’en rapprochent aussi par leurs mœurs.

SPIONADE s. f. (spi-o-na-de). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, de la tribu des papillonides.

SPIONCELLE s. f. (spi-on-sè-le — du provenç. pioncella, pucelle, jeune fille). Ornith. Oiseau du genre pipit.

Encycl. La spioncelle a environ 0m, 17 de longueur totale ; le plumage d’un gris brun en dessus, plus foncé au centre de chaque plume, brun cendré sur la queue, flambé de brun clair sur les côtés du £ou et de la poitrine, blanc en dessous ; le bec noirâtre et les pieds d’un brun marron. La femelle se distingue par les taches plus nombreuses des parties inférieures. Cette livrée est celle des sujets adultes en automne et en hiver. Au printemps et en été, toutes lei parties supérieures sont d’un joli gris bleuâtre, le dessous du corps d’un rouge roussâtre, la gorge d’un blanc lavé de roux. Cet oiseau, qu’on appelle quelquefois alouette des friches ou alouette pipit, est très-répandu en Europe ; on le trouve aussi au Japon et dans l’Amérique du Nord ; il se plaît dans les friches et les bruyères. « La pipit spioncelle, dit M. Z. Gerbe, quitte nos pays et y revient en même temps que les pinsons et souvent de compagnie avec eux. On la voit pendant l’été miles hautes montagnes du midi de la France, en Italie, en Espagne et en Sardaigne. On la trouve aussi sur les côtes maritimes d’Angleterre et de Hollande. Ses mœurs sont les mêmes que celles de ses congénères. Elle niche dans les pays de montagnes, même sur les plateaux stériles de celles qui sont très-élevées ; plus rarement sur les falaises et sur les rocs qui bordent la mer ; sa ponte est de quatre à cinq œufs, d’un blanc sale couvert de petits points bruns, qui sont très-rapprochés sur le gros bout. » La spioncelle arrive dans le midi de la France vers la rai-octobre, souvent mêlée avec les farlouses, dont le cri est le même, mais la voix plus faible. Cette espèce est beaucoup plus méfiante que ses congénères, car elle s’enfuit précipitamment dès qu’on veut l’approcher.

SPIPOLE s. f. (spi-po-le). Ornith. Syn. de pipit.

SPIPOLETTE s. f. (spi-po-lè-te — dimin. de spipole). Ornith. Espèce d’alouette.

Encycl. La spipolette est une espèce ou peut-être une simple variété très-voisine de l’alouette commune. Sa taille dépasse un peu celle de la farlouse. Elle a le plumage d’un gris brun mêlé d’olivâtre, en dessus ; les pennes variées par bandes de noir et de blanc ; celles des ailes bordées de brun jaunâtre ; la queue bordée de blanc ; le dessous blanc jaunâtre, taché de noirâtre ; le bec noir et les pieds bruns. Cet oiseau est répandu dans la plupart des contrées de l’Europe ; il se plaît dans les bruyères, les friches et les chaumes d’avoine, voyage par troupes plus ou moins nombreuses, niche sur terre comme les autres alouettes, mais se perche sur les arbres. Le mâle a un chant très-agréable. La spipolette est très-grasse à l’automne et fait alors un excellent mets.


SPIRACANTHE s. m. (spi-ra-kan-te — de spire, et du gr. alcantha, épine). Bot. Genre de plantes, de la famille îles composées, tribu des vernoniées, dont l’espèce type croit à la Nouvelle-Grenade.

SPIRACULE s. m. (spi-ra-ku-Ie — lat. spiraculum, soupirail ; de spirare, souffler, respirer). Entom. Orifice extérieur des trachées des insectes.

SPIRADICLIS s. m. (spi-ra-di-kîiss —de spire, et du gr. diklis, vaVve). Bot. Genre de plantes, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonées, dont l’espèce type croît à Java.

SPIRAL, ALE adj. (spi-ral, a-le — rad. spire). Qui a la forme d’une spirale : Ligne spirale. Forme spirale. Ressorts spiraux. Les fleurs femelles sont portées sur des tiges spirales. (Cuvier.)

— Hydraul. Pompe spirale, Pompe essentiellement formée d’un tube contourné en spirale.

— s. m. Petit ressort de montre qui met le balancier en mouvement : Je n’ai cassé que le grand ressort, la sonnerie, le spiral et e barillet. (G. Snnd.) Il Spiral réglant, Spiral spécial qui répond à l’aiguille de l’avance et du retard dans les chronomètres.

Encycl. Techn. Ce qu’avait été le pendule pour les horloges, le ressort spiral le fut pour les montres et les chronomètres, et c’est encore à Huyghens qu’est due cette admirable invention. Il donne lui-même une description de cet organe dans une communication faite à l’Académie royale des sciences :

« Le secret de l’invention consiste en un ressort tourné en spirale attaché par son extrémité intérieure à l’arbre d’un balancier équilibré, mais plus grand et plus pesant qu’à l’ordinaire, qui tourne sur deux pivots, et par l’autre extrémité à une pièce qui tient à la platine de l’horloge ; lequel ressort, lorsqu’on met une fois le balancier en branle, serre et desserre alternativement ses spires et conseiWe, avec le peu d’aide qui lui vient par les roues de l’horloge, le mouvement du balancier, en sorte que, quoiqu’il fasse plus ou moins de tours, les temps de ses réciproquations sont toujours égaux les uns aux autres. »

Pour que l’action du ressort spiral soit bien régulière, il faut qu’il agisse tout entier et, pour cela, que sa courbure soit régulière, que l’inflexion du métal soit la même en chaque point. Si la place ne manque pas, comme dans les chronomètres, le ressort se fait en hélice, avec une hauteur proportionnée à la résistance ; dans une montre, les spires s’enroulent dans un même plan. Le ressort à hélice est obtenu au moyen d’une lame droite qu’on enroule autour d’une tige cylindrique pour la tremper, ce qui donne une inclinaison constante à ses éléments successifs. Pour les montres, on enroule le fil d’acier sur lui-même, ce qui donne une spirale d’Archimède.

M. Phillips, rémittent professeur de mécanique de l’École centrale des arts et manufactures et de l’École polytechnique, a démontré, dans un travail fort curieux, que, pour obtenir un ressort agissant dans de bonnes conditions, c’est-à-dire pur l’élasticité de tous ses points, il fallait fixer l’extrémité du spiral de manière à la faire rentrer dans l’intérieur, en lui donnant une forme elliptique.

Par suite de l’élasticité parfaite de ces petites lames d’acier très-déliées, l’action des oscillations du balancier placé à leur centre tend à modifier simultanément l’inclinaison mutuelle de tous les éléments successifs.

Or, si l’on examine d’abord ce qui se passe dans une lame élastique rectiligne encas-


Fig. C

trêe par son extrémité A, lorsqu’on l’écarte de sa position initiale, on sait qu’elle se courbera d’une manière à peu près régulière, si son élasticité est très-grande, dans les positions symétriques AB’, AB" qu’elle prendra autour de la position moyenne AB, la convexité de la ligne courbe qu’elle formera étant toujours tournée vers AB. Or, une hélice n’est qu’une droite enroulée sur un cylindre, et les effets élastiques qui s’y produisent sont en tout semblables à ceux qui sont habituels à une lame vibrante. Ainsi, un effort exercé pour resserrer les spires, par exemple, pur 1 effet de la rotation du balancier, tend à augmenter ou diminuer le rapprochement des spires dans le sens vertical, si l’épaisseur est constante. Si le spiral est formé d’une lame d’épaisseur inoindre au milieu, comme le faisait A. Brégiet,