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dad et de Bassora. Il mourut après avoir exercé pendant treize ans avec sagesse les pouvoirs d’un véritable souverain. C’était un homme brave, hardi, intelligent et d’une grande fermeté, qui néanmoins subit constamment l’ascendant de sa femme, Adila-Khatoun, princesse avide et vindicative.

SOLIMAN, dit le Vieux, pacha de Bagdad, né en Géorgie en 1720, mort en 1802. Ii fut esclave dans sa jeunesse, puis affranchi. Devenu, grâce à son mérite, gouverneur de Bassora, il défendit pendant un an cette ville contre les Persans (1775), fut fait prisonnier et envoyé à Chivaz, où il resta jusqu’en 1779. Rendu à la liberté, il revint en Turquie et fut alors nommé à la fois pacha de Bassora et de Bagdad. Son esprit de justice et sa douceur le rendirent rapidement populaire et lui valurent d’être maintenu à son poste jusqu’à sa mort. Soliman réprima les incursions des Kourdes et des Arabes, mais il essaya sans succès de réduire le cheik de la tribu de Kiab, dans le golfe Persique (1783). En 178S, il comprima une révolte suscitée par le moutselira de Bassora, vainquit en 1791 Timour-Pacha, qui, depuis quelque temps, ravageait la Mésopotamie, accueillit avec une faveur marquée les voyageurs français et se montra d une extrême tolérance envers les chrétiens. Pendant la guerre qui eut lieu entre la Turquie et la République française, Soliman fit tous ses efforts pour préserver le consul Rousseau de tout mauvais traitement et contribua à lui faire rendre la liberté. Chargé en 1798 par le gouvernement turc de combattre la secte des wahabites, il les surprit, les mit en fuite et leur accorda la paix ; mais, en 1802, ceux-ci entrèrent dans le gouvernement de Bagdad, où ils se livrèrent à de grands ravages et à un pillage organisé. Soliman mourut au moment où il se mettait à la tête d’une armée pour les réduire.

SOL1MAN-AL-KHADEM. général ottoman, mort en 1553. Fils d’un corroyeur de Metelin et eunuque, il fut l’esclave du sultan Sélim 1er et fit preuve de talents qui lui valurent d’être nommé pacha de Damas en 1521. Le grand vizir Ibrahim, qu’il avait aidé à étouffer la révolte d’Ahmed-Pacha en Égypte, lui donna en 1525 le gouvernement de ce pays. Soliman administra l’Égypte avec une grande habileté, y fit élever un grand nombre d’édifices utiles et procéder au cadastre général des terres. En 1538, il fut nommé gouverneur de J’Yémen et fut chargé d’aller avec une armée au secours des princes musulmans de l’Inde attaqués par les Portugais. Après s’être emparé d’Aden, il arriva dans l’Inde, assiégea Diu sans succès et dut revenir dans l’Yémen, par suite de la désertion d’une partiede ses troupes. Au lieu de la modération qu’il avait montrée en Égypte, il se montra dans le gouvernement de J’Yemen d’une sévérité extrême et se livra même à des exactions et à des actes de cruauté qui le rendirent odieux. En 1539, il fit mettre à mort le gouverneur de Zabid, changea la plupart des administrateurs de l’Yémen, fit un pèlerinage à La Mecque, revint au Caire en 1539 et reprit l’administration de l’Égypte. De retour à Constantinople en 1541, Soliman fut nommé grand vizir et remplit ces fonctions jusqu’en 1544. À cette époque, il tomba en disgrâce et finit sa vie dans la retraite.

SOLIMENA (Francesco), peintre italien, né à Nocera-de-Pagani, royaume de Naples, en 1657, mort à La Burra, près de Naples, en 1747. Le cardinal Orsini, frappé de ses grandes dispositions, décida son père, qui voulait en faire un jurisconsulte, à le laisser se livrer à son goût pour la peinture. Solimena se rendit alors à Naples, prit des leçons de Di Maria et de Del Polo, puis étudia les œuvres du Calabrese, de Lanfranc, du Guide et de Bierre de Cortone. Doué d’une facilité prodigieuse, q^ui lui permit d’exécuter un nombre immense d œuvres, composant avec habileté, joignant à un coloris vigoureux une touche savante et ferme, Solimena peignit avec un égal succès dans tous les genres et obtint une vogue extraordinaire. Par malheur, il lui manqua ce qui fait les grands artistes, l’originalité, et il abandonna le grand style pour tomber dans le maniérisme. Après ia mort de Luca Giordano, son ami et son émule (1705), en pleine possession de la renommée, il ne soigna plus ses œuvres, qu’il ne vendit pas moins à haut prix. Il ac.uit une fortune considérable et mourut comblé d’honneurs. À Naples, où il passa presque toute sa vie, il peignit plusieurs fresques, notamment la Chute de Simon le Magicien et la Conversion de saint Paul, ses chefs-d’œuvre, à San-Paolo-Maggiore ; Béliodere chassé du temple, à la Trinua-Miiggiore ; la Gloire de saint Philippe, qui orne la coupole de l’église de ce saint, etc. Parmi ses tableaux à l’huile, disséminés dans la plupart des musées de l’Europe, nous citerons : à Naples Élie et Elisée, à l’église del Carminé ; Saint François, à laDouna-Maria ; à Assise, une belle Cène, dans le réfectoire du couvent ; à Rome, Abraham adorant les anges, h l’église du Jesu ; Proserpineet les Quatre parties du monde, au palais Doria ; à Florence, Diane et Calisto, son portrait, dans la galerie publique ; à Sarzane, Saint Eutychien, saint Genès et saint Philippe, dans la cathédrale ; à Amone, Sainte Thérèse écrivant, aux Scalzi ; à Turin, Saint Philippe de Neri en extase, dans

!

sou

l’église de ce saint ; au Louvre, Héliodore chassé du temple ; Adam et Eve épiés par Satan ; à Munich, Prêtre offrant à un ange une couronne d’or, à la pinacothèque ; à Vienne, Descente de croix ; la Bésurrection ; Céphale et l’Aurore ; Borée enlevant Orythie ; à Dresde, la Madone et saint François dePaule ; une Mater Dolorasa ; Madeleine ; Combat des Centaures et des Lapithes ; la Mort de Sophonisbe ; Apparition de deux déesses à un berger ; à Darmstadt, Saint François adorant la Vierge ; à Madrid, Prométhée enchaîné ; le Serpent d’airain, etc.

SOL1N s. m. (so-lain — rad. sole). Constr. Enduit de plâtre ou saillie de pierre affectant la forme d’une bande et servant à combler un vide, à raccordet ses surfaces, à empêcher des infiltrations.

— Encycl. Une couverture en métal, en ardoise ou en tuile ne pouvant être adhérente à la pierre, il existe une solution de continuité entre cette couverture et la construction de pierre qui s’élève au-dessous d’elle. Pour opérer une jonction, on a d’abord masqué le joint par une saillie afin d’en éloigner 1 eau et d’éviter les infiltrations qui auraient eu lieu sous les combles ; puis, renonçant à cette manière de faire employée beaucoup dans les monuments du moyen âge, on a établi des sotins, consistant en une lame de zinc que l’on incruste dans la pierre et que l’on revêt d’une bande de plâtre. Le plus souvent, ou se passe de la lame de zinc et l’on se contente de calfeutrer au moyen d’un solin en plâtre de om,05 à om,15 de largeur. Pour augmenter l’adhérence du plâtre, on ique avec soin les parties où doivent s’étalir les sotins ; lorsqu’ils doivent être exécutés dans les parties où le gonflement du plâtre produirait des effets désastreux, on les fait en plâtre gâché très-clair ; mais lorsqu’ils sont appliqués au pourtour des parquets et des colle is des marches d’escalier, on se sert de plâtre bien gâché. Pour faire 1 mètre de longueur d’un petit solin de om,05 à oro,06 de largeur sur om,02 d’épaisseur, il faut OmCjOOlS de plâtre, déchet compris, et 0^,15 d’un maçon avec son garçon. Les sotins font partie des ouvrages appelés, dans la plàtrerie, les légers ; ils s’estiment au mètre linéaire en les réduisant en cette dernière mesure ; ainsi le mètre linéaire de solins de O""^ à om,03 de largeur équivaut en valeur aux 0,04 de celle des légers pris pour type, c’est-à-dire que si le prix du mètre carré de légers est de 3 fr. 20 en moyenne, celui d’un mètre de solin de on>,02 à O’M de largeur sera égal à 0,04 x 3,20 = 0 fr. 128. On trouverait de même que le mètre linéaire de solins de

om,03 à 0™,05 vaut en légers 0,05 0<n,03 à On»,10 — 0,08

O">,05 à om,12 — 0,12

OU»,09 à om,13 — 0,16

Soit en francs, à 3 fr. 20 l’unité de légers ouvrages : 0 fr. 16 ; 0 fr. 26 ; 0 fr. 38 ; o fr. 51.

SOUN (Caïus Julius Solincs), géographe latin du irra siècle. Les savants ne sont pas d’accord sur l’époque de sa vie. L’opinion la plus vraisemblable est qu’il fut contemporain de Censorinus, c’est-à-dire qu’il vécut vers l’an 230. On lui doit un ouvrage intitulé Polyhistor, qui traite de l’ethnographie et de 1 histoire naturelle de divers pays, ouvrage pour la rédaction duquel l’auteur paraît s’être beaucoup servi de celui de Pline. Le style de Solin est ampoulé et incorrect. La première édition a paru en 1473 sous ce titre : De situ et mirabilibus orbis. La plus célèbre de toutes les éditions est celle de Saumaise (Paris, 1629, 2 vol. in-fol. ; réédité à Utrecht, 1689, in-fol.). Le Polyhistor a été traduit en allemand par Heydan (Francfort, 1600, in-fol.), en italien par Doraenichi (Venise, 1603, in-ioj et en français (Paris 1837, dans la Bibliolhègue Panckoucke). On attribue à Solin un poème sur la pèche intitulé Pontica, dont il existe vingt-deux vers dans Y Anthologie latine de Burmann et dans les Poetse latini minores de Wernsdorf.

SOUNûEIS’, villa ds Prusse, province du Rhin, régence et à 31 kilom. S.-E. de Dusseldorf, près de la "Wipper, ch.-l. de cercle-, 6,000 hab. et plus de 17,000 en y comprenant toutes ses dépendances. Cette ville est depuis longtemps le siège d’une importante fabrication d’ouvrages de fer et d’acier, produisant annuellement 500,000 lames de sabres, épées et fleurets ; 500,000 douzaines de couteaux et fourchettes, 300,000 paires de ciseaux, etc. On y trouve encore quelques fabriques de coton, de toiles et de tabac.

SOL.INOTE adj. (so-li-no-te — du lat. solus, seul, et de note). Mus. Qui donne une seule note : Instrument sûlinotk. H Mot barbare ; il eût fallu dire uninote.

SOLIPÈDE adj. (so-li-pè-de — du lat. solus, seul ; pes, pied). Mamm. Se dit des mammifères qui n’ont qu’un seul doigt apparent, ou un seul sabot a chaque pied. Il Mot mal fait à tous égards, et qui signifie qui a un pied solitaire. Quelques auteurs le regardent comme une contraction arbitraire de solidipèdk.

•—s. m. pi. Famille ou ordre de mammifères, voisin des pachydermes, comprenant le seul genre cheval : L’organisation spéciale des solipèdes nous semble propre à caractériser un ordre distinct. (E. Baudement.)

— Encycl. Solipède signifie littéralement

SOLÎ

animal à un seul pied et, par conséquent, est un terme impropre, si on le juge rigoureusement sur son étymologie ; mais l’usage a prévalu de s’en servir pour signifier que les solipèdes n’ont aux pieds qu’un seul doigt. Or, cette acception reçue n’est pas encore parfaitement correspondante à la conformation naturelle de ces animaux ; ils n’ont bien, en effet, qu’un seul sabot à chaque pied et, par là même, qu’un seul doigt apparent ; mais il n’en reste pas moins à l’intérieur, dans le squelette, les rudiments des deux doigts qui manquent et qui ne restent que sous la forme de ce qu’on appelle les stylets. Il est à remarquer qu’il est très-ordinaire de rencontrer des chevaux chez lesquels ces doigts manquants sont plus ou moins développés et très-faciles à distinguer ; c’est un cas anomal que constatent assez souvent les vétérinaires. L’animal fossile (Vhipparion) que l’on a considéré comme l’aïeul primitif du cheval actuel avait les trois doigts développés, et, chose non moins remarquable, ces trois doigts se trouvent encore marqués aujourd’hui dans le petit embryon du cheval.

On a souvent cherché à changer la dénomination des solipèdes en leur donnant un nom qui fût plus exact et qui exprimât mieux leur caractère le plus saillant, de n’avoir qu’un doigt apparent enveloppé dans un sabot. Illiger les désigna par le nom de solidungula. Klein avait déjà proposé la dénomination de tnonochîles, du grec m’onos, unique, et chélê, pince ; mais ces diverses dénominations n’ont point prévalu. Les vétérinaires les appellent communément monodactyles. M. Gray a proposé de dénommer la famille par un mot tiré de celui du genre équidés {equus, cheval) ; puis il voulut la dédoubleren deux genres, le genre cheval (equus) et le genre âne (asimis) ; mais ce dédoublement n’a point été accepté. Enfin, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a adopté simplement le nom i’équidés.

Linné rangeait les solipèdes en tête de ses bellu& ou animaux onguiculés et non ruminants. Cuvier en faisait la troisième famille de son ordre des pachydermes.

La famille des solipèdes est, avec l’ordre des ruminants, la plus connue de toute la zoologie et celle qui est la plus utile à l’homme, non-seulement pour le travail qu’il en tire, mais encore pour tous les produits qu’elle fournit à l’industrie et qu’elle peut fournir à l’alimentation. V. cheval.

— Paléont. Dans la tribu des solipèdes, on distingue trois genres : les anchithériums, les hipparions, qui ont vécu pendant l’époque tertiaire, et les chevaux, qui n’appartiennent qu’à la période diluvienne et moderne. 7

Les anchithériums ont - molaires, dont

les supérieures à deux collines obliques rejoignant le bord, qui montre deux échancrures, et les inférieures à deux croissants successifs. La première de chaque mâchoire est beaucoup plus petite que les autres. L’astragale ressemble à celui des chevaux.

Les hipparions sont principalement caractérisés par le ruban qui fait le tour de leur dent. Ce ruban, plus festonné que dans les chevaux, laisse en dehors de lui, au côté interne, une petite Ile d’émail qui ne se lie que tard au reste de la dent. Cette lie est représentée, chez les chevaux, par un repli qui n’interrompt pas la lame d’entourage. La prémolaire caduque e3t plus grande. À ce genre se rattachent les hippothériums, qui ont la lame d’émail un peu plus plissée. Ces derniers ont été découverts dans le miocène supérieur, et les hipparions dans le pliocène de la France. Ils paraissent avoir été retrouvés dans l’Inde. Ils ont trois doigts à tous les pieds.

Les chevaux appartiennent à l’époque diluvienne et moderne. Leur origine et celle de l’âne se placent en Asie, et on croit que les peuplades nombreuses qui ont maintenant passé de cette région en Europe ont été accompagnées par les animaux et les plantes

les plus nécessaires h leur vie ; de là l’introduction en Europe des chevaux, qui n’y

existaient pas auparavant. Toutefois, on trouve des débris fossiles qui attestent qu’ils ont vécu en Europe pendant toute l’époque diluvienne. En Amérique, il n’y avait point de chevaux avant la conquête des Espagnols ; or, on trouve à l’état fossile, dans les terrains de ce pays, des débris qui prouvent l’existencé de ce genre pendant l’époque diluvienne ; les dernières inondations ont détruit l’espèce antédiluvienne ; puis, après un long intervalle, ce continent s est repeuplé d’animaux semblables. Les mêmes faits ont pu se passer en Europe. La plupart des ossements d’Europe ont de très-grandes analogies avec ceux du cheval actuel, sauf quelques différences de taille. L’equus piscenensis formait une espèce plus élancée que l’âne et moins grande que le cheval. L’equus plicidens est caractérisé par une lame d’émail presque aussi festonnée que celle des hipparions, L’Asie renferme aussi des débris de chevaux, et en Amérique on en a trouvé de nombreux fragments. L’equus curvidens est remarquable par ses molaires courbées.

SOLIPSE s. m. (so-li-pse — du lat. solus seul, et ipse, moi-même). Nom injurieux donné aux jésuites, accusés d’égoïsme.


SOLIS (Juan Duz de), navigateur espagnol, né à Lebrixa, mort en 1515. Il était devenu un habile cartographe, lorsqu’il suivit Pinzon dans ses voyages d’exploration maritime et découvrit avec lui le Yucatan et lo fleuve des Amazones (1508). À son retour, il fut nommé pilote royal et fut chargé en 1512, déjà direction des cartes nautiques. Cette même année, il s’embarqua pour continuer les découvertes de Pinzon et découvrir un détroit qui séparât)e continent américain et offrit un passage pour conduire aux Molnques. Après avoir mouillé dans la baie de Rio-Janeiro, il explora la côte du Brésil et aperçut un vaste bras de mer qu’ij crut être le passage cherché. « Il prit possession de la côte septentrionale au nom du roi d’Espagne, dit Eyriès, et nomma mer Fraîche l’étendue d’eau qu’il avait devant lui. Côtoyant la terre, il vit des Indiens qui nommaient le fleuve Paranguaza, c’est-à-dire grande mer ou grande eau. Il y aperçut quelques indices d’or et l’appela de son nom.» Ce fleuve, désigné alors sous te nom de rio de Solis, se nomme aujourd’hui le rio de la Plata (rivière d’argent). De retour en Espagne, il obtint du roi l’autorisation de conquérir le pays qu’il venait d’explorer et, le 8 octobre 1515, accompagné de son frère et de François Corrès, pilotes de l’expédition, il quitta le port de Lepe avec trois navires et 60 soldats. Arrivé à l’embouchure du fleuve il entreprit de l’explorer sur une caravelle et s’aventura dans l’intérieur des terres. Les indigènes lui firent un excellent accueil et lui offrirent des présents. Plein de confiance, il se laissa attirer dans une embuscade et fut tué avec les hommes qui l’avaient suivi, sans que l’équipage de la caravelle pût lui porter secours. Les Indiens emportèrent son corps, le firent rôtir et le mangèrent. À cette nouvelle, l’expédition leva l’ancre et revint en Espagne.

SOUS (Virgile), graveur allemand, né à Nuremberg en 1514, mort dans la même ville en 1570. On lui doit plus de huit cents pièces, tant en cuivre qu’en bois, dont les plus estimées sont : une Collection de portraits de rois de France, depuis Phiiramond jusqu’à Henri III, avec une explication en latin (Nuremberg, 1566, in-8<>), et les Métanwphoses d’Ooide, en cent soixante-dix pièces gravées sur bois (Franufort-sur-le-Mein, 1563, in-8°).

SOLIS (Antonio de), historien et poète dramatique espagnol, né à Piacentia (Vieille-Castîlle) en 1610, mort à Madrid en 1686. Ami et émule de Caldeion, il composa une grande quantité de comédies et de drames qui eurent quelque Succès, mais qui sont entièrement oubliés aujourd’hui. La première comédie, Amor y obligation, fut représentée à Salamanque en 1627, alors qu’il n’avait encore cjue dix-sept uns et qu’il étudiait le droit à 1 université de cette ville. Parmi ses autres pièces, les seules qui méritent d’être mentionnées sont : l’Amour à la mode (1630), comédie que Thomas Corneille a imitée ; Orphée et Eurydice (1642) ; les Triomphes de l’amour et de la fortune (1658) ; VAlcazar du secret ; la Bohémienne de Madrid, tirée de la nouvelle de Cervantes qui porte le même titre, etc. Devenu, vers 1640, secrétaire du duc d’Oropesa, c’est pour le divertissement de ce grand seigneur qu’il composa ces quatre dernières comédies, et il composa aussi, pour être représentes dans les solennités catholiques, un grand nombre d’autos. En 1654, il fut appelé à la cour en qualité de secrétaire particulier de Philippe IV ; la régente, Marie-Anne d’Autriche, le nomma, en 1666, historiographe des Indes, et l’année suivante il entra dans les ordres. Dès cette époque, abandonnant les compositions profanes, il se borna à remplir les devoirs de sa charge et occupa ses loisirs à rassembler les matériaux d’une Histoire de la conquête du Mexique, qui ne vit le jour que peu de temps avant sa mort (Madrid, 1684, in-fol.). C’est le principal titre littéraire de Solis, mais, quoique Sismondi l’ait appelé un i excellent ouvrage, » il n’est point sans défaut ; il manque d’exactitude et contient trop souvent, au lieu de la vérité historique, des morceaux de prose fleurie.

« Pour les étrangers moins sensibles que les Espagnols aux beautés spéciales du style, Solis est surtout, dit M. E. Baret, un historien artiste, une sorte de Quinte-Curce espagnol, qui, moins soucieux d’instruire que de plaire, mêlant à ses récits l’imagination du poêle dramatique, subordonne la vérité aux ornements du discours et semble moins écrire une histoire qu’une nouvelle... Les Espagnols modernes confessent volontiers ces défauts. Ils distinguent le clinquant qui se mêle quelquefois à l’or dans cette trame brillante, mais ils se montrent extrêmement sensibles à la parfaite étégance de sa plume. Ils lui savent gré d’avoir échappé mieux qu’auteur de son temps au détestable goût alors à la mode, et de n’avoir gardé du cultisme qu’une certaine affectation d’ornements qui ne dégénère jamais en puérilités, un goût de métaphores qui ne s exerce jamais aux dépens du seus commun. Ils font à Solis un mérite capital d’avoir un style à lui, sans imitateur, comme sans modèle ; un style tellement pris dans le vrai génie de la langue castillane, qu’il n’est pas un terme, pas une locution qui ait vieilli ; ils prétendent qu’à bien considérer les parties solides de son ouvrage on verra que nul écrivain, avant comme