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possession de ces vérités. Celles-ci sont des conceptions toutes rationnelles, qui ne résultent ni des sens ni des généralisations de l’imagination. Elles en demeurent à jamais indépendantes et sont dans l’âme le signe de son immortalité.

Mais si la dissolution du corps ne peut réduire l’âme au néant, n’entraine-t-elle pas l’abolition de tout souvenir ; et, dans ce cas, la vie nouvelle de l’âme est-elle autre chose qu’une véritable mort ? Redoutable problème que la foi seule peut résoudre, dit saint Augustin.

Pour compléter cet ouvrage, demeuré imparfait, saint Augustin sentait le besoin d’y joindre le développement des arguments qu’il a indiqués dans son traité de VImmortalité de l’âme. La démonstration y eût peut-être gagne en clarté et en rigueur, ce qui eût compensé la fatigue qu’on éprouve à suivre le til du raisonnement à travers tant de digressions et tant de sophismes.

Ce qui frappe d’abord quand on lit les Soliloques, c’est le manque d’unité, de suite et de proportion. Mais saint Augustin n’a écrit cet ouvrage que pour lui-même et pour quelques lecteurs de choix. On peut toujours regretter que le faux goût du temps ait corrompu le style et la méthode de démonstration. Jeux de mots, équivoques puériles, abus de l’ambiguïté des termes, pétitions de principe, cercles vicieux, toutes les formes du sophisme sont épuisées dans ce débat entre l’homme et la raison ; la raison y dit bien que tout cela n’a d’autre objet que d’exercer l’âme et de la préparer à l’intelligence ; mais il faut avouer que c’est au moins une singulière manière de l’exercer et de la préparer. Il y a toutefois, dans ce dernier adieu d’une Ame pieuse aux controverses philosophiques, une ardeur de jeunesse que e temps, en la réglant, doit affaiblir et qui donne aux Soliloques un grand charme avec un grand prix.

Soliloque ou A»l» a un auteur, écrit philosophique de Shaftesbury (1710). La philosophie de Shaftesbury tend à trouver la base de la morale dans la nature, et dans la morale la règle, le litre et comme la pierre de touche dt Va religion et de la politique. Elle ne conçoi’ Dieu que sous la forme d une justice immuable et universelle ; elle essaye rétablissement d’un rationalisme fondé sur l’observation. Pour les choses essentielles, cette doctrine est une première esquisse, déjà très-réfléchie et très-arrêtée, de la philosophie écossaise. Dans le Soliloque, ou trouve des conseils pour tout le monde, pour les écrivains d’abord, puis pour les critiques, les grands, le peuple. C’est toujours cette même idée que la vraie philosophie est avant tout morale et ne doit pas pousser ses recherches au delà du point où elle rencontre la raison universelle des devoirs. Ces devoirs sont autant ceux du patriotisme que ceux de la piété, et il faut aimer le bien sous toutes ses formes. Les lettres et les arts, éclairés par la critique, protégés par la liberté, ne sont que des moyens exquis de donner à ces vérités toutes pratiques l’empire de l’évidence et l’attrait de la beauté. Shaftesbury regarde la liberté d’agression et même de sarcasme comme une suite de la liberté de l’examen et de la réflexion. Ce qui manque le moins chez lui, c’est le fonds. Sa critique tourne à la satire, et sa tinesse k la subtilité. Chez lui, le goût n’accompagne pas toujours la plaisanterie, et le style perd la grâce avec le naturel. Des traits hardis et brillants se rencontrent dans lu Soliloque, qui manque d’ordre et de simplicité.

SOLIMAN ou SOLEIMAN (Abou-Ayoub), calife ommiade de Damas, mort en 717. En 71E, il succéda à son frère, Walid 1er. C’était un prince doux, clément, généreux, qui fit rendre la liberté à un grand nombre de prisonniers, réforma la justice et encouragea le commerce et les arts. Il fixa sa résidence à Ramlah, où il fit construire de beaux édifices. Sous son califat, son frère Moslemah fit une expédition contre Constantinople, et Yézid, fils de Mahaleb, conquit le Djordjan et le Tabaristan. Soliman, qui était d’une extrême gourmandise, mourut à la suite d’une indigestion. Il désigna pour lui succéder son cousin Omar, fils d’Abd-el-Aziz, qui devait être regardé comme le plus saint des califes.

SOLIMAN (Abou-Ayoub-al-Mostain-Billah), calife de Cordoue, mort en 1016. Il était arrière-petit-fils du célèbre calife AbdéramellI.

Son cousin Mohammed-al-Mahdy ayant détrôné Hescham II, il refusa de le reconnaître, se mit à la tête de la garde africaine, vainquit son cousin et se fit proclamer calife (1009). Mais il ne put affermir son pouvoir. Après avoir comprimé une révolte de son cousin Merwan, il eut à soutenir de nouveau la guerre contre Mohammed-al-Mahdy, qui le vainquit, le força à fuir, puis éprouva à son tour une défaite. Pendant que Soliman ae trouvait k Algésiras, Hescham II, tiré de prison, était rétabli sur le trône de Cordoue. Soliman, au lieu de se soumettre, marcha sur Cordoue, s’en empara et remonta sur le trône (1013). Trois ans plus tard, il fut attaqué par Ali-ben-Hamoud, gouverneur de (Jeuta, qui le vainquit, le conduisit prisonnier à Cordoue et le ht mettre à mort, ainsi que son père et son frère. Soliman était un prince brave et qui cultivait la poésie.

SOLIMAN 1er, fondateur de la dynastie des

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sultans seldjoucldes d’Iconium ou Konièh, mort en 1085, Il était fils de Koutoulmich, qui avait trouvé la mort pendant une révolte qu’il avait suscitée contre son cousin AIp-Arslan. Melik-Schah donna à Soliman te commandement d’une armée et le chargea de soumettre les pays situés à l’ouest de l’Euphrate et au nord de la Syrie (1074) ; mais Soliman fit ces conquêtes pour son propre compte. Après s’être créé un État dans une partie de l’Asie Mineure et avoir fait la guerre à Alexis Comnène, il s’empara d’Antioche (1084), battit l’émir d’Alep, mais fut vaincu par Toutousch, sultan de Damas, et fait prisonnier. Pour ne pas rester au pouvoir de son ennemi, Soliman se donna la mort en se perçant de son épée. Il eut pour successeur son fils aîné, Iiilidje-Arslan.

SOLIMAN II (Rokn-Eddyn), sultan seldioucide de Konièh, mort en 1204. Eils de Kilidje-Arslan II, il n’obtint à la mort de son père qu’un territoire restreint ; mais il ne tarda pas à s’agrandir aux dépens de ses frères et finit par chasser du trône son frère Gaiath-Eddyn-Kai-Kosrou(ll92).Ilrestaalors seul maître des États paternels, fit la paix avec l’empereur Alexis Comnène et s’agrandit par diverses conquêtes. L’empereur Alexis ayant tenté de le faire assassiner, Soliman lui déclara la guerre, ravagea plusieurs provinces de l’empire et fut alors emporté par une maladie intestinale. Son fils, Kilidje-Arslan III, lui succéda.

SOLIMAN Ier, dit Tchétébi, sultan d’Andrinople, fils de Bajazet 1er, mort en 1410. Après la terrible journée d’Ancyre (1402), qui assurait la victoire à Tamerlan, il quitta le champ de bataille, passa en Europe et, après la mort de sou père, se fit proclamer sultan à Andrinople par les troupes ottomanes restées au delà du Bosphore. La retraite de Tamerlan lui permit de revenir en Asie disputer le trône à son frère Mouça, reconnu sultan par la protection des Tartares. Il eut d’abord quelques succès et exerça réellement le souverain pouvoir pendant huit années, bien que les historiens turcs ne le comptent pas au nombre des sultans. Mais il se rendit odieux par ses débauches et son ivrognerie, et les Ottomans rappelèrent Mouça. Soliman, abandonné par ses troupes, fut tué dans sa fuite (1410).

SOLIMAN II, le plus célèbre des sultans

Ottomans, surnommélo Grand, le Magnifique, le Conquérant et le Législateur, né en 1495,

mort en 1566. Il était initié aux affaires d’Etat, lorsqu’il succéda en 1520 à son père Sé-Hm 1er. Soliman commença son règne par des actes de justice envers sas sujets et des règlements pour l’administration intérieure de l’empire. Il rit rendre leurs biens à ceux qui avaient été frappés de confiscation sous’ le règne précédent et s’attacha à ne conférer des charges publiques qu’aux individus connus par leur honnêteté et leur capacité. Après avoir comprimé la rébellion de Guzeli, gouverneur de Syrie, et détruit les mameluks mêlés à toutes les révoltes, Soliman fit un traité avec la Perse, et, paisible possesseur de son trône, il songea dès lors à profiter habilement de la rivalité de Charles-Quint et de François Ior pour tourner ses armes contre l’Europe. Sous prétexte d’une insulte à son ambassadeur, il marcha contre la Hongrie (1521), prit Belgrade et plusieurs autres places non moins importantes, enleva Rhodes aux chevaliers (1522) et comprima une révolte des janissaires en Égypte (1523). Soliman envahit de nouveau la Hongrie en 1526. Après avoir gagné la fameuse bataille de Mohacz, où Louis II perdit la vie, il enleva Bude, profita des luttes des différents compétiteurs à la couronne pour ravager la Hongrie et réunit la Moldavie à ses États (1529). Cette même année, le sultan alla mettre le siège devant Vienne, qui se défendit héroïquement. Après vingt assauts meurtriers, Soliman, surpris par une inondation du Danube et ne pouvant maîtriser l’indiscipline des janissaires, dut se retirer. Furieux, il revint à Constantinople après avoir tout ravagé sur son passage. Mais, dès l’année suivante (1530), il revint dans la Hongrie, qu’il soumit avec l’Esclavonie ; mais en 1532 Charles-Quint vint au secours de son frère Ferdinand et força les Ottomans à se retirer. Soliman, après avoir fait reprendre Modon et Coron dont s’était emparé l’amiral Doria, signa une trêve avec Ferdinand. En 1533, il envahit la Perse, soumit Bagdad, Tauris et recula les bornes de son empire en Asie jusqu’aux montagnes du Kurdistan et au golfe Persique. En 1536, Soliman consentit à signer les capitulations qui ouvraient à la France les ports du Levant et assuraient à son commerce de grands privilèges, et l’année suivante il fit mettre à mort son grand vizir Ibrahim.

Pendant ce temps, le fameux corsaire Khaïr - Eddyn Barberousse, devenu son grand amiral et qui lui avait fait hommage de sa souveraineté d’Alger, soumettait pour un moment le royaume de Tunis à la domination ottomane. Il enleva ensuite aux Vénitiens leurs possessions dans l’Archipel, conquit l’Yémeo, la Géorgie, recommença les hostilités contre la Hongrie, qu’il soumit en partie (1541), mais cette fois par les artifices de sa politique plutôt que par Ses armes. En vertu d’une alliance avec François Ier contre Charles-Quint, il envoya Barberousse, en 1542, assiéger Nice avec une flotte française.

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Selon leur habitude, ses troupes se livrèrent partout au pillage et commirent d’affreuses dévastations. En 1547, il signa une trêve avec Charles-Quint et fit une nouvelle expédition en Perse en 1548. De retour à Constantinople, il continua ses guerres de conquête a l’aide de ses généraux, qui combattaient en Europe et en Asie, prenaient Gozzo et Tripoli, s’emparaient du banat de Temeswar (1551), etc. Peu après sa favorite, la célèbre Roxelane (Ruschen), le lança dans une nouvelle guerre contre la Perse et lui fit commettre le plus impardonnable de ses crimes. Roxelane, qui désirait ardemment voir un de ses fils succéder à Soliman, résolut de se débarrasser de Mustapha, que le sultan avait eu d’une autre femme et qui avait su se rendre populaire par son courage et ses qualités brillantes. De concert avec le grand vizir Rouslem, elle accusa Mustapha, qui se trouvait alors dans son gouvernement d’Araasie, de conspirer avec le roi de Perse contre son père. Soliman, habilement circonvenu par Roxelane, crut à cette accusation, déclara la guerre au schah de Perse et donna l’ordre à son fils de se rendre auprès de lui. Le.jeune prince était à peine entré dans la tente de son père, que des eclaves se jetèrent sur lui et l’étranglèrent en présence de Soliman, caché par un rideau de soie (1553). Peu après ce meurtre, qui produisit une vive émotion dans l’empire, Soliman fit la paix avec le roi de Perse (1534). Bajuzet, fils de Roxelane, se souleva quelque temps après contre lui, fut vaincu et alla ensuite chercher un refuge en Perse, où, sur la demande de Soliman, il fut mis à mort dans sa prison (1559). Le terrible sultan eut encore à lutter contre un faux Mustapha, qui réunit de nombreux partisans, se souleva et finit par être livré à Soliman, qui le lit périr. En 1561, un de ses amiraux, Piali, surprit une flotte espagnole qui, de concert avec les chevaliers de Multe, voulait reprendre Tripoli, lui fit subir une écrasante défaite et s’empara de vingt-huit galères. Quatre ans plus tard, Soliman envoya une expédition pour s’emparer de Malte ; mais après cinq mois de siège ses troupes durent se rembarquer (1565). L année suivante, à l’appel de Zapoly, il pénétra avec une formidable armée en Hongrie et alla assiéger Szegeddin ; mais il ne put parvenir à s’emparer de la place, fut pris d’une fièvre violente et mourut devant cette ville.

Ct^prince est considéré comme le plus grand sultan des Turcs, et son règne l’ut l’apogée de la puissance ottomane. A’une ambition insatiable il joignait une prodigieuse activité, et était également remarquable comme administrateur, comme politique et comme homme

de guerre. Il maintint l’ordre et la tranquillité dans ses États, pourvut à l’entretien de ses nombreuses années sans écraser le peuple d’impôts, réforma l’administration financière, établit 1 économie dans les dépenses publiques et dans celles de sa cour, divisa l’empire en districts et s’attacha à faire rendre dans ses États une justice sévère. Scrupuleux observateur de sa parole et des préceptes du Coran, Soliman était, en outre, un prince instruit, qui aimait les sciences et surtout l’histoire. Mais il ternit ses brillantes qualités par sa cruauté. Pour ne citer qu’un fait, après la bataille de Mohacz, il fit décapiter en présence de son armée 1,500 prisonniers de distinction, qu’il avait ordonné de disposer en cercle.

Le règne de Soliman le Grand, le Législateur, le Magnifique, dit de flammer, est le plus important et le plus remarquable dans l’histoire ottomane. C est à lui que l’empire doit son plus brillant éclatât le plus haut développement de sa puissance ; sous lui se produisirent les plus belles œuvres de l’intelligence et les grandes actions dans la paix et dans la guerre, s’élevèrent les plus magnifiques monuments de l’architecture ; son bras recula jusqu’au dernier terme les limites de l’empire ; il s’éleva bien au-dessus de tous les autres souverains de la race d’Osman inscrits dans l’histoire ; il est le seul auquel les historiens de l’Europe aient donné, à juste titre, le nom de grand, tandis que les Ottomans, plus modestes, se contentaient de l’appeler le législateur... C’est en face de puissants rivaux que Soliman se maintint à sa hauteur sur la scène du monde ; il fut regardé comme le premier de son nom ; car les Ottomans n’ont jamais reconnu comme souverain légitime le frère et le rival de Mohammed l«r. Les Européens seuls, et spécialement les Français, ont inscrit Soliman parmi les sultans, de même qu’ils ont ajouté les épithètes de grand et de magnifique au nom de ce souverain. Quant aux Ottomans, ils se contentent de le désigner par les titres de législateur, de dominateur de son siècle. Si parfois ils le nomment Soliman II, ils veulent dire Saloinon II ; car dans la bouche des Arabes, des Persans et des Turcs, Salomon est devenu Soliman. •

Soliman, tragédie de Bonarelli, écrite en vers heudécasyllabes, où la rime revient rarement ^Venise, 1619). C’est la première tragédie moderne dans’laquelle les chœurs soient supprimés. Tout en se renfermant dans les unités, l’auteur donna k la fable une marche plus libre. Bonarelli ne se proposa que d’exciter des passions vraiment tragiques en choisissant son sujet dans l’histoire moderne des musulmans. La femme de Soliman, vou SOLI

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tant satisfaire son ambition et assurer le pouvoir à son fils Sélim, emploie tous les moyens pour perdre Mustapha, fils aîné de Soliman, que celui-ci avait eu d’une autre femme. Or, ce Mustapha n’est autre que Se» lim, que sa mère ne connaît pas, et qu’elle immole en croyant l’élever sur le trône, ce qui forme une situation terrible et du plus grand pathétique ; car au moment où l’innocent Mustapha, condamné par son père, va être exécuté, la sultane apprend qu’il est son fils Sélim, et, ne pouvant empêcher sa mort, elle s’empoisonne. Mais cette dernière situation n’est pas bien préparée ; en outre, le secret de la naissance de Sélim est trop compliqué et peu naturel ; enfin le spectateur n’apprend ta véritable condition du prétendu Mustapha qu’après qu’il a été exécuté. Ainsi se trouve perdue l’impression vraiment tragique qu’aurait pu produire pendant les quatre premiers actes la situation d’une mère qui ne songe qu’à poursuivre son fils en croyant le sauver, si le spectateur avait été mis dans la confidence. Mais l’art n’était pas assez développé du temps de l’auteur, et les beautés que cette pièce renferme malgré tous ses défauts l’ont fait considérer à bon droit, avec VAristodème de Carlo Dottori, comme la meilleure tragédie que le xviie siècle ait produite en Italie.

Soliman II OU le» Sultanes, CCmédie en. trois actes, en vers libres, tirée d’un conte de Marmontel, paroles de Favart, musique de Gilbert ; représentée aux Italiens le 9 avril 1761. On vit pour la première fois dans cetto comédie de véritables habillements turcs qu’on avait fait confectionner h, Constantinople. Ils servirent dans l’opéra de Scanderbeg, représenté à la cour, et M11’1 Clairon en introduisit les modèles à la Comédie-Française, où la pièce a été reprise le 28 avril 1803, sous le titre des Trois sultanes.

SOLIMAN III, sultan ottoman, né en 1647, mort en 1691. Enfermé dans le sérail jusqu’à l’âge de quarante ans, il en sortit faible, mou, énervé, pour monter sur le trône lorsqu’en 1687 son frère fut déposé. Dépourvu d’ambition, il n’accepta le pouvoir qu’avec regret. Dès son avènement, il vit de toutes parts se soulever les janissaires, à qui il no put faire des dons d’argent, le trésor étant épuisé. Son grand vizir perdit la vie dans la sédition, et le successeur du premier ministre dut être exilé pour avoir voulu prendre des mesures énergiques contre les factieux. Les impériaux profitèrent de cet état, de choses pour reprendre en Hongrie la plupart des villes que les Turcs y possédaient ; les Vénitiens envahirent la Daimatie, et le prince Louis de Bade remporta une victoire complète sur les Ottomans près de Nissa (1689). Soliman épouvanté demanda vainement la paix. Par bonheur pour lui, il trouva* dan3 son nouveau grand vizir Koproly un homme énergique qui prit la direction des affaires et des armées. Pendant que l’inepte sultan, retiré dans son palais, se livrait à toutes sortes d’actes de dévotion, Koproly battait l’armée de l’empereur Léopold, lui refusait à son tour la paix, s’emparait de Nissa, de Belgrade (1690) et remportait une victoire complète sur Vétérani devant Essek. Ce fut pendant les succès de son grand vizir que Soliman III mourut, après un règne de trois ans et quelques mois, laissant le trône k son frère Achmet II.

SOLIMAN, fils aîné du sultan Orkhan-Ghazy. Il dirigea la première invasion des Turcs en Europe, prit Gallipoli en 133S, puis, avec l’aide de son frère Amurat, il prit Malzata, Démotica etEpibatos. Il périt dVme chute de cheval au milieu d’un divertissement guerrier.

SOLIMAN, roi de Perse, de la dynastie des Sophis, né en 1646, mort en 1694. Ilsuccédav en 1666, à son père Abbas H. C’était un prince sensuel et cruel, qui s’adonna uniquement aux plaisirs de la table et du harem, et qui était tout à fait.indigne de gouverner. Grâce à l’habileté de son ministre Cheikh-Ali-Khan, la tranquillité régna dans les États de ce prince. Son règne ne fut signalé que par les dévastations commises par les Cosaques sur les bords de la mer Caspienne, par les Ùzbecks dans le Khoraçan et les Arabes dans les lies Bahrein. Soliman mourut à quarante-huit ans, abrmi et épuisé par l’abus des plaisirs. Des ambassadeurs français se rendirent à sa cour et obtinrent de lui des concessions, dont le gouvernement de Louis XIV ne sut pas profiter.

SOLIMAN, pacha de Bagdad, né en Géorgie, mort en 1762. D’abord esclave d’Ahmed-Pacha, gouverneur de Bagdad, il lui sauva la vie au moment où il allait être dévoré par un lion, et, par reconnaissance, le pacha fit do lui son trésorier, son principal ministre et enfin son gendre. Après la mort d’Ahmed, Soliman fut nommé parla Porte gouverneur de Bassora (1748). Deux ans plus tard, Soliman, qui comptait à Bagdad un grand nombre de partisans, marcha sur cette ville, s’en emparaaprësavoir forcé le pacha Mohammed Teriaki à prendre la fuite, et obtint du gouvernement tured’être confirmé pacha de Bagdad. Administrateur habile, il sut débarrasser le paya des brigands qui l’infestaient, fit dans ce but de nombreuses expéditions contre les Arabes du désert, et contribua puissamment à donner un grand essor au commerce de Bag-