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SABINE, rivière de l’Amérique du Nord. Elle prend sa source dans la partie N.-E. du Texas, coule d’abord au S.-E., puis au S-, sépare le Texas de la Louisiane, baigna les villes américaines de Milan et de Belgrade et se jette dans le golfe du Mexique, après un cours de 460 kilom.

SABINE {Julia Sabina), impératrice romaine, femme d’Adrien, morte en 138 de notre ère. Elle était fille de Matidia, nièce de Trajan. L’impératrice Plotine, qui favorisait Adrien, la lit épouser a. ce prince pour lui assurer la couronne. Ce mariage, fait contre le gré de Trajan, fut très - malheureux. Adrien, devenu empereur, négligea son épouse et traita Sabine comme une esclave. Elle réunissait cependant à la beauté, aux grâces, à la dignité, un esprit élevé, des mœurs sévères et une vertu qui ne se démentit jamais ; mais elle mettait un peu trop d’aigreur dans les reproches qu’elle faisait a son époux. Le regardant comme un tyran, elle se vantait, dit Aurelius Victor, de n’avoir pas voulu lui donner d’enfants, dans la crainte de mettre au monde des monstres plus odieux encore que leur père. La mésintelligence augmenta tellement qu’Adrien, frappé de la maladie qui le conduisit au tombeau, contraignit Sabine à se donner la mort, pour qu’elle n’eût pas le plaisir de lui survivre.

Sabine avait été déclarée Auguate l’année même où Adrien avait reçu du sénat le titre de Père de la patrie, c’est-à-dire dans la douzième année de son règne. Quelques médailles d’Alexandrie donnent cependant le titre d’Auguste à Sabine avant la douzième année du règne d’Adrien.

SABINE (sainte), martyre sous le règne d’Adrien (ne siècle). De haute naissance, veuve d’un certain Hérodede Métalaire, elle vivait dans la province d’Ombrie, en Italie. Elle fut convertie par sa servante. Celle-ci, nommée Serapia, née à Antioche, pratiquait avec ferveur la religion chrétienne. Sa maîtresse fut entraînée par elle et embrassa la foi catholique.

Or, c’était au moment où, dit Godescard, la persécution d’Adrien venait de s’allumer. Berylle, gouverneur de l’Orabrie, fit arrêter Sabine et Serapia. Il ordonna que la servante fût frappée avec des bâtons jusqu’à ce que mort s’ensuivit. Sabine ne subit point cet humiliant supplice, grâce à sa naissance et à ses amis. Élie n’en souffrit pas moins le martyre. La fête de cette sainte est marquéé au 20 août ; on l’honore encore avec sainte Serapia le 3 septembre, parce que ce fut en ce jour, suivant Adon, que l’on dédia à Rome, en 430, une église sous l’invocation des deux suintes.

SABINE (Édouard), physicien et mathématicien anglais, né à Dublin en 1788. Entré en 1803 dans l’artillerie anglaise, il fut promu, en 1813, au grade de capitaine et consacra les loisirs que lui laissait le service militaire à l’étude des sciences mathématiques et physiques, et en particulier du magnétisme terrestre, sur lequel la lecture des ouvrages de A. de Humboldt avait attiré son attention. Il se lit connaître dans le monde scientifique par la part qu’il prit au voyage exécuté par Ross et Parry pendant les années 1818 et 1819, pour la découverte d’un passage au Nord-Ouest, et s’occupa surtout, pendant cette expédition, d’observations sur le magnétisme et sur les oscillations du pendule. Il adressa à. ce sujet, en 1819, à la Société royale de Londres un mémoire qui renfermait la constatation d’un grand nombre de faits nouveaux ; aussi, en 1822, le gouvernement plaça sous ses ordres le vaisseau le Griper, avec lequel il explora d’abord les côtes de l’Afrique et de 1 Amérique, depuis Sierra-Lcone et Bahia jusqu’à New-York, et se rendit, l’année suivante, à Haimneriést, au Sjàtzberg et au Groenland. Les résultats de ses recherches furent consignés dans différents mémoires insérés dans les Transactions philosophiques, ainsi que dans son ouvrage ictitulé Y Expédition du pendule (Londres, 1825), Il exposa plus tard les découvertes qu’il avait faites sur le magnétisme terrestre dans un autre ouvrage qui a pour titre : Exposé des variations’ de l’intensité magnétique, observée à différents points de la sur/ace de la terre (Londres, 1838), et où il a confirmé la Théorie du mouvement des corps célestes de Gauss, en faisant connaître et en décrivant lea résultats des observations d’Eiman et de lUmsieen pendant les années 1828, 1829 et 1830. Ce fut aussi lui qui provoqua et activa l’établissement dans les colonies anglaises d’observatoires météorologiques et magnétiques, qui ont rendu les plus grands services à la science et qui, jusqu’à ces dernières années, ont été placés sous sa direction. Il fut, en outre, chargé par le gouvernement de rédiger le Journal d’observations et fit paraître, soit isolément, soit dans les Transactions philosophiques, un grand nombre de mémoires, parmi lesquels il faut citer ses appréciations personnelles des observatoires magnétiques et météorologiques de Toronto (1845), de Sainte-llélene (1847), d’Hobart-town (1850) et deCape-town (1851). Il avait trouvé, du reste, un digne collaborateur dans sa femme, qui connaissait parfaitement l’allemand et le français, et avec l’aide de laquelle il traduisit en anglais le Voyage dans le nord-ouest de la Sibérie de Wrangel, le Cosmos et les Vues de la nature de Humboldt (1853) et les Essais

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météorologiques d’Arago (1855). Le dernier ouvrage de cet éminent mathématicien a pour titre : On the cosmical featuresof lerrestrialmagnetism (Sur les caractères cosmiques du magnétisme terrestre ; Londres, 1862). M. Sabine a été promu successivement major (1837), colonel (1851) et major général (1859). Il est, depuis 1818, membre de la Société royale, dont il a été élu président en 1361, et a été l’un des fondateurs de la Société britannique pour l’avancement de la science, qu’il a présidée eu 1852.

Sabine OU Matinée d’une dame romaine A «a toilette, par Charles-Auguste Bœttiger, archéologue allemand (1807). Dans cet ouvrage, traduit, en 1813, par M. Clapier, l’auteur nous fuit assister à la toilette du mutin d’une dame romaine vers la fin du i« siècle de l’ère chrétienne. Nous n’entrerons pas, on le comprend, dans les détails d’un pareil ouvrage, curieux surtout au point de vue scientifique, mais nous constaterons qu’il démontre une fois de plus la vérité ou proverbe : ■ Rien de nouveau sous le soleil. » Nos élégantes seraient bien étonnées, en lisant l’étude de Bœttiger, de reconnaître qu’elles n’ont même pas le mérite de l’invention pour tous les maquillages, toutes les peintures qui les font, à certaines heures du jour, ressembler à des tableaux à la détrempe. Loin de là, elles n’eu sont encore qu’à l’enfance de l’art, si Von en croit l’auteur allemand, et il nous semble d’autant plus digne de foi que ses assertions concordent parfaitement avec certains détails donnés par Ovide dans son poëme sur les Cosmétiques, et que d’autres ont été confirmées par les découvertes faites récemment à Hereulanum. Les grandes dames qui, de nos jours, donnent le ton à la mode seraient fort embarrassées d’indiquer l’usage de tous les instruments de toilette de cette race débauchée qui remplaça l’antique matrone romaine et que Juvénul a flagellée d’une façon si sanglante dans sa Satire sur les femmes. Le Courrier de la mode de la comtesse de Renneville lui-même ferait sourire de pitié les élégantes de la Rome impériale. A juger l’œuvre de Bœttiger à un point de vue plus élevé, on comprend, lorsque la civilisation est devenue aussi raffinée, que les mœurs soient tombées dans un tel état de corruption, que les MebSaiine aient succédé aux Lucrèce, et que Rome, ainsi plongée dans les futilités, ait perdu le goût des grandes choses et l’amour de la patrie et de la liberté qui avait enfanté les Brutus et les Caton.

SABINÉE s. f. (sa-bi-né — de Sabine, natur. angl.) Crust. Genre de crustacés décapodes macroures.

— Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, comprenant deux espèces, qui croissent aux Antilles.

SAB1NIA TRANQUILLINA (Furia), impératrice romaine, femme de Gordien III. On a trouvé deux médailles de cette impératrice, entre beaucoup d’autres dont on a fait une découverte considérable à Vienne en 10SI. Au revers de ces médailles, on remarque une Concorde avec cette légende : Concordia Augg.

SABINIEN adj. et s. m. (sa-bi-ni-ain — de Sabinius, u. pr.). Droit rom. Se dit des jurisconsultes romains partisans des doctrines de Capito et de son disciple Massurius Sabinus.

SABINIEN, pape, né à Volterre, mort k Rome le 22 février 606. Il avait été nonce auprès de l’empereur lorsque, le 13 septembre 604, il succéda à Grégoire Ier ; et, fi l’on en croit les historiens, il ne pratiqua guère sur le trôna pontifical la charité chrétienne. Dans un moment de disette, il fit ouvrir les greniers de l’Église ; mais, au lieu de donner 13 blé aux pauvres, il le vendit chèrement et le peuple lui voua une haine méritée. Boniface III lui succéda.

SABINO (Angiolo), littérateur et philologue italien, né vers 1450, mort en 1510. Il cultiva également la poésie italienne et la poésie latine et reçut à Rome la couronne des lauréats. Un de ses poèmes latins, Carmen epieum de excidio civitaiis Leodiensis (Chant épique sur la chute de la ville de Liège), a été inséré par le Père Martène dans son Amplissima collectio veierum scriptorum (t. IV) ; les autres sont restés manuscrits aiusi ne la plupart de ses poésies italiennes. On lui doit en plus : Un art poétique, en latin (Rome, 14S3, in-8°) ; des observations sur Juvénal, Paradoxa in Juvenalem (Rome, 1474, iu-fol.), et des éditions estimées de Lactance, de Térence et d’Ammien Marcellin.

SABINUS (Aulus), poète et orateur latin, contemporain d’Auguste, mort l’an 14 av. J.-C. Il fut l’ami et l’imitateur d’Ovide dans le genre de l’héroïde ; niais il resta bien loin de son modèle. On sait par Ovide qu’il avait composé sur Thésée un poëme intitulé Trtezen et six réponses à ses hèroldes. Il ne reste rien de lui. Trois épîtres à Ovide qu’on lui a attribuées et qu’on trouve souvent imprimées à la fin des œuvres de ce poète, notamment dans la collection Lemaire, sont l’œuvre d’un poste du xve siècle, nommé Angélus Sabinus.

SABINUS, gouverneur de la Syrie, sous le règne d’Auguste. À la mort aHérode le Grand (au i" de notre ère), il vint à Jéru SABI

salem pour s’emparer des trésors laissés par le vieux prince, logea dans son palais et, ayant mis garnison dans la citadelle, somma le gardien du trésor royal de le lui livrer. Une formidable insurrection éclata, les Juifs s’étant réunis à Jérusalem pour célébrer les fêtes de la Pentecôte ; les Romains l’étouffèrent, pillèrent le trésor et mirent le feu à l’édifice où il était déposé. Dans une seconde émeute qui eut lieu peu de temps après, Sabinus assiégé dans le palais d’Hérode et réduit à la dernière extrémité allait être massacré, lorsque Varus, arrivant à son secours avec une légion, le délivra et força les Juifs à mettre bas les armes. Sabinus, revenu à Rome, disparut de la scène politique.

. SABINUS (Massurius), célèbre jurisconsulte romain, qui vivait au ier siècle de notre j ère, du temps de Tibère et de Néron. II suivit les leçons de Capito, professa la jurisprudence avec un grand éclat et acquit,

comme juriste, une telle autorité qu’on lui Conféra, sous Tibère, le jus respondendi qui avait [jour effet de donner à ses consultations en quelque sorte force de loi devant les tribunaux. I) fut admis dans l’ordre équestre sous Néron. Sabinus devint le chef d’une école appelée Sabinienne et quelquefois Cassienne, du nom de son disciple le plus autorisé. L’école des sabiniens, opposée k celle des proculéiens, s’attachait à maintenir les traditions des anciens jurisconsultes, tout en tenant compte des changements survenus dans les rapports sociaux. Sabinus avait composé plusieurs ouvrages : Libri très juris civilis, son œuvre capitale ; Commenlarii de indigents ; Libri ad Vitellium ; Libri mémorulium ;Responsa et Fasti, Ses Libri 1res juris civilis furent commentés par les plus célèbres jurisconsultes, Ulpien, Pomponius, Paul, et passèrent longtemps pour un des meilleurs traités qu’on eût écrits. Le Digeste fait fréquemment mention des opinions de Sabinus. 11 ne reste de ses écrits que des fragments, dont quelques-uns ont été cités par Aulu-Gelle et que Riecoboni a recueillis a la suite de son livre lie hisioria (Venise, 1563).

SABINUS (Marcus Cœlius), jurisconsulte romain, qui vivait au i« siècle de notre ère. Il devint consul en 69. On connaît de lui un traité, Ad edictum sdilium curuliurn, dont Aulu-Gelle a cité deux passages. D’autres juristes rapportent également les opinions de Sabinus eu matière de droit.

SABINUS (Julius), Gaulois du pays des Lingons (Langres), qui tenta, avec Civilis, sous Vespasien, d’affranchir la Gaule de la domination romaine (69-70 après J.-C). Possesseur de grandes richesses, descendant en outre, paraît-il, de Jules César par une du ses aïeules, plein d’ambition, mais dénué d’habileté politique et surtout de courage, il appela les Gaulois aux armes, tandis que Civilis soulevait les Germains et les Bataves, et un moment la fortune parut leur sourire. Sabinus eut la folle prétention de se faire proclamer César, ce qui détacha de lui les Séquanais. Il essaya de les combattre ; mais il fut battu, défait entièrement et mis en fuite. Alors il se sentit saisi d’une terreur folle. Au lieu d’essayer de rassemblai- ce qui lui restait de soldats et de tenter encore une fois le sort des armes ; au lieu de se montrer à la hauteur de son ambition par une tin héroïque ; au lieu de courir à la mort, il ne songea qu’à conserver sa vie et, pour cela, à se faire oublier. Dans ce dessein, il se rendit à une de ses maisons de campagne située à quelques kilomètres de Langres et y mit le feu. Puis, la nuit venue, déguisé en paysan, il gagna une grotte souterraine cachée au plus profond d’une forêt druidique, et qui devait dès lors lui servir de demeure à défaut du palais de marbre qu’il avait rêvé. Pendant ce temps, deux de ses affranchis, sur la fidélité desquels il pouvait compter, allaient partout répandant la nouvelle que leur maître avait incendié sa maison et que son corps avait été consumé par les flammes.

Du fond de ce souterrain, il fit savoir à sa femme le secret de son existence. Cette généreuse épouse alla s’enfermer avec lui dans son tombeau où, pendant neuf années, elle sut, par sa tendresse et ses soins, l’indemniser de la privation du jour et de la perte de la liberté. Trahi enfin, Sabinus fut livré à Vespasien, qui l’envoya au supplice ; Eponine ne voulut pas survivre à l’époux qu’elle n’avait pu sauver. V. Eponine.

Sabinus, tragédie lyrique en quatre actes, paroles de Cbabanon de Maugris, musique de Gossec ; représentée à l’Académie royale de musique le 22 février 1774. L’épisode d’Eponine et Sabinus a fourni le sujet de cet ouvrage, qui fut promptement éclipsé par le Buccès de Ylphigënie et de l’Orphée, de Gluck, représentés quelques mois après. Les premières représentations de Sabinus comptaient cinq actes ; on en supprima un sans intéresser davantage le public. «C’est un ingrat, dit Sophie Arnould, de persister à s’ennuyer, quand on se met en quatre pour lui

I plaire. >

Sabinus (Julius) (Giulio Sabino], opéra italien en trois actes, livret de Métastase, musique de Giuseppe Sarti ; représenté au théâtre de San-Benedetto de Venise en 1781. L’ouverture est assez développée pour le

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II

temps, quoiqu’elle ait été écrite avec des éléments fort simples, le quatuor, des hautbois, des trompettes et une contre-basse. Écrite en ut, elle est suivie d’un andante en fa qui sert d’introduction. Les peisonnages sont : Giulio Sabino, Arminio, Annio, Tito, Voadioe, Epponina. Parmi les airs les plus intéressants que nous offre la partition, nous citerons ceux de Giulio Sabino, la cavatine Pensieri funesti et son allegro très-dramatique ; l’air d’Arminio : Già al mormorar del vento, orné de hardies vocalises ; l’air d’Epponina : Tréma il cor, qui est écrit très-haut et monte au plusieurs fois ; l’air de Voadice : Se questa o Cor tiramio ; l’air magnifique de Tito : Già visento e giàv’intendo ; celui de Sabino : Là lu vedrai chi sono, d’une virtuosité vocale extraordinaire. Ce rôle a été écrit pour le chanteur Pacchierotti, et celui d’Epponina pour la signora Pozzi. Leur grand duo du premier acte, Corne partir poss’io, est d’un grand intérêt artistique. Il est mouvementé, dramatique, et, n’était une suite de gorgeggi qui accuse trop le goût du temps, il ferait encore beaucoup d’effet. Dans le second acte, nous nous contenterons de citer l’air d’Annio, le ténor de l’ouvrage : Quandn il pensier ; celui d’Arminio, haute-contre : Da quel di ; l’air de Tito, d’un beau caractère : Tigre ircana in selva ombrosa, chaleureusement soutenu par le quatuor ; un très-beau largo, chanté par Sabino : Cari figli, et un terzetto final peu saillant. Le troisième acte est le moins considérable de cette volumineuse partition. On y remarque l’andante chanté par Epponina et la scène dans laquelle les deux époux, privés de leurs enfants, se préparent à mourir ensembie. Titus les leur rend et accorde à Sabinus sa grâce ; ce qui, peu conforme à la légende romaine, était le dénoùment alors nécessaire en Italie, et tout se termine par un chœur médiocre. Quoiquo Giulio Sabino soit un ouvrage de second ordre, il caractérise bien la manière d’écrire des maîtres vénitiens et ce qu’était alors l’art du chant. Eu outre, il montre que les qualités dramatiques ne manquaient pas à Sarti.

SABINUS (Georges Schdlbr, dit), littérateur et historien allemand, né à Brandebourg en 1508, mortàErancfort-sur-l’Oder en 15C0. Il étudia à Wittemberg sous la direction du Mélanchthon, dont il devint l’élève favori et plus tard le gendre, et montra un talent précoce pour la poésie latine. Selon l’usage du temps, il changea son nom en celui de Sai>inùi, porté par un poète latin contemporain d’Ovide. Sabinus avait composé Cassures germanici, poème latin sur les empereurs d’Allemagne, lorsqu’il quitta Mélanchthon pour faire un voyage en Italie (1533). Il visita Venise, l’adoue, entra en relation avec Bembo et Aleander, puis traversa la Suisse, visita Érasme à Fribourg et fut nommé, en 1538, professeur de littérature à Prancfort-surl’Oder. Après avoir été recteur de l’Académie de Kcenigsberg de 1544 à 1547, Sabinus retourna à Francfort, où il continua son enseignement. Son talent pour la poésie, qui

lui avait fait décerner une couronne par Aleander à Venise, lui valut également (tes lettres de noblesse que Charles V lui conféra à la diète de Ratisbonne. Il avait eu d’Anna, fille aînée de Mélanchthon, des enfants qu’il laissa, k sa mort, dans la situation la plus précaire. Ses principaux ouvrages sont : D, i électione Caroli V hisioria (Alayence, 1544, in-12) ; In Ovidii fabulas (Wittemberg, 1550, in-8°) ; Poemata et epistolie (Leipzig, 1558 et 1559, in-8°), contenant un poème, des élégies, desépigrammeSjUn traité de versification, etc.

SABIO (Jean-Antoine et Étienne de), imprimeurs vénitiens du xve siècle. Ils travaillaient à la même époque que les Aide, mais dans une autre partie. Tandis que ceux-ci s’occupaient surtout des classiques et imprimaient ces belles collections d’auteurs grecs si recherchées des amateurs, les Sabio éditèrent avec autant de soin les auteurs italiens contemporains, des comédies, des nouvelles, des poésies, des livres de géographie et d’histoire. La plupart de leurs éditions, faute d’avoir été collectionnées à temps, ont disparu. Un de leurs livres, la Ceccaria, de Caracciolo, (Venise, Giovanni-Antonio e fratelli da Sabio,

1526, in-8°), figurait dans le catalogue de la bibliothèque de Soleinne. Une traduction do l’Iliade, en vers grecs modernes (Venise, Stofano da Sabio, 1526, in-fol.), a été payée plus de 200 francs à la vente de Ch. Nodier. On doit aussi à Étienne de Sabio un dictionnaire grec-latin-italien : Corona preciosa, per imparare, légère, scrivere, par lare et intendere la lingua greca volgare et littérale, la lingua latina et il volgare italico (Venise,

1527, in-fol.).

SABIONCELLO OU SABIONEBO, presqu’île de l’empire d’Autriche, formée par l’Adriatique sur la côte de Dalmatie, sous 42» 45’ do latit. N. et 15» de longit. E. Elle s’avance dans la mer, du S.-E. au N.-O., entre le canal de Varenta au N., qui la sépare de l’Ile de Lésina, ceux de Corzola à l’O. et de Méléda au S., qui la séparent des îles de mémo nom ; elle mesure 72 kilom. de longueur sur 6 kilom. de largeur moyenne. Les côtes, généralement escarpées, surtout au S., sont

très-irrégulières et présentent un grand nombre d’enfoneemeiits. Le sol est montagneux ; on y trouve plusieurs villages, entre nuire»